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irlande 2015

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 9 (et fin)

    samedi 31 octobre 2015

    Partir le matin de bonne heure se décide le soir, disait quelqu'un et c'est ce que nous avons fait. Passons sur les préparatifs et les quatre heures de route qui nous séparent de Cork. La traversée de l'Irlande intérieure ne présente pas beaucoup d'intérêt. Il y a sans doute de jolis coins mais les grands axes sont peu propices à l'émerveillement. Nous avons embarqué sous le Pont-Aven en fin d'après-midi. Il faisait beau, promesse d'un magnifique coucher de soleil. 

    Après le départ, c'est d'abord Cork qui attire l'attention. On dirait que tout a été pensé par un architecte et que la ville s'est construite selon un plan précis sans rien changer d'un iota. 

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    Petit à petit, on perd Cork de vue. On se tourne alors vers l'ouest où un autre spectacle nous attend. 

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    Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
    De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
    Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
    Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

    Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
    Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
    Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
    Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

    Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
    Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
    L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
    Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

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    Bon, je sais, c'est pas original de s'émerveiller d'un coucher de soleil. Alors, voilà, les derniers rayons :

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    Ensuite, après avoir perdu de vue mes condisciples, j'ai erré dans le bateau que je commence à bien connaître. J'ai profité d'une petite dégustation d'eau minérale.  Deux ou trois malins n'avaient pas compris le sens du mot 'dégustation' et sont partis chancelant tenter de rejoindre leur cabine à quelle étage déjà. 

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    Au piano bar, il n'y avait personne à part une fille qui s'éclatait toute seule. 

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    Moi-même et le pianiste évidemment.

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    Il me faisait de la peine quand même et sa musique était à l'image de sa déception. Triste et mélancolique. 

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    Un moment, il s'est arrêté, a rangé ses partitions dans une valise et s'en est allé. Dans la grande salle, les gens préféraient écouter une cruche qui chantait mal et qui faisait des manières. 

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    Je suis juste passé, j'avais l'impression de regarder The Voice en encore plus mauvais. J'ai continué à errer. Je n'arrivais pas à me concentrer sur mon livre et mes écrits. Brigitte ornait les vitrines du magasin. On ne se lassera donc jamais de ce visage.

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    Les gens ont rejoint leurs cabines et je me suis rendu dans la salle obscure réservé aux sans-cabines. J'ai assez bien dormi mais le matin, j'étais dans les vapes et à peine m'étais-je réveillé que j'étais déjà dans la voiture. Mes amis s'inquiétaient. Nous avons pris un petit dej à Roscoff et nous nous sommes séparés. C'est une note triste à l'image de ce pianiste jouant dans une salle vide. La routine va reprendre mais riche est le savoir qu'on tire du voyage !

    Loïc LT, 08/12/2015 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 8

    vendredi 30 octobre 2015

    Le séjour touche à sa fin. On n'a pas prévu grand chose aujourd'hui. D'aucuns veulent retourner à Galway faire des emplettes et visiter une fabrique de bières. Moi je décide de rester sur zone. Le matin, un condisciple accepte de m'accompagner à Spiddal pour voir si on peut visiter ce décor de cinéma. On n'a pas croisé le gentil monsieur qui m'avait pris en photo l'autre jour donc nous sommes rentrés dans cette propriété privée sans faire de bruit. 

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    Bidons d'huiles remplis d'eau:

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    Il faudrait qu'ils fassent gaffe quand même parce qu'un non averti passant par là, comme moi l'autre soir a la possibilité de poster une lettre. J'espère que les gérants des lieux ont l'intelligence de faire suivre. Par contre, le distributeur de billets ne dispose pas de fente à carte donc pas de méprise possible de ce côté-là. 

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    L'après-midi, mes amis étant retournés à Galway, j'ai traîné dans les rues de Spiddal, j'ai longé la baie :

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    J'ai rasé les murs de pierre.

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    J'ai bu une dernière Guiness...pour la route !

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    Le soir, on a vidé les dernières bouteilles d'eau. Demain matin, c'est le branle-bas de combat, le jour du départ c'est chouette, quand il faut tout rassembler, remballer la marchandise, faire un brin de ménage et tout. 

    Loïc LT, 06/12/2015

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 7

    jeudi 29 octobre 2015

    Deux de mes compatriotes décident de partir de bon matin pêcher dans un lac à 20 kms au nord de Spiddal (Ross lake, Coolagh sur la carte) et je décide de les accompagner non pas pour pêcher mais pour revenir en courant. Le départ s'est fait de ce ponton. Il fait modérément bon mais en Irlande, la météo change très vite. 

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    J'ai emmené mon smartphone sans fil avec moi au cas où je me perdrais et puis pour éventuellement prendre des photos (même si je n'aime pas m'arrêter quand je cours). Le footing fut dantesque et restera à jamais gravé dans ma mémoire. Les trois premiers kilomètres jusqu'au bourg de MoyCullen (où je tourne à droite) ressemblent au paysage breton, mais ensuite une fois éloigné de la ville, je me retrouve au sommet des collines qui dominent la baie. Je suis au coeur du Connemara, un paysage aride, sauvage, dont seuls les fils et les éoliennes rappellent l'existence humaine (ainsi que la route évidemment). Une école abandonnée à dix kilomètres de MoyCullen m'intrigue.

