J'ai résolu de lister ici les émissions de France Culture que j'ai repéré. Peut-être le ferai-je semaine par semaine, peut-être quand je veux, peut-être pas du tout. (Il y a beaucoup de résolutions que je laisse tomber). Voici donc ma petite sélection pour la semaine 13, année 08.
- mardi 25 mars - surpris par la nuit - à la poursuite de la fée verte : un documentaire sur l'absinthe (présentation)
- jeudi 27 mars - sur les docks - Rungis, le marché des marchés (présentation)
- vendredi 28 mars - sur les docks - traders et boursicoteurs
Voilà, c'est tout. Je commence petitement donc.. Le thème des nouveaux chemins de la connaissance de cette semaine ne m'inspire guère. Les invités de Veinstein me sont inconnus...et justement, une fois de plus, c'est de cette émission que pourrait venir la surprise par la grâce d'un dialogue lumineux ou la voix hésitante de l'invité. La magie se situe souvent là, au plus profond de la nuit.
Colin sabre et tam-tam - Page 113
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france culture : sélection pour la semaine 13, année 08
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des jours et des gens (5) - Guillaume Durand, Raphael Enthoven, Véronique Ovaldé
Depuis que j'ai lu le roman rien de grave, y'a rien à faire, je ne peux pas m'empêcher lorsque je vois ou entends Raphael Enthoven de penser au type un peu narcissique mais quand même très attachant dont nous parle Justine Lévy. Désormais, il aura beau animer des débats philosphiques de haute volée, je ne verrai plus en lui que le compagnon qui a largué Justine pour Carla. C'est triste quand même pour quelqu'un comme moi qui essaie de se foutre des peoples et toutes ces conneries.
C'est en substance ce que je me disais en le voyant sur le plateau d' Esprits libres (une émission potable on va dire) vendredi soir entouré d'éminents philosophes ou essayistes. Je le regardais en me disant qu'il devait se sentir fier d'être là, qu'il avait dû se regarder une n ième fois dans la glace avant de gagner le plateau etc etc. Ceci dit, le type a beaucoup de talent et aucune de ses interventions n'est inutile. Il n'a pas de chance quand même car il n'a rien fait de mal. Il a largué une fille pour une autre..pas de chance, parce que la première allait quelques années plus tard écrire un roman sur cette rupture...et la seconde allait devenir l'épouse de Nicolas Sarkozy.
Donc voilà. Le débat portait sur le bien et le mal, la relativité de la chose, savoir si Hitler était humain..tout ça. Autour de la table Axel Kahn ou Jacques Marseille (toujours lumineux lui)..et puis à la fin, Emir Kusturica toujours aussi débrayé et mal coiffé. Un moment de télévision agréable.
Suite à quoi, je m'apprétais à éteindre le poste lorsque ô surprise, Guillaume Durand annonce Véronique Ovaldé pour la suite. Je venais ce jour même d'acheter et mon coeur transparent. Du coup zieutage de la dame et écoutage de l'échange. sympa mais pas subliminal. Elle semble être fière de la première phrase de son roman qui est la femme de Lancelot est morte cette nuit..mais perso je trouve qu'elle rappelle un peu trop la fameuse ce matin maman est morte d'Albert Camus.
C'est un autre Raphael qui clos l'émission. Le chanteur Raphael sort un nouvel album au titre très moche et très con : 'je sais que la terre est plate'. beurk. Ce 'plate' casse tout et annonce quelque chose de plat, de médiocre. J'ai toujours pensé que les titres avaient leur importance. . Il y a deux ou trois ans, Elodie Frégé avait sorti un album intitulé 'le jeu des sept erreurs'. J'avais trouvé ça tout simplement très con et pas attirant.
Je reviens brièvement sur Raphael Enthoven. En plus d'être un philosophe talentueux et l'ex de Carla Bruni, en plus également d'avoir une belle gueule, il est aussi (et surtout) l'animateur des nouveaux chemins de la connaissance, une émission quotidienne de France Culture présenté de la sorte sur le site de la radio :
Avec cinq entretiens hebdomadaires d’une demi-heure, toutes sortes d’experts, de l’autodidacte à l’universitaire, scandés et pondérés par des archives et des textes tantôt graves, tantôt désopilants, selon l’humeur, le sujet, l’époque et l’invité, les « nouveaux chemins de la Connaissance », fidèles à leur vocation pluridisciplinaire, se proposent d’aborder – pour les rendre plus digestes - les sujets les plus divers (la bêtise, la diaspora, le racisme, la pornographie, les philosophies de l’absurde, le social-libéralisme, le tango, l’esclavage, l’état de droit, l’identité, le tragique, la mélancolie, la mort…).
Pour inviter constamment l’auditeur à penser contre lui-même, ce qui est beaucoup plus difficile que de penser par soi-même.blockquote>
Perso, je n'en loupe pas une et en sors toujours grandi. Les sujets sont très variés et en général, il y a un thème par semaine (exemple il y a deux mois, une semaine consacrée à l'étude de l'oeuvre de Maupassant.)
