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Colin sabre et tam-tam - Page 29

  • les monstroplantes # 2

    Je m'inquiétais que le phyllostachys sulfurea n'ait encore sorti aucune pousse mais un site spécialisé m'informe qu'il est tardif et qu'il faut attendre juin. Ouf ! Il faut savoir que lorsque je rentre du boulot, je fais le tour du propriétaire à l'affût des turions qui auraient pu sortir dans la journée. Donc, patience pour sulfurea (qu'on appelle aussi viridis..mais parfois c'est compliqué de savoir le vrai nom des bambous...on fait même des conférences pour en débattre !). C'est sa première année en pleine terre et j'attends beaucoup de ce bambou aux cannes jaunes magnifiques dont j'avais extrait des rhizomes chez un ami (qui lui,  cherche une solution pour s'en débarrasser). 

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    Par contre, aux pieds du monstre, les fougères s'épanouissent. Il y a surtout de l'onoclea sensibilis et de l'osmonde royale. J'ai changé de place à tout ce petit monde au début de printemps et ne regrette pas. A l'ombre des bambous nigra et de la haie de prunus et de photinias, elles voient très peu le soleil (contrairement à l'année dernière quand j'avais eu la bêtise de penser qu'elles supporteraient le pâle soleil armoricain). Et je les arrose copieusement. 

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    Pendant ce temps, sur le même îlot, le navire amiral  (phyllostachys vivax huangwenzhu)  n'a pas perdu de temps (environ 10 turions dont 3 ou 4 d'un fort diamètre) :

    jardin,printemps,printemps 2015,bambou,fargesia jiuzhaigou,fargesia robusta campbell

    Une autre vue que j'aime bien. On y voit  le pittosporum, le fargesia jiuzhaigou 1, 2 cornouillers, l'arbre à perruque (au feuillage rouge) , un sapin quelconque, un hibiscus, l'arche avec le chèvrefeuille qui est en train d'envahir le rosier grimpant...

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    Les jeunes frondes de la fougère Dryopteris erythrorosa sont magnifiques quand elles se développent. Ensuite, cette variété devient une fougère quelconque.

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    Dans l'angle de la maison côté nord, ce sont également des fougères (dryopteris filix-max) qui accueillent les impudents visiteurs qui nous veulent quoi encore.

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    L'incontournable boule de neige :

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    On ne se lasse pas des jeunes cannes du Fargesia robusta Campbell :

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    Il fait encore bien froid, le bar est toujours fermé. 

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    Mais je vais laisser tout ce petit monde en paix.  Je pars risquer ma vie dans la vase de la baie du Mont-Saint-Michel. Mourir oui, pas pour des idées mais au pied d'une merveille !

    boyKen !

    Loïc LT (photos prises le 22.05.2015)

    liste bambous (maj 22.05.2015)

     

    variété    
         
    Fargesia nitida 'Sp. Jiuzhaigou 1' 2011 terre
    Fargesia robusta 'Campbell' 2010 terre
    Fargesia rufa 2012 terre
    Indocalamus tesselatus 2012 pot
    Phyllostachys aurea 2008 terre
    Phyllostachys aurea 'Koi' 2012 pot
    Phyllostachys aureosulcata f. Spectabilis 2011 pot
    Phyllostachys bissetii 2009 terre (ilot)
    Phyllostachys nigra 2009 terre (ilot)
    Phyllostachys nigra f. Henonis 2010 pot
    Phyllostachys sulphurea var. Viridis 2012 terre (ilot)
    Phyllostachys vivax f. Aureocaulis 2010 terre
    Phyllostachys vivax f. Huangwenzhu 2011 terre
    Pleioblastus chino f. Elegantissimus 2011 terre
    Pleioblastus chino f. Tsuboi 2011 pot
    Pseudosasa japonica 2008 terre et pot
    Sasa tsuboiana 2009 terre
    Sasa veitchii 2012 pot
    Semiarundinaria yashadake f. Kimmei 2012 terre
    XHibanobambusa tranquillans f. Shiroshima 2008 terre
    Fargesia papyrifera 2014 pot
    Pleioblastus variegatus 2012 ? pot
  • recensement des cabines # 14 Persquen (suite)

    Je n'en ai pas fini avec ce bourg et si vous n'êtes pas contents, et bien tant pis. Je dois d'abord apporter quelques correctifs notamment concernant cet endroit bien précis partant de l'ancien bar de Paulette jusqu'aux anciennes forges.

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    Ma tante Brigitte m'a donné quelques précieuses informations que je retranscris ici : 

    Paulette tenait le bar épicerie et aussi charcuterie ( son frère Dédé était le charcutier ). La grande maison près de la forge était la maison d'habitation du forgeron et le magasin au RDC était tenu par son épouse Noélie qui est décédée récemment. C'était un bazar où comme son nom l'indique on y trouvait de tout:équipement pour la maison, outillage, vaisselle, fournitures scolaires, petite j'adorais y aller et en plus Noélie était super gentille..

    Persquen a donc pu bénéficier des services d'une quincaillerie, ce qui n'est pas si surprenant quand on y pense, le bourg comptait plus de 1000 habitants au début du XXème siècle et à cette époque, on ne se déplaçait pas aussi facilement qu'aujourd'hui. 

    Aujourd'hui, bien que n'étant peuplé que de 300 habitants, Persquen dispose toujours d'une école publique dans laquelle 20 enfants sont scolarisés (et  j'ai des souvenirs de fêtes de fin d'années qui me semblaient grandioses alors qu'il ne devait y avoir que 2 ou 3 stands. Je me souviens y avoir gagné ou acheté une petite lampe torche que je n'ai cessé d'allumer et d'éteindre une partie de la nuit dans la grande chambre de Kercher où je dormais). Cette école est située derrière la mairie.

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    En 2014, une manifestation de grande ampleur a même défrayé la chronique (photo : Ouest-France) : 

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    Je n'ai jamais eu trop de considération pour la mairie, trop surélevée, mal embranchée, avec un poteau devant l'entrée et cernée par des fils qui partent dans tous les sens. Je crois que mon grand-père fut premier adjoint et qu'il aurait même pu être maire s'il avait voulu. Pour l'anecdote, aujourd'hui, c'est Michel Le Gallo qui est à la manœuvre. 

