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Colin sabre et tam-tam - Page 28

  • géant vert

    Tenir un bambou comme ça et avoir du mal à faire se toucher le pouce et le majeur, c'était mon rêve depuis des années. Gai est mon cœur car  tenir un bambou comme ça, cette envie, tout le monde l'a. Tout ceci grâce aux nouvelles cannes du phyllostachys vivax huangwenzhu. 

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    Loïc LT, photo prise le 05.06.15

  • cas d'école

    Le sujet de la Grèce est à peu près le seul sujet d'actualité qui m'intéresse (avec aussi le bordel islamiste au Moyen-Orient) parce que c'est un cas d'école. Jamais dans une démocratie européenne, un parti extrême était arrivé au pouvoir (encore qu'on peut considérer le gouvernement de Hongrie comme d'extrême droite) et cerise sur le gâteau, ce parti d'extrême gauche, Syriza,  prend les commandes d'un pays qui doit des milliards d'euros à 3 organismes internationaux et que la Grèce a encore besoin  d'argent. Or ces organismes ne veulent prêter que si Tsipras mène une politique de réforme contraire à celle pour laquelle il avait été élu. Je sais je l'ai déjà dit mais j'ai le droit de me répéter.

    Or l'autre jour, j'entends distraitement à la radio que les deux parties avaient trouvé un accord. Je me demandais bien quel accord ils avaient pu trouver à moins que l'une d'entre elles aient mangé son chapeau...Mais les médias exagèrent toujours. Il se trouve qu'il y a avait un juste de légers progrès dans la recherche d'un accord. Aujourd'hui, 06 juin, nous en sommes toujours à la case départ.

    Ouest-France, 06.06.15

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    Comme on voit donc, Tsipras est coincé, la Grèce a besoin d'argent frais...mais même pas pour elle, juste pour rembourser ses dettes et on ne veut le lui prêter que si le gouvernement se décide à mener des réformes 'libérales', si tant est qu'on considère que mener une politique d'austérité, c'est mener une politique libérale. Moi, je ne prends pas partie, je constate. Je salue le courage de Tsipras qui semble un fin négociateur mais je lui en veux d'avoir faire croire au peuple grec qu'il allait pouvoir honorer ses promesses alors qu'il connaissait très bien la situation financière du pays. 

    C'est un cas d'école parce que même si Syriza était arrivé au pouvoir dans un pays avec des finances saines, il n'aurait pas pu honorer ses promesses car la réalité économique (mondialisation, financiarisation, règles européennes) ne peut pas s'accommoder d'une politique d'extrême gauche (et encore moins d'extrême droite). Les Grecs ont donc fait une erreur en mettant ce parti au pouvoir. Le pays est en train de perdre son temps et moi aussi parce que je suis obligé de le répéter tous les 3 mois sur ce blog et que personne m'écoute !!

    A dans trois mois alors. Mon pronostic : élections anticipées en Grèce qui vont renforcer Tsipras, sortie de la Grèce de l'Union et dépôt de bilan du pays qui sera peut-être racheté par un fond d'investissement américain ou le Qatar

    Loïc LT, recenseur de cabines téléphoniques et économiste de comptoir. 

  • rendez-vous manqué, épisode 3

    épisode 1

    épisode 2

     

    Un moment, lorsqu'une histoire devient à ce point absurde, on aimerait se réveiller et se dire ‘ouf’ en voyant le jour poindre à travers les volets. Mais j’avais beau me secouer la tête  et me donner des gifles, le monde restait le même, le chapiteau jaune était toujours dressé et Saint-Caradec que je m’apprêtais à quitter toujours aussi faussement tranquille. Je décidai de ne pas prendre ma Talbot 206 mais de traverser le Blavet dans une vieille barque avec l’accord de son propriétaire portant un tee-shirt Castrol et qui pêchait allongé sur les rives du fleuve.

     

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    Arrivé de l’autre bord, j’accostai et je fus tout de suite saisi par des bruits qui ne collaient pas avec ceux d’un colloque ou d’un congrès ou que sais-je encore. Comme de fait, à l’intérieur s’affairaient des techniciens tous handicapés d’une façon ou d’une autre. Les uns étaient manchots, d’autres culs de jatte, quelques-uns les deux à la fois….mais tout ce monde n’éprouvait aucune difficulté à empiler les chaises et les tables, le tout dans la bonne humeur et avec en fond sonore une compilation de Plastic Bertrand. Un homme installé dans un coin semblait indifférent à tout ce vacarme. Il écrivait sur une machine à écrire dernier cri et je me suis dit qu’il s’agissait peut-être de Beauchamp. Je traversais le chapiteau et m’approchai du bonhomme vêtu d’un veston couronné d’un nœud papillon estampillé CF. Je me suis prostré devant lui mais il ne leva même pas la tête affairé qu’il était à recopier un amas de notes qu’il avait dû prendre pendant ledit congrès. 

    - bonjour, dis-je

    - bonjour, répondit-il consentant à me regarder.

    - Excusez-moi de vous déranger mais à tout hasard, vous appelez-vous Beauchamp ?

    Il laissa alors son travail de côté et me fixa du regard

    - Nullement, je suis Germain de Vains, vicomte de la Ferronnays, comte de Gouy mais exempt de gardes du corps et j’exerce la charge de secrétaire du Congrès Fédéral mais je m’étonne que vous vous intéressiez à Beauchamp. Il est le vice-président de ce Congrès, enfin il l’était, je ne sais que vous dire pour l’instant. Je ne crois pas vous connaître, faîtes-vous partie du Congrès ?

    - Pas du tout, je ne sais même pas du Congrès de quoi il s’agit, je veux juste règler une affaire sans importance avec votre vice-président

    - Vice-président, il l’est effectivement encore officiellement puisque nous n’avons pas procédé à sa destitution mais il ne le restera pas longtemps. Par ailleurs, nous ne laissons pas la vie sauve aux dirigeants destitués

    - Je n’ai pas envie de m'immiscer dans vos affaires internes, je veux juste rencontrer Beauchamp

    - Je me suis laissé dire qu’il était parti avec son carré de fidèles préparer une riposte quelque part dans la Manche mais je ne puis vous en dire plus. Et j’ai encore du travail. Bonne journée

    - Bonne journée, Mr de Vains. 

