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cinéma français

  • soirée ciné : Mal de pierres - Nicole Garcia (2016)


    cinéma, cinéma le celtic, nicole garcia, marion cotillard, cinéma français, louis garrelPrisca avait envie de se faire une petite soirée cinéma et comme un film d'auteur passait au cinéma Le Celtic de Baud ( tout petit cinéma associatif avec une unique salle mais qui ressemble à une salle d'un grand cinéma), on s'est donc décidé à aller avoir Mal de pierres réalisé par Nicole Garcia. Prisca qui n'aime pas que les grosses productions américaines sait qu'elle me fait plaisir en me proposant ce genre de film. 

    L'histoire se passe en Provence. Il y a des oliviers, de la lavande partout, des grillons et un soleil de plomb. La France est en guerre en Indochine. Dans une ferme où l'on emploie des saisonniers, on s'inquiète de Gabrielle (jouée par Marion Cotillard), la fille, que l'on prend pour une folle alors la mère décide de la marier à José, un ouvrier qu'elle trouve sérieux et qui pourra peut-être la remettre dans le droit chemin. Mais Gabrielle n'aime pas José. Elle le trouve rustre et vulgaire. Elle refuse de se donner à lui mais José ne perd pas patience. Il devient maçon à son compte et construit pour le couple une jolie maison provençale. Alors qu'elle fait des tests suite à une fausse couche, le médecin lui détecte une anomalie sur les poumons. Ce sont des calculs rénaux qu'on appelle aussi le mal de pierres. Elle doit se rendre quelques semaines en cure en haute altitude dans un établissement à l'architecture austère (qui m'a fait penser à celui de la Montagne Magique). Au début, elle est malheureuse et puis elle fait la rencontre d'André (joué par Louis Garrel) un soldat souffrant, frêle et faible. Elle tombe amoureuse de lui. 

    C'est alors que Nicole Garcia décide de dérouter le spectateur de la même façon que Martin Scorcese dans Shutter Island. Moi, grand naïf devant l'éternel dès lors que le cinéma me joue des tours, je tombe dans le piège, Prisca non. D'ailleurs, c'est dans la voiture en rentrant qu'elle me fait part du fin mot de l'histoire. Alors, comme ça, le type qui vient lui faire l'amour torridement la nuit n'est pas André mais son mari José (qui était venu la voir pour deux jours). Je ne suis pas d'accord sur le coup mais les faits mis les uns après les autres montrent que j'ai tort. D'ailleurs, ce qui se passe dans la maison de cure est une succession de faits réels et de visions rêvées de Gabrielle, qui n'a jamais été prise en photo en compagnie d'André bien qu'elle ait eu cette photo entre les mains. Mais des années plus tard lorsqu'elle ouvre la valise contenant des souvenirs de son séjour en cure, elle retrouve la photo et constate que le fauteuil sur lequel est assis André est vide. Seule, pose Gabrielle, s'appuyant sut un fauteuil vide. 

    José est le personnage le plus touchant du film, passant de rustre paysan à qui sa femme lui dit qu'elle ne l'aime pas à un homme qui fait tout pour la sauver, lui faisant croire qu'elle est aimée par un autre homme, faible et qui porte déjà le visage de la mort dès sa première apparition. La cure terminée, Gabrielle quitte à regret les lieux. Elle enfante et on fait un grand bon en avant. Des années plus tard, on retrouve une Gabrielle épanouie en compagnie de son mari et de son fils, pianiste prodige. Le jour où ce dernier doit passer une audition capitale à Lyon, elle s'arrête dans la maison où elle envoyait des lettres à André et le majordome lui répond que ce dernier est mort le jour où il a quitté la cure (où Gabrielle était toujours) pour un hôpital de Lyon (et pendant des mois, elle continuait à lui envoyer des lettres auxquelles évidemment il ne répondait pas). 

    Prisca va me dire que je n'ai pas tout bon, que j'ai pas tout compris au  film mais qu'importe. Elle est plus forte que moi en cinéma. Mais globalement, Il faut juste retenir que les hommes ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être et que l'amour rend aveugle (réflexion très originale -). 

    Et puis le film dure deux heures et pas un coup de pistolet (sauf en Indochine hélas) et pas de policier à l'écran. Le pied à l'étrier ! 

    Mal de pierres, 2016. réalisation : Nicole Garcia. acteurs principaux : Marion Cotillard, Alex Brendemühl, Louis Garrel. film français. ma note : 4/5. et petit bémol, je ne suis pas un grand fan de jeu de Marion Cotillard mais elle s'en tire mieux que dans les films américains...c'est à dire qu'elle joue mieux dans dans les films européens... où il y a un bon scénario...

