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patrimoine

  • CR312 : Balazuc, mémoires de pierres - John Merriman

    5151HPWVFQL._SX328_BO1,204,203,200_.jpgJ’ai dit que ce blog était fermé, je n’ai pas dit que je n’allais plus l’alimenter. C’est comme quelqu’un qui tient un bar. Il peut le fermer mais continuer à y errer et se boire des bières. Bon, comme c’est fermé, je peux me lâcher.

    Cette première quinzaine de juillet, nous sommes allés en famille dans un gîte niché au cœur du petit village de Balazuc, creusé à flanc de falaise au bord de l’Ardèche. A notre arrivée, les propriétaires nous ont gentiment accueilli et à tout hasard, je leur ai demandé s’ils possédaient de la documentation sur le village. Quelques jours plus tard, Franck est revenu mais je n’étais pas là, il a transmis un livre à ma fille en lui disant que ce n’était pas le livre qu’il voulait me prêter mais que celui-là ferait l’affaire.

    Et pour cause ! Je ne sais pas quel autre livre il avait en tête mais après la lecture et après des recherches, je n’ai pas repéré d’autres bouquins sur Balazuc. Il s’agit d’un essai un peu autobiographique écrit par John Merriman, un écrivain américain, amoureux de la France (de son histoire surtout) et qui est tombé sous le charme de ce village improbable au point d’y acheter une maison dans les années 80.

    J’ai littéralement dévoré ce récit très documenté dans lequel en racontant l’histoire de ce petit bourg, de la révolution à la fin du XXème siècle, l’écrivain en profite pour nous rappeler l’histoire de la France des campagnes, de ses petits villages loin de Paris, tirant parfois bénéfices, parfois pas de la Grande Histoire via l’industrialisation,  les deux grandes guerres et un point sur lequel l’auteur s’arrête beaucoup : les écoles de Balazuc tiraillées entre les fervents d’une école catholique et tenants d’une école républicaine. Les anecdotes sont nombreuses, les différents entre le curé et le maire (quand ce dernier était républicain) faisant inexorablement penser à Don Camillo ! On frise parfois le roman.

    Mais en dehors d’être devenu l'un des "100 plus beaux villages de France” et donc une attraction touristique,  Balazuc  a subi le même sort que bien d'autres villages reculés que ce soit Persquen ou Triqueville: l’exode rural a vu sa population fondre. Aujourd’hui, il reste quelques commerces ouverts qu’en été (sauf un)  mais la plupart des volets restent fermés. Quelques vrais Balazuciens y vivent encore mais l’essentiel des maisons sont des résidences secondaires.

    Je pourrais vous parler de l’élevage du ver à soie dont Balazuc a pleinement profité car les mûriers sont peu exigeants et les terres autour du village sont aussi rocheuses que les allées du bourg, de ses vignes, de sa garrigue environnante, ses arbres desséchés et le chant assourdissant des cigales, de la construction du pont enjambant l’Ardèche voulu par un député de la IIIème république afin de bien faire comprendre à ces irrésistibles Ardéchois les profits qu’ils pourraient tirer de la république au détriment de la monarchie et de l’obscurantisme catholique. Je pourrais vous dire beaucoup de choses sur Balazuc pour y avoir vécu quelques jours et pour avoir lu ce récit. Dommage que ce blog soit fermé -)

    Et cerise sur la gâteau, j’ai eu la chance de rencontrer l’écrivain qui m’a accueilli à bras ouverts et m’a invité à revenir deux jours plus tard avec ma famille. J’ai pris l’apéro le plus copieux de ma vie. Il parle très bien le Français mais comment en serait-il autrement quand on a donné des cours dans les universités françaises ?  C’était une chouette rencontre. John Merriman possède l’accent américain, fait un peu dans la démesure mais il est imprégné de culture française, ce qui en fait un personnage attachant.

    Si tous les américains étaient aussi curieux qui lui, ils n’auraient pas voté pour un charlot (que John Merriman honnit, va sans dire).

    lecture : juillet 2017,  édition Tallandier : 368 pages, parution : 2002 et en Français en 2005, note 4.5/5

    Loïc LT

  • retour à Pleugriffet

    Il y a quelques temps est paru dans la presse un article dans lequel il était question d'un couple de suisses qui offrait deux tableaux de valeur à la commune de Pleugriffet pour la remercier de son accueil. Ce couple avait acheté un moulin (par le biais d'un bail emphytéotique...à vos dictionnaires -) il y a une trentaine d'années et ce, tout à fait par hasard. Empruntant le canal de Nantes à Brest, Kurt et Ursula Straub ont dû patienter à l'écluse 43 gérée par Bernardette  car elle prenait, comme tout salarié a le droit, sa pause-déjeuner et donc l'ouverture des vannes ne se ferait pas avant 13 heures. Pas du genre à chercher des embrouilles et surtout n'étant pas pressés, Ursula et Kurt sont descendus de leur bateau battant pavillon suisse, ont visité les environs et son tombés sur un moulin en ruine et ce fut le coup de cœur. Après des travaux conséquents, il y sont venus régulièrement et se sont bien intégrés à la commune, René Jégat le maire est devenu un grand ami. Ursula et Kurt Straub faisaient venir des artistes au moulin et par ailleurs possédaient une galerie souterraine à Genève.

