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  • voyage en Eire (octobre 2015), registre des notes.

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 1 ( vendredi 23 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 2 ( samedi 24 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 3 (dimanche 25 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 4 (lundi 26 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 4 suite

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 5 (mardi 27 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 5 suite

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 6 (mercredi 28 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 7 (jeudi 29 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 7 suite

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 8 (vendredi 30 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 9 (samedi 31 octobre 2015)

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 5

    mardi 27 octobre 2015

    Aujourd’hui, direction plein ouest. Nous longeons la baie de Galway afin de voir de quelle tourbe on se chauffe du côté de BallyConnelly où la majorité qualifiée des condisciples veut visiter une saumonerie réputée. On s’arrête parfois lorsque le décor s’y prête. J’aurais bien aimé faire un brin  de causette avec celui-là mais je le sentais quand même un peu méfiant, n’empêche qu’on se dit parfois que la vie est parsemée de rencontres manquées.

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    On avance et le paysage devient triste et gris. Des moutons errent sur les routes, les cailloux et les poteaux électriques poussent dans les ‘champs’ ainsi que quelques maisons et un moment, j’ai même vu un arbre mais personne n’a voulu me croire.

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    Cette photo est floue mais est à l’image de ces mornes  contrées  sur lesquelles tombait en plus des cailloux, un violent crachin qui n’impressionnait pas les bretons et les normands que  nous sommes. 

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    A l’approche de Ballyconneely, on s’arrête au bord de la mer et  d’une plage, qui si elle n’était pas irlandaise donnerait envie d’aller s’y baigner. D’ailleurs, pendant tout ce voyage, c’est un défi que je m’étais fixé, l’eau à 12° ne me me fait pas peur mais ça ne s’est pas fait. 

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    Je ne suis pas resté longtemps dans la saumonerie tenue par une française. Je n’aime pas trop le tourisme industriel et les explications pour les groupes alors j’ai traîné dehors avec mon Sony Alpha 77 à visée électronique. A côté, il y avait un petit port de pêche qui ne paye pas de mine et ça tombe bien, j’aime bien les petits ports de pêche qui ne payent de mine. Au fond, on distingue la château de Bunowen dont une affichette dans la saumonerie nous explique la raison du pourquoi.

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    Voici le château. Il est très loin de la prise de vue donc zoom à fond. On ne peut pas le visiter nous a dit la marchande de poisson. Certains ont essayé mais ne sont jamais revenus. J’ai pas envie d’insister sur cette ruine, on en a d’aussi belles en Bretagne.

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    Mais bon, comme je suis gentil, je vais vous traduire le début de l'affichette de la saumonerie (aidé d'un moteur de recherche pas connu qui commence par la lettre G) :

    Le château est situé dans le canton de Bunowen, dans la baronnie de Ballinahinch et dans la paroisse de Omey et Ballindoon. Il se dresse sur 365 acres de terres fertiles et dispose d’un jardin où les fruits et légumes ont été cultivés pour l'ascendant (?) - une boîte de baignade (?), un cimetière habité et les ruines d’une église de 500 ans. Il est l'un des plus beaux endroits du Connemara.

    Je fais l’impasse sur l’histoire de l'endroit, c'est compliqué. Il y a des morts, des attaques, des traités...

    Nous quittons ces régions hostiles et fantasmagoriques pour rejoindre la civilisation. Clifden nous voilà ! Dix français débarquent dans la ville où tout respire la joie et la bonne humeur mais nous n'avons pas l'intention de semer le discorde. Seulement 3000 habitants mais quelle ville ! Encore une fois, quand je vois la gueule de mon bourg qui compte le même nombre de pingouins et que je vois Clifden, je tombe des cumulonimbus.

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    Nous avons déjeuné au Guys Bar ainsi que ce banquier ou assureur, qu’en sais-je. En bon anglo-saxon, il ne perd pas son temps. Wall Street ne ferme jamais.

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    Cependant qu’à notre droite, ces deux dames étaient en train de fomenter quelque chose mais j’ai eu beau tendre l’oreille, je n’ai pas bien compris. Elles consultaient une carte de la ville et le plus probable mais cela reste une supposition est qu’elles préparaient une après-midi shopping. Mais je n’ai pas poursuivi l’enquête.