    Je traversai le chapiteau qui était vide désormais. On commençait déjà à le démonter et le vicomte de machin-chose exempt de gardes du corps continuait à taper sur sa machine moderne comme si de rien n’était. Pour un peu, dans une heure, il serait toujours à son ouvrage mais dehors, sans chapiteau pour l’abriter.

    J'ai quitté l’endroit et j'ai regagné la  barque. J’ai arrêté de ramer au milieu des flots afin de tenter de faire le point et de rassembler les pièces de ce puzzle. Plusieurs questions me taraudaient :

    . Pourquoi Beauchamp m’échappait-il sans cesse ?

    . Pourquoi avait-il quitté le congrès alors qu’il m’y avait donné rendez-vous ?

    . Quelle était donc cette organisation qui assassinait ses anciens dirigeants ?

    . Quel rapport entre Beauchamp et le cambriolage de la quincaillerie Dumoulin dont les gommes volées étaient frappées du logo du Congrès Fédéral ?

    . Comment  se fait-il que comme par hasard le garçon de café de relais du Blavet était le beau-frère de Dumoulin alors que 300 kms séparaient Hennebont de Saint-Aubin de Terregatte ?

    . Le  départ de Beauchamp dans la Manche avec son carré de fidèles avait-il un rapport avec la quincaillerie qui se situait à Saint-Aubin de Terregatte ?

    Je n’étais pas détective et tout cela me dépassait. Fallait-il que je contacte les autorités concernant ce vol de gommes à la quincaillerie  et ce possible meurtre à venir ? Comment allaient-il croire que tard le soir du 20 mai , attendant l'appel d'un type dans une cabine téléphonique perdue dans les broussailles sur la route de Plumelin, je reçus à la place l'appel d'un autre type me demandant si le cambriolage de la quincaillerie Dumoulin était toujours d'actualité et qu'après je leur dise que les gommes volées lors de ce cambriolage étaient frappées du logo CF signifiant Congrès Fédéral dont une personne que je recherchais pour une affaire insignifiante était le vice ou l'ancien vice-président et qu'elle était menacée de mort ? Une telle histoire à peine croyable allait-elle les intéresser alors que le préjudice ne s'élevait qu'à 500€ ? N'allaient-ils pas plutôt me prendre pour un affabulateur ? Et  au cas où cette affaire les intéresserait (au moins pour le projet  de meurtre) , j'avais quand même un indice de taille : le type qui s'était trompé de numéro voulait en fait joindre le 01 97 44 10 68 (et d'ailleurs, préparant un vol, pourquoi cela ne posa aucun problème au type de me dire quel numéro il voulait joindre ?). J'aurais pu moi-même appeler ce numéro mais j'avais peur de m'embarquer dans une histoire qui ne me concernait pas. 

    Après être repassé par le centre-ville me prendre un petit chocolat décaféiné au restaurant le Sporting (dans lequel des manchots ayant sans doute fini leur travail chantaient l'Internationale Communiste en s'applaudissant), je quittai Hennebont et sur un coup de tête et décidai de brancher mon GPS sur Saint-Aubin-de-Terregatte. 

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     Loïc LT, le 02.06.2015

  • une rencontre

    En attendant de trouver une suite à cette histoire abracadabrantesque et que j'arrive à retomber sur mes pieds (car j'invente au fur et à mesure), je voulais revenir un peu dans le réel et vous raconter une rencontre. Il y a 2 mois, ma femme m'avait commissionné pour remettre à une acheteuse du bon coin un voile d'ombrage car la dame proposait comme lieu de rendez-vous un endroit qui se situe sur mon trajet pour aller au boulot, en l’occurrence une abbaye en bas du village de Bieuzy-Lanvaux. C'est une abbaye cachée derrière de grands arbres qu'on ne distingue pas de la grande route sauf un peu en hiver lorsque les arbres sont dénudés. Comme je suis quelqu'un de curieux de tout, surtout lorsque je conduis, je m'étais souvent posé des questions à propos de cette grande bâtisse mais lorsque je posais des questions à des gens du coins, à chaque fois, ils confondaient avec Notre Dame de Fatima, un couvent plus connu qui se situe sur les hauteurs de Bieuzy. Cependant mon intérêt n'allait pas jusqu'à procéder à une enquête plus poussée.

    Et donc, ma femme me propose ce rendez-vous dans ce lieu mystérieux. Je crois que c'était en avril, mi-avril vers là, les arbres étaient déjà verts et le rendez-vous avait lieu vers les 18 heures. Arrivé sur place, je profitai d'un panneau touristique pour en savoir plus sur l'endroit. 

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    Après m'être garé, j'ai remarqué la voiture de la dame mais je ne savais pas où frapper. L'entrée principale de l'abbaye était condamnée et il y avait bien une entrée couverte côté nord mais qui n'avait pas l'air d'avoir servi depuis la mort de Pompidou.

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    J'ai erré dans un vaste parc avec de grands arbres séculaires, les moutons ratissant les prés, j'ai pris des photos et il a dû se passer vingt minutes avant qu'une dame sorte de l'entrée que je pensais inutilisable. C'était une dame d'une certaine classe d'une cinquantaine d'années , s'exprimant avec préciosité. J'avais oublié de signaler qu'il pleuvait alors nous nous mîmes à l'abri de l'entrée couverte et la transaction se déroula sans problème. 

    Je suis reparti en restant sur ma faim d'autant que l'acheteuse me lança de loin un propos du genre ' revenez quand vous voulez si vous voulez visiter le domaine'. En rentrant, je me suis posé pas mal de questions sur cette dame et sur ce domaine. Etait-ce vraiment une maison religieuse. En tout cas, rien dans le parc ne signalait une quelconque sainte activité. Nulle statue, nulle croix. Je me suis résolu à revenir plus tard, un soir en rentrant du taf.

    Et c'est ce que j'ai fait en ce soir du 1er juin 2015. Ce n'était pas prémédité, en approchant du bas de Bieuzy, je me suis dis 'tiens, retournons-y voir'. J'ai emprunté l'allée mais contrairement à la première fois, aucune voiture n'était garée. Deux chiens aboyaient et je me suis donc dit que s'il y avait quelqu'un, les aboiements allaient l'alerter. Mais une fois encore, j'ai eu le temps de faire 3 fois le tour de la bâtisse et m’asseoir deux minutes sur un banc avec qu'un être humain pointe le bout de son nez. Il s'agissait d'un vieil homme, aux cheveux blancs longs et portant une sorte de bonnet roulé. Il était un peu voûté et paraissait sympathique. Je me présentai et lui expliquai dans quelle circonstance j'étais déjà venu. Il me dit que la dame en question s'appelait Danielle et je n'ai pas trop compris ce qu'elle avait à faire avec ce manoir car selon ses dires, elles habitait avec son mari à Camors. Elle était poète. L'homme me dit qu'il s'appelait Jean et qu'il vivait seul dans ce manoir qui n'avait pas de caractère religieux...bien que..

