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2015

  • Paris sens interdits - Etienne Daho. (lecture personnelle)

    étienne daho, paris sens interditsJ’ai relu plusieurs fois le texte de cette chanson (qui est une reprise d'un titre écrit par un certain Arthur Baker en 1989 et qui n'apparaissait sur aucun album d'Etienne). La version de 1989 n’est pas désagréable mais le lifting opéré par Daho en 2015 est remarquable. Plus que le texte que j’évoquerai succinctement après, il faut s’arrêter sur les arrangements, le clip et tout l’esthétisme qui entoure cette nouvelle version. Il n’y a pas un temps mort, les musiciens s’éclatent autant que Daho et que dire de ce jeu de lumière qui subrepticement met en valeur les contours du visage et du corps du chanteur habillé de noir. Je ne vois pas ce qu’on peut reprocher à ce morceau de pop emballant...d’être trop parfait peut-être. J’espère qu’Etienne le jouera en live en vrai (parce que petit bémol, je doute que le clip ait été enregistré dans les conditions du direct, mais c'est le prix de la perfection).

    Le texte ne prête à aucune confusion et c’est assez amusant qu’Etienne ressorte ce morceau après le succès de en surface où, sous la plume de Dominique A, il feint de regretter ses plus jeunes années, la vie nocturne, les brumes de l'alcool, le paraître...or c’est justement cet univers qui est décrit sans amertume dans Paris sens interdits. Le titre dit tout. D'ailleurs,  en surface bien qu'il soit magnifique est un peu le hiatus (assumé) dans l'album de l'innocence retrouvée !

    Brève étude de quelques bribes du texte Paris sens interdits

    Si tu oublies un jour tes peines, sombres motels, moi languis, entre Bakerstreet et le pont des Soupirs....

    Tous les sites (foireux) qui proposent les lyrics parlent de Pokerstreet mais c’est bien de Bakerstreet qu’il s’agit. Il faut admettre que Etienne le prononce assez mal mais Pokerstreet n’existe pas alors que Bakerstreet est une rue de Londres et le pont des soupirs, qui ne connaît pas ?  Bien, le personnage s’ennuie dans ces endroits trop propres et trop pittoresques et préfère prendre des sens interdits à Paris. S'il n'y avait pas eu la tentation du jeu de mots, le morceau aurait pu tout aussi bien s'appeler Paris sans interdits

    Comme toi lassé, j’espère trouver un monde où me perdre, où de risibles amours éclairent mes zones d’ombre et ces revers, que j’en oublie un jour mes chaînes...d’autres hôtels où s’évanouir, si tu crois au pire en un mot sans mobile...etc etc

    Je peux me tromper (et j'en suis sûr même -)  que les risibles amours font référence au recueil de l’écrivain Milan Kundera dans lequel, si ma mémoire est bonne, il évoque la légèreté et les amours d’un soir. J’aimerais vraiment que le risibles amours de la chanson soit un clin d’oeil à Kundera qui est un écrivain que j’adore.

    Le texte est approximatif et boiteux, les références un peu bancales (un peu comme Paris le Flore et ses lieux communs) mais dans les années 80, on ne faisait pas dans la littérature ! Qu’importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! Mais le texte est avant tout un faire-valoir. La musique et le clip avant toute chose !

    Pour finir, je rappelle que cette nouvelle version fait partie des deux inédits présents sur le best-of l'homme qui marche sorti fin 2015 (à noter que sur deezer, seul ce titre n'est pas disponible...et j'ai remarqué aussi que contrairement à la version de 1989, Paris sens interdits est désormais au pluriel. Il doit y avoir une histoire de droit d'auteur). 

    Loïc LT (qui aime bien les sens interdits aussi).

  • recensement des cabines # 69 - Agon (Manche 50)

    Le bourg d'Agon fait partie de la commune d'Agon-Coutainville et se situe plus à l'intérieur des terres. Je ne trouve pas de trace comme quoi les deux entités furent jadis deux communes différentes. Qu'importe. Je tenais à faire deux notes différentes (tout comme j'aurais fait 2 notes sur Languidic s'il y avait eu une cabine à Kergonan) car chaque bourg a son charme, Coutainville a celui des bords de mer et Agon, celui des bourgs de la Normandie intérieure, du coup, Coutainville est un peu l'arbre qui cache l'iceberg. J'ai visité Agon pour la première fois le 24 juillet 2015 puis à nouveau le 20 juillet 2016. Mais ne tournons pas autour des quatre chemins et venons-en au fait. 

