Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colin sabre et tam-tam - Page 21

  • recensement des cabines # 29 Puilboreau ( Charente-Maritime 17)

    Je ne sais pas si le département de la Charente-Maritime a déjà eu l'honneur d'être recensé dans l'EDB, je ne suis pas sûr, en tout cas je poursuis dans la série délocalisation puisqu'après l'Irlande (dont j'ai encore 3 ou 4 bourgs avec cabine à évoquer), on retrouve la France mais en dessous de la Loire, et précisément la Charente-Maritime. Je suis descendu seul le week-end du 20 novembre dans le village de Puilboreau afin de finaliser une transaction faîte sur le bon coin. Nous avions trouvé en effet une passoire en inox un peu rouillée mais faisant bien l'affaire. Il m'a fallu faire 4 heures de route donc pour une transaction de 5€ mais vu l'objet, je pense que ça en valait la peine. Arrivé sur place, j'ai tout de suite trouvé le français de souche d'origine marocaine portant une cagoule rose qui m’attendait comme convenu devant la cabine téléphonique du village.  Comme de fait, il téléphonait à quelqu'un à qui il voulait vendre une autre passoire mais il semblait s'énerver à tel point qu'il donnait des coups de pied dans cette pauvre cabine déjà mal en point. Après avoir interrompu la communication, il est venu vers moi, nous nous sommes salués et il a sorti de sa Peugeot Scenic la dite passoire. Mais ce qu'il ne m'avait pas précisé c'est que celle-ci était trouée. Il avait bien opéré quelques soudures pour boucher certains trous mais insuffisamment pour que celle-ci soit totalement étanche. Je n'ai donc pas conclu l'affaire. L'individu ne l'a pas mal pris mais au lieu de prendre son Scenic il est parti en courant la queue entre les jambes et je l'ai aperçu plusieurs fois par la suite qui courait tel un fou dans les rues étroites de Puilboreau. 

    Toujours est-il que ma pomme se situant dans un bourg de 5000 consommateurs possédant une cabine, et l'occasion faisant le lardon de poulet, j'en ai profité pour réaliser un recensement inopiné.

    googlemappuilboreau.jpg

    La cabine pentagonale  n'est pas des plus courantes, elle n'est pas fermée d'un côté et je ne sais d'ailleurs pas combien de types de cabines différentes les ptt ont mis et mettront en circulation. Je suis un recenseur, pas un spécialiste technique de la chose (à ce propos, je cherche un collaborateur bénévole pour toute la partie technique). 

    PUILBOREAU 21 11 2015 (2).JPG

    Son numéro est le 05 46 68 02 35. Il y avait bien de la tonalité mais j'ai eu beau essayé de la joindre avec mon smartphone sans fil, ça ne sonnait pas. J'ai donc appelé au 1013 comme stipulé sur l'écriteau afin d'avertir les services compétents de cette panne. A ce propos, je n'ai pas apprécié le ton hilare  avec lequel on m'a répondu. Peu de citoyens signaleraient ce genre de panne et je crois que je méritais plus d'égards. 

    Passons sur le chantier de terrassement en cours près de la cabine et qui doit dissuader, du fait du bruit,  nombre d'usagers de venir s'en servir. Signalons juste la présence d'une enseigne de tatouage UKI TATOO, tenue par un tatoueur polynésien dépourvu de ses deux bras suite à un malencontreux accident m'expliqua-t-il pendant qu'il fumait une cigarette devant son atelier. 

    J'ai poursuivi mon périple dans les rues de Puilboreau. Il faisait frais et le vent d'est soufflait en rafales éparpillant les feuilles mortes de ci de là, cahin-caha dans les ruelles étroites du village. Le village ressemble à tous ceux qui entourent La Rochelle, toits en tuiles et maisons blanches mitoyennes coincées dans des ruelles perpendiculaires à l'artère principale. La grande artère de Puilboreau est le boulevard Charles de Gaulle, un boulevard très emprunté, plus même que Camors me suis-je aperçu lorsque j'ai tenté plusieurs fois de prendre des photos en me positionnant au milieu de la route sur un tabouret trouvé devant une chapellerie. 