    Pour l'instant, je ne me foule pas trop la cheville, je reprends des infos trouvées dans la Gazette et le Ouest-France. Les deux tableaux offerts à la commune sont des réalisations de Roland Dubuc ( décédé dans son atelier en 1998 en Normandie), artiste peintre qui venait régulièrement au moulin. Samedi dernier, je suis allé à la mairie voir de près ces deux œuvres singulières. Je tenais à préciser la gentillesse de la secrétaire de mairie (que j'avais eu dans la matinée au téléphone). 

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    Si j'aime beaucoup ces toiles représentant un Montmartre rêvé et enneigé, j'ai toujours un peu de mal avec ces encadrements un peu trop rustres et imposants. Mais l'essentiel n'est pas là. C'est l'occasion aussi d'évoquer la figure de Roland Dubuc, originaire de Normandie, peintre prolixe et connu dans le monde entier (mais pas suffisamment pour posséder sa page wkipédia. Il ne tient qu'à un passionné de s'y coller). Sur la fin de sa vie, ses toiles commençaient même à être bien côtées. Roland Dubuc n'était assurément pas un barbouilleur, le cadeau des époux Straub n'est donc pas une plaisanterie.

    Ensuite, je suis resté à Pleugriffet où il m'est arrivé des choses qui n'auraient pas du avoir lieu et que je ne raconterai que lorsqu'il y aura prescription. Par contre, sur les précisions du maire, je me suis rendu au culot voir l'ancienne éclusière qui habite désormais une grande maison dans un lotissement de la commune. Elle m'a accueilli avec gentillesse, m'a tout de suite tutoyé et je lui ai posé quelques questions prétextant l'écriture d'un livre (qui reste une possibilité). Elle m'a raconté sa vie d'éclusière, les conditions de travail et la maison de l'écluse où les conditions de vie étaient sommaires (d'autant qu'avec les 3 enfants et le mari, 5 personnes s'y serraient la ceinture). On a parlé évidemment du couple suisse avec qui elle a gardé de très bons contacts. Je voulais justement savoir si le fait de les avoir fait poiroter une heure devant l'écluse avait créé des dissensions entre eux...mais pas du tout. Vu ce qu'ils ont découvert grâce à elle, comment pourraient-ils leur en vouloir ? Après avoir quitté Bernadette, je me suis rendu sur les lieux de cette belle aventure.

    Aujourd'hui, l'écluse de Cadoret est habitée par la belle-fille de Bernadette. L'endroit est toujours aussi bien fleuri que sur les photos que m'avaient montré l'ancienne éclusière. 

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    J'ai discuté un peu avec la belle-fille et me suis promené autour de l'écluse, la fameuse écluse 43. L'endroit n'a pas beaucoup changé depuis que le bateau du couple suisse s'y arrêta. Le saule a sans doute beaucoup pleuré et grandi depuis ainsi que les sapins qui longent le halage sur lequel jadis et j'aime bien repenser à cette idée, des chevaux tiraient sur les péniches dépourvus de moteurs. Il fut une époque où c'étaient même des êtres humains qu'on appelait des haleurs, n'est-ce pas Arthur ? 

    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

    J'étais insoucieux de tous les équipages,
    Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
    Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
    Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais....

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    Le moulin se situe sur la droite à une centaine de mètres de l'écluse. Chemin faisant, je donnais des coups de pied dans les feuilles mortes sans rencontrer aucune résistance. Comme une feuille est faible et fragile.  Le manoir n'est plus habité mais garde un côté coquet. Sans doute est-il un peu entretenu mais on sent que la végétation a envie de reprendre ses droits. 

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    De l'autre côté de l'Oust, les couleurs de l'automne étaient de toute splendeur.

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    Sur la boite à lettre envahie par le lierre, le nom Straub apparaît toujours et cela m'a fait un pincement au cœur. J'avais la haine de ce temps qui passe sur toutes les belles choses de la vie...j'imaginais les fêtes au manoir, les artistes installant leur chevalet devant le canal où passaient des péniches chargées de sable (mais pas de blé flamand et de cotons anglais).

    " Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours :
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !..........a-t-on envie de crier à chaque fois. 

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    Je suis resté encore un peu sur le pont. Je cherchais un peu dans cette plénitude et ce calme limpide quelque inspiration. C'est essentiel de s'imprégner des lieux. Les temps sont anciens mais certains lieux gardent toujours la mémoire de leur passé glorieux. Tout ici nous parle de ces temps enchanteurs et en tendant un peu l'oreille, on pourrait presque entendre de la musique venant du moulin. Grand Meaulnes, sors de ce corps ! Mais de la musique, il ne peut même plus en venir du moulin à eau qui a pris lui aussi pris sa retraite depuis longtemps. Il est un peu le symbole de ces lieux que la littérature, entre autres, a le devoir de sauver de l'oubli. 

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    Loïc LT  

  • Martine fait de la bicyclette...au Faouët

    Il y a quelques années, un type de Lannion s'était aperçu par hasard que les marches que l'on voit page 9 dans Martine fait de la bicyclette ( dessin de Marcel Marlier, belge évidemment) sont la copie conforme des marches de l'escalier de Brélévenez, bien connu des lannionnais. Cela créa une petite sensation dans cette ville du Trégor et j'avais trouvé étrange que personne ne s'en était rendu compte tant d'années après la sortie du livre (1971). 

