Ce matin, vers les 10:00, alors que le soleil tentait en vain de percer les nuages (mais laisse tomber, grand orgueilleux, tu n'y arriveras pas), à cinquante mètres, devant la maison, dans la champ de céréale dont on ne s'est pas encore mis d'accord sur la variété exacte (je pencherais pour du seigle), nous reçûmes la visite d'un chevreuil. C'est assez rare qu'ils s'approchent aussi près.
Colin sabre et tam-tam - Page 30
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le visiteur du matin
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avec un brin de nostalgie
Les derniers albums d'Aznavour m'avait déçu, je pensais qu'il avait définitivement perdu l'inspiration, ce qui est normal quand on a écrit des centaines de chansons, qu'on perd des forces, qu'on perd sa voix, l'ouïe. la vieillesse quoi...Mais il ne faut pas enterrer les poètes trop vite. A 91 ans, Charles sort un nouvel album intitulé encores (j'aime beaucoup ce s accolé à cet adverbe invariable comme pour dire qu'il y'a eu tant d'encore...) et cet album commence par un titre qui s'intitule avec un brin de nostalgie, un texte émouvant écrit par un vieil homme qui fait le point sur sa vie. La dernière strophe est déchirante de lucidité...
Et ce que j'aime chez Aznavour, c'est quand il chante dans un souffle comme le succès hier encore...On devine en écoutant ce brin de nostalgie qu'il l'a écrit d'un trait de plume, sans préméditation, au bout de la nuit ou au petit matin sur une page blanche sur laquelle la veille il ne parvint pas à placer un mot. Par ailleurs, la mélodie est très belle. C'est le type de chanson qu'on voudrait tous écrire quand l'essentiel de la vie est dernière nous. Je ne vais pas casser l'ambiance en disant que c'est la chanson idéale à passer au crématorium mais bon, je ne vois pas ce qu'un homme peut dire de plus que ce que Charles dit dans cette chanson (si ce ne sont les quelques vieilleries qu'on peut aisément adapter).
Et puis, j'ai appris un mot : le pickup en question n'est pas le véhicule que l'on sait, c'est un appareil pour écouter de la musique. A toi, Charles !
Avec un brin de nostalgie
Je nourris mon ancien pickup
De vinyles que j'avais acquis
Dans mes folles années Be Bop
Je me verse un fond de whisky
Et laisse courir mes pensées
Embuées de mélancolie
Pour voyager dans mon passé
Passé jalonné d'interdits
D'amour secrètes et d'amour fou
Qui viennent perturber mes nuits
De solitude mais surtout
Joue sur mes remords mes regrets
Tandis que mon écran s'emplit
D'images animées désormais
Avec un brin de nostalgie
Avec un brin de nostalgie
Ma mémoire me joue des tours
Était-ce Lorraine ou Sophie
Qui m'a laissé tomber un jour ?
J'avais quoi 16 ans et demi
Jouant crânement les tombeurs
Et je me retrouvais groggy
Avec des larmes plein le cœur
Mais à cet âge, on oublie
On vit de rêves et d'illusions
Les filles vont et se marient
Quand draguent encore les garçons
J'ai connu bien d'autres échecs
Qui pourtant ne m'ont rien appris
Depuis je fume et je bois sec
Avec un brin de nostalgie
Avec un brin de nostalgie
De dispute en séparation
Seul sans amour et peu d'amis
Dans mon champs de désolations
Je passe mes jours et mes nuits
A ruminer mes déceptions
Le cœur à tout jamais meurtri
Sans état d’âme et sans passion
Avec un brin de nostalgie
Sur les ruines de ces amours
Que j'ai gâchées que j'ai détruit
Mon mal de vivre est sans secours
Mes espoirs sont à l'agonie
Mes années restent sans retour
Je n'attends plus rien de la vie
Et vis ma vie au jour le jour
Le cœur brûlé de mes amours
Et de nostalgie
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soleil couchant
Ce soir, comme d'habitude, je n'ai pas vu le soleil se coucher parce c'est compliqué chez nous, deux maisons nous cachant la vue côté ouest et de toute façon, nous sommes sur le flanc d'une colline (bien grand mot 'colline' mais j'aime dire aux gens que notre maison est située à flanc de colline) avec des bois tout autour qui nous empêchent d'assister à ce coucher de soleil qui n'en est pas un car il ne se couche jamais disons qu'il s'agit de la rotation de notre planète par rapport à son étoile. Oh, je sais bien que vous savez tout ça mais des enfants peuvent atterrir ici aussi. Et pourquoi pas mes filles ? Soyons fous. Mais bon, je vous rassure, à leur âge, elles ont bien compris le principe du firmament (oui, oui, j'ai décidé de l'appeler ainsi et ce sera je pense le titre d'un futur roman, certains auteurs se croyant raffinés de donner à leur roman un titre un peu métaphysique).
