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vie de famille

  • Il se passe des choses graves à Paris

    Vendredi 13 novembre 2015.  vers les 22h00

    Ma femme et mes filles regardaient la télé et je bouquinais et surfais. Le soir, je me crée mon petit univers, j'approche l'abat-jour du pc, me fais un petit café et laisse aller mes pensées. J'écris des choses, je réponds à des gens, je reprends mon roman. Alors, il est vers les 22h00 ou un peu avant, je ne sais plus. Bien que fan de foot, je ne regarde pas les matchs amicaux donc ce France-Allemagne ne m'intéressait pas. Et puis donc, je vais sur un site d'actu pour voir quand même le score et puis je tombe sur la nouvelle et je  comprends aussitôt qu'il se passe des choses graves à Paris. On parle déjà d'une trentaine de morts, d'une prise d'otages au Bataclan. J'ôte mon casque et je dis :

    - il se passe des choses graves à Paris.

    Tout de suite, on se branche sur une chaîne d'infos. On est tous prostrés. La soirée se passe, je ne sais pas si les filles ont bien compris le drame, ma femme évidemment était choquée, elle est allée se coucher et je suis resté rivé sur l'écran de BFM ou itélé jusqu'au milieu de la nuit.

    Ce sont des moments dont on se rappelle toute sa vie. Toutes proportions gardées, lorsque j'ai appris la mort de Michael Jackson, tard dans la nuit, je suis allé réveiller ma femme qui ne m'a pas cru d'abord je crois, elle était déjà dans ses rêves et j'ai du lui rappeler la nouvelle le lendemain. 

    Attentats du 11 septembre : décidément, je suis un oiseau de mauvaise augure. Il est 10h30 et mes collègues comptables sont dans la salle café. On m'appelle 'ton café est servi'. 'j'arrive'. Mais avant de partir, je vais faire un tour sur le site de boursorama (époque de la bulle internet) pour voir vite fait de combien de centaines d'euros mon portefeuille s'est épaissi, je tombe sur les infos, les deux avions se se sont déjà écrasés, la bourse dégringole, je n'en crois pas mes yeux. Je descends quand même, j'ai peur parce que j'étais assez réservé à l'époque et je ne sais pas comment je vais leur annoncer ça. Et si ma mémoire est bonne, comme vendredi dernier, je leur sors 'je crois qu'il se passe des choses graves à New-York'. Je ne me souviens plus de la réaction de mes collègues mais je crois que très vite la discussion a repris son cours normal, ils n'avaient pris la mesure de l'événement mais aujourd'hui je ne peux m'empêcher de penser que ces anciens collègues quand ils repensent aux attentats du 11/09 ou qu'on leur demande comment ils l'avaient appris, que c'est à moi qu'ils doivent penser. 

    Mort de François Mitterrand : janvier 1996, j'étais à Lorient en cours  de bts de comptabilité et je crois que c'était un lundi, il faisait un froid sec et au milieu de la matinée on avait une heure de libre que j'ai mis à profit pour aller chez mon disquaire préféré (c'est fou ce que j'achetais comme cd à l'époque) et dans la voiture, j'ai allumé la radio et appris la nouvelle. Lorsque je reviens au lycée, je retrouve mes camarades et je leurs annonce la nouvelle. Ils ne me croient pas. Franchement, je vois pas pourquoi j'irais inventer ça. Enfin bref, il y a eu une minute de silence dans les classes après je ne sais plus quand. 

    Je pourrais vous parler aussi du crash du Concorde mais je rentrais du boulot dans mon studio où je vivais seul et je n'ai eu à l'annoncer à personne.

    A contrario, quels événements m'a-t-on appris ? Rien ne me vient. Même si je regarde très peu la télé, j'écoute beaucoup la radio et je suis hyperconnecté. Si Barack Obama se fait tuer à 3 heures du matin, je suis au courant dans l'heure. 

    Il se passe des choses graves à Paris.

