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grèce

  • Grèce # l'appel du 03 juillet 2015. Loïc LT

    J'appelle solennellement nos amis grecs à voter oui à la question qui leur sera posée dimanche lors du référendum organisé par Alexis Tsipras dont la ténacité qui force le respect n'a d'égale que sa naïveté. 'Oui', cela veut dire rester dans la zone Euro et accepter des réformes structurelles de fond mais en cas de victoire du oui , cela ne voudra pas dire que Tsipras devra démissionner (je ne vois pas qui peut le remplacer à part Roberto Rastapopoulos), il faudra juste qu'il retourne officiellement son paletot sans manches et qu'il renie ses promesses de campagne. Car je pense que c'est un bon leader, il a du charisme. Il faut juste qu'il fasse preuve d'humilité et qu'il admette s'être trompé. Il ne sera pas le premier dirigeant européen à ne pas tenir ses promesses même si lui, en sa qualité d'homme d'extrême gauche, il va devoir faire le grand écart. Je lui conseille d'ailleurs de commencer tout de suite à faire des exercices pour ne pas que ça fasse trop mal le jour venu.

    Je note que tous les responsables politiques français de gauche comme de droite appellent à voter oui (je ne m'occupe pas des extrêmes) et je les en félicite. J'estime par ailleurs (et là, je parle encore plus solennellement vautré sur ma chaise longue, mal rasé, chaussé de santiags de Palestine et vêtu d'un vieux short et d'un t-shirt avec Jacques Toubon dessus) que Tsipras n'aurait jamais du organiser ce référendum car on ne demande pas l'avis au peuple sur des sujets trop techniques (confère Maastricht) et si la démocratie représentative existe, ce n'est pas pour rien. Tsipras aussi sympathique soit-il me semble un peu immature et impulsif. 

    liberté, égalité, fraternité, vive la république, vive l'Europe et vive l'espèce de blog !

     

    allocution officielle (soutenue par le Congrès Fédéral)  de Loïc LT, vautré sur sa chaise longue, mal rasé, chaussé de santiags de Palestine et vêtu d'un vieux short et d'un t-shirt avec Jacques Toubon dessus. 

    03.07.2015, 19:25

     

    aléxis tsípras,grèce,euro,référendum,politique,politique internationale

     

  • crise grecque, feuilleton

    Je ne sais pas si  Tsipras appelait d'une cabine ou quoi mais vous vous rendez-compte, Jean-Claude Juncker n'a pas voulu répondre. Non mais allo quoi ! (ouaih, je remets cette expression au goût du jour). Alors, le grec appelle et le luxembourgeois ( président de la commission européenne ) laisse sonner alors qu'il voit qui appelle et que ce n'est pas n'importe qui. C'est de l'humiliation pure et et simple, je n'ai rien d'autre à ajouter. On est arrivé dans une telle impasse que les gens ne se répondent plus au téléphone. Tsipras n'a qu'à lui envoyer un pneumatique dans lequel il glisse son message, il doit  bien en rester en Grèce et Juncker sera pris par surprise. Quel feuilleton ! Je vous tiens au courant de la suite !

    photo OF

    junkertel.jpg

    Loïc LT

  • cas d'école

    Le sujet de la Grèce est à peu près le seul sujet d'actualité qui m'intéresse (avec aussi le bordel islamiste au Moyen-Orient) parce que c'est un cas d'école. Jamais dans une démocratie européenne, un parti extrême était arrivé au pouvoir (encore qu'on peut considérer le gouvernement de Hongrie comme d'extrême droite) et cerise sur le gâteau, ce parti d'extrême gauche, Syriza,  prend les commandes d'un pays qui doit des milliards d'euros à 3 organismes internationaux et que la Grèce a encore besoin  d'argent. Or ces organismes ne veulent prêter que si Tsipras mène une politique de réforme contraire à celle pour laquelle il avait été élu. Je sais je l'ai déjà dit mais j'ai le droit de me répéter.

    Or l'autre jour, j'entends distraitement à la radio que les deux parties avaient trouvé un accord. Je me demandais bien quel accord ils avaient pu trouver à moins que l'une d'entre elles aient mangé son chapeau...Mais les médias exagèrent toujours. Il se trouve qu'il y a avait un juste de légers progrès dans la recherche d'un accord. Aujourd'hui, 06 juin, nous en sommes toujours à la case départ.