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    Sinon, ba, on se sent un peu seul quand même.

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    Mais comme il y a plein d'intersections et de petits routes perpendiculaires à la 'grande route', il  a fallu que je me trompe, j'ai tourné à gauche trop tôt si bien qu'au lieu de prendre la route de Spiddal, je prends la route de Barna, ce qui, voyez sur la carte n'est pas du tout la même chose. 

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    Pourtant, comme tout se ressemble, les collines, les villas, les lacs, je mets un certain temps à me rendre compte de la méprise et en plus je vois la baie de Galway qu'un soleil ardent illumine alors je ne réalise pas trop...jusqu'à un moment où je franchis un petit pont en pierre suffisament particulier pour me mettre dans le doute. Je commence à douter de plus en plus, plus rien ne ressemble à ce que j'ai vu pendant le trajet en voiture. Mais je me sens tellement bien que je ne panique pas. La mer n'est pas loin mais bon, une fois arrivée combien de kilomètres me faudra-t-il courir pour rejoindre Spiddal ? Mon GPS indique que j'ai déjà fait quinze kilomètres. Et là, sans trop réfléchir, j'aborde deux férailleurs en train de férailler dans un bordel métallique insensé. Un pick-up est garé à côté. j'aborde l'un des deux catholiques et tente de lui expliquer ma situation. Il est sympathique, il a bien compris que je suis fatigué et que je veux me rendre à Spiddal. Ni une ni deux, il m'embarque dans son véhicule déglingué et m'emmène à Spiddal. On passe à Barna et longeons la côte. Il ne cesse de me parler mais je ne comprends rien. Je réponds 'yes, yes' par courtoisie. Un moment, je me demande même si ce n'est pas un patois local. Il me dépose à un kilomètre du cottage. Je le remercie. Et et je le vois faire demi-tour pressé de retrouver son paradis d'acier. 

    Le footing ne s'est donc pas passé comme prévu mais cette rencontre m'a amusé. Ce type bourru conduisant un pickup hors d'âge dépourvu de tout système permettant de s'attacher restera dans les annales de ma vie de runner.

    L'après-midi, on change de décor. Nous décidons de passer l'après-midi et la soirée à Galway, la capitale du Connemara, une ville de 75.000 habitants, fourmillante, jeune et colorée mais comme je ne veux pas radoter et qu'il suffit de taper Galway sur google image pour voir de quoi il en retourne, je décide avant tout de photographier les gens. 

    Le premier à qui on a eu à faire après nous être garé fut ce vieil homme qui s'est avéré être un véritable pot de colle. On a cru comprendre qu'il était un ancien éleveur de moutons et pour le reste, il parlait, il parlait et nous suivait même. Je ne sais plus comment on a fait pour s'en débarrasser. 

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    Lui nous a laissé tranquille, je dirais même plus qu'il n'a pas fait attention à nous. 

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    Elle, elle m'a cherché. Pourtant assez éloignée, elle me regardait semblant me reprocher de prendre les gens à leur insu. Et bien tel est pris qui croyait prendre. 

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    Ce qui est drôle, c'est que dans cette foule, et après avoir changé de rue, vingt minutes plus tard, je suis retombé sur elle accompagnée d'une amie.  On notera le top blanc à dentelle, porté par l'une comme par l'autre, une mode de là-bas peut-être. 

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    Un peu plus loin, un irish hispter songeur regardait s'écouler les eaux de la rivière Corrib. C'est important de se mettre en retrait et de réfléchir au sens de tout cela.

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    Quant à lui, il semblait vouloir tenter une approche mais j'avais autre chose à faire que d'attendre le dénouement de cette tentative. De toute façon, elle me semblait trop préoccupée pour perdre son temps avec des types tentant des approches.

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    A Galway, on peut tout faire, marcher ou pas, s'habiller classe ou pas, comme dans toutes les villes quoi mais il faut bien que je dise quelque chose. Mais comme disait à peu près Audiard, deux irlandais assis vont moins loin que des brutes qui marchent. Ceux qui restent debout à attendre, je ne sais pas. Je vous avais prévenu, c'est une visite people. 

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    Celui là est en train de boire une bière en écoutant de la musique sur son smartphone. Étonnant non ?

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    Eh les mecs, vous croyez que vous allez séduire la fille rousse portant un top blanc à dentelle habillés de la sorte ? Ou vous vous en foutez ? C'est pas gagné. 

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    Bon, j'ai pris des centaines d'autres d'êtres humains, une vraie banque de données à disposition de tous sur demande, que vous vouliez du vieux, du jeune branché, du sdf, du chanteur de rue, du super canon, de l'original  ou de l'irlandaise typique, j'ai tout ça. 

    Je suis peu sensible aux lieux religieux mais la cathédrale de Galway vaut le détour, surtout l'intérieur. Le soir est un autre jour et fera l'objet d'une note spéciale.

