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Colin sabre et tam-tam - Page 23

  • l’hôtel enchanté (hôtel Alexandra****, Saint-Malo)

    Quinze ans plus tard, j’ai pris quelques rides, je porte une alliance, j’ai deux filles, j’ai changé de boulot. Quinze ans pendant lesquels il y a eu des moments difficiles (des accidents de la vie comme on dit) mais au final, la balance penche quand même plutôt du bon côté. J’ai changé, le monde a changé mais pas tant que ça si on considère qu’internet et les smartphones ne sont que des moyens d’acquérir du savoir et de communiquer...mais les moyens ne sont pas des fins.

    Nous partons en amoureux pour un week-end dans un hôtel à Saint-Malo estampillé  quatre  étoiles. Je n’y connais rien en étoiles mais dans mon esprit quatre étoiles, c’est quasiment le palace. Mais une loi datant de 2008 a changé la donne : l’attribution des étoiles obéit à des critères qui ne sont pas forcément visibles de la clientèle.

    Enfin bref. L’essentiel est d’être bien à deux. On est plus fort quand on est deux. A Paris, en 2000, j’étais seul et vulnérable.

    L’hôtel Alexandra donne sur la plage du Sillon et se situe dans un quartier cossu composé de maisons pittoresques avec des toits et des façades magnifiques.

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    Ma seule déception vient du fait que je m’étais fait une idée fausse de l’hôtel 4 étoiles. Quand on rentre dans l’Alexandra, aucun groom vêtu de rouge nous monte les bagages. A la place, un type un peu blasé, avachi derrière son comptoir nous donne un passe après avoir vérifié notre réservation. Le salon à l’accueil est agréable mais sans plus. D’ailleurs, pendant les deux jours, je n’ai vu personne s’y installer. Ensuite, évidemment, notre chambre donne côté rue et non côté plage mais qu’importe, les toits de la cité corsaire ne sont pas inintéressants.

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    La chambre est spacieuse mais à la place d’un lit deux places, nous devons nous contenter de lits jumeaux accolés. Le petit balcon est le bienvenu mais le bar est décevant. Contrairement à mon modeste hôtel à Montparnasse (en 2000), celui de l’Alexandra ne contient que des jus d’orange et de l’eau bénie. Il faut dire que les temps ont changé !!! Aujourd’hui, c’est chacun pour soi...heu zut, je m’égare (mais c’est pas faux non plus). Les temps ont changé, on ne peut plus fumer dans les chambres ni se bourrer la gueule. Le monde s’aseptise au nom de la santé publique et du culte du bien-être du corps et de l’esprit. Ce n’est pas un reproche,c’est un constat.

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    Après avoir déposé nos affaires, nous enfilons nos tenues de soirée. Je chausse mes souliers qui me serrent et je vêts mon paletot sans manches. Nous nous rendons au dîner dans la grande salle donnant sur la Manche. Le repas est correct sans plus, le prix des boissons est exorbitant et le service est discret. Nous nous sommes amusés à nous moquer d’un jeune serveur peu souriant et manquant d’expérience et d’une serveuse à la coiffure décoiffante. On peut toujours critiquer mais je me sentais bien, on se sentait bien. Je crois que c’est à ce moment du repas que je me suis souvenu de mon séjour à Paris. Il y a eu comme un flash et pensif, je réalisais qu'entre septembre 2000 et octobre 2015 c’était le jour et la lune (pour reprendre un lapsus entendu ce matin sur France Inter). Les couteaux étaient magnifiquement dessinés et conçus de telle sorte que la lame ne peut pas toucher la nappe.

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    Ensuite, la nuit nous tendait les bras...

    Le matin, on aurait pu se faire servir le petit dej en chambre mais on a préféré se rendre en salle, ce qui fut une bonne idée tant le buffet était copieux. Moi le matin, je ne suis pas un grand mangeur mais Prisca s’est régalée. J'ai demandé au jeune serveur s’il savait à quelle température était l’eau de mer et il m’a répondu 18° sans conviction. J’en doutais d’autant qu’il faisait 12° dehors..mais j’avais une envie folle d’aller nager.. Prisca m’y encourageait. Alors, j’y suis allé et je suis rentré dans l’eau sans trop de mal. J’ai nagé 20 minutes et j'en suis ressorti trempé ! Fou que je suis, je suis rentré en maillot de bain dans la grande salle propre comme un sou neuf, les pieds plein de sable sous le regard inquisiteur du personnel.