    Mais toutes les choses qu'on apprend soudainement et qui nous marquent à vie ne sont pas forcément des événements médiatiques. Un jour, ma femme rentre du boulot et elle m'apprend qu'elle a entendu le premier extrait du nouvel album de Daho sur RTL2. Je lui réponds 'ah bon, déjà ! et c'est bien ? c'est quoi le titre ?'. Elle ne savait pas le titre, elle se souvenait juste qu'il parlait d'être libre. Il s'agissait  de retour à toi, premier single de l'album réévolution (2003). Je ne sais pas pourquoi, je me rappellerai toute ma vie de cette petite annonce, qui semble anodine comme ça. Bizarrement bien que fan de Daho, je n'étais pas informé que le titre du nouvel album devait être diffusé ce jour-là. Depuis à chaque fois que j'entends retour à toi, je repense à cette annonce faîte à l'Homme. 

    Excusez-moi de passer de choses légères aux choses graves mais lorsque mon père a eu son accident en 1991 (chute d'un toit et handicapé à vie), j'étais en 1ère au lycée et un moment, la prof vient vers moi pour me dire que des gens veulent me voir. Je sors dans le couloir et je vois l'épouse de mon père en pleur accompagné d'un voisin. On m'apprend la nouvelle. C'est terrible comme la vie peut changer en quelques secondes. Je repense aux familles et amis de tous ces gens tués le vendredi 13 novembre. La nouvelle tombe brutalement comme une pomme chute d'un pommier sans crier gare. 

    C'est le destin de l'homme. Il faut vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de nos têtes. 

    Loïc LT

    retour à toi

    Ennemi de soi-même, comment aimer les autres ?
    Etranger à soi-même, étranger pour les autres
    Qui réduit au silence le fracas de l'enfance
    Et avance masqué en attendant sa chance

    Et sous les apparences, le prix du vêtement
    Personne ne voit les plaies et le sang
    De celui qui survit.

    Et quand demain se lèvera
    Je serai libre, retour à toi
    Mais quand demain se lèvera
    Je serai libre, retour à moi

    Si l'amour me couronne et s'il me crucifie
    Elève mes pensées dans un hymne à la vie
    Et que monte très haut la flamme des bougies
    Quel que soit le drapeau le dieu que l'on prie

    Et sous les apparences, vulnérable et changeant
    Personne ne lèche les plaies et le sang
    de celui qui survit.

    Mais sous les apparences, vulnérable et changeant
    Personne ne lèche les plaies et le sang
    de celui qui survit.

     

  • réseaux sociaux

    Ce soir, une de mes filles regarde une émission qui évoque le quotidien d’un zoo, le zoo de la Flèche. C’est une émission qui passe tous les soirs sur France 4 dont le seul défaut est d’être tournée façon télé-réalité, si bien qu’imbuvable pour le vieux con que je suis. Bon, si la forme est insupportable, le fond se tient si bien qu’on n’empêche pas nos filles de regarder ce programme. Un moment, elle me dit ‘ma copine Zoé m'a dit qu'elle est allée à ce zoo’. ‘Ah bon, je lui dis et il se trouve où ce zoo ?’ Elle me répond qu’elle ne sait pas mais qu’elle demandera à sa copine demain. Je lui rétorque qu’en 5 secondes, elle peut avoir la réponse avec google et elle me dit que oui mais qu’elle préfère demander à sa copine.

    Là, je reste un peu con...et en même temps, cette réponse de ma fille m’a surpris autant qu’elle m’a plu. Elle préfère demander à sa copine en vrai dans la cour de l’école. C’est donc mon enfant de 10 ans qui me rappelle qu'internet n’est pas l’alpha et l’oméga. Certes, avec le net, on peut avoir réponse à tout très vite et personnellement, bien qu’ayant découvert la toile à 25 ans, il ne me viendrait pas l’idée d’attendre le lendemain pour avoir une réponse que je peux avoir tout de suite. Or ma fille est née et a grandi et grandit avec le réseau internet, donc on pourrait penser que c’est elle qui aurait dû spontanément chercher sur le net où se situe ce foutu zoo. Paradoxalement non. C’est à se demander si à force de baigner dans le virtuel, certains jeunes n’en viendraient pas à considérer la vraie vie, comme un monde nouveau comme le fut pour nous l’arrivée d’internet au milieu des années 90.

