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Colin sabre et tam-tam - Page 107

  • CR46 - les passagers du Roissy-Express - François Maspéro

    Il existe comme cela aux confins du monde des contrées apparemment inhabitées où l'on voit parfois surgir sur les routes des gens qui cheminent vers d'improbables destinations.

    Anaïk et François décident de faire un voyage de quelques semaines en banlieue parisienne. Elle, aura l'appareil photo, lui tiendra le carnet de route.

    Donc ils partiraient pour un mois loin de chez eux, disant adieu aux leurs, comme on part pour n'importe quel pays que l'on veut visiter. Il noterait, elle photographierait. Ce serait une balade le nez en l'air, pas une enquête : ils n'avaient nullement l'intention de tout voir, de tout comprendre et de tout expliquer. La règle de base, celle qui conditionnait toutes les autres, c'était de prendre le RER de station à station et, à chaque fois, de s'arrêter, de trouver à se loger et de se promener. Ils regarderaient les paysages, les admireraient ou les détesteraient suivant les cas, chercheraient les traces du passé, visiteraient les musées et iraient au spectacle si l'occasion s'en présentait, ils essaieraient de saisir la géographie des lieux et des gens : de voir leurs visages. Qui étaient ceux qui avaient habité là ? Comment y avaient-ils vécu, aimé travaillé, souffert ? Qui y vivait aujourd'hui ?

    f33fa13a57d393fd7e74e0860639595b.jpgVoilà donc l'idée. La règle de base ne sera finalement pas vraiment appliquée, les circonstances et les déssertes ne s'y prêtant pas tout le temps mais l'esprit reste. Aller et venir, aller à la rencontre des gens, discuter...Bien que la lecture fut longue, je me suis régalé de ce livre qui n'est ni plus ni moins qu'un compte-rendu sans prise de tête du road-movie de deux passionnés dans toutes les villes ou presque ceinturant Paris. Alors ce ne sont que bretelles d'accès, hlm immondes, rues sans âmes, cités pavillonaires et zones diverses et désolées..et quelque part, cachés dans cet enchevêtrement d'endroits désertés, des petits paradis, des restaurants sympas ou même quelques vallées verdoyantes et riantes.
    Il y a pas exemple l'hôtel de l'Imprévu à Aubervilliers :
    Ce qu'il y a de mieux, à l'hôtel de l'Imprévu, c'est encore le panonceau officiel "hôtel de tourisme", avec une étoile. "Ah, dit la patronne, je ne savais pas qu'il y aurait une dame. Franchement, je vous conseille de prendre des chambres avec wc, à 140 francs, c'est pas pour dire mais c'est plus propre." L'hôtel donne sur l'avenue Jean Jaurès  c'est à dire sur l'inévitable nationale 2 et son cortège motorisé, à peu de distance du carrefour où elle devient l'avenue Paul Vaillant Couturier de La Courneuve. Les chambres sont au premier, on y accède par un escalier moisi qui débouche sur un palier aux dénivellations incertaines et, bien entendu, c'est l'instant que choisit la minuterie pour faire le noir absolu. Enfin, voici leurs portes. La moquette est tellement pourrie qu'on a peur de s'y enfoncer comme dans un marécage. Taches et brûlures de cigarettes ; une traînée récente, particulièrement, qui va du lit au lavabo, frappe l'oeil par la prodigalité et la vigueur de ses éclaboussures : cela tient de la queue de comète et de l'éjaculation d'un mammouth. La cuvette est grise de crasse et l'on imagine mal de s'y laver les mains ou quoi que ce soit d'autre.La chambre d'Anaïk, elle, fut bleue : elle sent le fromage de pieds, vieille expression virile du service militaire. Lugubre. Sur la pointe de ses pieds à lui, François regagne son lit, s'y recroqueville et reste sans bouger, comme sur une île qu'assiégiraient les méduses, les crapauds-buffles, la marée noire et la peste bubonique, attendant que vienne l'assomer un sommeil clément peuplé du barrissement des camions en rut et de calmars géants.
    note : 4.5/5

  • kosmas epsilon

    Le titre Innocent Thoughts de Kosmas Epsilon est une tuerie, un morceau de trance véritablement divin qui nous raconte quelque chose comme l'histoire des hommes. Idéal au casque pour un footing en forêt. Sinon, les types ont un myspace, comme de bien entendu.