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    Collector : un Terminator sortant des chiottes publiques en face de la cathédrale. Je vous avais dit que je reviendrais !

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    Loïc LT, 03/12/2015 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 6

    mercredi 28 octobre 2015

    On est parti de bon matin les cœurs pleins d'allant et nous suivons le rythme de la lame, berçant notre infini sur le fini des terres. Car l’homme dont jamais l’espérance n’est lasse pour trouver le repos court toujours comme un fou (oui bon, domaine public)

    Nous dirigeons nos véhicules, sous un soleil radieux vers la côte sud de la baie de Galway où le clou du spectacle nous persuadent les guides touristiques toujours très objectifs sont les falaises de Moher.

    Pendant le trajet nous faisons quelques arrêts sur des sites valant quelque arrêt. Quel style que j’ai dis donc. D’abord, il y a le site de Black Head, un amas de roches calcaires qui borde la baie, si j’ai bien compris.

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    Et puis après quelques autres arrêts mirobolants, nous déboulons à Doolin, un petit village côtier réputé pour ses magasins dédiés à la musique irlandaise. Un Massey Fergusson est à la disposition du public pour une visite bruyante et peu pratique des lieux.

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    Il n’y a qu’une ruelle dans ce village joyeux, une cabine téléphonique démantibulée, des irlandais de souche habitués à voir débarquer des touristes qui tentent tant bien que mal de garer leurs grosses caisses entre les tacots flambant neuf.

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    Dans tous les villages irlandais, il y des pubs O’Connors ou O’Sullivan comme à Languidic il y a des Evanno et des Le Mentec. On serait bien resté un peu plus longtemps, notamment un soir, dans le calme et la plénitude de ce village à vocation  musicale.

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    Petite vallée luxuriante au pied de Doolin

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    Ensuite, à mon grand désarroi, on quitte ce havre de paix pour nous diriger vers ces fameuses falaises mais les ventres grognent déjà et moi qui jusqu’ici ne gérais rien, une sombre idée me vient : comme on ne peut pas manger en haut des falaises, allons donc au port prochain indiqué sur la carte. Liscannor, tiens toi bien, voici les condisciples. Il doit bien se trouver une auberge dans ce village et comme de fait le Vaughans anchor inn n’attendait que nous, comme les hommes de Galilée le Messie.

    Pendant que mes condisciples n’en finissaient pas de se sustenter, j’ai proposé à l’un d’entre eux de m’accompagner pour visiter le bourg et dans ce port quelconque, une maison ressemblant à un ancien commerce a retenu notre attention.

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    On a pénétré à l’intérieur en cassant une vitre et c’est un spectacle effroyable qui s’est offert à nous. On aurait dit que la maison avait subi un saccage, que ses habitants durent fuir subitement et que depuis, plus personne n’y avait mis les pieds.

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    Dans ce bordel innommable digne des pires films d’horreur,

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    j’ai eu un pincement au cœur à la vue de cette photo posée sur la cheminée. Des enfants souriants laissant deviner le bonheur d’une famille unie dans la joie du christ (parce que beaucoup d’objets religieux dans ce bric à brac). Que sont ces enfants devenus ? Depuis combien d'années personne n'avait mis les pieds dans cette maison ?

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    Quittons ces lieux sinistres et allons faire un tour sur le port où de jeunes pêcheurs pleins d’avenir préparaient leur chalutier.

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    Liscannor dispose d’un hôtel 3 étoiles, de quelques pubs, bonjour Monsieur, t'aurais pu au moins prendre une Guiness pour la photo,

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    et autres échoppes plus ou moins fermées, une grande rue avec des maisons mitoyennes unicolores (pour une fois).

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    Ensuite, on se rend au clou du spectacle : les falaises de Moher. Ce sont des falaises abruptes, très hautes, des champs verdoyants s’arrêtent juste à leurs crêtes mais ce qui à la limite fait le charme de ces lieux, c’est que ces falaises ne sont pas rectilignes mais disposées comme en quinconce. Mais bon, comme me l’a bien résumé Edmond, l’un de mes condisciples, “ils ont survendu le produit”, Il va fort le mec mais il n’a pas tout à fait tort. Payer 6€ pour voir des falaises impressionnantes certes mais on en voit de ressemblantes en France et de quel droit faudrait-il payer pour assister au spectacle de la nature qui est un bien commun ? Et tous ces commerces sous-terrains jouxtant le tout, pourquoi pas, le Mont Saint-Michel fait pire sauf que là, il ne s'agit que de falaises dont l'existence ne doit rien à la main de l'homme. 

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    Pour ne rien arranger, la météo était un peu bouchée et puis nous étions sur place en milieu d'après-midi. Moi, grand spécialiste du coucher de soleil, j'eusse aimé attendre une ou deux heures pour voir en vrai ce que les cartes postales nous montrent. Non, vraiment, j'ai été un peu déçu, n'en déplaise à ma partenaire.

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    On devine sur la photo ci-dessus la tour O'Brien, bâtie en 1835 et depuis laquelle par beau temps on peut parait-il voir les îles d'Aran, un haut lieu gaélique. 