     

    Je me suis à ce sujet souvent demandé si les jeunes (et les moins jeunes) ne sont pas plus humains les uns envers les autres que nous l’étions à leur âge, justement parce qu’ils ont ce besoin de vivre en vrai parallèlement à leur vie virtuelle. Nous, dans les années 80, il n’y avait que la vraie vie, le contact, le téléphone, les jeux dehors et on vivait cela normalement. Mais avec l’arrivée d'internet, j’aime à penser que les jeunes nouent des rapports réels plus profonds, dans la continuité de ce qu’ils vivent sur le net et aussi parce qu’il y a le choix de deux univers possibles mis quasiment en concurrence et qu’il faut vivre ces deux univers avec la même intensité. C'est pour cette raison que j'ai intitulé cette note réseaux sociaux parce qu'à mon sens, internet n'a pas le monopole des réseaux sociaux, au sens premier de l'expression, puisqu'au fond, qu'est ce qu'un réseau social si ce n'est un ensemble d'humains qui communique et cohabite or c'est une chose que les hommes faisaient bien avant l'arrivée d'internet.

    Donc je n'irai pas voir où se situe le zoo de la Flèche comptant bien que ma fille se souviendra demain qu'elle m'avait dit qu'elle le demanderait à sa copine.

     

    Loïc LT, 17.09.2015,22h

  • le cadeau de trop

    Parmi les innombrables présents, tablettes, appareils photo, trucs de filles, j'en passe et des meilleurs, Prisca et moi avions eu  l'idée saugrenue d'offrir un livre à nos filles...comme dans le temps de notre enfance. Vous savez les livres, c'est un ensemble de pages reliées et numérotées et munies d'une couverture solide dans lequel on peut lire des choses ou voir des dessins ou des photos. Chaque livre dispose d'un thème, d'un auteur,  cela peut être un roman, un essai, une bande dessinée  ou une encyclopédie. En l’occurrence ici, il s'agit d'une encyclopédie de l'histoire de France parue aux éditions novedit et sous-titrée 'panorama complet des grands événements de notre passé'. L'auteur s'appelle Carel Dumesnil. 

    DSC01621.JPG

    On leur a offert ça hier soir à notre retour en Bretagne et je dois admettre qu'au moins mes filles ont le mérite de la franchise. Chloé a fait la moue et s'est replongé dans son smartphone pendant que Lola feuilletait cet objet étrange sans grand enthousiasme. Ensuite Chloé nous a carrément dit qu'elle se foutait de ce cadeau....

    vie de famille, 2014, noël, livre, histoire de france

    Je crois qu'en fin de compte, c'est moi qui vais le plus le consulter...

    Bonne fêtes à toutes et à tous ! 

    Loïc LT

     

  • Le Courégant

    Chaque fois que je repense à cette partie de la côte morbihannaise, cela me ramène 20 ans en arrière pendant ces deux années où je poursuivais mes études à Lorient. Il m'arrivait souvent dans les intercours, après la journée ou le weekend d'aller traîner seul (ou plus rarement avec des camarades) du côté du Courégant, Fort Bloqué etc. Je garais ma citroen AX face à la mer et je ne sais pas ce que je faisais. Je lisais, écoutais la radio, je stressais souvent je ne sais plus pourquoi. Si, je me souviens au moins d'une fois...le jour où les résultats du BTS devaient être affichés en soirée au lycée à Lorient. Je me suis barré de la maison familiale dans la matinée. J'étais certain que je n'aurais pas ce diplôme. J'avais fait mes calculs dans tous les sens et même en étant le plus optimiste possible, je ne pouvais pas l'avoir pour la simple raison que je m'étais littéralement vautré  dans l'épreuve de compta, la matière principale...vautré à un tel point et pour des raisons tellement  idiotes que je n'ose même pas le dire ici. 

    Donc, je ne pouvais pas l'avoir. Or après avoir échoué en fac à Rennes deux ans auparavant, c'était vraiment le merdier pour moi si je n'avais pas le BTS, surtout qu'en ces temps lointains, c'était un diplôme qui ouvrait quand même quelques portes..et que ce serait bien que 4 ans après le BAC, j'obtienne enfin quelque chose. 

