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Colin sabre et tam-tam - Page 57

  • Henri Thomas (1912-1993), un certain poète

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    La dernière strophe est splendide. J'ai lu et commenté un roman de cet écrivain oublié qui a fini ces jours du côté de Carnac.

    poésie, poème, henri thomas, littérature

  • CR229 : un coin de table - Claude Chevreuil

    51xYGpGX0uL._SS500_.jpgS’il y a un portrait de Rimbaud qui me plaît et qui correspond à l’idée que je me fais du poète, c’est bien celui réalisé par Henri Fantin-Latour dans ce tableau. Assis près de son ami Verlaine ( en train de se boire un pichet de rouge à lui tout seul), il tourne le dos aux autres (Léon Valade, Ernest d’Hervilly, Camille Pelletan, Pierre Elzéar, Emile Blémont, Jean Aicard, poètes qui auront laissé une trace dans l’histoire que par leur présence dans ce tableau). Dans ce groupe des “vilains bonshommes”, il apparaît clairement qu’il n’y a que deux vrais vilains bonshommes : Verlaine et Rimbaud, le couple qui fait scandale dans le tout Paris de l’époque. Scandale et génie, tout est là.
    Claude Chevreuil raconte la genèse de cette oeuvre et pour se faire, fait parler Henri Fantin-Latour, peintre réaliste faisant dans le portrait et la nature morte. On traverse avec lui les tourments de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris. On y découvre un homme serein, prenant beaucoup de distance avec les événements, un homme qui sacrifie sa vie amoureuse pour pouvoir s’occuper de son père malade. Courtois, humaniste, il est apprécié  des poètes qui se succèdent chez lui pour se confier ou pour lui faire part de leurs dernières productions. Au départ, le projet est de faire un tableau en hommage à Baudelaire (d’ailleurs ce sont les fleurs du mal que lit Ernest d’Hervilly sur la toile) et puis, le projet évolue, Arthur Rimbaud a débarqué de Charleville et à la lecture de ses poèmes, tout le monde comprend que quelque chose se passe, Fantin-Latour le premier. Il décide que Rimbaud sera présent sur la toile, qui finalement s’intitulera un coin de table.
    Dans la foulée, parce que j’aime bien fouiner dans les limbes de la littérature, j’ai lu un roman de l’un des autres vilains bonhommes, celui en haut-de-forme et qu’on voit de profil. Personne ne se souvient de lui, il s’agit de Pierre Elzéar et j’ai trouvé sur le site de la bnf, un de ses romans : la femme de Roland. Je l’ai lu cet après-midi, c’est une sorte de huis clos sentimental entre 6 personnes dont la figure principale est un vieux peintre qui devient aveugle et dont la jeune femme affriolante s’acoquine de son médecin. C’est plutôt une pièce de théâtre, ça n’a rien d’extraordinaire et en tout ça n’a rien de dérangeant, pour un vilain qu’il était censé être.

    lecture : mars/avril 2012
    éditions de Fallois,  281 pages
    année de parution : 2010
    note : 4/5

  • conversation avec Gambetti # présidentielle 2012

    Il a repris contact avec moi ! Il vote Mélenchon le bougre ! Moi je n'ai jamais été attiré par les extrêmes. J'ai grandi dans la campagne languidicienne où une grosse majorité de gens votaient centre-droit...Comme la ligne éditoriale de Ouest-France, la quotidien régional de référence par ici et que je lis encore quotidiennement.

    J'ai répondu à Gambetti.

