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Colin sabre et tam-tam - Page 34

  • CR274 : soumission - Michel Houellebecq

    soumission.jpgAu début, je n’avais pas prévu le lire et puis je me suis laissé tenter. C’est primordial d’humer l’air du temps et Michel Houellebecq bénéficie d’une certaine aura en France et dans le monde entier et puis il dispose de supporters à gauche et à droite. Oui, parce qu’avec Houellebecq, nous nous situons plus dans le champ de la politique et de la sociologie que dans la littérature. Et ce dernier roman le confirme. Littérairement parlant, c’est pauvre, presque journalistique et très wikipedia aussi (je rappelle quand même que dans son précédent roman, il n’a eu aucun scrupule à faire des copier-coller depuis l’encyclopédie en ligne). Mais je crois qu’il assume tout ça alors ne perdons pas notre temps et venons-en au fond.

    Je rappelle vite fait que dans soumission, l’auteur imagine qu’en 2022 les Français élisent à la présidence de la république un musulman modéré, Mohammed Ben Abbes qui obtient le soutien de l’ump et du ps et ce pour faire barrage au Front National. François, le narrateur est un universitaire de renom et vit cette révolution avec un certain détachement (comme souvent chez MH, le narrateur est un type blasé et obsédé par le sexe). La France aussi se soumet à ce nouveau régime et malin qu’il est, le président de la république nomme comme premier ministre un homme de paille, à savoir François Bayrou afin de montrer qu'il n'y a rien à craindre du nouveau régime. Comme de fait, Bayrou passe pour un comique arriviste (ce qu’il est dans la réalité) à la solde de Ben Abbes . Si la liberté d’expression semble maintenue, des bouleversements s’opèrent , l’éducation nationale n’est plus laïque et se scinde entre des écoles musulmanes ou chrétiennes (l’université où travaille le narrateur devient musulmane) et puis les femmes n’ont plus le droit de travailler (pas même dans les quincailleries), du coup le chômage disparaît et les femmes ne portent plus que des pantalons et des tuniques qui empêchent qu’ont voit leurs fesses.

    Tout cela n’a rien de crédible évidemment (car si cela arrivait vraiment, un véritable soulèvement populaire renverserait le pouvoir en quelques jours) mais sous la plume de Michel, tout cela coule de source, tous ces événements semblent naturels et suivent une logique historique imparable. Mais on peut tout se permettre dans un roman et celui-ci  parmi ses quelques intérêts permet aussi de se faire une idée plus précise des fondamentaux de l’islam à travers les longues discussions que le narrateur entretient avec un érudit musulman (au point de parvenir à troubler l'indécrottable athée que je suis).

    C’est un roman de politique-fiction que tout le monde peut lire. Il est court, il est clair et c'est plus un amusement qu'autre chose.

    Un amusement car personnellement, je ne crains ni l’arrivée d’un président musulman en France (encore qu’on a déjà eu des présidents catholiques (De Gaulle, Chirac) mais dans soumission le problème n’est pas que le président soit musulman, le problème réside dans le fait qu’il veut faire de l’islam une religion d’état..aussi modéré soit-il). Je ne ne crains pas non plus une arrivée du FN au pouvoir, parce que le Front républicain qui est tant décrié fonctionne quand même très bien et que le scrutin majoritaire à 2 tours est une digue que l'extrême droite ne peut franchir.

     

    Pour résumer, n’ayez-pas peur !

     

    lecture : février 2015, parution : janvier 2015, Flammarion, kindle, 3.5/5

     

    Loïc LT

  • racisme ordinaire

    En ce moment et pour la première fois de ma vie, je côtoie un type ouvertement antisémite. Genre hier, il me dit suite à l'agression de militaires protégeant un temple que les lieux de culte musulmans ne sont pas autant protégés que les lieux de culte juifs. Tous les jours, il a un mot contre les juifs, ça me dépasse totalement, au début je m'offusquais sans le braquer mais j'ai arrêté, ça ne sert à rien. 