     Article trouvé dans le télégramme datant du 10 avril 2002 : 

    jeanlanvaux.jpg862 ans. Quelques rides certes, mais alors que les années passent, elle semble pourtant, elle, retrouver une seconde jeunesse. Nichée au détour d'un petit chemin et à plus de 7 kilomètres du centre de Pluvigner, l'abbaye de Lanvaux renaît de ses cendres. Une résurrection qu'elle doit à la patience de sa propriétaire, Danièle Thirion.

    Cela fait déjà plus de vingt ans que l'artiste y travaille. «Je suis originaire du midi de la France mais mon mari, aujourd'hui décédé, était Breton. Il m'a fait découvrir cette région et j'en suis tombée totalement amoureuse. Lorsque nous avons décidé d'emménager ici, nous cherchions un endroit spécial qui invite à la création. Nous avons visité de nombreuses fermes et puis un jour j'ai demandé à la personne de l'agence si elle n'avait pas plutôt un endroit comme une abbaye. Elle nous a alors parlé de l'abbaye de Lanvaux. Nous avons rencontré les propriétaires, un couple de Belges qui était installé ici depuis 1939 ! Ils élevaient des poulets. Nous nous sommes bien entendus et nous avons racheté». Dix ans d'expositions et de rendez-vous des artistes Danièle et son époux laissent alors libre cours à leur passion et organisent de nombreuses expositions. De nombreux écrivains viennent également dédicacer dans cet endroit envoûtant leurs ouvrages. On citera, entre autres, Per Jakez Hélias, Jean Markale... «Mais pendant tout ce temps, soit près de dix ans, nous n'avons pas entamé les travaux de rénovation». Depuis, Danièle a rattrapé le temps perdu. Avec son compagnon, Jean Zunino, ils ont entrepris l'énorme chantier. «Enorme est un faible mot» confie Danièle Thirion. «Au niveau financier, c'est tellement élevé que je me demande comment nous avons fait !» Retour au sens religieux Au programme des travaux, la moitié de la toiture de l'abbaye a ainsi été refaite. La maison abbatiale a également été rénovée et deux gîtes ont été aménagés. L'abbaye a ainsi retrouvé sa vocation première, celle d'accueillir le public, et son sens religieux. Des groupes de prières ont ainsi été instaurés pour ceux qui le souhaitent. Sans oublier la rénovation de la fontaine Saint-Nicolas. «Ce fut un véritable travail de groupe» expliquent Danièle et Jean. «Michel Bresson (lire ci-dessous) nous a aidés ainsi que l'association Bieuzy-Lanvaux Découverte et Loisirs». Sans eux, nous n'y serions jamais arrivés !» Petit à petit, l'abbaye de Lanvaux retrouve ainsi de sa superbe et de son histoire. Une histoire riche. Nombre de personnalités ont foulé les trois hectares de la propriété au fil des siècles passés. Ainsi, à la fin du mois de mai 1795, c'est Cadoudal et ses Chouans qui y établissaient leurs cantonnements en vue du débarquement de Quiberon. Mais rapidement Les Bleus dénichaient leur repaire et passaient à l'attaque. Après avoir établi sa retraite, Cadoudal et ses hommes se repliaient dans la forêt de Floranges, toute proche. «Charles de Blois a passé également ici sa dernière nuit dans le pays d'Auray, en compagnie des cisterciens «souligne Danièle.» Des forges ont également été installées ici pendant quelques années. Sans oublier des maîtres verriers...» Cadoudal, Charles de Blois... Des documents sur l'histoire de l'abbaye, Danièle et Jean en ont des pleins cartons. «Nous voulons, au fil des années, lui redonner vie avec le plus grand respect possible du passé. «Actuellement, le couple reconstruit l'un des murs de la chapelle.» Mais cela va nous prendre du temps et va me coûter de l'argent» explique, le sourire aux lèvres, la propriétaire. Mais la passion aidant, le temps n'a plus de limites, et encore moins de limites financières !


    L'homme que l'on voit sur la photo bien que 13 années ont passé ressemble en tous points à l'homme triste que j'ai rencontré tout à l'heure. Car oui, l'homme était triste et toujours dans le deuil de sa compagne Danielle (ne pas confondre avec l'autre Danielle) décédée d'un cancer foudroyant en mai 2012. Tous leurs projets ont été interrompus, mais de toute façon, que pouvaient-il encore faire de cette bâtisse  à l'aube des 80 ans ? L'amour et la tendresse étaient sans doute leur ultime projet. 

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    Je pense surtout qu'ils étaient éperdument amoureux et qu'importe l'état du manoir. Depuis que Danielle n'est plus là, Jean traîne sa misère dans les couloirs du manoir et dans le parc. Il a mis le bien en vente mais sans trop y croire. Moi j'ai surtout eu l'impression qu'il voulait finir sa vie ici, entouré des toiles de sa compagne qui agrémentent les pièces du manoir (car j'ai visité aussi l'intérieur)

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    Je jetais parfois un regard à l'extérieur pendant que Jean commençait à me parler de religion, de trinité, d'Adam et Eve, de Marie-Madeleine... car s'il ne s'agit pas d'une maison religieuse, la religion tient une place importante dans ce lieu comme l'explique l'article du Télégramme. 

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    On a continué à discuter tout en passant d'une pièce à l'autre... 

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    Ensuite, on a reparlé de la dame qui m'avait acheté le voile d'ombrage et il m'a prêté un de ses recueils de poème où elle utilise le pseudo de Marguerit Jean. Voici le premier poème de ce petit volume.

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    Il y a du religieux là-dedans mais je trouve la sonorité générale très agréable, les rimes en ile et ule coulent goulûment. Et le foule des hommes me crie sans préambule que l'heure est arrivée à l'ultime pendule. On doit se sentir bien quand on termine un poème de la sorte. 

    A la fin, Jean n'était pas si pressé de me voir partir. Mais il faudra que je revienne lui ramener le recueil. Et puis autrement, ce soir, j'ai mis un temps fou mais j'ai trouvé l'endroit où l'abbaye est mise en vente. C'est une agence spécialisée dans les demeures de ce genre. L'abbaye de Lanvaux est à vendre 800.000€. 