    La cabine d'Agon se situe au centre du Bourg à côté de l'Eglise Sainte-Ernestine de Louvoy. Le numéro que l'opérateur historique lui a attribué est le zéro deux, trente trois, quarante cinq, trente sept, dix neuf. Voici la chose.

     

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    Mais il ne faut pas se voiler l'autruche, comme nombre de ces édicules, celui-ci ne sert plus à rien à part se mettre à l'abri quand il pleut comme cordes qui pissent. Encore qu'il existe une autre possibilité, on n'est pas si loin de Cherbourg (photo ci-dessous : agonaise photographiée le 24.07.2015). 

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    Cabine en plus gros plan (si vous en voyez deux, je ne peux rien pour vous mais sachez que ça casse pas trois briques à un canard que d'aller voir un ophtalmo):

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    Agon est un bourg pittoresque avec des vitrines désuètes qui fleurent bon la Normandie des cartes postales. 

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    Beaucoup d'enseignes ont mis la clanche sous le paillasson. Il reste un ou deux commerces comme Le Canard qui doit mettre du beurre dans ses fins de mois et je doute que le gérant dorme sur ses deux points fermés.

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    En face de la mairie, une échoppe vend des fringues et des maillots de bain. Je suis rentré dedans comme un cheveu dans un jeu de quilles et j'y ai fait une agréable rencontre mais ma femme a tapé du poing sur les i si bien que tout a fini en queue de boudin. 

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    Je ne peux pas être exhaustif mais l'église d'Agon vaut bien une messe :

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    Sinon, une rue d'Agon, c'est ça.

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    Et un arbre (qui ne cache aucune forêt), c'est ça (il s'agit  d'un cèdre bleu du Liban, arbre de la paix, offert par les enfants de l'école et planté le 11 novembre 1932 par Paul Lehuby et Mauricette Groult) :

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    Agon faisant partie de la commune d'Agon-Coutainville, vous trouverez tous les éléments habituels (code postal etc sur la note précédente (pour les expressions qui se mélangent les pinceaux, je me suis aidé du petit livre de Olivier Marchon intitulé "les carottes sont jetées")

    Loïc LT, le 27.07.2016 (visite du bourg en 07 2015 et 07 2016)

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  • voyage en Eire (octobre 2015), registre des notes.

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 1 ( vendredi 23 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 2 ( samedi 24 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 3 (dimanche 25 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 4 (lundi 26 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 4 suite

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 5 (mardi 27 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 5 suite

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 6 (mercredi 28 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 7 (jeudi 29 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 7 suite

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 8 (vendredi 30 octobre 2015)

    . carnet d'un voyage en Eire # jour 9 (samedi 31 octobre 2015)

  • recensement des cabines # 30 Paimpont (Ille et Vilaine 35)

    Le sept mai 2015, j’ai pris le TGV n° 4321 à Auray afin de me rendre à Rennes où je devais récupérer notre bagnole familiale qui après être restée en rade sur le périphérique de la ville le week-end précédent avait état réparée par un garagiste malhonnête (pléonasme) et donc elle était prête à repartir sur les routes de France et de Navarre. Dans sa grande bonté, notre assureur m'a payé le train et le taxi pour que j'aille la récupérer. Je précise pour l’anecdote que j’étais placé en 1ère classe ; après on se demande pourquoi les primes d’assurances ne baissent pas ? Quel intérêt de me foutre en première classe ? Toujours est-il que nous étions en semaine et que j’avais dû poser ma matinée. Je n’étais pas mécontent de prendre le train en ce jour de printemps lumineux. C’était un peu comme une cassure dans la routine du boulot. Ma partenaire m’a emmené à Auray, on s’est fait un bisou de cinéma sur le quai de la gare et je suis parti. J’ai regardé les paysages, j’ai lu, bu un ou deux cafés et à Rennes, le taxi m’attendait et m’a conduit chez le garagiste d’où je suis parti très vite.