    Mais moi j'ai un soucis avec l'antisémitisme car je ne le comprends pas. Quelqu'un qui me dit qu'il est juif me fait le même effet que quelqu'un qui me dit qu'il aime jouer au légo, qu'il est quincailler ou qu'il aime le jazz. Je ne comprends pas d'où vient cette haine. Ça ne date quand même pas de la crucifixion de Jésus ? Pour ce que Hitler en avait à foutre des chrétiens ! Parce que le judaïsme est bien une religion ? Je peux devenir juif si je le désire non ? 

    D'un autre côté, si j'essaie de me mettre dans la tête d'un raciste, je parviens à concevoir qu'un habitant de quartiers chauds puisse en avoir marre des immigrés...je trouve une explication voyez-vous., je n'approuve pas mais je devine.

    Par contre, le nombre de racistes dans les villages de campagne m'hallucine. C'est du racisme par procuration, par le prisme des médias. Ces gens se forgent une opinion non par ce qu'ils vivent mais par ce qu'ils entendent dire. Ils n'ont pas d'esprit critique vis à vis de ce qu'ils entendent aux infos. 

    Pardon si c'est banal mais perso, si je n'avais qu'un combat à mener, ce serait contre le racisme. Nous sommes tous des terriens, embarqués dans le même bateau, nous somme le fruit d'un miracle interstellaire et la fraternité ne doit pas avoir de frontière. Je n'aime pas les frontières. 

    Mais je ne suis pas tout blanc : je ne crois pas au réchauffement climatique et je suis plutôt libéral (économiquement parlant). 

    Loïc LT

  • bilan météo Camors # janvier 2015

    Bilan : Un mois de janvier dans les normes, des températures globalement douces. Le mercure a souvent dépassé les 10°. La température maximale la plus basse est de 6.4° le 20.01. Quelques petites gelées matinales ( 3 au total) ont eu lieu ainsi  qu'un coup de vent mi-janvier sans conséquence (tempête Hermann) dont je n'ai aucun souvenir. Les précipitations furent dans les normes aussi. Pas de neige (aucun flocon sur Camors depuis 3 ans et encore je ne suis pas certain qu'il ait neigé lors de la vague de froid de février 2012...du coup, il faudrait remonter à novembre 2010). Pour les amateurs de sensations fortes, il faudra repasser. 

     

      MIN MAX Précip.
    01/01/2015 4,4 11,6 0
    02/01/2015 3,3 13,1 2
    03/01/2015 3,4 13,6 4,5
    04/01/2015 9,5 13 0
    05/01/2015 7,8 11,9 0
    06/01/2015 1,9 12,3 1
    07/01/2015 -0,2 11 0
    08/01/2015 7,2 13,6 15
    09/01/2015 9,3 13,8 5
    10/01/2015 8,9 13,2 3,5
    11/01/2015 4,1 11,6 0
    12/01/2015 10 13,7 1,5
    13/01/2015 5,8 13 11,5
    14/01/2015 5,9 11,6 10
    15/01/2015 3,2 11,8 24
    16/01/2015 2 9,8 3
    17/01/2015 -1,2 10,3 1
    18/01/2015 2,4 7,3 15
    19/01/2015 0,5 8 0
    20/01/2015 0,5 6,4 9,5
    21/01/2015 3,4 6,7 9
    22/01/2015 0 7,2 0
    23/01/2015 -1,6 8,8 0
    24/01/2015 0,1 10,7 0,5
    25/01/2015 0 10,3 0
    26/01/2015 5 13,2 0
    27/01/2015 3,9 10,8 0
    28/01/2015 7,2 12,8 3,5
    29/01/2015 2,6 10 10
    30/01/2015 1,2 10 7,5
    31/01/2015 1,4 8,5 8
    MIN/MAX/TOT -1,6 13,8 145
    MOYENNE 3,6 11,0  

     

    météo, 2015, bretagne

  • CR273 : pas pleurer - Lydie Salvayre

    PHO69ae8f36-285a-11e4-975e-a3dfdd16c4d0-300x450.jpgLa plupart des français ignore totalement  ce qui s’est passé en Espagne au milieu des années 30 et pour cause la guerre civile espagnole n’est étudiée ni au collège ni au lycée. Il faut bien faire des choix dans cette période où il faut  déjà traiter la crise de 1929, la montée et la prise de pouvoir des nazis en Allemagne, le Front Populaire en France. Et puis, globalement, on passait et on passe toujours très normalement encore beaucoup de temps à parler des deux guerres. Ce n’est pas un reproche, c’est juste, je le répète qu’il faut bien faire des choix.