    Je remercie Jean de sa gentillesse et d'avoir assouvi ma curiosité car quand je commence à  poser des questions, il est difficile de m'arrêter. J'ai été très touché par son chagrin, c'est un homme qui vit dans le passé, dans la nostalgie des années passées avec Danielle Thirion, la femme de sa vie. 

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    Loïc LT, le 01.06.2015 

  • rendez-vous manqué, épisode 2

    Comme j'avais le temps et que je voulais en finir avec cette histoire, je me suis résolu à me rendre au quartier de Saint-Caradec. Il n'y a que 5 minutes de route et c'est un endroit agréable où il fait bon vivre. En me rendant sur les lieux, lors d'un arrêt à un feu rouge, je me suis amusé de constater que 14 ans après  (j'ai habité à Hennebont en 1998 à 2000), la même dame avec la même coupe de cheveux s'affaire au lavage des autos sans ménager sa peine. 

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    Parvenu au quartier de Saint-Caradec, j'ai garé mon auto sur un parking en face du Blavet, j'ai pris ma sacoche et mon appareil photo et suis parti en quête de ce congrès. Quand on pense congrès, on pense grande salle, il fallait donc que je trouve quelque chose comme une salle des fêtes ou que sais-je. Je suis rentré dans le relais du Blavet où un garçon de café ressemblant à Michel Houellebecq s'affairait à ne rien faire. Je notai qu'il portait un tee-shirt publicitaire quincaillerie Dumoulin

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    Je me souvenais évidemment de cette quincaillerie qui devait soi disant être cambriolée le 21 mai, c'est à dire le lendemain de l'appel passé par erreur à la cabine de Plumelin.  Je pus distinguer sous le nom munition, gommes, Saint-Aubin de Terregatte 50. Je fus tellement abasourdi par ce hasard que j'en avais oublié Beauchamp. Décontenancé, je commandai une pinte d'absinthe et engageai la conversation avec le garçon de café. On commença par parler de la prolifération des persicaires, du semblant de tranquilité du quartier etc et je m'enquis l'air de rien de la provenance de son tee-shirt. Il me répondit que c'était un cadeau de son beau-frère qui tenait une quincaillerie dans un petit bourg de la Manche. Je répondis que c'était rare aujourd'hui les quincailleries dans les petits bourgs. Ce qu'il me confirma mais le fait que le magasin soit spécialisé dans les gommes de toutes les tailles et de toutes les formes faisait venir des gens de toute la France. Et bien ! Des gens traversent la France pour acheter une gomme en Normandie. Ensuite, il m'apprit que les gommes étaient tellement prisées que la quincaillerie venait de subir un cambriolage lors duquel les larrons ne volèrent que des gommes mauves longues de 35 cms et large de 2 cms. Le larcin se chiffrait à seulement 500 € mais avait beaucoup marqué son beau-frère qui ne s'imaginait pas que l'on puisse voler ce genre d'objets, d'autant que ces gommes avaient été commandées par un seul client et qu'elles étaient gravés d'initiales 'CF'. Je lui demandai ce que signifiait ce CF, il me répondit qu'il l'avait su mais qu'il ne s'en souvenait plus. Ensuite, je revins à mon affaire, les yeux rivés sur le Blavet et ses eaux tranquilles.

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    Il n'y avait pas de salle à Saint-Caradec me dit le beau-frère du quincaillier de Saint-Aubin-de-Terregatte à moins que l'on considère la maison de quartier comme une salle. 

     

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    Cette maison est utilisée par des associations du quartier ou pour diverses activités culturelles à destination des enfants. 'Des gens venus d'ailleurs peuvent-ils la louer ?' demandai-je. 'Sans doute, me répondit-il mais il n'avait jamais entendu parler de ce genre de choses. Le silence s'installa et la fée verte commençait à faire son effet. 'Quel beau chapiteau que voilà' dis-je bêtement. Je n'ai pourtant pas vu de ménagerie et de camions autour complétai-je. Le garçon me répondit que ce n'était pas un cirque mais un colloque quelconque qui avait dû louer le stand à un cirque. 

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    J'ai fini ma pinte cul sec, payé l'addition et je suis sorti. Plein d'idées se bousculaient dans ma tête. J'avais besoin de réfléchir sereinement et une promenade dans ce beau quartier ne pouvait pas me faire de mal. 

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    Un moment, j'entendis des pas précipités dans mon dos, comme quelqu'un qui courrait. Je me retournai et vit le garçon de café. Essoufflé il me lança 'je viens de me souvenir à quoi correspondait les initiales CF inscrites sur les gommes subtilisées à mon beauf : Congrès Fédéral'. Je ne me souviens plus de ma réaction mais je remerciai le type et m'assis sur un banc. Ce n'est plus de réfléchir que j'avais besoin, c'était de dormir et d'oublier tout ça, d'autant que cerise sur le gateau, je distinguai au loin sur le côté du chapiteau jaune les mêmes initiales. Je savais maintenant où se trouvait Beauchamp (encore qu'avec lui, on pouvait s'attendre à tout) mais trop de renseignements hasardeux et troublants me parvenaient. J'avais vraiment le sentiment que quelqu'un s'amusait avec moi. Et bien, moi, quand on me cherche, on ne me trouve pas et je suis du genre à me laisser marcher sur les pieds. A bon entendeur, salut, Beauchamp, me voilà !

    A suivre (peut-être)

    Loïc LT, le 31 05 2015 (photos prises le 30 05 2015)

  • rendez-vous manqué, épisode 1

    Beauchamp m'avait demandé de me rendre le 20 mai dans une cabine située près de Plumelin  à une certaine heure tardive et y attendre son appel afin qu'on convienne d'un rendez-vous, rdv pendant lequel on fixerait les modalités permettant de résoudre le différend qui nous pourrit la vie. Je crois qu'on est au moins d'accord sur une chose : on veut en terminer avec cette histoire inconcevable. Je me suis rendu sur place la veille de l'appel afin d'être sûr de l'endroit ( en retrait du bourg, presqu'au milieu des bois). 

