Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colin sabre et tam-tam - Page 22

  • le bateau d'Emile lauréat du prix Kerniel !

    DSC00792.JPG

    Le méconnu prix du livre Kerniel vient de m'être accordé pour le livre ‘le bateau d’Emile’ qui sort aujourd'hui et à cette occasion, j'ai été interviewé par Alcide Bava, rédacteur en chef du magazine 'passion cabines'. Je vous retranscris la chose.

     

    Bonjour Loïc, on te connaît au magazine comme un de nos meilleurs reporters cabines mais nous ne doutions pas de tes talents d’écrivain.

    Ecoute, je ne voudrais pas faire dans la fausse modestie mais le fait que ce prix m’ait été attribué a été rendu facile par le fait que j’étais le seul en lice et par ailleurs le seul membre du jury. Mais ça n’en reste pas moins une satisfaction puisqu’il ne s’agit que de mon deuxième livre.

    Quel est le thème de ce livre ?

     

    C’est un récit où j’essaie de me replonger dans une période trouble de mon enfance, après le décès de ma mère et le parti pris fut de mettre mon grand-père maternel, Emile, comme personnage principal. C’était un homme que j’admirais et qui m’intimidais en même temps.

     

    Pourquoi est-il question de bateau alors qu’il n’a jajajamais navigué ohé ohé ?

     

    C’est la clé du récit. Effectivement mon grand-père n’était pas marin et n’a jamais tenu un gouvernail mais j’ai choisi ce titre (qui est aussi celui d’un film ndlr) pour faire comprendre aux lecteurs que ce récit n’a pas pour objectif de dire la vérité des choses. C’est plutôt un récit où les faits réels se mêlent à des suppositions, voire même à des songes. C’est la façon dont aujourd’hui je perçois cette période et si effectivement j’ai un peu interrogé les protagonistes de l’époque, je n’ai pas cherché à en faire une biographie objective.

    DSC00793.JPG

     

    Pourtant, il y a beaucoup de dates, par moments même, ça vire à l’obsession…

    Oui, je tenais quand même à ce que la chronologie et les dates de naissance soient exactes. Mais pour le reste, je prends des libertés.

    On se rapproche un peu du roman alors ?

     

    Je n’aurais pas cette prétention ! Le livre ne fait que 40 pages et contient beaucoup de photos. Non, c’est un récit personnel qui n’avait d’autre ambition que de me faire plaisir. Puisse-t-il apporter quelque chose à mes quelques lecteurs.

     

    Des critiques y ont trouvé beaucoup de lourdeurs..

    Oui mais je ne suis pas écrivain, je ne travaille pas dans le milieu littéraire. C’est un récit à prendre ou à laisser. Et le prix Kerniel me conforte dans ma position.

    Quels sont tes projets ?

    Traduire Proust en breton ! Nan, je plaisante. Plusieurs idées trottent dans ma tête mais je préfère ne pas les divulguer pour le moment. Mais l’idée de regrouper toutes mes notes-cabines présentes dans l’espèce de blog dans un seul volume papier me plaît assez. Mais là, il ne s’agira essentiellement que de la mise en forme puisque le travail d’écriture se fait au long cours.

    A propos du recensement des cabines, est-ce que tu t'es fixé une limite ?

    Non, je continuerai tant qu’il restera des cabines. Mais je ne ferai plus des kilomètres exprès. Les reportages se feront à l’occasion de passages dans les bourgs pour des raisons diverses, comme cela s’est fait en Irlande.

    Merci Loïc, et encore, félicitations pour ce prix !

    Le bateau d'Emile, déjà en rupture de stock chez Amazon et Fnac et n'est pour l'instant plus disponible pour le grand public. ISBN 2-226-085333-56, 80€. éditions Rombaldi, 16 rue Martin, 75000 Paris.

  • paradoxes, suite

    Je ne sais pas si je parlerai ici de mon séjour dans le nord ouest de l'Irlande (ça dépendra de mon courage et de la rédaction ou pas d'un carnet de voyage papier ) mais je voulais quand même juste évoquer dans la continuité de la note précédente une partie des paradoxes de ce pays. 

