On m'avait parlé de James Ellroy comme étant l'un des meilleurs auteurs de romans noirs de sa génération. Il était temps pour moi de vérifier la chose...et bien que je ne sois pas fan d'histoires de tueurs en série traqués par des flics solitaires, je dois avouer qu'il m'a été difficile de lâcher le bouquin une fois bien lancé (il y a juste les 30 premières pages qui sont un peu poussives). Je n'ai d'ailleurs éteint ma lampe de chevet qu'à 3 heures du matin pour pouvoir finir. Il était en effet impossible pour moi de m'endormir sans savoir qui du sergent détective Lloyd Hopkins ou du détraqué Teddy Verplanck allait avoir le dernier mot. La morale est sauve, c'est le sergent qui l'emporte. Ceci dit, Ellroy ne faisant pas dans le manichéisme primaire, nous sommes en présence d'un flic tordu, avide de sexe et de sensations fortes et d'un tueur en série poète et secrètement amoureux d'une seule femme.
Cette lecture m'a sacrément secoué. Coup de chapeau aussi à Freddy Michalski, le traducteur pour le style et le vocabulaire très riche.
De toute façon, je n'ai jamais été déçu par les polars sortis dans la collection rivages/noir. J'aime beaucoup cette collection, pour les romans eux-même évidemment mais aussi pour ses couvertures très soignées et son papier si particulier. Ce sont vraiment des livres qu'on a envie de toucher et de dévorer, au sens propre comme au figuré.
Je continue dans le roman noir avec cette enflure de Didier Daeninckx (métropolice). Suivra Fred Vargas (pars vite et reviens tard). Après quoi, pour renverser la vapeur, j'aurai mérité mon petit harlequin (car c'est important de savoir qu'en ce bas monde, l'Amour a encore un sens pour certains).
Loïc, 21h30
Commentaires
Je l'ai beaucoup aimé aussi, mais pourquoi "cette enflure de Didier Daenincks" ?
Je connais peu Daenincks, d'où mon interrogation.
Cette note commence à dater et figure-toi que je ne sais plus pourquoi j'ai écrit ça !!
Voilà, j'ai achevé "Lune sanglante" avant le WE et commencé dans la foulée "A cause de la nuit" (et acheté aussi "la colline aux suicidés")... D'Ellroy j'avais lu "Le dahlia noir" et "L.A Confidential", deux romans noirs, complexes, costauds que l'on ne lâche pas en dépit ou à cause de l'effort qu'ils requièrent et qui ne vous lâchent pas non plus. Alors, j'adhère en tous points avec ta critique.
Et, zut pour mon compte en banque, le diable qui se bat sans cesse avec mon ange me susurre de me procurer son dernier opus "Underworld USA"...
Au diable le compte en banque !
Moi, je viens de m'acheter "American Tabloid".
La curiosité me taraude depuis deux jours : quel genre de "comptable" (j'ai cru lire cela dans un tout récent article cinématographique) voue les comptes en banques au gémonies et incite à accroître des agios qui vous tiennent éveillée la nuit (ce qui n'est pas tout négatif, vous en profitez pour lire) ?
ah euh, je ne comprends pas bien la question...mais je vais essayer d'y répondre.
Je ne suis plus comptable depuis quelques années. Je fais aujourd'hui un métier manuel pas très intéressant..mais moins stressant que la compta ; du coup, j'y ai gagné en qualité de vie.
Mais je n'ai jamais eu la fibre comptable même du temps où j'étais en cabinet. J'aime trop ce qui est abstrait, le vent et les lettres. Voilà le genre de comptable que j'étais.
Après une première expérience avec « le Dahlia Noir », j’étais impatient de m’attaquer à « La Lune Sanglante », mon deuxième James Ellroy. D’emblée, on retrouve le style nerveux et précis du précédent opus, mais avec encore plus de noirceur et de violence. Les premiers chapitres, parfois à la limite du supportable, s’enchainent comme un ensemble de nouvelles qui me laissent sur ma faim. Où veut-il en venir ? Dans quel méandre de la noirceur de sa folie créatrice veut-il nous emmener ? J’avoue être presque déçu. Puis petit à petit, le récit gagne en densité et perd de sa violence. On rentre dans la vie des personnages, dans leurs faiblesses, leurs blessures qui font leur force, on sent venir l’affrontement final entre le tueur déjanté ancien souffre douleurs dans sa jeunesse et le flic borderline, trop intelligent pour être crédible. Finalement, c’est un roman noir très classique d’une efficacité remarquable qui offre du grand spectacle. Premier volet d’une trilogie (suivi de « À cause de la nuit » et de « La Colline aux suicidés »), j’ai très envie de poursuivre l’expérience.
http://fanchic2011.blogspot.com/2012/01/jai-rendez-vous-avec-la-lune.html