    Ouest-France, 06.06.15

    grèceOF060615.jpg

    Comme on voit donc, Tsipras est coincé, la Grèce a besoin d'argent frais...mais même pas pour elle, juste pour rembourser ses dettes et on ne veut le lui prêter que si le gouvernement se décide à mener des réformes 'libérales', si tant est qu'on considère que mener une politique d'austérité, c'est mener une politique libérale. Moi, je ne prends pas partie, je constate. Je salue le courage de Tsipras qui semble un fin négociateur mais je lui en veux d'avoir faire croire au peuple grec qu'il allait pouvoir honorer ses promesses alors qu'il connaissait très bien la situation financière du pays. 

    C'est un cas d'école parce que même si Syriza était arrivé au pouvoir dans un pays avec des finances saines, il n'aurait pas pu honorer ses promesses car la réalité économique (mondialisation, financiarisation, règles européennes) ne peut pas s'accommoder d'une politique d'extrême gauche (et encore moins d'extrême droite). Les Grecs ont donc fait une erreur en mettant ce parti au pouvoir. Le pays est en train de perdre son temps et moi aussi parce que je suis obligé de le répéter tous les 3 mois sur ce blog et que personne m'écoute !!

    A dans trois mois alors. Mon pronostic : élections anticipées en Grèce qui vont renforcer Tsipras, sortie de la Grèce de l'Union et dépôt de bilan du pays qui sera peut-être racheté par un fond d'investissement américain ou le Qatar

    Loïc LT, recenseur de cabines téléphoniques et économiste de comptoir. 

  • les calendes grecques

    Ce qui se passe en Grèce m'intéresse au plus haut point. Lorsque j'ouvre mon OuestFrance le matin, je cherche en premier un article consacré à cette histoire. Car pour la première fois, au sein de l'Union Européenne et cerise sur le gâteau, au sein de la zone euro, un peuple a envoyé au pouvoir des dirigeants antilibéraux fort sympathiques ceci dit, doux rêveurs mais antilibéraux.  Mais ce pays, comme chacun sait n'est pas n'importe quel pays : c'est un pays surendetté (pour des raisons que j'ai déjà évoqué dans une précédente note) et qui est sous perfusion via des prêts accordés par divers organismes internationaux en contrepartie desquels il est demandé au grecs de mettre en place une politique d'austérité. On peut discuter de savoir si c'était la bonne solution mais le fait est que des engagements ont été pris par les gouvernements précédents, des parapheurs ont été signés et que ces engagements sont totalement à l'opposé de ce que le parti de Tsípras avait promis dans son programme. Or, promis, juré, croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enferTsípras affirme dans un premier temps qu'il mettra son programme en oeuvre coûte que coûte. Saluons la témérité de cet homme qui change un peu avec des quincailliers européens qui mangent leur chapeau dès leur arrivée au pouvoir.

    Sauf que là,  deux mois après son arrivée au pouvoir, Tsípras et son fidèle compagnon Varoufákis sont en train de préparer les Grecs à un retournement de veste si prévisible vu de l'extérieur qu'on est presque triste pour ces utopistes qui n'ont qu'une ambition : sortir la Grèce de ce merdier et améliorer la condition de vie des habitants. C'est noble, qui pourrait le leur reprocher ? N'empêche qu'après moult réunions et rencontres avec les responsables européens et en particulier avec Schäuble, l'irascible ministre des finances allemand,  Tsípras a déjà dû annoncer qu'une partie des promesses sont remises aux calendes grecques ( ce qui signifie en langage politique qu'elles ne seront jamais mises en oeuvre) et le en partie signifie l'essentiel des promesses...

    DSC02429.JPG

    Pour l'instant, la seule chose dont se vante Tsípras est d'avoir débaptisé la Troïka en institutions. La belle affaire. Comme de fait, on assiste de part et d'autres à un jeu de dupes à coup d'échanges de phrases creuses afin de ne pas rompre les négociations. Mais il va arriver un moment, où quoi qu'en dise Tsípras, la Grèce va encore avoir besoin de plusieurs milliards d'euros et qu'une chose est sûre, l'Europe ne va pas lui faire de chèques en blanc. Donc, comme le dit OF, pour l'instant le principal soucis de Tsípras est  la difficulté d'annoncer au peuple grec que les promesses électorales qu l'ont porté au pouvoir ne pourront pas toutes êtres tenue, ce qui veut dire aucune si ce ne sont des promesses non financières. 