    Comme j’avais posé la matinée, qu’il n’était même pas 10 heures et qu’il ne fallait qu’une heure pour rentrer, j’ai très vite décidé de sortir de l’autoroute au niveau de Brocéliande afin de visiter quelques bourgs mythiques, mythologiques devrais-je même dire. C’était l’époque où j’étais accaparé par mes recensements de cabines téléphoniques et donc je voulais voir si le pays du roi Arthur en avait gardé quelques-unes. J’ai traversé quatre bourgs, Beignon, Campénéac, Paimpont et Plélan-le-Grand et seul ce dernier malgré qu’il soit le plus peuplé (3600 habitants) ne possède pas de cabine mais l’expérience m’a appris que le nombre d’habitants n'est pas synonyme de cabine ou pas. Pour peu qu’un bourg ait été complètement réagencé et que l’édicule se situait au mauvais endroit, au mauvais moment, et bien, les maîtres d’oeuvre n’ont pas trop de scrupules à bazarder le machin.

    Commençons donc par Paimpont, bourg brétillien qui se situe en lisière de la forêt. C’est un des bourgs de France que je préfère évidemment avant tout pour la légende mais aussi pour son architecture et sa tranquillité. Si aujourd’hui, je devais repartir à zéro, avec mon paletot sans manches et mon sac à dos sans bretelles, je m’en irai à Paimpont les poings dans mes poches crevées. Je m’installerai sur le muret au bord de l'étang de Paimpont et je vérifierais s’il y a du réseau.

    Même si je ne suis pas parti en voiture de Camors, on ne change pas les habitudes, voici le trajet que j'aurais dû faire, un peu moins d'une heure de route pour se rendre dans ce bourg du pays gallo (car je rappelle qu'à partir d'une ligne verticale qui se situe au niveau de Ploërmel c'est à dire un peu avant Paimpont, non seulement, on ne parle plus le breton - déjà qu'on ne le parle plus en pays breton - mais en pays gallo on ne l'a jamais parlé) : 

    paimpont, recensement des cabines

    Mais nous n’y sommes pas. En ce 7 mai 2015, il faisait beau et je suis arrivé à Paimpont sans tuba ni clavecin. J’ai fait un créneau sur un parking désert et j’ai très vite trouvé la cabine. Elle se situe près d'un abribus le long de l'axe principal qui traverse le bourg.

    paimpont, recensement des cabines

    A l'époque, je n'affinais pas mes recensements comme je l'ai fait après et je ne crois pas avoir vérifié si elle fonctionnait ou pas. J'ai juste pu constater que c'était une cabine standard, plutôt bien conservée et tout porte à croire qu'elle est en état de marche. Mais je ne voulais pas rester dans ce coin qui n'est pas le plus intéressant du village. Voyez par exemple le spectacle de l'autre côté de la route. Remarquez qu'on peut apprécier l'architecture de cet ancien garage qui fait un peu penser aux cinémas d'antan. 

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    C'est en descendant que la féerie commence. Cet endroit de la Bretagne se caractérise par la rougeur des pierres de construction. Ce n'est certes pas Collonges-la-Rouge mais le fait est que le sous-sol est composé d'un minerai de fer qui donne au schiste sa couleur rouge. Voici la vue lorsqu'on descend vers le bas du bourg. 

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    Le facteur faisait sa tournée, des promeneurs se promenaient et de la vigne vierge envahissait la façade d'une vieille bâtisse. Quand on remonte un peu sur la gauche, on rentre au cœur de la cité par un porche, et nous nous retrouvons dans la rue commerçante, celle qui est dédiée aux touristes encore que le terme 'touriste' ne convient pas pour désigner les gens qui viennent se ressourcer à Brocéliande.  Il y a évidemment quelques commerces (souvent ésotériques)  mais la rue dédiée  compte plus de maisons d'habitation que de commerces. 

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    La place de l'église est sobre mais où sont les pierres rouges ? Pourtant, je ne disais pas des conneries mais Paimpont est peut-être une exception dans les environs ou alors est-ce la lumière du soleil qui pâlit les pierres ? 