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    Quand on est sorti du Guys Bar, nous avons été confrontés à différentes personnalités, un type classe qui a dû se regarder dix fois dans le miroir avant de sortir, une dame que jadis on appelait une clocharde et une dame normale. 

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    Ensuite, on a visité un peu Clifden, j'ai posé faisant le mec philosophe qui ne voit pas la moitié de sa misère.

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    On a accroché des vélocipèdes qui nous embêtaient en haut des murs en pierre.

    Clifden, Irlande

    Je reviendrai sur Clifden qui dispose de nombreuses cabines téléphoniques. Ce jour 5, loin d’être fini nécessitera donc une suite pour le plaisir et l’intérêt de toutes et de tous.

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    Loïc LT, 28/11/2015

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  • carnet d'un voyage en Eire # jour 4

    lundi 26 octobre 2015

    Je ne gère pas le planning, laissant cette corvée à mes condisciples. Sans compter que je ne conduis pas non plus, j'ai un peu le beau rôle dans cette histoire. Humblement, je me dis que j'essaie d'apporter un peu de fantaisie mais ça n'engage que moi. Le programme du jour est chargé. Il est prévu que nous montions vers le nord à l'est du lac Corrib, le plus grand lac de la région de Galway, comprenant pas moins de 1300 îles ou îlots (d'où ma question : certaines îles ont-elles déjà été foulées par l'homme ?). 

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    Lors du parcours, le spectacle de la nature est saisissant, c'est le Connemara rêvé, l'Irlande fantasmée, la terre sans l'homme, sans la faune et avec une flore dérisoire. Il n'y plus de combats juste celui des éléments qui se déchaînent contre ces herbes sauvages dont on se demande si elles portent un nom. 

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    C'est toujours pareil mais on ne s'en lasse pas. Quand on contemple ces espaces infinis, je me demande si l'homme y a déjà mis les pieds. Il y a sans doute en haut des collines là où ne poussent rien pas même des orangers, des endroits où aucun burundais n'a mis les pieds. On en reste bouche-bec. 

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    Après en avoir pris plein les yeux et pollué la nature de nos clichés ( comme Chloé qui n'a pas ménagé son nouveau smartphone sans fil ) qui doivent bien laisser des traces aussi infimes soient-elles, 

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    nous arrivons à Cong vers les 14h00, petit village qui se situe à la pointe nord du lac. Il tombe des hallebardes. Je cours dans tous les sens pour immortaliser avec mon apn (quel touriste à la noix) ce village qui s’enorgueillit d'avoir servi de lieu de tournage au film l'homme tranquillethe quiet man  de John Ford avec John Wayne).

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    Je ne vais pas préciser une fois de plus que les bourgs irlandais sont très colorés, d'ailleurs, c'est la dernière fois que je le dis. La logique est simple : le bourg a pour mission de casser la monochromie  (néologisme sans doute) des landes et des espaces sans fin qui les entourent. 

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    I got into it a little bookshop to protect me from the rain that was in full swing but also a bit of curiosity but what a bookstore which can not be read from? Furthermore, the saleswoman was not very friendly (in addition to not be beautiful, like it will learn), it did not come to meet me and it can estimate happy I got out without stealing anything . But once again, a library in a village of 750 inhabitants hallucination of the mind. Much to open a bookstore or Kergonan, Tréauray ... well, if you are not languidiciens ..

    traduction google de : Je suis rentré dans ce bookshop un peu pour me protéger de la pluie qui battait son plein mais un peu aussi par curiosité mais que faire dans une librairie dont on ne peut pas lire des extraits ? Par ailleurs, la vendeuse n'était pas très aimable (en plus de ne pas être belle, tiens ça l'apprendra), elle n'est pas venue à ma rencontre et elle peut s'estimer heureuse que je sois sorti  sans rien voler. Mais une fois de plus, une librairie dans un bourg de 750 habitants : hallucination de l'esprit. Autant ouvrir une librairie à Kergonan ou Tréauray...enfin bref, si vous n'êtes pas languidiciens..