Mais si l'on ne peut pas assister à l'occultation provisoire du soleil, il arrive parfois que le reflet du soleil 'couchant' se reflète sur les nuages. Ceux-là sont des cumulus, peut-être. (par contre le point noir au milieu c'est un défaut de mon appareil et ça m'éNNNNERVE). En ce 6 mai 2015, il était 21h vers là et cette vue m'a saisi.
Puisque la nature semble vouloir reprendre ces quartiers sur ce blog, voici quelques photos du jardin (qui a au moins 3 mois de retard sur celui des voisins -avec un brin de mauvaise foi-) :
fusains et azalées (c'est le coin de Prisca) :
Voici les fleurs de la vivace benoite orange achetée l'année dernière au clos d'armoise où je fus accueilli par un type charmant qui dispose d'une belle collection de vivaces (et de fougères).
La spirée est au paroxysme de sa floraison. Il faut en profiter. Le soir, quand les nuages deviennent roses, il faudrait s'asseoir à ses pieds en famille et parler de tout et de rien.
Tinoir fait du camouflage.
Les tulipes furent. C'était aux derniers jours d'avril, elles étaient magnifiques puis un jour je n'ai pas compris, elles n'étaient plus là mais faisait tempête ce jour-là.
Tu prépares des gamelles aux chats avec de l'eau pure et propre et puis évidemment, il faut qu'ils se compliquent la vie en allant boire dans un arrosoir même pas plein.
Pommier et arbre à muguets, les deux ennemis, sont en fleurs. Leur attribution est double : nous donner de l'ombre les quelques jours d'été où il fait beau et servir de tuteurs au hamac où les filles aiment se balancer...et moi aussi mais toujours avec un brin de nostalgie.
Céanothe en fleurs
la vue lorsqu'on sort le matin pour démarrer nos autos d'occasion comme aspirés par nos patrons -)
Loïc LT
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CR280 : les gommes - Alain Robbe-Grillet
La première idée qui m'est venue lorsque j'ai terminé la lecture de ce curieux roman est qu'il s'agissait d'un polar à l'envers, à savoir que l'on sait à peu près tout sur tout dès le début (comme dans les Columbo) et puis plus on en avance dans la lecture, plus on commence à avoir des doutes sur la véracité des faits, sur le coupable du crime et sur la réalité du crime lui-même. L'auteur aurait même pu pousser le bouchon plus loin en mettant en cause l'existence de la victime (un dénommé Daniel Dupont, un solitaire et chercheur en économie, vivant dans un pavillon cossu d'une ville lugubre du nord de la France). Le détective Wallas dépêché de Paris fait office de personnage principal de cette histoire sans queue ni tête. Il loge dans l'unique chambre d'un bar-hôtel paumé dans lequel des habitués alcoolisés se font des devinettes enfantines et discutent de problèmes arithmétiques. Pendant ce temps, Wallas erre dans la ville mais s'y perd très souvent bien qu'empruntant toujours les mêmes rues. Parfois, il s'arrête dans des papeteries pour acheter des gommes (pour quoi faire, on sait pas mais on peut voir dans ces gommes le symbole de ce roman où l'intrigue s'efface petit à petit comme s'effacent sous le frottement de la gomme les traits laissés par un crayon papier). Wallas doit rendre des comptes à Paris où l'on est persuadé que le meurtre du Dupont est le fait d'un groupe terroriste et doit composer aussi avec le commissaire du coin, le commissaire Laurent qui penche pour l'hypothèse du suicide. Pour compliquer les choses, Wallas se retrouve quasiment présumé coupable après que différents témoins lui trouvent une forte ressemblance avec un type louche qui traînait autour du pavillon la veille dudit crime (parce qu'en fait, Dupont n'est pas vraiment mort).