    PUILBOREAU 21 11 2015 (8).JPG

    Beaucoup de maisons sont inhabitées sans doute parce qu'il y a trop de circulation sur Charles de Gaulle mais en dehors de ça, le village est bien peuplé. Il convient de préciser que le centre commercial Beaulieu, le plus grand de l'agglomération rochelaise se situe sur Puilboreau, sans compter LeroyMerlin, ce qui doit procurer des emplois à de nombreux puilboraines et puilborains. 

    PUILBOREAU 21 11 2015 (71).JPG

     Les fameux toits de Puilboreau

    PUILBOREAU 21 11 2015 (43).JPG

    Panneau destiné à informer le puilborain de la date, de l'heure, de la température et des dernières informations essentielles. 

    puilboreauinfo.jpg

    J'ai remarqué qu'il y avait dans ce village charentois un nombre incroyable de puits de ce genre :

    puitpuilboreau.jpg

    Par ailleurs, j'ai noté la présence de deux boulangeries qu'une seule petite rue sépare. J'espère que l'entente est bonne entre les patrons parce que sinon bonjour l'ambiance. 

    puilboreau,2015,recensement des cabines,cabine téléphonique,charente-maritime,passoire

    J'aurais encore beaucoup de choses à dire sur Puilboreau mais je ne m'appelle pas Georges Pérec et je n'ai pas vocation à tenter d'épuiser un lieu charentais. Au revoir Puilboreau et pensée sincère à notre étrange vendeur de passoires trouées.

    PUILBOREAUFIN.jpg

    Puilboreau, Charente-Maritime, reportage réalisé le 21 novembre 2015, temps frais, vent fort. 

    Loïc LT 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 3

     dimanche 25 octobre 2015

    Certains ont mal aux cheveux et mettent cela sur le compte de l'eau ferrugineuse. Une partie du village n'a plus de courant. Je prends une douche froide qui me remet les idées en place : « je suis catholique ! ». La matinée se passe, edf tente de trouver la panne :

    DSC09233.JPG

    Nous allons faire un tour dans le coquet bourg de Spiddal que je bombarde de photos. Tout est coloré, typiquement irlandais. Avant d'arriver au bourg, on longe la mer remplie d'eau humide. Les irlandais font les digues les plus résistantes du monde : un empilement de cailloux qui tiennent les uns par dessus les autres, même par grosse tempête grâce au phénomène de l'arzet

    SPIDDAL251015 (20).JPG

    On tombe sur la droite sur un petit village artisanal où l'on vend des bijoux, des souvenirs, des attrape-nigauds de toutes sortes.

    spi.jpg

     

    De l'autre côté, le local des surveillants de baignade ( il doit quand même y avoir pendant les trois mois d'été quelques inconscients à se baigner dans cette eau) ne manque pas de charme non plus).

    SPIDDAL251015 (22).JPG

    Après, on arrive à Spiddal qui s'écrit là-bas 'An Spidéal'SPIDDAL251015 (4).JPG

     

    Comme souvent, lorsque je suis en territoire inconnu, j'avance, je recule,  je fais le poirier, le pommier, l'amélanchier,  je scrute, je bouge, j'interroge les gens du coin si bien que je perds mes amis qui ont déjà pris  le chemin du retour. Quelques photos de Spiddal :

    SPIDDAL251015 (58).JPG

    SPIDDAL251015 (49).JPGSPIDDAL251015 (8).JPG

    Un peu paresseux sur les bords de la baie , je décide de faire du stop et la première voiture s'arrête. L'irlandais est très hospitalier, je tiens à le signaler. Je tombe dans une vieille bourlingue remplie de détritus conduite par un conducteur un peu dingue et sans doute ivre écoutant de la musique folklorique et qui balance sa canette coca par la fenêtre. Très aimable, il me dépose un kilomètre plus loin là où j'ai repéré mes condisciples marchant le cœur vaillant.

    Après avoir déjeuné, nous filons vers le nord dans l'espoir d'y trouver quelque lac mais en vain. Nous pénétrons dans une zone désertique, vallonnée et où les herbes folles poussent autour de cailloux qu'on dirait tombés du ciel. De superbes villas plantées ici ou là au bord des routes cassent un peu la routine. A qui appartiennent tous ces espaces ? Qui construit des palaces au milieu de nulle part ? C'est le mystère de l'Irlande. Étrange, je n'ai pris aucune photo de cette première excursion dans les contrées du Connemara. 

