Le 14 octobre 2015, le président d'un grand parti républicain de France a sorti une phrase bizarre en plein meeting. Depuis, sur le net, chacun y va de son explication de texte et c'est très bien que la littérature revienne en politique. Parce que jusque là, avec Hollande qui mâche ses mots et Fleur Pellerin, ministre de la culture qui ne sait pas qui est Modiano, on n'était pas aidé.
Donc, voici la phrase sibylline :
"Je voulais leur dire qu'on a reçu le coup de pied au derrière, mais que c'est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur."
Pour moi les choses sont pourtant assez claires. Sarkozy est réuni pour une conférence (ayant pour but de trouver comment truquer les comptes de la campagne présidentielle à venir) avec des amis de son parti dans une grande limousine blanche dans laquelle il y a en lieu et place de sièges auto habituels, un salon avec des fauteuils confortables et une table sur laquelle sont posés des verres et une bouteille d'un vin frelaté . Sarkozy est de mauvais poil parce que le vin est mauvais et parce que contrairement à d'habitude, il n'a pas choisi le chauffeur de la limousine (qui les conduit à Saint-Ernestine de Louvoy). Et puis, en plus, ils ne sont pas d'accord sur le principe et l'ampleur de la magouille à venir.
Quelques jours plus tard, Sarkozy en reparle à son ami Mélenchon :
- Tu sais que j'ai reçu un coup de pied au derrière ?
- Ah bon, pourquoi ?
- Juste parce que je voulais renverser la table
- Quelle table ?
- La table qui était dans la voiture
- Ah et comment t'as pu recevoir un coup de pied au cul si t'étais dans la voiture ?
- C'était après que le chauffeur nous a foutu dehors !
- Je trouve ça un peu normal, on respecte le matériel
- oui sauf que le chauffeur en question, je m'étais abstenu de le choisir, contrairement à d'habitude.
- Ah ok. C'est vrai que t'avais aucun ordre à recevoir de lui alors.
Donc ce n'est pas la peine de chercher un ballon de foot dans une mêlée de rugby. Sarkozy n'est pas le genre à faire dans la métaphore alors ce passage est à prendre au pied de la lettre de motivation. Il a vécu un incident peu commun, il faut l'admettre et je crois qu'il a ressenti le besoin d'évacuer tout ça et d'en faire part aux participants du meeting de Limoges. Vous me direz que cela ne fait pas avancer le débat politique mais les politiciens sont avant tout des êtres humains chez qui l'émotion peut parfois l'emporter sur l'ambition politique.
A venir : enquête sur les raisons pour lesquelles Sarkozy s'est abstenu de choisir le chauffeur.
Loïc LT
Commentaires
Merci à Steeve d'avoir partagé le délire -)
Zut Steeve ou Steve ? Je ne sais plus!
Je pense que tu as les fils qui se touchent :-))
Mais tu le savais déjà, non ?
Certes mon amour !
fais gaffe quand même, ma femme vient parfois sur le blog !
Fantaisie d'avant-vacances ? ;-)
après ça tu peux partir en vacances n'importe où! Tu trouveras pas pire! Tu vas finir par me faire pleurer sur sarko :o))))
Après tout ce que j'ai dit sur lui j'avais pas touché le fond !
Bonne semaine avec ta famille, jeune homme!
Arlequin, je crois qu'il y a un malentendu. Je te rassure, je ne voterai pas Sarkozy en 2017, je ne voterai sans doute pas d'ailleurs sauf au second tour pour n'importe quel candidat contre Le Pen mais je trouve ce passage quasiment subliminal et l'aplomb avec lequel il assène ça, comme si c'était évident que tout le monde allait comprendre tout de suite.
Je ne sais pas qui lui a écrit ce truc mais un en tout cas, le buzz a été au rendez-vous.
Avec un collègue de boulot, on s'amuse à faire la mini-pièce que cette phrase m'a inspiré -)