    Donc, je suis parti le matin, une boule dans le ventre. J'ai quitté Berloch, j'ai pris la voie express à Languidic, voie que j'ai quittée à Lorient et après avoir marché un peu sur la plage du Courégant (avec ces restes de blockhaus, qui s'effondrent ou s'ensablent), j'ai poussé vers la plage en face du Fort Bloqué. J'ai garé ma voiture sur le parking face à la mer. Je crois qu'il faisait beau. En temps normal, j'aurais pu me baigner mais là, j'étais tétanisé, la panique de ma vie..et avec le recul, je me demande bien pourquoi tant j'étais certain du dénouement. Je me demandais ce que faisaient mes camarades au même moment..Hervé, Olivier, Jérôme...pas de portable pour se joindre (les années 90, c'est un peu la préhistoire quand on y pense aujourd'hui) et les cours étaient terminés depuis plus d'un mois. Je n'avais plus eu de nouvelles de personne depuis les examens. Je me rappelle surtout de l'épreuve de comptabilité qui durait 6 heures quand même et comme je m'étais littéralement vautré pour des raisons que je n'ose toujours pas avouer, j'avais tenté de me rassurer auprès de mes camarades, je voulais à tout prix qu'ils l'aient ratée également, je voulais ne pas être le seul afin que les correcteurs soient les plus cléments possibles devant tant de copies abominables..sauf que ma copie à moi, ce n'est pas qu'elle était abominable...elle était juste égale à une feuille blanche. Et l'épreuve de compta, c'était quand même le plus gros coefficient et qu'il n'était pas possible de s'en sortir si on avait moins de 8 dans cette épreuve. Or, moi, je ne pouvais pas avoir 8, c'était impossible.

    Donc, j'étais face à la mer, calfeutré dans ma Citroën, je regardais les heures défiler et l'heure où les résultats allaient être affichés est arrivée et je n'y suis pas allé tout de suite. S'il y a un moment dans ma vie où l'idée du suicide s'est le plus approchée de moi, tout en restant très loin (mais le plus approchée quand même), c'est bien en cette fin d'après-midi d'un jour de juin 1995.

    Un moment, il a bien fallu y aller. Lorient. Lycée Dupuy-de-Lôme. Je sors de la voiture, mes jambes flagellent. Je rentre dans l'enceinte du lycée. Hall où sont affichés les résultats. Encore quelques gens, plus beaucoup. Et avant que je m'approche du tableau, quelqu'un, je ne sais plus qui vient vers moi et m'annonce que j'ai le BTS. Ce que l'affichage me confirme. 

    C'est le seul événement paranormal de ma vie. Sincèrement et je le redis aujourd'hui avec force, il était rationnellement impossible que j'obtienne ce diplôme.

    Alors, depuis lorsque je retourne sur la côte ouest de Lorient. Le Courégant, Fort-Bloqué, Guidel-Plage etc, je me souviens de ce jour de juin, de cette journée d'attente dans la voiture où j'étais incapable d'avaler ne serait-ce qu'une bouchée de pain. 

    J'aime bien cette partie de la côte lorientaise, cette route qui longe la mer, ces maisons contemporaines construites dans les années 70 (car la zone est assez urbanisée..en même temps qu'assez sauvage), avec ces murs en pente plongeant vers le sol, autant d'éléments qui lui confèrent un petit côté littoral californien (cf Basic Instinct). 

    Et c'est ce à quoi je pensais dimanche dernier en discutant avec un écrivain lors d'un marché de noël. L'action d'un de ses romans se situe dans les environs du Courégant. Du coup, j'ai acheté son livre. L'écrivain s'appelle Pierre Varési, le roman c'est 'Monsieur Blaise'. 

    Je viens de le terminer et je le commenterai dans la prochaine note. 

    Loïc LT

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  • du nouveau sur l'espèce de blog !

    Ce dimanche est bien parti pour être pourri. Heureusement, la forêt en face est au summum de sa beauté automnale :

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    Sinon, comme tu as dû le remarquer, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère, j'ai changé le bandeau du blog, ce que je ne fais que tous les deux ou trois ans, c'est donc un événement rare et  je tiens à cette rareté. C'est une photo que j'ai prise depuis 'mon bureau' avec mon smartphone, petit objet dont je suis devenu l'esclave depuis que je le possède (07/2014), et qui a pour conséquence immédiate que je lis moins (ce qui me fais penser que je n'ai toujours pas fait de compte rendu du dernier roman de Modiano, très bon roman au demeurant mais le fait qu'il ait eu le prix Nobel m'a un peu coupé l'herbe sous les pieds et comme je suis quelqu'un qui pète plus haut que son cul, je veux pas avoir l'air de lire ce qui est dans l'air du temps (alors que j'ai lu pour que tu ne ne perdes pas dans le quartier avant qu'il ait obtenu ce prix). 