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    Après, on a profité de la chambre, écouté de la musique d'ascenceur, écrit des cartes postales (on a gardé cette vieille habitude) et profité du temps présent. Du balcon, je contemplais les toits de Saint-Malo qui dominaient de petits jardins privés toujours bien agencés. La ville était sereine. Le temps était suspendu. Des joggers couraient, des cyclistes pédalaient, des marcheurs marchaient et des vieux devisaient. Le ciel était bleu comme la mer. C’était reposant, tout simplement.

     

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    15 ans plus tôt, ce n’était pas la même histoire.

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    week-end du 10 et 11 octobre 2015, Saint-Malo (et visite de Dinard)

    Loïc LT

  • l'hôtel désenchanté

    Je me souviens qu'en septembre 2000, j'avais décidé de faire une escapade à Paris. J'étais en congé, je vivais avec mon père et j'avais besoin de changer d'air. Je n'étais pas très bien dans ma peau, je me sentais seul et pour ne pas paraître plus désœuvré que je ne l'étais, j'avais fait croire à mon père que j'allais rejoindre un ami à Paris. C'était totalement faux, j'avais bien un ami à Paris mais je n'avais aucune envie de le voir (bien qu'il aurait été super content de me voir). Pour compliquer les choses ou peut-être pour les rallonger, j'avais décidé de ne prendre le train qu'à Rennes et donc de faire le trajet Languidic-Rennes en voiture. Arrivé à Rennes, toujours aussi peu pressé mais me sentant bien, anonyme et libre dans la ville, j’ai loué une chambre dans un F1. Au petit matin, je m'y sentais bien, cette chambre minuscule était comme un refuge où personne ne pouvait m'atteindre. Avec le recul, je me demande pourquoi je voulais absolument aller à Paris. J’aurais pu rester à Rennes et dormir dans de petits hôtels tous les soirs, je serais resté tout aussi incognito. En 2000, je ne connaissais plus personne à Rennes. J’avais quitté la fac en 1994.

    Mais non, j’ai garé ma voiture près de la gare et pris le premier TGV. Arrivé à Montparnasse, je me suis senti seul sur le grand parvis devant la gare où tournait un manège et je ne savais pas où aller. Je remarquai au loin un hôtel qui faisait quelques étages et qui avait l’air plutôt modeste. Je m’y suis précipité. Je ne sais plus quelle heure il était. C’était le début de soirée je crois et c’était la première fois que je me rendais dans un vrai hôtel. Je me souviens très bien de la réception. Une salle style année 70, aujourd’hui on dirait vintage, des divans et une odeur de tabac. A l’accueil, j’ai demandé une chambre. On m’a filé les clés et je suis monté. La chambre était en accord avec la salle en bas mais c’était propre et j’avais une belle vue sur la rue et la gare et enfermé, le tumulte de la capitale me rassurait.

    Tout ceci m’est revenu le week-end dernier lorsqu’on a dormi dans un 4 étoiles de Saint-Malo où soi disant il y avait un bar dans la chambre. Il y  avait effectivement un frigo avec des jus d’orange...alors que dans cet hôtel de Paris, sans doute 2 étoiles, il y avait un vrai bar avec alcool et tout. Mais j’avais peur de me servir, je ne savais pas si c’était payant ou pas. Je n’osais rien, à part m’allonger et dormir. Le réveil de Paris m’a sorti de mon sommeil et je suis sorti de l’hôtel en fin de matinée. Je portais un sac à dos et je ne savais pas où aller. J’avais pas trop envie de m’éloigner de la gare mais en même temps, je n’allais pas rester tout le séjour dans le secteur. D’ailleurs, je ne savais pas combien de temps j’allais rester. J’avais ce qu’il fallait en argent mais j’étais complètement perdu. Alors, j’ai pris un grand boulevard. Je n’avais pas pris de petit dej, ce n’est pas que j’avais faim mais un petit café me tentait bien. Mais les brasseries m’impressionnaient trop , j’avais peur d’y entrer, de paraître gauche. Finalement, je suis rentré dans un bar moins clinquant que les autres et j’ai dû prendre un café.

    Je ne me souviens plus du tout de ce que j’ai fait de la journée. Je ne me vois pas déjeuner à midi. Le soir, j’ai réservé une chambre dans un hôtel Ibis. Je suis ressorti, il faisait nuit et j’ai acheté du riz au lait et des pommes et suis retourné à l’hôtel. Ma chambre se situait dans les combles et j’avais une vue magnifique sur les toits de Paris. J’ai allumé la télé et mis une chaîne d’info. Nous étions en septembre 2000 et le CAC40 frôlait les 7000 pts. Je me rappellerai toujours de ça parce que j’avais investi un peu dans des actions. Mais si le CAC n’a jamais atteint les 7000 pts, il a battu son record (toujours à battre) alors que j’étais dans cet hôtel mais je ne me doutais pas de la suite des événements, du dégonflement de la bulle internet, des attentats du 11 septembre 2001. C’est amusant d’y songer aujourd’hui. Ma vie a pris un tournant positif après ce triste séjour dans la capitale alors que la finance internationale commençait son chemin de croix.