    Mes deux filles dans le vent, affrontant les éléments

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    Je trouve que mon récit devient un peu trop platement touristique. Ces falaises ne m'ont guère inspirées....pourtant comme chantait Valérie Leulliot c'est du haut des falaises qu'on se sent vivant....mmmh mmmh...le vent qui s'engouffre  sous nos vêtements, nos corps qui vacillent, côte à côte bras ballants....

    Pour récapituler cette journée, voici cette carte un peu floue ou vous retrouverez tous les sites évoqués ( Black Head, Doolin, Liscannor, Cliffs of Moher et si vous n'êtes pas contents, c'est pareil). 

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    Demain, je vous fais visiter Galway. Ça va être chouette !

    Loïc LT, 01/12/2015

     

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 5

    mardi 27 octobre 2015

    Aujourd’hui, direction plein ouest. Nous longeons la baie de Galway afin de voir de quelle tourbe on se chauffe du côté de BallyConnelly où la majorité qualifiée des condisciples veut visiter une saumonerie réputée. On s’arrête parfois lorsque le décor s’y prête. J’aurais bien aimé faire un brin  de causette avec celui-là mais je le sentais quand même un peu méfiant, n’empêche qu’on se dit parfois que la vie est parsemée de rencontres manquées.

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    On avance et le paysage devient triste et gris. Des moutons errent sur les routes, les cailloux et les poteaux électriques poussent dans les ‘champs’ ainsi que quelques maisons et un moment, j’ai même vu un arbre mais personne n’a voulu me croire.

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    Cette photo est floue mais est à l’image de ces mornes  contrées  sur lesquelles tombait en plus des cailloux, un violent crachin qui n’impressionnait pas les bretons et les normands que  nous sommes. 

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    A l’approche de Ballyconneely, on s’arrête au bord de la mer et  d’une plage, qui si elle n’était pas irlandaise donnerait envie d’aller s’y baigner. D’ailleurs, pendant tout ce voyage, c’est un défi que je m’étais fixé, l’eau à 12° ne me me fait pas peur mais ça ne s’est pas fait. 

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    Je ne suis pas resté longtemps dans la saumonerie tenue par une française. Je n’aime pas trop le tourisme industriel et les explications pour les groupes alors j’ai traîné dehors avec mon Sony Alpha 77 à visée électronique. A côté, il y avait un petit port de pêche qui ne paye pas de mine et ça tombe bien, j’aime bien les petits ports de pêche qui ne payent de mine. Au fond, on distingue la château de Bunowen dont une affichette dans la saumonerie nous explique la raison du pourquoi.

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    Voici le château. Il est très loin de la prise de vue donc zoom à fond. On ne peut pas le visiter nous a dit la marchande de poisson. Certains ont essayé mais ne sont jamais revenus. J’ai pas envie d’insister sur cette ruine, on en a d’aussi belles en Bretagne.

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    Mais bon, comme je suis gentil, je vais vous traduire le début de l'affichette de la saumonerie (aidé d'un moteur de recherche pas connu qui commence par la lettre G) :

    Le château est situé dans le canton de Bunowen, dans la baronnie de Ballinahinch et dans la paroisse de Omey et Ballindoon. Il se dresse sur 365 acres de terres fertiles et dispose d’un jardin où les fruits et légumes ont été cultivés pour l'ascendant (?) - une boîte de baignade (?), un cimetière habité et les ruines d’une église de 500 ans. Il est l'un des plus beaux endroits du Connemara.

    Je fais l’impasse sur l’histoire de l'endroit, c'est compliqué. Il y a des morts, des attaques, des traités...

    Nous quittons ces régions hostiles et fantasmagoriques pour rejoindre la civilisation. Clifden nous voilà ! Dix français débarquent dans la ville où tout respire la joie et la bonne humeur mais nous n'avons pas l'intention de semer le discorde. Seulement 3000 habitants mais quelle ville ! Encore une fois, quand je vois la gueule de mon bourg qui compte le même nombre de pingouins et que je vois Clifden, je tombe des cumulonimbus.

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    Nous avons déjeuné au Guys Bar ainsi que ce banquier ou assureur, qu’en sais-je. En bon anglo-saxon, il ne perd pas son temps. Wall Street ne ferme jamais.

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    Cependant qu’à notre droite, ces deux dames étaient en train de fomenter quelque chose mais j’ai eu beau tendre l’oreille, je n’ai pas bien compris. Elles consultaient une carte de la ville et le plus probable mais cela reste une supposition est qu’elles préparaient une après-midi shopping. Mais je n’ai pas poursuivi l’enquête.

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    Quand on est sorti du Guys Bar, nous avons été confrontés à différentes personnalités, un type classe qui a dû se regarder dix fois dans le miroir avant de sortir, une dame que jadis on appelait une clocharde et une dame normale. 

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    Ensuite, on a visité un peu Clifden, j'ai posé faisant le mec philosophe qui ne voit pas la moitié de sa misère.

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    On a accroché des vélocipèdes qui nous embêtaient en haut des murs en pierre.