  • crise dans les médias. (2)

    Mais plus que dans la presse, les sites d'information d'internet regorgent un nombre incalculables d'informations approximatives, racoleuses, voire totalement érronées. Exemple sur la page d'accueil de yahoo de ce matin:

    La crise financière, une bonne nouvelle pour le climat ?

    Reuters - il y a 28 minutes

    LONDRES (Reuters) - Conséquence inattendue de la crise du crédit, le recul des opérations de fusion et acquisition en Europe provoque une baisse des rejets de CO2 dans l'atmosphère.

    Selon une étude de la firme Merrill DataSite, les déplacements en avion d'avocats d'affaires et conseillers occasionnés par des opérations de ce type ont représenté l'année dernière l'émission de 98.000 tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, soit l'équivalent des rejets annuels de 8.000 Britanniques.

    De même, plus de 112 millions de pages de papier format A4 ont été utilisées dans la préparation des fusions entre entreprises européennes, soit l'équivalent de 10.000 arbres.

    Or la crise du crédit a drastiquement réduit le nombre d'opérations de ce type. Dans le cadre de plans d'économie, les banques ont en outre limité les déplacements professionnels. Autant de rejets en moins.

    La firme à l'origine de cette étude, qui propose sur internet des sites sécurisées permettant échanges de documentation et réunions virtuelles à distance, fait état pour sa part d'une très nette augmentation de ses activités.

    Olesya Dmitracova, version française Henri-Pierre André

     

    C'est tellement n'importe quoi que ça devrait se passer de commentaire... Mais quand même, déjà que les climatologues (les vrais, pas ceux à la solde des médias), ne sont vraiment pas sûrs que le réchauffement climatique ait pour cause les émissions de CO2, voilà que certains pensent qu'une misérable crise financière peut avoir une incidence sur le climat, comme si le climat réagissait coup pour coup aux intermitences de l'activité humaine. Tiens, et si on annulait les Jeux Olympiques de Pékin, peut-être que ça aiderait à ce que les glaciers des pôles reprennent de la vigueur ?

    Par ailleurs, il ne serait pas étonnant qu'au contraire cette crise financière provoque plus de déplacements des responsables et des financiers en général. Les pompiers ne se déplacent que lorsqu'il y a le feu.  

    Mais à la limite on s'en fout. Tout ça est tellement nul qu'on ne trouve pas les mots. 

  • crise dans les médias.

    017a0f3c7edafdf6af349f7d5d508e20.jpgRégulièrement, je vous donnerai des exemples concrets de la désinformation dont est victime la population française, à qui les médias veulent faire croire que tout va de plus en plus mal, dans tous les domaines (l'idée du déclinisme est vendeuse). Exemple dans le Ouest-France (quotidien à priori sérieux s'il en est) du 01.07.08 :
    Les ventes de voitures neuves ralentissent en juin

    En juin, la progression des ventes de voitures neuves en France ralentît pour de bon : sa hausse n'est que de 1.6% par rapport à juin 2007. En mai, la hausse avait été de 7.1%, moins bien qu'en avril (15.5%). C'est ce qu'a mesuré le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Sur l'ensemble du premier semestre 2008, cela fait tout de même une progression de 4.5%, portée par le bonus écologique et de nouveaux modèles. "Une bonne surprise dans un contexte desinistrose des ménages français", juge un analyste de l'institut d'études économiques Xerfi.


    Mon commentaire : On est là en présence d'un exemple pur de désinformation. Le journaliste arrive à nous faire croire que les ventes de voitures neuves baissent..alors que les chiffres montrent le contraire. Non seulement, ils montrent le contraire mais en plus au regard des trois derniers mois, on peut dire que c'est quasiment l'euphorie. Les journalistes (de tous bords) considèrent le ralentissement d'une progression comme une baisse et ceci est valable lorsqu'ils parlent de l'immobilier ou du pouvoir d'achat.
    Il est donc fortement recommandé de prendre avec des pincettes les articles de presse, et surtout, et surtout, de ne pas s'arrêter aux titres, qui disent souvent le contraire du contenu de l'article (où les journalistes sont quand même obligés, bien malgré eux de faire part de la réalité des chiffres).
    Personnellement je ne lis plus la presse ni ni regarde les infos télé, sauf comme ça pour m'amuser ou me désespérer de constater à quel point on est manipulé (pour des raisons diverses et variées sur lesquelles il faudrait revenir). 