    Le matin, j’ai été réveillé par les femmes de ménage qui faisaient du bruit dans le couloir et les chambres à côté. L’une d’entre elle a même frappé à ma porte. Je me suis dit qu’il fallait que je décanille. Je suis sorti et j’ai marché tout en réfléchissant. A quoi bon rester une journée de plus, voire une nuit dans cette ville ? Il m’est alors venu l’idée saugrenue de me rendre aux Lilas, une commune située à l’est de Paris où travaillait dans un office notarial une fille avec qui je discutais beaucoup sur le net. Je savais pertinemment que même si je trouvais l’endroit, je n’oserais jamais entrer dans l’office mais je ne sais pas pourquoi je voulais voir l'endroit...et puis avec un peu de courage, peut-être aurais-je osé. Alors, j’ai marché aidé d’un vieux guide trouvé chez mon père. Il faisait chaud, je transpirais, j’avais soif, j’ai acheté une bouteille d’eau dans une épicerie et au bout de 3 heures interminables pendant lesquelles je n’ai fait preuve d’aucune curiosité comme le ferait tout touriste, je suis arrivé sur les lieux et j’ai vite trouvé le cabinet de la fille en question. Je suis resté 5 minutes de l’autre côté de la rue, on était en fin d’après-midi, vers les 16 heures, je dirais et il me semblait évident qu’elle était là, à bosser derrière les vitres. Aurait-elle été contente de me voir ? J’en doute. Surprise, certainement. Mon cœur battait fort mais inutilement car j’étais incapable de rentrer.

    J’ai donc rebroussé chemin et me suis retrouvé à Montparnasse, éreinté et désœuvré. J’ai pris un train pour Rennes. Il était bondé et avec toute cette marche, j’avais l’impression qu’il émanait de moi une odeur nauséabonde. Mais j’étais tellement prostré que je n’osais même pas me rendre au wagon restaurant où j’aurais été peut-être plus à l’aise. En plus, j’étais côté couloir et j’étais incapable de lire ou faire quoi que ce soit.

    C’est donc avec un grand soulagement que j’ai vu que l’on traversait la périphérie rennaise. Arrivé à la gare, j’ai regagné ma voiture et je crois que j’ai pris le premier hôtel venu mais je n’en ai aucun souvenir. Au petit matin, je suis rentré à la maison.

    Vraiment, c’était chouette ce séjour à Paris !

     

    Mais c’est après que j’ai réalisé que ces trois jours de désœuvrement furent un déclic. Tout s’est précipité dans ma vie après. Je suis retourné au boulot et comme par enchantement, mon existence a pris un nouvel élan. Et j’ignore si ce séjour désenchanté y est pour quelque chose.

  • annonce en l'espèce

    Avant de diffuser l'annonce sur le bon coin, je tenais, afin de remercier mes 3 lecteurs à les tenir informés que je vends 2 mètres cube de feuilles mortes d'érable, une matière idéale pour enrichir un compost ou remplir un oreiller ou un édredon. C'est de la belle feuille morte, fraîchement tombée, friable et dans laquelle il est bon de  sauter et de se vautrer pour peu que vous les laissiez en tas. Il est par contre déconseiller d'y faire l'amour car elles sont un peu rêches et parfois piquantes.  Je suis ouvert à toutes propositions. Le tout est à 220€ à débattre mais possibilité d'en acheter qu'une partie, le minimum étant de 20 feuilles (30 centimes la feuille), pour la raison qu'en cas de livraison par Colissimo, je ne tiens pas à ce qu'il y ait plus de frais de port que le prix de la marchandise.

    Comme vous voyez, c'est une affaire intéressante, je suis honnête et disponible. Si dans une semaine, personne n'est intéressé, je foutrai ça sur le bon coin et ça partira très vite mais bon, je tiens à en faire profiter d'abord mes lecteurs, et vous remercier encore. Le fait qu'il y ait peu de commentaires prouve que vous approuvez mes propos car qui ne dit rien consent n'est-il pas. 

    PS : en cas d'achat de la totalité, livraison gratuite par mes soins.  