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    Le 20 mai, il faisait encore un peu jour lorsque je suis arrivé sur les lieux. Une Renault 21 Nevada verte pomme était garée près de la cabine et un homme vêtu d'une chemise col mao amidonnée en est sorti. Avenant et souriant, il m'a dit qu'il s'appelait Magdebourg et qu'il était missionné par Beauchamp pour me dire que l'appel n'aurait pas lieu pour des raisons inconnues de lui. Je me suis quand même rendu à l'intérieur de la cabine. Le publiphone fonctionnait et le numéro attribué était le 02 97 44 10 68. C'est alors que la sonnerie retentit. Magdebourg qui avait allumé une cigarette me regardait de l'extérieur et avait dû entendre la sonnerie également. J'ai décroché et une personne m'a demandé si c'était toujours ok pour le cambriolage de la quincaillerie Dumoulin le lendemain. Je lui ai répondu qu'il y avait erreur et qu'elle appelait à une cabine. Comme de fait, le numéro qu'il voulait joindre était le 01 97 44 10 68. Je suis ressorti de la cabine et Magdebourg était toujours là, la main gauche dans la poche droite et l'autre tenant la cigarette. Il était décontracté et il me dit 'je vous aurais bien proposé de boire un verre dans le bar un peu plus haut mais il est fermé'.

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    Ensuite, il m'a dit que Beauchamp faute de pouvoir appeler lui avait demandé si j'étais disponible pour un rendez-vous à l'hôtel de la gare d'Hennebont le 30 mai à 16:00. Je lui ai répondu qu'à priori oui. Magdebourg m'a alors dit qu'il transmettrait mon accord de principe à Beauchamp et je lui ai répondu que si je ne donnais pas de nouvelles (de toute façon je n'avais aucun moyen de le joindre), c'est que le rendez-vous aurait lieu. 

    Le 30 mai, je me suis rendu à la gare d'Hennebont avec un peu d'avance, pas par inquiétude ( parce que je n'avais aucune raison d'être inquiet) mais parce que j'aime l'ambiance qui entoure les gares. Lorsque je suis arrivé, j'ai tout de suite noté que l'hôtel en question était fermé.

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    J'ai quand même frappé à la porte et une vieille dame dans le coaltar (car telle est l'orthographe de ce mot), en chemise et bonnet de nuit est apparue à la fenêtre du second étage possédant un petit balcon. Elle m'a demandé ce que je voulais et je lui répondu que j'avais rendez-vous avec un type dans le bar et elle m'a dit qu'elle en était l'ancienne patronne  et que celui-ci était fermé depuis trois ans et qu'elle n'attendait personne. Sans me dire au revoir, elle a fermé violemment sa fenêtre et je suis resté comme un con devant l'hôtel  dont la société immobilière Fiducial Conseil était chargée de la vente (si vous êtes intéressé, il faut appeler le 02 97 87 15 28). J'ai pensé que peut-être Beauchamp avait voulu signifier que le rendez-vous aurait lieu devant l'hôtel. Je me suis résolu à revenir à l'heure convenue, 16:00 donc,  le temps pour moi d'aller visiter la gare.

    Je ne crois pas avoir déjà pris le train depuis cette gare ni y avoir été déposé (encore que j'ai un doute sur ce dernier point). C'est une gare à l'architecture classique qui ne voit s'arrêter que des TER et INTERCITES, genre il y a un départ pour  Redon à 19:10 ou pour Quimper à 16:31. 

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    A l'intérieur, il y a même un guichetier et de futurs voyageurs. Le tout est propre et semble avoir fait l'objet d'une récente rénovation...ainsi d'ailleurs que les abris à l'extérieur. 

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    4 ou 5 personnes traînaient dans la gare et je me suis dit que peut-être l'un deux était Beauchamp mais en les regardant bien, je n'ai pas senti que quelqu'un était là pour traiter d'affaires louches. Ou alors Beauchamp allait-il arriver par l'un des prochains arrêts ? Mais le guichetier m'informa qu'aucun arrêt n'était prévu avant 19:00. Au cas où Beauchamp serait fidèle au rendez-vous, il ne viendrait donc pas par le train. 

    En attendant 16:00, j'ai erré aux abords de la gare. J'avais soif mais je ne voyais aucun bar à l'horizon. L'endroit était  calme, il n'y avait pas d'activités et pour un peu j'aurais pu entendre les ronflements de l'ancienne patronne de l'hôtel.

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    Quand tout est silencieux à ce point, on entend comme un bruit de fond un peu comme celui qu'on entend dans le film Paris-Texas de Wim Wnders à un moment, comme si le silence total ne pouvait être. C'est le son du Cosmos, de l'univers ou celui des Langoliers me dis-je parfois. 

    A 16:00, je me suis rendu devant l'hôtel mais il n'y avait personne, juste une affichette scotchée sur la porte 'je suis passer un peu en avance et presser je n'ai pu vous atendre, je suis attendus au Congrès Fédéral au quartier de St-Caradec, cordialement, Beauchamp'. (j'ai laissé les fautes)

    C'est quoi ce Congrès Fédéral à Saint-Caradec ? Je connais un peu Saint-Caradec, c'est un petit bourg pittoresque  faisant partie d'Hennebont mais se situant sur la rive gauche du Blavet (ou droite, ça dépend si on situe en amont ou à Laval) . De nature calme, je commençais cependant à être agacé par ce qui commençait à s'apparenter à un jeu de pistes...et tout ça pour lui annoncer que je possédais l'argent qu'il ne me devait pas. 

    Il y a des jours où l'on se dit que ce monde ne tourne pas rond. 

    A suivre,

    Loïc LT

  • avis aux botanistes

    910GW88n38L.jpgCette année, j'ai remarqué qu'il y avait très peu de pissenlits dans les jardins et dans les prés. Du coup, j'ai acheté un sac de graines de 20 kgs par crainte d'extinction de l'espèce. Mes voisins ne m'en voudront pas d'en avoir balancé quelques poignées sur leurs vertes pelouses.

    Par contre, une 'mauvaise herbe' chassant l'autre, je passe mon temps en ce moment à arracher un type d'adventice dont je ne connais pas la variété. Elle se déracine très facilement, c'est au moins ça de gagné par rapport au pissenlit qui lui, demande une opération plus complexe tant ses racines sont profondes et coriaces.

