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Colin sabre et tam-tam - Page 111

  • le jardin sympa (1) - plantation d'une pinède

    Quand on me demande pourquoi je veux faire une pinède sur la partie nord-est de ma propriété (vu la grandeur, c'est ainsi qu'il faut s'exprimer), je réponds que j'ai une fascination pour le pin maritime et tous ses petits cousins. En effet, le pin m'évoque les bords de mer, ambiance vacances etc et puis il y aussi cette odeur de résine qui monte à la tête. L'autre raison est que je suis avant tout un paresseux et que, j'ai remarqué que mes voisins d'en face, qui ont également des pins sur quasiment tout leur jardin n'ont presque aucun entretien à faire attendu que l'herbe ne pousse presque pas au pied des pins. A la place de l'herbe, le sol est tapissé d'épines de pin et tout cela me fait rêver.

    817fb841e5ad45cc7f18355158e74b82.jpgb00fbb7f6aff8f3f59a4f747923fe801.jpga09e193ab290c7cc43614a61c8297474.jpgJ'avais débuté les opérations en septembre 07 avec la plantation d'un pin sylvestre. On l'a appelé Kafka. L'arbre a très bien passé l'hiver et il a déjà pris 2 ou 3 centimètres. J'avais acheté ce pin chez un pépiniériste. Vu le prix et sur le conseil d'amis trotskistes, j'ai décidé pour la suite de procéder autrement en allant me servir directement dans la forêt toute proche. C'est ce que j'ai fait ce matin. Muni d'une cagoule pour ne pas me faire remarquer et de ma fourche pour déplanter comme il faut les arbres, je suis parti en vadrouille..et suis revenu deux heures plus tard avec 3 pins dans le coffre. Je les ai planté et baptisé dans la foulée (Kafka grandira donc désormais en compagnie de Kundera, Pessoa et Zola -l'idée étant que le nom d'un pin doit se terminer par la lettre a).

    Je ne suis pas du tout convaincu que les 3 prennent. J'ai notamment très peur pour Zola qui est déjà un grand pin et qui risque de mal prendre ce déracinement brutal, d'autant plus que début mai, la fève est en pleine montée. Déjà ce soir, ces sommets montraient des signes de faiblesse. 

    En tout état de cause, j'arrose bien mes 4 arbres, je les bichonne et vous tient au courant de tout ça.

    Loic, 17h30 

     

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  • passages choisis : les motels vues par Bruce Bégout

    5e955b642ca63ebe544213fa2022c6ec.jpgLes motels, tels qu'on les voit dans les séries ou films us n'existent pas vraiment en France ni en Europe. On a des choses ressemblantes comme les formule 1 mais ce n'est pas tout à fait pareil. Bruce Bégout a eu la bonne idée d'écrire un essai sur ce sujet. Le livre est sorti aux éditions Allia, dont il faudrait parler tant elle fourmille de petits livres pas chers sur des thèmes rares et peu porteurs. Je ne fais que parcourir ce livre mais j'avoue que c'est une forme de littérature que j'aime beaucoup car il s'agit de décrire ce que Raymond Queneau appelait des espèces d'espaces, des espaces neutres et sans intérêt.

    page 16, Bruce Bégout décrit précisément ce qu'est un motel :

     

    Le motel se présente comme un bâtiment simple, souvent de plain-pied, qui n'offre à sa clientèle passagère qu'un unique service : une chambre à coucher. De par sa forme ordinaire et ses matériaux rudimentaires, il ressemble à un entrepôt de marchandises, muni de fenêtres identiques et d'un hall d'entrée d'une simplicité spartiate, où une forte odeur de détergent insensibilise tout sens de l'hospitalité. Les chambres sont austères pour la plupart, pourvues de commodités essentielles (lits, douche, lavabo, télévision), proches d'une place de parking et reliées entre elles en un assemblage monotone. On s'y arrête pour passer une ou deux nuits au maximum, en marge de la ville, presque en marge de la vie, tant on n'accorde en général aucun intérêt affectif ou esthétique à ce séjour. Seul le prix modique nous y attire. Les facilités de paiement, l'accès immédiat, la simplicité des services, une place de parking garantie, comptent également pour beaucoup dans notre choix. La logique du peu régit de part en part notre usage du motel. Pour l'homme urbain, cette modicité du séjour n'est pas qu'économique ; elle n'épargne pas seulement son portefeuille, mais aussi ses nerfs. Favorisant une forme d'abattement tranquille, le motel entraîne en effet chez ses visiteurs une manière d'économiser gestes et paroles, de se laisser envahir par l'anesthésiante simplicité du Banal.