    Martine fait de la bicyclette, lannion, eccalier de brélévenez

    Et bien, aujourd'hui, je suis en mesure de ne pas être certain de supposer que dans ce même volume de Martine, que les halles que l'on voit page 13 sous lesquelles se déroule un marché et où Martine est fière de montrer son nouveau vélocipède à ses amis sont les halles du Faouët dans le Morbihan. Ce ne sont pas les halles en elles-mêmes qui m'y font penser (encore que) mais ce sont les maisons au fond qui ressemblent à celles qui existent encore aujourd'hui (qui sont surtout des commerces comme le Central Bar et un institut de beauté). Il se trouve que je connais très bien Le Faouët, puisque j'y ai travaillé quelques années dans un cabinet comptable et puis, excusez du peu, c'est le bourg où j'ai rencontré ma future femme. 

    J'ai pas mal de photos du Faouët mais aucune prises dans l'angle qui pourrait prouver mes dires. La prochaine fois que j'y vais (à la crêperie la Sarrasine, va sans dire), je m'occupe du problème. Comme ça, les costarmoricains feront moins leurs malins ! Enquête à suivre donc !

    Martine fait de la bicyclette, le faouët, les halles

    Loïc LT

     

  • recensement des cabines # 38 Saint-Nicolas, Languidic (Morbihan 56)

    Saint-Nicolas est un petit village qui se situe sur la commune de Languidic, la commune où j'ai grandi. J'habitais à 2 kms de ce village ( à Berloch )et je m'y rendais assez régulièrement pour diverses raisons. Il y avait le pardon déjà (il y a 14 chapelles à Languidic), et puis j'avais mon tonton Alphonse qui y habitait (mais je n'allais pas le voir très souvent). C'est un village pittoresque, tout en pierre et les habitants font beaucoup d'effort pour faire en sorte que l'endroit reste agréable. Je reproche juste qu'on ait laissé des toits en tôles remplacer des toits en ardoises. Pour se rendre à Saint-Nicolas, si vous venez de Rennes ou de Paris, il faut quitter la RN24 au niveau de sortie "gare de Baud". Au stop, vous prenez à droite, vous traversez le village de kergonan puis celui de Lann Menhir et un kilomètre après, il faut prendre à droite au niveau de l'abribus et là, vous empruntez une petite route sinueuse mais bitumée et au bout de 1.5 kms, vous arrivez sur zone. Si vous arrivez à Berloch, c'est que vous êtes allés trop loin. 

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    Le village a la particularité de disposer d'une cabine au milieu d'une route, un petite route qui mène vers la chapelle. Des habitants ont fait toutes les démarches pour qu'elle soit déplacée voire même expulsée mais les PTT n'ont jamais répondu. C'est finalement devenu une attraction, et puis les voitures peuvent soit prendre une autre route soit serrer à gauche ou à droite pour éviter l'édicule. 

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    Jadis, le village était essentiellement peuplé d'agriculteurs mais aujourd'hui, je ne suis pas certain qu'il reste une seule ferme. Je connais quelques uns des habitants dont une voisine de Berloch avec qui j'ai beaucoup joué étant gamin. Et puis j'en connais d'autres aussi mais moins. Je ne m'y arrête plus souvent par contre, je passe souvent devant lorsque je vais voir mon père à Berloch. Une fois, je me suis arrêté chez mon ancienne voisine qui, avec son mari,  a rénové une magnifique longère (que je n'ai pas pris en photo) mais je n'avais pas eu le temps de finir ma bière car il fallait que je trouve un poste d'essence. 

    Voici le centre du village. C'est l'endroit où on monte les tréteaux le jour du pardon. Après la cérémonie, les gens boivent de l'eau et mangent du far breton que des volontaires ont confectionnés pieusement. Perso, j'adore le far mais sans pruneaux. Tant que les gens n'auront pas compris ça, je ne pourrai rien pour eux. 

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    Le village bénéficie d'un climat tempéré et les bambous y sont très à l'aise. Il fait partie de la république française (et à ce titre est sous le coup de l'état d'urgence) et ses habitants doivent se rendre à Languidic pour remplir leur devoir civique.

    Je distingue du pseudosasa japonica et en pot taillés au cordeau (je ne fais pas ça, moi), il doit s'agir de fargesia mais j'y mettrais pas une cabine à détruire. 

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    J'aurais dû prendre plus de photos mais on avait des cuisses de grenouilles au four et il fallait qu'on rentre. On s'est juste arrêté 5 minutes. J'en ai quand même pris quelques unes mais en tout cas, vous imaginez qu'en été, l'endroit a plus fière allure. 

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    Cette maison détonne un peu à côté des chaumières du village. Je crois que le jardin est beau et a été primé plusieurs fois.

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    En 2007, nous étions allé faire un tour au pardon et je me souviens que mes deux filles avaient fait sonner la cloche. Saint-Nicolas est le patron des enfants et il doit être fier de là où il est, de voir ses protégés faire sonner ses cloches. Ensuite, elles avaient joué à cache-cache et certains enfants de dieu s'étaient évidemment planqués dans la cabine. 

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    La chapelle est entourée d'hortensias qui avaient déjà perdu leur couleur. C'était une belle journée et les catholiques venus nombreux discutaient encore de la problématique de la cabine. Certains étaient pour qu'elle reste à sa place et d'autres pour qu'elle soit déplacée. Les anti-cabines mettaient l'accent sur le fait qu'il n'y avait plus de téléphone à l'intérieur. Les pros affirmaient qu'elle était bien pratique pour se mettre à l'abri de la pluie en rentrant du lavoir et quand on avait encore un peu à marcher. Le curé y avait mis son grain de sel affirmant qu'il ne fallait pas détruire ce que le seigneur avait laissé faire. Une minorité réclamait même qu'une seconde cabine soit installée dans la partie est du village.