  • CR45 - dans le café de la jeunesse perdue - Patrick Modiano

    e6c33be140acacb3de88011a94436038.jpgCe roman ressemble en tous points à ce que Modiano a déjà écrit. Les fans ont donc dû être comblés. Perso j'aime bien lire un PM de temps en temps. Sans plus.
    J'ai été quand même déçu par celui-là, déçu en tout cas, au regard des espoirs entrevus en lisant les critiques unanimes à son sujet. Par ailleurs, le titre laissait penser que peut-être pour une fois l'écrivain abandonnait cette sorte d'inventaire des noms de rues de Paris et des gens disparus dont il ne reste que peu de traces pour nous raconter l'atmosphère chaleureuse du café Condé, ses habitués, leurs petites habitudes... Mais en fait, si le café est bien au centre du roman, on est plus souvent à l'extérieur qu'à l'intérieur. A l'extérieur, c'est à dire dans les petites rues de Paris, des petites rues parallèles empruntées par la petite bande du Condé, des petites rues sombres et loin des grands boulevards, et qui sont l'objet d'une étude par Rolland (l'un des trois narrateurs) qui les appellent des zones neutres. Mais j'aurais aimé que ce thème des zones neutres soit plus approfondi et que par exemple, Modiano nous distille des extraits de cette étude, en italique par exemple.
    Par ailleurs, le roman est polyphonique, méthode très à la mode qui consiste à faire se succéder plusieurs narrateurs. Je n'ai rien contre mais il se trouve qu'ici, il y a quelque chose qui ne colle pas à savoir que quel que soit le narrateur, Rolland, Louki ou l'étudiant, l'approche des choses et la façon d'analyser les faits et les gens est identique. Chaque partie est interchangeable alors qu'on aurait pu s'attendre à ce que chaque narrateur voient les choses différemment, ce qui aurait été naturel. Si bien qu'en fin de compte, on se demande si un seul narrateur n'aurait pas suffit.
    Enfin, je trouve le titre très mauvais. Peu inspiré en tout cas. A la limite, "le café de la jeunesse perdue" aurait été suffisant. Mais "le café Condé" encore mieux, moins ronflant, moins caricatural.
    Enfin de compte, ça fait une petite déception. Moins bon qu'accident nocturne où PM assume totalement son style. L'impression est qu'avec ce dernier roman, Modiano a voulu coller à l'air du temps sans y arriver, sans pouvoir se débarrasser de ses obsessions spatio-temporelles.
    Mais il y quand même des paragraphes grisants :

    dans cette vie qui vous apparaît comme un grand terrain vague sans poteau indicateur, au milieu de toutes les lignes de fuite et les horizons perdus, on aimerait trouver des points de repère, dresser une sorte de cadastre pour n'avoir plus l'impression de naviguer au hasard. Alors, on tisse des liens, on essaye de rendre plus stables des rencontres hasardeuses.

    lecture du 10.07 au 11.07

    note : 3/5

    loïc, 23h22

     

  • journal du jogger sympa (1)

    4cdba40441908150460a5fc9509252d4.jpgBien que je n'en parle pas beaucoup ici, je continue activement à m'entraîner au running, à raison en moyenne de 3 séances par semaine. J'ai repris l'entraînement il y a 1 an et à mon premier chrono j'ai fait 55MNS au 10KM. Mon record est d'aujourd'hui de 42.57 réalisé lors d'un entraînement le 08.05.08. J'ai donc gagné 12MNS sur 10KM, ce qui est énorme. J'en suis évidemment très content d'autant que mes collègues coureurs à pied n'ont de cesse de me dire que ma méthode est mauvaise, que c'est du n'importe quoi de faire chaque séance à bloc etc etc. Je dirais qu'ils n'ont pas tout à fait tort et que leurs conseils sont bons pour un jogger en routine. Mais moi, à la reprise d'entraînement, après 4ans d'arrêt, j'ai ressenti le besoin de progresser très vite et de visualiser constamment les progrès et pour ce, il me fallait évidemment me mettre en situation de compétition très souvent. Ce fut assez grisant d'ailleurs que de battre mon record perso à quasiment toutes les sorties.