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    Loïc LT, commercial en feuilles mortes

  • recensement des cabines # 26 (Bécherel 35)

    En rentrant de notre périple dans la cité corsaire et ses alentours, l'idée m'est venue, l'occasion faisant le lardon de nous arrêter au village de Bécherel qui se situe sur le parcours du retour. Ce village de 750 habitants possède la particularité de posséder plus de librairies (13 au total) que de crèmeries. L'idée de faire de ce petit village pittoresque une cité du livre date des années 80  et je  m'étonne qui m'a fallu attendre tant d'années pour m'y rendre. 

    Bon, le village dispose d'une cabine téléphonique, ce qui lui vaut d'intégrer le recensement mais je vous rassure, j'en aurais parlé de toute façon. Je ne vais pas me borner à n'écrire que sur les endroits pourvus d'édicules téléphoniques. Il ne faut pas être stupide. Commençons d'abord par la petite carte qui va bien. Nous sommes partis de Dinard et au lieu de prendre la voie express direction Rennes, nous avons très vite quitté l'axe principal pour se rendre à Bécherel. Malins que nous sommes, on a réussi à choper la RN 24 ensuite après avoir traversé d'autres bourgs aux environs de  Brocéliande. 

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    Passons vite sur la cabine qui (mais je n'en suis pas certain) ne fonctionne pas (mais au cas où, son numéro est le 02 97 66 71 35). Elle a le mérite d'exister et de permettre à Bécherel, en plus d'être la première cité du livre de France, d'intégrer le fameux recensement des cabines de l'espèce de blog (qui n'est pas encore un label mais bon).

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    Nous avons ensuite erré dans le bourg, j'étais heureux comme un renard dans un poulailler mais le temps était compté. Il faudrait une journée entière pour profiter des richesses de ce village, fouiner, discuter avec les libraires, tous des passionnés et dont les boutiques sentent bon le vieux livre, où tout est souvent sens dessus dessous, sans classement mais où évidemment ils savent où est rangée quelle rareté demandée. Pour joindre l'outil à l'agréable et en prévision de notre voyage en Irlande, je me mets en quête de livres irlandais (traduits va sans dire). J'aurais pu évidemment les trouver facilement en ebooks mais on a encore le droit d'acheter des livres papier zut quoi. J'ai donc acheté quatre ouvrages à la librairie l'autre sommeil

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    Ce sont deux autres libraires (dont la librairie du Donjon et un autre dont je ne me souviens plus du nom) qui m'ont indiqué cette adresse, étant eux-même dépourvus de livres d'auteurs irlandais (ou alors pour le Donjon ils ne vendaient que des ouvrages  de collection traitant de l'Irlande mais valant plus de 250€). On note donc une belle fraternité entre ces amoureux de la finance internationale. D'ailleurs depuis 1986, année où Bécherel s'est transformé en vaste librairie, on ne déplore aucun meurtre, à part dans les polars qui ont bien sûr leurs places dans ces échoppes.

    librairie du Donjon

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    librairie Outrepart

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    Neiges d'Antan

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    etc etc...Mais Bécherel est aussi un joli village, tout de pierre bâti. Dommage qu'on ne puisse trouver un endroit pour manger, boire ou faire ses courses. Les livres s'ils suffisent à alimenter notre besoin de s'évader et de savoir ne remplissent pas l'estomac (à moins peut-être de les broyer et de les mélanger avec les mauvaises herbes poussant ici ou là mais la technique doit avoir ses limites). Par contre, l'eau de pluie permet de ne pas mourir de soif. 

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    Pour l’anecdote, les livres achetés sont :

    . Sara de Joyce Cary

    . le pornographe de John McGahern

    . le mouchard de O’Flaherty

    . nuit de Edna O’Brien

    On m’a plusieurs fois proposé James Joyce mais j’ai décliné. Je n’ai jamais réussi à dépasser les 10 premières pages de Ulysse...on m’a aussi proposé Oscar Wilde mais j’ai l’impression d’en entendre parler tous les jours. J’ai décliné également.

    Bécherel (Ille-et-Vilaine), reportage réalisé le 11.10. 15. temps ensoleillé et doux. toutes photos prises par moi et libres de droit. 

    Loïc LT

  • soir d'automne

    Sans tambours ni tempêtes, l'érable a presque fini de se mettre à poil.

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    Sous le regard de Gritou, surveillant des lieux.

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    Ce vendredi soir lumineux, la température est douce. La nature nous le rend bien.

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    Comment s'appelle cette petite fougère achetée au printemps et que n'importe qui passant devant ne prêterait attention, voire l'écraserait pour une vulgaire mauvaise herbe ?

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    C'est une Polystichum setiferum plumosum densum. Elle est à l'ombre aux pieds des bambous qu'un malfaisant aimerait bien abattre.