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    On lui souhaite bon courage surtout que le budget doit être serré. Ce qui n'empêche pas d'avoir des projets (Ouest-France 20.05.2015) :

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    Véhicules divers stationnés le 14 mai 2015 :

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    Quelques patés de maisons, (je puise dans mes stocks)...mais je retournerai à Persquen..un peu comme Georges Perec qui tenta d'épuiser un lieu parisien, j'épuiserai Persquen (dans le bon sens du terme). D'autant que la commune contient au moins 3 manoirs (dont Kerohel) et 3 chapelles. 

     

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    Loïc LT, photos prises le 14 mai 2015 (libres de droit). 

  • CR : l'Incal - Jodorowsky-Moebius

    téléchargement.jpgJe ne suis pas douanier mais je ne suis pas un imbécile. Il est vrai que quand je regarde Prisca mater des films de science-fiction, j'ai souvent du mal à suivre mais c'est surtout parce que ça ne m'intéresse pas  et que donc je ne fais pas l'effort. Mais je ne mets pas toute la science fiction dans le même sac. 2001 l'odyssée de l'espace ou même Terminator 2 (pour sa dose d'humour et son second degré) font partie des films que je peux voir et revoir (mais surtout 2001). L’adaptation du roman 1984 ne m'avait pas laissé indifférent non plus. Par contre, je suis totalement incapable de m'intéresser,  de suivre et de comprendre le seigneur des anneaux ou le Hobbit. Je tolère StarWars que je trouve divertissant bien que manquant d'humour.

    Ceci étant dit, parlons donc de ce roman graphique intitulé l'Incal écrit par le duo Jaruzelski-Moebius (le premier étant un ancien dictateur communiste polonais et le second faisant les dessins), des maîtres de la bande dessinée m'a-t-on dit. L'affaire n'est pas gagnée d'avance car je ne suis ni un fan de science-fiction, ni un fan de roman graphique..mais je suis curieux et ne ferme aucune porte. Le talent est dans toutes les disciplines.

    L'histoire se déroule dans un futur lointain sur une planète inconnue. Le décor est futuriste et un lecteur un peu trop terre à terre disposera de peu de repères. C'est un univers créé de toutes pièces, le seul point commun avec la Terre est que certains individus sont des hommes, comme le héros, John Difool (dont un célèbre animateur radio a choisi le nom comme pseudo), un minable détective privé. Et ça commence mal pour lui puisque des créatures vertes masquées le tabassent afin de lui faire cracher le morceau et comme Difool ne parle pas, il est balancé dans le vide dont le fond est un lac d'acide qui dissout tout.

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    Heureusement, il est sauvé à temps par une espèce de véhicule volant (un peu comme ceux du cinquième élément) piloté par des gens de la police centrale (des robots blancs ressemblant à 6PO de StarWars). Sa vie est sauve mais il doit expliquer devant le  commissaire Maigret les raisons de tout ce bazar : une femme, jolie et bourgeoise lui avait demandé de lui servir de garde de corps un soir jusque minuit, ce qu'il accepta moyennant 50 cublars (la monnaie locale). Pendant cette soirée, la belle se fait sauter par des chiens-loups mais à minuit, n'ayant pas atteint l'orgasme, elle ne se résigne pas à arrêter. Difool en bon professionnel tue le chien-loup en train de la baiser, provoquant la colère de la dame (devenue tout à coup vieille et hideuse) et les chiens-loups qui l'accusent de tous les maux. Tout cela se finit comme je l'ai dit au début, c'est à dire en baston et chute libre vers l'acide. 

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    Je continue le résumé ou pas ? Parce qu'après, je ne sais plus comment il se retrouve en possession de l'Incal, un objet magique dont dépend le sort de la planète et de l'univers. Et puis les Technos-Technos (une secte de scientifiques) organisent une grande opération de clonage (récurrent dans la SF) dont Difool parvient à s'extirper...mais à la fin, un chasseur de primes, Méta-Baron est chargé de retrouver Difool qui détient l'Incal. La suite dans le tome 2 !

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    Ce roman est un condensé de Goldorak, Jayce et les Conquérants de la Lumière, StarWars et du Cinquième Elément (film dans lequel Moebius s'est d'ailleurs impliqué), les dessins sont soignés et déroutant de créativité. Tous les clichés de la SF sont réunis (le héros solitaire dans un monde dystopique - c'est à dire où le bonheur est impossible, un classique de la SF aussi-, un graal (ici l'Incal) que tout le monde s'arrache, des vaisseaux spatiaux sphériques et des créatures de  toutes les formes dont on arrive toujours à venir à bout). C'est divertissant mais on ne rigole pas une seconde.  Mais ça me change un peu de mes lectures habituelles. Je ne crois pas avoir perdu mon temps avec cette lecture, par contre, je ne parviens pas à trouver le lien métaphorique entre cette histoire et le monde dans lequel on vit et notre futur (et si tant est que nous ayons un futur...) et si tant est que ce fut le but des auteurs.

    Sinon, je veux me constituer une collection de bd, je trouve que c'est un élément décoratif de choix dans un salon. Si les convives ne regardent jamais les romans, t'en as toujours un qui fouine dans les bd. 

    éditeurs : les humanoïdes associés, parution :mai 1981, lecture : mai 2015. 48 planches. 

    Loïc LT, 20.05.2015

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  • recensement des cabines # 14 Persquen

    Lorsque je suis arrivé à Persquen, il pleuvait des cordes et en plus j'étais pressé (un soi disant ami de Beauchamp m'avait donné rendez-vous dans un entrepôt désaffecté de Hennebont). Je ne suis resté qu'une demi-heure sur place seulement vêtu d'un tricot et courant tel un damné d'un abri de fortune à un autre. Tout était contre moi comme si le destin voulait m'empêcher de revenir sur une époque qui, je pense a un peu façonné mon être. 

