En quittant Melrand, on passe par la gare de Saint-Rivalain qui bien qu'étant plus proche de Melrand fait partie de la commune de Saint-Barthélémy, encore que je suppose que c'est le Blavet qui fait la frontière or la dite cabine se situe de l'autre côté du Blavet . Mais on ne va pas chipoter, personne ne m'en voudra d'affecter la chose à l'une ou l'autre commune.
En dehors du fait que ces vieilles gares sont toujours intéressantes à photographier, l'édicule téléphonique présente une particularité. Je connaissais l'existence de ces cabines transformées en bibliothèques dans lesquelles les gens déposent leurs vieux livres et en reprennent autant mais c'est la première fois que je visualisais la chose. En fait, il y a bien marqué 'bibliothèque' sur la cabine mais l'initiative doit datée car de livres il n'y en a point et l'on voit tout de suite que le projet n'a pas eu le succès escompté. Il faut dire que la gare est déserte et on ne voit pas trop qui viendrait d'où pour y déposer des bouquins de Marc Lévy et de Valérie Trierweiler. En tout cas le téléphone ne fonctionne pas et je ne sais d'ailleurs même pas comment il a pû fonctionner puisqu'il n'y pas de fente pour foutre des pièces ni de d'endroit pour insérer des cartes. Toujours est-il qu'un numéro lui est attribué, comme il se doit pour toute cabine et celui-ci est le 02 97 39 56 68. Je ne sais pas trop à quoi cela peut vous servir...si vous êtes en manque d'inspiration pour le loto par exemple...
Sinon, concernant cette librairie sauvage, après quelques recherches, j'en sais un peu plus. Il semble qu'il s'agisse d'un projet datant de 2013. J'ai trouvé sur Flickr des photos montrant la mise en place de la bibliothèque. En 2 ans donc , tout est parti à vau l'eau (vu la proximité du fleuve, ça se comprend).
Voilà donc pour la dite cabine, visitons donc un peu les lieux. J'ai de l'affection pour ces vieilles gares (celle-ci est fermée depuis le septennat Giscard) et je ne rate pas l'occasion de les prendre en photo.
Le panneau indique 'pieds à terre' au cas où certains fanfarons voudraient se balader en faisant le poirier. Je signale quand même le nom du fleuve : le Blavet. C'est une évidence pour moi et les gens du coin mais pas pour les habitants de l'Eguille-Sur-Seudre. Le Blavet est un fleuve qui fait 150 kms, il est rempli d'eau et sa source se situe à Bourbriac dans les Côtes-du-Nord. Le Blavet traverse donc la Bretagne du Nord vers le Sud et roule ignoré en de vaux étranges. C'est en ces bords qu'on entend les passions mortes des chevaliers errants : mais que salubre est le vent !
En dehors de ces considérations bucoliques, on notera les bâtiments et maisons inhabités telle cette bâtisse qui a dû servir de logis au gardien du passage à niveau.
J'ai noté toutefois une présence humaine : une vielle dame en chemise et bonnet de nuit est sortie subrepticement pour aller étendre des torchons et des serviettes style Vichy (qu'elle avait fait attention de ne pas mélanger) sur un fil détendu.
Pour le reste, nous avons le droit à tout ce qu'une vieille gare peut nous offrir, c'est à dire pas grand chose...et beaucoup en même temps pour qui sait regarder avec le cœur.
Quelques maisons d'habitation sont à vendre ou pas.
On doit la seule activité qui permet à Saint-Rivalain de ne pas se perdre dans les limbes de l'histoire à ce gîte tenu par Ingrid et Luc (peut-être à l'origine de la free library) et intitulé BLAVET VACANCES. Il accueille beaucoup de coréens du nord qui ne restent jamais trop longtemps car ils sont trop pressés de retourner dans leur pays.
En tout cas, les appartements m'ont l'ait tout à fait corrects (photo pas de moi) :
Une gare fermée n'empêche pas de s'adonner à la pêche (ce que doit faire le propriétaire de cette péniche amphibie ) ou à la promenade. Je trouve même que la présence d'une gare même désaffectée apporte un supplément d'âme. Cela me rappelle un épisode de chapeau melon et bottes de cuir.
J'oubliais :
reportage réalisé le 08/08/15, suite au reportage réalisé à Melrand.
Loïc LT, 29/08/15