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    On n'est pas resté longtemps à Cong et je n'ai donc pas pu faire le cong. N'empêche que cette histoire de film m'a interpellé et lorsque je suis rentré en France, je l'ai téléchargé de suite.  Dans le village, une statue représente John Wayne portant  Maureen O'Hara, les deux têtes d'affiche.

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    Mais je reparlerai de  Cong dans un autre domaine puisque cet humble village de 750 habitants (possédant donc sa librairie et je ne sais pas combien de commerces, imaginez ça en France dans un bourg avec si peu d'habitants) dispose d'une belle cabine, un reportage spécial lui sera donc dédié). 

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    Quand on quitte Cong, on a que l'embarras du choix. On opte pour Clonbur et l'avenir nous dira qu'on avait bien fait. 

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    Et comme j'aime bien être précis, je vous indique où l'on s'est fourvoyé. Nous sommes en fait au nord du lac Corrib. Je ne crois pas que dans le suite de notre voyage, nous soyons monté plus haut et d'ailleurs je ne crois pas non plus que de toute ma vie je sois monté aussi prêt du cercle polaire, aussi prêt du vortex qui tourbillonne autour des pôles et qui nous posent parfois quelques soucis quand telle une pieuvre il s'égare par coulées vers des zones où on aimerait bien resté au chaud.  

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    Et comme je n'aime pas faire durer les notes, ce jour 4 aura une suite. 

    Loïc LT

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 1

    vendredi 23 octobre 2015

    Le rafiot Pont-Aven a décollé de l'aéroport de Roscoff comme prévu à 23 heures. Nous sommes dix compatriotes à nous rendre vers les terres brûlées irlandaises chantées par quelqu'un, prêts à en découdre quoi qu'il en coûte.

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    Mes neuf compatriotes ont dormi dans des cabanes aménagées sur le bateau alors que moi, noctambule notoire, jamais aussi bien dans mes Campers que lorsque tout le monde dort (sur terre ou sur mer), j'ai erré toute la nuit, arpenté  les rues, monté et descendu des étages à reculons , espérant dans cette errance nocturne où je n'ai croisé quasiment personne si ce ne sont quelques membres du personnel et des gens perdus ne voyant pas la moitié de leur misère, un peu d'inattendu. Un moment quand même la fatigue s'est fait sentir alors vers les 2 ou 3 heures du matin, j'ai rejoint une salle obscure dédiée à tous les gens n'ayant pas réservé de cabane. Dans cette semi-obscurité, je devenais des formes d'apparence humaine, surtout des jeunes trimbalant des gros sacs. Certains somnolaient sur les sièges pas confortables et beaucoup pionçaient à même le sol se servant de leur balluchon comme oreiller. Je me suis installé sur un siège mais je n'ai pas réussi à l'incliner, je pensais même que ce n'était pas possible (ce qu'on me contestera plus tard). J'ai réussi à dormir un peu en écoutant une émission de France Culture (où il il est question de la Marne) qui me sert à m'endormir.

    à suivre !

    Loïc LT 

  • paradoxes, suite

    Je ne sais pas si je parlerai ici de mon séjour dans le nord ouest de l'Irlande (ça dépendra de mon courage et de la rédaction ou pas d'un carnet de voyage papier ) mais je voulais quand même juste évoquer dans la continuité de la note précédente une partie des paradoxes de ce pays. 

    L'Irlande du Sud (qui je rappelle est une république qui fait partie de la zone euro et qui n'a rien à voir avec le Royaume-Uni) est avant tout un pays de culture anglo-saxonne c'est à dire plutôt libéral. Libéral dans les deux sens du terme, c'est à dire d'un point de vue économique (encore qu'il faudrait que je nuance) mais aussi dans la liberté laissée aux habitants de faire ce qu'ils veulent. Construire une villa au milieu de nulle part à 10 kms du premier village ? Pas de problème ! La compagnie électrique (privée sans doute) sera enchantée de se casser le cul à vous envoyer le jus (du coup l'aspect sauvage du Connemara est un peu gâché par tous ces pylônes et fils qui traversent les zones les plus touristiques, notamment cette petite île plantée (Derryclare Lough je crois ) de pins immortalisée par maintes cartes postales). 