    0078318f60c79e2cae59878d0ca3cef8.jpgL'atonie générale du bâtiment prêt-à-dormir se retrouve dans les façons frustes d'occuper l'espace : les formalités administratives qui accompagnent habituellement l'installation dans un hôtel sont ici réduites à leur plus simple expression. Il suffit de donner son nom ou plus simplement encore le numéro d'immatriculation se son véhicule, et, quelques secondes après, on peut se diriger vers sa chambre. De la même manière, tous les codes de sociabilité plus ou moins tacites qui organisent les relations au sein des bâtiments publics sont ici limités à quelques mots d'usage, au geste rudimentaire de prendre et de rendre sa clef. La codification minimale des lieux déteint sur le comportement humain. L'échange entre les clients se réduit à une entente mutuelle très pauvre qui consiste généralement dans la volonté de ne pas empiéter sur le domaine de l'autre, de ne pas lui faire d'ombre ni de lumière, cet autre présent et absent, devenu presque mystérieux par sa discrétion, que l'on devine furtivement au bout d'un couloir, en train de pénétrer dans sa chambre, ou toussant derrière les cloisons, mais que l'organisation spatiale du motel nous empêche absolument de rencontrer. Même si les voyageurs ou le gérant voulaient nouer une relation plus profonde, la structure des lieux les en dissuaderait. Dans un motel, tout est fait pour couper court à chaque tentative de constituer des "lignes de sympathie", des transistions douces d'une humeur à une autre, d'une parole à un geste. La disjonction règne en maître et renvoie chacun à sa propre existence privée sans porte ni fenêtre.

     

  • l'esprit des choses (vu par Vargas, De Nerval...et moi-même)

    J'avais sous le coude une note où il était question de toutes ces tracasseries qui nous arrivent dans la vie et surtout le matin : les objets qui ne se laissent pas faire, les gens qui font n'importe quoi, les divers incidents et obstacles saugrenus qui amènent souvent à penser qu'une sorte de Conscience subliminale s'efforce de compliquer la vie des êtres humains (et tout spécialement celle des travailleurs et des travailleuses). Je m'étais persuadé que tous ces embêtements atteignaient bien plus le moral des gens que les difficultés de leur vie sentimentale, leur situation financière brinquebalante ou la politique gouvernementale.

    Mais en lisant le début du livre de Fred Vargas, je me suis aussi dit qu'elle savait mieux exprimer tout ça que moi (et y'a pas de mal...). Je laisse donc la parole à l'auteur de pars vite et reviens tard :