Loïc -
Comme un légo - Alain Bashung, paroles de Gérard Manset
J'ai changé quelques mots, rectifié quelques fautes de frappe mais j'ai toujours des doutes à certains endroits. Cette nuit, j'en ai rêvé..oui, parfois mes nuits sont pénétrées de rêves métaphysiques. J'avais une explication à tout. Mais globalement quand même, le sens est très clair. Quelqu'un, en dehors du cirque dans lequel nous vivons jette un regard désabusé sur ce monde qui ne serait qu'une vaste construction en légo..enlevé du côté ludique du jeu.
C'est un grand terrain de nulle part
Avec de belles poignées d'argent
La lunette d'un microscope
Et tous ces petits êtres qui courent
Car chacun vaque à son destin
Petits ou grands,
Comme durant les siècles égyptiens
Péniblement
A porter mille fois son poids sur lui
Sous la chaleur et dans le vent
Dans le soleil ou dans la nuit
Voyez-vous ces êtres vivants
Voyez-vous ces êtres vivants !
Voyez-vous ces êtres vivants.
Quelqu'un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant,
Les maisons, les lacs, les continents
Comme un légo avec des gants
La faiblesse des tous puissants
Comme un légo avec du sang
La force de décupler des perdants
Comme un légo avec des dents
Comme un légo avec des mains
Comme un légo.
Voyez-vous tous ces humains
Danser ensemble à se donner la main
S'embrasser dans le noir à cheveux blonds
A ne pas voir demain comme ils seront
Car si la Terre est ronde
Et qu'ils s'agrippent
Au delà c'est le vide
Ainsi devant le restant d'une portion de frites
Noir sidéral et quelques plats d'amibes
Les capitales sont toutes les mêmes devenues
Aux facettes d'un même miroir
Vêtues d'acier, vêtues de noir
Comme un légo mais sans mémoire
Comme un légo mais sans mémoire !
Comme un légo mais sans mémoire
Aux facettes d'un même miroir
Vêtues d'acier, vêtues de noir
Comme un légo mais sans mémoire
Comme un légo mais sans mémoire !
Comme un légo mais sans mémoire.
Pourquoi ne me réponds-tu jamais ?
Sous un manguier de plus de dix mille pages
A te balancer dans cette cage
A voir le monde de si haut
Comme un damier, comme un légo
Comme un imputrescible radeau
Comme un insecte tombé sur le dos
Comme un insecte sur le dos
Comme un insecte sur le dos.
C'est un grand terrain de nulle part
Avec de belles poignées d'argent
La lunette d'un microscope
On regarde, on regarde, on regarde dedans
On voit de toutes petites choses qui luisent
Ce sont des gens dans des chemises
Comme deurant ces siècles de la longue nuit
Dans le silence ou dans le bruit
Dans le silence ou dans le bruit
Dans le silence ou dans le bruit. -
C'est un grand terrain de nulle part...
J'ai découvert par hasard en milieu de soirée comme un légo, un titre présent sur le nouvel album d'Alain Bashung. Et ce fut le choc.
Vite itunes, acheter, confirmer etc. Et en boucle depuis. C'est bouleversant, mélodieux, sublimement languissant, éternellement poétique, triste mais sublime. N'ayant pas trouvé les paroles sur le net (bizarrement), j'ai essayé de les retranscrire. Des doutes sur certains mots. Les paroles sont de Gérard Manset. C'est merveilleux. Ma journée est sauvée.
C'est un grand terrain de nulle part / avec de belles poignées d'argent / la lunette d'un microscope / et tous ces petits êtres qui courent / car chacun vaque à son destin /petits ou grands, /comme durant les siècles égyptiens /péniblement. / A porter mille fois son poids sur lui / sous la chaleur et dans le vent / Dans le soleil ou dans la nuit / voyez-vous ces êtres vivants / voyez-vous ces être vivants ! / voyez-vous ces êtres vivants. / Quelqu'un a inventé ce jeu / terrible, cruel, captivant,/ les maisons, les lacs, les continents / comme un légo avec des gants / la faiblesse des tous puissants / comme un légo avec du sang / la force de décupler des perdants / comme un légo avec des dents / comme un légo avec des mains / comme un légo / Voyez-vous tous ces humains / danser ensemble à se donner la main / s'embrasser dans le noir à cheveux blonds /à ne pas voir demain comme ils seront / car si la Terre est ronde et qu'ils s'agrippent / au delà c'est le vide / ainsi devant le restant d'une portion de frites / noir sidéral et quelques plats d'amides / les capitales sont toutes les mêmes devenues / aux facettes d'un même miroir / vêtues d'acier , vêtues de noir / comme un légo mais sans mémoire / comme un légo mais sans mémoire ! / comme un légo mais sans mémoire / aux facettes d'un même miroir / vêtues d'acier, vêtues de noir / comme un légo mais sans mémoire / comme un légo mais sans mémoire ! comme un légo mais sans mémoire. / Pourquoi ne me réponds-tu jamais / sous un manguier (?) de plus de dix mille pages / à te balancer dans cette cage / à voir le monde de si haut / comme un damier, comme un légo / comme un imputrécible (?) radeau / comme un insecte tombé sur le dos / comme un insecte sur le dos / comme un insecte sur le dos. / C'est un grand terrain de nulle part / avec de belles poignées d'argent / la lunette d'un microscope / on regarde, on regarde, on regarde dedans / on voit de toutes petites choses qui luisent / ce sont des gens dans des chemises / comme durant ces siècles de la longue nuit / dans le silence ou dans le bruit / dans le silence ou dans le bruit / dans le silence ou dans le bruit.
