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lorient

  • Le Courégant

    Chaque fois que je repense à cette partie de la côte morbihannaise, cela me ramène 20 ans en arrière pendant ces deux années où je poursuivais mes études à Lorient. Il m'arrivait souvent dans les intercours, après la journée ou le weekend d'aller traîner seul (ou plus rarement avec des camarades) du côté du Courégant, Fort Bloqué etc. Je garais ma citroen AX face à la mer et je ne sais pas ce que je faisais. Je lisais, écoutais la radio, je stressais souvent je ne sais plus pourquoi. Si, je me souviens au moins d'une fois...le jour où les résultats du BTS devaient être affichés en soirée au lycée à Lorient. Je me suis barré de la maison familiale dans la matinée. J'étais certain que je n'aurais pas ce diplôme. J'avais fait mes calculs dans tous les sens et même en étant le plus optimiste possible, je ne pouvais pas l'avoir pour la simple raison que je m'étais littéralement vautré  dans l'épreuve de compta, la matière principale...vautré à un tel point et pour des raisons tellement  idiotes que je n'ose même pas le dire ici. 

    Donc, je ne pouvais pas l'avoir. Or après avoir échoué en fac à Rennes deux ans auparavant, c'était vraiment le merdier pour moi si je n'avais pas le BTS, surtout qu'en ces temps lointains, c'était un diplôme qui ouvrait quand même quelques portes..et que ce serait bien que 4 ans après le BAC, j'obtienne enfin quelque chose. 

    Donc, je suis parti le matin, une boule dans le ventre. J'ai quitté Berloch, j'ai pris la voie express à Languidic, voie que j'ai quittée à Lorient et après avoir marché un peu sur la plage du Courégant (avec ces restes de blockhaus, qui s'effondrent ou s'ensablent), j'ai poussé vers la plage en face du Fort Bloqué. J'ai garé ma voiture sur le parking face à la mer. Je crois qu'il faisait beau. En temps normal, j'aurais pu me baigner mais là, j'étais tétanisé, la panique de ma vie..et avec le recul, je me demande bien pourquoi tant j'étais certain du dénouement. Je me demandais ce que faisaient mes camarades au même moment..Hervé, Olivier, Jérôme...pas de portable pour se joindre (les années 90, c'est un peu la préhistoire quand on y pense aujourd'hui) et les cours étaient terminés depuis plus d'un mois. Je n'avais plus eu de nouvelles de personne depuis les examens. Je me rappelle surtout de l'épreuve de comptabilité qui durait 6 heures quand même et comme je m'étais littéralement vautré pour des raisons que je n'ose toujours pas avouer, j'avais tenté de me rassurer auprès de mes camarades, je voulais à tout prix qu'ils l'aient ratée également, je voulais ne pas être le seul afin que les correcteurs soient les plus cléments possibles devant tant de copies abominables..sauf que ma copie à moi, ce n'est pas qu'elle était abominable...elle était juste égale à une feuille blanche. Et l'épreuve de compta, c'était quand même le plus gros coefficient et qu'il n'était pas possible de s'en sortir si on avait moins de 8 dans cette épreuve. Or, moi, je ne pouvais pas avoir 8, c'était impossible.

    Donc, j'étais face à la mer, calfeutré dans ma Citroën, je regardais les heures défiler et l'heure où les résultats allaient être affichés est arrivée et je n'y suis pas allé tout de suite. S'il y a un moment dans ma vie où l'idée du suicide s'est le plus approchée de moi, tout en restant très loin (mais le plus approchée quand même), c'est bien en cette fin d'après-midi d'un jour de juin 1995.

    Un moment, il a bien fallu y aller. Lorient. Lycée Dupuy-de-Lôme. Je sors de la voiture, mes jambes flagellent. Je rentre dans l'enceinte du lycée. Hall où sont affichés les résultats. Encore quelques gens, plus beaucoup. Et avant que je m'approche du tableau, quelqu'un, je ne sais plus qui vient vers moi et m'annonce que j'ai le BTS. Ce que l'affichage me confirme. 

    C'est le seul événement paranormal de ma vie. Sincèrement et je le redis aujourd'hui avec force, il était rationnellement impossible que j'obtienne ce diplôme.

    Alors, depuis lorsque je retourne sur la côte ouest de Lorient. Le Courégant, Fort-Bloqué, Guidel-Plage etc, je me souviens de ce jour de juin, de cette journée d'attente dans la voiture où j'étais incapable d'avaler ne serait-ce qu'une bouchée de pain. 

    J'aime bien cette partie de la côte lorientaise, cette route qui longe la mer, ces maisons contemporaines construites dans les années 70 (car la zone est assez urbanisée..en même temps qu'assez sauvage), avec ces murs en pente plongeant vers le sol, autant d'éléments qui lui confèrent un petit côté littoral californien (cf Basic Instinct). 

    Et c'est ce à quoi je pensais dimanche dernier en discutant avec un écrivain lors d'un marché de noël. L'action d'un de ses romans se situe dans les environs du Courégant. Du coup, j'ai acheté son livre. L'écrivain s'appelle Pierre Varési, le roman c'est 'Monsieur Blaise'. 

    Je viens de le terminer et je le commenterai dans la prochaine note. 

    Loïc LT

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  • CR48 : zone mortuaire - Kelt et Ricardo Montserrat

    253334057b75d5ed5ea01a4df5a157a0.jpgComment peut-on écrire un roman cohérent, un roman qui se tient,  lorsqu'on est plusieurs amateurs à le faire, fussent-ils assistés par un écrivain professionnel ? C'est la question que je me posais avant de lire ce polar et que quelque part je pose encore après. Sous l'égide de Ricardo Montserrat, l'idée fut de réunir quelques habitants d'un quartier populaire  de Lorient (Kervénanec) afin que chacun apporte à son rythme et sa manière un peu d'eau au moulin. L'initiative est intéressante d'un point de vue social.
    Mais le seul intérêt de cette histoire pour moi est qu'elle se passe dans l'agglomération lorientaise. Sinon, ce n'est in plus ni moins que le récit d'un drame familial dans un environnement social dégradé où l'alcool et la drogue sont les seules planches de salut.
    terriblement glauque et même pas atmosphérique.
    note : 2/5
    lecture du 6 au 8 juillet.
    encore une note qui casse dur. Ce fut la dernière de la série 'lecture au camping'.
    Loïc