Aujourd’hui, je trouve la radio europe 1 vraiment trop racoleuse (je lui préfère france inter ou france culture). Mais lorsqu’il m’arrive parfois de l’écouter (notamment à midi), je repense à mes nuits d’enfance, dans les années 80 où je l'écoutais beaucoup. Comme j’étais un enfant assez angoissé, je me réveillais très tôt le matin, vers les 5:30, je crois et j’écoutais europe 1 au casque jusque l’heure terrible du lever, c’est à dire vers les 7:50. Ce qui faisait quand même presque deux heures trente de radio. Ces deux heures d'écoute étaient émaillées de courtes périodes de somnolence. Si je me souviens bien, il y avait un changement d’animateur à 7:00. Je me rappelle assez bien de leurs voix, notamment celle de Yann Kulig qui était mon préféré (mais que devient-il ?) et de Yves Bigot. Avant 7:00, c’était bien..parce qu’il me restait encore beaucoup de temps à écouter la radio et puis parce que avant 7:00, les infos et les chroniques étaient entrecoupées de musique. Yann Kulig passait souvent captain of her heart de double. Cette chanson m’insupportait, elle était triste comme un matin d'automne et de pluie. Aujourd’hui, je l’adore, je l’écoute souvent et à chaque fois elle me rappelle ces matinales d’europe 1.
Si ça continue, on va croire que je ne garde de ma jeunesse que le temps passé sous la couette..mais ce n’est pas tout à fait faux. Dans mon lit, je me sentais bien, coupé du monde extérieur, de ses agressions et de ses sollicitations.
Le soir aussi j’écoutais un peu europe 1. Mais en général, vaincu par la fatigue, je n’allais pas plus loin que le dernier rendez-vous info de 22:30 qui s’appelait Europe Panorama et qui était souvent présenté par Guillaume Durand. Vers la fin de Europe Panorama, il y avait Top à Wallstreet. Un envoyé permanent à New York (qui officie toujours je crois) donnait des nouvelles de la bourse américaine. Je n’y comprenais rien. Arrivait 23:00 et là, souvent je coupais le son. Cependant il m’arrivait occasionnellement de prolonger l’écoute et à chaque fois je trouvais très excitant d’écouter la radio si tard. J'avais l'impression d'entrer en zone interdite. A 23:00, il y avait le club Kriter Brut de Brut de Christian Barbier. . Pour moi, c’était vraiment l’émission du bout de la nuit, le truc impossible. La voix de Christian Barbier était grave et profonde. Il invitait des acteurs, des écrivains et ça ressemblait un peu à sous les étoiles exactement dont je parlais l’autre jour. Mais pourquoi est-ce que ça s'appelait le club Kriter Brut de Brut ? Rien que le générique déjà...Ça faisait tatatatatta ta tatatatatat tata....Tiens, chouette je l’ai retrouvé :
N'empêche qu'en ces temps-là, Europe 1, c'était autre chose.

Comme dans le cadavre dans la voiture rouge, le roman commence par la mutation d’un type ayant des problèmes avec l’alcool dans le nord de l’Islande. Einar, le type en question est journaliste au quotidien le journal du soir et doit donc couvrir l’actualité de la région d’Akureyri, un bled de 15.000 habitants. Il est flanqué de Joa une lesbienne avec qui il passe de bons moments et d’Asbjorn un mec avec qui il ne s’entend pas trop. Au début il s’ennuie et le lecteur aussi. Et puis un meurtre se produit et Einar mène sa propre enquête. 
Je me souviendrai tout ma vie de la première fois que j’ai vu Patrick Modiano à la télévision. Il était l’invité de l’émission apostrophe (ou était ce déjà bouillon de culture) et présentait son nouveau livre intitulé un cirque passe. Nous étions en 1992 et je ne le connaissais que de nom. On avait à la maison un vieux bouquin de lui que je n’aurais jamais eu l’idée de lire. J’étais étudiant à Rennes depuis quelques mois, quelques semaines peut-être. Je ne rentrais dans la demeure familiale que le vendredi soir et ma soeur qui était encore au lycée avait plein de questions à me poser sur la vie à Rennes. Je ne sais pas si je lui disais la vérité car je ne foutais rien en fac et je ne suis pas sûr de le lui avoir dit. Exemple de mon jemenfoutisme : j’ai dû mettre plus d’un mois avant de trouver du premier coup la route me permettant de me rendre à la fac depuis mon logement universitaire.