    Autre nouveauté qui peuvent intéresser un ou deux de mes trois lecteurs, j'ai activé la version smartphone du blog et donc il est désormais plus facilement visible sur vos iphone, nokia et autres joujoux formidables ! Chouette, non ?

    ll pleut, c'est dimanche mais un bœuf carotte en cours de cuisson embaume toute la maison et il me tarde de me mettre à table ! Je vais donc pas tarder à appeler les filles et leur demander 'qui dresse la table ce midi ? -)

    Loïc LT

     

     

  • éloge du Gritou

    Face aux aléas et aux incertitudes qui me plombent l'existence, qui nous plombent parce que nous sommes tous logés à la même enseigne, j'aime être rassuré par le côté immuable de certaines choses quotidiennes, j'aime rentrer le soir et voir le chat se prélasser au soleil de tout son long et en pleine nuit, lorsqu'il miaule dans le garage, me lever et lui ouvrir la porte pour qu'ils vienne dans le lit se lover entre nous. Alors, après avoir ronronné et piétiné trois plombes sur place, il s'installe en boule et nous tient chaud autant qu'une bouillotte. 

    En général, les chats ont une gueule parfaite. Pas d'oreilles décollées, pas de gros nez et de mentons en galoche. Tout chez le chat respire l'harmonie. 

    'Posséder' un chat présente aussi des désagréments...mais bon.

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  • vie et mort d'un doudou

    PB140095.JPGLe doudou de Chloé n’est pas vraiment en retraite, il sort encore de temps en temps. On va dire qu’il est en préretraite et qu’il l’a bien mérité après 11 ans de bons et loyaux services. Physiquement, il ne s’en sort pas trop mal, il a ses deux yeux, tous ses membres, il est juste un peu maigrichon peut-être mais j’en connais un autre (celui de Lola) qui est dans un tout autre état.

    Ce doudou est entré à la maison fin 2002, quelques semaines après la naissance de Chloé. C’est ma petite sœur qui le lui offrit et parmi toutes les peluches dont on l’entourait, c’est celle-ci qu’elle a choisi rapidement.

    L’étiquette collée à son cul indique ‘ importé par Baby Nat,95320 Saint-Leu-La-Forêt, France, lavable à 30°’. Tout prête à penser donc qu’il est né en dehors du territoire national et qu’après son exportation,depuis sans doute un pays d’Asie, il a transité par le bourg de Saint-Leu-La-Forêt où la société Baby Nat doit avoir un dépôt. Baby Nat existe toujours indique le site internet et commercialise toutes sortes de doudous. A ce propos, je tiens à informer qu’une grande vente usine est organisée les 29 et 30/11 et le 01/12 à Taverny (on dirait donc que la société a déménagé tout en restant dans le Val d’Oise).

    Il me souvient que aux alentours de 2004/2005,  nous avions écrit une lettre à cette boite dans laquelle nous leur avions demandé poliment s’ils vendaient toujours ce même type de doudous et si oui, si on pouvait commander à distance. Je crois que c’était parce que nous avions failli le perdre à plusieurs reprises et qu’au cas où cela se reproduirait, nous voulions un doudou de rechange et exactement le même pour que CloClo ne soit pas trop perturbée. Ils nous répondîmes tout aussi poliment qu’hélas non, ils n’en vendaient plus. Je suppose que ce genre de société, spécialisée dans le doudou doit être habituée à ce genre de requêtes. Quand on fait dans le doudou, il faut l’assumer jusqu’au bout et je tiens avec quelques années de retard à remercier Baby Nat pour sa réponse rapide et cordiale.

    Après avoir transité chez Baby Nat, j’imagine que le doudou, en compagnie de milliers de ses congénères  a rejoint une centrale d’achat quelconque dans laquelle il est resté un certain temps, ce n’est pas la période la plus joyeuse de sa vie..ensuite, il a sans doute rejoint un supermarché ou une enseigne spécialisée dans les produits pour enfants, genre Aubert par exemple. Il faudrait que je demande à ma petite sœur si elle s’en souvient.

    Il est amusant  de se dire qu’on peut enquêter sur tout. J’imagine que si le FBI, pour une raison ou pour une autre avait besoin de savoir tout sur les origines de ce doudou  et bien il parviendrait à ses fins, il arriverait à savoir tout jusqu’aux champs ayant produit les cotons le constituant en passant par le conteneur exact dans lequel il est arrivé dans quel port de France ou d’ailleurs.