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    Voici l'auberge le relais de Brocéliande, où j'aime toujours m'arrêter lorsque je vais à Paimpont. Je me souviens qu'il y a quelques années, nous y avons bu un café en matinée avec ma compagne à l'ombre des platanes et des ombrelles et j'ai un souvenir particulier de cette petite heure passée en terrasse. Nous écrivions des cartes postales (nous avons gardé cette vieille coutume) et l'on était bien ensemble à regarder le temps passer. Il y a quelque chose caché derrière chantait Laurent Voulzy à propos de cette forêt et c'est ce sentiment continu qui me submerge lorsque j'erre aux abords de la lande. Étrangement, j'ai perdu toutes les photos que j'avais pris (prises ?) lors de notre séjour en août 2011 (j'ai perdu tout août en fait, on ne sauvegarde jamais assez dirait mon ami Koumakeum) alors je n'ai pas grand chose à montrer car en ce 7 mai, j'étais assez pressé, je bossais l'après-midi. 

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    La plupart des commerces tourne autour de la légende évidemment.

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    Paimpont est un peu une porte d'entrée de la forêt. Conseil d'ennemi : avant d'aller visiter les sites légendaires (val sans retour, château de Comper, tombeau de Merlin..), arrêtez vous d'abord à Paimpont même si vous n'avez pas besoin d'utiliser la cabine téléphonique des PTT (une chose qui me faire rire : en ce moment, sur une route pas loin de mon boulot, France Telecom-Orange est en train de faire des travaux, je ne sais trop quoi, peut-être qu'ils enterrent les lignes et partout où il y a un poteau téléphonique, ils ont mis au sol des petits drapeaux jaunes avec marqués dessus PTT (afin d'indiquer aux employés les endroits où il y a un truc à faire..il y a en des centaines sur plusieurs kilomètres, c'est amusant de penser qu'ils n'ont pas changé leurs matériels car il faut quand même savoir que la dénomination PTT n'existe plus depuis 1991). 

    Mais revenons au sujet. Une légende connue mondialement avec sa forêt qui s'est auto-proclamée forêt de Brocéliande (le nom officiel étant forêt de Paimpont et il faut savoir que les amateurs de la légende ne se sont toujours pas mis d'accord quant à la situation exacte de la forêt où de preux chevaliers partirent à l'assaut du Graal...certains la voient même en Sarthe et d'autres à Compiègne, faut arrêter les conneries merde), un bourg charmant disposant d'une cabine téléphonique et qui est un peu la capitale de Brocéliande, une abbaye et un étang dont je n'ai aucune photo et un pauvre type qui doit partir car il n'a pas que ça à faire. 

    Pour finir, je déroge à la règle et publie une photo qui n'est pas de moi (mais on voit le nom du pingouin qui l'a pris en bas à gauche, enfin non, on a juste son prénom...). Il s'agit d'un cliché de l'étang pris au coucher de soleil avec au fond un peu cachée par la brume, l'abbaye de Paimpont. 

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    Paimpont, Ille et Vilaine, reportage réalisé le 7 mai 2015.  temps de saison. 

    Loïc LT, 18/12/2015

  • jardin d'automne

    Après une année de galère, le ginkgo perd tranquillement ses feuilles et la nouveauté cette année est que, comme nous n'avons pas eu de gel, elles ne sont pas tombées sous le poids de la glace en une nuit et donc, elles ont eu le temps de jaunir. Il n'en reste plus beaucoup, je ne faisais plus attention à lui.

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    On pourra cueillir des roses à noël.

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    Les charmes ne perdent pas leurs feuilles, on appelle ça un arbre marcescent. 

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    Le drapeau irlandais flotte sur Kerniel près du fargesia jiuzhaigou 1 qui s'est bien étoffé cette année. 

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    Les fougères mâles ont rendu l'âme après de bons et loyaux services. 

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    Les graminées ont revêtu leur habit d'hiver.