    Aujourd'hui, je passe à une seconde étape. En effet, comme il était prévu, depuis quelques mois, la progression devient plus difficile. Mon record date du 08.05 depuis je ressens même une légère dégradation. Désormais donc, je m'impose trois séances par semaine réparties entre une séance de fractionné sur le stade de Camors,  une sortie longue de 1h30 à environ 12kmh et toujours un chrono pour clôturer la semaine. On n'arrivera pas à me l'enlever celui-là, j'ai besoin de constater les progrès. D'autant que je ne peux pas le faire en compétition puisque je n'en fait qu'une par trimestre (la dernière, les foulées de Pont-Scorff fut d'ailleurs une grosse déception : 45MNS tout rond et seulement 45ème/113 de la catégorie senior). Par ailleurs, je vais recommencer à utiliser le cardiofréquencemètre que j'avais laissé tomber l'année dernière pour cause d'émetteur en panne. Celui-ci est changé et donc je vais mettre toutes les chances de mon côté...pour réaliser quoi...

    pour réaliser quoi..et bien dans un premier temps, l'idée est de passer la barre des 14KMH, ce qui correspond à un chrono de 42.50 au 10KM. Il me faut donc trouver 7 secondes sur mon meilleur chrono. C'est très possible n'importe quand. Ensuite, je me fixe comme but de passer sous les 42 avant la fin de l'année. Le rêve lointain est de faire moins de 40MNS (ce que j'ai déjà fait à plusieurs reprises en 2004, je me demande encore comment d'ailleurs) mais ça reste de l'utopie tant il me semble totalement inconcevable aujourd'hui de tenir un rythme de 4MNS au KM pendant 10KMS. 

    En ce qui concerne les compétitions, j'ai programmé le marathon de Vannes du 19.10.08...euh non pas le marathon (je pourrais mais j'en n'ai pas envie, pas la motivation) mais les foulées du Golfe qui ont lieu le même jour dans le cadre du marathon. L'objectif pour ces foulées est de faire moins de 55MNS. A partir de septembre, je mettrai entre parenthèse mon entraînement habituel pour me préparer à ce 13 bornes. 

    Et le plaisir dans tout ça ? Evidemment comme ça, j'ai l'air de me prendre la tête mais je prends beaucoup de plaisir, que ce soit en courant ou en analysant mes sorties. Et par ailleurs, ça me donne bonne conscience en ce qui concerne mon activité physique et la façon dont j'entretiens mon corps et surtout cela procure des quarts d'heure d'ivresse absolue au retour des sorties. Il y a un moment là, après l'effort, où je me sens tout simplement super bien.Et je souhaiterais à tout le monde de connaître ça.

     

    loïc

  • CR44 - la honte - Annie Ernaux

     
    043c6f4282d63a8048683b66e71c8104.jpgVoilà, j'ai lu mon premier roman d'Annie Ernaux ! C'est la frangine qui va être contente, elle adore cette écrivain. D'ailleurs, elle me reproche parfois de ne pas lire ou de ne pas aimer les écrivains féminins. Ce n'est pas totalement faux (seulement un quart des livres commentés sur ce blog sont écrits par des femmes). Je reviendrai peut-être sur le pourquoi du comment je trouve qu'en matière de littérature, je préfère la plume des hommes (pour résumer, je dirais que globalement ils sont plus philosophes et font moins dans l'anecdote).
    La honte est un petit livre qui se lit en 1h30. Annie Ernaux y relate avec beaucoup de finesse la honte qu'elle éprouva toute son adolescence d'avoir comme parents des petits épiciers d'une petite bourgade normande, le sentiment de la honte prenant naissance lors d'une dispute où son père faillit tuer sa mère. A partir de cet événement, la gamine de 12ans se met à avoir honte de tout, de son éducation religieuse, du bar-épicerie des parents, du petit logement annexe où tout le monde dort dans la même chambre et où l'on défèque dans un pot de chambre, honte de ses tenues, de la mentalité très vieille France de ses parents et des clients.
    C'est très bien raconté. Annie Ernaux met en relief cette période de son enfance (années 50) avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui, sans aucune condescendance. Je crois que beaucoup de gens, à des degrés différents,  se sont retrouvés dans ce récit. A titre perso , je m'y retrouve assez, même si évidemment, le contexte et l'époque sont différents. Je me rappelle par exemple que j'avais honte de la R6 orange de mon père et qu'au collège j'avais dit à mes camarades qu'il avait une R11 (qui était le top dans les années 80). Un jour, alors que toute la famille se rendait à la messe dans cette R6, en descendant je tombe sur un des camarades à qui j'avais menti. J'étais rouge de honte pour ce mensonge et aussi pour ce spectacle d'une famille de braves paysans en tenue du dimanche se rendant à l'office de 10h30.
    Je m'égare..mais pas vraiment.

