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philosophie

  • Edgar Morin, philosophe du vide.

    edgar morin, philosophe, philosophie, ouest franceEdgar Morin est l'invité de Ouest France dimanche et comme d'habitude, il m'ennuie, ce qu'il dit est tellement plat et évident, c'est une succession de lieux communs sur la solidarité etc et de phrases creuses du genre 'Vivre mieux avec soi-même, c'est vivre mieux avec les autres' (Daho avait dit un truc dans le genre aussi...étranger à soi-même, comment aimer les autres ?), ou 'la conscience d'être au bord de l'abîme peut donner l'envie de faire quelque chose'. C'est bien Edgar toutes ces belles intentions mais ça fait des années que je t'entends les sortir (sur France Culture souvent où j'ai l'impression que quelle que soit la question, tu relis toujours le même texte), il serait peut-être temps de passer aux propositions ? Ah, t'es philosophe, pas homme politique, c'est vrai, c'est tellement confortable.
    Alors admettons, mais comme disait Rimbaud, moi j'aimerais que ta philosophie soit un peu plus féroce, qu'elle dérange, que tes interventions dans les médias donnent envie de lire tes livres. Mais pour l'instant, on est loin du compte.

    Il n'en reste pas moins que tu es un brave type et un humaniste qui ne souhaite pas la mort des objets et que je ne doute pas que tu respectes scrupuleusement les règles du tri sélectif. 

    Loïc LT

  • la place de l'homme

    Hier soir, nous avons entretenu une conversation intéressante avec ma partenaire qui n'est sans me rappeler une autre que j'avais eu avec Gambetti il y a quelques années. Il s'agit de la place de l'homme dans l'univers et en particulier sur Terre. Je vais essayer d'être clair et concis. Ma partenaire comme Gambetti pensent que la Terre aurait pu se passer de l'homme, cela aurait été la loi de la jungle mais qu'importe. Moi, je ne pense pas du tout ça. Je pense que c'est la conscience de l'homme, le fait qu'il pense l'univers qui fait que l'univers existe. Sans homme, c'est le néant. Je vous l'ai déjà dit, je suis athée mais j'ai reçu une éducation religieuse alors d'aucuns diront que peut-être quand même inconsciemment, les valeurs qu'on m'a inculqué ne sont pas étrangères à mon raisonnement.

    Sans homme, pas d'univers, pas de Terre, pas de vie. Rien. Ma partenaire me rétorque que l'univers existait avant l'arrivée de l'homme, je réponds que oui mais qu'il existait que dans le but d'amener l'homme. Ensuite, j'aurais pu répondre que non, que c'est l'homme qui a créé le passé et qui aujourd'hui cherche à comprendre les origines de l'univers. Et surtout, ne me traitez pas de créationniste, je ne crois pas en dieu. Je crois en l'homme. 

    S'il n'y a personne pour penser les choses, les choses n'existent pas. 

    Prisca me dit qu'une catastrophe nucléaire (par exemple) peut anéantir l'humanité. Je n'y crois pas. Il restera forcément quelques hommes et quand bien même il n'en resterait plus, la nature se chargerait de lui redonner vie. 

    Ensuite, je pourrais aller plus loin mais plutôt que de partir en live, je vous conseille de lire la secte des égoïstes d'Eric-Emmanuel Schmitt. Je serais pas loin de rejoindre la théorie dont il est question dans ce roman. Je résume vite fait : au XVIIIe, un philosophe, Gaspard Languenhaert affirme qu'il est le seul homme vivant, le monde extérieur n'existe pas, seul lui existe et que c'est sa conscience qui invente un univers qui n'a pas d'existence réelle. Personne ne parvient à lui démontrer qu'il a tort. C'est une théorie imparable.

    Loïc LT

  • le tonique de l'injustice

    Je relis avec plaisir le célèbre recueil de pensées philosophiques de Cioran intitulé de l'inconvénient d'être né et qu'une roumaine installée en Normandie dans le célèbre petit bourg de Villiers-Fossard m'avait fait découvrir. Elle habitait un appartement dont la grande bibliothèque mal rangée me fascinait, elle peignait des tableaux et elle avait un accent chantant.

    Elle m'avait conseillé ce livre. Il s'agit d'une succession de pensées de quelques lignes, en général plutôt pessimistes sur l'absurdité du monde et la condition de l'être humain. Extraits :

    Aucun autocrate n'a disposé d'un pouvoir comparable à celui dont jouit un pauvre bougre qui envisage de se tuer.

    Depuis des âges et des âges que l'on meurt, le vivant a dû attraper le pli de mourir ; sans quoi on ne s'expliquerait pas pourquoi un insecte ou un rongeur, et l'homme même, parviennent, après quelques simagrées, à crever si dignement. 

    Et cette dernière que je fais mienne :

    Je n'aimerais pas qu'on fût équitable à mon endroit, je pourrais me passer de tout sauf du tonique de l'injustice.

    Cette injustice inhérente à notre condition d'homme vivant en société n'est-elle pas en fin compte son moteur, ce qui l'a fait avancer ? Je pense qu'il manquerait cette flamme dans un monde trop juste. 

  • CR13 : le monde de Sophie - Jostein Gaarder

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    C'est par cette pluvieuse journée d'automne que je viens de terminer le monde de Sophie, une sorte de roman initiatique écrit par un philosophe norvégien. J'ai toujours eu tellement de mal avec la matière philosophique qu'à chaque fois qu'on m'en parle avec des mots simples, je suis preneur. Il y a un an, j'avais acheté et parcouru 'apprendre à vivre' de Luc Ferry dans la même optique.