    Carte avant tout, comme il se doit : Camors-Persquen : 29.6kms, 31mns. (rappel : les points rouges correspondent aux bourgs  recensés)

    recensement des cabines,persquen,enfance

    Je me suis garé sur la place de l'église et dieu merci, je ne voyais qu'elle, moche et rutilante accolée à un vieux mur que je crois être celui de l'ancien presbytère. Quel soulagement, j'aurais été si malheureux de ne pouvoir pas faire de reportage-cabine à Persquen. Ce n'était pas gagné, le bourg ne compte plus que 300 habitants mais comme il est mal desservi par les opérateurs mobile, ce publiphone (qui fonctionne et dont le numéro d'appel est le 02 97 51 23 42) conserve plus qu'ailleurs toute son utilité. 

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    L'église Saint-Adrien n'est pas sans charme. Elle m'a servi de refuge pendant le déluge (pour une fois qu'une église me sert à quelque chose) et je l'ai prise ici depuis l'ancienne école des nonnes. 

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    Mon grand-père et mes tantes n'étant pas pratiquants, je n'ai sans doute jamais posé les pieds dans cette église dont voici l'histoire (mais la cérémonie d'enterrement de mon grand-père y a sans doute eu lieu mais je ne me souviens pas y avoir participé) :

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    Ensuite, de l'autre côté de la route (la D130), un bar-alimentation ne peut échapper à la vigilance du voyageur  :

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    Ce bar se situe à l'emplacement d'un ancien bar (le café Guillemot où il me souvient être allé après les obsèques de mon grand-père ? )  a été racheté et rénové par la commune qui a ensuite lancé un appel à candidature  existe depuis 2005 depuis que  le fameux bar de Paulette baissa définitivement ses rideaux. 

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    Ce bistrot qui a longtemps fait également épicerie était une institution dans le bourg et je me souviens que lors de mes vacances à Persquen, nous allions nous approvisionner en denrées de première nécessité (je me rappelle surtout du jambon). Paulette, comme son nom l'indique était une femme adorable et je l'ai revue bien des années plus tard lorsque le hasard m'a fait travailler à Guéméné sur Scorff, un bourg situé à 5 kms au nord et il m'arrivait de m'y arrêter boire un café ou une bière en rentrant à Languidic. L'épicerie n'était plus mais les habitués n'avaient pas bougé comme si le temps s'était suspendu pendant 20 ans (nous étions en 1999). 

    A côté du nouveau bar-alimentation, une demeure délabrée fait froid dans le dos :

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    Je me suis évidemment renseigné sur l'endroit dans lequel je ne mettrais pas les pieds une nuit de pleine lune.Il aurait servi de lieu de stockage d'engrais en dernière fonction et puis avant encore, certains disent que des bals y eurent lieu. On allait donc guincher dans cette bâtisse sur viens poupoule et vlan passe moi l'éponge  mais je suis persuadé même qu'avant de servir de dancing branché , c'était une maison d'habitation. Mais qui saurait me me le dire ? Apparemment, selon certaines sources concordantes, la FNAC serait partante pour y ouvrir un magasin, plus sérieusement, la mairie planche sur le sujet (destruction à priori). 

    Remarquez qu'avec tout l'arsenal devant, il y a moyen de faire exploser cette ruine en moins de temps qu'il faut pour le dire :

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    Voici le bâtiment de la fameuse école de bonnes soeurs (où ma mère et Evelyne ont étudié - voir texte précédent) et puis l'intérieur du préau. Ma mère a dormi derrière l'une de ces fenêtres, plutôt à l'étage sans doute, à droite, à gauche ou les deux autres, qui saura, qui saura, qui saura, qui saura me dire dans quelle pièce ?

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    Une vue de Persquen depuis la mairie. On distingue l'ancien bar de Paulette, un ancien commerce à côté (une quincaillerie tenue par Noëllie Kervégant décédée en février 2015) et une ancienne forge (le mari de la quincaillière ) à l'intérieur de laquelle tout doit être resté tel quel. 

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    Il paraît que ça porte bonheur de mettre des branches de feuilles mortes (charme ?) à l'entrée des demeures m'a dit une ancienne vendeuse de chaussures avec qui j'ai discuté à Bubry avant de venir à Persquen.

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    Voici la maison où vécut mes arrière-grands-parents et ensuite mon grand-père et qui est toujours propriété de la famille. C'est une maison sans cachet particulier mais les souvenirs, les souvenirs, les souvenirs...Les souvenirs sont plus fidèles que les amis et les amants : ils reviennent nous voir lorsque notre âme grelotte toute seule.(Ferenc Mora)

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    En face, de l'autre côté de la route, cette maison néo-bretonne n'a pas changé en 20 ans et elle m'a toujours intrigué, ou du moins ses habitants. J'ai toujours pensé qu'on me cachait des choses à leurs sujets mais en fait, m'a-t-on dit dernièrement, 'fantasmes'.

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    Après, on quitte Persquen (direction Talvern entre autres, mais il y aura un # 2....J'ai l'impression de n'avoir fait qu'effleurer les choses (et je ne suis pas sûr que la personne en question connaisse Beauchamp mais au cas où, je lui dirais quand même qu'il me doit moins d'argent qu'il ne le pense pas). 

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    reportage réalisé le 14 mai 2015. suite à venir. 

    Loïc LT

  • avec un brin de nostalgie # 1

    Tôt le matin lorsque personne n'est levé, le silence règne dans la maison, j'ouvre les volets et la nature avec tous les tons de vert s'offre à moi. Les oiseaux chantent, je vois de temps en temps un chat passer, voire même un chevreuil. Rien ne bouge encore au front des palais. Je ris au wasserfall blond qui s'échevelle à travers les sapins : à la cime argentée je reconnais la déesseJe prépare un café, parcours le Ouest-France et ensuite, soit je lis, soit je surfe soit j'écris et en ce matin du 16 mai 2015, je suis décidé à écrire.

     

    Le 14 mai 2015, je me suis rendu au village de Persquen pour le fameux recensement que vous savez (qui viendra après).  Ce n'était pas un reportage photos comme un autre puisqu'il y a deux bourgs qui comptent dans mon enfance, Languidic, celui où j'ai grandi et Persquen, celui où vivait mon grand-père maternel, Émile LB.