    J’avoue humblement qu’avant de lire ce roman, je ne savais pas du tout comment le général Franco avait pris le pouvoir en Espagne et je savais encore moins qu’en 1936, il s’est passé dans ce pays des événements remarquables pendant desquels les communistes, les libertaires et les nationalistes se sont affrontés violemment certes mais au cours desquels et malheureusement ou heureusement peut-être, des tentatives de mises en place de systèmes alternatifs à des niveaux locaux ont transformé une partie de la population en doux rêveurs libérés des contraintes de la religion et de système quasi-féodal qui fonctionnait jusque là (malgré que l’Espagne était une république depuis pas mal de temps déjà).

    C’est à cet été paradisiaque de 1936 que nous invite Lydie Salvayre à travers le regard de Montse, une fille d’un foyer modeste qui 70 ans plus tard émigrée en France raconte à sa fille en quoi cet été a changé sa vie. Elle habite un petit village espagnol rural qui décide de passer en autogestion en août 1936 sous l’impulsion de son frère José, un libertaire charismatique acharné qui arrive à convaincre la population d’abandonner tout système de propriété..mais après quelques jours, les gens prennent peur et préfèrent se tourner vers Diego, un fils de bonne famille converti au communisme (au grand dam de ses parents) et admirateur de Staline. La rivalité entre José et Diego ne fait que commencer. Dépité, José quitte le village en compagnie de Montse, sa soeur pour se rendre dans une ville proche où une anarchie bon-enfant s’est installée. Montse vit alors les plus beaux jours de sa vie dans cette ville où tout le monde s’embrasse, où tout est gratuit et où l’amour est réinventée. Montse y connaîtra justement l’amour. Mais pour je ne sais plus quelle raison, José et Montse (enceinte) rentrent au village où Diego, le fou de Staline a pris les commandes de la mairie.

    Parallèlement à cette histoire, l’auteur évoque à travers le désarroi de Georges Bernanos (un écrivain français catholique exilé aux Baléares), les atrocités commises par les nationalistes avec l’assentiment de l’Eglise Catholique.

    Je ne vais pas vous dire comment finit cette histoire mais je peux juste rappeler que l’utopie libertaire devenue réalité pendant quelques mois a été vaincue par les nationalistes qui donnent le pouvoir au général Franco. Mais en ma qualité de membre du MDQ, je n’arrive pas à comprendre comment les libertaires et les communistes, qui pour moi sont un peu dans le même combat, aient pu se détester et s'entre-tuer à ce point. La nationalistes ont profité des divisions d’une gauche égoïste et dessoudée…

    L’énergie romanesque que Lydie Salvayre a mis au service de l’histoire est parfaite. La plume de l’auteur est virevoltante et contrairement à certains, je n’ai pas été agacé par l’usage du ‘fragnol’ (sorte de patois parlé par Montse mélangeant le français et l’espagnol) qui donne à ce roman une coloration ibérique bienvenue. Le jury du Goncourt a sans doute couronné le meilleur roman de l’année 2014. En tout cas, un livre qui peut plaire à Julie Schittly

     

    lecture : janvier 2015, kindle, Seuil, 268 pages, parution : août 2014. 4.5/5

     

    Loïc LT

  • CR272 : Meursault, contre-enquête - Kamel Daoud

    854869.jpgJ’ai d’abord relu L'Étranger mais je ne sais pas si c’était indispensable car on peut comprendre et apprécier cette contre-enquête sans avoir lu le roman de Camus. L’auteur revient en effet assez longuement sur Meursault, sa personnalité et le meurtre. Cela m’amuse d’ailleurs de penser que la lecture de Meursault contre-enquête donnera à certains l’envie de lire L'Étranger pour la première fois alors que c’est l’inverse qui semble le plus logique.

    De donner une suite à un des romans les plus connus au monde paraît prétentieux et puis on se dit  qu’avec une telle idée l’auteur savait qu’il allait forcément attirer un minimum de lecteurs, plus en tout cas que s’il avait décidé de mener la contre-enquête d’un meurtre quelconque d’un arabe lambda qui n’aurait pas eu l’honneur de la littérature.