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    Il aura tout son temps ce weekend. Nous partons quelque part dans un hôtel avec plein d'étoiles, un hôtel qui a les pieds dans l'eau  et où il n'y a rien d'autre à faire que regarder la mer, laisser le temps s'en aller là, laisser aller les voiles rouges, sur la mer qui bouge, laisser sur l'eau transparente glisser les soucis de la vie.

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    Loïc LT 

  • Terre brûlée au vent des landes de pierre !

    Ce titre est ironique mais c'est un fait qu'à chaque fois que je dis que vais passer une semaine dans le Connemara fin octobre, systématiquement mon interlocuteur soit se met à chantonner la chanson de Sardou soit à en faire allusion. Alors que les choses soient claires : cela me semble logique puisque les français ne connaîtraient pas cette région de l'Irlande ni son nom sans la chanson de Sardou. Je ne suis pas un inconditionnel de Sardou mais je me souviens que dans les années 80, nous l'écoutions beaucoup sur le vieil électrophone de mon père qui se fermait façon valise. On a grandi avec Sardou (et Nana Mouskouri) et comme à cet âge, je n'avais évidemment pas de conscience politique, je ne savais pas que ce chanteur était un brin réactionnaire et volontiers provocateur. Et puis un jour mon père a acheté un best of de ABBA en K7 (c'est la première K7 à être rentrée dans la maison) et Sardou est passé au second plan. 

    Donc aujourd'hui, Michel Sardou ne m'évoque que des souvenirs d'enfance, des dimanches après-midi où l'on écoutait en boucle son album j'habite en France. Il y avait une chanson que je ne comprenais pas bien....petit, va-t-en jouer dans le jardin.....bon, sans doute les adultes avaient des choses à se dire, je ne me souviens plus. Et puis, il était souvent invité dans les émissions de variété (Drucker, Martin) et il essayait de faire son intéressant. 

    20 ans plus tard, Michel Sardou est devenu la cible favorite des progressistes de tous bords...encore qu'aujourd'hui, ne sortant plus d'albums, il ne fait plus trop parler de lui. Personnellement, je n'ai pas trop d'avis sur le type. Sa pensée politique me semble plus complexe qu'elle en a l'air ( opportuniste surtout)   et il me souvient l'avoir entendu dire qu'il regrettait d'avoir chanté certaines chansons faisant dans le patriotisme. Avec l'âge, Il a forcément gagné en sagesse. Mais il n'en reste pas moins que Michel Sardou reste un pilier de la chanson française, tout le monde le connait, il fait partie du patrimoine national. 

    Mais je n'écoute jamais ses chansons. Je suis sans doute tombé dans la marmite trop tôt et j'ai eu ma dose pour la vie entière. 

    Alors voilà, Sardou, c'est fini, on n'en parle plus. 

    Nous partons donc dans le comté de Galway comme on aurait pu aller dans le comté de Meath ou dans les îles d'Aran. Nous débarquerons à Cork et filerons vers le Nord-Ouest où nous avons loué deux cottages. 

    J'ai un bon souvenir de mes vacances dans le Kerry il y a deux ans et j'avais juste regretté de ne pas avoir pu faire les footing comme je l'avais espéré : dès que je quittais les grands axes (sans bas-côtés), je tombais systématiquement sur des petits chemins où je tombais très vite sur une barrière avec marqué 'propriété privée, accès interdit'...et pourtant je voyais tout autour des collines avec des sentiers où j'aurais aimé aller user mes Asics. Alors je revenais un peu penaud...mais tout ceci est anecdotique, un voyage ne se résumant à la possibilité de faire du sport ou pas . Mais ce désagrément était quand même révélateur d'une certaine mentalité que j'ai cru percevoir là-bas : le culte de la propriété privée. Autrement, ce ne sont que de bons souvenirs.

    Je ne me suis pas encore trop attardé sur cette région environnant Galway mais j'aime à penser qu'elle est plus sauvage (déjà que le Kerry l'était beaucoup), plus loin de tout. J'aimerais qu'il fasse mauvais, qu'il vente et que la nuit tombe vite mais pas trop pour qu'on ait le temps de profiter de tristes couchers de soleil . J'aimerais me baigner, coûte que coûte, même dans une eau à 13°, me baigner dans un lac afin de rejoindre une petite île déserte sur laquelle des pins résistent aux bourrasques (genre comme sur la photo). J'écrirai le soir, je lirai dans le lit en entendant le vent souffler contre les volets. Ah non, c'est vrai, les maisons irlandaises sont, malgré les intempéries, dépourvues de volets. J'en n'ai vu aucun dans le Kerry. 