    Et je voulais te poser une question aussi...qu'est ce que tu voudrais qui change concrètement dans la vie des gens, dans le quotidien des gens, dans ton quotidien,  en cas de victoire d'un candidat comme Mélenchon ?
    Quand tu parles de rêve et d'espoir, mais c'est quoi au juste, concrètement ? Me dis-pas que c'est juste une question de salaire et de pouvoir d'achat ou de précarité du travail ? Comme je te le disais, je pense que la dégradation sociale est un mythe entretenu par les médias...Ce que je vois autour de moi ne colle pas avec ce qu'on nous raconte. Au dessus de chez moi, il n'y avait qu'un champ quand on a acheté en 2007 et aujourd'hui, il y a deux grosses maisons construites par des gens de notre génération. Ce ne sont pas des riches, ce sont des gens normaux, des employés comme il y en a des millions en France. 2 berlines par foyer, vacances en été, en hiver etc. Et il en est de même pour les parents des enfants de l'école primaire où j'envoie mes filles. Je sais qu'il y a des gens, dans les banlieues ou ailleurs  qui ont des vies plus difficiles mais pour une grosse majorité de français, ça n'est pas le cas.
    Alors pourquoi faire la révolution ? Pour qui ? Plus de 90% des français s'estiment heureux (les enquêtes sur le bonheur valent ce qu'elles valent mais bon, ça donne une idée quand même). Pourquoi changer les choses ?
    Dernier point : je suis contre les 35h...car je suis pour les 32h. 4 jours au taf par semaine et basta.
    Je ne crois plus au retour d'une croissance forte et je pense que c'est très bien. Laissons les pays émergents produire puisque pour l'instant, on ne peut pas concurrencer. 1 ou 2% de croissance, c'est bien. Faut arrêter avec la croissance.
    Je me définirais comme un libéral de gauche. J'aurais voté DSK avec enthousiasme. En 2007, j'ai voté Sarkozy et je l'assume, j'ai toujours bien aimé ce type-là, j'aime bien les gens qui clivent.  Pour cette année, je ne sais pas trop..je pense que Sarkozy s'est mis une trop grande majorité des français à dos pour pouvoir imposer une rigueur ( qui s'impose car l'unique problème est le niveau de la dette, comme je l'ai déjà dit) sans risquer l'explosion. Hollande peut le faire lui...et même aller plus loin..il aura l'assentiment des médias, des bobos, des artistes et l'indulgence de tout le peuple de gauche.

    Et ensuite, on a continué à échanger..mais il faut que je lui demande l'autorisation pour retranscrire ses réponses ici.

  • littérature !

    Après avoir effectué quelques travaux de saison, lire devient à nouveau une envie pressante...ce n'est pas la première fois qu'en début de printemps, je traverse comme ça une sorte de passage à vide, peut-être un besoin d'asssimiler pour mieux repartir. Prendre du recul. Par exemple, ces derniers jours, je me disais que l'art français de la guerre d'Alexis Jenni m'avait plus marqué que je ne le pensais.

    La liseuse a quand même bien bouleversé ma vie de lecteur. C'est quand même fou comme truc. J'ai envie d'un livre, hop, il est à moi 30 secondes plus tard. J'ai déjà téléchargé tout Proust, tout Balzac, tout Hugo, tout Tchekov...2€ chacun...Le petit soucis avec les livres numériques est qu'il n'y pas de prix "poche". Un livre qui sort vaut environ 14€ en numérique (contre 20 pour la version papier) mais reste définitvement à 14, alors qu'en version papier, ça descend à 6. Au niveau confort de lecture, c'est le top, c'est simple, c'est identique à un livre papier. Ça n'a rien à voir avec un écran digital classique..l'écran kindle est sobre et ne fatigue pas les yeux et quand la lumière est éteinte, on ne voit rien. Les quelques personnes à qui j'en ai parlé sont restés indifférentes, ont semblé considérer ça comme un gadget sans importance. Cela devrait pourtant boter les écolos : plus de papier, plus de transport, le livre arrive à la maison, immatériel, comme tombé du ciel.

    Là, je suis en train de lire un coin de table de Claude Chevreuil, un roman sur la genèse du tableau de Fantin-Latour. J'ai toujours un peu de mal quand la littérature prend des libertés avec l'histoire mais cette réserve faite, c'est un livre agréable dont j'aurais l'occasion de parler dans le CR229.