    Pour ce faire, l’auteur s’est permis de prendre quelques libertés avec la réalité (si on peut parler de réalité) puisqu’il part du principe que c’est Meursault qui a écrit L'Étranger ce qui veut dire qu’il a échappé à la peine de mort. Ici c’est le frère de la victime qui s’exprime très longtemps après les faits. C’est un vieillard et il veut rendre justice à son frère qui n’est pour des millions de lecteurs que la victime anonyme de Meursault, 

    Ce qui est amusant dans ce roman, c’est que Haroun, le narrateur, frère de Moussa (la victime) se heurte au fait que le meurtre n’a jamais eu lieu puisqu’il n’est que le final d’une oeuvre littéraire. Mais il ne se pose jamais la question de savoir pourquoi on n’a jamais retrouvé le corps de son frère, ni l’endroit où le meurtre s’est produit, qu’on n’ait plus eu de nouvelles de Raymond ni d’aucuns témoins, qu’on n’ait pas de trace du procès...Tout ce qu’il reste de concret de ce meurtre, c’est un roman écrit par le meurtrier, un roman magnifique et connu mondialement. C'est un peu comme s'il s'agissait d'une rêverie d'un quincailler qui se prend pour le frère d'un type mort dans un roman. 

    Le récit de Kamel Daoud est en ce sens une mise en abîme littéraire assez jubilatoire. Je crois que Julie Schittly serait d'accord avec moi. 

    Haroun, personnage littéraire au même titre que Meursault se donne le  droit de réponse, et cette contre-enquête prise de façon purement factuelle n’est pas sans intérêt. Elle permet de nous replonger dans l’ambiance de la guerre d’indépendance et des relations entre les Pieds-Noirs et les Algériens. A travers la vie de Haroun, on découvre le quotidien de l’Algérie colonisée.  Le soleil est aussi accablant que dans L'Étranger et l’écriture quasiment aussi sèche.

    Mais plus qu’un exercice de style, c’est à un exercice littéraire que nous convie l’auteur. En plus de m’avoir donné le vertige, il m’a permis de me replonger dans L'Étranger (que je n’ai pas étudié à l’école)  qui s’était effacé de mes écrans radar depuis très longtemps.

    lecture : janvier 2015, kindle, Actes Sud, parution : mai 2014. 4/5

    Loïc LT

  • CR271 : Moderato cantabile - Marguerite Duras

    MODERATO_CANTABILE.jpgLongtemps j’ai confondu Marguerite Yourcenar et Marguerite Duras. C’est ainsi, il y a des pans entiers de la littérature qui me sont encore totalement inconnus. J’assume. Mais si tout se passe bien, j’ai encore à peu près 50 ans à vivre. Et comme j’en ai fini avec le 2048, je vais pouvoir rattraper le temps perdu. 

    Tout ce que je sais à propos de Duras, c’est que pour des raisons de sécurité, elle n’a jamais mis les pieds dans une quincaillerie (le jeu c’est de placer le mot quincaillerie dans toutes les notes...quant aux raisons de sécurité, c’est dans l’air du temps, toute décision doit se prendre ou pas pour des raisons de sécurité).

    Avant d’écrire cette note, j’ai lu la fiche de la dame sur wikipedia. Il est stipulé que ses premiers romans dont celui-ci sont à ranger dans la catégorie fourre-tout nouveau roman (le pendant littéraire de la nouvelle vague au cinéma). La vie de Marguerite fut tumultueuse et souvent baignée dans l’alcool.