    Loïc LT

     

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  • recensement des cabines # 25 (Locqueltas 56)

    J'ai pris beaucoup de retard dans la mise en ligne de mes reportages. C'est ainsi que j'ai sur mon disque dur des photos de bourgs visités le printemps dernier et dont je n'ai plus beaucoup de souvenirs. Il va falloir broder avec les photos, dire n'importe quoi (je m'autorise ce droit) et partir en live. Je revendique le droit de ne pas être sincère. La seule chose qui est vraie, c'est la présence de la cabine, son état, son numéro etc...pour le reste, laissez-moi rêver, fantasmer...

    Bon, mais la visite de Locqueltas est assez récente puisqu'elle date du 25 septembre. Ce fut un arrêt bref en revenant de Morbouleau (lieu-dit situé sur la commune), bref, puisque j'étais dans ma pause de midi et que je ne m'étais pas encore sustenté. Donc, je ne vais pas faire de longueur mais je dois ce reportage aux locqueltais, je sais qu'ils l'attendent et qu'ils commencent à désespérer. 

    Donc Locqueltas est un bourg peuplé de 1600 contribuables qui se situe à l'est de Grand-Champ (6 kms) et à l'ouest de Morbouleau (2 km), le tout à 26 kms de la cabane de votre serviteur. On ne le voit pas sur la carte (qui n'est pas très claire, c'est vrai) mais entre Grand-Champ et Locqueltas, il existe une autre commune, enfin un ersatz de commune intitulé Locmaria-Grand-Champ. Et quand je vois cette carte, je note que j'ai fait le reportage de  la plupart des bourgs à part Saint-Jean-Brévelay, Pluvigner...et Grand-Champ. J'ai fait Moustoir-Ac le 20.05.2015...mais pas le compte rendu. 

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    Je faisais part à un fagotier l'autre jour du fait  que de plus en plus, les bourgs osent les couleurs. Jadis, le bourg breton était terne, blanc et monotone et bien aujourd'hui, des particuliers ou des commerces innovent. Ça peut choquer au départ mais si ça se généralise, ça peut devenir sympa. Cela me rappelle les bourgs irlandais où chaque maison mitoyenne a une couleur différente.

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    Tout bourg breton qui se respecte possède son point de ralliement, qui n'est pas l'église (dans laquelle il doit y avoir une messe tous les 35 du mois), mais son bar. Ici il s'agit du Tavarn Ar Gov (en dehors de tavarn, si quelqu'un peut me traduire le tout, je suis preneur) qui remplit son cahier des charges soit : bar, jeux, tabac, sandwiches et quelques autres trucs sans doute. Je ne suis pas fan de la façade avec ses briquettes qui entourent les ouvertures et l'enduit qui mériterait justement une petite coloration. 

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    Dans le petit parc, au milieu du bourg ou fleurissaient encore quelques pavots,

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    ...un artiste expose des toiles. Il s'appelle Tonio Michon. 

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    Les toiles sont variées allant du figuratif à l'abstrait. Ma préférée est celle-ci : 

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    J'aime bien ces photos où l'on voit le clocher par dessus les toits. Au premier plan, on distingue la supérette, bien pratique sans doute pour dépanner. 

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    Tous ces bourgs se ressemblent mais je n'y peux rien. Toutes les régions  ont leur caractère et c'est ce qui fait leur charme. 

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    Comme je ne suis guère inspiré, je laisse Tonio Michon clore cette note d'autant plus que je viens d'apprendre qu'il est mort il y a quelques mois. 

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    Locqueltas, reportage réalisé le 25.09.15 à midi. temps ensoleillé et doux. 

    Loïc LT

  • le contribuable

    Un contribuable était vexé de ne s’être employé jamais qu’à la perfection de vulgaires déclarations de revenus. Il prévoyait d’étonnantes révolutions fiscales, et soupçonnait ses compatriotes de pouvoir mieux que cette complaisance agrémentée de chiffres et de quotients. Il voulait changer la donne, l’heure du grand soir et de la satisfactions essentiels. Que ce fut ou non une aberration, il voulut. Il possédait au moins un assez gros bagage juridique.

    Tous les inspecteurs qui l’avaient connus furent assassinés. Quel saccage du jardin de la légalité ! Sous le sabre, ils le bénirent. Mais ils réapparurent.

    Il tua tous ceux qui le poursuivaient, après la traque et l’encerclement.

    Il s’amusa à égorger les secrétaires. Il fit flamber les perceptions. Il se ruait sur les fonctionnaires et les taillait en pièces.

    Peut-on s’extasier dans la destruction, réformer par la cruauté ! Le peuple ne murmura pas.