    Donc, voici cette plante qui envahit nos jardins, les fossés et les prés  et qui n'a peur de rien, pas même des djihadistes,  qui se faufile entre les cailloux et entre les fissures dans le béton. Je dispose de la bible conçue par le trio Felix-Toman-Hisek (guide du promeneur dans la nature) et d'un autre côté, je me suis aidé d'un guide pratique accessible en ligne et conçu par les chambres d'agricultures de Bretagne et qui s'intéresse spécifiquement aux 'mauvaises herbes' (je mets entre guillemets sachant que les écologistes n'aiment pas cette dénomination) poussant en Bretagne. 

    Pour commencer, contemplons des photos de la chose que j'ai pris à l'aube alors qu'un brouillard épais enveloppait encore la nature.  

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    mauvaise herbe,adventice,jardin

    Ce que je suppose être ses fleurs (bien que les feuilles soient trois fois plus grosses mais sans doute normal). 

    mauvaise herbe,adventice,jardin

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    Dans le guide des chambres d'agriculture de Bretagne, j'ai trouvé que la renouée persicaire y ressemblait beaucoup mais le guide ne rentre pas dans le détail:

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    Dans le guide du promeneur, il n'est fait aucune mention de renouée même sous son nom latin Persicaria maculosa. Dans ce guide, la seule plante qui se rapprocherait de mon inconnue serait l'oseille ou la petite oseille (rumex acetosella) mais ce n'est pas convaincant. Par contre, l'illustration de wikipedia concernant la renouée est assez pertinente :

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     D'autres photos prises dans le pré en face :

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    Un autre site confirmerait qu'il s'agit de renouées persicaires. 

    Pendant ce temps-là en Normandie, les mauvaises herbes ont une toute autre allure (photo prise à Pirou-Plage  sur une propriété privée où aucun aménagement n'a été fait) :

    mauvaise herbe,adventice,jardin

  • recensement des cabines # 15 Bubry

    Lorsque je suis reparti en piste le 14 mai, Persquen  était l'objectif unique de ce reportage, alors je suis forcément passé par le bourg de Bubry. C'est une porte obligée pour aller à Persquen que l'on vienne de Camors ou de Languidic. Quand j'étais petit et qu'on allait à Persquen, on passait par Bubry et alors je me disais que nous n'étions pas loin du but. Toujours est-il que je me suis dit que c'était l'occasion qui faisait le larron et je n'avais pas envie de revenir à Bubry spécialement. Il faut savoir profiter des opportunités et faire preuve de logique et d'efficacité lorsque l'on veut être un fin reporter. 

    Commençons par la traditionnelle petite carte offerte par Mappy.

    Camors-Bubry : 21.7 km, 23 mn. 

    mappy, bubry

    Comme on le voit sur la carte, Persquen est un peu plus au nord à 8 km. Je tenais avant toute chose à préciser que les 2375 habitants de Bubry sont des bubryates au masculin comme un féminin. Venons-en à l'essentiel ; la cabine téléphonique. Comme vous pouvez vous en douter, ce bourg en possède une sinon cette note n'existerait pas. Il s'agit d'une cabine double comme à Camors. Elle se situe sur le trottoir au bord de la 'grande place'.

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    2 publiphones, cela veut dire deux numéros d'appel que voici : 02 97 51 71 42 et 02 97 51 30 86. On dirait que les types du CAP3000 ont parcouru tout le département pour coller leurs affiches de merde sur toutes les cabines existantes. Ils ont une longueur d'avance sur moi ! Mais je ne suis pas certain que la soirée du 18 mai fut un succès. Qui porte une attention sur les affiches placardées sur les cabines ? Enfin bref, deux cabines accolées, qui fonctionnent toutes les deux et je pose deux questions fondamentales : 1 - de quand date la dernière utilisation de l'une des cabines ?  et 2 - de quand date la fois où les deux cabines furent utilisées concomitamment ?

    Comme je le stipulais au début de cette note, Bubry restera toujours pour moi un bourg de passage avant d'arriver à Persquen mais des années plus tard, à la fin du siècle, je l'ai également souvent traversé pour me rendre à mon agence comptable située à Guéméné/Scorff. A cette époque, à chaque fois que je traversais Bubry, je ne pouvais m'empêcher de repenser à nos périples d'antant avec mon père dans la R6 orange en direction de Persquen.

    Je crois m'être arrêté une ou deux fois à l'lntermarché de Bubry (non photographié) mais est-il utile de le souligner. Arretons-nous sur le centre-ville qui l'air de rien contient un nombre de commerce assez considérable et j'ai une théorie là-dessus : dans ce désert humain qu'est le centre-Bretagne (et dont fait déjà partie Bubry), il y a besoin de quelques centres de vie pour que les gens habitant les bourgs isolés (Persquen, Lignol, Langoelan, Ploerdut..) n'aient pas à se rendre dans des villes comme Lorient ou Pontivy. Il y a donc ce besoin de commerces de premières nécessités  qui permettent de passer l'hiver au chaud. Genre deux salons de coiffure quand même (rectif : il y en trois même mais la flemme de tout refaire..toutes mes excuses à Isabelle Coiffure) :

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    Une graineterie aussi a pignon sur rue, ce qui est la moindre des choses : tout végétal part d'une graine et cela évite aux autochtones de se rendre à Jardiland ou Truffaud pour acheter des plants hors de prix. 

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    Je crains que l'hôtel des voyageurs soit fermé et je le regrette car j'ai toujours rêver dormir dans un hôtel des voyageurs. J'imagine l'ambiance : des représentants du commerce, des hommes d'affaires, des gens paumés, des hommes virés par leur femme, des routards tous réunis pour une nuit et même pourquoi pas rassemblés lors du dîner ou du petit déjeuner. C'est un peu désuet je sais mais ça doit exister encore mais plus à Bubry...

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    Ambiance dans la pizzeria :

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    L'architecture type de Bubry, c'est à peu près ce genre de bâtiment qu'on dirait être d'anciens locaux administratifs. Le site immo de Ouest-France m'informe que le tout vaut 170.000€, 200m2 habitables , 4 chambres, 2 salles de bain et 1000 m2 de terrain, qui dit mieux ?

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    Aucune fenêtre de cette maison de dispose de balcon contrairement à bon nombre de bâtisses de Bubry dont je vous ai concocté ici un montage à la mords-moi le nœud. 

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    Je n'ai pas fait le tour de Bubry mais sachez qu'il y a tout pour survivre : banques, bars, épiceries, boulangerie, pharmacie, magasin Armor-Lux, garage etc...et puis ces rues sans âme où les gens trépassent mais où les conducteurs passent. 

     

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    Paradoxalement, quand on voit certaines rues, on a l'impression d'être au centre d'une grande ville.

