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Colin sabre et tam-tam - Page 36

  • Le Courégant

    Chaque fois que je repense à cette partie de la côte morbihannaise, cela me ramène 20 ans en arrière pendant ces deux années où je poursuivais mes études à Lorient. Il m'arrivait souvent dans les intercours, après la journée ou le weekend d'aller traîner seul (ou plus rarement avec des camarades) du côté du Courégant, Fort Bloqué etc. Je garais ma citroen AX face à la mer et je ne sais pas ce que je faisais. Je lisais, écoutais la radio, je stressais souvent je ne sais plus pourquoi. Si, je me souviens au moins d'une fois...le jour où les résultats du BTS devaient être affichés en soirée au lycée à Lorient. Je me suis barré de la maison familiale dans la matinée. J'étais certain que je n'aurais pas ce diplôme. J'avais fait mes calculs dans tous les sens et même en étant le plus optimiste possible, je ne pouvais pas l'avoir pour la simple raison que je m'étais littéralement vautré  dans l'épreuve de compta, la matière principale...vautré à un tel point et pour des raisons tellement  idiotes que je n'ose même pas le dire ici. 

    Donc, je ne pouvais pas l'avoir. Or après avoir échoué en fac à Rennes deux ans auparavant, c'était vraiment le merdier pour moi si je n'avais pas le BTS, surtout qu'en ces temps lointains, c'était un diplôme qui ouvrait quand même quelques portes..et que ce serait bien que 4 ans après le BAC, j'obtienne enfin quelque chose. 

    Donc, je suis parti le matin, une boule dans le ventre. J'ai quitté Berloch, j'ai pris la voie express à Languidic, voie que j'ai quittée à Lorient et après avoir marché un peu sur la plage du Courégant (avec ces restes de blockhaus, qui s'effondrent ou s'ensablent), j'ai poussé vers la plage en face du Fort Bloqué. J'ai garé ma voiture sur le parking face à la mer. Je crois qu'il faisait beau. En temps normal, j'aurais pu me baigner mais là, j'étais tétanisé, la panique de ma vie..et avec le recul, je me demande bien pourquoi tant j'étais certain du dénouement. Je me demandais ce que faisaient mes camarades au même moment..Hervé, Olivier, Jérôme...pas de portable pour se joindre (les années 90, c'est un peu la préhistoire quand on y pense aujourd'hui) et les cours étaient terminés depuis plus d'un mois. Je n'avais plus eu de nouvelles de personne depuis les examens. Je me rappelle surtout de l'épreuve de comptabilité qui durait 6 heures quand même et comme je m'étais littéralement vautré pour des raisons que je n'ose toujours pas avouer, j'avais tenté de me rassurer auprès de mes camarades, je voulais à tout prix qu'ils l'aient ratée également, je voulais ne pas être le seul afin que les correcteurs soient les plus cléments possibles devant tant de copies abominables..sauf que ma copie à moi, ce n'est pas qu'elle était abominable...elle était juste égale à une feuille blanche. Et l'épreuve de compta, c'était quand même le plus gros coefficient et qu'il n'était pas possible de s'en sortir si on avait moins de 8 dans cette épreuve. Or, moi, je ne pouvais pas avoir 8, c'était impossible.

    Donc, j'étais face à la mer, calfeutré dans ma Citroën, je regardais les heures défiler et l'heure où les résultats allaient être affichés est arrivée et je n'y suis pas allé tout de suite. S'il y a un moment dans ma vie où l'idée du suicide s'est le plus approchée de moi, tout en restant très loin (mais le plus approchée quand même), c'est bien en cette fin d'après-midi d'un jour de juin 1995.

    Un moment, il a bien fallu y aller. Lorient. Lycée Dupuy-de-Lôme. Je sors de la voiture, mes jambes flagellent. Je rentre dans l'enceinte du lycée. Hall où sont affichés les résultats. Encore quelques gens, plus beaucoup. Et avant que je m'approche du tableau, quelqu'un, je ne sais plus qui vient vers moi et m'annonce que j'ai le BTS. Ce que l'affichage me confirme. 

    C'est le seul événement paranormal de ma vie. Sincèrement et je le redis aujourd'hui avec force, il était rationnellement impossible que j'obtienne ce diplôme.