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    village de Saint-Nicolas, commune de Languidic (56440), Morbihan, nombre d'habitants inconnu,  , reportage réalisé le 31 janvier 2016. temps doux et maussade. humeur : blagueur 

    Loïc LT 

  • recensement des cabines # 35 Kernascléden (Morbihan 56)

    Avant toute chose, je tiens à dédier cette note à ma soeur ainsi qu'à ma défunte grand-mère, ma soeur m'ayant dit que lorsqu'elle allait chercher notre grand-mère âgée de 92 ans dans la maison médicalisée de Lignol (elle souffrait d'alzheimer) pour partir en piste dans les environs, le bourg de Kernascléden était un passage obligé. Je n'ai pas trop compris pourquoi mais je tenais à le souligner.

    Donc dans ce fameux périple du 02 janvier 2016, après avoir visité le fantomatique Lignol, me voici un peu plus au sud-ouest dans le bourg de Kernascléden où je l'avoue d'emblée, je ne suis pas resté 10 minutes. D'ailleurs, tout se mélange dans mon esprit. Heureusement que le lendemain, j'ai eu la bonne idée de classer les photos par bourg sinon je me serais perdu. Tous ces villages du centre Bretagne se ressemblent tant, par leur côté désert et  par leur architecture. 

    Bon, Kernas possède une cabine également. C'est presque tout ce qui reste à ces misérables bourgs ! Je n'ai pas pris la peine d'aller voir si elle fonctionnait. Elle se situe dans un pignon entourée de lauriers qui doivent la cacher en été. Elle sera expulsée dans l'espace comme les autres. Dans quelques années, des milliers de cabines tourneront en orbite autour de la Terre. C'est quand même un merveilleux destin pour ces téléphones où des humains se sont échangés des propos de toutes sortes, des déclarations d'amour ou des propos haineux. Si on pouvait condenser dans un livre tout ce qui s'est dit dans les combinés des téléphones des cabines, on pourrait reconstituer une histoire de l'humanité originale. 

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    Kernascléden est surtout connu (enfin un peu connu) pour son église Notre-Dame, datant du XVe siècle et classé monument hystérique depuis 1857. La famille de Rohan n'est pas étrangère à cette construction que l'on surnomme la chapelle au mille clochetons, parait-il. A ce que j'ai pu voir vite fait, c'est une église très chargée, il n'est pas un pan de mur sans une sculpture ou une fantaisie quelconque. Stop, j'ai dépassé mon quota de propos religieux. 

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    Sinon, au risque de vous ennuyer, voici une rue de Kernascléden, copier-coller d'une rue de Lignol (que pas une voiture n'a traversé depuis mon départ).

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    Voici un joli puits en pierre. Carla va être contente ! Quand il n'y aura plus de cabines, pourquoi ne pas commencer un recensement de ces puits typiquement bretons. Au moins, eux, même s'ils sont devenus inutiles (le système de poulie n'existe plus sur la plupart de ces monuments) mais ils ne seront pas expulsés dans l'espace parce qu'ils sont lourds déjà et parce que les bretons y sont attachés car ils symbolisent une histoire pas si ancienne que ça, c'est à dire avant l'arrivée de l'eau courante dans les habitats qui doit dater de la première partie du XXe ou même plus tard pour certains trous du cul. 

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    On peut se sustenter à Kernas dans cette crêperie où je n'ai pas pu m'empêcher de noter une faute d'orthographe sur l'enseigne (gâteaux breton). Pardon monsieur le crêpier, vous qui avez la bravoure de tenir un commerce en ce lieu, vous ne méritez pas qu'on chipote sur des détails. Longue vie à la crêperie Le Fournil et ces gâteaux breton !

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    En plus de manger des crêpes, le kernascléen peut, à défaut d'avoir accès à l'eau du puits s'abreuver au Charly's, un bar qui doit être tenu par des anglais ( à savoir : importante communauté anglaise dans le centre Bretagne).

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    Une photo de la terrasse trouvée sur le site du bar montre que l'on n'a pas à faire à un bar quelconque. On ne peut qu'être impressionné par le courage de ces tenanciers ayant acheté et rénové un commerce ici. 

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    A droite de la photo, on distingue l'enseigne du musée de la chauve-souris, musée qui doit son existence au fait que l'église compte une importante colonie de chiroptères. En tout cas, une chose est sûre, l'église abrite plus de chauve-souris que de pèlerins même le jour du grand Pardon !  

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    Je quitte Kernascléden à 16h10 et profite d'un magnifique coucher de soleil. Ce bourg ne fut pas si inintéressant que ça, dommage que je sois si pressé. 

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    Adieu Kernascléden (ou alors, un petit restau en amoureux au Charly's envisageable ?). Direction Saint-Caradec-trégomel. On remonte vers le nord. 

    Kernascléden (56540), Morbihan, 460 kernascléens, 2300 chauve-souris,  maire : Jean-Jacques Tromilin, reportage réalisé le 02 janvier 2016. temps doux. 

    Loïc LT 

  • recensement des cabines # 34 Lignol (Morbihan 56)

    Après Guémené-sur-Scorff, je prends la direction de Lignol, soit 7 petits kilomètres qui ne me laissent pas le temps de me remettre de rien du tout. Je suis resté à Lignol tellement peu longtemps que j'en garde un souvenir diffus. En plus, c'est un bourg totalement neutre, je n'y ai pas vu âme qui vive. C'était comme un bourg fantôme. Le seul véhicule qui circulait était ma Peugeot. Malheureusement pour moi, parce que j'aurais bien aimé continué mon chemin sans m'arrêter, Lignol dispose d'une cabine. Elle ne fonctionne plus, n'a plus de combiné. L'objet est inutile et moche et devrait bientôt être expulsé dans l'espace selon un procédé dont seul Orange a le secret. 