    Joss avait compris depuis longtemps que les choses étaient douées d'une vie secrète et pernicieuse. Hormis peut-être certaines pièces d'accastillage qui ne l'avaient jamais agressé, de mémoire de marin breton, le monde des choses était à l'évidence chargé d'une énergie toute entière concentrée pour emmerder l'homme. La moindre faute de manipulation, parce qu'offrant à la chose une liberté soudaine, si minime fût-elle, amorçait une série de calamités en chaîne, pouvant parcourir toute une gamme, du désagrément à la tragédie. Le bouchon qui échappe aux doigts en était, sur le mode mineur, un modèle de base. Car un bouchon lâché ne vient pas rouler aux pieds de l'homme, en aucune manière. Il se love derrière le fourneau, mauvais, pareil à l'araignée en quête d'inacessible, déclenchant pour son prédateur, l'Homme, une succession d'épreuves variables, déplacement du fourneau, rupture du flexible de raccordement, chute d'ustensile, brûlure. Le cas de ce matin avait procédé d'un enchaînement plus complexe, amorcé par une bénigne erreur de lancer entraînant fragilisation de la poubelle, affaisement latéral et épandage du filtre à café sur le sol. C'est ainsi que les choses, animées d'un esprit de vengeance légitimement puisé à leur condition d'esclaves, parvenaient à leur tour par moments brefs mais intenses à soumettre l'homme à leur puissance larvée, à le faire se tordre et ramper comme une chien, n'épargnant ni femme ni enfant. Non, pour rien au monde Josse n'aurait accordé sa confiance aux choses, pas plus qu'aux hommes ou à la mer. Les premières vous prennent la raison, les seconds l'âme et la troisième la vie.

     

    300319842669d092bca2d5f2727a84bf.jpgMais j'avoue que je ne crois pas que les choses aient un esprit. Mais de le penser permet de trouver un bouc-émissaire facile et ainsi de donner du sens aux matin-galère. Et puis, il faut admettre que ça concerne surtout les gens gauches, maladroits et souvent impatients. Devant un paquet de café, en prenant son temps et en élaborant un plan d'attaque précis, on peut arriver à déposer du café moulu dans le filtre sans en mettre partout. Je suis persuadé que c'est une question de logique et de patience. Je me répète mais c'est important de dire que l'homme peut vaincre les choses, même quand elles semblent hostiles. Enfin merde, quoi. Regardez ce qu'on a fait de la planète en 3.000 ans. Au début, il n'y a avait que de l'eau, de la végétation, des montagnes..et aujourd'hui... non mais c'est hallucinant, tout ce qu'on a réussi à faire avec les choses, en connaissant bien la matière choses. Et ce par la seule force de l'esprit (dont seul l'homme dispose). Alors, c'est quoi ces petits grincheux qui veulent se pendre pour avoir pris un coin de porte dans la tronche ou avoir glissé sur une peau de banane. J'ai envie de leur dire qu'ils se trompent d'ennemi. L'ennemi, ce ne sont pas les choses, c'est le libéralisme économique. Pendant qu'on s'énerve inutilement contre les choses, le monstre libéral progresse.

    Par rapport à tout ça, je vais arrêter de dire tous les matins où je suis pressé que l'eau chaude met deux fois plus de temps à arriver que d'habitude. Et donc je ne devrais pas illustrer ces propos par les vers dorés de Nerval.

     

    Vers Dores
    Eh quoi! tout est sensible.
    Pythagore


     
    Homme! libre penseur! te crois-tu seul pensant
    Dans ce monde où la vie éclate en toute chose?
    Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
    Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
     
    Respecte dans la bête un esprit agissant:
    Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;
    Un mystère d'amour dans le métal repose;
    "Tout est sensible!" Et tout sur ton être est puissant.
     
    Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie:
    A la matière même un verbe est attaché...
    Ne la fais pas servir à quelque usage impie!
     
    Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché;
    Et, comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
    Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres!
  • zone de réception (3) - "ferroviaires" de Sereine Berlottier

    754dad9da839e64652d3da4ab1411fac.gifEntre le moment où j'ai débarqué sur le site publie.net, que je me suis décidé à l'achat d'un livre numérique et qu'enfin je choisisse ce livre, il s'est passé quoi...3 minutes. J'ai donc jeté mon dévolu sur ferroviaires de Sereine Berlottier, livre qui serait dans le même esprit que les passagers de Roissy Express de François Maspero (mon livret de chevet) ou de paysage fer de François Bon (celui-là même qui gère publie.net).

    C'est vrai que je suis, plus que personne, attaché au livre en sa qualité d'objet...l'odeur de colle, les pages écornées, les annotations...etc, tout cela compte pour moi. Mais c'est vrai aussi qu'il faut être absolument moderne ! Alors, à suivre...