Bien qu'estampillé nouveau roman, ce qui signifie souvent lecture ardue, les gommes se lit aisément . Je suis rentré avec délectation dans l'univers étouffant et singulier mis en place par l'auteur dont certains aspects (l'allure de Wallas, l'absurdité de certaines scènes) m'ont fait pensé aux films de Jacques Tati. Cet ancien roman est à mettre entre toutes les mains d'autant plus que certains dialogues dans le bar sont à mourir de rire (en retranscrire un ou deux dans un prochaine note peut-être).
éditions de minuit, 1953, 364 pages, lecture sur kindle en avril 2015. note : 4.5/5
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Passe l'aspirateur
Inspiré de il roule (les fleurs du bal) de Alain Souchon et Laurent Voulzy. On garde la même musique mais on dit tout le contraire (avec moins de talent mais plus de réalisme -)
Passe l'aspirateur
Morne est son cœur
Et pour le pognon,
Vers 8 heures
Il quitte la maison
Il démarre
Sa Peugeot d'occasion
Comme aspiré par
Son patron
Ce n'est pas du labour
C'est une autre vie,
Une boite où il court
Sans donner son avis.
Et le soir dans son lit
Dormir dans ses bras
Cette envie
Tout le monde l'a
Camors-GrandChamp
GrandChamp-Camors
Tout autour que des champs
Avec du blé dedans.
Il reste, il reste
Pourquoi partir ailleurs
Et le weekend, entre deux siestes
Passe l'aspirateur.
Et le weekend, entre deux siestes
Passe l'aspirateur.
Passe l'aspirateur
Loïc LT
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recensement des cabines # 11 Quistinic (2/2)
Il faut battre le fer quand il est chaud alors reprenons les chemins de Quistinic, chargé de ma folie qui a poussé ses racines de joie à mon côté, dès l'âge de raison. Cette plaque posée prêt de l'entrée de la médiathèque ne m'a pas laissé de marbre (jeu de mots)
Wikipedia m'informe que le type est le fils d'instituteurs de Quistinic et qu'il n'a guère quitter le département. Il vécut à Vannes et gagna son pain de seigle au Service Maritime des Ponts-et-Chaussées. Il aurait commis 4 recueils de poésie qu'on peut trouver sur Priceminister mais à des prix inabordables en temps de crise (c'est à dire depuis 1973 et le choc pétrolier). Son poème le plus connu (tiré du recueil la part du vent) s'intitule les douze lutins mais c'est un poème pour noël un peu naïf. Je lui préfère celui-ci du même recueil.
JE SUIS DE CE PAYS…Je suis de ce pays mais ne m’y cherchez pas,Car je le fuis souvent pour mieux me retrouver.J’ai mes landes, à moi, où il fait bon rêverEt mes chemins secrets dociles à mes pas.Je suis de ce pays et je suis de ce tempsMais comme les oiseaux et comme la lumière,Comme le vent sans havre et comme l’océanQui sans cesse défait et refait ses frontières.Et ne me dites pas que ma voix est lointaineEt qu’entre nous les ponts n’effacent pas les gouffres,Car je suis avec vous dans chaque enfant qui souffre,Dans chaque désespoir, chaque détresse humaine.In "La part du vent" , 1957Le seul portrait que j'ai trouvé de lui est ce croquis réalisé par François Peron.Paul-Alexis a donc dû traîner ses guêtres dans les rues de Quistinic. Enfant, sans doute vivait-il dans l'enceinte de l'école publique. Sans doute a-t-il rencontré ses contemporains (Guillevic, Henri Thomas)....Peut-être s'est-il accoudé à cette fenêtre pour rêvasser...ou à celle-là :
Voilà pour Paul-Alexis. J'imagine qu'à Quistinic, peu connaissent son existence mais je ne pouvais pas ne pas l'évoquer ici. On est loin des cabines évidemment quoi que des cabines vieillissantes à la poésie, il n'y a qu'un fil (jeu de mots encore).