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    Ici, il fait doux, humide, la campagne est silencieuse. J'entends cependant de temps en temps quelques coups de carabine. On ira voter...ou pas. En Bretagne, nous avons un avantage : c'est la région de France où le FN fait les scores les plus bas donc tant qu'il n'y a pas cette menace, on peut rester au chaud chez soi parce que gérer par le LR ou par le PS, au niveau des régions, c'est kif-kif bourricot. 

    Loïc LT, 06/12/2015

  • Il se passe des choses graves à Paris

    Vendredi 13 novembre 2015.  vers les 22h00

    Ma femme et mes filles regardaient la télé et je bouquinais et surfais. Le soir, je me crée mon petit univers, j'approche l'abat-jour du pc, me fais un petit café et laisse aller mes pensées. J'écris des choses, je réponds à des gens, je reprends mon roman. Alors, il est vers les 22h00 ou un peu avant, je ne sais plus. Bien que fan de foot, je ne regarde pas les matchs amicaux donc ce France-Allemagne ne m'intéressait pas. Et puis donc, je vais sur un site d'actu pour voir quand même le score et puis je tombe sur la nouvelle et je  comprends aussitôt qu'il se passe des choses graves à Paris. On parle déjà d'une trentaine de morts, d'une prise d'otages au Bataclan. J'ôte mon casque et je dis :

    - il se passe des choses graves à Paris.

    Tout de suite, on se branche sur une chaîne d'infos. On est tous prostrés. La soirée se passe, je ne sais pas si les filles ont bien compris le drame, ma femme évidemment était choquée, elle est allée se coucher et je suis resté rivé sur l'écran de BFM ou itélé jusqu'au milieu de la nuit.

    Ce sont des moments dont on se rappelle toute sa vie. Toutes proportions gardées, lorsque j'ai appris la mort de Michael Jackson, tard dans la nuit, je suis allé réveiller ma femme qui ne m'a pas cru d'abord je crois, elle était déjà dans ses rêves et j'ai du lui rappeler la nouvelle le lendemain. 

    Attentats du 11 septembre : décidément, je suis un oiseau de mauvaise augure. Il est 10h30 et mes collègues comptables sont dans la salle café. On m'appelle 'ton café est servi'. 'j'arrive'. Mais avant de partir, je vais faire un tour sur le site de boursorama (époque de la bulle internet) pour voir vite fait de combien de centaines d'euros mon portefeuille s'est épaissi, je tombe sur les infos, les deux avions se se sont déjà écrasés, la bourse dégringole, je n'en crois pas mes yeux. Je descends quand même, j'ai peur parce que j'étais assez réservé à l'époque et je ne sais pas comment je vais leur annoncer ça. Et si ma mémoire est bonne, comme vendredi dernier, je leur sors 'je crois qu'il se passe des choses graves à New-York'. Je ne me souviens plus de la réaction de mes collègues mais je crois que très vite la discussion a repris son cours normal, ils n'avaient pris la mesure de l'événement mais aujourd'hui je ne peux m'empêcher de penser que ces anciens collègues quand ils repensent aux attentats du 11/09 ou qu'on leur demande comment ils l'avaient appris, que c'est à moi qu'ils doivent penser. 

    Mort de François Mitterrand : janvier 1996, j'étais à Lorient en cours  de bts de comptabilité et je crois que c'était un lundi, il faisait un froid sec et au milieu de la matinée on avait une heure de libre que j'ai mis à profit pour aller chez mon disquaire préféré (c'est fou ce que j'achetais comme cd à l'époque) et dans la voiture, j'ai allumé la radio et appris la nouvelle. Lorsque je reviens au lycée, je retrouve mes camarades et je leurs annonce la nouvelle. Ils ne me croient pas. Franchement, je vois pas pourquoi j'irais inventer ça. Enfin bref, il y a eu une minute de silence dans les classes après je ne sais plus quand. 

    Je pourrais vous parler aussi du crash du Concorde mais je rentrais du boulot dans mon studio où je vivais seul et je n'ai eu à l'annoncer à personne.

    A contrario, quels événements m'a-t-on appris ? Rien ne me vient. Même si je regarde très peu la télé, j'écoute beaucoup la radio et je suis hyperconnecté. Si Barack Obama se fait tuer à 3 heures du matin, je suis au courant dans l'heure. 