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    Peut-être me suis-je fait des idées préconçues sur Bubry. N'empêche que malgré une certaine activité commerciale, beaucoup d'enseignes sont fermées. Ceci dit le bourg dispose d'un ensemble architectural robuste qui lui donne une certaine allure.

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    Et puis on peut saluer l'usage du terme crèmerie qui sent bon la 4ème république. 

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    Après, dans la nature, il y a encore de quoi visiter...des chapelles, des manoirs, des châteaux mais une vie ne suffirait pas à bien connaître la Bretagne. Tant de directions me tendent les bras, la tête me tourne.

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    reportage réalisé le 14.05.2015

    Loïc LT

  • avec un brin de nostalgie # 2

    1ère partie ici

     

    Il y a des images qui me restent de Kercher, des choses anecdotiques mais qui lorsque je les vivais revêtaient une grande importance. Par exemple, ma sœur me parlait l’autre jour d’une toile de tente qui avait été plantée dehors. Je ne m’en souviens pas mais y-avait-on dormi ou cela servait-il de terrain de jeu ?

    Mon grand-père possédait une Renault 6 verte (alors que mon père en avait une orange...quelle honte) puis après je crois qu’il l’a changée pour une Renault 5. Je me souviens qu’un jour nous sommes partis tous les trois, lui, mon cousin et moi chez un type chez qui mon grand-père devait donner ou récupérer quelque chose (je crois qu’il s’agissait d’une histoire de grain). Le voyage avait été long et j’étais tendu parce que je n’aimais pas quitter le cocon de Kercher. Arrivé sur place, mon grand-père a fait le tour de la ferme de long en large mais il n’y avait personne. Alors il est rentré sans agacement, sans le montrer en tout cas. Je ne l’ai jamais vu énervé de toute façon.

    Est-ce qu’à Kercher, on mangeait dehors les jours de beau temps ? Nul souvenir.

    Je me rappelle des verres à moutarde dont on se servait pour boire de l'eau...nouveauté pour moi aussi. A cette époque, c’étaient des figurines de dessins animés genre Goldorak dont était friand mon cousin.

    En haut du village, il y avait une ferme mais ça avait l’air de tourner au ralenti...mais entre la maison de mon grand-père et la ferme, il y avait cette petite maison en pierre dans laquelle venaient de temps en temps, des gens, des femmes je crois, deux soeurs peut-être, je ne sais pas; je me souviens juste de leur 2CV. Encore une question à poser à mes tantes ? Qui étaient ces gens ?

    Je ne vous parle même pas de voisines de Raymond à Talvern qui habitaient une petite maison dans laquelle on était allé une ou deux fois et à chaque fois, j’avais été impressionné par l'intérieur très soigné, très moderne, quelque chose d’inconnu pour moi. Et puis les filles m’intimidaient également...qui étaient-elles ?

    Il y a 2 ans, je suis repassé avec mon père dans le village de Talvern  mais ce n’était plus le même. Je n’ai pas retrouvé la petite maison mystérieuse, ni la forge et son foutoir insensé.

    Je me souviens que derrière la maison de Raymond poussaient des ajoncs par centaines au milieu de gros cailloux, des menhirs presque. Je me demandais ce qu’il pouvait y avoir derrière cet endroit...je me demandais même si le monde ne finissait pas là. Je n’ai pas de souvenir de complicité avec Raymond. C’était un homme très distant mais je dois avoir oublié certains moments. Mais une chose est sûre, je n’aimais pas aller à Talvern même si c’était pour une visite et en voiture, j’étais rassuré que le trajet dure un peu. J’ai revu Raymond  bien après lors de ma communion à Berloch et je crois qu’il m’offrit une montre...ou autre chose. Mais je ne veux pas être injuste avec lui, les souvenirs d’enfance sont ce qu’ils sont et on se fait des idées souvent fausses sur les gens. J'ai revu son fils des années plus tard à l'arrivée d'une course à pied.

    Avec mon grand-père, c’était tout autre chose. Ce n’était pas un grand bavard mais il aimait nous faire découvrir des choses, je me souviens de ses éclats de rire et quand je pense à tous les malheurs qu’il avait déjà vécus à cette époque et que je ne réalisais pas, toute cette injustice me fait mal au cœur. Mais mon grand-père était heureux à Kercher. Il avait des chiens de chasse, je crois qu’il chassait un peu, son jardin et autrement en hiver, je ne sais pas trop comment il occupait son temps. Il avait des responsabilités à la commune, il devait voir sa fille Patricia et rendre visite à sa mère et son frère dans la maison de Persquen.

    Longtemps il est venu nous voir à Berloch avec sa Renault 6 verte et je courais vers lui pour qu’il me prenne dans ses bras. Il me ramenait pour mon anniversaire des livres de la bibliothèque verte par paquet de 10 ( (c’est comme ça que j’ai découvert la série des Michel) et une chose m’intriguait mais je ne sais pas pourquoi. Où les achetait-il ? Je m’étais mis en tête qu’il existait à Persquen une librairie cachée surchargée de livres à tel point que lorsqu'on ouvrait la porte, on en faisait tomber. Il y a quelques années, j’ai fait un rêve à ce sujet.

    Je me souviens un peu de mon arrière-grand-mère décédée en 1982. Elle nous distribuait toujours des bonbons qu’elle sortait de derrière les fagots ou du dessus d’une armoire rustique. Il lui manquait des dents et autrement tout est vague dans mon esprit. J’ai peu de souvenir de François, le frère de mon grand-père.

    Ce que je réalise aujourd’hui, c’est qu’à cette époque Brigitte était très jeune puisque née en 1957, elle avait une petite vingtaine années. Je ne sais pas quand est apparu Antoine, son futur mari mais il m’impressionnait et j’avais toujours le sentiment qu’il préférait jouer (car il était très joueur) avec mon cousin (qu’il voyait plus souvent) qu’avec moi. Avec ma soeur, on a toujours trouvé qu'il ressemblait à Julien Clerc.

    Et puis, que faisions nous ces étés à Kercher ? Je n’ai pas de souvenir de sorties à la mer ou autres... Richard, le mari d’Evelyne était-il toujours parmi nous ? Que de questions dont j’aimerais presque n’avoir jamais de réponses...Mais je peux les avoir et je ne pourrais pas m’empêcher de les avoir.