    L'Irlande du Sud (qui je rappelle est une république qui fait partie de la zone euro et qui n'a rien à voir avec le Royaume-Uni) est avant tout un pays de culture anglo-saxonne c'est à dire plutôt libéral. Libéral dans les deux sens du terme, c'est à dire d'un point de vue économique (encore qu'il faudrait que je nuance) mais aussi dans la liberté laissée aux habitants de faire ce qu'ils veulent. Construire une villa au milieu de nulle part à 10 kms du premier village ? Pas de problème ! La compagnie électrique (privée sans doute) sera enchantée de se casser le cul à vous envoyer le jus (du coup l'aspect sauvage du Connemara est un peu gâché par tous ces pylônes et fils qui traversent les zones les plus touristiques, notamment cette petite île plantée (Derryclare Lough je crois ) de pins immortalisée par maintes cartes postales). 

    271015bb.jpg

    On ne le voit pas clairement sur la photo mais 3 fils électriques traversent ce lac devant lequel tous les amoureux aiment se faire photographier. Evidemment, à gauche et à droite, pylônes et poteaux se poussent du coude. Vous me direz, ce n'est pas grand chose mais dans le Connemara, ça choque, ça choque plus qu'en France parce ces espaces préservés pourraient être totalement dépourvus de toute trace humaine et parce que dans bien des cas, ces câbles ne servent qu'à alimenter une ou deux villas devant lesquels sont garés des berlines allemandes ou des pick-up.

    A côté de cela, on est loin de la Bretagne, rien ne pousse sur ces terres brûlées et caillouteuses. Impossible d'y donner un coup de charrue. Alors, on y laisse paître des moutons ou des chevaux, sans clôture, sans rien et à chaque fois la même question : comme les paysans font pour s'y retrouver ? Une vache n'y retrouverait pas son veau. Un peu plus loin, on est passé devant une foire aux bestiaux. 

     

    27102015 (171).JPG

    Je ne sais pas si ces paysans sont riches ou pas mais les grosses bagnoles garées sur le bord de la route m'amène à penser que oui. Enfin bref. Je m'égare. Je voulais parler des paradoxes de ce pays. Paysages sauvages/électrification. Paysans rustres et mal chaussés/villas luxueuses et grosses berlines. 

    Puisque c'est à la mode, j'ai remarqué aussi le peu d'intérêt que les irlandais portent pour l'écologie. Les bords de mer sont des déchetteries sauvages, et même au bord d'un petit lac du Connemara, tu peux ramasser une remorque de détritus. Dans ces espaces infinis, ça ne se voit pas mais le fait est. Les touristes n'y sont sans doute pas étrangers mais pour avoir côtoyé quelques autochtones, je peux vous dire que ces gens ne savent même pas ce que le mot écologie veut dire. Libéral donc...On n'attache pas sa ceinture de sécurité (une voiture dont le conducteur m'avait pris en stop après que je me sois perdu lors d'un footing nocturne était même dépourvue de tout système de ceinture), pas de radars au bord des routes, pas vu un seul flic. La bouteille de coca terminée, on la balance par la fenêtre. 

    Par ailleurs, mis à part en périphérie des grandes villes (Galway), l'industrie est quasi-inexistante. Par contre, la plus petite ville contient un nombre de commerces défiant l'entendement. Le bourg où nous créchions compte 1500 habitants (soit deux fois plus que mon bourg breton de 3000 habitants) mais dispose de 10 fois plus d'enseignes. C'est certes un peu une station balnéaire  (située au bord  de la baie de Galway dont la température de l'eau ne dépasse pas les 16 degrés au meilleur de l'été) mais même hors-saison, c'est à dire fin octobre, tous ces commerces sont plein de vie. Je ne me souviens plus très bien mais je crois qu'il y a 2 banques à Spiddal alors qu'il serait insensé qu'il y ait ne serait-ce qu'un distributeur de billets à Camors. En France, les petits bourgs perdent leur bureau de poste, ce qui n'est pas le cas en Irlande. Le moindre petit trou du cul dispose de son 'post-office' avec son guichetier (même si souvent, le bureau se situe à l'intérieur d'une supérette entre le rayon charcuterie et le rayon bières). 