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    Je reviendrai sur Clifden qui dispose de nombreuses cabines téléphoniques. Ce jour 5, loin d’être fini nécessitera donc une suite pour le plaisir et l’intérêt de toutes et de tous.

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    Loïc LT, 28/11/2015

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  • carnet d'un voyage en Eire # jour 4 (suite)

    suite de la journée du lundi 26 octobre 2015, 

    Après Cong où malgré quelques restaurants aux vitrines attirantes, nous n'avons pas trouvé notre bonheur, nous filons à Clonbur, situé à 5 kilomètres un peu à l'ouest. Lorsqu'on est arrivé sur zone, il neige alors que la température extérieure avoisine les 13°. Encore un mystère de l'Irlande !

    clonbur, irlande

    Bon, c'est une blague foireuse : c'est une photo que j'ai pris d'une photo affichée dans le restaurant de Clonbur où nous avons déjeuné, preuve s'il en est que si aucun oranger ne pousse sur le sol irlandais, il arrive qu'il neige. Il est 14h30 et les condisciples ont faim et cette fois-ci on ne met pas longtemps à trouver LE restaurant. Il s'agit du John J.Burke and Sons.

    clonbur, irlande,

    A vrai dire, on a mangé ni mieux ni moins bien qu'ailleurs par contre, ce restaurant s'est révélé être un véritable musée. Un après-midi ne suffirait pas pour y faire le tour.  Revenus 50 ans en arrière, nous avons le droit aux nappes Vichy, à de la vaisselle de grand-mère et puis partout des antiquités, c'est bien simple, pas un pan de mur n'est inoccupé. 

    clonbur, irlande,

    Même pas besoin de chercher la cabine dans le bourg, elle a été réquisitionnée par John J.Burke, qui dispose en plus d'une autre relique dans laquelle si j'ai bien compris, on ne peut insérer de monnaie avant l'appel de l'opérateur. 

    clonbur, irlande

    La terrasse extérieure couverte d'une pergola donne sur une vallée ainsi que sur un bosquet de bambous qui évidemment a retenu mon attention, d'autant qu'il s'agissait des premiers bambous que je voyais en Irlande. Il s'agit du classique pseudosasa japonica mais ne boudons pas notre plaisir. 

    clonbur, irlande,

    Après avoir quitté Clonbur (dont je vous épargne les rues colorées et tout et tout), nous nous sommes arrêtés au bord d'un lac parce que deux condisciples voulaient pêcher. Sur un écriteau était écrit 'no fishing' mais hélas, nous avions oublié notre dico anglais-français. 

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    Une humble cabane de pêcheur si situe au bord du lac mais j'ai vérifié : Xavier Dupont de Ligonnès ne s'y cache pas.

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    Ensuite, nous rentrons au bercail. Un petit arrêt est nécessaire au lieu-dit Baile Na Habhan où se situe une supérette de marque CostCutter. Pendant que mes amis font quelques emplettes (eau, pain sec, passoire trouée...), je vais prendre des photos des abords. Rien ne doit échapper au regard du reporter, même les coins les plus sinistres. Genre, cette ruine en béton avec l'inscription 'Free Palestine'.

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    Près de la supérette, une folle faisait dix pas en avant et neuf pas en arrière, cherchant quelque chose dans son sac, le posant sur le muret et le reprenant, ce manège a duré tout le temps de ma présence à Baile Na Habhan et sans doute après...et sans doute tous les jours. On ne sait pas comment ça fonctionne dans la tête de certains. Mais les 'fous' ne sont pas toujours ceux qu'on croit.  Elle avait sans doute ses raisons que nos raisons ignorent. 

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    Le ticket de caisse indique 15h43. Montant : 35.81€. Numéro de téléphone du CostCutter : 091-593156 ( mais faire le 33 avant si on appelle de l'étranger ?). 

    Arrivés à Spiddal, on me dépose en ville car j'ai à faire. Destination : la petite ville dans la ville que j'avais repéré lors de mon footing. J'y rentre la fleur au fusil mais un homme m'accoste et m'informe que l'endroit est privé, qu'il s'agit d'une "fausse ville" où l'on tourne des scènes de séries irlandaises (telegael). Mais l'individu, comme tout irish qui se respecte est sympathique et même si on a du mal à se comprendre, je parviens à lui informer du but de ma visite et il me guide vers la cabine, accepte de me prendre en photo et m'explique que les boudins noirs pleins de sable au sol de l'édicule (tout en plastique) l'empêche de s'envoler quand il y a du vent car la chose n'est pas scellée et est amenée à changer de place selon les besoins des tournages de scènes pornographiques. En repartant, je regrette de ne pas avoir pris d'autres photos de cette cité playmobil. 

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     Loïc LT

     

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 4

    lundi 26 octobre 2015

    Je ne gère pas le planning, laissant cette corvée à mes condisciples. Sans compter que je ne conduis pas non plus, j'ai un peu le beau rôle dans cette histoire. Humblement, je me dis que j'essaie d'apporter un peu de fantaisie mais ça n'engage que moi. Le programme du jour est chargé. Il est prévu que nous montions vers le nord à l'est du lac Corrib, le plus grand lac de la région de Galway, comprenant pas moins de 1300 îles ou îlots (d'où ma question : certaines îles ont-elles déjà été foulées par l'homme ?). 