    Il se passe des choses graves à Paris.

    Mais toutes les choses qu'on apprend soudainement et qui nous marquent à vie ne sont pas forcément des événements médiatiques. Un jour, ma femme rentre du boulot et elle m'apprend qu'elle a entendu le premier extrait du nouvel album de Daho sur RTL2. Je lui réponds 'ah bon, déjà ! et c'est bien ? c'est quoi le titre ?'. Elle ne savait pas le titre, elle se souvenait juste qu'il parlait d'être libre. Il s'agissait  de retour à toi, premier single de l'album réévolution (2003). Je ne sais pas pourquoi, je me rappellerai toute ma vie de cette petite annonce, qui semble anodine comme ça. Bizarrement bien que fan de Daho, je n'étais pas informé que le titre du nouvel album devait être diffusé ce jour-là. Depuis à chaque fois que j'entends retour à toi, je repense à cette annonce faîte à l'Homme. 

    Excusez-moi de passer de choses légères aux choses graves mais lorsque mon père a eu son accident en 1991 (chute d'un toit et handicapé à vie), j'étais en 1ère au lycée et un moment, la prof vient vers moi pour me dire que des gens veulent me voir. Je sors dans le couloir et je vois l'épouse de mon père en pleur accompagné d'un voisin. On m'apprend la nouvelle. C'est terrible comme la vie peut changer en quelques secondes. Je repense aux familles et amis de tous ces gens tués le vendredi 13 novembre. La nouvelle tombe brutalement comme une pomme chute d'un pommier sans crier gare. 

    C'est le destin de l'homme. Il faut vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de nos têtes. 

    Loïc LT

    retour à toi

    Ennemi de soi-même, comment aimer les autres ?
    Etranger à soi-même, étranger pour les autres
    Qui réduit au silence le fracas de l'enfance
    Et avance masqué en attendant sa chance

    Et sous les apparences, le prix du vêtement
    Personne ne voit les plaies et le sang
    De celui qui survit.

    Et quand demain se lèvera
    Je serai libre, retour à toi
    Mais quand demain se lèvera
    Je serai libre, retour à moi

    Si l'amour me couronne et s'il me crucifie
    Elève mes pensées dans un hymne à la vie
    Et que monte très haut la flamme des bougies
    Quel que soit le drapeau le dieu que l'on prie

    Et sous les apparences, vulnérable et changeant
    Personne ne lèche les plaies et le sang
    de celui qui survit.

    Mais sous les apparences, vulnérable et changeant
    Personne ne lèche les plaies et le sang
    de celui qui survit.

     

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 2

    samedi 24 octobre 2015

    Au petit matin, alors que du pont numéro 6 où je suis allé prendre l'air, j'aperçois les lumières de la ville de Cork. Je ne suis ni fatigué, ni plein d'énergie, j'en ai juste un peu marre d'écouter toujours la même chanson.

    Mes condisciples me rejoignent pour prendre le petit-déjeuner mais certains sont tellement blancs et patraques qu'ils retournent aussi secs dans leur cabane. Je n'ai pas encore vu ma partenaire alors j'en profite pour regarder d'autres dames. On a le droit non ?

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    On reste cinq ou six à table. Pour ne pas dormir, j'avais bu du café corsé toute la soirée, alors comprenez que je n'ai pas accueilli ce énième café avec beaucoup d'entrain.

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    bonne tête de breton, tricot compris (marque Saint-James, messieurs dames, c'est ma marque préférée). Sinon, parenthèse, sur ce carnet de voyage, je ne mettrai pas les photos de mes neufs condisciples. 

    Puis c'est le défilé des voitures et des camions qui quittent le bateau. Les dix condisciples sont répartis en deux véhicules motorisés et sans prendre le temps de souffler ou de prendre un bain de mer, nous prenons la direction de Galway qui se situe a à peu près 4 heures de route du port.

    Le bourg où les cottages nous attendent s'appelle Spiddal et se situe à une demi-heure à l'ouest de Galway dans la partie nord de la baie du même nom.

