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octobre 2015

  • recensement des cabines # 27 (Ploërdut 56)

    Vendredi soir, alors que je me rendais au concert d'un chômeur décomplexé et rappeur non moins décomplexé, je me suis rendu compte que j'étais un peu en avance alors je me suis arrêté dans le premier bourg qui s'est offert à moi et l'heureux élu fut Ploërdut, une petite bourgade de centre Bretagne comme je les aime et que je connaissais un peu pour y avoir souvent déjeuné lorsque je travaillais à Guéméné/Scorff, où, comme chacun sait on fait une meilleure andouille que celle de Vire. 

    Ploërdut : 42mns, 42kms (oui ça fait lent mais nombreux virages et chemins de terre à emprunter)

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    J'ai très vite trouvé l'édicule et me suis garé  devant une ruine devant laquelle poussaient d'horribles hortensias. 

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    Je ne me rappelle plus s'il s'agit de la première cabine rouge que je recense, en tout cas, ces cabines "à l'anglaise", on va dire ne sont pas les plus courantes et ne sont pas non plus celles que je préfère. Je leur préfère les vieilles cabines déglinguées, taguées, informes, c'est mon côté rimbaldien : 

    J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.

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    Son numéro d'appel : 02 39 39 46 35

    Tout en bas de la cabine, sur une plaque il est inscrit : OFFERT PAR LA TWINNING ASSOCIATION OF STITHIANS (CORNWALL), COMITE DE JUMELAGE DE PLOERDUT, PLEURDUT 11/09/1993. 

    La loi Macron s'applique-t-elle également aux cabines de charme et qui plus est aux cabines offertes par des villes anglaises ? Un amendement a-t-il été déposé à ce sujet ? 

    Stithians se situe dans les Cornouailles et ne semble pas manquer de charme (photo piquée ici ) :

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    Ploërdut n'en manque pas non plus. Surtout au crépuscule, lorsque la nuit cache les aspérités et qu'il ne reste plus que l'impression d'un village tranquille, tout de pierre construit et où quelques commerces encore ouverts donnent un semblant de vie.  

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    Si mes souvenirs sont bons, lorsque je travaillais au pays de l'andouille, c'est dans ce restaurant que nous allions souvent déjeuner, avec Marc Tuauden (je me permets de mettre son nom en entier, je n'ai plus de nouvelle de lui et ne trouve rien sur le net alors peut-être qu'en se googlisant, il tombera ici), Elisabeth, David, Marie-Christine... Il y avait une grande salle avec buffet 'à volonté' comme on dit et on en avait pour son argent. 

    Toute épicerie qui se respecte se doit être équitable, bio, solidaire et machin-chose...

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    La boulangerie et les panneaux...autant de bourgs non recensés...

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    St-Tugdual Plouray

    Un jour chez vous j’irai

    Concernant Le Croisty

    Certainement aussi.

     

    magnifique haïku, signé le recenseur.

     

    Voici le bar le Welcome dans lequel je suis rentré mais où je n'ai pas été très bien reçu.  

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    J'ai commencé à parler politique avec des fagotiers qui rentraient juste des bois et comme nous n'étions pas d'accord, ils m'ont foutu dehors en me donnant un coup de pied au derrière...mais deux jours plus tard, je me suis calmé et j’voudrais leur dire que j'ai reçu l’coup de pied au derrière, mais que c’est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur.

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    Voilà un bar qui ne porte pas bien son nom. Ne restons pas ici. J'étais bien content de retrouver mon véhicule que j'avais garé en face de la mairie.

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    Mairie que voici. Au revoir, Ploërdut. Direction, le bar 'au pied de Ste-Barbe', dit 'chez Karim' pour écouter l'1consolable et son rap anti-system. Si j'avais le courage, j'en ferai peut-être une note parce que l'endroit (n'est-ce pas Apolline) le vaut bien. 

    recensement des cabines, cabine, ploërdut, bretagne, octobre 2015

    Ploërdut, Morbihan, reportage réalisé le 16.10.15 à 19h. crépusculaire et doux.   

  • l’hôtel enchanté (hôtel Alexandra****, Saint-Malo)

    Quinze ans plus tard, j’ai pris quelques rides, je porte une alliance, j’ai deux filles, j’ai changé de boulot. Quinze ans pendant lesquels il y a eu des moments difficiles (des accidents de la vie comme on dit) mais au final, la balance penche quand même plutôt du bon côté. J’ai changé, le monde a changé mais pas tant que ça si on considère qu’internet et les smartphones ne sont que des moyens d’acquérir du savoir et de communiquer...mais les moyens ne sont pas des fins.

