Je ne sais pas si le département de la Charente-Maritime a déjà eu l'honneur d'être recensé dans l'EDB, je ne suis pas sûr, en tout cas je poursuis dans la série délocalisation puisqu'après l'Irlande (dont j'ai encore 3 ou 4 bourgs avec cabine à évoquer), on retrouve la France mais en dessous de la Loire, et précisément la Charente-Maritime. Je suis descendu seul le week-end du 20 novembre dans le village de Puilboreau afin de finaliser une transaction faîte sur le bon coin. Nous avions trouvé en effet une passoire en inox un peu rouillée mais faisant bien l'affaire. Il m'a fallu faire 4 heures de route donc pour une transaction de 5€ mais vu l'objet, je pense que ça en valait la peine. Arrivé sur place, j'ai tout de suite trouvé le français de souche d'origine marocaine portant une cagoule rose qui m’attendait comme convenu devant la cabine téléphonique du village. Comme de fait, il téléphonait à quelqu'un à qui il voulait vendre une autre passoire mais il semblait s'énerver à tel point qu'il donnait des coups de pied dans cette pauvre cabine déjà mal en point. Après avoir interrompu la communication, il est venu vers moi, nous nous sommes salués et il a sorti de sa Peugeot Scenic la dite passoire. Mais ce qu'il ne m'avait pas précisé c'est que celle-ci était trouée. Il avait bien opéré quelques soudures pour boucher certains trous mais insuffisamment pour que celle-ci soit totalement étanche. Je n'ai donc pas conclu l'affaire. L'individu ne l'a pas mal pris mais au lieu de prendre son Scenic il est parti en courant la queue entre les jambes et je l'ai aperçu plusieurs fois par la suite qui courait tel un fou dans les rues étroites de Puilboreau.
Toujours est-il que ma pomme se situant dans un bourg de 5000 consommateurs possédant une cabine, et l'occasion faisant le lardon de poulet, j'en ai profité pour réaliser un recensement inopiné.
La cabine pentagonale n'est pas des plus courantes, elle n'est pas fermée d'un côté et je ne sais d'ailleurs pas combien de types de cabines différentes les ptt ont mis et mettront en circulation. Je suis un recenseur, pas un spécialiste technique de la chose (à ce propos, je cherche un collaborateur bénévole pour toute la partie technique).
Son numéro est le 05 46 68 02 35. Il y avait bien de la tonalité mais j'ai eu beau essayé de la joindre avec mon smartphone sans fil, ça ne sonnait pas. J'ai donc appelé au 1013 comme stipulé sur l'écriteau afin d'avertir les services compétents de cette panne. A ce propos, je n'ai pas apprécié le ton hilare avec lequel on m'a répondu. Peu de citoyens signaleraient ce genre de panne et je crois que je méritais plus d'égards.
Passons sur le chantier de terrassement en cours près de la cabine et qui doit dissuader, du fait du bruit, nombre d'usagers de venir s'en servir. Signalons juste la présence d'une enseigne de tatouage UKI TATOO, tenue par un tatoueur polynésien dépourvu de ses deux bras suite à un malencontreux accident m'expliqua-t-il pendant qu'il fumait une cigarette devant son atelier.
J'ai poursuivi mon périple dans les rues de Puilboreau. Il faisait frais et le vent d'est soufflait en rafales éparpillant les feuilles mortes de ci de là, cahin-caha dans les ruelles étroites du village. Le village ressemble à tous ceux qui entourent La Rochelle, toits en tuiles et maisons blanches mitoyennes coincées dans des ruelles perpendiculaires à l'artère principale. La grande artère de Puilboreau est le boulevard Charles de Gaulle, un boulevard très emprunté, plus même que Camors me suis-je aperçu lorsque j'ai tenté plusieurs fois de prendre des photos en me positionnant au milieu de la route sur un tabouret trouvé devant une chapellerie.
Beaucoup de maisons sont inhabitées sans doute parce qu'il y a trop de circulation sur Charles de Gaulle mais en dehors de ça, le village est bien peuplé. Il convient de préciser que le centre commercial Beaulieu, le plus grand de l'agglomération rochelaise se situe sur Puilboreau, sans compter LeroyMerlin, ce qui doit procurer des emplois à de nombreux puilboraines et puilborains.
Les fameux toits de Puilboreau
Panneau destiné à informer le puilborain de la date, de l'heure, de la température et des dernières informations essentielles.
J'ai remarqué qu'il y avait dans ce village charentois un nombre incroyable de puits de ce genre :
Par ailleurs, j'ai noté la présence de deux boulangeries qu'une seule petite rue sépare. J'espère que l'entente est bonne entre les patrons parce que sinon bonjour l'ambiance.
J'aurais encore beaucoup de choses à dire sur Puilboreau mais je ne m'appelle pas Georges Pérec et je n'ai pas vocation à tenter d'épuiser un lieu charentais. Au revoir Puilboreau et pensée sincère à notre étrange vendeur de passoires trouées.
Puilboreau, Charente-Maritime, reportage réalisé le 21 novembre 2015, temps frais, vent fort.
Loïc LT