    Alors, depuis lorsque je retourne sur la côte ouest de Lorient. Le Courégant, Fort-Bloqué, Guidel-Plage etc, je me souviens de ce jour de juin, de cette journée d'attente dans la voiture où j'étais incapable d'avaler ne serait-ce qu'une bouchée de pain. 

    J'aime bien cette partie de la côte lorientaise, cette route qui longe la mer, ces maisons contemporaines construites dans les années 70 (car la zone est assez urbanisée..en même temps qu'assez sauvage), avec ces murs en pente plongeant vers le sol, autant d'éléments qui lui confèrent un petit côté littoral californien (cf Basic Instinct). 

    Et c'est ce à quoi je pensais dimanche dernier en discutant avec un écrivain lors d'un marché de noël. L'action d'un de ses romans se situe dans les environs du Courégant. Du coup, j'ai acheté son livre. L'écrivain s'appelle Pierre Varési, le roman c'est 'Monsieur Blaise'. 

    Je viens de le terminer et je le commenterai dans la prochaine note. 

    Loïc LT

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  • bilan météo Camors # novembre 2014

    La météo est le sujet qu'on évoque le plus dans la journée, celui qui permet d'entamer une conversation avec un inconnu ou une connaissance avec qui on n'a pas trop d'affinités, celui sur lequel on est tous d'accord. Il y a consensus et c'est bien pour ça que le temps qu'il fait est très commenté.

    Personnellement, je m'intéresse un peu à la météo, j'essaie de comprendre les phénomènes via des forums de discussion dans lesquels les gens sont très calés. A défaut de pouvoir échanger avec eux, je fais ma propre tambouille, j'ai une petite station météo La Crosse Technology (une référence en la matière), pas la plus sophistiquée mais qui me suffit. Par exemple, je peux vous dire qu'actuellement, à 21:30 en ce 01 décembre 2014, il fait 10.4° dehors et que le taux d'humidité est de 82%. Je peux aussi vous apprendre que le minimum de la journée fut de 7.4° (atteint à 01h12) et que le maximum fut de 14.3°(mais bon, je me vente d'un produit que bcp possèdent)

    Comme les retraités qui ne savent pas comment occuper leur temps, je prends les relevés tous les jours et si ça ne va pas intéresser grand monde, je pense que ça peut attirer quelques amateurs. Car tous les 1er du mois, je ferai sur ce blog le bilan du mois précédent. 

    J'habite dans le sud de la Bretagne. Bien que 25 kms à l'intérieur des terres, nous sommes très influencés par l'océan Atlantique qui nous apporte douceur et tempérance. Les étés sont moyennement chauds (rarement caniculaires) et les hivers globalement doux. Les vagues de froid qui arrivent de l'Est atteignent rarement nos contrées et lorsqu'elles les atteignent, elles sont très atténuées. Je possède la station météo depuis 3 ans et la température la plus basse enregistrée fut -2°. Notre dernier épisode neigeux date de novembre 2010 (très précoce d'ailleurs). Pour les petits bretons, la neige est un mythe (c'est un peu moins le cas dans le centre Bretagne qui subit parfois des descentes humides venues de la mer du Nord). 

    Je suis donc très surpris lorsque je discute avec des anciens, des agriculteurs qui en ont vu d'autres de les entendre dire qu'il n'est pas normal qu'il ne fasse pas plus froid en hiver. Un hiver normal en Armorique est un hiver doux et humide, émaillé de quelques coups de vent. Les gens ont la mémoire courte et même les bretons restent dans l'idée que hiver= froid et neige et été = soleil et chaleur. Leur expérience ne compte pas. 

    Voici donc le relevé pour novembre 2014 (les cases blanches correspondent à mes jours d'absence mais ça ne joue par sur le total pluviométrique). 