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  • les bambous du jardin # un nouveau pensionnaire

    Début mars, un ami a débarqué chez moi avec un échantillon d'un bambou qu'il possède chez lui :

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    Ne s'agissant ça pas du sempiternel aurea, j'ai été tout de suite intéressé. Queques jours plus tard, muni de ma pioche et de ma pelle, je me suis rendu sur place pour voir la plante en question. Situé derrière un bosquet de pseudosasa japonica et non loin d'une touffe de pseudosasa tsutsumiana, le phyllostachys se dresse au bord d'une espèce de monticule plutôt hostile.

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    Je n'ai pas eu trop de mal à extraire une motte :

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    Ensuite, j'ai demandé à mes camarades bambouphiles de quelle espèce il pouvait s'agir. Ils ont la quasi certitude que c'est un phyllostachys sulfurea. Reste plus qu'à attendre les premiers turions. La saison commence bien.

  • Bretagne intérieure


    Quand j’étais petit, nous passions souvent devant ce garage agricole.

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    Il représentait pour moi un peu la porte de cette Bretagne intérieure où déjà à l’époque tout partait en vrille. Trente ans après, l’endroit n’a pas bougé. Tout semble figé et en même temps, l’activité semble se poursuivre.
    Nous sommes à Bubry. On rentre dans le dur. Plus au nord, il y a Persquen où vécut mon grand-père. Il y aurait de bonnes photos à prendre dans ce bourg improbable où il y a  quelques années, on pouvait encore boire un verre “chez Paulette”, un petit bar-épicerie qui me fascinait quand j’étais gamin parce qu'on y trouvait de tout. Ça ne fait pas longtemps qu'il est fermé :

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    Un soir de 1999, alors que je rentrais du boulot (je bossais à Guémené, que tout le monde connaît évidemment) , je décidai de m’y arrêter, et paf, sur qui je tombe, sur mon tonton Gérard qui discutait avec un type qui bossait à l’imprimerie de Guéméné. Je bus des bierres en leur compagnie et je ne sortis de chez Paulette que très tard, un peu ivre sans doute. Je me souviens vaguement que le mec de l'imprimerie m'avait sorti sa science sur son job de commercial, que Gérard s'ennuyait et que je ne savais plus comment faire pour partir.

    Dans ce no man’s land que constitue le centre Bretagne, le pittoresque bourg de Guéméné ressemble un peu à un oasis commercial où l'on trouve pas mal de restaurants dont l'un "les 3 marchands" est une curiosité qui vaut le détour. Si on quitte Guémené pour aller vers l’ouest, on peut voir l’ex garage John-Deere où travaillait  l'oncle Gérard et puis après, il faut se taper une longue ligne droite sinistre le long de laquelle le brouillard ne se lève presque jamais avant d’arriver à Lignol, bourg où se situe le domicile partagé dans lequel vit aujourd'hui ma grand-mère atteinte de la maladie Alzheimer. C'est bon, ça suit ?
    Il est possible d'y faire du lèche-vitrine (avec un coup de bol, peut-être leur reste-t-il quelques pots de peinture Corona, c'est de la qualité Corona) :

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    Il faudrait qu’un jour, je prenne mon temps pour photographier ces endroits sinistrés mais pas dénués d’intérêt. Au détour d’un virage, une ferme abandonnée est toujours possible, au bout d’une rue, un restaurant “ouvert”, c’est en tout cas ce qui est écrit sur un bout de papier jauni plaqué contre la vitre poussiéreuse, et puis un garage de réparation de matériel agricole alors qu’il ne reste dans les environs qu’une poignée d’agriculteurs célibataires. et dépressifs. Porter également une attention sur le manque de goûts des habitants pour l'aménagement de leurs extérieurs...mais bon, on peut les comprendre aussi...à quoi bon...

