Ce texte est beau et simple comme se doit de l'être tout bon titre de variété française. Mais comme nous le stipulait (ne me demandez pas pourquoi j'utilise ce verbe inapproprié) souvent Madame Pichon, citant Nicolas Boileau au collège Saint-Aubin 'Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément'. Alain Souchon est maître en la matière. Philosophe du quotidien, il dit des choses qui nous touchent au cœur sans qu'on ait besoin de se triturer le cerveau (comme avec Philippe Jaccottet et Guillevic mais nous ne sommes pas dans le même registre).
Et puis surtout, pour emballer le tout , l'auteur dispose de son compositeur attitré (et vice versa) qui lui fabrique des mélodies taillées dans le marbre. Le tout est produit et arrangé à la perfection...
Alors après, on pourra dire que c'est du déjà entendu, du réchauffé, que c'est un brin fleur bleue ou que sais-je. Mais dans ce premier album commun, il y a trois ou quatre morceaux qui ont retenu mon attention dont il roule (les fleurs du bal) que je me suis permis de renommer les fleurs du bal. Si vous ne l'avez pas entendu, dîtes-vous que la musique est à la hauteur du texte (intro parfaite, solo de guitare et puis en toile de fond, une nappe de synthé ondulante)...
Pour l'anecdote, Larmor-Baden, c'est tout près de chez moi...
Morne est son cœur
Et sans raison
Vers cinq heures
Il quitte la maison.
Il démarre
Part sans raison
Comme aspiré par
L’horizon.
Peut-être l’amour
Peut-être la vie
La tombée du jour
Ou simplement l’ennui
Partir dans la nuit
Partir comme ça
Cette envie
Tout le monde l’a
Larmor-Baden,
Guingamp
Dehors le noir de la plaine
Et puis le noir dedans
Il part comme s'il allait quelque part
Laissant là dans la salle
Sur le sol, éparpillées,
les fleurs du bal.
Dans l'axe est son moteur,
Il décolle,
Son accélérateur
Le console
Les guitares qui jouent fort
Dans son cockpit
Lui sont un réconfort
Amniotique.
Il roule, il roule
Comme les larmes qui coulent
Laissant là dans la salle
Sur le sol, éparpillées, les fleurs du bal.
Partir dans la nuit
Partir comme ça
Cette envie
Tout le monde l’a.
Il roule, il roule
Dans le vent et les étoiles
Et là-bas, dans la salle
Sur le sol, éparpillées
Les fleurs du bal...
paroles : Alain Souchon, musique : Laurent Voulzy
Commentaires
Et, t'as vu ? ils marchent sur ta pelouse ! ;-)
C'est pas ma pelouse mais ça ressemble un peu au champ en face de chez moi, avec cette forêt sous la brume au fond.
En tout cas, je suis persuadé que cette photo a été prise en Bretagne.
J'aime l'usage de l'adjectif 'amniotique'
et l'enjambement dans la strophe 2.
J'ai toujours aimé les enjambements..ils donnent du rythme.