    Ensuite, il a vécu sa vie de doudou, ni plus ni moins. C’est un doudou qui m’a toujours fait marrer. Au début, je m’amusais à le photographier dans tous les sens (avec l’arrivée des appareils numériques, l’homme s’est mis à photographier tout et n’importe quoi), je composais des natures mortes avec doudou dessus. Puis, je me suis calmé. Doudou a continué à remplir son rôle de doudou, toutes les nuits et toutes les fois que Chloé a eu besoin d’un moment de réconfort. Il a voyagé aussi, un peu mais il n’a requitté la France que tout dernièrement à l’occasion de notre voyage en Irlande. Il est passé plusieurs fois au lave-linge, tous les quelques mois (je n’ose pas le demander à Prisca..elle va se demander ce que je suis en train d’écrire encore). Et puis, un jour, Chloé s’est endormi sans lui et cela s’est reproduit et doudou s’est mis à passer ses nuits sous le lit ou sous un tas de fringues. Doudou n’était pas triste parce que, n’étant qu’une peluche et donc un objet, il est dénué de tout sentiment. Il n’a pas conscience de lui-même. N’empêche que, Doudou, du fond de ton inconscience sidérale, je tiens à te remercier pour tout ce que tu as apporté sans le savoir à ma fille.

    Maintenant, demandons-nous ce qu’il va devenir. Chloé va définitivement l’abandonner mais nous parents, allons le garder bien précieusement comme un souvenir de son enfance. Comme ça, quand elle sera adulte, on le ressortira pour rigoler. On en aura des larmes aux yeux. Ensuite, nous,  parents allons mourir parce que, étant des êtres humains, nous sommes amenés à disparaître alors que le doudou, lui, étant une peluche et donc un objet, pour peu qu’on en prend soin, ne disparaît jamais vraiment. Lorsque nous aurons donc disparu, on peut imaginer que Chloé, faisant le tri dans nos affaires tombe sur le doudou et qu’elle décide de le ramener chez elle...ou pas. Toutes les hypothèses sont possibles jusque sa réappropriation par un des enfants ou petits-enfants de Chloé. Ce serait beau mais c’est peu envisageable.

    Un jour, cependant, il disparaîtra parce si un objet ne meurt pas, il s’abîme, se disloque. Il est alors soit transformé en un autre objet soit enfoui sous terre (et alors assimilé par la nature), soit incinéré.

    Ainsi fut et pourrait devenir le doudou de Chloé. 

  • un soir en semaine (avec théorie)

    Prisca insiste pour que je reprenne le footing et ça tombe ça, j’en ai envie, il me manque juste le déclic. J’ai couru un petit peu courant janvier mais j’ai dû prendre sur moi. A chaque fois, ce fut une vraie corvée mais bon je me suis senti un peu obligé, on a tellement bien ripaillé pendant les fêtes, et perso j’ai goûté tellement de whiskies que je commençais à me sentir un peu lourd.
    Ce soir encore, en rentrant du boulot, je me décide pour un footing sur mon circuit habituel de 10 kms. Il fait presque nuit quand je rentre alors il faut que je m’équipe en conséquence : gilet de sécurité et lampe frontale. Je pars dans la nuit. Au bout de 6kms, j’en ai un peu raz le bol, j’essaie d’oublier un peu que je cours en me récitant le bateau ivre mais rien à faire, j’en ai marre. Et il se trouve qu’au bout de 6 kms, j’ai la possibilité de couper pour ne faire que 7 bornes. C’est ce que je me décide à faire au carrefour en question...mais hop au dernier moment, je décide de continuer tout droit pour faire les 10 bornes. Je n’en ai pas du tout envie, la nuit est noire et des chauves souris m’effleurent presque. Pourquoi ce revirement ? Je me suis dit au moment où je tournais que non, qu’il fallait que je prolonge l’effort, que ce choix difficile qui allait prolonger ma sortie de 20 minutes ne serait pas vain. Ma théorie sur la question : à tout moment de la vie, lorsque l’on a un choix à faire, il faut toujours prendre le chemin le plus difficile, celui qui demandera le plus d’effort, le chemin le moins séduisant. C’est valable pour les petites décisions (comme celle que j’ai pris ce soir lors de mon footing) et pour les grandes décisions de la vie. D’après moi, cette succession de décisions difficiles n’est pas vaine : elle appelle de grands moments de bonheur et lorsque l’on vit ce bonheur, on ne fait pas forcément le lien avec les décisions difficiles qu’on a pris. Mais je pense que ce lien existe.
    Je suis rentré, j’ai fait mes étirements et puis le feu étant allumé, je suis resté dos au foyer pendant quelques minutes à discuter avec Prisca. Douche, dîner et puis voilà. Les filles ont le droit de regarder la télé le mardi soir et j’ai eu plaisir à les entendre rire par moments (elle regardait un film sur Gulli), sages et collées l’une contre l’autre l’autre dans le canapé. Et moment, je me suis dit, voilà  un moment de bonheur : mes filles sont heureuses, en bonne santé, rieuses et affectueuses. C’est un bonheur que d’être leur père. Mais de quelle décision difficile cette plaisante réalité est-elle la conséquence ?

