Devant cette dette abyssale générée par trente ans de laisser-aller et de manque de courage politique, les premiers qui sont mis à contribution sont les riches, ce qui est normal, mais le problème est que, à moins que l'on veuille les dépouiller totalement (et encore ça ne suffirait pas), un moment on se rend compte que ce n'est pas suffisant. Comme il n'est pas question de demander des efforts aux classes populaires, ce qui parait logique, il reste donc cette fameuse classe moyenne dont on ne cesse de dire qu'elle va mal, qu'elle a déjà donné assez, qu'il faut qu'on la laisse enfin tranquille. Je ne vais pas revenir sur cette notion de classe moyenne qui recouvre tant de réalités différentes..mais globalement quand même, on voit à peu près ce que c'est. Ici en Bretagne Sud, je me suis fait une petite représentation de la chose. Une famille de la classe moyenne c'est : deux salaires pour un total de 3000€ minimum, une maison assez grande (donc gros crédit sur 15 ou 20ans), deux voitures dont au moins une grosse berline (ou monospace), deux enfants bien habillés et gâtés. La maison est de style contemporaine, plutôt spacieuse, bien équipée en électro-manager, hi-fi et informatique dernier cri. Le jardin fait 500m2 au mimimum et est bien entretenu (mais dispose rarement d'une piscine, réservée à la seule classe moyenne supérieure). La famille part en vacances au moins d'août, deux semaines au minimum ou trois (mais en général, les gens aiment se garder une semaine à la maison). Vacances en hiver aussi : une semaine au ski. Sinon pour les loisirs, et bien, les enfants font du sport. Socialement parlant, on reçoit plutôt beaucoup, on fait souvent la fête*on s'implique dans la vie de la commune via des associations ou l'amicale laïque (sauf qu'en Bretagne, beaucoup d'enfants sont scolarisés dans le privé..mais bon ça ne change rien).
Ce que je me dis en voyant ça, c'est que cette classe moyenne qui soit disant déprime, et bien, à mon avis, elle a largement les moyens de contribuer beaucoup plus au redressement des finances publiques. C'est dans son compte en banque que se situe la clé du désendettement. Il faut qu'elle paye plus d'impôt sur le revenu et aussi qu'on lui supprime toutes ces niches fiscales dont elle profite abusivement (emploi à domicile, travaux d'isolation...). Je vous dis que là est la clé et qu'il ne faut pas avoir peur de le dire. Jusque là, on fait tout pour la préserver parce qu'il y a cette idée reçue que c'est toujours elle qui trinque etc...mais c'est faux...et à force de la préserver, elle s'est bien enrichie, j'en suis convaincu !
Concernant mon ménage, je ne sais pas où il se situe..dans un no man's land, semble-t-il, tant je réalise et ma compagne aussi qu'on n'a rien à voir avec cette classe moyenne dont je viens de parler... sans pour autant qu'on fasse partie des classes populaires. Nous avons assez pour vivre, on ne se plaint pas mais nous ne sommes pas, loin de là au niveau de la classe moyenne (raison de plus pour qu'elle casque -)))
C'est dit.
Loic LT, 11.08.2012
*'faire la fête', ça veut dire quoi au juste ?
Jonathan Franzen est le "grantauteuraméricain" du moment. Télérama le dit, Arte le dit et surtout le NY Times dont il a fait la une l'affirme. Les américains sont comme ça, il leur faut tout le temps un écrivain au dessus du lot, un écrivain qui écrase tout. Mais pas n'importe quel écrivain...car Jonathan Franzen n'est pas le Marc Levy ou le Guillaume Musso US. Rien à voir. Franzen est un vrai grand auteur qui fait de la littérature, n'est-il pas. Accesoirement nous fait savoir un récent reportage d'Arte qui lui était consacré, Franzen est ornithologue et n'hésite pas à enfourcher son 4X4 pour aller étudier les piafs dans le désert de Mojave. Par ailleurs, mr Franzen en a marre qu'on lui pose toujours les mêmes questions sur le 11 septembre 2002.

Au début du XXe, sur la côte est des Etats-Unis, Martin Eden, marin au long cour, costaud, bagarreur traine sa misère de ports en ports jusqu'au jour où sauvant un jeune bourgeois d'une bagarre, il fait son entrée dans une maison bien tenue où il rencontre Ruth, une jolie et frêle demoiselle dont il devient éperdument et secrètement amoureux. A partir de là, il n'a qu'une ambition : la conquérir et pour ce, il décide de parfaire son bagage intellectuel. Partant de très bas, il passe ses journées en bibliothèque et rentré dans sa piaule, il dévore des bouquins de toutes sortes jusqu'au bout de la nuit. Très vite, il se sent la fibre littéraire...il découvre qu'il dispose d'une grande aisance pour l'écriture. Il se met à écrire des poèmes, des nouvelles, des essais en tout genre qu'il expédie à des magazines. Tout est refusé. Pendant ce temps, Ruth finit par lui déclarer son amour mais lui demande de se trouver une situation car jamais ses parents n'accepteront qu'elle se marie avec un fainéant, pauvre et bourlingueur. Mais Martin Eden, croyant en son génie refuse. Il est convaincu que ce qu'il écrie finira par rencontrer le succès. En attendant, il sombre dans la pauvreté, passe des jours sans manger et doit déposer vêtements et vélos au Mont-de-Pieté. Il est rejeté de tous, saus de Brissenden un ami lettré et alcoolique avec qui il passe ses soirées à refaire le monde. Martin Eden s'intéresse aussi à la politique. Anti-système, il n'en reste pas moins anti-socialiste. Martin est nietzchéen.