    Comme je le disais dans un commentaire chez un confrère de Blogspirit également très intéressé par la question, nous nous retrouvons donc devant un cas d'école : un parti d'extrême gauche peut-il tenir ses promesses dans un pays surendetté et dans le contexte de la mondialisation ? J'irais même plus loin,  je ne suis même pas sûr qu'il les aurait tenues s'il était arrivé au pouvoir dans un pays non surendetté. C'est dire la difficulté de sa tâche. Pour l'instant, il essaie de gagner du temps en bon communicant qu'il est mais il arrive un moment où l'action doit prendre le pas sur la communication. 

    Parlons un peu maintenant de l'Hexagone. Je ne crois pas du tout que le Front National arrive au pouvoir..mais admettons. Et bien, étant donné que le programme économique du FN est un programme plutôt antilibéral du même tonneau que celui de Syriza (augmentation des retraites, du smic etc...), sur ces points-là les extrêmes se rejoignent, et bien, Mme Le Pen ne ferait pas mieux que Tsípras. Elle ferait pire même parce que connaissant l'esprit révolutionnaire de mes compatriotes, elle aurait à faire face à des manifestations et des révoltes de toutes parts, contrairement à Tsípras qui bénéficie pour l'instant du soutien d'une majorité de grecs. 

    Me concernant, je préfère, je vous rassure,  avoir comme gouvernant un parti comme Syriza que le FN. Quand on en arrive à se demander quel parti d'extrême on préfère, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche quand même. 

    Loïc LT, membre émérite du MDQ et recenseur de cabines téléphoniques

  • la dette grecque expliquée à mon quincaillier

    Le problème de la dette grecque fait partie des quelques sujets d'actualité qui m'intéressent. Nous sommes en présence d'un pays qui au début des années 2000 fait tout pour pouvoir rentrer dans la zone euro, tout,  c'est à dire surtout n'importe quoi : trafics de comptes, faux, mensonges etc (le tout parait-il  avec l'aide de  la banque d'affaire Goldman Sachs (qui n'en est pas à sa première magouille ) qui a du toucher pas mal de sous en échange de ses bons conseils). A côté de ça, nous avons les technocrates de Bruxelles, comme on dit qui n'y ont vu que du feu ou qui ont fait semblant de ne pas le voir, qu'en sais-je...mais je ne vois pas l'intérêt pour l'EuroGroupe de faire rentrer dans son giron un pays au bord du dépôt de bilan.

    Quelques années ont passé et par de savants subterfuges, les dirigeants grecs de gauche comme de droite ont réussi à cacher la bête immonde. Entre parenthèses, je signale que ce ne sont pas seulement les dirigeants qui sont responsables de cette gabegie mais également le peuple pour qui la fraude, le travail au noir et l'évasion fiscale sont un sport national (comme on dit). 

    Mais le mensonge ne peut plus tenir. Un peu comme le trader Nick Leeson dans sa fuite en avant, il arrive un moment où le pot aux roses est découvert. Il se trouve que l'Union  Européenne traverse en plus une sorte de crise financière dont pâtissent des pays très endettés comme l'Irlande ou le Portugal. Les autres galèrent aussi un peu mais ce n'est rien à côté de la Grèce qui avoue aux autorités européennes que sa dette publique est abyssale. Le pays est au bord du dépôt de bilan, les marchés ne veulent plus leur prêter d'argent ou alors à des taux prohibitifs. Décision est donc prise d'aider la Grèce à faire face à ses problèmes de trésorerie. Le FMI, la BCE et les Etats Membres de l'Union s'y accordent...mais évidemment, cela ne peut pas se faire sans contreparties. On ne va pas leur prêter d'argent  sans qu'ils s'engagent à mettre en  oeuvre des réformes de fond. C'est ce que font les gouvernements successifs mais la dette est si énorme et l'austérité imposée si forte que le PIB s'effondre, ce qui ne fait qu'amplifier la dette. Mais, on s'en doutait, le but était d'abord de remettre de l'ordre et de la discipline en territoire hellénique (ça fait toujours bien de sortir cet adjectif). Ce qu'on appelle la Troïka (BCE, FMI, Commission Européenne) continue à prêter de l'argent tout en veillant au grain. Il est incontestable que la Grèce fait des efforts mais le temps de la politique est plus court que celui de l'économie. Et comme dans la plupart des démocraties, les Grecs qui en ont raz le bol de trimer (alors qu'ils ne font que se sacrifier pour une bonne cause) décident de voter contre les sortants et choisissent un parti de gauche radicale. Aléxis Tsipras, leader du parti SYRIZA  devient premier ministre en promettant monts et merveilles et surtout le contraire de ce que la Troïka demande. 