    Loïc, 15h20

    présentation du livre par François Bon :

    Sereine Berlottier a publié chez Fayard un livre étonnant et angoissant, Nu précipité dans le vide, marche enquête vers le suicide de Gherasim Luca, avec archives et bibliothèques, mais surtout travail sur la répercussion intérieure de cette approche, l’ombre active et grandissante qui se fait en vous-même dangereuse.

    Elle a récemment publié à La Rivière Echappée (collection dirigée par François Rannou), Chao praya, et est membre de la rédaction de remue.net.

    J’ai toujours eu fascination (et cette mise en ligne pourrait paradoxalement être dédiée à Julien Gracq) à comment l’outil littérature pouvait inscrire du réel ne disposant pas encore de sa propre représentation. Lorsque j’ai écrit "paysage Fer", la ligne de train Paris-Nancy me permettait une remontée vers mon propre temps, la province, l’échelle des villes, le travail (métallurgie, mines) à son origine. J’ai cette même fascination pour le paysage urbain, et ce que Edward Hopper, par exemple, nous a appris pour sa saisie cinétique. Récemment encore, sur le même trajet qu’explore, 1ère moitié aller, 2ème moitié retour, le texte de Sereine Berlottier, j’avais fait une série de photographies.

    Ce qui est fascinant, c’est comment la littérature, à condition de se charger de l’expérience poétique, du dessin de la phrase, peut aborder ces cinétiques, ces géométries, cet anonymat, et la répétition des jours (aller-retour professionnel de Paris à la bibliothèque d’une ville nouvelle, mais pas besoin d’en parler, ce n’est pas évoqué dans le texte, et il est écrit longtemps après qu’on ne le fait plus, ce trajet...

    Si cette rubrique s’appelle Zone risque, on est en parfaite cohérence.

  • CR34 - métropolice - Didier Daeninckx

    0c9c7de72f1f2eeedef6d4890e717d2a.jpgAprès l'éblouissant lune sanglante de James Ellroy, je continue mon programme spécial congés de printemps : lire trois grands auteurs de polars jamais lus. J'ai dit tout le bien que je pensais d'Ellroy. Je suis plus sceptique concernant Didier Daeninckx. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas dans la même catégorie. Mais le lire après Ellroy, c'était peut-être pas la chose à faire.

    L'originalié de ce roman est qu'il se passe entièrement dans le métro parisien. Au passage, il faut admettre que Daeninckx maîtrise très bien la géographie de ces lieux (contrairement à moi). Nous sommes au début des années 80 et le socialisme prend le virage de la rigueur (et le roman baigne un peu dans cette atmosphère désanchantée).  Un type, récemment sorti de l'hôpital psychiatrique de Rodez (où séjourna Antonin Artaud apprend-on) veut règler ses comptes avec un accident l'ayant meurtri par le passé. Son but sera de sévir dans les stations commençant par la lettre C en poussant des quais des individus ressemblant à celui qui le poussa par le passé. Il commet trois crimes de la sorte. Commence une course poursuite entre la brigade du métro et le type en question.

    Le tout se laisse lire tranquillement mais ça ne donne pas vraiment envie d'en lire d'autres. Une sorte de roman de plage en quelque sorte (pour peu que le métro puisse faire rêver les plagistes).

    lectures à venir :

    • Pars vite et reviens tard - Fred Vargas
    • Cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez
    • Le nom de la rose - Umberto Eco.

    Se profile à l'horizon un nouveau triptyque (pas sûr que le mot soit approprié) : lire à la suite 3 auteurs mal aimés. On ira chercher du côté de Christine Angot, Camille Laurens et Marie Darrieusecq (ce qui pourrait également constituer un spécial auteur féminin français contemporain.)