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    La voiture, au fond sur la gauche, c'est la mienne. S'il y a des gens qui vivent dans ce bourg, je devine que des rideaux ont du bouger afin de satisfaire une saine curiosité. C'est qui ce zigoto qui s'arrête pour prendre en photo une cabine qui ne fonctionne pas ? 

    Le bourg n'est pas sans charme à qui aime les vieilles pierres et les villages fantômes. De Lignol, on peut se rendre à plein d'endroits comme Guémené, Persquen, Ploerdut vers le nord, Bubry vers le sud-est. Je n'irais pas jusque dire que Lignol est en ce sens un point névralgique, ce n'est pas mon genre d'exagérer. 

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    Cette photo aux belles proportions nous montre un ancien commerce disposant d'un balcon à côté du quel on distingue le bâtiment de ce qui était l'école des garçons comme indiqué sur le fronton. 

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     Je ne me souviens plus s'il y a un commerce d'ouvert à Lignol. Je crois qu'il y a une sorte de boulangerie-supérette mais je l'ai pas trouvée, disons que je n'ai pas fait beaucoup d'effort non plus. 

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    Je reviens sur ce que j'ai dit : le bistrot chez nous est ouvert (pas au moment où je suis passé) comme l'atteste son site internet qui met bien en valeur une bâtisse bien triste. Sur le site, on apprend que le restaurant est ouvert depuis janvier 2015 et que Chez Nous est un petit restaurant dans le Breton village de Lignol et que nous vous invitons de venir retrouver des amis et goûter des repas internationaux et délicieux. A priori, le restaurant est tenu par un couple d'anglais, on excusera donc le français approximatif. 

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    La pluie qui tombait du ciel à Guémené-sur-Scorff s'était calmée à Lignol mais de gros nuages menaçants et un crépuscule naissant plongèrent le bourg dans la pénombre. Ceci dit, pas une seule seconde, je n'ai cru que c'était la fin du monde. 

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    Si quelqu'un est intéressé par ouvrir un commerce, Lignol vous tend les bras. Celui-ci ne doit pas valoir très cher (mais doit demander quelques travaux) et n'est pas sans cachet. J'y vois bien une mercerie ou une chapellerie afin de vendre des chapeaux aux lignolais et faire de Lignol la cité du chapeau, comme Bécherel est celle du livre. D'autres chapelleries pourraient ouvrir par effet d'entrainement. La Bretagne intérieure a besoin d'initiatives originales si elle veut s'en sortir. 

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    Au revoir Lignol, à jamais sans doute. Direction Kernascléden situé à 5 kms.

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    reportage réalisé le 02 janvier 2016. Lignol (56160), zéro lignolais, maire : André Jaffré. temps doux. 

    Loïc LT  

  • recensement des cabines # 33 Guémené-sur-Scorff (Morbihan 56)

    Le démantèlement des cabines va si vite que je suis obligé d'accélérer le rythme des reportages quitte presque à les bâcler. Je ne suis plus dans la contemplation et le plaisir de la flânerie, je suis dans la précipitation. Evidemment, c'est dommage mais je ne peux pas faire autrement. C'est ainsi que samedi dernier, 2 janvier 2016, j'ai effectué un périple dans le nord-ouest du Morbihan avec l'objectif de visiter un maximum de bourgs quitte à ne rester qu'une petite demie-heure dans chacun d'entre eux. Samedi donc, je suis parti de Camors, j'ai pris la direction de Guémené/Scorff où j'ai effectué la halte la plus longue, ensuite, je me suis rendu à Lignol, ensuite à Kernascléden et je suis remonté vers Saint-Caradec-Trégomel et j'ai fini à Le Croisty. J'aurais aimé en faire plus mais la nuit m'a rattrapé. Un ami libéral m'attendait au Croisty. Je retournerai par là-bas, plus encore vers le nord-ouest, quitte à déborder sur le Finistère. 

    Guémené-sur-Scorff, France

    On ne le voit pas sur la carte mais la première étape est bien Guémené-sur-Scorff et non Locmalo, petit bourg qui situe un peu plus à l'est où je ne suis pas allé. Guémené-sur-Scorff, que pour faire simple, je vais appeler GSS est connu un peu près dans toute la France ou c'est moi qui me fais des idées ? Tous les français savent-ils qu'il existe deux sortes d'andouilles,  l'andouille de Guémené et l'andouille de Vire, ou bien est-ce parce que j'habite à côté que moi et les gens du coin pensent que Guémené est vaguement connu sur tout le territoire ? Je vous serai gré de bien vouloir me le dire en commentaire. GSS est un bourg un peu particulier pour moi : mon grand-père maternel et ma grand-mère maternelle y ont rendu l'âme (hôpital), un oncle et une tante y ont travaillé toute leur vie, j'y ai travaillé un peu et quand j'étais petit et que j'allais en vacances à Persquen, nous nous rendions souvent à GSS. Pour finir, j'ai ressenti le seul tremblement de terre de ma vie dans cette bourgade (2002). 