      MIN MAX Précip.
    01/11/2014 12,8 19,5 0
    02/11/2014 11,7 17,2 13,5
    03/11/2014 5,4 13,5 35,5
    04/11/2014 5,3   14
    05/11/2014 4,9 15,2 0
    06/11/2014 2,7 15,1 11
    07/11/2014      
    08/11/2014      
    09/11/2014 4.6 (sur 3 jours) 15.3 ( sur 3 jours) 30
    10/11/2014 3,9 15 4
    11/11/2014 10,9 13,7 34
    12/11/2014 8,2 13,6 9
    13/11/2014 9,9 16,5 6
    14/11/2014 8,9 15,5 6
    15/11/2014 7,4 14,6 11
    16/11/2014 6,6 14,1 0
    17/11/2014 6,5 13 0
    18/11/2014 6,3 14,6 0
    19/11/2014 7 14,2 0
    20/11/2014 8,8 13,6 0
    21/11/2014 8,1 14,7 0
    22/11/2014 13,3 15,8 4
    23/11/2014 9,9 13,8 18
    24/11/2014 9,4 10,4 18
    25/11/2014 9,8 11,9 6
    26/11/2014 10,8 13,2 0
    27/11/2014 10,6 13 0
    28/11/2014 9,6 15,4 0
    29/11/2014 8,7 16,8 1
    30/11/2014 6,6 13,1 0
           
          total : 221

    Bilan  :

    température minimale : 2.7° le 06.11.2014

    température maximale : 19.5° le 01.11.2014

    plus gros jour de pluie : 35.5L/M2 le 03.11.2014

    A noter : le total des pluies est de 221L/M2...c'est à dire l'équivalent d'1 jour de pluie lors des gros phénomènes orageux que subit le Sud-Est depuis quelques semaines. 

    Mes prévisions pour décembre (juste un ressenti et aidé de quelques modèles) : pour la première quinzaine, persistance d'un temps doux et assez calme en Bretagne (quoi qu'un petit peu plus frais avec pourquoi pas une ou deux petites gelées pas méchantes). Retour de perturbations océaniques pluvieuses et venteuses vers la fin du mois (appelé flux zonal par les spécialistes)...

    Loïc LT

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    Internet est formidable : voici en temps réel, les températures sur toute l'Europe (pour le monde entier, je peux pas mettre, ça prend trop de place)  : 

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  • tristesse du ginkgo biloba

    Planté le 18 octobre 2012 à l'occasion des 10 ans de Chloé, cet arbre rêvé ne m'apporte pour l'instant que des déceptions. Certes, on m'avait bien prévenu qu'il était lent au démarrage, qu'il fallait le temps qu'il s'installe...mais là franchement en 2 ans, il n'a pas bougé d'un iota. Cerise sur la gâteau,je le trouve un peu informe...ses feuilles ne tiennent pas droit  et jaunissement à peine en automne !

    Mais qu'importe, le patience est la mère de toutes les vertus. Le ginkgo est en vie, alors il finira bien par pousser. Mes petits-enfants remercieront leur grand-père...

     

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    A son pied, le bambou nain, sasa veitchii est quant à lui en plein forme. 

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  • les fleurs du bal

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    Ce texte est beau et simple comme se doit de l'être tout bon titre de variété française. Mais comme nous le stipulait (ne me demandez pas pourquoi j'utilise ce verbe inapproprié) souvent Madame Pichon, citant Nicolas Boileau au collège Saint-Aubin 'Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément'. Alain Souchon est maître en la matière. Philosophe du quotidien, il dit des choses qui nous touchent au cœur sans qu'on ait besoin de se triturer le cerveau (comme avec Philippe Jaccottet et Guillevic mais nous ne sommes pas dans le même registre).

    Et puis surtout, pour emballer le tout , l'auteur dispose de son compositeur attitré (et vice versa) qui lui fabrique des mélodies taillées dans le marbre. Le tout est produit et arrangé à la perfection...

    Alors après, on pourra dire que c'est du déjà entendu, du réchauffé, que c'est un brin fleur bleue ou que sais-je. Mais dans ce premier album commun, il y a trois ou quatre morceaux qui ont retenu mon attention dont il roule (les fleurs du bal) que je me suis permis de renommer les fleurs du bal. Si vous ne l'avez pas entendu, dîtes-vous que la musique est à la hauteur du texte (intro parfaite, solo de guitare et puis en toile de fond, une nappe de synthé ondulante)...

    Pour l'anecdote, Larmor-Baden, c'est tout près de chez moi...