    Le soir, alors que la nuit tombe rapidement, je prends sur moi et vais faire un footing dans les rues de Spiddal afin de bénéficier de la lumière. Je tourne en rond dans les rues et au bord de la mer. Un moment, un peu en retrait du bourg, je tombe sur une ruelle et je me retrouve à courir dans une ville dans la ville, des magasins rutilants, trop beaux pour être vrais (et pourquoi ces boutiques, station essence, épicerie, distributeur de billets....et cabine téléphonique concentrés dans un tel endroit ?). Je me promets d'y revenir, quelque chose m'échappe et cette cabine téléphonique avec des boudins remplis de sable au sol m'intrigue. Je rentre en longeant la côte, la mer est déchaînée. Je reçois quelques vagues sur la tronche.

    Après avoir pris une douche (chaude cette fois-ci), je retrouve mes condisciples tranquillement installés sur les sofas et buvant de l'eau d'une source locale. Nous goûtons un peu de toutes les marques, de la plus riche en magnésium à la plus carbogazeuse. Du moment qu'elle n'est pas ferrugineuse, il serait dommage de s'en priver. 

    Loïc LT 

  • Il se passe des choses graves à Paris

    Vendredi 13 novembre 2015.  vers les 22h00

    Ma femme et mes filles regardaient la télé et je bouquinais et surfais. Le soir, je me crée mon petit univers, j'approche l'abat-jour du pc, me fais un petit café et laisse aller mes pensées. J'écris des choses, je réponds à des gens, je reprends mon roman. Alors, il est vers les 22h00 ou un peu avant, je ne sais plus. Bien que fan de foot, je ne regarde pas les matchs amicaux donc ce France-Allemagne ne m'intéressait pas. Et puis donc, je vais sur un site d'actu pour voir quand même le score et puis je tombe sur la nouvelle et je  comprends aussitôt qu'il se passe des choses graves à Paris. On parle déjà d'une trentaine de morts, d'une prise d'otages au Bataclan. J'ôte mon casque et je dis :

    - il se passe des choses graves à Paris.

    Tout de suite, on se branche sur une chaîne d'infos. On est tous prostrés. La soirée se passe, je ne sais pas si les filles ont bien compris le drame, ma femme évidemment était choquée, elle est allée se coucher et je suis resté rivé sur l'écran de BFM ou itélé jusqu'au milieu de la nuit.

    Ce sont des moments dont on se rappelle toute sa vie. Toutes proportions gardées, lorsque j'ai appris la mort de Michael Jackson, tard dans la nuit, je suis allé réveiller ma femme qui ne m'a pas cru d'abord je crois, elle était déjà dans ses rêves et j'ai du lui rappeler la nouvelle le lendemain. 

    Attentats du 11 septembre : décidément, je suis un oiseau de mauvaise augure. Il est 10h30 et mes collègues comptables sont dans la salle café. On m'appelle 'ton café est servi'. 'j'arrive'. Mais avant de partir, je vais faire un tour sur le site de boursorama (époque de la bulle internet) pour voir vite fait de combien de centaines d'euros mon portefeuille s'est épaissi, je tombe sur les infos, les deux avions se se sont déjà écrasés, la bourse dégringole, je n'en crois pas mes yeux. Je descends quand même, j'ai peur parce que j'étais assez réservé à l'époque et je ne sais pas comment je vais leur annoncer ça. Et si ma mémoire est bonne, comme vendredi dernier, je leur sors 'je crois qu'il se passe des choses graves à New-York'. Je ne me souviens plus de la réaction de mes collègues mais je crois que très vite la discussion a repris son cours normal, ils n'avaient pris la mesure de l'événement mais aujourd'hui je ne peux m'empêcher de penser que ces anciens collègues quand ils repensent aux attentats du 11/09 ou qu'on leur demande comment ils l'avaient appris, que c'est à moi qu'ils doivent penser. 