    Tout d'abord, commençons par le but de la visite : la cabine. la cabine de Guémené ! Il y a différentes façons de placer une cabine téléphonique, il y a la méthode standard, c'est à dire, une cabine bien visible sur la place principale et la méthode guémenoise, c'est à dire une cabine placée dans un endroit tellement improbable qu'elle a peu de chance d'être utilisée et donc abîmée. Mais ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace et j'ai trouvé l'édicule dans un endroit que je connais bien puisqu'ayant travaillé quelques mois dans ce bourg, mon bureau se situait à une centaine de mètres de ladite cabine que voici. Nous ne sommes pas du tout dans le centre historique du bourg mais dans la périphérie, là où il vaut mieux ne pas traîner la nuit au risque de croiser un retraité insouciant promenant son caniche. Voici donc l'objet. 

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    Elle se situe près de la salle des sports et de la salle polyvalente et d'autres bâtiments désertés. Le téléphone semble fonctionner mais j'ai appelé avec mon smartphone au numéro 02 97 51 22 86 et aucune sonnerie n'a retenti. Je ne m'en formalise plus. J'en arrive à un moment où je suis blasé. Laissons donc cette cabine (accessible aux handicapés ce qui n'est pas le cas de la plupart) vivre ces dernières heures au pays de l'andouille et allons visiter la ville, la ville qui est pleine de gens, la ville qui est pleine de méchants, la ville qui est pleine de bruits, la ville qui est pleine de cris, la ville qui est pleine de flics, la ville qui est pleine de voleurs...

    Voici une petite vue d'ensemble du centre historique de GSS. C'est un bourg pittoresque, comme on en voit dans les Martine, avec des maisons mitoyennes et des toits de toutes formes d'où sortent des cheminées imposantes. 

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    Ce qui m'a marqué lors de la visite de GSS, c'est que de nombreux commerces avaient fermé depuis 10 ans, c'est à dire depuis l'époque où j'y travaillais. A l'époque, GSS était presque un miracle, un oasis dans cette Bretagne intérieure bien triste. Bon, il reste encore quelques vitrines mais on voit que le déclin l'emporte sur le dynamisme. 

     

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    C'est une ville qui pourrait servir de décor de film, car tout est affaire de décor et du bar l'Odyssée, je voyais le ciel gris de nuages, il y volait des corbeaux blancs qui croassaient sournoisement.

    J'ai bu un café dans cette échoppe peu avenante et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'y suis rentré. On notera en devanture la pub pour le festival du vêtement de cuir de 1964,  et je précise la chose parce que j'avais pris la même en photo à Melrand. Il y a des affiches qui résistent au temps. Quand on pense que celle-ci a été posée sous la présidence du Général ! 

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    En face de l'Odyssée, il y a le Christie qui ne paye pas de mine mais qui est ouvert, enfin je crois. J'ai demandé à Annick la patronne de l'Odyssée et elle m'a répondu qu'elle ne savait pas, ce qui est logique vu qu'une avenue les sépare et qu'on ne sait pas forcément ce qui se passe de l'autre côté. 

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    Cette bâtisse a de l'allure, elle doit être classée machin-chose mais je ne peux pas en dire plus. Wikipedia m'informe qu'il s'agissait jadis d'un hôtel ayant pour enseigne l'aigle d'or. Une autre source m'informe que Louis XVI et sa famille s'y sont arrêtés avant d'être arrêtés à Varennes-en-Argonne. 

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    Ces deux guémenois de souche n'auraient sans doute pas su m'en dire plus. 

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    GSS compte un vrai dédale de rues pittoresques qui ne mènent nulle part. J'ai du mal à faire le tri. Allez, prenons, celle-ci. 

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    Et celle-ci :

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    Mais vrai, j'ai trop pleuré, les crépuscules sont navrants, tout lune est atroce et toute pluie amère. L'âcre bourg m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma 206 crève pour que de Guémené je ne m'en aille. Mais il faut. Lignol m'attend. 

    Guémené-sur-Scorff (56160), Morbihan, 1131 bouffeurs d'andouille,  maire : René Le Moullec, reportage réalisé le 02 janvier 2016. temps doux et pluvieux

    Loïc LT

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  • recensement des cabines # 32 Lanvaudan (Morbihan 56)

    En cet avant dernier jour de l'année, j'avais prévu un périple du côté du nord-ouest du Morbihan (Le Saint, Langonnet, Guiscriff..) mais étant donné les événements qui se passent là-bas, j'ai préféré rester plus au sud et visiter un petite commune charmante qui se situe entre Camors et Plouay, nichée au cœur d'une forêt typiquement armoricaine. Il pleuvait des cordes et c'est vrai qu'un reportage en plein été aurait eu une toute autre allure mais les saisons existent et nous devons composer avec elles. Mon recensement ne s'arrête pas à la belle-saison. 25 minutes de route et me voici sur les lieux. 

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    Pas de doute, j'entre bien dans le bourg. Précision ; je ne supporte pas qu'on mette aussi le nom en breton mais j'ai pas envie d'argumenter sur ce point, ce n'est pas le sujet de la note.

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    Ensuite, j'ai vite trouvé l'édicule que j'avais déjà repéré sur GoogleMap (dont je ne vanterais jamais assez les services même si ça mettrait un peu plus de piment si je débarquais dans un bourg sans savoir s'il y a une cabine ou pas). Voici donc la cabine située comme très souvent près des toilettes publiques (et près d'un sapin de noël). Elle ne fonctionne plus et son numéro est le 02 97 33 27 68, numéro qui a une haute valeur symbolique. Bon, les 02 et 97, ce sont les indicatifs d'ici, le 33 est un clin d'oeil aux 33 femmes qui furent élues députées en 1945, le 27 correspond au numéro de département où vit ma soeur et le 68 est une référence à mai 68. 