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    On ne le voit pas clairement sur la photo mais 3 fils électriques traversent ce lac devant lequel tous les amoureux aiment se faire photographier. Evidemment, à gauche et à droite, pylônes et poteaux se poussent du coude. Vous me direz, ce n'est pas grand chose mais dans le Connemara, ça choque, ça choque plus qu'en France parce ces espaces préservés pourraient être totalement dépourvus de toute trace humaine et parce que dans bien des cas, ces câbles ne servent qu'à alimenter une ou deux villas devant lesquels sont garés des berlines allemandes ou des pick-up.

    A côté de cela, on est loin de la Bretagne, rien ne pousse sur ces terres brûlées et caillouteuses. Impossible d'y donner un coup de charrue. Alors, on y laisse paître des moutons ou des chevaux, sans clôture, sans rien et à chaque fois la même question : comme les paysans font pour s'y retrouver ? Une vache n'y retrouverait pas son veau. Un peu plus loin, on est passé devant une foire aux bestiaux. 

     

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    Je ne sais pas si ces paysans sont riches ou pas mais les grosses bagnoles garées sur le bord de la route m'amène à penser que oui. Enfin bref. Je m'égare. Je voulais parler des paradoxes de ce pays. Paysages sauvages/électrification. Paysans rustres et mal chaussés/villas luxueuses et grosses berlines. 

    Puisque c'est à la mode, j'ai remarqué aussi le peu d'intérêt que les irlandais portent pour l'écologie. Les bords de mer sont des déchetteries sauvages, et même au bord d'un petit lac du Connemara, tu peux ramasser une remorque de détritus. Dans ces espaces infinis, ça ne se voit pas mais le fait est. Les touristes n'y sont sans doute pas étrangers mais pour avoir côtoyé quelques autochtones, je peux vous dire que ces gens ne savent même pas ce que le mot écologie veut dire. Libéral donc...On n'attache pas sa ceinture de sécurité (une voiture dont le conducteur m'avait pris en stop après que je me sois perdu lors d'un footing nocturne était même dépourvue de tout système de ceinture), pas de radars au bord des routes, pas vu un seul flic. La bouteille de coca terminée, on la balance par la fenêtre. 

    Par ailleurs, mis à part en périphérie des grandes villes (Galway), l'industrie est quasi-inexistante. Par contre, la plus petite ville contient un nombre de commerces défiant l'entendement. Le bourg où nous créchions compte 1500 habitants (soit deux fois plus que mon bourg breton de 3000 habitants) mais dispose de 10 fois plus d'enseignes. C'est certes un peu une station balnéaire  (située au bord  de la baie de Galway dont la température de l'eau ne dépasse pas les 16 degrés au meilleur de l'été) mais même hors-saison, c'est à dire fin octobre, tous ces commerces sont plein de vie. Je ne me souviens plus très bien mais je crois qu'il y a 2 banques à Spiddal alors qu'il serait insensé qu'il y ait ne serait-ce qu'un distributeur de billets à Camors. En France, les petits bourgs perdent leur bureau de poste, ce qui n'est pas le cas en Irlande. Le moindre petit trou du cul dispose de son 'post-office' avec son guichetier (même si souvent, le bureau se situe à l'intérieur d'une supérette entre le rayon charcuterie et le rayon bières). 

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    Une rue de Spiddal, tout petit bourg irlandais de rien du tout :

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    Nous avions la télé dans le cottage mais pour le si peu qu'on l'a regardée, je peux vous dire que la programmation est totalement indigeste. Les chaines d'infos en continu sont mal foutues et l'écran est surchargé. Le drapeau national et de l'équipe de rugby locale flottent devant la quasi-totalité des maisons. A mon avis, la réunification n'est pas pour demain. 

    Mais le président de ce pays (où l'on adore les hamburgers et les blockbusters américains) est poète m'informe wikipedia. Il me semble d'ailleurs que le climat politique est très apaisé, sans doute parce que les irlandais n'ont que faire de l'Etat. Ils sont patriotes mais ne veulent pas que l'Etat intervienne dans leur vie, que ce soit en matière sociale ou dans ses missions régaliennes. 

    Pas vrai mesdames ? 

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     Ou vous Monsieur ?

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    Loïc LT

  • Terre brûlée au vent des landes de pierre !