     

    Morne est son cœur

    Et sans raison

    Vers cinq heures

    Il quitte la maison.

     

    Il démarre

    Part sans raison

    Comme aspiré par

    L’horizon.

     

    Peut-être l’amour

    Peut-être la vie

    La tombée du jour

    Ou simplement l’ennui

     

    Partir dans la nuit

    Partir comme ça

    Cette envie

    Tout le monde l’a

     

    Larmor-Baden,

    Guingamp

    Dehors le noir de la plaine

    Et puis le noir dedans

     

    Il part comme s'il allait quelque part

    Laissant là dans la salle

    Sur le sol, éparpillées,

    les fleurs du bal.

     

    Dans l'axe est son moteur,

    Il décolle,

    Son accélérateur

    Le console

     

    Les guitares qui jouent fort

    Dans son cockpit

    Lui sont un réconfort

    Amniotique.

     

    Il roule, il roule

    Comme les larmes qui coulent

    Laissant là dans la salle

    Sur le sol, éparpillées, les fleurs du bal.

     

    Partir dans la nuit

    Partir comme ça

    Cette envie

    Tout le monde l’a.

     

    Il roule, il roule

    Dans le vent et les étoiles

    Et là-bas, dans la salle

    Sur le sol, éparpillées

     

    Les fleurs du bal...

     

    paroles : Alain Souchon, musique : Laurent Voulzy

     

  • du nouveau sur l'espèce de blog !

    Ce dimanche est bien parti pour être pourri. Heureusement, la forêt en face est au summum de sa beauté automnale :

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    Sinon, comme tu as dû le remarquer, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère, j'ai changé le bandeau du blog, ce que je ne fais que tous les deux ou trois ans, c'est donc un événement rare et  je tiens à cette rareté. C'est une photo que j'ai prise depuis 'mon bureau' avec mon smartphone, petit objet dont je suis devenu l'esclave depuis que je le possède (07/2014), et qui a pour conséquence immédiate que je lis moins (ce qui me fais penser que je n'ai toujours pas fait de compte rendu du dernier roman de Modiano, très bon roman au demeurant mais le fait qu'il ait eu le prix Nobel m'a un peu coupé l'herbe sous les pieds et comme je suis quelqu'un qui pète plus haut que son cul, je veux pas avoir l'air de lire ce qui est dans l'air du temps (alors que j'ai lu pour que tu ne ne perdes pas dans le quartier avant qu'il ait obtenu ce prix). 

    Autre nouveauté qui peuvent intéresser un ou deux de mes trois lecteurs, j'ai activé la version smartphone du blog et donc il est désormais plus facilement visible sur vos iphone, nokia et autres joujoux formidables ! Chouette, non ?

    ll pleut, c'est dimanche mais un bœuf carotte en cours de cuisson embaume toute la maison et il me tarde de me mettre à table ! Je vais donc pas tarder à appeler les filles et leur demander 'qui dresse la table ce midi ? -)

    Loïc LT

     

     

  • Le Havre - Aki Kaurismäki

    Sorti en 2011 et présenté la même année au festival de Cannes, Le Havre est vraiment un film exceptionnel. Or je n'en connaissais pas l'existence avant qu'Arte ait eu la bonne idée de le programmer hier soir. Je craignais pourtant à la lecture du résumé qu'il soit dégoulinant de bons sentiments et pour tout dire trop politiquement correct (s'il est encore permis d'utiliser cette expression usée et dépassée) mais en fait pas du tout. Ce film raconte l'histoire d'un homme naïf (Marcel Marx joué par l'excellent et touchant André Wilms) menant une vie transparente et triste, vivant et cirant des chaussures au Havre et qui se retrouve par hasard avec un clandestin africain sous les bras. Il s'attache au petit homme, le nourrit,  le cache et pourtant ce dernier n'a qu'un but : rejoindre l'Angleterre. La police le recherche et c'est alors qu'intervient le commissaire Monet, personnage ambivalent vêtu en policier de la Gestapo et  joué par Jean-Pierre Darroussin. 