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    Le publiphone ne fonctionne pas mais est très bien entretenu. Des sticks sont colés aux vitres, le sol est propre, le combiné est rouge et je n'ai trouvé aucune trace de poussière.

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    Visitons maintenant si vous le voulez bien ce petit bourg peuplé de 750 homo sapiens. Le plus intéressant est la partie haute du bourg où se trouve la plus grande partie des chaumières. 

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    La mairie ne manque pas de charme non plus. Serge Gagneux en est le bourgmestre depuis 2001. Un rapide tour de la toile m'informe que c'est un homme sympathique et qui se donne beaucoup pour son petit coin de paradis. 

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    Voici une longère en toit de chaume dans la plus pure tradition bretonne. Je ne sais pas trop si elle est habitée, je n'ai pas croisé âme qui vive en cette fin de matinée pluvieuse. 

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    Lauvandan est un peu coupé du monde. Dans les environs, on l'appelle même la petite Sibérie. Mais le bourg dispose quand même  deux commerces (qui ouvrent tous les quatre matins) mais j'ai oublié de prendre la supérette qui jouxte le bar du coin en photo. 

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    Lanvaudan possède aussi la particularité de disposer d'une exploitation agricole en son sein. Je me rappelle y être allé poser des papiers quand j'étais comptable. J'avais une vie de dingue quand j'étais comptable, j'avais une chemise blanche et une simple ceinture et ma décontraction, mon atout majeur. 

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    Mais, comme dans tous les bourgs d'antan, il y a eu une époque, dans les années 60 et 70 où l'on ne réalisait pas la richesse du patrimoine tant il était commun. Alors, des maisons quelconques se sont greffées et donc Lanvaudan doit composer avec cette disparité qui heureusement n'est pas mitoyenne. Si vous distinguez bien les panneaux, vous pourrez constater que j'ai fait des reportages dans trois des quatre bourgs signalés. 

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    Les cornouillers est l'un des rares arbustes caducs qui gardent un intérêt un hiver :

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    J'ai plein d'autres photos mais je ne peux pas être exhaustif. Par contre, en quittant le bourg, je suis tombé sur le lieu-dit La Gare faisant partie de la commune qui nous concerne et où il m'a plu de prendre ce bar (qui était tenu par un certain Le Cavil) en photo :

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    Pour finir, revenons dans le bourg afin d'admirer cette chapelle tout en rondeur. Habituellement, je n'aime pas les églises bretonnes car elles sont moches et leur clocher est trop élevé mais celle-là est bien proportionnée et est à l'image de Lanvaudan. Les trois pratiquants qui se rendent à l'office tous les dimanche matin ont bien de la chance. 

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    Lanvaudan (56240), Morbihan, reportage réalisé le 30 décembre 2015. temps doux et pluvieux

    Loïc LT ( 30/12/2015) 

  • recensement des cabines # 20 Gratot (Manche)

     

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    Cette 20ème édition des recensements des édicules à fin téléphonique ne sera pas la moins intéressante en particulier pour les amateurs de légendes et d’histoire médiévale. Alors, pour une fois, s’il vous plait, lisez jusqu’au bout ; je ne vous demande pas de laisser un commentaire, c’est accessoire mais au moins de lire, ça ne peut pas vous faire de mal de connaître un peu mieux la France profonde sous un autre angle que celle que TF1 vous inflige tous les jours à 13:00. 

    Il se trouve que j’étais deux jours en villégiature à Blainville-sur-Mer dans l'ouest du Cotentin (avant de rejoindre Hauteville une autre station balnéaire). Blainville est une modeste bourgade située à quelques kilomètres au nord de Agon-Coutainville (que j’évoquais dans le précédent compte rendu) qui aura le droit également à son inventaire mais aujourd’hui (texte écrit le 25/07/15) c’est de Gratot (où tout est payant) dont il est question . J’ai toujours plaisir à passer quelques jours en bord de mer mais à chaque fois, une force gravitationnelle me pousse vers l’intérieur des terres. Je me suis donc éclipsé tout seul loin des mobiles homes et des touristes en culotte courte  pour aller vers Gratot qui se situe à 7 kms à l’ouest de Blainville.

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    Gratot est un village tranquille niché dans le bocage normand. La cabine téléphonique se situe près d’un parking et répond au doux numéro de 02 33 07 69 35. Elle est mise en valeur par une vieille machine agricole dont je ne sais plus l’usage et surveillée depuis un fourgon blanc 24h/24 par deux employés communaux qui se relaient afin d’aider les appelants qui auraient du mal à comprendre le système de carte récemment mis en place par les ptt, modernité oblige.

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    Si le bourg n’a rien d’original par ses rues et son architecture et ressemble à tous les bourgs du coin, il est quand même coquet et bien fleuri et possède la particularité de ne posséder ni mairie ni église ‘en son centre’.

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    Et pour cause, la mairie qui ressemble à une ancienne école se situe à un km en pleine cambrousse et l’église se dresse un peu après la sortie du bourg (en direction de la mairie, vers l’ouest, direction Blainville) près du fameux château de Gratot.

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    Le château de Gratot se voit de loin depuis la D244 et impressionne tout de suite le chauffard par ses tours et ses ruines imposantes.