    Mon grand-père est né en 1923 à St-Caradec-Tregomel dans une ferme de peu sans doute, toujours est-il que le père de mon grand-père, François en plus d'exploiter une petite ferme était le jardinier et garde-chasse du manoir de Kerohel en Persquen (connu pour avoir abrité Marion du Faouët aux alentours de 1740) . Sa femme, Marie, qui habitait avec lui dans une dépendance du manoir (je présume) était verratière, c'est à dire que les éleveurs venaient à Kerohel avec leurs truies.

    Mon grand-père n'a pas vécu toute sa vie à Persquen (bourg je précise situé dans le nord du Morbihan, c’est à dire dans le centre de la Bretagne, une zone où l’exode rural a dépeuplé les villages) puisqu'après la guerre, après avoir été maraîcher et livreur de lait en région parisienne, il s'est engagé dans la gendarmerie où il fut affecté à la surveillance des aéroports (Orly, Bourget). Il se maria avec avec Ambroisine Morvan (une femme de Persquen) dont je n'ai aucun souvenir car elle est décédée d'un cancer deux ans et demi après ma naissance. Le couple s'est donc installé à Paris, dans un logement de fonction je suppose (à Dugny) et je suppose aussi que ma grand-mère était mère au foyer. Ils eurent 4 filles, Marie-Claire, ma mère, l'aînée, Patricia, Evelyne et Brigitte. C'est à Paris que mon père a rencontré sa future épouse, Marie-Claire. Je ne me souviens plus très bien de ce que mon père faisait à Paris mais j'ai le vague souvenir qu'il m'avait dit qu'il gérait une auberge de jeunesse catholique ou un truc dans le genre. Donc, coup de foudre comme on dit et sans doute aussi le fait que tout le monde était originaire du même coin de Bretagne a-t-il créé des affinités.

    Dans les années 50 (ou début des années 60 ?) , ma grand-mère Ambroisine est tombée malade et pendant qu'elle était soignée de la tuberculose à l'hôpital Val-de-Grâce à Paris, ma mère et Evelyne furent scolarisées à l'école des soeurs de Persquen, Patricia fut mis en garde à Kerohel pendant que Brigitte encore toute petite était gardée par une nourrice. Guérie de la tuberculose, le destin s'acharna contre elle puisqu'elle décéda d'un cancer le 25 février 1976.

    Lorsque j'ai fait mon reportage photo le 14 mai, je suis rentré dans l'enceinte de cette école des soeurs où ma mère et Evelyne ne durent pas passer que du bon temps...et tout est à l'abandon, les tables et les pupitres sont entassés dans le préau. Par contre, l'intérieur des bâtiments n'est pas si insalubre et doit servir à quelque chose mais à quoi. Tout à l'heure, j'ai eu ma tante Patricia au téléphone et elle m'a dit qu'il n'y a encore pas longtemps, les locaux de cette ancienne école de bonne-sœur étaient utilisés par le curé pour faire la messe en hiver, la grande église Saint-Adrien n'étant pas chauffée.

    Mon grand-père rendit les armes en 1975 et passa dans le privé en devenant surveillant d'une maison d'édition, les éditions Rombaldi, situées boulevard Saint-Germain à Paris. On a quelques exemplaires des livres de cette maison à Berloch, ce sont de gros bouquins assez rébarbatifs avec des illustrations tristes. Cette maison rééditait des grands auteurs comme Bazin et Genevoix. Le couple LB vivait dans les locaux de cette maison d'édition et ma grand-mère s'occupait de l'entretien du hall et autres petites intendances .

    Après la mort de sa femme, mon grand-père étant né en 1923 avait donc 53 ans et décida de rentrer à Persquen peu après avec Patricia et Brigitte. Sa mère habitait une maison avec son mari François dans le bourg de Persquen. Je ne l'ai pas connu et j'ai toujours entendu dire qu'il est mort d'une crise cardiaque en se rendant aux toilettes (ou en y revenant). Toujours est-il qu'il n'y avait pas de place pour Émile dans cette maison où vivait aussi François, l'un de ses deux frères, un mécanicien agricole qui travaillait à Bubry (l'autre frère Raymond était ouvrier en menuiserie et selon moi plutôt artisan (il avait conçu pour mon père et ma mère un ensemble lit-armoire dans un style rustique typiquement breton, ensemble qui a toujours été un sujet de moquerie à Berloch tant nous le trouvions horrible mais qui à bien des égards est finalement un véritable chef d’oeuvre du genre) qui deviendra mon parrain et qui habitait une maison qu'il avait fait construire sur les hauteurs d'un village aux confins de Persquen (Talvern) en bas duquel un forgeron foutait un de ces bordels qui empiétait même sur la route.

    Mon grand-père loua donc une maison dans un corps de ferme abandonné au hameau de Kercher à quelques kilomètres du bourg. C'était une grande maison avec plein de bâtiments agricoles autour.

     

    Ma mère est décédée en 1979. J'avais six ans et ma sœur 4. Je n'ai pas bien réalisé les événements. Je n'étais pas malheureux et je n'ai pleuré que lorsque j'ai vu mon père pleurer.

    C'est la première fois que je le voyais ainsi et je pensais qu'il n'y avait que les enfants qui pleuraient. Lorsque ma mère est décédée, ma grand-mère, Elisa (dite Marie) est venue s'installer à la maison à Berloch pour aider mon père à nous élever. C'est à partir de cette période que j'ai commencé à aller régulièrement en vacances à Kercher. Les filles de mon grand-père travaillant et vivant à Paris (à part Patricia, mariée avec Gérard, un mécanicien travaillant à Guéméné) venaient passer quelques semaines de vacances auprès de leur père en été et elles en profitaient pour nous prendre quelques jours (quinze jours ?) avec elles. Ces séjours à Kercher étaient pour moi des moments de stress et en même temps d'excitation. J'adorais mon grand-père, il ne grondait jamais, il vivait tranquillement et mes tantes Brigitte et Evelyne étaient prévenantes à nos égards. Et puis, elles ramenaient avec elle leurs habitudes de Paris à des années lumière de ce que je pouvais vivre à Berloch. J'avais l'impression de vivre dans un autre pays. On avait le droit de faire des choses qu'il était insensé de faire chez nous comme lire le soir au lit ou bien regarder des films jusque la fin (comme Papillon avec Steve McQueen dont j’ai, je ne sais pas pas pourquoi gardé un souvenir inoubliable) . On se rendait dans un supermarché de Pontivy ce que jamais nous ne faisions à Berloch où le boulanger-épicier ambulant nous alimentait en denrées de base que mon père ou ma grand-mère complétaient par quelques courses dans les magasins du bourg de Languidic (genre la coop). Donc, ma première expérience du supermarché eut lieu lors d'un de ces séjours à Kercher. Je me rappelle avoir croisé une fois au supermarché (Continent ?) mon instit de l'école St-Donatien -une école rurale posée au milieu d'un champ à Languidic- et je trouvais insensé que ces deux mondes si différents puissent se rencontrer et en même temps j'étais fier de leur présenter mes tantes parisiennes (encore que j'étais excessivement timide alors je ne sais pas comment la rencontre a pu se passer).