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    Lors du parcours, le spectacle de la nature est saisissant, c'est le Connemara rêvé, l'Irlande fantasmée, la terre sans l'homme, sans la faune et avec une flore dérisoire. Il n'y plus de combats juste celui des éléments qui se déchaînent contre ces herbes sauvages dont on se demande si elles portent un nom. 

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    C'est toujours pareil mais on ne s'en lasse pas. Quand on contemple ces espaces infinis, je me demande si l'homme y a déjà mis les pieds. Il y a sans doute en haut des collines là où ne poussent rien pas même des orangers, des endroits où aucun burundais n'a mis les pieds. On en reste bouche-bec. 

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    Après en avoir pris plein les yeux et pollué la nature de nos clichés ( comme Chloé qui n'a pas ménagé son nouveau smartphone sans fil ) qui doivent bien laisser des traces aussi infimes soient-elles, 

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    nous arrivons à Cong vers les 14h00, petit village qui se situe à la pointe nord du lac. Il tombe des hallebardes. Je cours dans tous les sens pour immortaliser avec mon apn (quel touriste à la noix) ce village qui s’enorgueillit d'avoir servi de lieu de tournage au film l'homme tranquillethe quiet man  de John Ford avec John Wayne).

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    Je ne vais pas préciser une fois de plus que les bourgs irlandais sont très colorés, d'ailleurs, c'est la dernière fois que je le dis. La logique est simple : le bourg a pour mission de casser la monochromie  (néologisme sans doute) des landes et des espaces sans fin qui les entourent. 

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    I got into it a little bookshop to protect me from the rain that was in full swing but also a bit of curiosity but what a bookstore which can not be read from? Furthermore, the saleswoman was not very friendly (in addition to not be beautiful, like it will learn), it did not come to meet me and it can estimate happy I got out without stealing anything . But once again, a library in a village of 750 inhabitants hallucination of the mind. Much to open a bookstore or Kergonan, Tréauray ... well, if you are not languidiciens ..

    traduction google de : Je suis rentré dans ce bookshop un peu pour me protéger de la pluie qui battait son plein mais un peu aussi par curiosité mais que faire dans une librairie dont on ne peut pas lire des extraits ? Par ailleurs, la vendeuse n'était pas très aimable (en plus de ne pas être belle, tiens ça l'apprendra), elle n'est pas venue à ma rencontre et elle peut s'estimer heureuse que je sois sorti  sans rien voler. Mais une fois de plus, une librairie dans un bourg de 750 habitants : hallucination de l'esprit. Autant ouvrir une librairie à Kergonan ou Tréauray...enfin bref, si vous n'êtes pas languidiciens..

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    On n'est pas resté longtemps à Cong et je n'ai donc pas pu faire le cong. N'empêche que cette histoire de film m'a interpellé et lorsque je suis rentré en France, je l'ai téléchargé de suite.  Dans le village, une statue représente John Wayne portant  Maureen O'Hara, les deux têtes d'affiche.

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    Mais je reparlerai de  Cong dans un autre domaine puisque cet humble village de 750 habitants (possédant donc sa librairie et je ne sais pas combien de commerces, imaginez ça en France dans un bourg avec si peu d'habitants) dispose d'une belle cabine, un reportage spécial lui sera donc dédié). 

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    Quand on quitte Cong, on a que l'embarras du choix. On opte pour Clonbur et l'avenir nous dira qu'on avait bien fait. 

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    Et comme j'aime bien être précis, je vous indique où l'on s'est fourvoyé. Nous sommes en fait au nord du lac Corrib. Je ne crois pas que dans le suite de notre voyage, nous soyons monté plus haut et d'ailleurs je ne crois pas non plus que de toute ma vie je sois monté aussi prêt du cercle polaire, aussi prêt du vortex qui tourbillonne autour des pôles et qui nous posent parfois quelques soucis quand telle une pieuvre il s'égare par coulées vers des zones où on aimerait bien resté au chaud.  

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    Et comme je n'aime pas faire durer les notes, ce jour 4 aura une suite. 

    Loïc LT

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 3

     dimanche 25 octobre 2015

    Certains ont mal aux cheveux et mettent cela sur le compte de l'eau ferrugineuse. Une partie du village n'a plus de courant. Je prends une douche froide qui me remet les idées en place : « je suis catholique ! ». La matinée se passe, edf tente de trouver la panne :

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    Nous allons faire un tour dans le coquet bourg de Spiddal que je bombarde de photos. Tout est coloré, typiquement irlandais. Avant d'arriver au bourg, on longe la mer remplie d'eau humide. Les irlandais font les digues les plus résistantes du monde : un empilement de cailloux qui tiennent les uns par dessus les autres, même par grosse tempête grâce au phénomène de l'arzet

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    On tombe sur la droite sur un petit village artisanal où l'on vend des bijoux, des souvenirs, des attrape-nigauds de toutes sortes.