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    Mais si ce film est singulier, ce n'est pas du fait de sa thématique mais de par son côté loufoque et décalé. Alors que l'action se situe dans les années 2000, le cadre et les objets sont souvent ceux des années 50. C'est ainsi que l'on voit le commissaire débarquer avec sa rutilante R16 et plus tard passer un appel avec son iphone pendant qu'à l'intérieur du bar vers lequel il se dirige, trône un téléphone gris à cadran. Les rues sont désertes comme pendant l'occupation et les petits commerces colorés se succèdent comme dans les films de Jacques Demy.

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    La ville normande s'en trouve sublimée. Les acteurs sont remarquables (notons la présence de Jean-Pierre Léaud dans un rôle de méchant). Le Havre est un condensé de  poésie et d'humanisme : un chef d'oeuvre cinématographique pur. 

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    Je me désespère souvent du cinéma d'aujourd'hui mais me voilà rassuré :  des surprises sont encore possibles.

     

    cinéma français,andré wilms,jean-pierre daroussin,aki kaurismäki

    Et puis, ça finit bien quand même...car à la fin, grâce à Marcel, le petit garçon réalise son rêve...mais trouvera-t-il vraiment le bonheur outre-Manche ?

    Loïc LT

    cinéma français,andré wilms,jean-pierre daroussin,aki kaurismäki

     

     

     

  • aube

    Accepter ne se peut

    comprendre ne se peut

    on ne peut pas vouloir accepter ni comprendre

     

    On avance peu à peu

    comme un colporteur

    d’une aube à l’autre

     

    Phillipe Jaccottet , Poésie ,1946-1967

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    aube-Camors-16 11 2014

  • l'agrandissement de l'île

    J'avais convoqué la presse mais personne n'est venu, en avais fait part sur les réseaux sociaux mais personne n'a répondu. C'est donc en toute discrétion et entre deux averses alors que la lumière du jour commençait déjà à décliner que j'ai procédé à la mise en terre du phyllostachys sulphurea, un bambou que d'aucuns appellent phyllostachys Robert Young et que d'autres osent même appeler phyllostachys viridis. Un jour, il va falloir quand même se mettre d'accord. Pourquoi ne pas réunir un Grenelle du bambou afin de mettre de l'ordre dans les noms...ou des assises du bambou, ou des Etats Généraux ou je sais pas, créer une haute autorité qui trancherait. Il y a plein de machins comme ça qu'on peut créer et qui sont efficaces. Allez, je propose même un pacte, le pacte de classification des bambous.

    Bon, allez, j'ai fait mon intéressant, revenons à l'essentiel. Le 25.03.2012, je vous avais fait part de l'arrivée sur notre domaine d'un éclat de rhizomes prélevé chez un ami qui joue du saxo. Des camarades bambouphiles m'ont affirmé par la suite  qu'il s'agissait d'un phyllostachys sulphurea, un bambou que d'aucuns appellent Robert Young. 

    Le monstre aura attendu 2 ans dans un grand pot avant de retrouver son environnement naturel, c'est à dire la plein terre, la bonne terre armoricaine. Pendant ces deux ans en salle d'attente, Robert Young n'a pas perdu son temps. Il a produit deux ou trois gros chaumes. En ce 10 novembre, alors que la France commémore la disparition d'Arthur Rimbaud, Robert Young et moi avons rendez-vous.

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    Il s'agit donc d'agrandir ce que j'appelle l'île aux bambous, îlot composé de phyllostachys nigra, phyllostachys bissetii et de phyllostachys vivax huangwenzhu. Du 100% phyllo dans cet îlot séparé du continent par une tranchée, seule méthode réellement efficace pour contrôler les envahisseurs. 

    Une bonne pelle, une bonne pioche, une demi-heure de labeur et voici Robert Young en terre. Les photos ne sont pas de bonne qualité mais elle donnent quand même une idée.

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    Gros plan sur Robert Young (ça m'amuse en fait de l'appeler comme ça. Robert Young doit être le type qui l'a importé aux Etats-Unis ou en Europe).