    Je me souviens de ces vacances à Persquen comme de moments d'insouciance. Evelyne avait un fils qui avait un peu près mon âge alors nous jouions ensemble à des jeux divers, nous partions en vadrouille avec le grand-père (il cultivait un jardin au bout d'un chemin interminable, en descente qui menait à un endroit très humide où poussait du cresson), il nous montrait régulièrement son képi qu'il gardait religieusement et qui nous impressionnait mais j'avais quand même un complexe d'infériorité par rapport à mon cousin. Mieux habillé, plus classe en général, je l'enviais mais il ne se la ramenait pas. Nous avions moins de 10 ans et ce n'est pas une période où on se cherche des poux (dont ma tête était couverte d'ailleurs -). Il arrivait aussi que je fasse des séjours dans les séjours en allant passer quelques jours à Talvern chez mon oncle et parrain Raymond (frère de mon grand-père), sa femme Jeanine et leur fils Thierry (que je ne voyais jamais) dont la chambre était tapissée de posters de clubs de foot (impressionné j'étais) mais ces séjours n'étaient pas de tout repos parce que les scènes de ménage étaient récurrentes et les assiettes volaient souvent . Je me souviens même d'une bagarre générale dans le village dont j'ai du mal aujourd'hui à définir qui et pourquoi se battaient avec qui. Jennine est décédée d'un cancer très jeune en 1981, ensuite j'ai beaucoup moins vu mon parrain à part quand il venait à la maison à Berloch avec sa nouvelle campagne.

    A chaque fois qu'on partait en vacances à Persquen, c'était pareil. L'oncle Richard et la tante Evelyne venaient nous chercher à Berloch (moins souvent Brigitte et Antoine je crois ; on ne voyait pas beaucoup Antoine très occupé par son travail). Les adultes restaient discuter. Richard parlait beaucoup et son accent alsacien résonne encore dans mes oreilles. Evelyne était plus discrète et toujours très gentille avec nous. Le parcours Languidic-Persquen dans la R18 pourtant pas si long (une demi-heure à peu près) me semblait interminable, il y avait des virages et comme j'étais timide je n'osais pas dire que j'avais envie de dégobiller. L'envie souvent se concrétisait et je vous épargne les détails.

    Je ne sais pas combien j'ai fait de séjours à Persquen. Avec le temps, on a tendance à exagérer les choses. Mais une chose est sûre, lorsque mon arrière-grand-mère est décédée en novembre 1982, et ensuite François en 1984 (qui vécut donc seul dans la maison pendant deux ans environ), mon grand-père s'est installé dans la maison du bourg (après quelques rénovations) et jamais on n'a passé de vacances dans cette maison. Donc, nos vacances à Kercher se sont déroulées sur une période assez courte (4 ans à peu près quand même).

    Quand mon grand-père a emménagé dans le bourg, la donne a changé. J'avais grandi forcément. Nous rendions des visites à mon grand-père avec mon père, sa nouvelle femme, ma nouvelle petite sœur et ma sœur. A partir de cette période, j'ai commencé à perdre de vue mon grand-père et quand il est décédé en 1997, j'étais sous les drapeaux et je m'en suis atrocement voulu (alors que j'avais mon permis de conduire depuis des années)  de ne pas être allé le voir plus souvent. Je crois que je comptais pour lui. J'étais le fils aîné de sa fille aînée, et je l'ai abandonné. Mais je crois que les dernières années de sa vie ne furent pas simples (problèmes de santé et autres) . N'empêche.

    Loïc LT

    A venir : reportage photos à Persquen (qui malgré ces 300 habitants dispose d'une cabine!)

  • recensement des cabines # 13 Pluméliau

    Cela devient difficile, j'ai fait tellement de reportages à la chaîne (surtout pendant ma semaine de vacances) que je n'arrive plus à me rappeler les impressions ressenties, dans ma tête les bourgs se mélangent. Heureusement, les photos sont là et  permettent de resituer un peu les choses et recadrer ma mémoire défaillante. Je me rends aujourd'hui à Pluméliau au nord de Camors. 

    Camors-Pluméliau : 19.8 kms, 18 min. 

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    Je rappelle que les points rouges correspondent aux bourgs où le recensement a déjà été effectué (sachant que tous les bourgs n'apparaissent pas sur la carte). 

    Donc, Pluméliau est une assez grosse bourgade puisque 3600 contribuables la peuplent. Je ne me faisais donc pas trop de soucis quant à la présence d'un ou de plusieurs publiphones (nom officiel des cabines téléphoniques, viens-je d'apprendre). A un kilomètre de mon but, je tombe sur cette vue et je m'arrête parce que c'est vrai je n'ai pas l'habitude de montrer cette face des bourgs bretons, à savoir des cités pavillonnaires cernant le centre historique, cités disposant de belles vues sur des champs de colza.

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    Je ne me suis pas trompé.

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    J'ai trouvé la cabine assez facilement, elle est située non loin de l'église, elle fonctionne et on peut la joindre au 02 97 51 96 68. Toujours la même pouffe du CAP3000 en affiche.

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    Mais cette cabine offre des services supplémentaires. On peut par exemple appeler en PCV (Paiement par Cooptation Vénale) . On peut aussi recharger ce que FT appelle un mobile et puis le tout est accessible 7j/7 et 24h/24. 