    dans la foulée, lecture de la place du même écrivain.  Ernaux parle ici de son père..sans laisser de place au sentiment. En disant tout simplement les choses. Mais quand même, l'impression de relire la honte. L'approche est différente mais dans mes souvenirs de lecture, je ne saurai sans doute plus distinguer l'un de l'autre.
     
    lecture les 6 et 8 juillet 08
    4/5 pour l'ensemble.
    les années sont dans la bibliothèque mais la lecture n'est pas programmée.

  • retour de Vendée

     

    f4d7b0c7127b3b948208aac3bfb34745.jpg

     

    Me voilà, les amis. Me voilà gonflé à bloc et repu de lectures diverses et variées. Je croyais avoir comme d'habitude eu les yeux plus gros que le ventre en mettant une tonne de livres dans la valise..mais il se trouve que j'ai bien assuré cette fois-ci et qu'à 2 jours près je n'avais plus rien à me mettre sous la dent.

    J'ai été un peu aidé par une météo, qui fut, comme je m'y attendais depuis le jour où nous avions réservé à cet endroit, très capricieuse. Et depuis que je ne lis plus du tout ni la presse quotidienne ni la presse hebdomadaire, je me donne encore plus de temps pour les romans. 

    J'ai lu du Ernaux, du Modiano, du Queffélec, du polar..et les notes sont déjà prêtes (puisque j'avais eu la bonne idée d'envoyer avec moi ma vieille machine à écrire Underwood. Maintenant, il me reste à tout retaper, ma machine à écrire n'ayant pas de mémoire, il m'est impossible de transférer quoi que ce soit. C'est fou ce qu'on peut s'emmerder avec toutes ces choses qui sont sensées nous simplifier la vie. 

    A très vite, Loïc, 32h83

     

  • CR43 - cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez

    0e5247024480ed3cc5252f465f54e699.jpgCela fait des années que j'avais ce livre à portée de main, que je me promettais de le lire, mais que quelque chose me retenais, quelque chose comme la quatrième de couverture qui m'inspirait peu, quelque chose comme peu d'attirance pour les récits fantastiques ou quelque chose comme l'impression d'un pavé interminable. Et puis, en ce joli printemps 08, un matin que les rayons du soleil entraient difficilement à travers les volets fermés, je me suis éveillé en sursaut et j'ai crié "je vais le lire". Prisca s'est réveillé effrayé, m'a regardé comme on regarde un fou.
    Quelques jours plus tard, je commençais le roman.
    Après un début de lecture difficile où j'avais le sentiment de pénétrer une terre inconnue où tout me semblait hostile, je me suis peu familiarisé avec l'écriture très vivante de Garcia Marquez et puis je me suis attaché aux personnages, à cette famille Buendia et à ce village de Macondo, sorti tout droit de l'imagination de l'auteur. Macondo se crée au fin fond d'on ne sait où (mais l'on devine que nous sommes quelque part en Amérique du Sud). Et l'on suit son expansion à travers les années sous l'impulsion de la famille Buendia (José Arcadio Buendia ! José Arcadio Buendia !). Les Buendia sont parfois des explorateurs, parfois des chercheurs, parfois des guerriers (trop souvent), parfois des politiques, parfois des sentimentaux, parfois des fous..en tout cas ce sont des meneurs et souvent des colosses. Le récit de leurs aventures mélanges réalisme et fantastique mais le tout est tellement bien imbriqué que le lecteur, même très  cartésien comme je le suis, n'est surpris de rien, tant tout semble naturel. Ainsi, une des descendantes Buendia de la troisième génération, belle à en mourir, monte un jour au ciel corps et âme. Et puis on aussi cette pluie diluvienne qui dure onze mois (ou plus, je ne sais plus) et qui marque le début de la fin de la grandeur de Macondo.
    Mais Gabriel Garcia Marquez complique la vie du lecteur en utilisant que trois ou quatre prénoms pour dénommer les Buendia. Il est donc fortement conseillé de prende des notes ou alors de sortir l'arbre chronologique (que l'on trouve ici) qui personnellement ne m'a jamais quitté. Cependant sur les cent dernières pages, on ne sait plus à quel niveau de descendance on se situe mais ça n'a plus grande importance tant tout se délite à Macondo et que le peu qu'il reste de Buendia n'a plus beaucoup d'influences sur le cours des choses.
    Les dernières pages sont époustouflantes, divines même. Macondo est devenue un village fantôme et Auréliano Buendia vit une folle passion avec Amaranta Ursula (dont il apprendra ensuite qu'elle est sa tante). Ils font l'amour partout dans la maison et dans leur fureur érotique cassent tout, des rideaux aux vases. La maison est la proie des mites, des fourmis et des mauvaises herbes..et Auréliano aime Amaranta comme jamais un Buendia n'a aimé une femme. A l'extérieur Macondo se meurt. Sublimes pages jusque ce qu'Auréliano découvre la prophétie sur un manuscrit laissé par Melquiades un gitan ami du premier Buendia, José Arcadio Buendia. Cette prophétie annonce tout jusque sa découverte par Auréliano. La boucle est bouclée. Et le lecteur épaté.