    J'ai beaucoup dormi dans la voiture mais dans cette somnolence, il me tardait de savoir si là-bas au Connemara, on n'accepte toujours pas la paix des gallois ni celle des rois d'Angleterre. Je voulais aussi comme Maureen plonger nu dans un lac même si nous n'étions pas au printemps suivant.

    On roule donc vers le nord, la route est bonne mais le paysage est quelconque. J'écoute toujours en boucle "le chrome et le coton" de Jérôme Echenoz. A chaque voyage, il y a toujours une chanson qui m'accompagne et des années après lorsque je la réécoute, je l'identifie aussitôt au dit voyage. 

    Au bout de deux heures de route, on s'arrête au SPAR du village de Bunratty, un village dont on n'a rien vu mais qui possède parait-il un château en pierre valant le détour mais nous ne sommes pas encore en mode tourisme ( j'ai un principe en ma qualité de reporter, c'est de ne diffuser que des photos que j'ai pris moi-même or n'ayant pas vu le château, voici une photo de la carte postale le représentant ) :

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    On s'installe aux tables mises à disposition de la clientèle et deux sportifs en short et maillot de rugby s'installent à nos côtés.

    Fidèle à moi-même, j'engage la discussion avec les deux individus, conversation qui constitue mon premier contact avec l'irlandais. On arrive à se comprendre, ils reviennent d'un footing et font partie du club de rugby local.

    L'objectif est d'arriver en soirée dans nos cottages, pas de visiter l'Irlande intérieure et de discuter avec le premier venu. Mais comme je suis curieux de tout, même des aires de repos et des endroits ne valant pas un coup de cidre, je m'amuse à photographier les environs, le magasin, le parking etc.

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    A chaque fois que je tombe sur une voiture de collection, j'ai pris l'habitude de la prendre en photo avec une de mes filles devant. Ce véhicule est une Mercedes 280SLC (immatriculé ZV 52932), un modèle sorti dans les années 1970.

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    Je n'en dirais pas plus sur Bunratty, petit bourg où certains ne roulent pas en vieille Mercedes. Sinon, pour l'anecdote, Bunratty est le village natal de l'ancien  voisin d'un grand-oncle de Gambetti. 

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    Direction Spiddal (An Spidéal pour les irlandais ) en passant par Galway. 

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    Soulagés et repus, nous reprenons donc la route. Etonnants voyageurs que nous sommes ! Quelles nobles histoires allons nous vivre vers ces lointains horizons ! (merci Baudelaire). Nous arrivons à Spiddal sans armes mais avec des bagages et investissons les locaux réservés. Voici nos maisons de vacances à qui Brittany Ferries donne le nom de cottages (ça fait mieux, ça fait petite maison de pierre en toit de chaume nichée au cœur d'une vallée, entourée de végétation et devant laquelle coule une rivière avec une cascade) :

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    Pendant que nos condisciples investissent les lieux, ma partenaire et moi partons en excursion. Les cottages se situant sur les hauteurs de Spiddal, on peut y voir la mer, la baie de Galway et donc nous prenons la direction de la côte au soleil couchant.

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    Deux kilomètres de marche nous font du bien après une journée avachis dans nos véhicules motorisés. On discute de l'architecture des maisons (souvent de superbes villas), on s'émeut de deux roses que l'automne a oublié de flétrir.

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    Nous descendons encore l'un à l'autre collés comme on s'accroche aux rêves, on entend l'océan rugir, sans doute nous appelle-t-il mais même l'un à l'autre accrochés, du haut d'un rocher, nous ne plongerons pas - contrairement à Maureen -) 

    J'ai mis en italique, hein, je me suis inspiré de Dominique A et la référence à Sardou, n'ayons pas peur du mélange des genres)

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    Le soir, mes neufs condisciples se réunissent dans le même cottage pour boire de l'eau et manger du pain sec et du homard. 

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    Malgré tout, la soirée est festive, nous chantons, fêtons des anniversaires et parlementons (notamment à propos du programme du lendemain). Ivres d'eau et repus de pain sec, tout le monde se couche sans que personne ne comprenne ce goût qui ne s'explique pas que nous avons pour le Connemara.

    A suivre !

    Loïc LT