    L’alcool tient d’ailleurs une bonne place dans ce court et délicieux roman qui se déroule dans une ville de bord de mer, une ville qui pourrait être Rochefort ou La Rochelle, une ville dans laquelle des usines emploient des milliers d’ouvriers. Le personnage principal, Anne Desbaresdes est la femme d’un patron d’une de ces usines. Mais jamais il n’est question du mari ni de la vie du couple. On sait juste qu’ils possèdent une grande maison qui donne sur l’océan et que leur enfant prend des cours de piano chez Mlle Giraud, leçons auxquelles participent Anne. Le récit débute par une de ces leçons (que l’enfant déteste). Un moment, un bruit retentit. Il provient d’un bar de la rue. On apprend très vite qu’un homme vient d’y tuer sa femme. Anne est intriguée par ce meurtre qui semble être passionnel et fait la connaissance d’un type dénommé Chauvin qui fut témoin du drame. Mais Chauvin ne sait pas grand chose. Pourtant, Anne et Chauvin se retrouvent souvent dans ce même bar, ils boivent beaucoup de vin et elle lui pose des questions sur le meurtre mais au fil des jours, elle n’est guère plus avancée. Un soir, elle entre ivre et en retard chez elle où du grand monde est réuni pour un dîner.  Chauvin, son compagnon de l’autre monde erre entre la villa et l’océan et assiste au spectacle de cette bourgeoisie ennuyante.

    La trame de ce roman est ténue mais on le termine perclus de questionnements. Qu’est ce que Anne Desbaresdes cherche auprès de Chauvin ?  Une relation adultère ? Anne est-elle une sorte d’Emma Bovary à la sauce nouveau roman ? Pourquoi est-elle si intriguée par ce meurtre  dont elle  ne connaît ni le meurtrier ni la victime ? Pourquoi boit-elle autant ?

    Moderato cantabile ne laisse pas indifférent. Sa petite musique n’est pas sans rappeler celle de Patrick Modiano. Je suis rarement déçu par un roman publié aux éditions de minuit. Ce dernier ne déroge pas à la règle.

    Je suis en train de lire Meursault contre-enquête et il serait tout aussi amusant de donner une suite au roman de Duras afin d’en savoir plus sur ce crime passionnel. Il y a comme ça des personnages secondaires oubliés dans les limbes de la littérature qui mériteraient une résurrection.  

    lecture : janvier 2015. kindle. roman paru en 1958, éditions de minuit

    Loïc LT

    - le roman a été adapté au cinéma d'où l'illustration (JP Belmondo et Jeanne Moreau)

     

  • 2048 !!!!!

    Voilà, ce soir vers les 19 heures, j'ai intégré le cercle très fermé des êtres humains ayant réussi à atteindre la tuile 2048 dans ce fameux jeu du même nom (qui est un jeu virtuel et donc indisponible en quincaillerie). C'est un soulagement parce que j'y passais trop de temps, y puisais trop d'énergie et un jeu comme ça et bien, ça peut te briser un couple. Donc maintenant, c'est terminé, je ne vais pas tenter les 4096. Le jeu s'appelle 2048 et le but est d'arriver à 2048, point barre. Le reste, c'est du bonus. 

    Et dire que ma fille de 12 ans y est arrivée plusieurs fois. Elle a plus la logique mathématique que moi, c'est un fait. Bon, pour ceux que ça intéresse, il y a une technique. A la base déjà, il ne faut déplacer que vers 3 côtés. Ne déplacer vers le quatrième que si nécessaire. Mais il arrive un moment où il faut quand même renverser le jeu alors là, tu peux te permettre un déplacement vers le quatrième bord. Sinon, il ne faut pas se forcer à fusionner les tuiles pour arriver par exemple dans un premier temps à 1024. Je pense qu'il faut se faire une petite collection de 128 et de 256 et quand t'en as plusieurs sous le coude, ça peut aller vite. Mais n'y étant parvenu qu'une fois, je ne suis pas certain d'être de bon conseil. 

    Loïc LT

     

    Voici donc une capture de la grille finale

    2048.jpg

  • CR270 : au château d'Argol - Julien Gracq

    product_9782070111626_180x0.jpgAu château d’Argol ouvre le tome 1 de la pléiade consacrée à Julien Gracq, un auteur dont je n’avais lu qu’un seul roman...et quel roman. Ecrit en 1938 et refusé par Gallimard avant d’être accepté par José Corti, c’est aussi le premier roman de l'auteur qui a déjà quand même 29 ans.

    J’avais lu le rivage des Syrtes dans un livre publié chez José Corti chez qui si j’ai bonne mémoire, il faut toujours séparer les pages au couteau...du coup quand on est encore à ça, je ne me pose même pas la question de savoir si cet éditeur dispose d’un département ‘ebooks’. Autant demander à une quincaillerie de se doter d’un site internet.