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    De l'autre côté, le local des surveillants de baignade ( il doit quand même y avoir pendant les trois mois d'été quelques inconscients à se baigner dans cette eau) ne manque pas de charme non plus).

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    Après, on arrive à Spiddal qui s'écrit là-bas 'An Spidéal'SPIDDAL251015 (4).JPG

     

    Comme souvent, lorsque je suis en territoire inconnu, j'avance, je recule,  je fais le poirier, le pommier, l'amélanchier,  je scrute, je bouge, j'interroge les gens du coin si bien que je perds mes amis qui ont déjà pris  le chemin du retour. Quelques photos de Spiddal :

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    Un peu paresseux sur les bords de la baie , je décide de faire du stop et la première voiture s'arrête. L'irlandais est très hospitalier, je tiens à le signaler. Je tombe dans une vieille bourlingue remplie de détritus conduite par un conducteur un peu dingue et sans doute ivre écoutant de la musique folklorique et qui balance sa canette coca par la fenêtre. Très aimable, il me dépose un kilomètre plus loin là où j'ai repéré mes condisciples marchant le cœur vaillant.

    Après avoir déjeuné, nous filons vers le nord dans l'espoir d'y trouver quelque lac mais en vain. Nous pénétrons dans une zone désertique, vallonnée et où les herbes folles poussent autour de cailloux qu'on dirait tombés du ciel. De superbes villas plantées ici ou là au bord des routes cassent un peu la routine. A qui appartiennent tous ces espaces ? Qui construit des palaces au milieu de nulle part ? C'est le mystère de l'Irlande. Étrange, je n'ai pris aucune photo de cette première excursion dans les contrées du Connemara. 

    Le soir, alors que la nuit tombe rapidement, je prends sur moi et vais faire un footing dans les rues de Spiddal afin de bénéficier de la lumière. Je tourne en rond dans les rues et au bord de la mer. Un moment, un peu en retrait du bourg, je tombe sur une ruelle et je me retrouve à courir dans une ville dans la ville, des magasins rutilants, trop beaux pour être vrais (et pourquoi ces boutiques, station essence, épicerie, distributeur de billets....et cabine téléphonique concentrés dans un tel endroit ?). Je me promets d'y revenir, quelque chose m'échappe et cette cabine téléphonique avec des boudins remplis de sable au sol m'intrigue. Je rentre en longeant la côte, la mer est déchaînée. Je reçois quelques vagues sur la tronche.

    Après avoir pris une douche (chaude cette fois-ci), je retrouve mes condisciples tranquillement installés sur les sofas et buvant de l'eau d'une source locale. Nous goûtons un peu de toutes les marques, de la plus riche en magnésium à la plus carbogazeuse. Du moment qu'elle n'est pas ferrugineuse, il serait dommage de s'en priver. 

    Loïc LT 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 2

    samedi 24 octobre 2015

    Au petit matin, alors que du pont numéro 6 où je suis allé prendre l'air, j'aperçois les lumières de la ville de Cork. Je ne suis ni fatigué, ni plein d'énergie, j'en ai juste un peu marre d'écouter toujours la même chanson.

    Mes condisciples me rejoignent pour prendre le petit-déjeuner mais certains sont tellement blancs et patraques qu'ils retournent aussi secs dans leur cabane. Je n'ai pas encore vu ma partenaire alors j'en profite pour regarder d'autres dames. On a le droit non ?

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    On reste cinq ou six à table. Pour ne pas dormir, j'avais bu du café corsé toute la soirée, alors comprenez que je n'ai pas accueilli ce énième café avec beaucoup d'entrain.

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    bonne tête de breton, tricot compris (marque Saint-James, messieurs dames, c'est ma marque préférée). Sinon, parenthèse, sur ce carnet de voyage, je ne mettrai pas les photos de mes neufs condisciples. 

    Puis c'est le défilé des voitures et des camions qui quittent le bateau. Les dix condisciples sont répartis en deux véhicules motorisés et sans prendre le temps de souffler ou de prendre un bain de mer, nous prenons la direction de Galway qui se situe a à peu près 4 heures de route du port.

    Le bourg où les cottages nous attendent s'appelle Spiddal et se situe à une demi-heure à l'ouest de Galway dans la partie nord de la baie du même nom.

    J'ai beaucoup dormi dans la voiture mais dans cette somnolence, il me tardait de savoir si là-bas au Connemara, on n'accepte toujours pas la paix des gallois ni celle des rois d'Angleterre. Je voulais aussi comme Maureen plonger nu dans un lac même si nous n'étions pas au printemps suivant.

    On roule donc vers le nord, la route est bonne mais le paysage est quelconque. J'écoute toujours en boucle "le chrome et le coton" de Jérôme Echenoz. A chaque voyage, il y a toujours une chanson qui m'accompagne et des années après lorsque je la réécoute, je l'identifie aussitôt au dit voyage. 