    Nous partons en amoureux pour un week-end dans un hôtel à Saint-Malo estampillé  quatre  étoiles. Je n’y connais rien en étoiles mais dans mon esprit quatre étoiles, c’est quasiment le palace. Mais une loi datant de 2008 a changé la donne : l’attribution des étoiles obéit à des critères qui ne sont pas forcément visibles de la clientèle.

    Enfin bref. L’essentiel est d’être bien à deux. On est plus fort quand on est deux. A Paris, en 2000, j’étais seul et vulnérable.

    L’hôtel Alexandra donne sur la plage du Sillon et se situe dans un quartier cossu composé de maisons pittoresques avec des toits et des façades magnifiques.

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    Ma seule déception vient du fait que je m’étais fait une idée fausse de l’hôtel 4 étoiles. Quand on rentre dans l’Alexandra, aucun groom vêtu de rouge nous monte les bagages. A la place, un type un peu blasé, avachi derrière son comptoir nous donne un passe après avoir vérifié notre réservation. Le salon à l’accueil est agréable mais sans plus. D’ailleurs, pendant les deux jours, je n’ai vu personne s’y installer. Ensuite, évidemment, notre chambre donne côté rue et non côté plage mais qu’importe, les toits de la cité corsaire ne sont pas inintéressants.

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    La chambre est spacieuse mais à la place d’un lit deux places, nous devons nous contenter de lits jumeaux accolés. Le petit balcon est le bienvenu mais le bar est décevant. Contrairement à mon modeste hôtel à Montparnasse (en 2000), celui de l’Alexandra ne contient que des jus d’orange et de l’eau bénie. Il faut dire que les temps ont changé !!! Aujourd’hui, c’est chacun pour soi...heu zut, je m’égare (mais c’est pas faux non plus). Les temps ont changé, on ne peut plus fumer dans les chambres ni se bourrer la gueule. Le monde s’aseptise au nom de la santé publique et du culte du bien-être du corps et de l’esprit. Ce n’est pas un reproche,c’est un constat.

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    Après avoir déposé nos affaires, nous enfilons nos tenues de soirée. Je chausse mes souliers qui me serrent et je vêts mon paletot sans manches. Nous nous rendons au dîner dans la grande salle donnant sur la Manche. Le repas est correct sans plus, le prix des boissons est exorbitant et le service est discret. Nous nous sommes amusés à nous moquer d’un jeune serveur peu souriant et manquant d’expérience et d’une serveuse à la coiffure décoiffante. On peut toujours critiquer mais je me sentais bien, on se sentait bien. Je crois que c’est à ce moment du repas que je me suis souvenu de mon séjour à Paris. Il y a eu comme un flash et pensif, je réalisais qu'entre septembre 2000 et octobre 2015 c’était le jour et la lune (pour reprendre un lapsus entendu ce matin sur France Inter). Les couteaux étaient magnifiquement dessinés et conçus de telle sorte que la lame ne peut pas toucher la nappe.

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    Ensuite, la nuit nous tendait les bras...

    Le matin, on aurait pu se faire servir le petit dej en chambre mais on a préféré se rendre en salle, ce qui fut une bonne idée tant le buffet était copieux. Moi le matin, je ne suis pas un grand mangeur mais Prisca s’est régalée. J'ai demandé au jeune serveur s’il savait à quelle température était l’eau de mer et il m’a répondu 18° sans conviction. J’en doutais d’autant qu’il faisait 12° dehors..mais j’avais une envie folle d’aller nager.. Prisca m’y encourageait. Alors, j’y suis allé et je suis rentré dans l’eau sans trop de mal. J’ai nagé 20 minutes et j'en suis ressorti trempé ! Fou que je suis, je suis rentré en maillot de bain dans la grande salle propre comme un sou neuf, les pieds plein de sable sous le regard inquisiteur du personnel.

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    Après, on a profité de la chambre, écouté de la musique d'ascenceur, écrit des cartes postales (on a gardé cette vieille habitude) et profité du temps présent. Du balcon, je contemplais les toits de Saint-Malo qui dominaient de petits jardins privés toujours bien agencés. La ville était sereine. Le temps était suspendu. Des joggers couraient, des cyclistes pédalaient, des marcheurs marchaient et des vieux devisaient. Le ciel était bleu comme la mer. C’était reposant, tout simplement.

