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eire

  • paradoxes, suite

    Je ne sais pas si je parlerai ici de mon séjour dans le nord ouest de l'Irlande (ça dépendra de mon courage et de la rédaction ou pas d'un carnet de voyage papier ) mais je voulais quand même juste évoquer dans la continuité de la note précédente une partie des paradoxes de ce pays. 

    L'Irlande du Sud (qui je rappelle est une république qui fait partie de la zone euro et qui n'a rien à voir avec le Royaume-Uni) est avant tout un pays de culture anglo-saxonne c'est à dire plutôt libéral. Libéral dans les deux sens du terme, c'est à dire d'un point de vue économique (encore qu'il faudrait que je nuance) mais aussi dans la liberté laissée aux habitants de faire ce qu'ils veulent. Construire une villa au milieu de nulle part à 10 kms du premier village ? Pas de problème ! La compagnie électrique (privée sans doute) sera enchantée de se casser le cul à vous envoyer le jus (du coup l'aspect sauvage du Connemara est un peu gâché par tous ces pylônes et fils qui traversent les zones les plus touristiques, notamment cette petite île plantée (Derryclare Lough je crois ) de pins immortalisée par maintes cartes postales). 

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    On ne le voit pas clairement sur la photo mais 3 fils électriques traversent ce lac devant lequel tous les amoureux aiment se faire photographier. Evidemment, à gauche et à droite, pylônes et poteaux se poussent du coude. Vous me direz, ce n'est pas grand chose mais dans le Connemara, ça choque, ça choque plus qu'en France parce ces espaces préservés pourraient être totalement dépourvus de toute trace humaine et parce que dans bien des cas, ces câbles ne servent qu'à alimenter une ou deux villas devant lesquels sont garés des berlines allemandes ou des pick-up.

    A côté de cela, on est loin de la Bretagne, rien ne pousse sur ces terres brûlées et caillouteuses. Impossible d'y donner un coup de charrue. Alors, on y laisse paître des moutons ou des chevaux, sans clôture, sans rien et à chaque fois la même question : comme les paysans font pour s'y retrouver ? Une vache n'y retrouverait pas son veau. Un peu plus loin, on est passé devant une foire aux bestiaux. 

     

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    Je ne sais pas si ces paysans sont riches ou pas mais les grosses bagnoles garées sur le bord de la route m'amène à penser que oui. Enfin bref. Je m'égare. Je voulais parler des paradoxes de ce pays. Paysages sauvages/électrification. Paysans rustres et mal chaussés/villas luxueuses et grosses berlines. 

    Puisque c'est à la mode, j'ai remarqué aussi le peu d'intérêt que les irlandais portent pour l'écologie. Les bords de mer sont des déchetteries sauvages, et même au bord d'un petit lac du Connemara, tu peux ramasser une remorque de détritus. Dans ces espaces infinis, ça ne se voit pas mais le fait est. Les touristes n'y sont sans doute pas étrangers mais pour avoir côtoyé quelques autochtones, je peux vous dire que ces gens ne savent même pas ce que le mot écologie veut dire. Libéral donc...On n'attache pas sa ceinture de sécurité (une voiture dont le conducteur m'avait pris en stop après que je me sois perdu lors d'un footing nocturne était même dépourvue de tout système de ceinture), pas de radars au bord des routes, pas vu un seul flic. La bouteille de coca terminée, on la balance par la fenêtre. 

    Par ailleurs, mis à part en périphérie des grandes villes (Galway), l'industrie est quasi-inexistante. Par contre, la plus petite ville contient un nombre de commerces défiant l'entendement. Le bourg où nous créchions compte 1500 habitants (soit deux fois plus que mon bourg breton de 3000 habitants) mais dispose de 10 fois plus d'enseignes. C'est certes un peu une station balnéaire  (située au bord  de la baie de Galway dont la température de l'eau ne dépasse pas les 16 degrés au meilleur de l'été) mais même hors-saison, c'est à dire fin octobre, tous ces commerces sont plein de vie. Je ne me souviens plus très bien mais je crois qu'il y a 2 banques à Spiddal alors qu'il serait insensé qu'il y ait ne serait-ce qu'un distributeur de billets à Camors. En France, les petits bourgs perdent leur bureau de poste, ce qui n'est pas le cas en Irlande. Le moindre petit trou du cul dispose de son 'post-office' avec son guichetier (même si souvent, le bureau se situe à l'intérieur d'une supérette entre le rayon charcuterie et le rayon bières). 

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    Une rue de Spiddal, tout petit bourg irlandais de rien du tout :

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    Nous avions la télé dans le cottage mais pour le si peu qu'on l'a regardée, je peux vous dire que la programmation est totalement indigeste. Les chaines d'infos en continu sont mal foutues et l'écran est surchargé. Le drapeau national et de l'équipe de rugby locale flottent devant la quasi-totalité des maisons. A mon avis, la réunification n'est pas pour demain. 

    Mais le président de ce pays (où l'on adore les hamburgers et les blockbusters américains) est poète m'informe wikipedia. Il me semble d'ailleurs que le climat politique est très apaisé, sans doute parce que les irlandais n'ont que faire de l'Etat. Ils sont patriotes mais ne veulent pas que l'Etat intervienne dans leur vie, que ce soit en matière sociale ou dans ses missions régaliennes. 

    Pas vrai mesdames ? 

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     Ou vous Monsieur ?

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    Loïc LT