    llt, 19 03 2012



  • chien de printemps....pour le pittosporum garnetti

    13032012 (1).JPGLa tempête du 16 décembre aura été fatale au pittosporum qui se dressait majestueusement le long de l'entrée principale...au petit matin, il était allongé....et le lendemain, peu motivé par exécuter le moindre effort dans le jardin, je le redressai et le tuteurai sommairement. Suite à quoi, courant février, on s'est rendu compte qu'il tirait vraiment la tronche. Et ce n'est que samedi dernier  que je me suis décidé à tenter de le sauver. Dans ma brouette, je lui ai préparé un mélange de terre végétale, de terreau et de compost (made in Kerniel). Et puis, nous nous lui avons choisi  une nouvelle place.

    Trois jours après ce transfert, l'arbuste est au plus mal. Ses nombreuses feuilles qui n'avaient pas sourcillé après Joachim pendouillent. Ma petite expérience de jardinier m'a appris à être patient mais là, je ne sais pas pourquoi, je ne sens pas trop l'affaire. Du coup, j'ai décidé de vous faire suivre ce qui j'espère ne sera pas son chemin de croix...

    J'aime beaucoup le pittosporum garnetti, même si de prime abord, il semble quelconque. Mais en y fourant son nez, on y rencontre des tiges d'un noir d'encre qui ne sont  pas sans me rappeler celui des chaumes de mes phyllostachys nigra (je sais, j'y reviens tout le temps...)

    llt, 13 03 2012

  • le temps du jazz

    meredith-d-ambrosio-by-myself.jpg

    Cette pochette donne vraiment envie de s'y arrêter non ? Le soir, comme ça, quand tout le monde est couché, j'aime bien me créer une petite ambiance jazz dans la mezzanine. J'ai mis longtemps à comprendre le jazz mais je sens que petit à petit ça vient. J'ai une préférence pour l'ambiance piano bar. C'est d'ailleurs un peu l'atmosphère de l'album by myself de Meredith D'ambrosio.

  • CR228 : hypothermie : Arnaldur Indriðason

    hypothermie9782757822814.jpgJe ne vais pas vraiment faire de compte rendu de ce roman policier (mais globalement, mes comptes rendus en sont-ils vraiment ?). Juste dire qu’il remplit pleinement les conditions qui font un bon polar : une bonne histoire et du suspens. C’est le deuxième Arnaldur Indridason que je lis et ce ne sera pas donc pas le dernier. Il y en a quelques autres et cette idée me réjouit. J’avais découvert cet auteur lors de ma suite islandaise pendant l’été 2010 avec l’homme du lac. Il mettait en scène Erlendur Sveinsson, ce même flic qui apparait dans plusieurs romans d’Indridason dont hypothermie. C’est un flic attachant, teigneux, tourmenté par son enfance, par ses enfants, un type avec pas mal de failles, ce genre de flics qu’affectionnent les auteurs de polar (je pense à James Lee Burke par exemple ou Fred Vargas ).  

    Après cette lecture palpitante, j’ai ressenti le besoin de reprendre mes esprits et je me suis lancé sans trop y croire dans une relecture : à l’ombre des jeunes filles en fleurs de Proust. Au début donc, c’était juste comme ça, pour m’amuser avec ma liseuse kindle mais je me suis laissé embarquer. Quelques passages me font même rire aux éclats :

    ...de même qu'au moment où un inconnu, avec qui nous venions d'échanger agréablement des impressions que nous avions pu croire semblables sur des passants que nous nous accordions à trouver vulgaires, nous montre tout à coup l'abîme pathologique qui le sépare de nous en ajoutant négligemment tout en tâtant sa poche : « C'est malheureux que je n'aie pas mon revolver, il n'en serait pas resté un seul »...

    Ce qui nous éloigne du sujet de la note mais qu’importe.


    lecture du 19.01 au 28.01.2012
    Métailié, Noir,  294 pages
    année de parution : 2007
    traduit par Eric Boury (2010)
    note : 4/5