    Loïc, 14h20

     

  • des nouvelles sympas en provenance de Rimbaldie

    a33f0e44389dab3bb20b191a3bd572d0.jpgJ'étais tranquillement en train de regarder Louis La Brocante avec ma tendre et chère. Louis, armé jusqu'aux dents, s'apprétait à effacer de la carte une centrale électrique à l'aide de son lance missile star 4432. Il fallait qu'il se dépêche car Roger de la ferme d'en bas se rameutait avec toute sa fine équipe, tous munis d'armes automatiques et prêts à les utiliser pour empêcher le Louison de faire des bêtises.

    Quand tout à coup, un signal email se fait entendre. Et je ne sais pas pourquoi, malgré le suspense, je suis allé voir. Email groupé provenant de la webmatrice du forum mag4 consacré à Rimbaud. Elle informe tous les rimbaldiens, (avec ou sans papier) qu'un journaliste belge vient de découvrir un inédit du poète : un article paru dans le progrès des Ardennes du 25 novembre 1870. Dossier complet  avec l'article en question par ici

    Alain Borer n'a plus qu'à réactuliser son oeuvre-vie. 6ae870123aa9de08721306381d9994da.jpgEt moi je retourne voir ce qu'il en est de mon Rimbaud Rambo national.

    Loïc

  • l'affaire du télérama éclaboussé

    7a83568c702e878e97a161e72be28655.jpgHier, j'ai eu la surprise en ouvrant ma boite à lettre d'y trouver un télérama avec plein d'éclaboussure sur la couverture. C'est d'autant plus suprenant que le magazine était sous cellophane et que le cellophane est propre.

    Donc je vous prie de croire qu'il va falloir que ma factrice s'explique ce matin. Alors dès que j'entends son solex dans le bas du village, je vais me foutre en faction devant la boîte à lettre, avec Moumoute, le chat, dans les bras, histoire de mettre la pression. Et on discutera.

    C'est juste une question de principe puisque cette couv représente Clooney en gros plan et que je n'ai que faire de Clooney et du cinéma américain en général. Mais comme beaucoup de médias bushophobes, Télérama est quand même fasciné par ce qui se passe outre-atlantique. Séries, cinéma, littérature, les Etats-Unis sont les meilleurs, parait-il.

    Et bien je ne suis pas d'accord et n'y voyez aucun chauvinisme. Par exemple, la littérature française contemporaine me semble être la meilleure du monde, la plus inventive et la plus subtile. Pour ce qui concerne le cinéma, je n'ai pas vu l'équivalent d'un Godard, d'un Sautet ou d'un Truffaut aux States. Je sais, tout ça date un peu mais avec le cinéma il me faut un peu de temps..

    Ah, j'entends un solex. @ +

  • lilicub : le retour d'un groupe sympa

    034a87cf6b53c6d376f71d650cc2d917.jpgQuestion : qu'est-ce qui est plus moche qu'un skyblog ? réponse : un myspace. C'est d'un mauvais goût absolu certes, n'empêche que ça reste le meilleur moyen de s'enquérir de l'actualité des groupes un peu oubliés des médias.

    Votre serviteur est un amateur de pop éclairée et sautillante, celle qui respire bon la joie de vivre, l'Amour et l'Optimisme. Ce doit être un groupe de trentenaires dont la chanteuse a la trentaine et chante sans hurler. A partir de là, je surveille de loin l'actualité de groupes comme Holden (en studio en ce moment..miam miam), Autour de Lucie (snif..) et de Lilicub. De par leur style, ces deux derniers groupes ont beaucoup de points communs. Mais ils ont un de plus, depuis la sortie de l'ep papa a fait mai 68 : celui d'avoir dans leur répertoire une chanson originale intitulée la belle vie. Sacha Distel aussi. Et d'autres.  Donc à partir de ce soir, en vertu des droits qui ne me sont pas conférés, je donne ordre à la sacem de ne plus accepter de nouvelles chansons avec ce titre.

    Le myspace de Lilicub nous permet d'entendre les petites nouveautés du groupe. Je suis déjà sous le charme de la belle vie donc. Le reste demande de la réécoute. En espérant que cet ep (un ep est une sorte de demi-album) annonce la venue d'un vrai album. Mais déjà, savourons notre bonheur de réentendre la voix de la jolie Catherine (qui commet également des romans sous le nom de Catherine Diran).

