Lorsque je suis arrivé à Persquen, il pleuvait des cordes et en plus j'étais pressé (un soi disant ami de Beauchamp m'avait donné rendez-vous dans un entrepôt désaffecté de Hennebont). Je ne suis resté qu'une demi-heure sur place seulement vêtu d'un tricot et courant tel un damné d'un abri de fortune à un autre. Tout était contre moi comme si le destin voulait m'empêcher de revenir sur une époque qui, je pense a un peu façonné mon être.
Carte avant tout, comme il se doit : Camors-Persquen : 29.6kms, 31mns. (rappel : les points rouges correspondent aux bourgs recensés)
Je me suis garé sur la place de l'église et dieu merci, je ne voyais qu'elle, moche et rutilante accolée à un vieux mur que je crois être celui de l'ancien presbytère. Quel soulagement, j'aurais été si malheureux de ne pouvoir pas faire de reportage-cabine à Persquen. Ce n'était pas gagné, le bourg ne compte plus que 300 habitants mais comme il est mal desservi par les opérateurs mobile, ce publiphone (qui fonctionne et dont le numéro d'appel est le 02 97 51 23 42) conserve plus qu'ailleurs toute son utilité.
L'église Saint-Adrien n'est pas sans charme. Elle m'a servi de refuge pendant le déluge (pour une fois qu'une église me sert à quelque chose) et je l'ai prise ici depuis l'ancienne école des nonnes.
Mon grand-père et mes tantes n'étant pas pratiquants, je n'ai sans doute jamais posé les pieds dans cette église dont voici l'histoire (mais la cérémonie d'enterrement de mon grand-père y a sans doute eu lieu mais je ne me souviens pas y avoir participé) :
Ensuite, de l'autre côté de la route (la D130), un bar-alimentation ne peut échapper à la vigilance du voyageur :
Ce bar se situe à l'emplacement d'un ancien bar (le café Guillemot où il me souvient être allé après les obsèques de mon grand-père ? ) a été racheté et rénové par la commune qui a ensuite lancé un appel à candidature existe depuis 2005 depuis que le fameux bar de Paulette baissa définitivement ses rideaux.
Ce bistrot qui a longtemps fait également épicerie était une institution dans le bourg et je me souviens que lors de mes vacances à Persquen, nous allions nous approvisionner en denrées de première nécessité (je me rappelle surtout du jambon). Paulette, comme son nom l'indique était une femme adorable et je l'ai revue bien des années plus tard lorsque le hasard m'a fait travailler à Guéméné sur Scorff, un bourg situé à 5 kms au nord et il m'arrivait de m'y arrêter boire un café ou une bière en rentrant à Languidic. L'épicerie n'était plus mais les habitués n'avaient pas bougé comme si le temps s'était suspendu pendant 20 ans (nous étions en 1999).
A côté du nouveau bar-alimentation, une demeure délabrée fait froid dans le dos :
Je me suis évidemment renseigné sur l'endroit dans lequel je ne mettrais pas les pieds une nuit de pleine lune.Il aurait servi de lieu de stockage d'engrais en dernière fonction et puis avant encore, certains disent que des bals y eurent lieu. On allait donc guincher dans cette bâtisse sur viens poupoule et vlan passe moi l'éponge mais je suis persuadé même qu'avant de servir de dancing branché , c'était une maison d'habitation. Mais qui saurait me me le dire ? Apparemment, selon certaines sources concordantes, la FNAC serait partante pour y ouvrir un magasin, plus sérieusement, la mairie planche sur le sujet (destruction à priori).
Remarquez qu'avec tout l'arsenal devant, il y a moyen de faire exploser cette ruine en moins de temps qu'il faut pour le dire :
Voici le bâtiment de la fameuse école de bonnes soeurs (où ma mère et Evelyne ont étudié - voir texte précédent) et puis l'intérieur du préau. Ma mère a dormi derrière l'une de ces fenêtres, plutôt à l'étage sans doute, à droite, à gauche ou les deux autres, qui saura, qui saura, qui saura, qui saura me dire dans quelle pièce ?
Une vue de Persquen depuis la mairie. On distingue l'ancien bar de Paulette, un ancien commerce à côté (une quincaillerie tenue par Noëllie Kervégant décédée en février 2015) et une ancienne forge (le mari de la quincaillière ) à l'intérieur de laquelle tout doit être resté tel quel.
Il paraît que ça porte bonheur de mettre des branches de feuilles mortes (charme ?) à l'entrée des demeures m'a dit une ancienne vendeuse de chaussures avec qui j'ai discuté à Bubry avant de venir à Persquen.
Voici la maison où vécut mes arrière-grands-parents et ensuite mon grand-père et qui est toujours propriété de la famille. C'est une maison sans cachet particulier mais les souvenirs, les souvenirs, les souvenirs...Les souvenirs sont plus fidèles que les amis et les amants : ils reviennent nous voir lorsque notre âme grelotte toute seule.(Ferenc Mora)
En face, de l'autre côté de la route, cette maison néo-bretonne n'a pas changé en 20 ans et elle m'a toujours intrigué, ou du moins ses habitants. J'ai toujours pensé qu'on me cachait des choses à leurs sujets mais en fait, m'a-t-on dit dernièrement, 'fantasmes'.
Après, on quitte Persquen (direction Talvern entre autres, mais il y aura un # 2....J'ai l'impression de n'avoir fait qu'effleurer les choses (et je ne suis pas sûr que la personne en question connaisse Beauchamp mais au cas où, je lui dirais quand même qu'il me doit moins d'argent qu'il ne le pense pas).
reportage réalisé le 14 mai 2015. suite à venir.
Loïc LT