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    J'ai pris la mairie (qui loge la Poste ) en photo un peu par hasard car je lui trouvais des allures de casino et ce qu'il y a d'incroyable c'est que quelques jours plus tard, OF m'apprend que  cette mairie a été détruite par surprise au petit matin provoquant la stupéfaction des pluméloises et des pluméloises. 

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     (photo ci-dessous: Ouest France)

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    Je m'amuse de l'idée que je suis peut-être la dernière personne à avoir pris la mairie en photo. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que le côté nord de la mairie semble avoir été refait récemment avec une touche contemporaine, des bambous et tout ce qui va bien :

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    Sinon, ba, Pluméliau, ma foi, ça se tient, tout est en cohérence et le risque sismique est infime (bien que la Bretagne soit la région française la plus propice aux séismes, j'en ai personnellement ressenti 2 ces 10 dernières années). 

    L'artère principale

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    Des enseignes tentent de casser un peu la monotonie générale de ces bourgs où rien ne tape à l’œil.

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    Voici ma boutique, dont soi-disant selon la publicité, je suis le patron...Mais j'avais d'autres chats à fouetter que d'aller voir si mes employés travaillaient bien. Je suis un actionnaire bienveillant et je fais confiance aux roturiers qui passent leurs temps à renégocier des prêts. N'empêche que lorsque je suis passé devant, ces manants auraient pu me faire un petit coucou. 

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    J'ai repéré cette chaumière de loin et je la pensais inhabitée mais lorsque je suis passé devant, je me suis rendu compte qu'il y avait du linge à sécher à l'étage. J'ignore s'il s'agit de squatters ou de gens vivant dans un profond dénuement mais une chose est sûre, ce n'est pas Beauchamp : il ne porte jamais de tee-shirt bordeaux. 

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    C'est le printemps à Pluméliau comme partout ailleurs. Les cantonniers effectuent leur boulot et je tenais ici à les saluer car on a trop tendance à se moquer d'eux. Il n'empêche que lorsque je vois certaines jardinières ou bacs à fleurs, je suis impressionné, à Pluméliau et ailleurs (ne me faisant cependant pas d'illusion quant à l'utilisation intensive d'engrais et pesticides).  Ce n'est pas facile d'entretenir des parterres sur un grand territoire...quand je vois comment je galère chez moi sur quelques m2. 

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    D'autres destinations excitantes à venir....

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     reportage réalisé le 18.04.2015

     

    villages visités ne disposant pas de publiphones (pas de reportages donc) :

    - Plélan-le-Grand, 35, 3600 habitants  (visite le 11.05.2015)

    - Brech 56, 6600 habitants (visite le 13.05.2015)

    - Locqueltas,, 56, 1600 habitants  (visite le 14.05.2015)

    - Locmaria-Grand-Champ, 56, 1500 habitants (visite le 14.05.02015)

    Loïc LT

  • CR281 : Qui est Charlie ? - Emmanuel Todd

    9782021279092.jpgJe ne sais pas comment ce livre a atterri sur ma liseuse. Je soupçonne une infiltration orchestrée par Beauchamp. Mais bon, comme il y était, je me suis dit que c'était l'occasion qui faisait le larron et bien que cette histoire de Charlie m'a gonflé dès le premier jour (les attentats m'ont bouleversé et j'ai participé à un rassemblement le 11 janvier à Baud, donc de ce côté, j'ai les cuisses propres), alors avoir le point de vue d'un sociologue me tentait un peu mais sans plus. Il me semble en effet que les rassemblements historiques du 11 janvier 2015 (quoi qu'on verra ce que l'histoire en garde)  étaient si spontanés et si portés par l'émotion suscitée par ces attentats horribles que cela ne valait peut-être pas la peine de chercher midi à quatorze heures et encore moins un djihadiste pendant la révolution française. Mais bon, l'auteur s'est quand même attelé à la tâche en bon sociologue qu'il est, ce qui signifie et je tiens à vous prévenir tout de suite que cet essai contient son lot de termes techniques propres à la discipline sociologique qui m'ont posé quelques difficultés (n'ayant suivi que quelques heures de cours de sociologie en fac de droit). 

    Toujours est-il qu'Emmanuel Todd a trouvé le prétexte de cet historique 11 janvier pour nous refaire une analyse politique, religieuse et démographique de l'Hexagone depuis la révolution jusque 2015, tout ceci avec l'intention de cerner et catégoriser les gens du défilé. Il remonte donc très loin, chiffres à l'appui (études de l'IFOP essentiellement ainsi que quelques essais sociologiques). Il est beaucoup question de la famille ( le cheval de bataille de Todd en général), du catholicisme, des flux migratoires. Todd ne prend pas vraiment partie (d'où mon interrogation quant à la polémique qui suscite cet essai) mais il n'hésite pas à dire ce que le politiquement correct interdit de dire (genre : il y a une forte proportion d'immigrés dans les prisons françaises...et d'autres propos dans le genre). Après comme je le disais, il est question de famille nucléaire (dont je suis), de catholiques zombies (dont je suis aussi) et d'autres considérations typiquement sociologiques.  Le conclusion est globalement que le défilé du 11 janvier n'était composé que de gens de la classe supérieure et moyenne aisée. Todd fait une telle fixation sur le 11/01 qu'il en oublie les attentats (évoqués quand même mais succinctement). 

    Comme j'ai du mal à faire un résumé de cet essai, je retranscris ici quelques passages qui donnent une idée du propos (avec  commentaires) :

    Des millions de Français se sont précipités dans les rues pour définir comme besoin prioritaire de leur société le droit de cracher sur la religion des faibles. 

    Je ne suis pas d'accord avec l'analyse. C'est l'émotion qui a poussé les Français dans les rues, pas autre chose. 

    Le choix de la monnaie unique a donc suivi - de peu pour un historien de la longue durée - l'abandon du dieu unique. Ce n'est pas la religion qui a déterminé l'adhésion à un projet économique, c'est le reflux de la religion qui a conduit à son remplacement par une idéologie, en l'occurrence à la création d'une idole monétaire que l'on peut à ce stade de l'analyse appeler euro ou veau d'or.

    L'Euro aggrave bien entendu dans sa zone les effets du libre-échange. C'est une monnaie forte et stable, gérée avec pour seule priorité la lutte contre l'inflation.