J'aime beaucoup cette vue, je lui trouve une certaine harmonie.
Cette fougère qui pousse sur toute la longueur d'un talus est sans doute une Asplenium mais je n'y mettrai pas mon tricot Saint-James préféré au feu.
Voici l'ancien café de la mairie. L'étage semble habité, les ouvertures ont été refaites. Par contre, le rez-de-chaussée a l'air en piteux état. Si ça se trouve, il y a encore le comptoir, la tireuse à bière, les tables et les chaises Il manque des carreaux aux fenêtres. Les anciens sans doute se souviennent de ce café fermé depuis le dernier succès de Michel Polnareff.
Cette petite vitrine a fière allure mais une information trouvée ici m'informe que la multinationale a cessé son activité le 01/01/2013. Il s'agissait apparemment juste d'un dépôt de pain, d'épicerie et de cartes téléphoniques...en concurrence sans doute avec la boutique sur la photo suivante. Il y a dû y avoir du règlement de compte, genre l'un qui traite l'autre de chameau. Une main courante a-t-elle été posée ? Toujours est-il que bien que fermé depuis 2 ans, la vitrine est bien entretenue.
Je suis obligé de poster cette photo de la carrosserie située à la sortie du bourg. On notera le numéro de téléphone à 6 chiffres :
Mais il faut quitter Quistinic car il est 12:15 et aucune fille ne sortait de la mairie.
Je laisse le mot de la fin à Paul-Alexis Robic
Loïc LT, rédigé le 26.04.2015 -
recensement des cabines # 11 Quistinic (1/2)
En ce matin pluvieux, je me décide à me rendre à Quistinic , une commune qui se situe au nord de Languidic de l'autre côté du fleuve le Blavet. J'ai une histoire avec ce bourg qui fait que ce n'est pas un reportage-cabine comme les autres. Quand j'étais petit, je fréquentais l'école Saint-Donatien en Languidic, une école posée au milieu d'un champ (fermée aujourd'hui va sans dire) et de cette école, on distinguait Quistinic au loin par delà les collines et la vallée du Blavet. En hiver comme les lampadaires de Quistinic étaient allumés avant que l'on quitte l'école, cela donnait l'impression que c'était une grande ville, d'ailleurs aucun de mes camarades n'y étaient jamais allés et vraiment ça ressemblait à un endroit grandiose, plein de vie et de commerces, un endroit inaccessible où nous rêvions de nous rendre.
Ensuite évidemment, le mythe s'est dégonflé. J'ai vite compris que les lumières de la ville étaient trompeuses et que Quistinic n'était qu'un petit bourg rural comme tant d'autres. J'y suis allé deux ou trois fois en quarante ans, Quistinic se situant au nord du Blavet est la porte de Bretagne intérieure, désertée et sinistrée.
Camors-Quistinic : 14.9 km, 18 mn
(point rouge : recensement déjà effectué)
Dès qu'on franchit le Blavet (au lieu-dit Pont-Augan), on rentre sur le territoire de Quistinic (mais on est encore loin du bourg) et là, stupeur et tremblement, une cabine se dresse au bord de la route non loin du pont. Arrêt de l'auto au bord du fleuve et donc première partie du reportage à Pont-Augan. C'est une halte inattendue mais ma foi, forte agréable car c'est un endroit que j'affectionne et où je vais parfois pratiquer de l'escalade aquatique.