    Ce titre est ironique mais c'est un fait qu'à chaque fois que je dis que vais passer une semaine dans le Connemara fin octobre, systématiquement mon interlocuteur soit se met à chantonner la chanson de Sardou soit à en faire allusion. Alors que les choses soient claires : cela me semble logique puisque les français ne connaîtraient pas cette région de l'Irlande ni son nom sans la chanson de Sardou. Je ne suis pas un inconditionnel de Sardou mais je me souviens que dans les années 80, nous l'écoutions beaucoup sur le vieil électrophone de mon père qui se fermait façon valise. On a grandi avec Sardou (et Nana Mouskouri) et comme à cet âge, je n'avais évidemment pas de conscience politique, je ne savais pas que ce chanteur était un brin réactionnaire et volontiers provocateur. Et puis un jour mon père a acheté un best of de ABBA en K7 (c'est la première K7 à être rentrée dans la maison) et Sardou est passé au second plan. 

    Donc aujourd'hui, Michel Sardou ne m'évoque que des souvenirs d'enfance, des dimanches après-midi où l'on écoutait en boucle son album j'habite en France. Il y avait une chanson que je ne comprenais pas bien....petit, va-t-en jouer dans le jardin.....bon, sans doute les adultes avaient des choses à se dire, je ne me souviens plus. Et puis, il était souvent invité dans les émissions de variété (Drucker, Martin) et il essayait de faire son intéressant. 

    20 ans plus tard, Michel Sardou est devenu la cible favorite des progressistes de tous bords...encore qu'aujourd'hui, ne sortant plus d'albums, il ne fait plus trop parler de lui. Personnellement, je n'ai pas trop d'avis sur le type. Sa pensée politique me semble plus complexe qu'elle en a l'air ( opportuniste surtout)   et il me souvient l'avoir entendu dire qu'il regrettait d'avoir chanté certaines chansons faisant dans le patriotisme. Avec l'âge, Il a forcément gagné en sagesse. Mais il n'en reste pas moins que Michel Sardou reste un pilier de la chanson française, tout le monde le connait, il fait partie du patrimoine national. 

    Mais je n'écoute jamais ses chansons. Je suis sans doute tombé dans la marmite trop tôt et j'ai eu ma dose pour la vie entière. 

    Alors voilà, Sardou, c'est fini, on n'en parle plus. 

    Nous partons donc dans le comté de Galway comme on aurait pu aller dans le comté de Meath ou dans les îles d'Aran. Nous débarquerons à Cork et filerons vers le Nord-Ouest où nous avons loué deux cottages. 

    J'ai un bon souvenir de mes vacances dans le Kerry il y a deux ans et j'avais juste regretté de ne pas avoir pu faire les footing comme je l'avais espéré : dès que je quittais les grands axes (sans bas-côtés), je tombais systématiquement sur des petits chemins où je tombais très vite sur une barrière avec marqué 'propriété privée, accès interdit'...et pourtant je voyais tout autour des collines avec des sentiers où j'aurais aimé aller user mes Asics. Alors je revenais un peu penaud...mais tout ceci est anecdotique, un voyage ne se résumant à la possibilité de faire du sport ou pas . Mais ce désagrément était quand même révélateur d'une certaine mentalité que j'ai cru percevoir là-bas : le culte de la propriété privée. Autrement, ce ne sont que de bons souvenirs.

    Je ne me suis pas encore trop attardé sur cette région environnant Galway mais j'aime à penser qu'elle est plus sauvage (déjà que le Kerry l'était beaucoup), plus loin de tout. J'aimerais qu'il fasse mauvais, qu'il vente et que la nuit tombe vite mais pas trop pour qu'on ait le temps de profiter de tristes couchers de soleil . J'aimerais me baigner, coûte que coûte, même dans une eau à 13°, me baigner dans un lac afin de rejoindre une petite île déserte sur laquelle des pins résistent aux bourrasques (genre comme sur la photo). J'écrirai le soir, je lirai dans le lit en entendant le vent souffler contre les volets. Ah non, c'est vrai, les maisons irlandaises sont, malgré les intempéries, dépourvues de volets. J'en n'ai vu aucun dans le Kerry. 

    Loïc LT

     

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