    loïc lt


  • bucolismes

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    J’ai pris cette photo ce soir depuis la baie vitrée (en alu, posée par la MDF et non par kiclos, boite qui a menacé de me poursuivre en justice parce que je n’avais été gentil avec eux sur ce blog). Si ça peut vous donner une idée de mon environnement. C’est grâce à cette vue ô combien bucolique que des idées lumineuses me viennent (sur ce blog et dans la vraie vie, car je côtoie des gens en vrai de temps en temps).
    Je ne sais pas si on le voit bien sur la photo mais notre propriété s’arrête à peu près au niveau où se trouve les boeufs (on voit un piquet). J’ai l’intention de poser une clôture en bois (pas tout de suite parce qu’on n’a plus de sous) pour bien délimiter l’espace et puis aussi parce que parfois les bestiaux nous font peur. Le fil  est électrifié mais parfois, il  leur arrive de se mettre à gambader et dans ces cas-là, on se demande s’ils vont  s’arrêter.   Au début du printemps, il y avait encore 4  boeufs mais depuis, deux d’entre eux ont accompli leur funeste destin.
    A droite, on distingue notre vieux pommier en fleurs, celui qui sert de parasol en été. Un auvent comme ça, ça n’a pas de prix.  Derrière le pommier, il y a un arbre à muguet. Magnifique également.
    Derrière s'étend  la prairie  couverte de pissenlits (qu’on ne distingue plus trop car ces bonnes herbes sont  passés dans leur seconde phase , c’est  à dire que les fleurs jaunes (les capitules) ont laissé place aux aigrettes,  ces boules blanches sur lesquelles on soufflait quand on  était petit). C’est sur cette grande prairie exploitée par un producteur de cidre du village que très souvent nous voyons paître des chevreuils. En général, ils sont en binome et sont très méfiants.
    Au fond,   le bosquet  a  revêtu ses couleurs printanières. Cela nous  donne un joli dégradé de vert. Il nous manque juste le son d’une petite rivière.
    Quand il fait vraiment chaud, on installe les bains de soleil sur les chaises longues.  Et là, c’est le paradis sur Terre. Ce fut le cas samedi dernier.  Le mercure était monté à 25° et il n’y avait pas un souffle de vent. Pendant que les filles redécouvraient les joies du hamac (fixé entre le tronc du pommier  et un poteau de fil à linge), nous nous sommes prélassés pendant deux heures.        Le soleil frappait fort mais pas trop.  Des bourdons butinaient les fleurs du pommier.  Un coucou chantait du  haut de son nid perché dans les immenses thuyas de la propriété voisine.     Des papillons jaunes et blancs voltigeaient au milieu des bambous.   Prisca et moi, nous sommes endormis et on était tellement bien qu’on avait l’impression de faire le même rêve.  Ensuite, on s’est réveillé, j’ai repris mon bouquin et je me suis fais servir une petite bière bien fraiche.  On a clôturé la soirée par un barbecue. C’était vraiment bien.

    llt

  • Dzaro, le magnifique

    Dzaro est un bouvier des Flandres. C'est un chien craquant, affectueux et tout. Ses maitres sont mes beaux-parents normands. Une sacrée boule de poil que ce Dzaro ! Les filles l'adorent. photos.

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