Le combiné ne fonctionne pas ce qui ne va pas m'empêcher de vous donner le numéro attribué : 02 37 39 74 68. Pour le reste, je n'ai rien à en dire : format standard et nulle publicité (CAP3000 n'a pas dû passer dans le coin). Visitons donc un peu Pont-Augan, lieu-dit où l'affluent l'Evel (qui passe près de chez moi) se jette dans le Blavet, le fameux Blavet, fleuve de 150 kms qui finit sa vie en se laissant surprendre par l'océan Atlantique à Lorient.
Je ne suis pas certain mais j'ai entendu dire que ce bâtiment en ruine au bord du Blavet est ce qui reste d'une ancienne gare...Il faudrait que je pousse les investigations.
Un restaurant qui a fière allure se situe au carrefour tout près de l'endroit où l'Evel se fait happer par le Blavet. Il doit faire bon y souper les soirs de pluie au son du fleuve dont les eaux s'écoulent indolentes à travers la campagne bretonne.
Mais quittons Pont-Augan, parce qu'à ce rythme-là, j'y serai encore pour la coupe du monde au Qatar. 8 kms nous séparent de Quistinic, ville des lumières.
Arrivé à Quistinic. Pas de comite d'accueil, pourtant après tous ces recensements, je devrais commencer à être connu et attendu ! Il est vrai que je n'avais prévenu personne. La cabine est vite trouvée. A quelques mètres de la mairie, affublée d'une pub pour le CAP3000 avec la fameuse Luyana en guest-star. Elle est simple, l'appareil fonctionne et le numéro qui lui est attribué est le 0297397568. Pour changer de la routine, j'appelle un ami avec mon téléphone cellulaire et lui demande d'appeler la cabine, ce qu'il fait. Je réponds. Tout est parfait. Depuis combien de temps cette cabine n'avait-t-elle pas reçu d'appel ? Si un employé des ptt est affecté à la surveillance de la bonne communication des appels vers les cabines, il n'a pas dû en croire ses portugaises.
A noter : c'est la première fois que je trouve des annuaires dans une cabine. 2 exemplaires posés sur une tablette, édition 1985, dans un état très correct et je regrette après coup de n'y avoir pas cherché le numéro de Beauchamp (qui me doit moins d'argent en plus qu'il ne le pense pas ).
Ce sera tout pour la cabine. Passons maintenant au village qui est sans doute, depuis que j'ai commencé ce recensement à la con, le plus beau bourg que j'ai visité. C'est un village authentique avec des demeures en pierre et il ne faudrait pas cacher grand chose pour y tourner un film d"époque. Voyez par exemple cette bâtisse qu'on croirait inhabitée :
Et bien l'air de rien, derrière sa porte et ses fenêtres datant du dernier succès de Patricia Kaas, un cabinet infirmier s'occupe des contribuables quistinicois souffrants.
Je serais tombé sur une calèche montant et descendant cette rue que je n'aurais même pas été surpris. Mais où sont les gens ?
Pourtant, il y en a puisque sur le pignon de la pharmacie, un distributeur de préservatifs laisse à penser que l'on baise en ces lieux.
A moins que l'on refasse le monde (mais l'un n'empêche pas l'autre) dans ce bar sans nom sponsorisé par Kronenbourg. Au passage, je signale que sur la devanture, Ouest-France rappelle que le Fc Lorient avait foutu une raclée à Marseille la veille.
Cette crêperie tenue par Lucette et Alain bien que disposant de beaux rideaux est peu engageante mais on ne doit pas juger le chien par sa pelure. S'il y a un endroit sur Terre où l'on sait faire de la crêpe authentique, c'est peut-être bien ici. Une crêpière qui s'appelle Lucette ne peut pas faire de la mauvaise crêpe. D'ailleurs, l'endroit est très bien noté sur Tripadvisor.