    7785c6d049a8a2d0601fd1adc6e0e1f5.gifQuand j'entends Lilicub (voyage en Italie, faire fi de tout), je sors mon carnet de chèque, non, quand j'entends lilicub, j'ai envie de me mettre à poil et d'aller courir dans les prés, m'y rouler, et puis à bout de force, rester sur le dos à regarder défiler les nuages. il fallait que je le dise. C'est important de savoir pourquoi dans la campagne, certains gens passent pour des originaux.

    Le titre rubrique nécrologique que je découvre en écrivant ceci est une merveille..mais ne fait semble-t-il pas partie de l'ep. Si bien que je ne comprends plus grand chose. Juste qu'il y a de la nouveau. Et c'est bien là l'essentiel...  Mais faut aller sur myspace. Loïc, 19h30

     

  • CR33 : lune sanglante - James Ellroy

    20a47123bc50b92beb2e246cc3960be1.jpgOn m'avait parlé de James Ellroy comme étant l'un des meilleurs auteurs de romans noirs de sa génération. Il était temps pour moi de vérifier la chose...et bien que je ne sois pas fan d'histoires de tueurs en série traqués par des flics solitaires, je dois avouer qu'il m'a été difficile de lâcher le bouquin une fois bien lancé (il y a juste les 30 premières pages qui sont un peu poussives). Je n'ai d'ailleurs éteint ma lampe de chevet qu'à 3 heures du matin pour pouvoir finir. Il était en effet impossible pour moi de m'endormir sans savoir qui du sergent détective Lloyd Hopkins ou du détraqué Teddy Verplanck allait avoir le dernier mot. La morale est sauve, c'est le sergent qui l'emporte. Ceci dit, Ellroy ne faisant pas dans le manichéisme primaire, nous sommes en présence d'un flic tordu, avide de sexe et de sensations fortes et d'un tueur en série poète et secrètement amoureux d'une seule femme.

    Cette lecture m'a sacrément secoué. Coup de chapeau aussi  à Freddy Michalski, le traducteur pour le style et le vocabulaire très riche.

    De toute façon,  je n'ai jamais été déçu par les polars sortis dans la collection rivages/noir. J'aime beaucoup cette collection, pour les romans eux-même évidemment mais aussi pour ses couvertures très soignées et son papier si particulier. Ce sont vraiment des livres qu'on a envie de toucher et de dévorer, au sens propre comme au figuré.

    Je continue dans le roman noir avec cette enflure de Didier Daeninckx (métropolice). Suivra Fred Vargas (pars vite et reviens tard). Après quoi, pour renverser la vapeur, j'aurai mérité mon petit harlequin (car c'est important de savoir qu'en ce bas monde,  l'Amour a encore un sens pour certains).

    Loïc, 21h30

  • CR32 : la plaisanterie - Milan Kundera

    61dba885f01247a927013982da5cd865.jpgAspects pratiques : ce livre pèse 420 grammes et mesure 20.5cm/14cm pour une épaisseur de 3 cm. Ce qui en fait un bel objet, d'autant plus que c'est un Gallimard de la collection du Monde Entier. Il comprend 400 pages (dont 392 pour le récit proprement dit). Selon certaines projections personnelles, il compte aux alentours de 146.000 mots. La lettre la plus utilisée est le E qu'on rencontre 93.300 fois. J'ai commencé à le lire le 06.04 pour le terminer le 17.04, ce qui fait donc 11 jours. Le rythme de lecture fut donc de 35 pages par jour. Mais ce n'est qu'une moyenne car j'ai lu 250 pages sur les 3 derniers jours. Mais bon, si on considère la moyenne, je trouve ça assez décevant. Voici les différents lieux qu'a connu cette lecture (par ordre décroissant) :

    • - mon lit (le soir de 23h à 0h)
    • - le canapé (en début de soirée)
    • - à table
    • - la voiture (quelques minutes ici ou là quand j'arrive un peu trop tôt sur mon lieu de travail)
    • - debout appuyé contre la cheminée (lorsque le feu est allumé).
    • - à dos de chameau (deux ou trois fois seulement).