    SPIDDAL251015 (42).JPG

    Une rue de Spiddal, tout petit bourg irlandais de rien du tout :

    SPIDDAL251015 (49).JPG

    Nous avions la télé dans le cottage mais pour le si peu qu'on l'a regardée, je peux vous dire que la programmation est totalement indigeste. Les chaines d'infos en continu sont mal foutues et l'écran est surchargé. Le drapeau national et de l'équipe de rugby locale flottent devant la quasi-totalité des maisons. A mon avis, la réunification n'est pas pour demain. 

    Mais le président de ce pays (où l'on adore les hamburgers et les blockbusters américains) est poète m'informe wikipedia. Il me semble d'ailleurs que le climat politique est très apaisé, sans doute parce que les irlandais n'ont que faire de l'Etat. Ils sont patriotes mais ne veulent pas que l'Etat intervienne dans leur vie, que ce soit en matière sociale ou dans ses missions régaliennes. 

    Pas vrai mesdames ? 

    27102015 (108).JPG

     Ou vous Monsieur ?

    IRLANDE281015 (158).JPG

    Loïc LT

  • paradoxes

    Le réchauffement climatique ? Je m'en tamponne le coquillard comme dirait Bernard Lecomte et je trouve grotesque tout ce qui se passe en ce moment autour de la conférence à venir. Mais admettons que tous les chefs d'état de la planète, même les dictateurs se soient soudainement, sous l'impulsion de notre charismatique président convertis à l'écologie, comment peuvent-ils promettre qu'ils vont diviser par deux la pollution dans leur pays alors que dans le même temps, ils font tout pour avoir plus de croissance ? La France veut passer de 0% de croissance à 1%, la Chine de 7 à 10. N'est-ce pas paradoxal de vouloir d'un côté produire plus et d'un autre vouloir polluer moins ? Bon, je sais, on va me dire 'oui mais on peut produire plus en polluant moins'. Mes attributs oui ! Si un expert souffle à Hollande qu'il sait comment revenir à une croissance à 3% avant 2017 mais que forcément cela ira à l'encontre de ses engagements écologiques, Pépère signe tout de suite et pareil pour les autres. 'Pour le CO2, on verra plus tard, pour l'instant il y a plus urgent que le réchauffement climatique, il y a 2017.' 

    Le monde politique est plein de paradoxes. Et quand on me dit que la croissance future viendra de la croissance verte, j'en doute parce que pour qu'il y ait croissance, il faut consommation, investissements etc. Or dans le quotidien, ce que veulent les gens et ce qui fait qu'un pays se trouve en croissance, c'est devenir plus riche, construire ou s'acheter une belle maison, une belle voiture, voyager etc. C'est de cela que vient  la croissance : de la recherche du bien-être. Vivre dans un monde moins pollué ne fait pas partie des préoccupations quotidiennes des gens. Or il en en va tout autrement de la croissance verte. Mais de toute façon, si 'croissance verte', il y a, elle ne peut se faire qu'au détriment de la 'croissance noire' on va dire, c'est à dire tous les secteurs et ils sont nombreux et qui emploient beaucoup de gens dépendant du pétrole. Dans l'avenir on achètera peut-être une voiture électrique (dont on dit que l'impact global sur l'environnement est désastreux si on prend tout en compte) mais de toute façon, on aurait acheté une voiture diesel ou essence et cette dernière aurait nécessité plus d'entretiens (vidange entre autres) qu'une voiture électrique et donc du boulot pour les garagistes. Des exemples comme ceux-là, il y en a à la pelle. 

    Par ailleurs, j'ai entendu hier soir qu'il était possible de produire une énergie 100% renouvelable (éolienne et panneaux solaires) mais possible que si on diminue notre consommation d'électricité et excusez-moi, mais cela, je n'y crois pas. Déjà, parce qu'on est de plus en plus nombreux et puis, parce que les gens ne le veulent pas et puis parce qu'il faudra bien recharger les batteries des véhicules électriques et puis etc etc. 

    Et le nucléaire dans tout ça ? Les écolos n'aiment pas le nucléaire et aimeraient jeter le bébé avec l'eau du bain. Or on sait que malgré tous ses défauts, l'atome n'émet pas de CO2 (qui est le méchant du moment) mais qu'il est dangereux ( 2 accidents en 30 ans, pas énorme statistiquement parlant au regard du nombre de centrales mais désastreux à chaque fois). Or allons-nous courir après deux lièvres à la fois ? En finir avec l'énergie fossile et le nucléaire ? Pas évident.