Quand on descend un peu vers la sortie du bourg, le charme opère moins, on arrive dans la modernité. La station service nous signale que le bourg n'est pas traversé que par des attelages de chevaux et des ânes montés. La pompe n'est pas en très bon état mais qu'importe, on se fout du contenant d'autant que dans ce type de petits garages, la gasoil est souvent de qualité même si les prix ne sont pas souvent mis à jour (mais on accepte les euros et peut-être encore les francs).
Voilà de quoi remplir les réservoirs de ces deux bolides stationnés quelques mètres plus haut :
Par contre, celle-là n'aura plus besoin de carburant..et puis je me demande ce que peut attendre son propriétaire de ce garage qui ne m'a pas l'air d'avoir réparé un véhicule depuis la dissolution des Beatles.
Cela faisait longtemps que je cherchais des bonbonnes de gaz comme les quatre à droite sur la photo. Du coup, j'ai négocié l'achat de deux douzaines qui devraient m'être livrées sous huitaine. Je ne serais pas venu à Quistinic pour rien.
Mais je me rends compte que la note traîne en longueur et que je suis loin d'avoir tout dit sur Quistinic. Alors, promis, il y a aura un bis. La ville des lumières le vaut bien !
reportage réalisé le 24 04 2015. moyens techniques : Talbot 206. APN Cybershot 20X optical zoom. météo : nuageux avec quelques averses. photos et textes libres de droit. ndlr : toutes les informations ne sont volontairement pas exactes -)
Loïc LT
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quincaillerie # le monsieur et le quincaillier
Vous connaissez mon affection pour la profession de quincaillier (et il y a un i après les 2 ll, lassé de constater que très souvent même les quincailliers l'oublient). Et bien, j'ai trouvé tout à fait par hasard un poème sur le sujet de l'excellent Alphonse Allais et je ne peux m'empêcher de le transposer sur l'espèce de blog, même si je sais que les gens n'aiment pas la poésie (mais bon, c'est plus une blague qu'un poème) mais qu'importe je ne cherche pas l'audience.
le monsieur et le quincaillier
le monsieur : - Bonjour, monsieur.
le quincaillier : - Bonjour, monsieur.
le monsieur : - Je désire acquérir un de ces appareils qu'on adapte aux portes et qui font qu'elles se ferment d'elles-mêmes.
le quincaillier : - Je vois ce que vous voulez, monsieur. C'est un appareil pour la fermeture automatique des portes.
le monsieur : - Parfaitement. Je désirerais un système pas trop cher.
le quincaillier : - Oui, monsieur, un appareil bon marché pour la fermeture automatique des portes.
le monsieur : - Et pas trop compliqué.
le quincaillier : - C'est-à-dire que vous désirez un appareil simple et peu coûteux pour la fermeture automatique des portes.
le monsieur : - Exactement. Et puis, pas un de ces appareils qui ferment les portes si brusquement...
le quincaillier : - ... Qu'on dirait un coup de canon ! Je vois ce qu'il vous faut : un appareil simple, peu coûteux, pas trop brutal, pour la fermeture automatique des portes.
le monsieur : - Tout juste. Mais pas non plus de ces appareils qui ferment les portes si lentement...
le quincaillier : - ... Qu'on croirait mourir ! L'article que vous désirez, en somme, c'est un appareil simple, peu coûteux, ni trop lent, ni trop brutal, pour la fermeture automatique des portes.
le monsieur : - Vous m'avez compris tout à fait. Ah ! et que mon appareil n'exige pas, comme certains systèmes que je connais, la force d'un taureau pour ouvrir la porte.
le quincaillier : - Bien entendu. Résumons-nous. Ce que vous voulez, c'est un appareil simple, peu coûteux, ni trop lent, ni trop brutal, d'un maniement aisé, pour la fermeture automatique des portes. [...]
le monsieur : - Eh bien ! montrez-moi un modèle.
le quincaillier : - Je regrette, monsieur, mais je ne vends aucun système pour la fermeture automatique des portes. -
inventaire des fougères
Pour une fois, il ne sera pas question d'inventaire de cabines téléphoniques dont les gens n'ont que faire. Non, je me suis amusé à faire un beau tableau récapitulant ma petite collection de fougères, ma troisième passion après les bambous, et les armes à feu.