    Mort de François Mitterrand : janvier 1996, j'étais à Lorient en cours  de bts de comptabilité et je crois que c'était un lundi, il faisait un froid sec et au milieu de la matinée on avait une heure de libre que j'ai mis à profit pour aller chez mon disquaire préféré (c'est fou ce que j'achetais comme cd à l'époque) et dans la voiture, j'ai allumé la radio et appris la nouvelle. Lorsque je reviens au lycée, je retrouve mes camarades et je leurs annonce la nouvelle. Ils ne me croient pas. Franchement, je vois pas pourquoi j'irais inventer ça. Enfin bref, il y a eu une minute de silence dans les classes après je ne sais plus quand. 

    Je pourrais vous parler aussi du crash du Concorde mais je rentrais du boulot dans mon studio où je vivais seul et je n'ai eu à l'annoncer à personne.

    A contrario, quels événements m'a-t-on appris ? Rien ne me vient. Même si je regarde très peu la télé, j'écoute beaucoup la radio et je suis hyperconnecté. Si Barack Obama se fait tuer à 3 heures du matin, je suis au courant dans l'heure. 

    Il se passe des choses graves à Paris.

    Mais toutes les choses qu'on apprend soudainement et qui nous marquent à vie ne sont pas forcément des événements médiatiques. Un jour, ma femme rentre du boulot et elle m'apprend qu'elle a entendu le premier extrait du nouvel album de Daho sur RTL2. Je lui réponds 'ah bon, déjà ! et c'est bien ? c'est quoi le titre ?'. Elle ne savait pas le titre, elle se souvenait juste qu'il parlait d'être libre. Il s'agissait  de retour à toi, premier single de l'album réévolution (2003). Je ne sais pas pourquoi, je me rappellerai toute ma vie de cette petite annonce, qui semble anodine comme ça. Bizarrement bien que fan de Daho, je n'étais pas informé que le titre du nouvel album devait être diffusé ce jour-là. Depuis à chaque fois que j'entends retour à toi, je repense à cette annonce faîte à l'Homme. 

    Excusez-moi de passer de choses légères aux choses graves mais lorsque mon père a eu son accident en 1991 (chute d'un toit et handicapé à vie), j'étais en 1ère au lycée et un moment, la prof vient vers moi pour me dire que des gens veulent me voir. Je sors dans le couloir et je vois l'épouse de mon père en pleur accompagné d'un voisin. On m'apprend la nouvelle. C'est terrible comme la vie peut changer en quelques secondes. Je repense aux familles et amis de tous ces gens tués le vendredi 13 novembre. La nouvelle tombe brutalement comme une pomme chute d'un pommier sans crier gare. 

    C'est le destin de l'homme. Il faut vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de nos têtes. 

    Loïc LT

    retour à toi

    Ennemi de soi-même, comment aimer les autres ?
    Etranger à soi-même, étranger pour les autres
    Qui réduit au silence le fracas de l'enfance
    Et avance masqué en attendant sa chance

    Et sous les apparences, le prix du vêtement
    Personne ne voit les plaies et le sang
    De celui qui survit.

    Et quand demain se lèvera
    Je serai libre, retour à toi
    Mais quand demain se lèvera
    Je serai libre, retour à moi

    Si l'amour me couronne et s'il me crucifie
    Elève mes pensées dans un hymne à la vie
    Et que monte très haut la flamme des bougies
    Quel que soit le drapeau le dieu que l'on prie

    Et sous les apparences, vulnérable et changeant
    Personne ne lèche les plaies et le sang
    de celui qui survit.

    Mais sous les apparences, vulnérable et changeant
    Personne ne lèche les plaies et le sang
    de celui qui survit.

     

  • un voile d'ombrage # poème à deux mains

    De l'Autre vie s'écoulent les ombres d'ici bas

    Sous le voile du poète, se déclinent vers et rimes

    Clair obscur d'un mystère qui se dévoilera

    Sinon, un voile d'ombrage, dites-moi, à quoi ça rime? (Marguerit)

     

    Sinon, un voile d'ombrage, dites-moi, à quoi ça rime ?

    Ce n'est qu'un bout de tissu importé de Chine

    Un polygone pour des moments intimes

    Sous lequel quelques uns peut-être bouquinent

     

    Quand d'autres se prélassent

    A l'abri de l'astre qui sur l'abbaye

    Diffuse ses rayons en même temps qu'il embrase

    Le parc du manoir et les bois de Bieuzy.