    Paradoxes : le Monde a déclaré la guerre à Daech, ce qui est une bonne chose. Or, pour l'instant, ce n'est qu'une guerre aérienne. Or imaginez la quantité de CO2 que dégagent ces avions de chasse. A propos d'avions, on nous dit que le trafic aérien civil va doubler d'ici 50 ans. On sait que les avions sont très consommateurs de pétrole et très pollueurs mais on est quand même content quand on vend des milliers d'Airbus tous les ans. 

    Alors, excusez-moi de vous décevoir mais cette conférence climatique n'est pour moi qu'une grande opération de greenwashing. On veut se donner bonne conscience en se réunissant et en faisant des promesses qu'on ne tiendra pas mais une fois rentré à la maison, on retourne sa veste et on n'a comme seule préoccupation que sa réélection et de relancer l'économie par tous les moyens. 

    Paradoxe, paradoxes, paradoxes...

    Loïc LT 

  • Goncourt 2015 : Mathias Enard ne perd pas la boussole.

    mathias-enard-boussole.jpgLe Goncourt 2015 ne m'est pas inconnu. J'avais lu un de ses romans en 2009. Il s'agissait de zone et je me souviens à peine de l'histoire, par contre je me rappelle du style. Le roman ne comprenait qu'une seule phrase: vieille manie française de mettre la forme au dessus du fond. Il avait fallu que je m'accroche et rester concentré, ne pas sauter une ligne au risque de perdre le fil du rasoir. Mais j'avais été fier de l'avoir terminé. Je l'avais comparé à Claude Simon. J'avais pressenti que cet auteur referait parler de lui. Je ne sais pas ce que vaut ce Boussole, prix Goncourt 2015 mais je viens de le télécharger et le lirai avant le début de l'année lithurgique. Il y est beaucoup question d'orientalismes et cela tombe bien, j'en ai un peu marre du nombrilisme des auteurs français. 

    Mais pour ça, il faut que je me remette un peu à lire en m'efforçant de me libérer de l'emprise d'internet et d'autres vaines distractions. 

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 28 Shanbally (Irlande du Sud)

    Comme j'ai un peu le blues ce soir...(pas envie de reprendre la routine, le quotidien, ce vague à l'âme des lendemains de vacances pendant lesquelles on est passé dans une autre vie, comme si une faille spatio-temporelle nous avait engloutis), je vais un faire un petit reportage cabine, irlandais va sans dire mais pas du tout dans l'endroit de l'Irlande où nous étions mais carrément au sud lorsque nous nous sommes arrêtés pour casser la croûte avant de prendre le rafiot.

    shanballymap.jpg

    C'est un petit bourg faisant partie du comté de Cork, un tout petit bourg qui n'est pas sur le wikipedia français mais qui dispose d'une petite fiche sur le wiki anglais qui ne donne même pas le nombre d'habitants. Toujours est-il que pendant que mes amis finissaient de ripailler, je suis parti en quête d'une improbable cabine. Il n'y a que deux commerces dans le village, une supérette (dont le slogan est the last stop before the ferry) :

    IRLANDE311015 (56).JPG

    et évidemment un pub, le Shamrock bar :

    IRLANDE311015 (55).JPG

    Je n'ai pas trouvé de cabine mais une photo de l'église datant de quelques temps prouve qu'il y en a eu une par le passé. L'église du village est l'église catholique du Coeur immaculé de Marie, dis donc. Bon, mais comme tout vient à point à qui sait attendre, il y un téléphone public à l'intérieur du  Shamrock bar. L'honneur de Shanbally est sauf et bien plus puisque Shanbally devient le premier bourg étranger référencé dans ce recensement qui devient donc officiellement international ! 

    IRLANDE311015 (83).JPG

    C'est un téléphone géré par Eircom, le plus grand opérateur téléphonique irlandais (et ancien monopole d'état). Je crains cependant que le combiné ne fonctionne plus. C'est pourtant the last public phone before the ferry -). Un bottin 2014 sous célophane est posé sur une tablette sous le combiné. 