Quelques photos pour illustrer quand même. J'ai mis à profit cette semaine de vacances pour créer un parterre quasiment dédié aux fougères sur le pignon est de la maison. Un bambou fargesia scabrida donne un peu de hauteur au tout et des hydrangea, un peu de couleur. Le parterre n'est pas fini mais il est bien avancé. Comme on sait, globalement les fougères craignent le soleil et sur ce côté de la maison, elles ne sont exposées à l'astre qui permet la vie sur Terre que jusque midi à peu près. Ensuite, ce n'est que de l'ombre.
Polystichum polyblepharum
A gauche, le fargesia scabrida (planté l'année dernière), au milieu (pas encore planté au moment de la photo), Cyrtomium falcatum et à droite on retrouve polystichum polyblepharum.
La plume d'autruche (matteuccia struthiopteris) après sa mise en terre. C'est un fait que j'essaie au maximum de mettre les fougères en terre, ça évite les corvées d'arrosage et un avec une bonne couche de paillage, on est encore plus tranquille. Pour l'instant, c'est encore un bébé, je l'ai achetée l'année dernière et elle a enduré la vie en pot pendant un an. Longue vie à toi, Plume d'Autruche !
Les onoclea sensibilis sortent tranquillement, fragilement, à l'ombre des bambous. Elles sont en compagnie de la reine des fougères : l'Osmonde Royale. J'espère que pour mai, toute cette partie que les bambous n'auront pas encore envahi sera un tapis de fougères...
L'Osmonde Royale est sortie de terre également. J'en ai 3 exemplaires que j'avais eu la bêtise de planter en plein cagnard l'an passé, supposant qu'elles supporteraient le pâle soleil armoricain. Mais elles ont souffert le martyr. Je présente mes plus plates excuses à ces plantes qui affectionnent avant tout les berges des sous-bois.
Tant que ce jeune fou ne les écrase pas, ça va...
Loïc LT
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recensement des cabines # 10 Colpo
Je me suis rendu une fois dans ma vie à Colpo il y a deux ou trois ans. Un ami qui me devait de l'argent (pour le compte de Bauchamp, toujours dans les mauvais coups, celui-là) nous avait invités à déjeuner. Mais je ne prêta pas attention au bourg, d'ailleurs l'ami habitait un hameau éloigné et je ne me souviens pas si nous traversâmes Colpo. En tout cas, pour y aller depuis mon boulot (oui, je profite de ma longue pause-déjeuner pour réaliser ces désormais fameux reportages), il y a un quart d'heure de route. Colpo se situe à l'est de GrandChamp et au sud de Locminé. Le bourg jouxte la voie express (encore une) qui relie Vannes à Pontivy.
GrandChamp-Colpo : via D767, 13.3kms, 18mns (retour par la petite route traversant le bois de Treulan)
Un grand parking accueille le voyageur à l'entrée du bourg et que vois-je à son abord : une cabine. Les affaires commencent bien ! C'est une cabine de format standard, le modèle le plus courant. Pas de quoi s'extasier. (Depuis combien de temps n'y-a-t-il pas eu de fille d'attente devant une cabine et à quand date la dernière installation d'une cabine ?...deux questions qui n'auront jamais de réponses d'autant que je suis le seul à me les poser). Cette cabine fonctionne. Pour la joindre, vous devez composer le 02 97 66 30 53. Plus mes inventaires avancent, plus j'essaie d'être précis. Dans quelques années, quand les cabines feront partie de l'histoire comme aujourd'hui les minitel ou les fers à cheval scellés dans les murs des auberges, d'aucuns viendront ici (je l'espère en tout cas) pour se rappeler à leurs bons souvenirs.
Donc, un parking avec quelques bagnoles dont celle-ci sans doute vandalisée par des noirs, des roumains, des arabes, des bretons, des beatniks ou que sais-je encore (stigmatisation et amalgame...au second degré va sans dire -).