     

    Sinon, un voile d'ombrage, dites-moi, à quoi ça rime ? (Loïc)

     

    Dites-moi, ça rime à quoi cette clarté de limbes

    étalant sur les âmes sa pâle couverture

    Ce soleil évanoui des nouvelles lectures

    Ce halo de l'esprit qui sans cesse le nimbe?

     

    Cela ressemble au doute auréolé d'oubli

    A l'état incertain d'un devenir en veille

    Peut-être la jouissance de la simple amnésie

    Quand il faudrait penser à vivre le Réveil ?

     

    Sinon, un voile d'ombrage, dites moi à quoi ça rime ?  (Marguerit)

     

    Sinon, un voile d'ombrage, dites-moi, à quoi ça rime ?

    Il fait sombre tout à coup, la lumière s'est éteinte

    Reste seule l'étoffe, devenue la victime

    De la nuit et du vent et sa sinistre plainte

     

    Le voile s'est envolé, plus léger qu'une flamme

    Il survole l'Armorique de Laz à Brocéliande

    Où happé par une elfe s'en servant d'oriflamme

    Notre voile rejoint le cœur de la légende.  (Loïc)

     

    A quoi ça rime ces pénombres

    Ce brusque envol de palombes ?

    Si personne ne pense le voile

    Le Génie lui mettra les voiles!

     

    J’ai ouïe dire : Je crois en l'homme

    Comme le centre de l’Univers !

     

    On se souvint pourtant sur terre

    Aux jours de Galilée qu'en somme

    Il gravite autour d’un soleil

    Tantôt dans l’ombre ou la lumière !

     

    Qui est Celui qui seul l’éclaire

    Qui l’a pensé et sur lui veille

    Pour qu’il existe en conscience

    Sous le voile des évidences ?

     

    Quelle stance !

     

    Si l’hombre est d’une telle étoffe

    Si sa pâleur n’est pas éteinte

    Si la victime cesse sa plainte

    Et brille à nouveau dans une strophe !

     

    Quelle apostrophe !

     

    Si ce voile d’ombrage n’est pas soir

    Du désespoir le paradigme

    Mais seulement un reposoir

    Un espace temps pour les énigmes !

     

    Quelle rime!

     

    Sinon, ce voile d’ombrage, dite-moi, à quoi ça rime ? (Marguerit)

     

    Marguerit et Loïc, novembre 2015

     

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 2

    samedi 24 octobre 2015

    Au petit matin, alors que du pont numéro 6 où je suis allé prendre l'air, j'aperçois les lumières de la ville de Cork. Je ne suis ni fatigué, ni plein d'énergie, j'en ai juste un peu marre d'écouter toujours la même chanson.

    Mes condisciples me rejoignent pour prendre le petit-déjeuner mais certains sont tellement blancs et patraques qu'ils retournent aussi secs dans leur cabane. Je n'ai pas encore vu ma partenaire alors j'en profite pour regarder d'autres dames. On a le droit non ?

    24102015 (9).JPG

    On reste cinq ou six à table. Pour ne pas dormir, j'avais bu du café corsé toute la soirée, alors comprenez que je n'ai pas accueilli ce énième café avec beaucoup d'entrain.

    24102015 (5).JPG

    bonne tête de breton, tricot compris (marque Saint-James, messieurs dames, c'est ma marque préférée). Sinon, parenthèse, sur ce carnet de voyage, je ne mettrai pas les photos de mes neufs condisciples. 

    Puis c'est le défilé des voitures et des camions qui quittent le bateau. Les dix condisciples sont répartis en deux véhicules motorisés et sans prendre le temps de souffler ou de prendre un bain de mer, nous prenons la direction de Galway qui se situe a à peu près 4 heures de route du port.

    Le bourg où les cottages nous attendent s'appelle Spiddal et se situe à une demi-heure à l'ouest de Galway dans la partie nord de la baie du même nom.

    J'ai beaucoup dormi dans la voiture mais dans cette somnolence, il me tardait de savoir si là-bas au Connemara, on n'accepte toujours pas la paix des gallois ni celle des rois d'Angleterre. Je voulais aussi comme Maureen plonger nu dans un lac même si nous n'étions pas au printemps suivant.