    Loïc LT

  • Le Havre - Aki Kaurismäki

    Sorti en 2011 et présenté la même année au festival de Cannes, Le Havre est vraiment un film exceptionnel. Or je n'en connaissais pas l'existence avant qu'Arte ait eu la bonne idée de le programmer hier soir. Je craignais pourtant à la lecture du résumé qu'il soit dégoulinant de bons sentiments et pour tout dire trop politiquement correct (s'il est encore permis d'utiliser cette expression usée et dépassée) mais en fait pas du tout. Ce film raconte l'histoire d'un homme naïf (Marcel Marx joué par l'excellent et touchant André Wilms) menant une vie transparente et triste, vivant et cirant des chaussures au Havre et qui se retrouve par hasard avec un clandestin africain sous les bras. Il s'attache au petit homme, le nourrit,  le cache et pourtant ce dernier n'a qu'un but : rejoindre l'Angleterre. La police le recherche et c'est alors qu'intervient le commissaire Monet, personnage ambivalent vêtu en policier de la Gestapo et  joué par Jean-Pierre Darroussin. 

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    Mais si ce film est singulier, ce n'est pas du fait de sa thématique mais de par son côté loufoque et décalé. Alors que l'action se situe dans les années 2000, le cadre et les objets sont souvent ceux des années 50. C'est ainsi que l'on voit le commissaire débarquer avec sa rutilante R16 et plus tard passer un appel avec son iphone pendant qu'à l'intérieur du bar vers lequel il se dirige, trône un téléphone gris à cadran. Les rues sont désertes comme pendant l'occupation et les petits commerces colorés se succèdent comme dans les films de Jacques Demy.

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    La ville normande s'en trouve sublimée. Les acteurs sont remarquables (notons la présence de Jean-Pierre Léaud dans un rôle de méchant). Le Havre est un condensé de  poésie et d'humanisme : un chef d'oeuvre cinématographique pur. 

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    Je me désespère souvent du cinéma d'aujourd'hui mais me voilà rassuré :  des surprises sont encore possibles.

     

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    Et puis, ça finit bien quand même...car à la fin, grâce à Marcel, le petit garçon réalise son rêve...mais trouvera-t-il vraiment le bonheur outre-Manche ?

    Loïc LT

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  • [soirée ciné] la Vie d'Adèle- Abdellatif Kechiche

    Hier soir, on s’est enfin décidé à regarder la vie d’adèle, ce fameux et sulfureux film adapté du roman graphique le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh (avec lequel il prend beaucoup de liberté mais qu’importe). De but en blanc, je le dis : j’ai adoré. Pas tant pour la  performance des acteurs (tous exceptionnels) ni même pour le scénario (thématique un peu datée je trouve, ce que j’avais déjà évoqué dans mon commentaire de la bd). Non, ce qui m’a agréablement surpris et qui m’a subjugué c’est la réalisation...cela fait longtemps que je n’avais pas vu un film qui correspondait à ce point à ce que j’attends du cinéma, c’est à dire un cinéma qui soit en prise directe avec le réel, qu’il n’y ait pas de fioriture, d’effets de style etc. Rohmer retrouvé avec le talent des acteurs en plus (parce que souvent chez Eric Rohmer, je trouvais qu’ils étaient un peu trop amateurs et surtout je ne supportais pas cette façon de parler un peu précieuse et langoureuse, imposée sans doute par le réalisateur). J’ai eu cette impression en regardant le film qu’Abdellatif Kechiche trimbalait sa caméra dans les rues de Lille au petit bonheur la chance avec l’idée de suivre les protagonistes dans leur vraie vie. Par exemple, les discussions des lycéens à la sortie du bahut sont saisissantes de réalisme, ainsi que la vie quotidienne chez les parents d’Adèle ou d’Emma. Mais tout est du même tonneau. C’est du cinéma de la vie, la vraie..sans édulcoration.

    Ensuite, quoi... on a reproché la longueur des scènes érotiques...mais en fin de compte, si on fait le total, elles ne font que 20 minutes sur 3 heures que dure le film. Le fait est que s’il y a quelques longueurs, ce n’est pas là qu’elles se situent mais plutôt..plutôt ou d’ailleurs, je ne sais pas...les dialogues sont très forts, les silences aussi, les gros plans sur Adèle (magnifique) et Emma (aux faux airs de Jane Birkin plus jeune) tout autant. La nature est présente, pas magnifiée mais elle accompagne les deux amoureuses. Mais quel est cet arbre avec ce tronc énorme derrière le banc des rendez-vous ? ...symbole de la nature toute puissante face aux idées reçues. Rien n’est laissé au hasard dans ce film dans lequel paradoxalement les scènes semblent se succédé spontanément comment le courant d’une onde pure.

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    Loïc, 18:45

    réalisation : Abdellatif Kechiche. année : 2013. acteurs principaux : Adèle Exarchopoulos (Adèle), Léa Seydoux (Emma). palme d'or 2013.