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    Il est donc situé près de l’église (Notre dame je crois) qui est entouré d’un cimetière. Un peu d’histoire ne nuit pas : Le château qui date du 12ème fut d’abord la résidence de la seigneurie de Gratot, d’où son nom mais suite à un mariage pour tous, il est passé sous la coupe de la famille d’Argouges  du 13eme au 18eme mais le dernier des d’Argouges a tout dilapidé et ruiné la famille. Ensuite, le château a changé plusieurs fois de mains et je note parmi le nom des propriétaires le nom d’Alphonse Lemerre, qui l’acheta en 1910 et tout rimbaldien qui se respecte connaît ‘le bon éditeur’ Alphonse Lemerre évoqué par Rimbaud dans sa lettre à Théodore de Banville en date du 24/05/1970. Hélas, l’homme aux semelles de vent n’a jamais mis les pieds dans cette demeure puisqu’il était mort depuis 20 ans et que quand bien même il aurait été vivant en 1910, je ne sais pas ce qu’il aurait fait mais en tout cas il ne serait pas aller rendre visite à cet éditeur dont il ne se serait plus souvenu de l'existence. En tout cas, excusez la prétention mais je ne pense pas que beaucoup de gens aient fait le lien entre la lettre d'Arthur et l'acheteur de 1910....ouille mes chevilles..

    Après ces différents acquéreurs, ce fut le début de la fin et le château abandonné, tapissé de lierre se démantibulait tel un château de cartes. Heureusement, il fut racheté pour une bouchée de pain de seigle en 1925 par un modeste paysan, Jean Tiphaigne ( à qui appartenait peut-être la machine près de ladite cabine) qui en fit un corps de ferme et ce faisant évita la disparition pure et simple du monument. Jean T qui n’avait sans doute que peu d’intérêt pour la valeur du château  a permis quand même de le sauver puisque dans les années 1970, c’est sous l’impulsion de son petit-fils et de bénévoles que le château a été rénové au terme des 12 travaux d’Hercule.

    Aujourd’hui, l’ex-maison seigneuriale est principalement en  ruine certes mais entretenue. Au rez-de chaussée, le pavillon dispose d'une grande salle qui  accueille des expositions temporaires (en ce moment Philippe Olive (sculpteur plasticien) et Olivier Lecourtois (peintre).

     

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    Les bâtiments (dits les communs) autour de l’entrée (dite la Poterne) sont en meilleur état et servent d’accueil au public. le tout est entouré de douves dans laquelle pataugent 10 espèces de canards coin-coin nous informe un écriteau (mais je n’en ai pas vu un seul) et au bord de laquelle des hortensias et des Gunnera impressionnants sont heureux comme un seigneur en son donjon qui voit s'éloigner les ennemis.

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    La Poterne (entrée) :

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    douves et jardin :

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    Si vous passez dans les environs, vous pouvez vous passer de visiter la cabine, par contre, la visite du château (3 balles) s’impose. Personnellement,  j'y retournerai, la commune compte d'autres édifices (comme l'ermitage Saint-Gerbold qui a appartenu également aux d'Argouges et dans lequel aujourd'hui vit en ermite quelqu'un de connu mais je n'ai pas le droit de dire qui. 

    reportage réalisé le 25/07/15. Gratot (Manche, 50200). Météo : beau mais frais. habitants de Gratot : les gratolbiviennanaisins. 656 mortels. maire : Jean d'Argouges. état de la cabine : parfait. 

    toutes photos prises par moi-même, libres de droit.

    Loïc LT

     

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  • séjour à Hauteville-sur-Mer # 1 soleil couchant et cabines de plages

    Avant de se rendre dans l'Otago Central, nous passons quelques jours à Hauteville-sur-Mer dans l'ouest du Cotentin où nous profitons d'un temps hideux. Mais nous gardons le moral, la Normandie sans la pluie, c'est pas vraiment la Normandie. 

    Mais hier soir, alors que j'étais en train de lire un roman du terroir sur la plage abandonnée (seuls quelques boulistes éméchés m'importunaient un peu au loin), un moment j'ai levé la tête et le spectacle qui s'est offert à moi était saisissant. Heureusement, j'avais eu la bonne idée d'emporter avec moi mon appareil numérique Sony Cyber-shot à visée électronique directe (sans oculaire) sur afficheur LCD et objectif fixe. J'ai réglé la luminosité juste comme il fallait. Préalablement, j'avais lâchement abandonné le Poulet sur le sable.

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    Ensuite, cliché à l'instant T, on peut rater une photo pour quelques secondes d’atermoiements.

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    Alors que le même jour en matinée, j'effectuais un footing (départ Blanville-sur-mer, ensuite passage à Saint-Malo-de-la-Lande, Tourville-sur-Sienne, Agon, Coutainville et retour à Blainville par la mer par les dunes, soit 22 kilomètres qui m'ont coûté une contraction au genou gauche qui me contraint à arrêter de courir après deux lièvres à la fois quelques jours), ma partenaire est allée faire un tour vers le nord pour voir ces fameuses cabines de pêcheurs que la mer va avaler dans quelques années. Regardez comme le ciel était bleu. C'était notre premier jour de vacances et sans doute le dernier jour de relatif beau temps (18° maxi quand même) mais la Normandie est agréable à visiter même par mauvais temps et qu'est ce que ça coûte d'enfiler un chandail marin et une polaire pour se protéger du froid ?

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    Le bonheur est en Normandie. Lola lève les bras au ciel. Je suis persuadé qu'elle rêverait de dormir dans une de ces cabines.

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    L’aînée ne sait plus où donner de la la tête. 

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    Le bonheur est d'être avec les gens qu'on aime. Au moment où j'écris (27/07/15, 15:03), il tombe des trombes mais je préfère l'authenticité normande à la chaleur étouffante et au bling bling sudiste. 

    Loïc LT, 27.07.2015