    On voyait moins Patricia et Gérard...Je crois qu’ils ont habité à Bubry avant d’emménager dans l’ancienne ferme des parents de Gérard.

    Et Richard ! Une personnalité. Il habitait à Paris et quand il a su que je faisais mon armée à Compiègne (1996), il m’a invité un week-end dans un restaurant très chic près de la gare du Nord, un restaurant où il avait ses habitudes et où je me sentais gauche. C’est la dernière fois que je l’ai vu et je ne sais même pas si Evelyne, sa femme, ma tante, était déjà décédée quand on s’est vu.

    Puis après, je suis devenu comptable à Guéméné et le midi, lorsque nous allions déjeuner, on passait devant le cabinet vétérinaire où Patricia était secrétaire et je m’arrêtais lui dire bonjour. Et c’est à cette époque que rentrant à Berloch où j’habitais encore avant de trouver mon premier logement que je me suis arrêté deux fois au bar de Paulette à Persquen. Et je me suis arrêté aussi une fois voir un oncle qui habitait Persquen, un ancien ingénieur qui en imposait et qui avait toujours plaisir à m’accueillir. Vit-il encore ? Pour l’instant, je ne puis le dire. Et puis, j'ai revu une fois mon cousin Cédric aussi...du côté d'Arradon (port du Golfe du Morbihan). C'était totalement inattendu mais la probabilité existait puisqu'il avec acheté avec Brigitte la maison de Persquen et que lorsqu'on y vient en vacances, j'imagine qu'on ne passe pas ses journées à se promener dans le bourg...mais Arradon quand même...où je ne suis allé qu'une fois.

    Que dire d’autres...je pourrais y passer la nuit mais un moment, les anecdotes deviennent des détails sans intérêt.

     

    Loïc LT

  • CR282 : Joseph - Marie-Hélène Lafon

     

    téléchargement (1).jpgMarie-Hélène Lafon est l'une des rares auteurs contemporaines qui s'attache à décrire le monde rural (voir mon compte rendu de l'un de ses précédents romans), si on enlève, sauf le respect tous les romans du terroir qui touche un public ciblé pas spécialement épris de littérature et cela fait du bien de sortir de Paris, des affres de la classe moyenne supérieure, des manigances des gens qui n'ont pas de problème d'argent et qui ne connaissent de la campagne que ce que les spots de pub donnent à  voir.  Je n'ai rien contre cette littérature boboïsante ou autofictive (Régis Jauffret, Emmanuel Carrère, Eric Reinhardt, Philippe Djian...) mais un moment, il faut aussi se dire que 90% du territoire national est rural (et que cette ruralité est diverse) et qu'il mérite qu'on l'écrive et avec style si possible (ce que fait MH Lafon)

    L'auteur raconte l'histoire d'un garçon de ferme, le genre de profession qui n'existe quasiment plus aujourd'hui (mais qui est peut-être appelé à renaître sous une autre forme du fait de l'agrandissement des exploitations). Joseph est à l'aube de ses 60 ans et se souvient de toutes les fermes où il a travaillé, des bons et des mauvais patrons, les bons et les mauvais moments. Joseph ne s'intéresse à rien d'autre qu'à l'élevage ; on n'a aucun reproche à lui faire sur ce point. Toute sa vie est contenue dans une valise qu'il traîne de ferme en ferme et dans laquelle entre autres, il amasse un petit pécule en prévision de ses obsèques car il a entendu dire que ça coûtait cher. Il ne voit plus beaucoup sa famille (son frère jumeau est restaurateur à Paris). Il n'a connu qu'une fille pendant quelques années et elle s'est barrée. Rien d'autres. Le travail à la ferme, les tristes veillées, et comme seul intérêt télévisuel, le patin artistique (étonnant d'ailleurs). 

    Mais la vie de Joseph n'est pas si tristement lisse qu'il n'y parait parce qu'alcoolique, sa vie de fermier modèle fut entrecoupée de cures dont il sortait frais comme un gardon avant de rechuter des mois ou des années plus tard. Comme dans ces campagnes reculées, on ne respecte pas la loi à la lettre, les flics avaient pour les conducteurs pris en flagrant délit des sortes de salles de dégrisement appelées les bleues, après quoi ils pouvaient repartir sans retrait de permis :

    Les gendarmes le lui disaient assez, tu devrais prévoir de finir par Ségur tu serais plus commode pour la bleue. Il se remplissait de vin ; l'été il cuvait dans la voiture qui lui servait de maison. Il dormait assis au volant, raide et la bouche ouverte, avec la ceinture de sécurité et la radio, les phares ou les codes allumés, les gens le connaissaient, dans chaque bourg il avait ses places pour se garer et le cantonnier ou quelqu'un d'autre, en passant, tournait la clef de contact pour que la batterie ne se décharge pas complètement. La voiture était la Peugeot du père qui tenait encore le coup ; après ses cuites Joseph nettoyait, surtout pour les odeurs. Il était très maigre, ses mains tremblaient, il n'envisageait pas les gens ; et quand on réussissait à attraper son regard qui vous traversait sans vous voir, on ne soutenait pas longtemps ce vertige. 

    Le portrait de Joseph est aussi l'occasion pour l'auteur de nous décrire cette France inconnue, composée de petites fermes en train de disparaître. Mais elles existent encore dans des coins reculés (mais plus beaucoup en Bretagne). Dommage que le roman soit si court, il y avait tant de choses à dire sur le sujet. Moi, mon arrière-grand-mère était verratière et quand j'en ai parlé l'autre jour lors d'un repas de famille, tout le monde voulait en savoir plus, comme quoi, les questions sur la ruralité restent dans le subconscient des gens dont la plupart sont enfants ou petits-enfants de paysans. 

    Je sens MH Lafon tout à fait à même de nous écrire un livre sur le quotidien des exploitations intensives, car bien que l'on nous parle beaucoup de 'l'essor' du bio (qui est une bonne chose), c'est l'agriculture intensive qui nourrit les français et qui participe grandement à ses exportations. Je m'éloigne du sujet mais je peux vous dire que le bio représente bien peu de choses à côté de l'agrandissement des exploitations agricoles qui deviennent de véritables sociétés qui pour certaines traitent directement sur les marchés internationaux (et leurs travers : les produits dérivés). Mais Joseph, s'il est encore en vie,  est bien loin de ces considérations...

    parution : Buchet Chastel, août 2014, 144 pages, lecture sur kindle en mai 2015. note : 4.5/5

    Loïc LT

     

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