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julien doré

  • Julien Doré - concert Rennes, le 08 avril 2017

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    Donc hier soir, Julien Doré a chanté devant au moins 5000 spectateurs à Rennes et je sais que vous l'attendez ce compte rendu....vous êtes venus 50 fois sur l'espèce de blog aujourd'hui pour le lire, je sais, je vois tout, je vois qui vient et pourquoi. Non mais !

    Alors, vous allez être déçus car ça va être court. J'ai beaucoup parlé de lui sur ce blog et je n'en démords pas, c'est le chanteur le plus inspiré du moment. Ses textes sont des poèmes et les mélodies sont accrocheuses. Ses deux derniers albums sont des perles. Je l'envie de pouvoir écrire de tels textes. 

    Mais à force de l'écouter, de le regarder sur Youtube, pendant le concert hier soir, j'avais comme un sentiment de déjà vu alors que je n'étais jamais allé le voir en concert. Il a fait le travail, on entendait clairement le son de sa voix (contrairement à beaucoup de concerts où la  ligne de basse est trop grave), il a communié avec le public, s'est beaucoup donné physiquement. Rien à redire. On en a eu pour son argent. 

    Le souci que j'ai, c'est que j'aime ce chanteur avant tout pour ses textes (même si ses musiciens forment une belle équipe et arrivent à transcender un titre qui n'en demandait pas tant) alors, toutes proportions gardées, contrairement à ce que chantait Michel Delpech, Rimbaud ne chanterait pas. Parfois les textes suffisent. 

    Alors, le vide aurait-il suffi ? Non quand même pas. Qu'aurait-il fallu qu'il fasse de plus pour que j'en garde un souvenir mémorable ? Rien. Ce fut une belle soirée poétique. 

    Loïc LT

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  • On n'attend plus l'hiver...(alors écrivons qu'on se manque)

    J'aime bien personnaliser mon bandeau au rythme des saisons et j'ai profité  de ce matin blanc pour prendre une photo de le vue qu'on a depuis la terrasse. Mon rêve évidemment, ce serait un paysage enneigé...mais la dernière fois qu'il a neigé à Camors, c'était en novembre 2010. En prenant les photos, j'ai surpris un geai perché sur un poteau de clôture. Ça m'a fait penser qu'on a oublié de mettre la mangeoire pour les oiseaux. 

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    Mais l'événement du matin, ce n'est pas le gel, c'est le tremblement de terre (magnitude 3.7) dont l'épicentre se situait entre Vannes et Pontivy (c'est à dire pile poil au milieu de ma cuisine) mais personne n'a rien ressenti dans la maison endormie. 

    On n'attend plus l'hiver

    Alors écrivons qu'on se manque

    Même si on s'est vu hier

    C'est déjà long de s'attendre...

    (pastiche d'un titre de qui vous savez)

    Loïc LT

    vie du blog,hiver,julien doré

    Prisca a taillé le chèvrefeuille. On dirait Mémé qui a fait des bigoudis et qui sort de chez le coiffeur -)

  • tentative d'explication d'un texte : de mes sombres archives (Julien Doré)

    Le titre de mes sombres archives clôt l'album & de Julien Doré de la même manière que Corbeau blanc clôturait Love. Les deux titres sont de la même veine, deux textes très forts, torturés, faussement pessimistes et puis surtout, ce sont des morceaux qui sont écrits dans l'optique de terminer un concert et je mets ma main à couper que de mes sombres archives sera le dernier titre joué par Julien lors de sa prochaine tournée. En plus de textes un peu glauques, ils ont comme points communs d'être très forts musicalement avec une montée en puissance enivrante, comme si Julien voulait remercier ses musiciens. "Lâchez-vous les gars, moi, j'ai fait mon boulot".  

    Mais moi, lorsque j'ai pris connaissance de l'album, j'ai tout de suite été saisi par ce titre...de mes sombres archives. Sans même écouter le morceau, l'expression m'a littéralement scotché. Peu importe de quoi il parle dans le texte. Comment personne avant 2016 n'avait pensé à aligner ces quatre mots : de mes sombres archives ? Il y a des évidences qui mettent des années à sortir de la tête des artistes ou des contribuables lambda.

    De mes sombres archives m'évoque tous les fardeaux , toutes les casseroles qu'on traîne, toutes les erreurs etc. Les sombres archives sont une métaphore de tout ce qu'on voudrait effacer de nos vies. J'aime cette métaphore. Au sens propre, ce qu'on archive, c'est ce dont on n'a plus besoin mais qu'il faut garder. Alors quand elles sont sombres, c'est encore pire, cela veut dire qu'il faut ranger tout ce qu'on voudrait effacer. On ne peut pas les jeter, on doit juste les classer. 