    Mais il a la légitimité du peuple ! Il aurait également été élu s'il avait promis d'effacer totalement la dette grecque sans autres formes de procès et de faire un chèque de 10.000€ à chaque grec (car ce qu'il y a de bien quand on est dans l'extrême gauche, c'est qu'on peut promettre n'importe quoi, on sait qu'on ne sera pas élu....sauf que là, pas de chance, elle gagne l'élection). Donc, le voilà bombardé premier ministre avec pour l'épauler sur le problème de la dette Yanis Varoufakis, un économiste de gauche (bcbg et ne portant pas la cravate ) plein de certitudes et qui pense qu'il peut convaincre les allemands (entre autres) que l'austérité n'est pas le bon chemin. A peine le gouvernement Tsipras est-il installé qu'il commence direct par stopper les privatisations engagées et autres réformes salutaires mises en oeuvre par le gouvernement précédent. 

    Sauf que, une fois de plus, la Grèce a besoin de quelques milliards d'euros très rapidement. Les voici donc face à Merkel (la dame de fer), Hollande (le conciliant à la botte de Merkel) et les grands Argentiers européens. A la base, Tsipras et Varoufakis (vous me permettrez de ne ne pas respecter les accents divers qui affublent leurs noms) ne voulaient pas de cet argent. Le but était de stopper la perfusion. C'est en tout cas ce qui était scandé pendant la campagne. Mais la cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue lorsque l'hiver fut venu. Or en Europe l'hiver est rude, surtout en Allemagne. Les deux populistes s'aperçoivent une fois aux commandes qu'ils ont besoin d'argent frais. Zut, ils n'y avaient pas pensé avant. Il faut donc trouver un compromis avec les méchants créanciers libéraux. Tsípras et Varoufákis veulent bien finalement de cet argent mais veulent aussi pouvoir honorer leurs délirantes promesses de campagne. Pas possible répondent les allemands. On ne va pas vous prêter d'argent pour que vous le dépensiez à tort et à travers.

    Et puis finalement, parce qu'il faut bien trouver un compromis et parce que les français sont des couilles molles, bien représentés à la commission européenne par Pierre Moscovici, un gentil qui viendrait en aide à un vendeur de machines à écrire, on trouve une solution...mais on n'y comprend pas grand chose. Le gouvernement grec promet de mieux lutter contre l'évasion fiscale ( tarte à la crème récurrente dès lors qu'il faut trouver de l'argent et autres réformes abstraites comme la réforme de la fonction publique dont on sait pertinemment qu'elle ne se fera pas). Marché de dupes pour sauvetage provisoire des meubles. 

    On va bien rigoler (ou pleurer, ça dépend comment on voit les choses) dans quelques mois. Le gouvernement grec n'aura obtenu aucun résultat, se sera mis à dos la gauche de SYRIZA et tous ceux qui avaient voté pour eux se sentiront trahis. Les allemands vont reprendre les choses en main et Aléxis Tsípras dans l'impasse sera obligé de démissionner.

    Ensuite, il faudra que les Grecs élisent un gouvernement de raison (c'est à dire de centre gauche ou de centre droit, on s'en fout) et acceptent d'inscrire leurs efforts dans le temps. La sortie de la zone Euro ne me semble pas envisageable car une dévaluation de leur nouvelle monnaie augmenterait le niveau de la dette déjà énorme. 

    Voilà, j'ai écrit ça d'un trait de plume, je ne sais pas si j'ai tout bon mais c'est comme ça que j'ai compris, Mr le quincaillier. Vous, quand vous faîtes votre inventaire et que vous comptez 15 clous, vous ne dîtes pas que vous en avez 30 et quand vous faîtes votre caisse, vous ne notez pas sur votre registre le triple de ce que vous avez comptabilisé. A la limite, ce sont des gens comme vous qu'il faudrait à la tête de nos états. 

    Loïc LT, membre du MDQ et recenseur de cabines téléphoniques