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CR287 : le pornographe - John McGahern

le pornographe2.JPGJ’ai mis du temps à lire ce roman mais l’automne a été chargé. Voyages, ramassage de feuilles mortes, cueillettes de pomme, séjour en prison, recensement des cabines etc etc. C’est dommage parce que c’est un bon roman et je n’aime pas mettre des semaines à lire un livre car on a du mal à s’y immerger et lorsqu’on reprend sa lecture, il faut retourner en arrière etc.

C’est donc à Bécherel, le village bretillien où il est interdit de vendre autre chose que des livres que j’ai dégoté ce bouquin. Je cherchais de l’irlandais et de bouquiniste en bouquiniste bourrus et fumant la pipe, un peu comme un jeu de piste, on a fini par me trouver celui qui pourrait satisfaire mes besoins (librairie l'autre sommeil)

L’histoire se passe à Dublin. Le narrateur (dont l’auteur ne précise jamais le prénom à moins que je l’ai loupé), originaire de la campagne aux alentours de Dublin, subvient à ses besoins primaires en publiant des romans pornographiques. On a le droit à quelques extraits de sa production, ce qui donne un peu de piment au roman, il faut en convenir !

Il a une trentaine d’années, additionne les conquêtes et rencontre Joséphine, une fille à qui il fait un bébé parce qu’elle refusait qu'il mette un préservatif. Mais comme il n’a pas de sentiment pour cette fille, il refuse de se marier laissant la dame dans le désarroi. Mais elle ne lui en veut pas et ne cesse de lui clamer son amour. Il est quand même bien embêté avec cette histoire, il voudrait qu’elle avorte ou que le bébé se fasse adopter, ce qu’elle refuse. Il est dans un sacré merdier.

Parallèlement à cette histoire (qui ne serait pas un problème aujourd’hui), le narrateur se rend régulièrement au chevet de sa tante qui est atteinte d’un cancer en phase terminale et qui dépérit dans un grand hôpital dublinois. A chaque fois, il lui envoie une bouteille de cognac, ce qui atténue ses douleurs. Lors d’une de ces visites, il fait la rencontre d’une jolie infirmière que sa tante déteste. Le couple se fréquente, d’autant qu’entre temps, la future maman est partie à Londres pour rejoindre une vieille connaissance qui veut l’épouser (mais toujours avec l’espoir que le futur papa la rejoigne et change d’avis).

Le roman qui se boit comme du petit lait (boisson que ne semble pas connaître le narrateur qui boit plus de whisky que James Bond dans ses meilleurs jours) met donc en parallèle la vie à venir et le déclin de la tante, deux événements avec lesquels le  narrateur doit jongler. Égoïste, macho et nonchalant, il vit tout cela non pas avec indifférence mais en bon existentialiste qui arrive toujours à justifier ses erreurs.

C’est un roman à l’écriture simple et limpide comme le courant du Shannon, qui derrière son côté un peu léger est plus profond qu’il n’y paraît. John McGahern, décédé en 2006 gagne à être connu sauf des pudibonds.

lecture papier en sept/oct 2015, 410 pages, parution en 1979, traduit en français par Alain Delahaye. éditions Albin Michel. note 4/5

Commentaires

  • J'espère que la médiathèque l'a au catalogue, car ton CR me donne très envie de le lire, merci Loïc.

  • Non, elle ne l'aura pas. Je te l'offre si tu veux.

  • Ah fichtre, tu as raison, j'ai vérifié sur le catalogue en ligne. Ne t'embêtes pas, envoyer un bouquin par la poste c'est galère. Je le laisse sur ma LAL je le trouverais bien un jour ou l'autre !

  • Sur Priceminister au pire.
    En tout cas, moi, je ne ne garde plus les livres papier. Je l'aurais fini sur le bateau, je l'aurais jeté par dessus bord.

  • Et que fais-tu de tes livres papier alors ?

  • Je les entreprose chez mon père ( à Berloch en Languidic, j'avais envie de l'écrire -). Chez moi, à Kerniel en Camors, je n'ai plus de bibliothèque à part quelques volumes de la pléiade et quelques autres rescapés ! Quelques livres de poésie, édition Gallimard.

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