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    Loïc LT

     

     

  • la fin d'une quincaillerie

    Je voulais commencer mon tour de France des quincailleries à Saint-Lô, ville où je me rends régulièrement et qui en possède une en son centre...Mais signe des temps et hasard incroyable, alors que je m'approche muni de mon Polaroid, je note que l'enseigne verte n'est plus ce qu'elle était et que le mot quincaillerie a été vaguement effacé. Un type dehors est en train de faire du rafistolage de vitrine et je m'enquiers du pourquoi du comment. Il m'explique qu'il est le fils de l'ancienne patronne, qu'il reprend l'affaire qu'il va renommer  'ProxiConfort'. Je lui demande la raison de ce changement de nom et il me répond en ricanant que la quincaillerie est un terme ringard, désuet, un mot du passé et que sais-je encore. 

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    En fait, ce tour de France qui risque de faire un flop ne pouvait pas mieux commencer. Car comment mieux démarrer cette série nostalgique que par le démontage en règle d'une quincaillerie, symbole de la disparition de ces enseignes ?

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    Depuis 12 ans que je me promène dans cette ville, je crois y être entré une fois et j'ai le souvenir d'un bric-à-brac typique de ce type de magasins. Situé 6 rue Mouton, elle s'appelle officiellement la quincaillerie Montaigne et, m'informe le site des commerçants de Saint-Lô  (qui met un s à champ mais passons...) est : 

    une vrai caverne d’Ali Baba, on y trouve tout ce qu’on cherche. Elle vous propose un large choix de produits :

    • électroménager (lave linge, sèche linge, lave vaisselle…)
    • petit ménager (casseroles, fait tout…)
    • électricité (ampoules, interrupteurs…)
    • plomberie
    • gaz (à emporter ou en livraison)
    • cadeaux

    Nous vous livrons les gros électroménagers et assurons le dépannage à domicile.

     

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    Dans quelques mois, je reviendrai sur les lieux pour tomber sur un ProxiConfort qui ne fera rêver personne. A noter qu'il existe ou exista en France une autre quincaillerie du Champ de Mars. 

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  • le miracle français

    SODEBO_S&C_MONTMARTRE.jpgLa seule façon concrète que j'ai de mesurer le succès d'un livre est de voir comment il se vend dans le rayon culture du petit Carrefour rural où j'ai mes habitudes. Comme ce rayon n'est pas très fourni, j'ai vite fait de faire le tour. Or j'ai remarqué il y a 15 jours que 5 exemplaires du suicide français y avaient été entreposés en bonne place et que ce midi il n'en restait plus. Je trouve que c'est assez remarquable car soit ce genre de bouquin épais  met en temps fou à partir, soit la plupart du temps ne part pas du tout. 

    L'idée que 5 contribuables de GrandChamp aient pris la peine d'acheter ce pavé me plait. 

    L'autre jour, en passant devant le rayon, je l'ai feuilleté et je suis tombé comme par hasard sur la page où l'auteur évoque Vincent, François, Paul et les autres avec l'histoire du dimanche et du gigot à la con. 2 pages sont consacrées à ce film que j'adore. 

    Ce qui n'empêche que bien que trouvant l'homme brillant, je suis en totale opposition avec ses idées...et je n'ai pas besoin de lire son bouquin pour les connaître. Mon compatriote Eric Zemmour est contre l'Europe, contre la mondialisation, contre l'immigration. Il est nostalgique d'un certain âge d'or et pense que la France décline. Je m'insurge contre tout ça. Mais tout le monde s'en fout.

    Je ne pense pas que la France soit en déclin. Déjà.

    Et ce midi, sur France Culture, Alain Badiou et Marcel Gauchet, deux philosophes de renom débattaient de la crise, la façon de s'en sortir etc. Ils n'étaient pas tout à fait d'accord (s ?), l'un étant plutôt révolutionnaire (de gauche) et l'autre réformiste (de je sais pas de quel bord).

    Toujours la même rengaine...la crise, le déclin, ebola,  le marasme ambiant. Que l'on soit de gauche ou de droite, tout le monde s'accorde sur ça. Le titre de ma note est exagéré, Il y a beaucoup de choses à améliorer, il y a des réformes de forme à faire. Mais tout ne va pas si mal. Par exemple, la société Sodebo est en plein essor et ses salades seraient parfaites si ce n'était la fadeur des tomates cerises qui la composent. Rien n'est parfait. 

    Loïc LT.