    IRLANDE311015 (85).JPG

    Pour le reste, le bourg de Shanbally ne présente strictement aucun intérêt (touristique tout du moins). Les maisons sont de ce genre :

    IRLANDE311015 (43).JPG

    Un chien attendait son maître qu'on a vu, à notre arrivée, sortir de sa propriété et se diriger vers le Shamrock. Quelques mètres plus loin, un autre toutou surveillait les corbeaux nombreux sur la place ( à picorer les restes alimentaires laissés par tous ces gens qui s'arrêtent ici avant de prendre le bateau).

    IRLANDE311015 (38).JPG

    IRLANDE311015 (68).JPG

    IRLANDE311015 (66).JPG

    Pendant la petite heure passée sur place, j'ai noté le passage de nombreux joggers (sans doute des rubgymen travaillant leur endurance) et hasard incroyable, était garé sur le même parking que nous un français, retraité de la marine marchande que j'avais photographié par hasard dans un pub de Galway (à 230 kms de Shanbally donc, photo ci-dessous) ). On a discuté avec lui en prenant un café au Shamrock et c'est quelques minutes avant de prendre le bateau, en consultant mes photos que je me suis rendu compte de ce hasard. Lorsque je l'ai revu dans le bateau, alors qu'il était déjà bien ivre, je lui ai fait part de la coïncidence mais il n'a pas réagi, trop pressé qu'il était de rejoindre sa cabine avec ses amis retrouvés afin de continuer à boire de l'eau. 

    291015GALWAY (218).JPG

    Que voulez-vous que je dise de plus ? Shanbally est le bourg le plus moche qu'on a traversé en Irlande. Heureusement les couleurs de l'automne et quelques belles fougères m'ont donné du baume au cœur. 

     

    IRLANDE311015 (23).JPG

    IRLANDE311015 (19).JPG

    Shambally, comté de Cork, Irlande du sud, reportage réalisé le 31.10.15 à 13h. temps doux.

    Loïc LT

  • départ dans l'affection et le bruit neufs

    Destination Galway. Départ de Roscoff à 23:00 (bateau : Pont-Aven, photo). Arrivée à Cork demain à 11:00.  Absent donc de ce blog pour une semaine.

    6280.jpg

  • tentative d'explication d'un extrait du discours de Sarkozy

    Le 14 octobre 2015, le président d'un grand parti républicain de France a sorti une phrase bizarre en plein meeting. Depuis, sur le net, chacun y va de son explication de texte et c'est très bien que la littérature revienne en politique. Parce que jusque là, avec Hollande qui mâche ses mots et Fleur Pellerin, ministre de la culture qui ne sait pas qui est Modiano, on n'était pas aidé. 

    Donc, voici la phrase sibylline : 

    "Je voulais leur dire qu'on a reçu le coup de pied au derrière, mais que c'est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur."

    Pour moi les choses sont pourtant assez claires. Sarkozy est réuni pour une conférence (ayant pour but de trouver comment truquer les comptes de la campagne présidentielle à venir) avec des amis de son parti dans une grande limousine blanche dans laquelle il y a en lieu et place de sièges auto habituels, un salon avec des fauteuils confortables et une table sur laquelle sont posés des verres et une bouteille d'un vin frelaté . Sarkozy est de mauvais poil parce que le vin est mauvais et parce que contrairement à d'habitude, il n'a pas choisi le chauffeur de la limousine (qui les conduit à Saint-Ernestine de Louvoy). Et puis, en plus, ils ne sont pas d'accord sur le principe et l'ampleur de la magouille à venir. 

    Quelques jours plus tard, Sarkozy en reparle à son ami Mélenchon :

    - Tu sais que j'ai reçu un coup de pied au derrière ?

    - Ah bon, pourquoi ?

    - Juste parce que je voulais renverser la table

    - Quelle table ?

    - La table qui était dans la voiture

    - Ah et comment t'as pu recevoir un coup de pied au cul si t'étais dans la voiture ?

    - C'était après que le chauffeur nous a foutu dehors !

    - Je trouve ça un peu normal, on respecte le matériel

    - oui sauf que le chauffeur en question, je m'étais abstenu de le choisir, contrairement à d'habitude.

    - Ah ok. C'est vrai que t'avais aucun ordre à recevoir de lui alors. 