    Argol est décrit comme un château de type médiéval perché sur une falaise rocheuse au milieu d’une forêt armoricaine à l'extrémité du Finistère. On ne sait pas trop quand l’action se situe mais j’opterais pour le 19e siècle. Sur les conseils d’un ami, Albert, le héros de cette histoire hilarante, achète ce château et il y arrive un jour sans armes ni bagages et est tout de suite envoûté par cette bâtisse imposante.

    Au début, on a plus ou moins dans l’idée qu’on va lire un roman assez conventionnel d’autant que les descriptions du château et de la nature environnante abondent. Les choses se compliquent lorsqu’Albert reçoit la visite de son grand ami Herminien (une sorte de Gambetti en moins fantasque). Ce dernier est accompagné d’une fille prénommée Heide (à qui j’ai donné le visage de l'actrice Jean Seberg). Herminien et Albert entretiennent une grande complicité intellectuelle et philosophique en particulier et mènent des discussions interminables. Heide y participe vaguement. De toute façon, on a bien compris que sa raison d’être dans cette histoire est de foutre le bordel. C’est le troisième élément, l’intrus, la femme et la fin des haricots.

    Subrepticement, le roman glisse vers le surréalisme et les balades en forêt se transforment en quête mystique . Les trois tristes lurons après une baignade suicidaire en mer perdent de la consistance pour devenir comme des esprits. On ne sait pas trop si Albert tombe amoureux de Heide, on ne comprend pas trop le comportement de Herminien. Un jour, alors que le conflit cordial bat son plein,  les deux amis se retrouvent dans une chapelle nichée dans la forêt et Herminien se met à jouer de l’orgue. C’est un moment clé du roman mais je ne saurais dire en quoi. Ensuite, Albert retrouve Heide nue et blessée au bord d’une rivière et Herminien qui s’était absenté revient et se fait mal en descendant de son cheval.

    Mais qu’importe, le récit se défait des faits et flotte par delà les landes et les rivages avant de se faufiler dans les couloirs sombres du sinistre château. Puis les corps se fragilisent  et les trois tristes s’affaiblissent, le huis clos se termine mal mais on est presque soulagé que cet enfer armoricain se termine.

    Je signale à toutes fins utiles que ce roman comprend des descriptions interminables..mais admirables et qu’il ne contient aucun dialogue. Le tout donne l’impression que l’auteur a voulu, pour son entrée en littérature, en mettre plein la vue.

    Pour l’anecdote, si le château d’Argol est sorti de l’imagination de Gracq, le bourg d’Argol situé à l’entrée de la presqu’île de Crozon existe bien et selon wikipedia signifierait ‘en perdition’.

    Globalement, je déconseille fortement à mes 3 millions de lecteurs, la lecture de ce déroutant mais trop ennuyant roman.

    L’année commence tristement sur l’espèce de blog...avec ce compte rendu glauque à souhait et les événements récents qui me laissent encore complètement prostré.

     

    lecture : janvier 2015, la pléiade tome 1. note : 2/5

     

    Julien-Gracq-Au-Chateau-dArgol.jpg 

    J'ignore qui a peint cette aquarelle représentant le château en question. Cliquer juste sur l'image pour accéder au site. 

    Loïc LT

  • les choses simples

    J'ai remarqué que les hommes sont souvent naïfs voire ignorants sur les choses simples de la vie. Ainsi combien de fois ai-je entendu ces derniers temps, parce qu'il pleut et qu'il fait doux que c'était un temps d'automne, pas un temps d'hiver...alors je le redis, en Bretagne et sur une grosse partie de la France (qui est le finistère du continent européen ne l'oublions pas) , un  temps doux et humide en hiver est la normalité. Bref, pour les gens, en hiver, il doit neiger, s'il ne neige pas, c'est pas normal. 

    Dans les albums pour enfants , les auteurs caricaturent le monde, c'est normal, leur public n'appréhende pas encore la complexité des choses. Ainsi en est-il de ma série préférée : Martine (je les possède tous sauf les derniers qui ont perdu un peu de leur innocence). Dans Martine et les quatre saisons, on voit la gamine avec son frère en train d'alimenter un abri pour les oiseaux.

