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henri thomas

  • CR231 : un détour par la vie - Henri Thomas

    876351572.jpgJ’aurais tant aimé adorer cet écrivain que je suis déçu de devoir faire part de ma déception suite à la lecture de ce roman qui n’a de beau et d’original que le titre. Un détour par la vie, quand même, quoi ça promettait nan ? Gambetti, lui, évoluait dans extinction de Thomas Bernhard, ça en jette aussi, mais l’intérieur a tenu ses promesses et puis aujourd”hui, des mois après, extinction est toujours présent grâce à ce Gambetti, qui est devenu, en quelque sorte, l’agrégateur imaginaire de tous mes interlocuteurs et antagonistes.
    Il n’en sera pas de même pour Henri Blécher, qui a défaut d’être un héros est le personnage principal de un détour par la vie, ce roman dont il me faut maintenant tenter l’écriture du résumé. Blécher étudiant en droit à Strasbourg est logé chez l’un de ses professeurs, Mr Bourquet en compagnie de Picot un type avec qui il n’a pas beaucoup d’affinité. L’action se déroule à la fin des années 30. Contre toute attente, Blécher quitte la maison et ses études pour se rendre à Paris retrouver la femme qu’il aime. Bien qui soit plutôt transparent, pas mal de gens gravitent autour de lui..le professeur qu’on ne croyait plus revoir réapparaît, pour qui, pour quoi, il est attaché à Blécher. C’est bizarre souvent, les événements n’ont pas de cohérence et l’auteur disserte sur des détails dont on n’a que faire, sur des personnages de second plan, comme la copine d’un ami de Blécher qui doit rapatrier des meubles d’Italie et qui aimerait bien que la mère de Blécher accepte de les entreposer dans la ferme qu’elle possède dans l’Est, je ne sais plus trop où. En fait, ça n’a ni queue, ni tête, genre aussi quand Blécher fait sa fugue, il retrouve Gywnever, son ami dans le train, et il sort du wagon après que deux filles, inconnues de lui et de son ami y soient entrées. Blécher se rend compte, arrivé à Paris qu’il a perdu les clefs de sa chambre (celle que lui loue le professeur) dans le train, heureusement, Gywnever les a retrouvé...mais pourquoi l’auteur revient-il sans cesse sur les deux filles dont on ne sait rien et avec lesquels ni Blécher ni son ami n’ont parlé ? Tout est un peu comme ça, C’est incohérent, informe et à peine bien écrit. Une autre petite étrangeté : le petit texte de la 4ème de couverture n’est pas un extrait du livre alors qu’il en avait l’air.
    Et sinon alors, quel est ce détour par la vie ? C’est peut-être le fait que Henri Blécher décide comme ça subitement d’interrompre ses études afin de vivre pleinement à Paris, afin d’aimer et de se laisser vivre. Henri Thomas en parle dans apostrophe mais il faut payer pour écouter. Peut-être vais-je le faire.
    Bon, Gambetti m’a dit qu’il fallait persévérer avec Henri Thomas, qu’il n’y a que comme ça que l’on peut pénétrer son univers. Persévérons alors.

    lecture : 05.2012
    Gallimard, nrf, 178 pages
    année de parution : 1988
    note : 1.5/5

  • un détour par la vie (histoire d'un achat)

    un détour par la vie.JPG

    Ce titre m’a tout de suite interpellé. Prisca aussi d’ailleurs. Elle était là près de moi et j’étais en train de surfer sur ce qu’on appelle communément l’internet. Concrètement, je fouinais dans la bibliographie d’Henri Thomas, mon nouveau chouchou ( et tu vas voir que dans quelques mois, je vais en dégainer un autre et je sais même déjà qui c’est : Henri Calet, encore un Henri, tiens).
    Un détour par la vie : je m’imagine la chose : un poète , un vrai, un solitaire, reclus, il vit en marge, loin de tous, loin du monde. Et puis l’amour frappe à sa porte mais pour le conquérir, il doit sauter dans le grand bain de la vie, juste provisoirement peut-être, il doit faire un détour par la vie. Mais je n’ai pas réussi à trouver de résumé. Il n’y a pas sur la toile l’ombre du début d’un commentaire ou du critique de ce livre. Juste à deux ou trois endroits, les trois lignes de la 4ème de couv : “J’étais poursuivi par ce qui bouge, s’envole, tourne et change tout en restant fidèle malgré soi à la vie qui passe. J’ai fait pour te trouver un détour par la vie.”
    (entre parenthèses, bizarre cet usage du soi. J’aurais écrit moi, non ? pour une fois, quand je pose des questions sur ce blog, j'aimerais bien que quelqu'on réponde, je suis énervé ce soir, je crois que chacun comprend pourquoi)
    Sans plus de détails et rien que pour le titre, donc, j’ai procédé à l’achat dudit livre publié dans la fameuse collection blanche de Gallimard. Quelques jours plus tard, un type vêtu d’une tenue bleu foncé est sorti d’une automobile de couleur jaune et a glissé l’objet dans une boite métallique verte posée sur un trépied à l’entrée de la propriété. C’est du concret ce que je raconte là, c’est la vie de tous les jours et le type en question exerce la profession de facteur au sein du groupe la poste qui est une société anonyme depuis 2010. Sur ce, j’ai fait un détour par la boite aux lettres (c’est ainsi qu’on appelle la boite métallique servant à entreposer le courrier) afin de prendre possession dudit livre qui était emballé dans une sorte d’enveloppe avec du papier bulle à l’intérieur.
    Depuis, un détour par la vie est des nôtres. En attendant d'être consommé, Il est posé sur un meuble ikea expedit. Il attend son tour. Il attend que je redescende de la montagne magique. Espérons que le détour par la vie ne soit pas la morne plaine.
    Petite anecdote concernant HT (que je tiens de Luc Autret, un type qui bosse dans un obscur service de référencement des livres), il parait que François Mitrand aimait beaucoup Henri Thomas et qu’il l’avait même convié à l’Elysée. Le poète est arrivé mal fagoté (je rappelle qu’Henri Thomas ne savait pas s’habiller) et je ne sais pas ce qui s’est passé après.

