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littérature !

Après avoir effectué quelques travaux de saison, lire devient à nouveau une envie pressante...ce n'est pas la première fois qu'en début de printemps, je traverse comme ça une sorte de passage à vide, peut-être un besoin d'asssimiler pour mieux repartir. Prendre du recul. Par exemple, ces derniers jours, je me disais que l'art français de la guerre d'Alexis Jenni m'avait plus marqué que je ne le pensais.

La liseuse a quand même bien bouleversé ma vie de lecteur. C'est quand même fou comme truc. J'ai envie d'un livre, hop, il est à moi 30 secondes plus tard. J'ai déjà téléchargé tout Proust, tout Balzac, tout Hugo, tout Tchekov...2€ chacun...Le petit soucis avec les livres numériques est qu'il n'y pas de prix "poche". Un livre qui sort vaut environ 14€ en numérique (contre 20 pour la version papier) mais reste définitvement à 14, alors qu'en version papier, ça descend à 6. Au niveau confort de lecture, c'est le top, c'est simple, c'est identique à un livre papier. Ça n'a rien à voir avec un écran digital classique..l'écran kindle est sobre et ne fatigue pas les yeux et quand la lumière est éteinte, on ne voit rien. Les quelques personnes à qui j'en ai parlé sont restés indifférentes, ont semblé considérer ça comme un gadget sans importance. Cela devrait pourtant boter les écolos : plus de papier, plus de transport, le livre arrive à la maison, immatériel, comme tombé du ciel.

Là, je suis en train de lire un coin de table de Claude Chevreuil, un roman sur la genèse du tableau de Fantin-Latour. J'ai toujours un peu de mal quand la littérature prend des libertés avec l'histoire mais cette réserve faite, c'est un livre agréable dont j'aurais l'occasion de parler dans le CR229.

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Commentaires

  • A la bonne heure ! Il est vrai que l'idée du livre numérique m'effraie, mais c'est la dématérialisation de l'objet culturel en général qui me mine. L'idée que l'on a tout à portée de clic me renvoie à l'image d'un vaste océan dans lequel il faut nager seul, c'est périlleux...
    Et Gainsbourg ne disait-il pas que "quand on a tout, on n'a rien" ? Je suis désormais tous les jours confrontée à une sorte de démission des élèves qui ont perdu le goût de la recherche, de la personnalisation d'un propos et je me retrouve à corriger du wikipédia et autres sites de commentaires en tous genres (obligeant au passage les élèves à chaparder la carte bancaire des parents). Vraiment, sans faire dans le catastrophisme, mon métier est menacé, je pense. J'ai dû arrêter de donner des commentaires à faire à la maison. En classe aussi, on nous invite à la plus grande vigilance car ça triche grave, ils sont tous appareillés, sans compter le manque d'attention dû à ces messages qu'ils s'envoient constamment. Ils ne sont plus dans le ici maintenant. Je peux paraître réactionnaire mais ces nouvelles technologies utilisées sans éducation c'est un fléau !
    Même les S ne sont plus bons. J'ai l'impression souvent de corriger de mauvais BEP. 2 ou 3 sortent du lot, guère plus. Je ne me sens pas sur la même longueur d'onde qu'eux, c'est comme si on ne partageait pas les mêmes valeurs. Ca doit s'appeler vieillir. Bon j'en ai fini avec mon coup de gueule. N'empêche je passe de bons moments de complicité avec les élèves, quand on parle d'autres choses que du cours ! Quant à toi, je ne me fais pas de bile, je sais que tu fais un usage intelligent de ta liseuse. Je déplore juste de ne plus voir les livres que tu lis dans tes rayonnages et de ne plus être tentée de lire un livre que tu as lu qui me tombe dessus...

  • Certes, un outil comme wikipedia n'est pas anodin (même Houellebecq y a piqué des phrases entières, l'air de rien pour son dernier roman). Avoir accès à l'information en temps réel, dès qu'on se pose une question, on a la réponse à portée de main. Je me rappelle quand j'étais au collège, que je posais plein de questions à notre père (il m'avait fait un petit cours à table sur la bourse entre autres et je n'avais pas compris grand chose). Aujourd'hui, plus besoin de ces échanges...et même dans les facs, y-a-t-il encore des étudiants qui vont dans les bibliothèques ? Je me souviens de celle de Rennes 1, elle était rébarbative, je n'y allais pas souvent mais il y avait toujours bcp de monde. Qu'en est-il aujourd'hui ?
    Il faudra le recul des années pour savoir le bénéfice ou pas que nous apporte cette transformation. Mais ça me parait évident que nos cerveaux vont fonctionner différemment. La nature s'adapte. Plus que jamais aurons-nous la tête bien pleine plutôt que bien faîte ? Qu'est-ce qui va changer en nous de ne plus vivre dans le doute et le questionnement ?
    La dématérialisation des objets culturels est un autre "problème". Il y a un grand débat là-dessus entre défenseurs du bon vieux livre qui sent bon, qu'on prête et qu'on écorne et défenseurs du livre numérique qui va juste à l'essentiel de la littérature : le texte. Cela s'est passé sans heurts pour la musique (sauf pour quelques ringards...) mais il y a beaucoup plus de résistance dans le livre. Les maisons d'édition y vont à reculons...elles ne veulent pas subir le même sort que les maisons de disque...à suivre.

  • Autre chose : le fait qu'on ait réponse à toutes les questions dont il y une réponse ne nous dégagera-t-il pas plus de temps pour les questions plus existentielles, sur ce qu'on veut faire de sa vie et dont évidemment il n'y a pas de réponse toute faite sur internet ?

  • Et le fait que je n'ai plus à me déplacer pour acheter un livre, plus à prendre ma bagnole, trouver une place pour me garer, faire la queue dans la librairie (si tant est qu'il y ait des queues dans les librairies...), n'est-ce pas autant de temps de gagné sur la société de consommation ?

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