    Je suis d'accord avec la deuxième partie, à savoir que l'Euro nous protège de l'inflation et je mets ce propos en corrélation avec l'idée populaire comme quoi l'Euro a fait grimper les prix. C'est un exemple du gouffre qui s'est creusé entre les élites et le peuple. Les gouvernants affirment à raison  que l'Euro est une monnaie forte qui empêche l'inflation pendant que les ouvriers pensent totalement le contraire. Je suis plus réservé sur le premier paragraphe. Je ne crois pas que dans l'esprit du peuple, l'Euro soit une nouvelle religion...En tout cas, la monnaie unique revient couramment dans cet essai et on se demande où est le rapport avec le 11 janvier. 

    Ici comme ailleurs, cependant, nous devons situer sociologiquement et statistiquement le phénomène : l'adhésion à l'islamophobie d'inspiration houellebecquo-zemmourienne est limitée, par nature, à ceux qui ont les moyens d'acheter des livres et le temps de les lire, des gens  d'un certain âge, donc, appartenant aux classes moyennes. Ni les milieux populaires qui votent pour le Front national, ni les jeunes diplômés dont les revenus baissent n'ont les moyens ou le temps de lire Zemmour ou Houellebecq dans le texte. 

    Je ne peux que confirmer : je connais plein de gens qui votent fn et qui ne savent même pas que Zemmour et Houellebecq existent . Par contre, je ne mettrais pas les deux hommes sur le même plan. L'un est un essayiste d'extrême droite (ou presque) et l'autre un romancier et dans un roman, on n'écrit pas forcément ce qu'on pense. Et Houellebecq n'est pas xénophobe. Sinon, pour l'anecdote, on peut aujourd'hui lire toutes les nouveautés littéraires sans dépenser un euro (comme je l'ai fait pour le livre de Todd). 

    L'analyse détaillée de la manifestation n'aboutit donc pas à la découverte d'un monde neuf, régénéré,refondé. Les déterminations de sa mise en marche sont, pour l'essentiel, les mêmes que celles du vote pour Maastricht. Les couches sociales motivées furent les classes moyennes, issues du secteur public et du secteur privé, enrichies dans les provinces d'une forte composante catholique zombie. 

    Les catholiques zombies sont des gens qui ne croient pas forcément en dieu mais dont la culture est influencée par le catholicisme. J'en fais partie et selon Todd François Hollande aussi. Why not. Ce passage se situe au premier tiers du roman et sonne un peu comme la conclusion de l'essai. Les classes populaires, les jeunes des banlieues et les musulmans étaient globalement absents de ces défilés. D'où la conclusion que ce défilé serait une imposture. On a déjà entendu ça avant le bouquin de Todd. C'est un fait. Moi je trouve que globalement, Emmanuel Todd ramène un peu trop  tous les problèmes de la société à la religion (ainsi qu'à l'Euro, nouvelle religion et à l'Union Européenne qu'il critique). 

    Cela ne nous dit pas qui est Beauchamp et encore moins où il est (en tout cas, pas à Landaul).

    Seuil, parution : mai 2015, 252 pages, lecture sur kindle en mai 2015. note : /

    Loïc LT 

  • et les mésanges furent

    Que n'ai-je entendu "t'as mis ton nichoir trop bas", "il faut attendre des années avant de voir une mésange s'y engouffrer", "en plus, t'as des chats, ba mon pote, tu peux toujours attendre". Les gens sont plein de certitude mais il ne faut pas croire les gens, il n'y a que les animaux (et en l’occurrence, le chat qui l'autre jour ne restait pas prostré devant le nichoir pour admirer son architecture) et les politiciens qui sont dans le vrai.

    Donc, ce soir, nous avions dressé la table sur la terrasse et nous soupions allègrement tout en faisant le point sur nos folles journées scolaires et professionnelles. Il n'y avait pas un souffle de vent et Prisca se moquait de moi parce que j'avais trois épaisseurs sur le dos. J'y peux rien, j'aime bien être emmitouflé. A la fin du dîner, les filles se décident à faire une partie de badminton tandis que les époux poétisaient sur l'honnêteté ou pas des gens qui font du covoiturage quand ils remplissent leur déclaration de revenus. Un moment, je me suis permis de la contredire lorsque l'épouse affirma que des contrôleurs fiscaux s'amusaient à noter les plaques d'immatriculation sur les zones de covoiturage. Or un article dans Ouest-France et une chronique sur France Inter m'avaient informé qu'il s'agissait d'une rumeur populaire (tout comme facebook qui devait devenir payant, la rumeur du 9-3, rumeurs sur la dangerosité des vaccins...). Tout à coup, Chloé qui jouait toujours au badminton nous annonce qu'elle vient de voir un oiseau rentrer dans le nichoir. Dans un premier temps, je ne la crois pas, elle est tellement blagueuse mais là, on s'est vite rendu compte qu'elle ne mentait pas. Alors, on a suspendu nos conversations métaphysiques et avons rivé nos regards vers le nichoir et il ne nous a pas fallu longtemps pour voir des mésanges y entrer et y sortir. 

    Ensuite, pour réussir à prendre une photo, ce fut une autre paire de manche. Comme prendre une photo juste au bon moment s'est avéré impossible, je décide d'opter pour la vidéo, il suffira après de capturer le moment clé. Et j'ai réussi (bon les photos ne sont pas de qualité mais qu'importe)

    Que de bavardages pour dire que des mésanges entrent et sortent d'un nichoir dont c'est la fonction première. Il en faut peu pour être heureux, un peu d'eau fraîche et de verdure, quelques rayons de soleil et une mésange qui entre dans un nichoir...

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     Loïc LT, le 11.05.2015

  • plan vigipirate niveau cat

    Vraiment, j'ai installé le nichoir au mauvais endroit. Ce qu'il y a de surprenant, c'est que Tinoir n'a  jamais vu un oiseau y entrer, qu'il ne connaît pas la fonction de l'objet...l'instinct sans doute..