    llt


  • Henri Thomas, un certain poète #2

    Avril

    Je songe, je perds
    mon peu de raison,
    je vois le désert
    au fond des maisons,

    Le printemps revient,
    qu’est-ce que j’attends ?
    on ne cueille rien
    aux vignes du temps,

    — rien, mais sous l’azur
    dorment mes images,
    frissons de l’impur,
    noirceur des feuillages,

    — rayons hésitants,
    nuages des jours,
    que me veut le temps ?
    j’ai d’autres séjours.

    (signe de vie, Gallimard)

    J'ai eu du mal à trouver un nom pour ce petit hommage en poèmes à ce grand poète que fut Henri Thomas. Un certain poète m'est venu comme ça entre deux portes et je trouve que ça définit bien sa poésie et son existence. Mais évidemment, l'expression étant trop évidente, elle a déjà été employée par une certaine Florence Chapiro.

    J'ai reçu hier par la poste ses poésies parues chez Gallimard. Elles rassemblent les recueils travaux d'aveugle, signe de vie, le monde absent, nul désordre et sous le lien du temps. Un poème, c'est à prendre ou à laisser. Si le premier vers ne me parle pas, je n'insiste pas. Je recherche sens et musique.

    — rayons hésitants,
    nuages des jours,
    que me veut le temps ?
    j’ai d’autres séjours.


  • Henri Thomas (1912-1993), un certain poète

    henrithomas.jpg

    La dernière strophe est splendide. J'ai lu et commenté un roman de cet écrivain oublié qui a fini ces jours du côté de Carnac.

    poésie, poème, henri thomas, littérature

  • CR126 : le promontoire - Henri Thomas

    le promontoire.jpgLe 09.05.2008, lors de son émission quotidienne sur France Culture, Alain Veinstein avait demandé à son invité, Luc Autret la raison pour laquelle, malgré tout son talent, malgré son oeuvre importante, Henri Thomas restait relativement peu connu du grand public. Et à ce moment de l'émission, il devait être au delà de minuit, j'étais tranquillement en train de m'endormir. Je n'avais jamais entendu parler d'Henri Thomas (dont Luc Autret venait d'annoter une réédition de son journal relatant les années 1934-1948 de sa vie) et la plupart du temps, je m'endors en écoutant la radio. Et là, donc Veinstein pose cette question et puis, Luc Autret répond un peu gêné "je me l'explique difficilement...lui, il expliquait que c'était à cause de sa façon de s'habiller..." Et puis, il émet un petit rire. Ensuite, il donne une explication un peu plus profonde.*
    Et c'est fou mais ce moment où il dit ça m'a fait sortir de mon demi-sommeil, m'a fait sourire et j'ai écouté l'émission jusqu'au bout.
    C'est mon côté un peu barré. S'arrêter comme ça sur une boutade, un ton et en faire toute une affaire..et là, l'affaire, ce fut de découvrir de qui on parlait. Henri Thomas. Bon d'accord, soit, intéressons-nous à l'individu.
    Quelques jours plus tard, le facteur déposait dans ma boite à lettre un colis contenant le promontoire, un livre de Henri Thomas (qui reçut le prix femina en 1961).
    Alors je me suis mis à lire le bouquin sans savoir de quoi il parlait, n'en n'ayant trouvé de résumés nulle part, pas même une critique rien. Le roman étant très court, la lecture fut rapide. Il s'agit de l'histoire d'un écrivain, un petit écrivain pauvre et un peu traducteur aussi qui séjourne dans un petit village corse avec sa femme et son fils. Et là, gravite autour de lui des figures énigmatiques comme celui qu'il appelle "le pharmacien d 'Anvers" et aussi l'écrivain célèbre Gilbert Delorme . Et il y a aussi les habitants du village, la patronne du café, le curé. Petit à petit, alors que sa famille est retournée sur le continent, le récit sombre dans une sorte de monde parallèle, un peu fantastique. Le décès et l'enterrement de la patronne du café précipitent un peu plus le narrateur dans ce monde étrange, auquel il  se sent lié et il ne se sent plus capable de quitter le village et ce promontoire qui lui fait face.
    Voilà un peu près l'idée générale et je dois dire que ça fait une semaine que j'ai fermé le roman et je ne me souviens plus de beaucoup d'autre chose. Tout ça n'est pas sans rappeler Kafka (le château) voire même Patrick Modiano (pour toutes les vaines obsessions, non des lieux ici mais des gens). Ça n'est pas inintéressant, ça amène une réflexion (mais je ne sais pas trop laquelle -)) et puis il y a un univers un peu fantômatique dans lequel je me suis senti piégé.
    Aujourd'hui, le roman est retombé dans l'oubli, rangé dans les tréfonds de ma bibliothèque et il y a fort à parier que le prochain blogger qui en parlera n'est pas encore né.

    roman, paru en 1961
    Gallimard, 192 pages
    lecture du 29/10 au 30/10/09
    note : 3.5/5
    à venir : la peine du menuisier, Marie Le Gall

    * extrait en question :


    podcast