    Un soir, il fraudait. Une inspectrice apparut, d’une beauté ineffable, inavouable même. De sa physionomie et de son maintien ressortait la promesse d’un bonheur indicible, insupportable même. ! Le contribuable et l’inspectrice s’unirent probablement dans la santé essentielle. Comment n’auraient-ils pas pu en mourir ? Ensemble donc ils moururent.

    La fiscalité savante manque à notre désir.

     

    Loïc LT (pastiche AR)

  • tour de verre et classe moyenne

    Ce matin, Manuel Valls était l'invité de la matinale de France Inter. J'a pris l'affaire en cours sur la route du travail et je tombe sur la question d'une auditrice (se disant fière d'avoir voté Hollande) qui se plaint qu'en 2 ans, son salaire est passé de 3100€ et quelques à un peu moins de 3100€. Il faut oser quand même et c'est là qu'on se rend compte que les auditeurs de France Inter sont avant tout des cadres supérieurs. Ni l'animateur Patrick Cohen, ni Manuel Valls n'ont osé répondre qu'il ne s'agissait quand même pas d'un salaire de misère. D'ailleurs, le si peu que j'ai pu entendre, Manuel a évidemment compris le désarroi de la dame et promis que désormais, on rentrait dans une phase de baisse d'impôts et patati et patata (en période de déficit, c'est n'importe quoi mais ce n'est pas le sujet). On aurait aimé en savoir plus aussi sur la situation familiale de l'auditrice, peut-être pas célibataire et je n'ai même pas envie de savoir combien gagne son mari. Enfin bref, cette séquence m'a profondément agacé sur le fond déjà. Le problème, c'est quand Valls a commencé à répondre. J'ai eu comme une allergie. Tout de suite, je me suis rendu compte que je ne supportais plus sa façon de s'exprimer, le ton de sa voix, grave, glaciale et péremptoire. J'ai eu mal au ventre et j'ai coupé la radio. 

    C'est dommage parce qu'à la base, au moment des primaires socialistes, il était mon préféré et j'étais content qu'il soit nommé premier ministre. Mais depuis qu'il est à Matignon, je le sens oppressé, sclérosé même, en tout cas, complètement dépassé par sa fonction et surtout totalement sous l'emprise du président. Je ne lui en veux pas de ça, je constate juste qu'il n'est pas à la hauteur et d'ailleurs je note que comme son prédécesseur et ses ministres, il se contente d'asséner les mêmes propos lénifiants, de s'auto-satisfaire et de se féliciter de mesures prises dont on sait qu'elles n'ont aucun impact sur le quotidien des gens, sauf peut-être sur celui de cette dame, qui la pauvre, ne gagne désormais plus qu'un peu moins de 3100€ par mois. 

    Voilà pour lui, parlons maintenant du président Hollande. J'ai regardé le reportage sur F3 dans lequel un journaliste l'a suivi de près pendant plusieurs mois. Ce document confirme un point qu'on savait déjà : notre président est sympathique et ne souhaite pas la mort des gens. Mais pour le reste, ce qui m'a marqué, c'est qu'on voit un président à l'aise dans le palais de l'Elysée mais qui a plus l'air d'un observateur qu'un acteur. Le type subit totalement les événements, on ne le voit prendre aucune décision et surtout, on réalise à quel point l'Elysée est devenu une agence de communication au service du président. L'omniprésence de Gaspard Gantzer, le conseil en com du président le montre. Ce jeune premier dont le smartphone semble collé à la main, s'il sait se faire discret est celui qui choisit les mots qui doivent être rapportés aux journalistes. Un fait m'a profondément agacé. Après la fameuse marche du 11 janvier 2015, suite aux attentats, il regarde les photos prises et s'arrête sur l'une d'entre elles où l'on voit Angela Merkel, émue aux larmes et surtout la tête quasiment posée sur l'épaule de Hollande. Il est super content de cette photo, il a le sourire aux lèvres et elle représente, à ses yeux,  un vrai coup de com. L'indécence encore...est-ce qu'en ce jour de commémoration, le but pour l'Elysée est juste de se satisfaire d'une photo qui ne peut que grandir la stature du président ? 

    Allons à la ligne pour aérer un peu. On dit souvent de Hollande que c'est un homme proche du peuple, qu'il n'est jamais aussi bien que dans la rue ou à boire un verre avec ses copains. Ce n'est pas ce que j'ai vu. Moi j'ai vu un homme enfermé dans son palais et complètement soumis aux us et coutumes de l'endroit et qui lorsqu'il sort se contente de rencontrer des élus, souvent de base mais juste des élus, avec qui il aime dîner, boire et partager des bons mots. Hollande reste avant tout un homme d'appareil, ce qu'il a toujours été, et plutôt mal à l'aise avec les vrais gens (exemple : sa rencontre avec la famille du flic froidement assassiné dans la rue par les terroristes). Donc, oui, il est sympathique mais excusez le lieu commun, il se situe à des années lumière des préoccupations des français. 