    090515JJ (1).JPGspéciale dédicace à ma frangine : 

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    photos prises le 09.05.15

    Loic LT

  • recensement des cabines # 12 Landaul

    Quand j'étais petit (oui, je sais, je commence souvent mes notes par cette formule), on allait rarement au bord de la mer avec mes soeurs, mon père et ma belle-mère pour ne pas voir les autres gens comme ils dépensaient leur argent) mais cela arrivait de temps en temps quand même. Nous partions de Languidic donc, passions Brandérion et puis Nostang...ensuite, Sainte-Hélène sur Mer et Plouhinec et ses plages pas belles . Dans mon souvenir, Nostang représentait comme une frontière entre la Terre et la Mer. Passé Nostang et son joli pont en pierre, j'avais l'impression de rentrer dans un autre pays.

    Aujourd'hui que je n'habite plus Languidic, ce n'est plus Nostang qui marque le début du littoral, c'est Landaul. Il y a notamment une maison qui est bâtie au bord d'un carrefour et quand je la vois, il me semble sentir déjà la vase et le goémon. 

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    J'ignore si cette maison bleue est habitée mais le fait est qu'elle me fait penser à ces demeures de Larmor Plage qui font face à l'océan. Ceci étant dit, ne perdons pas notre temps et reprenons nos bonne vieilles habitudes. 

    24 avril, je suis en vacances, il fait beau, direction Landaul. Départ de Camors ( 18 km,20 mn).

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    Un collègue de boulot habitant les environs m'avait affirmé que le bourg disposait d'une cabine donc c'est mal peigné mais l'esprit libéré (mais peu confiant dans l'idée de trouver Beauchamp)  que je rentre dans Landaul. Je  gare ma Talbot 206 sur la place. Dans un premier temps, je ne vois pas de cabine mais je prends déjà des photos de tout et de rien comme d'habitude, ce qui n'échappa pas au patron d'un bar (le Triskel, le bar de l'autre côté de la route de la maison bleue). Il me demande sans aménité si je cherche quelque chose. Je ne sais plus trop ce que je lui réponds, que je fais du tourisme local, que je suis à la recherche d'un dénommé Beauchamp, un pauvre type qui croit qu'il me doit de l'argent alors que non, un truc comme ça et que je cherche aussi le lieu où se trouve la cabine. Et là, un client qui l'avait rejoint répond que la cabine a été démontée il y a une quinzaine de jours. Le type en question n'avait pas bu que de la limonade mais évidemment je l'ai cru. Stupeur ! 

    Qu'est-ce que je fais ? Je décanille (la règle voulant que pas de cabine = pas de reportage) ou j'erre dans le bourg comme une âme en peine ?  Il me revient alors à l'esprit que le bourg possède une gare qui vaut le détour. Allons donc voir cette fameuse gare et au diable les cabines ! Je rejoins les lieux et me gare. Ce qui fait le charme de ce lieu, ce n'est pas la gare proprement dite (qui en plus a été entièrement rénovée et qui ne ressemble plus à ce qu'elle fut, c'est à dire, une vieille gare avec un misérable quai et un modeste abri pour les voyageurs.)

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    Par contre, ce qui n'a pas changé, c'est le bar de la gare (chez Renée) , le genre de bar qui semble être resté figé dans les années 70.

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    A côté du bar, il y a un hangar avec au fond un écriteau sur lequel est inscrit 'parking, bar de la gare', sauf que je ne vois pas comment des voitures peuvent s'y garer, un rang de parpaings séparant l'extérieur de l'intérieur.

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    Il faudrait une note complète pour vous parler de ce troquet dans lequel j'ai pris une bière et discuter avec la patronne (qui m'a fait visiter l'arrière-boutique et son boulodrome abrité ) Trois photos, l'une du bar, l'autre du boulodrome valent mieux que bavardages.

    cabine téléphonique,inventaire des cabines,landaul,gare,vénus de quinipily

     

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    Je suis reparti avec l'idée de rentrer directement au bercail. Pour cela, il me fallait repasser par Landaul. Et alors, à l'entrée du bourg, après avoir passé ce garage rutilant, 

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    Devinez sur quoi je tombe :

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    Le type du bar m'avait donc raconté n'importe quoi et pourtant il m'avait affirmé avoir vu un camion de France télécom extirper la cabine de son emplacement...enfin bref. Ce qu'il y a d'étonnant avec cette cabine, c'est qu'elle se situe dans un quartier rénové et j'ai du mal à comprendre qu'elle soit restée dans les plans. Le téléphone fonctionne et on peut joindre la cabine au 0297246053. A 30 mètres, des nouveaux propriétaires ont flairé le bon coup  : une cabine si près de chez soi, ça n'a pas de prix.

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    La présence de la cabine nécessita donc que je visite le bourg que j'avais abandonné tout à l'heure en criant 'gare'. Rien d'extraordinaire si ce n'est cet if qui a connu les guerres napoléoniennes (4.10 mètres de circonférence). 

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    Voici le Triskel où l'on me raconta des bêtises à mon arrivée sur zone. 

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    Landaul ne ressemble pas à Quistinic. On sent que l'océan n'est pas loin. Les maisons sont blanches et l'architecture de certaines bâtisses fait assez années 30. 

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    En errant dans la ville, je ne sais pas pourquoi je me suis souvenu de ce poème qu'une prof de français de lycée nous avait affirmé qu'il était considéré comme le plus beau de la langue française. 

    Orléans, Beaugency,

    Notre-Dame de Cléry,

    Vendôme, Vendôme !

     

    Je me suis amusé à le compléter :

     

    Orléans, Beaugency,

    Notre-Dame de Cléry,

    Vendôme, Vendôme !

     

    Landévant, Brandivy

    Vénus de Quinipily 

    Camors, Landaul !

     

    La Vénus de Quinipily est une statue qui se situe à 2 kms de chez moi, que je n'ai jamais été voir et qui a, il faut le savoir, reçu la visite de Prosper Mérimée (dans les années 1830) et qui lui a inspiré sa célèbre nouvelle la Vénus d'Ille (que j'ai étudié au collège). Fallait-il que je m'ennuie à Landaul pour inventer des comptines idiotes ! Je commençais à avoir faim, j'aurais bien manger un morceau de sauciflard mais ce n'est pas ici que j'allais le trouver :

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    reportage réalisé le 24.04.2015. 

    Loïc LT