    DSC01761.JPG

    Février n'a que vingt-huit jours : il est pressé de voir partir l'hiver. Mais l'hiver ne veut pas s'en aller. La neige tombe. Les chandelles des gouttières luisent au soleil et les moineaux sont malheureux. Martine a placé un petit nid en bois dans le verger. Ainsi les oiseaux seront bien à l'abri. 

    Voilà, tout y est. C'est l'hiver donc il neige. Et tout comme Martine entretient son jardin toute seule (cf Martine embellit son jardin), ici, elle semble avoir installé un nichoir sans problème et avec beaucoup d'intelligence (on voit qu'une grosse branche rentre dans le socle de l'objet qu'elle a sans doute fabriqué elle-même). Et puis évidemment, des oiseaux s'y posent  et cerise sur le gâteau ne se barrent pas quand les enfants s'approchent pour leur donner à manger. Tout est parfait. Son frère Jean a foutu sa cagoule et porte un joli tricot bleu alors que  Martine porte une sorte de bonnet qui s'accorde parfaitement à son duffle coat (j'ai envie d'appeler sa tenue comme ça). Elle pose sa main gauche sur l'épaule de son petit frère. Elle fait un peu petite maman (cf Martine petite maman). 

    Retour à la réalité. Nous possédons une mangeoire à piafs qui languissait dans notre cabanon. Je n'aime pas trop le terme 'mangeoire' mais cela s'appelle ainsi, je n'y peux rien. C'est une vieille mangeoire aux couleurs ternes qu'on avait accrochée dans l'arbre à muguets il y a quelques hivers mais comme nous n'avons pas de vue depuis la baie sur cet arbre, nous ne pouvions voir si des oiseaux venaient s'y sustenter. L'hiver passa, on l'oublia et le printemps venu, je rangeai la chose très abîmée par les pluies et les vents. Elle resta ainsi à prendre la poussière dans le cabanon quelques années avant que je me décide à la ressortir cette année. L'idée pour cette fois est d'avoir une vue directe sur ce spectacle simple de la nature. J'ai donc bricolé un truc moche que voici :

     

    04012015 (4).JPG

    J'ai pris cette photo depuis la baie vitrée. On distingue donc clairement une mangeoire (que j'ai évidemment alimentée en graines)  installée sur un vulgaire pieu que j'ai planté de travers à la masse dans un sol spongieux. Mais je pense que les oiseaux ne me tiendront pas rigueur de ce côté tour de pise. Quand je parle des oiseaux...encore faut-il qu'ils s'y approchent. On a attendu longtemps...tout comme le chat qui est resté des heures les yeux rivés vers l'endroit...comme s'il se doutait du pourquoi de la chose (le plus probable étant que plus patient et passant plus de temps que nous il ait vu des oiseaux s'y poser). Non seulement dans la vie réelle les oiseaux ne vont pas spontanément vers ce genre d'installations humaines mais si en plus un ennemi les surveille à quelques mètres, on se complique la vie. 

    Dans la vraie vie, rien n'est simple. Et puis, quelques jours plus tard alors que je ne m'y attendais pas et que comme par hasard je prenais des photos du jardin triste, le miracle survint :

    02012015 (77).JPG

    Un rouge-gorge s'est posé sur le toit de l'objet où j'ai eu la bonne idée de poser quelques graines également. C'est simple comme bonjour un oiseau qui mange des graines mais la simplicité n'est pas si évidente. Et  ne doutant pas de la solidarité unissant les vertébrés tétrapodes ailés appartenant au clade des dinosaures (je cite wikipedia l'air de rien, comme Houellebecq), celui-ci va sans nul doute faire part de sa découverte à ses amis. Comme de fait le lendemain, lorsque je suis rentré du boulot et qu'il faisait déjà nuit, les filles rentrées plus tôt m'informent avoir vu d'autres oiseaux s'y nourrir. Depuis, c'est devenu un peu notre petite attente quotidienne...et celle des félins installés sur la table en bois et qui pensent bêtement pouvoir en attraper quelques-uns...

    Loïc LT (08.01.15)

    jardin, nature, chat, hiver