    Deuxième strophe : Pris dans les lignes/De mes sombres archives. Je modifie un peu. Je suis pris dans les lignes de mes sombres archives. Les erreurs de mon passé m'empêchent d'avancer car je suis obligé de suivre une même ligne commencée dès ma naissance. 

    Voici le texte de Julien Doré :

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    Je n'ai pas la prétention de pouvoir expliquer un texte de Julien Doré mais celui-là est quand même assez clair. Entre parenthèse, il boucle la boucle. Le titre le lac était une ode à la féminité et à la beauté de la nature mais dans le lac évoqué ici, le chanteur évoque la cruauté de l'homme, et les sombres archives dont il est question représentent les méfaits de l'homme dont les ombres du lac se souviennent. Alors, le narrateur parle au cygne et le prévient de ce dont l'homme est capable mais lui rappelle sa force, qui est celle de pouvoir voler. Dès qu'un homme te regarde, envole-toi de tes ailes lascives, de tes ailes passives....

    Le narrateur rappelle l'ambivalence de l'être humain qui se prend parfois pour un ange, parfois pour de l'acide. C'est le combat entre le bien et le mal, c'est en fait tout simplement au premier degré un poème écologique. Certains se foutent de la protection de la nature quand d'autres en font leur cheval de bataille. Mais c'est aussi un texte sur nos propres dissensions. On est tiraillé par des forces contraires et surtout on doit supporter nos sombres archives.

    Ce texte qui me laisse sans voix est en plus servi par une superbe mélodie. Je ne vous parle même pas du morceau précédent (Caresse), j'en aurais pour la nuit. 

    Loïc LT

    De mes sombres archives. 


  • radiocassette 2015 : bilan partiel des écoutes

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  • le mouton noir

    Hier soir, je me suis amusé à faire un petit pastiche d'une chanson de Julien Doré (Corbeau blanc). Bon, le tout vaut ce qu'il vaut, ne casse pas des briques ni trois pates à un canard (de Gratot). Si vous avez une autre idée pour le titre, faîtes-moi en part, je trouve "l'ouvrier blanc" un peu trop ampoulé (et surtout trop proche du titre de la chanson). Le mieux, c'est de  lire le texte avec la mélodie de Doré en tête (d'ailleurs, j'ai remarqué qu'aujourd'hui pour écrire un "poème", fermez les guillemets, j'ai besoin d'un rythme et en particulier celui d'une chanson. Il me faut un tempo et celui du Corbeau blanc est parfait pour ça. Alors, j'écoute la chanson au casque et j'essaie de ne pas faire attention au texte et de me concentrer sur le rythme). 

     

    le mouton noir

     

    Ce matin je vous quitte

    Je quitte la salle et le divan

    Depuis mon îlot sympathique

    Je prends la route de GrandChamp

     

    Je prends des courbes accessibles

    Moi l'ouvrier qui se rend

    Là où chacun s'acquitte

    De missions trop prévisibles

     

    Je ne sortirai pas des lignes

    Tracées par les dirigeants

    Et respecterai les consignes

    Que j'appliquerai en récitant

     

    Des vers de Rimbaud extatiques

    Car je veux rester vivant

    Autour des presses robotiques

    Qui font des bruits assourdissants

     

    Puis des collègues me feront signe

    Que c'est l'heure du dénouement

    Et je rentrerai fatigué mais digne

    De ma journée dans ce tourment.

     

    Et si le soir, je suis en ruine

    Avec ma femme et mes enfants

    On se soulage et se câline

    En écoutant le corbeau blanc.

     

    Je dédie ce poème à ma sœur Léonie Aubois d'Ashby. Baou. — l'herbe d'été bourdonnante et puante.— Pour la fièvre des mères et des enfants. 

    Loïc LT 28.08.15

  • On attendra l'hiver (Julien Doré) - tentative d'explication

     

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    la main à plume vaut la main à charrue. 

    Il faut s'y atteler...aussi modestes soient les moyens...car aussi loin que je suis allé dans la fonction recherche de ce moteur qui gouverne le monde, je n'ai trouvé personne qui ait cherché à trouver une explication à ce texte énigmatique. Tout au plus, quelques journalistes évoquent-ils une chanson mélancolique, qui parle d'une rupture, d'une plaie qui ne se referme pas. C'est un peu léger. Personne ne veut mettre la main à la pâte.  Pourtant, je connais plein de gens qui sauraient l'expliquer mais qui ne le font pas parce que sans doute le sens du texte leur semble évident ou parce que  la chanson les indiffère..ou pour quoi encore... parce qu'ils sont contents d'avoir trouvé la clé et qu'ils ne veulent pas la donner. 