    Donc ce n'est pas la peine de chercher un ballon de foot dans une mêlée de rugby. Sarkozy n'est pas le genre à faire dans la métaphore alors ce passage est à prendre au pied de la lettre de motivation. Il a vécu un incident peu commun, il faut l'admettre et je crois qu'il a ressenti le besoin d'évacuer tout ça et d'en faire part aux participants du meeting de Limoges. Vous me direz que cela ne fait pas avancer le débat politique mais les politiciens sont avant tout des êtres humains chez qui l'émotion peut parfois l'emporter sur l'ambition politique.

    A venir : enquête sur les raisons pour lesquelles Sarkozy s'est abstenu de choisir le chauffeur. 

    Loïc LT

  • Soleil d'octobre

    Souvent en octobre, il fait beau, plus frais qu'en septembre mais beau. On a rallumé le feu depuis quelques jours si bien que les chats qu'on ne voyait plus beaucoup ont rappliqué notamment Gritou qui adore se mettre en boule près du pouf devant la cheminée. 

    Comme nous partons en Irlande dans quelques jours, nous avons réalisé quelques travaux d'automne : tailles, divisions, quelques plantations. J'aime bien que le jardin soit propre avant de partir mais si l'érable a perdu toutes ses feuilles, le pommier a à peine commencé si bien que je sais ce qui nous attend au retour. Toute la soirée, lorsque je bricole dehors, j'entends les glands tomber des chênes et m'amuse de l'effroi que cela provoque chez un de nos chats traînant dans le coin. Les glands tombent sur la route et les fossés et l'année d'après, je suis toujours surpris d'une chose pourtant banale : plein de petits chênes sortent de terre. Des camions et des tracteurs empiètent sur les bas côtés mais la nature a toujours le dernier mot. 

    Les gens désespèrent de l'automne parce qu'ils y voient les prémices de l'hiver. Pourtant, l'automne au jardin , en tout cas jusque fin octobre, est plus intéressant que le mois d'août que je trouve triste à mourir. 

    Les épillets des miscanthus apparaissent enfin : 

    20102015J (4).JPG

    131015J (4).JPG

    La Molina 'transparent' est plus fragile que le miscanthus et bizarrement est deux fois moins haute que les autres années...

    131015J (44).JPG

     

    131015J (26).JPG

    bambou fargesia jiuzhaigou 1

    fargesia jiuzhaigou 1

    La fougère Onoclea Sensibilis ( au pied de phyllostachys sulfurea viridis) a revêtu ses couleurs d'automne alors que les osmondes royales sont encore bien vertes. On m'a dit qu'Onoclea était très traçante. J'ai hâte de voir ça au printemps prochain. 

    20102015J (1).JPG

    Voici justement le futur monstre. C'est sa première année en terre, laissons-lui un peu de temps. 

    phyllostachys viridis sulfurea

    Prisca a sérieusement décoiffé le chèvrefeuille. Elle adore ça ! Mais aucun soucis pour lui. Le printemps lui appartient. 

    chèvrefeuille

    19102015J (49).JPG

    bambou sasa tessellata et fougère mâle

    19102015J (30).JPG

    Une pour finir, je n'aime pas les notes trop longues. Notre haie de charmes (appelée charmille) plantée il y a deux ans encercle l'endroit utilitaire où il y a des choses pas très belles à voir (tas de végétaux, composteurs, bois de chauffage). Le charme a la particularité de ne pas perdre toutes ses feuilles en hiver. Elles se brunissent mais restent fixées aux branches. On appelle ça un arbre marcescent, adjectif qui vient d'un certain M. Marcesse habitant près du Havre et qui en a découvert le principe. 

    20102015J (15).JPG

    Loïc LT, 20.10.2015

  • recensement des cabines # 27 (Ploërdut 56)

    Vendredi soir, alors que je me rendais au concert d'un chômeur décomplexé et rappeur non moins décomplexé, je me suis rendu compte que j'étais un peu en avance alors je me suis arrêté dans le premier bourg qui s'est offert à moi et l'heureux élu fut Ploërdut, une petite bourgade de centre Bretagne comme je les aime et que je connaissais un peu pour y avoir souvent déjeuné lorsque je travaillais à Guéméné/Scorff, où, comme chacun sait on fait une meilleure andouille que celle de Vire. 