    On roule donc vers le nord, la route est bonne mais le paysage est quelconque. J'écoute toujours en boucle "le chrome et le coton" de Jérôme Echenoz. A chaque voyage, il y a toujours une chanson qui m'accompagne et des années après lorsque je la réécoute, je l'identifie aussitôt au dit voyage. 

    Au bout de deux heures de route, on s'arrête au SPAR du village de Bunratty, un village dont on n'a rien vu mais qui possède parait-il un château en pierre valant le détour mais nous ne sommes pas encore en mode tourisme ( j'ai un principe en ma qualité de reporter, c'est de ne diffuser que des photos que j'ai pris moi-même or n'ayant pas vu le château, voici une photo de la carte postale le représentant ) :

    irlande, irlande 2015, irlande du sud, voyage, spiddal

    On s'installe aux tables mises à disposition de la clientèle et deux sportifs en short et maillot de rugby s'installent à nos côtés.

    Fidèle à moi-même, j'engage la discussion avec les deux individus, conversation qui constitue mon premier contact avec l'irlandais. On arrive à se comprendre, ils reviennent d'un footing et font partie du club de rugby local.

    L'objectif est d'arriver en soirée dans nos cottages, pas de visiter l'Irlande intérieure et de discuter avec le premier venu. Mais comme je suis curieux de tout, même des aires de repos et des endroits ne valant pas un coup de cidre, je m'amuse à photographier les environs, le magasin, le parking etc.

    24102015 (24).JPG

    A chaque fois que je tombe sur une voiture de collection, j'ai pris l'habitude de la prendre en photo avec une de mes filles devant. Ce véhicule est une Mercedes 280SLC (immatriculé ZV 52932), un modèle sorti dans les années 1970.

    24102015 (34).JPG

    Je n'en dirais pas plus sur Bunratty, petit bourg où certains ne roulent pas en vieille Mercedes. Sinon, pour l'anecdote, Bunratty est le village natal de l'ancien  voisin d'un grand-oncle de Gambetti. 

    24102015 (30).JPG

    Direction Spiddal (An Spidéal pour les irlandais ) en passant par Galway. 

    bunrattymapp.jpg

    Soulagés et repus, nous reprenons donc la route. Etonnants voyageurs que nous sommes ! Quelles nobles histoires allons nous vivre vers ces lointains horizons ! (merci Baudelaire). Nous arrivons à Spiddal sans armes mais avec des bagages et investissons les locaux réservés. Voici nos maisons de vacances à qui Brittany Ferries donne le nom de cottages (ça fait mieux, ça fait petite maison de pierre en toit de chaume nichée au cœur d'une vallée, entourée de végétation et devant laquelle coule une rivière avec une cascade) :

    24102015 (45).JPG

    Pendant que nos condisciples investissent les lieux, ma partenaire et moi partons en excursion. Les cottages se situant sur les hauteurs de Spiddal, on peut y voir la mer, la baie de Galway et donc nous prenons la direction de la côte au soleil couchant.

    24102015 (46).JPG

    Deux kilomètres de marche nous font du bien après une journée avachis dans nos véhicules motorisés. On discute de l'architecture des maisons (souvent de superbes villas), on s'émeut de deux roses que l'automne a oublié de flétrir.

    24102015 (56).JPG

    Nous descendons encore l'un à l'autre collés comme on s'accroche aux rêves, on entend l'océan rugir, sans doute nous appelle-t-il mais même l'un à l'autre accrochés, du haut d'un rocher, nous ne plongerons pas - contrairement à Maureen -) 

    J'ai mis en italique, hein, je me suis inspiré de Dominique A et la référence à Sardou, n'ayons pas peur du mélange des genres)

    24102015 (50).JPG

    Le soir, mes neufs condisciples se réunissent dans le même cottage pour boire de l'eau et manger du pain sec et du homard. 

    24102015 (64).JPG 

    Malgré tout, la soirée est festive, nous chantons, fêtons des anniversaires et parlementons (notamment à propos du programme du lendemain). Ivres d'eau et repus de pain sec, tout le monde se couche sans que personne ne comprenne ce goût qui ne s'explique pas que nous avons pour le Connemara.