    Au bout de deux heures de route, on s'arrête au SPAR du village de Bunratty, un village dont on n'a rien vu mais qui possède parait-il un château en pierre valant le détour mais nous ne sommes pas encore en mode tourisme ( j'ai un principe en ma qualité de reporter, c'est de ne diffuser que des photos que j'ai pris moi-même or n'ayant pas vu le château, voici une photo de la carte postale le représentant ) :

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    On s'installe aux tables mises à disposition de la clientèle et deux sportifs en short et maillot de rugby s'installent à nos côtés.

    Fidèle à moi-même, j'engage la discussion avec les deux individus, conversation qui constitue mon premier contact avec l'irlandais. On arrive à se comprendre, ils reviennent d'un footing et font partie du club de rugby local.

    L'objectif est d'arriver en soirée dans nos cottages, pas de visiter l'Irlande intérieure et de discuter avec le premier venu. Mais comme je suis curieux de tout, même des aires de repos et des endroits ne valant pas un coup de cidre, je m'amuse à photographier les environs, le magasin, le parking etc.

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    A chaque fois que je tombe sur une voiture de collection, j'ai pris l'habitude de la prendre en photo avec une de mes filles devant. Ce véhicule est une Mercedes 280SLC (immatriculé ZV 52932), un modèle sorti dans les années 1970.

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    Je n'en dirais pas plus sur Bunratty, petit bourg où certains ne roulent pas en vieille Mercedes. Sinon, pour l'anecdote, Bunratty est le village natal de l'ancien  voisin d'un grand-oncle de Gambetti. 

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    Direction Spiddal (An Spidéal pour les irlandais ) en passant par Galway. 

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    Soulagés et repus, nous reprenons donc la route. Etonnants voyageurs que nous sommes ! Quelles nobles histoires allons nous vivre vers ces lointains horizons ! (merci Baudelaire). Nous arrivons à Spiddal sans armes mais avec des bagages et investissons les locaux réservés. Voici nos maisons de vacances à qui Brittany Ferries donne le nom de cottages (ça fait mieux, ça fait petite maison de pierre en toit de chaume nichée au cœur d'une vallée, entourée de végétation et devant laquelle coule une rivière avec une cascade) :

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    Pendant que nos condisciples investissent les lieux, ma partenaire et moi partons en excursion. Les cottages se situant sur les hauteurs de Spiddal, on peut y voir la mer, la baie de Galway et donc nous prenons la direction de la côte au soleil couchant.

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    Deux kilomètres de marche nous font du bien après une journée avachis dans nos véhicules motorisés. On discute de l'architecture des maisons (souvent de superbes villas), on s'émeut de deux roses que l'automne a oublié de flétrir.

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    Nous descendons encore l'un à l'autre collés comme on s'accroche aux rêves, on entend l'océan rugir, sans doute nous appelle-t-il mais même l'un à l'autre accrochés, du haut d'un rocher, nous ne plongerons pas - contrairement à Maureen -) 

    J'ai mis en italique, hein, je me suis inspiré de Dominique A et la référence à Sardou, n'ayons pas peur du mélange des genres)

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    Le soir, mes neufs condisciples se réunissent dans le même cottage pour boire de l'eau et manger du pain sec et du homard. 

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    Malgré tout, la soirée est festive, nous chantons, fêtons des anniversaires et parlementons (notamment à propos du programme du lendemain). Ivres d'eau et repus de pain sec, tout le monde se couche sans que personne ne comprenne ce goût qui ne s'explique pas que nous avons pour le Connemara.

    A suivre !

    Loïc LT 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 1

    vendredi 23 octobre 2015

    Le rafiot Pont-Aven a décollé de l'aéroport de Roscoff comme prévu à 23 heures. Nous sommes dix compatriotes à nous rendre vers les terres brûlées irlandaises chantées par quelqu'un, prêts à en découdre quoi qu'il en coûte.

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    Mes neuf compatriotes ont dormi dans des cabanes aménagées sur le bateau alors que moi, noctambule notoire, jamais aussi bien dans mes Campers que lorsque tout le monde dort (sur terre ou sur mer), j'ai erré toute la nuit, arpenté  les rues, monté et descendu des étages à reculons , espérant dans cette errance nocturne où je n'ai croisé quasiment personne si ce ne sont quelques membres du personnel et des gens perdus ne voyant pas la moitié de leur misère, un peu d'inattendu. Un moment quand même la fatigue s'est fait sentir alors vers les 2 ou 3 heures du matin, j'ai rejoint une salle obscure dédiée à tous les gens n'ayant pas réservé de cabane. Dans cette semi-obscurité, je devenais des formes d'apparence humaine, surtout des jeunes trimbalant des gros sacs. Certains somnolaient sur les sièges pas confortables et beaucoup pionçaient à même le sol se servant de leur balluchon comme oreiller. Je me suis installé sur un siège mais je n'ai pas réussi à l'incliner, je pensais même que ce n'était pas possible (ce qu'on me contestera plus tard). J'ai réussi à dormir un peu en écoutant une émission de France Culture (où il il est question de la Marne) qui me sert à m'endormir.

    à suivre !

    Loïc LT