    Parlons brièvement du récit romanesque. Une fille de 15 ans, qui mène une vie normale dans une ville norvégienne banale se met du jour au lendemain à recevoir des cours de philosophie, par courrier d'abord, puis par un chien ensuite. Elle finit par rencontrer le philosophe, Alberto qui continue à lui faire découvrir en face à face l"histoire de la philosophie. Petit à petit, l'histoire devient fantastique et tout ça est assez ennuyeux. Au bout du compte, on apprendra qu'Alberto et Sophie n'ont pas vraiment d'existence réelle mais sont les personnages d'un roman écrit par un type de l'Onu, en poste au Liban qui écrit des lettres à sa fille. ça n'a pas beaucoup d'intérêt et on se demande où veut en venir l'auteur.

    Pour parler du reste, je vais m'extirper un peu du livre. Après tout, un cours philosophique est fait pour faire réfléchir. Je peux dire juste que toute la partie proprement philosophique est très agréable à lire.

    La philosophie se donne deux buts dans la vie :

    - essayer de comprendre le monde. d'où venons-nous ? où allons-nous ? qu'est-ce que la vie ? quelle est la place de l'être humain dans l'univers. Sommes-nous seuls ? pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

    - la quête de la sagesse ou apprendre à vivre au quotidien, en société, en harmonie avec son corps et avec les autres.

    Les théories philosophiques sont aussi variées que les écoles philosophiques. On peut dire en schématisant que l"histoire de la philosophie commence sous l'Antiquité, en Grèce essentiellement avec des hommes comme Socrate, Platon ou Aristote. Chacun essaie de s'extirper des croyances en cours, des dieux etc pour chercher une réponse rationnelle à l'énigme du monde. Suite à quoi, le christianisme remet les pendules à l'heure pour 1500ans ( de Jésus donc à l'aube de la renaissance). Tous les philosophes du Moyen-âge, de la renaissance et du siècle des lumières sont marqué par la religion et les derniers s'en extirpent en prenant comme référence les penseurs de l'antiquité. Depuis les siècles des lumières jusqu'aux temps contemporains, les dogmes de l'église plient petit à petit sous les coups des philosophes matérialistes, du progrès des sciences et du darwinisme. J'abrège.

    Malgré tout, tout vérité philosophique semble nous échapper.  Les philosophes, qui ne sont pas des gens idiots ou de mauvaise foi arrivent à des conclusions contraires. Aussi bien, certains en arrivent à affirmer que le monde n'est que matière (tout est divisible en atomes, même la conscience), aussi bien d'autres, comme Berkeley nient l'existence du monde matériel. Conclusion de Kant : on ne peut pas expliquer le monde (mais ce n'est pas grave lui aurait répondu Sartre car l'existence précède l'essence). Kant fait observer que s'agissant des problèmes fondamentaux, la raison produira toujours deux thèses tout aussi probables ou improbables qui s'affrontent (ex : on peut tout aussi bien affirmer que le monde a commencé un jour ou que le monde a toujours existé).

    A défaut de pouvoir expliquer le monde, on peut considérer son évolution et le sens dans lequel il va. Hegel affirme que l'histoire témoigne que l'humanité évolue dans le sens d'une plus grande rationalité, et d'une plus grande liberté, que malgré tous ses méandres, le processus historique va vers l'avant. Dans le même ordre d'idée, la raison est progressive, c'est à dire que la connaissance de l'être humain est en perpétuel développement et ne fait aussi que d'aller de l'avant. Kierkegaard pense quant à lui que la vérité est 'subjective' ce qui dans son esprit ne revient pas à dire que toutes les opinions se valent mais que les vérités vraiment importantes sont personnelles. Il considérait aussi qu'il y avait 3 attitudes possibles face à l'existence :

    - le stade esthétique où l'homme profite de la vie sans se donner de freins moraux ;

    - le stade éthique où l'on tente de vivre selon des critère moraux ;

    - le stade religieux où l'ont ne vit que pour et par dieu, quel qu'il soit.

    J'aurais tendance à dire qu'en général, on vit à cheval entre le premier et le second stade.

    Petit reproche à J. Gaarder : pourquoi réserver tout un chapitre à Karl Marx alors que les faits ont montré qu'il s'était pitoyablement trompé et ne réserver que quelques lignes à Nietzsche dont la philosophie était ambitieuse, même si parfois extrême ?

    conclusion personnelle : on ne peut pas dire que les grandes questions philosophiques taraudent nos quotidiens. Tout juste, parfois, en prenant l'apéro avec des amis, se dit-on 'quand même tout ça, c'est fou, l'immensité de l'univers, la vie, etc' mais ça s'arrête là et l'on reprend le cours de nos vies. Il en a toujours été ainsi. Seuls quelques rares hommes ou femmes ont l'envie et la capacité de le faire et ce sont ces rares gens qui ont fait l'histoire de la philosophie et donc le progrès (puisqu'il ne peut pas y avoir de progrès technique sans pensées philosophiques). Personnellement, je ne crois pas en dieu, en ce dieu chrétien dont Jésus aurait été l'émissaire. Je n'y crois pas. Ce serait trop beau..Je ne me suis donné aucune réponse aux grandes questions sur l'origine de l'univers et de la vie. Mais il y a quelques points où j'ai des certitudes : le surnaturel n'existe pas, le paranormal non plus et il ne s'est jamais rien passé sur Terre qui ne peut être expliqué rationnellement. Depuis que le monde est monde, tout ce qui s'y est produit est soumis aux lois de la nature et de la physique. C'est juste mon avis.

    Bon dimanche.