    Ploërdut : 42mns, 42kms (oui ça fait lent mais nombreux virages et chemins de terre à emprunter)

    plomap.jpg

    J'ai très vite trouvé l'édicule et me suis garé  devant une ruine devant laquelle poussaient d'horribles hortensias. 

    PLOERDUT16102015 (1).JPG

    Je ne me rappelle plus s'il s'agit de la première cabine rouge que je recense, en tout cas, ces cabines "à l'anglaise", on va dire ne sont pas les plus courantes et ne sont pas non plus celles que je préfère. Je leur préfère les vieilles cabines déglinguées, taguées, informes, c'est mon côté rimbaldien : 

    J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.

    PLOERDUT16102015 (3).JPG

    Son numéro d'appel : 02 39 39 46 35

    Tout en bas de la cabine, sur une plaque il est inscrit : OFFERT PAR LA TWINNING ASSOCIATION OF STITHIANS (CORNWALL), COMITE DE JUMELAGE DE PLOERDUT, PLEURDUT 11/09/1993. 

    La loi Macron s'applique-t-elle également aux cabines de charme et qui plus est aux cabines offertes par des villes anglaises ? Un amendement a-t-il été déposé à ce sujet ? 

    Stithians se situe dans les Cornouailles et ne semble pas manquer de charme (photo piquée ici ) :

    stithians.jpg

    Ploërdut n'en manque pas non plus. Surtout au crépuscule, lorsque la nuit cache les aspérités et qu'il ne reste plus que l'impression d'un village tranquille, tout de pierre construit et où quelques commerces encore ouverts donnent un semblant de vie.  

    PLOERDUT16102015 (10).JPG

    Si mes souvenirs sont bons, lorsque je travaillais au pays de l'andouille, c'est dans ce restaurant que nous allions souvent déjeuner, avec Marc Tuauden (je me permets de mettre son nom en entier, je n'ai plus de nouvelle de lui et ne trouve rien sur le net alors peut-être qu'en se googlisant, il tombera ici), Elisabeth, David, Marie-Christine... Il y avait une grande salle avec buffet 'à volonté' comme on dit et on en avait pour son argent. 

    Toute épicerie qui se respecte se doit être équitable, bio, solidaire et machin-chose...

    PLOERDUT16102015 (11).JPG

    La boulangerie et les panneaux...autant de bourgs non recensés...

    PLOERDUT16102015 (9).JPG

    St-Tugdual Plouray

    Un jour chez vous j’irai

    Concernant Le Croisty

    Certainement aussi.

     

    magnifique haïku, signé le recenseur.

     

    Voici le bar le Welcome dans lequel je suis rentré mais où je n'ai pas été très bien reçu.  

    PLOERDUT16102015 (16).JPG

    J'ai commencé à parler politique avec des fagotiers qui rentraient juste des bois et comme nous n'étions pas d'accord, ils m'ont foutu dehors en me donnant un coup de pied au derrière...mais deux jours plus tard, je me suis calmé et j’voudrais leur dire que j'ai reçu l’coup de pied au derrière, mais que c’est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur.

    PLOERDUT16102015 (14).JPG

    Voilà un bar qui ne porte pas bien son nom. Ne restons pas ici. J'étais bien content de retrouver mon véhicule que j'avais garé en face de la mairie.

    PLOERDUT16102015 (21).JPG

    Mairie que voici. Au revoir, Ploërdut. Direction, le bar 'au pied de Ste-Barbe', dit 'chez Karim' pour écouter l'1consolable et son rap anti-system. Si j'avais le courage, j'en ferai peut-être une note parce que l'endroit (n'est-ce pas Apolline) le vaut bien. 

    recensement des cabines, cabine, ploërdut, bretagne, octobre 2015

    Ploërdut, Morbihan, reportage réalisé le 16.10.15 à 19h. crépusculaire et doux.   

  • recensement des cabines : le temps presse

    Je le savais déjà, il y a eu plusieurs articles à ce sujet mais le Ouest-France du jour en rajoute une couche...comme si ça leur faisait plaisir. Tout ça, c'est juste pour m'emmerder. J'ai l'impression qu'il il y a quelqu'un de haut placé que mon recensement insupporte....

    cabinedisp.jpg