    Je me disais que s'il y a un soir où la révélation peut arriver, c'est peut-être ce soir. Parce que j'écoute cette chanson dix fois par jour depuis des mois et parce qu'en ce moment même, un ami erre seul dans sa maison et il ne dormira pas cette nuit  parce que l'amour de sa vie vient de le larguer emportant ses enfants et vingt ans de vie commune. Il y a encore quelques jours, nous étions tous réunis, lui, sa femme, leurs enfants, nous  et en fin de soirée après avoir vidé quelques chasse-spleen, on a parlé de César et Rosalie, film qu'il met comme moi sur un piédestal...discussion prémonitoire peut-être. Je l'ai appelé ce midi et il était inconsolable. J'ai eu des mots malheureux peut-être sur la fin en lui disant qu'avec le temps, il arriverait à tourner la page et rencontrer quelqu'un d'autre...mais je crois, je suis sûr même que c'est le genre de propos qui énervent les gens qui sont en plein dans un drame. Donc, je pense beaucoup à lui, pour qui la rupture n'est pas une énigme littéraire mais une douleur présente et douloureuse. 

    Concernant cet hiver qu'on va attendre pour se dire qu'on se manque, mon soucis congénital est que j'ai un esprit trop cartésien et que j'ai du mal à comprendre les sous-entendus, le sens figuré, à deviner les métaphores. Or la poésie de Julien Doré n'est qu’ellipses et suggestions. C'est Mallarmé ressuscité (faut-il être très fatigué pour comparer un vainqueur de nouvelle star au maître de la poésie symboliste). 

    Mais ne cherchons pas d'excuses. Voici un texte qui s'intitule on attendra l'hiver (servi par ailleurs sur un plateau par une mélodie superbe avec des arrangements venus de Dézinio ou de Mané-Trévédec) et dont l'auteur est un être humain qui parle la même langue que moi et qui n'a pas fait plus d'études que moi...mais qu'est-ce que l'école vient faire là-dedans. Lui  est artiste, moi pas, point barre...mais il se trouve que l'artiste a jugé que cette chanson était susceptible de faire partie d'un album destiné au grand public et donc susceptible d''être comprise par ce dernier. 

    Mais ne cherchons pas d'excuses donc. Ce texte est simple comme le théorème de Herbrand-Ribet. Son amour l'a quitté pour une fille. Prisca m'a suggéré cette idée mais je l'avais préalablement sérieusement envisagée. Si c'est bien de cela qu'il s'agit, une partie du texte prend du sens..pas tout..presque rien en fait. 

    On s'en fout de la longe, il a trouvé ça dans un dictionnaire de rimes mais avec allongent, il pouvait trouver mieux. En tout cas, celles qui s'allongent sont deux femmes dont celle dont il pleure le départ. Elles veulent ronger la corde qui les lie encore à ce pot-de-colle d'hétéro. Ensuite, malgré la douleur, ses doigts résistent encore, il peut donc encore écrire..en s'aidant d'un bon Bordeaux (moi j'aurais pris un Madiran). Il est tard, il écrit vite et il porte le pull navy marine de son ex. Seule une lesbienne porte ce genre de pull pour homme. C'est peut-être n'importe quoi ce que j'écris mais il est tard et j'écris vite et je n'ai à portée de lèvres, qu'un café tassimo. Nous ne sommes pas à armes égales. Cherbourg et Séville nous ressemblent renforcent l'idée que le défunt couple n'avait rien à faire ensemble...et si sa langue à elle est celle de l'homosexualité (raison pour laquelle elle laisse tomber le Chanel, parfum trop conventionnel) , il y trouvait lui, quelques réponses... Mais en été, tout est superficiel et bestial, la vérité, celle d'un amour suprasexuel reviendra en hiver, saison du confort pour Rimbaud...mais des retrouvailles pour Julien. Alors il demande à son amour retrouvé de lui pardonner d'enterrer les pensées des blondes qu'elle a caressées sur le sable des baies (juste de passage espère-t-il).

    Après, il est possible que je me vautre totalement. Mais comme on dit dans ces cas-là, chacun peut se faire sa propre lecture. Voyelles de Rimbaud en a subi des kilomètres. Et chacun avait raison. Ma sœur m'avait raconté qu'un pilier de comptoir qu'elle connaissait comptait parmi ses maximes  : la vérité de chacun mérite le respect de soi-même. Preuve qu'il n'ait point besoin de s'appeler Julien Doré pour faire dans l'hermétisme et le confus. 

    Sur ce,

    Loïc LT