     

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    15 ans plus tôt, ce n’était pas la même histoire.

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    week-end du 10 et 11 octobre 2015, Saint-Malo (et visite de Dinard)

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 26 (Bécherel 35)

    En rentrant de notre périple dans la cité corsaire et ses alentours, l'idée m'est venue, l'occasion faisant le lardon de nous arrêter au village de Bécherel qui se situe sur le parcours du retour. Ce village de 750 habitants possède la particularité de posséder plus de librairies (13 au total) que de crèmeries. L'idée de faire de ce petit village pittoresque une cité du livre date des années 80  et je  m'étonne qui m'a fallu attendre tant d'années pour m'y rendre. 

    Bon, le village dispose d'une cabine téléphonique, ce qui lui vaut d'intégrer le recensement mais je vous rassure, j'en aurais parlé de toute façon. Je ne vais pas me borner à n'écrire que sur les endroits pourvus d'édicules téléphoniques. Il ne faut pas être stupide. Commençons d'abord par la petite carte qui va bien. Nous sommes partis de Dinard et au lieu de prendre la voie express direction Rennes, nous avons très vite quitté l'axe principal pour se rendre à Bécherel. Malins que nous sommes, on a réussi à choper la RN 24 ensuite après avoir traversé d'autres bourgs aux environs de  Brocéliande. 

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    Passons vite sur la cabine qui (mais je n'en suis pas certain) ne fonctionne pas (mais au cas où, son numéro est le 02 97 66 71 35). Elle a le mérite d'exister et de permettre à Bécherel, en plus d'être la première cité du livre de France, d'intégrer le fameux recensement des cabines de l'espèce de blog (qui n'est pas encore un label mais bon).

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    Nous avons ensuite erré dans le bourg, j'étais heureux comme un renard dans un poulailler mais le temps était compté. Il faudrait une journée entière pour profiter des richesses de ce village, fouiner, discuter avec les libraires, tous des passionnés et dont les boutiques sentent bon le vieux livre, où tout est souvent sens dessus dessous, sans classement mais où évidemment ils savent où est rangée quelle rareté demandée. Pour joindre l'outil à l'agréable et en prévision de notre voyage en Irlande, je me mets en quête de livres irlandais (traduits va sans dire). J'aurais pu évidemment les trouver facilement en ebooks mais on a encore le droit d'acheter des livres papier zut quoi. J'ai donc acheté quatre ouvrages à la librairie l'autre sommeil

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    Ce sont deux autres libraires (dont la librairie du Donjon et un autre dont je ne me souviens plus du nom) qui m'ont indiqué cette adresse, étant eux-même dépourvus de livres d'auteurs irlandais (ou alors pour le Donjon ils ne vendaient que des ouvrages  de collection traitant de l'Irlande mais valant plus de 250€). On note donc une belle fraternité entre ces amoureux de la finance internationale. D'ailleurs depuis 1986, année où Bécherel s'est transformé en vaste librairie, on ne déplore aucun meurtre, à part dans les polars qui ont bien sûr leurs places dans ces échoppes.

    librairie du Donjon

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    librairie Outrepart

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    Neiges d'Antan

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    etc etc...Mais Bécherel est aussi un joli village, tout de pierre bâti. Dommage qu'on ne puisse trouver un endroit pour manger, boire ou faire ses courses. Les livres s'ils suffisent à alimenter notre besoin de s'évader et de savoir ne remplissent pas l'estomac (à moins peut-être de les broyer et de les mélanger avec les mauvaises herbes poussant ici ou là mais la technique doit avoir ses limites). Par contre, l'eau de pluie permet de ne pas mourir de soif. 

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    Pour l’anecdote, les livres achetés sont :

    . Sara de Joyce Cary

    . le pornographe de John McGahern

    . le mouchard de O’Flaherty

    . nuit de Edna O’Brien

    On m’a plusieurs fois proposé James Joyce mais j’ai décliné. Je n’ai jamais réussi à dépasser les 10 premières pages de Ulysse...on m’a aussi proposé Oscar Wilde mais j’ai l’impression d’en entendre parler tous les jours. J’ai décliné également.

    Bécherel (Ille-et-Vilaine), reportage réalisé le 11.10. 15. temps ensoleillé et doux. toutes photos prises par moi et libres de droit. 

    Loïc LT