    A suivre !

    Loïc LT 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 1

    vendredi 23 octobre 2015

    Le rafiot Pont-Aven a décollé de l'aéroport de Roscoff comme prévu à 23 heures. Nous sommes dix compatriotes à nous rendre vers les terres brûlées irlandaises chantées par quelqu'un, prêts à en découdre quoi qu'il en coûte.

    IRLANDE311015 (90).JPG

     

    Mes neuf compatriotes ont dormi dans des cabanes aménagées sur le bateau alors que moi, noctambule notoire, jamais aussi bien dans mes Campers que lorsque tout le monde dort (sur terre ou sur mer), j'ai erré toute la nuit, arpenté  les rues, monté et descendu des étages à reculons , espérant dans cette errance nocturne où je n'ai croisé quasiment personne si ce ne sont quelques membres du personnel et des gens perdus ne voyant pas la moitié de leur misère, un peu d'inattendu. Un moment quand même la fatigue s'est fait sentir alors vers les 2 ou 3 heures du matin, j'ai rejoint une salle obscure dédiée à tous les gens n'ayant pas réservé de cabane. Dans cette semi-obscurité, je devenais des formes d'apparence humaine, surtout des jeunes trimbalant des gros sacs. Certains somnolaient sur les sièges pas confortables et beaucoup pionçaient à même le sol se servant de leur balluchon comme oreiller. Je me suis installé sur un siège mais je n'ai pas réussi à l'incliner, je pensais même que ce n'était pas possible (ce qu'on me contestera plus tard). J'ai réussi à dormir un peu en écoutant une émission de France Culture (où il il est question de la Marne) qui me sert à m'endormir.

    à suivre !

    Loïc LT 

  • notre beau pays

    Les français aiment s'auto-flageller mais ils ne voient pas leur bonheur. Voici ce que l'honorable New York Times vient d'écrire à propos de l'hexagone, moi qui ne suis pas particulièrement patriote, j'avoue que ça fait chaud au cœur :

    france.jpg

     

  • CR287 : le pornographe - John McGahern

    le pornographe2.JPGJ’ai mis du temps à lire ce roman mais l’automne a été chargé. Voyages, ramassage de feuilles mortes, cueillettes de pomme, séjour en prison, recensement des cabines etc etc. C’est dommage parce que c’est un bon roman et je n’aime pas mettre des semaines à lire un livre car on a du mal à s’y immerger et lorsqu’on reprend sa lecture, il faut retourner en arrière etc.

    C’est donc à Bécherel, le village bretillien où il est interdit de vendre autre chose que des livres que j’ai dégoté ce bouquin. Je cherchais de l’irlandais et de bouquiniste en bouquiniste bourrus et fumant la pipe, un peu comme un jeu de piste, on a fini par me trouver celui qui pourrait satisfaire mes besoins (librairie l'autre sommeil)

    L’histoire se passe à Dublin. Le narrateur (dont l’auteur ne précise jamais le prénom à moins que je l’ai loupé), originaire de la campagne aux alentours de Dublin, subvient à ses besoins primaires en publiant des romans pornographiques. On a le droit à quelques extraits de sa production, ce qui donne un peu de piment au roman, il faut en convenir !

    Il a une trentaine d’années, additionne les conquêtes et rencontre Joséphine, une fille à qui il fait un bébé parce qu’elle refusait qu'il mette un préservatif. Mais comme il n’a pas de sentiment pour cette fille, il refuse de se marier laissant la dame dans le désarroi. Mais elle ne lui en veut pas et ne cesse de lui clamer son amour. Il est quand même bien embêté avec cette histoire, il voudrait qu’elle avorte ou que le bébé se fasse adopter, ce qu’elle refuse. Il est dans un sacré merdier.

    Parallèlement à cette histoire (qui ne serait pas un problème aujourd’hui), le narrateur se rend régulièrement au chevet de sa tante qui est atteinte d’un cancer en phase terminale et qui dépérit dans un grand hôpital dublinois. A chaque fois, il lui envoie une bouteille de cognac, ce qui atténue ses douleurs. Lors d’une de ces visites, il fait la rencontre d’une jolie infirmière que sa tante déteste. Le couple se fréquente, d’autant qu’entre temps, la future maman est partie à Londres pour rejoindre une vieille connaissance qui veut l’épouser (mais toujours avec l’espoir que le futur papa la rejoigne et change d’avis).