    Pour finir, parce que je me méfie toujours de l'image, j'ai du mal à croire qu'ayant accepté d'être suivi de si près par un journaliste (dont je ne sais plus le nom) muni d'une caméra, il ne s'est pas forcé de montrer son meilleur visage sachant qu'un objectif, même discret était continuellement pointé sur lui (on n'est pas dupe quand un moment un conseiller, après avoir fermé une porte  dit 'on peut parler tranquillement, on est entre nous' ou un truc comme ça). On ne peut pas être soi-même lorsqu'on se sait filmé. Mais je préfère encore cette méthode que celle d'Elise Lucet qui filme les gens à leur insu. 

    Ce n'est pas une critique de Hollande ou de Valls que je voulais faire mais plutôt une critique du pouvoir centralisé et n'importe quel président élu, quelle que soit sa personnalité se retrouve comme enfermé dans une tour de verre. Et puis, aussi, il y a cette cassure entrevue sur France Inter mais que je savais déjà entre les français qui gagnent le smic ou un peu plus (et qui pour beaucoup votent front national), qui ont du mal à joindre les deux bouts mais qu'on n'entend pas et cette classe moyenne supérieure (qui vote à gauche, il n'y a plus rien à comprendre) qui s'est auto-déclarée première victime de la 'crise' et qui s'exprime dans les médias avec aisance. 

    Loïc LT

  • CR286 : un bonheur parfait - James Salter

    bonheur.jpgTous les deux ans à peu près, j’apprends l’existence d’un auteur américain présenté comme un très grand. C’est ainsi que je ne connaissais pas James Salter jusqu’il y a quelques mois lorsqu’il a sorti son dernier roman (et qui sera effectivement son dernier puisqu’il est mort peu après).

    Dans sa biographie, j’ai choisi un bonheur parfait paru en 1975, un de ses romans les plus connus maintes fois récompensés et traduit en français en 1997.

    Il ne faut pas être sorti de Saint-Donatien pour deviner que le titre est une antiphrase. Ce bonheur parfait ne l’est évidemment pas. L’histoire se passe dans les années 60 ou 50, Nedra et Viri, un couple de bourgeois vivent avec leurs deux filles dans une maison de campagne non loin de New-York. Lui est architecte et elle s’occupe de la maison. Nedra est rayonnante, spirituelle, aime recevoir. Les dîners entre amis de la haute bourgeoisie cultivée composée de beaucoup d’artistes bobo se succèdent, comme les saisons que l’auteur retranscrit à merveille. Cette maison située près d’un fleuve est comme un paradis, le feu crépite dans la cheminée et la neige tombe en hiver.  Le jardin produit de nombreux fruits, le chien, le poney et la tortue font le bonheur des enfants. Le tableau est parfait. C’est Martine (à l’école, embellit son jardin...) en version roman américain. Et le fait que Viri comme Nedra font dans l’adultère n’altèrent en rien ce bonheur apparent. Tout le monde les envie et l’avenir leur appartient.

    Mais la quarantaine dépassée, Nedra désire retrouver sa liberté. L’auteur, s’il est très précis dans l’analyse des rapports humains est par contre peu bavard concernant la situation réelle de ce couple...mais on devine qu’elle n’était ni plus mauvaise ni meilleure qu’un autre. C’est juste que Nedra aspire à autre chose. Un matin, elle part quasiment sans bagages, les filles ont plus ou moins quitté le nid et Viri se retrouve seul, à peine désemparé.

    Chacun va alors vivre sa propre vie avec des destins différents, Viri ayant été largué met du temps à reprendre pieds et Nedra, plus que jamais obsédée par le fait de vieillir cumulera les aventures avec plus ou moins de bonheur.

    Ce roman est quand même assez décevant. Au trop plein de mondanités entre gens friqués, je me suis lassé de ce ronronnement familial qui dure les trois quarts du roman. On sait dès le départ quasiment ce qui va se passer mais l’auteur ne parvient pas à nous y préparer. La décision de Nedra est aussi brutale que la réaction d'un chat surpris dans son sommeil. Côté face, il y a une belle plume, voire plutôt un beau pinceau tant cette oeuvre de James Salter s’apparente plus à un tableau qu’à un roman.

    lecture sur kindle, septembre 2015. parution en 1975, traduction par Lisa Rosenbaum et Anne Rabinovitch en 1997, éditions de l’Olivier, 395 pages. 3/5

    Loïc LT