Quand j'étais petit (oui, je sais, je commence souvent mes notes par cette formule), on allait rarement au bord de la mer avec mes soeurs, mon père et ma belle-mère pour ne pas voir les autres gens comme ils dépensaient leur argent) mais cela arrivait de temps en temps quand même. Nous partions de Languidic donc, passions Brandérion et puis Nostang...ensuite, Sainte-Hélène sur Mer et Plouhinec et ses plages pas belles . Dans mon souvenir, Nostang représentait comme une frontière entre la Terre et la Mer. Passé Nostang et son joli pont en pierre, j'avais l'impression de rentrer dans un autre pays.
Aujourd'hui que je n'habite plus Languidic, ce n'est plus Nostang qui marque le début du littoral, c'est Landaul. Il y a notamment une maison qui est bâtie au bord d'un carrefour et quand je la vois, il me semble sentir déjà la vase et le goémon.
J'ignore si cette maison bleue est habitée mais le fait est qu'elle me fait penser à ces demeures de Larmor Plage qui font face à l'océan. Ceci étant dit, ne perdons pas notre temps et reprenons nos bonne vieilles habitudes.
24 avril, je suis en vacances, il fait beau, direction Landaul. Départ de Camors ( 18 km,20 mn).
Un collègue de boulot habitant les environs m'avait affirmé que le bourg disposait d'une cabine donc c'est mal peigné mais l'esprit libéré (mais peu confiant dans l'idée de trouver Beauchamp) que je rentre dans Landaul. Je gare ma Talbot 206 sur la place. Dans un premier temps, je ne vois pas de cabine mais je prends déjà des photos de tout et de rien comme d'habitude, ce qui n'échappa pas au patron d'un bar (le Triskel, le bar de l'autre côté de la route de la maison bleue). Il me demande sans aménité si je cherche quelque chose. Je ne sais plus trop ce que je lui réponds, que je fais du tourisme local, que je suis à la recherche d'un dénommé Beauchamp, un pauvre type qui croit qu'il me doit de l'argent alors que non, un truc comme ça et que je cherche aussi le lieu où se trouve la cabine. Et là, un client qui l'avait rejoint répond que la cabine a été démontée il y a une quinzaine de jours. Le type en question n'avait pas bu que de la limonade mais évidemment je l'ai cru. Stupeur !
Qu'est-ce que je fais ? Je décanille (la règle voulant que pas de cabine = pas de reportage) ou j'erre dans le bourg comme une âme en peine ? Il me revient alors à l'esprit que le bourg possède une gare qui vaut le détour. Allons donc voir cette fameuse gare et au diable les cabines ! Je rejoins les lieux et me gare. Ce qui fait le charme de ce lieu, ce n'est pas la gare proprement dite (qui en plus a été entièrement rénovée et qui ne ressemble plus à ce qu'elle fut, c'est à dire, une vieille gare avec un misérable quai et un modeste abri pour les voyageurs.)
Par contre, ce qui n'a pas changé, c'est le bar de la gare (chez Renée) , le genre de bar qui semble être resté figé dans les années 70.
A côté du bar, il y a un hangar avec au fond un écriteau sur lequel est inscrit 'parking, bar de la gare', sauf que je ne vois pas comment des voitures peuvent s'y garer, un rang de parpaings séparant l'extérieur de l'intérieur.
Il faudrait une note complète pour vous parler de ce troquet dans lequel j'ai pris une bière et discuter avec la patronne (qui m'a fait visiter l'arrière-boutique et son boulodrome abrité ) Trois photos, l'une du bar, l'autre du boulodrome valent mieux que bavardages.
Je suis reparti avec l'idée de rentrer directement au bercail. Pour cela, il me fallait repasser par Landaul. Et alors, à l'entrée du bourg, après avoir passé ce garage rutilant,
Devinez sur quoi je tombe :
Le type du bar m'avait donc raconté n'importe quoi et pourtant il m'avait affirmé avoir vu un camion de France télécom extirper la cabine de son emplacement...enfin bref. Ce qu'il y a d'étonnant avec cette cabine, c'est qu'elle se situe dans un quartier rénové et j'ai du mal à comprendre qu'elle soit restée dans les plans. Le téléphone fonctionne et on peut joindre la cabine au 0297246053. A 30 mètres, des nouveaux propriétaires ont flairé le bon coup : une cabine si près de chez soi, ça n'a pas de prix.
La présence de la cabine nécessita donc que je visite le bourg que j'avais abandonné tout à l'heure en criant 'gare'. Rien d'extraordinaire si ce n'est cet if qui a connu les guerres napoléoniennes (4.10 mètres de circonférence).
Voici le Triskel où l'on me raconta des bêtises à mon arrivée sur zone.
Landaul ne ressemble pas à Quistinic. On sent que l'océan n'est pas loin. Les maisons sont blanches et l'architecture de certaines bâtisses fait assez années 30.
En errant dans la ville, je ne sais pas pourquoi je me suis souvenu de ce poème qu'une prof de français de lycée nous avait affirmé qu'il était considéré comme le plus beau de la langue française.
Orléans, Beaugency,
Notre-Dame de Cléry,
Vendôme, Vendôme !
Je me suis amusé à le compléter :
Orléans, Beaugency,
Notre-Dame de Cléry,
Vendôme, Vendôme !
Landévant, Brandivy
Vénus de Quinipily
Camors, Landaul !
La Vénus de Quinipily est une statue qui se situe à 2 kms de chez moi, que je n'ai jamais été voir et qui a, il faut le savoir, reçu la visite de Prosper Mérimée (dans les années 1830) et qui lui a inspiré sa célèbre nouvelle la Vénus d'Ille (que j'ai étudié au collège). Fallait-il que je m'ennuie à Landaul pour inventer des comptines idiotes ! Je commençais à avoir faim, j'aurais bien manger un morceau de sauciflard mais ce n'est pas ici que j'allais le trouver :
reportage réalisé le 24.04.2015.
Loïc LT
Commentaires
Super reportage très croustillant, Loïc!
Pour compléter ta comptine, en voilà l'intégralité :
"Que reste-t-il à notr' dauphin si gentil
de son royaume ?
Orléans, Beaugency
etc...
Le carillon de Beaugency la joue 2 (ou3) fois par jour!!!
Ce n'est pas le carillon de Vendôme ? (selon wikipedia)
'À Vendôme, dans le Loir-et-Cher, on entend toutes les heures ce carillon, qui précède les coups de l'horloge Saint-Martin.'
moi j'l'ai entendu à Beaugency, jolie petite commune des bords de Loire, un peu loin de la Bretagne quand même!
:o))
Ça doit être vrai alors. Wikipedia est loin d'être exhaustif. D'ailleurs, on peut lire sur le site de la commune de Beaugency :
'Toutes les époques de l’architecture religieuse sont représentées au travers de la majestueuse Abbatiale Notre-Dame (XIIe siècle), de l’Église St-Etienne (XIe siècle)- aménagée en espace culturel- et du clocher St Firmin- duquel on peut entendre le célèbre carillon du XVe siècle « Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendôme ».'
Joli nom que Beaugency.