    Le roman qui se boit comme du petit lait (boisson que ne semble pas connaître le narrateur qui boit plus de whisky que James Bond dans ses meilleurs jours) met donc en parallèle la vie à venir et le déclin de la tante, deux événements avec lesquels le  narrateur doit jongler. Égoïste, macho et nonchalant, il vit tout cela non pas avec indifférence mais en bon existentialiste qui arrive toujours à justifier ses erreurs.

    C’est un roman à l’écriture simple et limpide comme le courant du Shannon, qui derrière son côté un peu léger est plus profond qu’il n’y paraît. John McGahern, décédé en 2006 gagne à être connu sauf des pudibonds.

    lecture papier en sept/oct 2015, 410 pages, parution en 1979, traduit en français par Alain Delahaye. éditions Albin Michel. note 4/5

  • la place de l'homme

    Hier soir, nous avons entretenu une conversation intéressante avec ma partenaire qui n'est sans me rappeler une autre que j'avais eu avec Gambetti il y a quelques années. Il s'agit de la place de l'homme dans l'univers et en particulier sur Terre. Je vais essayer d'être clair et concis. Ma partenaire comme Gambetti pensent que la Terre aurait pu se passer de l'homme, cela aurait été la loi de la jungle mais qu'importe. Moi, je ne pense pas du tout ça. Je pense que c'est la conscience de l'homme, le fait qu'il pense l'univers qui fait que l'univers existe. Sans homme, c'est le néant. Je vous l'ai déjà dit, je suis athée mais j'ai reçu une éducation religieuse alors d'aucuns diront que peut-être quand même inconsciemment, les valeurs qu'on m'a inculqué ne sont pas étrangères à mon raisonnement.

    Sans homme, pas d'univers, pas de Terre, pas de vie. Rien. Ma partenaire me rétorque que l'univers existait avant l'arrivée de l'homme, je réponds que oui mais qu'il existait que dans le but d'amener l'homme. Ensuite, j'aurais pu répondre que non, que c'est l'homme qui a créé le passé et qui aujourd'hui cherche à comprendre les origines de l'univers. Et surtout, ne me traitez pas de créationniste, je ne crois pas en dieu. Je crois en l'homme. 

    S'il n'y a personne pour penser les choses, les choses n'existent pas. 

    Prisca me dit qu'une catastrophe nucléaire (par exemple) peut anéantir l'humanité. Je n'y crois pas. Il restera forcément quelques hommes et quand bien même il n'en resterait plus, la nature se chargerait de lui redonner vie. 

    Ensuite, je pourrais aller plus loin mais plutôt que de partir en live, je vous conseille de lire la secte des égoïstes d'Eric-Emmanuel Schmitt. Je serais pas loin de rejoindre la théorie dont il est question dans ce roman. Je résume vite fait : au XVIIIe, un philosophe, Gaspard Languenhaert affirme qu'il est le seul homme vivant, le monde extérieur n'existe pas, seul lui existe et que c'est sa conscience qui invente un univers qui n'a pas d'existence réelle. Personne ne parvient à lui démontrer qu'il a tort. C'est une théorie imparable.

    Loïc LT

  • bonne pensée du matin

    brûme.JPG

    La lande est toute grise

    Mais L’Orient se réveille

    Et accroît son emprise

    Quand monte le soleil

     

    C’est une sphère jaune

    Qui pendant la journée

    De son cosmique trône

    Éclaire nos contrées. 

     

    Mais pour l’instant la brume

    recouvre les vallons

    Provoquant l’amertume

    du piètre écrivaillon

     

    Du piètre écrivaillon

    Qui dans son enthousiasme

    N’a pas dans son brouillon

    Perçu le pléonasme

     

    Mais la lande se fiche

    Des vers mal embranchés

    Des rimes pauvres ou riches

    D'un type pas réveillé. 

     

    Elle attend juste indolente

    Que l'astre débarrasse

    Cette brume insolente

    Qui la nuit la terrasse. 

     

    Loïc LT (piètre écrivaillon). 11.11.2015