    Que s'est-il passé dans ma vie pendant cette lecture ? : rien de particulier.

    Météo : temps plus frisquet sur toute la période, peu de précipitation.

    Que s'est-il passé dans le Monde : le pétrole s'installe durablement au dessus des 100 dollars.

    Aspects théoriques :  Lorsque j'ai commencé à lire Kundera, j'avais peut-être la moitié moins d'années qu'aujourd'hui. J'étais un adolescent branleur plein de certitudes, plein de certitudes sur le monde, sur Dieu, sur le bien et le mal etc. Avec les années, on s'assagit évidemment, on nuance ses propos et aujourd'hui, à presque 35 ans, je suis l'antithèse de celui que je fus à 18 ans, à savoir que je ne suis sûr de rien et que je peux sur un sujet précis avoir le soir une opinion totalement différente de celle que j'avais le matin. Ou bien, je peux avoir un avis en discutant avec quelqu'un, et, sur le même sujet, avoir un avis diamétralement opposé en discutant avec une autre personne. Mes opinions sont donc très circonstancielles, et même d'ailleurs sur des sujets importants (philosophiques et politiques).

    Je m'égare. Tout ça pour dire que j'avais envie de relire Kundera du haut de mes 35ans. Et comme je ne pense avoir avoir lu le plaisanterie, j'ai donc choisi ce roman, qui est aussi le premier de Kundera. Il faudrait que je cherche à quel âge il l'a écrit mais peu importe l'âge, s'agissant d'un premier roman, on aurait pu s'attendre à des imperfections ou à un style un peu lourdaud. Et c'est le contraire. En refermant ce livre, on se dit qu'avec Kundera l'art du roman atteind des sommets, que ce soit au niveau de la construction (très subtile), du style (épuré) et de la profondeur du propos. Ce qu'il y a de sympa avec MK, c'est que son style est tellement limpide qu'on arrive même à s'enthousiasmer pour des considérations sur les racines de la musique folklorique tchèque (à ce propos, il faut souligner le savoir de MK en musicologie, qu'il tient de son père, je crois).

    Le roman se passe dans les années 50 en Tchécoslovaquie. Le régime communiste est installé. L'un des narrateurs, Ludvik, est un cadre du parti. Un jour, il envoie une carte postale à celle qui aime qu'il clot par un l'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie. Vive Trotski. Pour Ludvik, ce n'est qu'une plaisanterie. hélas, le courrier est intercepté et Ludvik est exclu du parti et de la faculté où il étudiait. Il se retrouve à faire un service militaire forcé pendant quelques années. On suit son parcours, ses amours, ses doutes,  via sa propre voix et aussi, par celles des gens de son entourage.

    Ce qui m'a étonné dans tout ça, c'est de voir tous ces cadres communistes constater la dureté du parti, son autoritarisme et en fait, garder foi en lui et en le communisme. Pas une fois, de la part d'un des narrateurs, il n'est question de remettre en cause le fait que le communisme n'est peut-être pas la bonne voie. Pour eux, il est acquis, que le communisme est LE système, et que par ce fait, en le soutenant et en le construisant, ils font l'histoire avec un grand H. Pour eux, l'absence de démocratie et de liberté d'expression semble être un mal pour le bien et les dérives à l'intérieur du parti, de simples dérives individuelles.

    Moment de lecture agréable, va sans dire et pédagogique. Tiens, il me vient une idée concernant les romans de MK : jamais il n'y a un trait d'humour..et lorsqu'il est question d'humour, c'est sur un ton détaché. Et ce livre, malgré son titre,  n'échappe pas à la règle.  Excellent roman. 4.5/5