Le fait que cette Clio soit garée non loin d'un garage ne signifie pas qu'elle s'apprête à se faire réparer. Ledit garage franchisé Autoprimo se situe de l'autre côté de la route. Il dispose de pompes à carburants et c'est une chance pour un petit bourg comme celui-là (2200 contribuables) de disposer d'une telle enseigne dirigée par un honnête patron qui vend son gasoil frelaté à 1.80€.
Mais nous ne sommes encore qu'à l'orée du bourg. Continuons notre périple, une autre cabine se cache peut-être quelque part. Très vite, un premier bar soulagera le voyageur assoiffé.
De l'autre côté, un autre troquet de forme pentagone, les délices de l'assaillant plus imposant lui permettra d'en reprendre une.
Entre ces deux bistrots sublimes, une jolie place permet aux véhicules de se garer et aux flâneurs de flâner. On appréciera ou pas cette succession d'arches (mais la saison n'est pas propice à leurs mises en valeur) alternant avec des pots de buis de forme conique.
Au bout de la place, une seconde cabine installée devant la poste offre ses précieux services aux colpéennes et aux colpéens ainsi qu'évidemment aux étrangers égarés dans ce bourg sans hôtel et sans crèmerie. Elle se situe près de la boite à lettres ( un classique) et près d'un bâtiment très second empire qui doit être la mairie. Cette cabine fonctionne également (j'ai essayé de joindre Beauchamp mais en vain ) et son numéro est le 02 97 66 30 35. Avec deux cabines qui fonctionnent , Colpo mérite bien la label 'cabine 2 étoiles' (que je suis en train de mettre en place) et porte bien son nom de 'cité aux 2 cabines.'
Pour le reste, comme souvent dans ce genre de bourgade, c'est la boulangerie qui fait le plus d'effort de présentation. Le rouge détonne un peu certes mais attire le regard. D'ailleurs, j'y ai acheté un sandwich Américain et une bouteille de San Pellegrino.
Un troisième bar restaurant pizzas finira d'épancher le voyageur amoureux de cartes et d'estampes (ah ! que Colpo est grand à la clarté des lampes, aux yeux des souvenirs, qu'est ce qu'il est petit. Un matin, pourtant, il partit le cerveau plein de flammes, le cœur plein de cabines et de désirs d'appels, et il alla suivant le rythme de son pas, berçant son infini plongé dans l'annuaire). A propos d'annuaires, je suis en train de réaliser qu'il n'y a plus de bottins dans les cabines comme c'était le cas jadis.
Il était midi trente (heure de pointe pour les restaus donc) lorsque je suis passé devant l'Elisa et j'ai du mal à croire que des clients se soient sustentés à ces tables installées dehors avec un soin qu'il convient de souligner.
Voici Viveco, une sorte de Coop (je ne sais pas si vous connaissez les Coop, rien à voir je crois avec le terme coopérative mais dans le temps, il s'agissait de supérettes qu'on trouvait dans les bourgs ; il y en avait une à Languidic dans laquelle notre grand-mère nous avait achetés des trousses horribles pour la rentrée) ou d'Unico des temps modernes. Multiservice et tout et même livraison à domicile. On est fier d'avoir des drive dans les grandes villes (et même partout où il y a des supermarchés) , mais là, c'est encore mieux, tu passes ta commande depuis une des deux cabines téléphoniques (si tu veux, hein, t'es pas obligé mais autant utiliser les équipements existants) et tu n'as même pas besoin de te déplacer, on te livre chez toi. Ce que ne fait pas (encore ?) le drive. La classe, tout simplement.
Etat français, le breton te vole ! Adieu Colpo
info GPS : Latitude : 47.816667 Longitude : -2.816667 (reportage réalisé le 17.04.2015. mêmes moyens techniques que d'habitude. Pas de droits d'auteur ni sur les textes, ni sur les photos, faîtes circuler !). Si je m'en tiens à la chronologie, le prochain patelin à l'honneur sera Cléguer.
Loïc LT, le reporter qui prend des libertés.