    début de lecture : 22.06.08
    fin de lecture : 04.07.08

    note : 4.5/5

    lecture à venir : noces barbares, Yann Queffelèc

  • dans les bagages...

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    Je viens de réunir mon comité de lecture (qui comprends moi-même ainsi que personne d'autres) afin de désigner quels livres seront du voyage. Les nominés (tiens, il n'est pas dans le dictionnaire ce mot-là...) sont :
    - Zone mortuaire, Kelt et Ricard Montserrat
    - Le roman des phares (comprend 7 romans)
    - Noces barbares, Yann Queffèlec
    - Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas Llosa
    - La vie devant soi, Romain Gary

    Mes fidèles lecteurs (s'il en reste) constateront que seuls deux livres sont extraits de ma "PAL" (comme on dit communément dans les blogs littéraires). En effet, mes envies du moment peuvent n'avoir rien à voir avec cette PAL qui est juste une sorte de 'feuille de route' (comment disent souvent nos politiques). Les plus érudits constateront que sur les 5 livres, 3 concernent la Bretagne. Les fins psychologues se diront que c'est parce que je quitte ma jolie région qu' inconsciemment, j'ai envie d'emporter avec moi des choses la concernant. Enfin, les plus réalistes se diront qu'une fois de plus avant de partir en vacances, j'ai les yeux plus gros que le ventre. Certes, je ne lirai pas 5 romans en 7 jours. Ou alors, c'est que vraiment le temps sera pourri de chez pourri. Ce qui est d'ailleurs fort possible, tant on sait que les dieux de la météo, qui sont du côté des bourgeois, (tout le monde en convient*), aiment emmerder les travailleurs exploités quand ceux-ci partent en vacances. Si j'avais un conseil à donner de ce côté là, ce serait de ne rien prévoir et de prendre la Météo de court en partant au dernier moment. Comme ça, la Météo n'a pas le temps de mettre en branle les dépressions, vents d'ouest et fronts frais, qui emmerdent tant les travailleurs. Elle n'a pas le temps car c'est très compliqué à mettre en œuvre au dernier moment. Par contre, si le travailleur dit 'je pars en vacances à tel endroit dans 3 semaines', là, elle a le temps et le travailleur aura un temps pourri.
    Plus je vieillis et acquiers ainsi une certaine sagesse, plus je me rend compte que tout est fait pour emmerder les petites gens et que la nature, le hasard et les choses sont du côté des plus riches. Vous ne m'enlèverez pas ça du crâne.
    Sinon je mets tout en œuvre pour finir cent ans de solitude avant samedi. En effet, je déteste partir avec un livre en cours, un livre qui m'aura suivi sur le trajet de l'usine et qui m'aura habité au travail même. Il faut totalement couper et s'allonger sur le sable fin avec des romans neufs ! Quand je dis que je mets tout en œuvre, ça fait très corvée mais il n'en est rien dans ce livre est un régal. Mais j'en reparlerai.

    * c'est la même règle qui fait que plus on est riche plus on bronze facilement.