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printemps des poètes (6) - le printemps est évident, car...
Le soucis, quand un blog commence à dater est qu'on ne sait plus si on a déjà parlé d'un truc dont on a envie de parler. On peut bien faire des recherches mais on n'a pas trop envie..Et puis, si j'ai déjà posté ce poème de Rimbaud, ça ne me coûte rien de le refaire..tant je le trouve beau, riche en vocabulaire et en rimes délicieuses. Désolé ppur le copier-coller de mauvais goût mais c'est le printemps et le printemps, c'est quand même assez moche. (explications après)
Le Printemps est évident, car
Du cœur des Propriétés vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertesÔ Mai ! quels délirants culs-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !Ils ont schako, sabre et tam-tam,
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n'ont jam, jam...
Fendent le lac aux eaux rougies !Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !Thiers et Picard sont des Éros,
Des enleveurs d'héliotropes,
Au pétrole ils font des Corots
Voici hannetonner leurs tropes...Ils sont familiers du Grand Truc !...
Et couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements à poivre !La grand'ville a le pavé chaud,
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements,
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !Concernant le printemps, je suis encore sous le coup de ce qu'écrit Eric Reinhardt dans Cendrillon, à savoir qu'au printemps, on se doit de repartir de l'avant de faire des projets et donc quelque part d'entrer en concurrence..après la douce léthargie - cocoon attitude - des mois d'hiver.
Au printemps, le soleil encore bas rentre dans la maison et casse toute ambiance et permet à la poussière de s'épanouir. Alors il n'est plus besoin de laisser allumer ces petites lampes diffusant une lumière orangée qui rend une pièce si agréable. Il n'y a rien de pire qu'un jour de printemps ensoleillé.
Au printemps, le soleil brille mais pas suffisamment pour en profiter pleinement. On est encore loin des journées caniculaires d'août où allongé sur une chaise longue ou à même le gazon, on sent la crème de bronzage et on tombe dans un état semi-comateux tant le soleil est brûlant. Le printemps on est loin de tout ça. Le printemps, c'est l'adolescence de la nature. Or un adolescent est stupide, orgueilleux et souvent couvert de boutons. L'adolescent se cherche et pourtant croit tout savoir. Le printemps, c'est pareil.
Vive l'automne.
Loïc
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la couverture de télérama (2) - du 19 03 08
Je me suis planté mais faut dire qu'il y avait peu de chance. Je commence à bien connaître l'esprit de Télérama mais pas au point de prédire la couverture à venir. Donc voilà, ce mercredi, la couv représente une sorte de ligne de mire avec en sous-titre : 'télé, le big bang . la suppression de la pub à la tv. des professionnels répondent'.
C'est l'occasion pour moi de vous donner mon avis sur la décision de Nicolas Sarkozy concernant l'arrêt de la publicité sur les chaines publiques. Je suis tout d'abord obligé de me demander les raisons qui l'ont poussé à la prendre. Et j'avoue que là, j'ai du mal à comprendre. On aurait trouvé assez logique qu'il décide d'une privatisation de France Télévision mais pas d'interdire la pub. Puisqu'interdire la publicité c'est quelque part, renforcer l'idée même de service public, service qui dans l'idéal ne doit pas être pollué par des fenêtres mercantiles. Non à mon avis, Nicolas Sarkozy a pris cette décision sans trop réfléchir, pour faire parler de lui, parce qu'il se disait que ça allait une fois de plus montrer combien ça bouge avec lui. Il aurait tout aussi bien pu décider n'importe quoi d'autre, pourvu qu'on parle de lui pendant quelques temps. Nicolas Sarkozy a des convictions, certes, des convictions respectables, mais elles sont peu de choses dès lors qu'il s'agit de faire parler de lui dans l'instant présent. Ainsi donc, je l'imagine en train de donner les grandes idées de son discours à Claude Guéant et lui dire 'tiens, ce serait sympa de dire qu'on va interdire la pub sur le service public, ça ferait son petit effet'.
Voilà comment sont prises les grandes décisions aujourd'hui en France. Le président a annoncé bêtement et hâtivement la fin de la pub sur France Télévision. Ensuite, aux autres de trouver d'autres solutions de financement.
Sur le fond, mon avis est le suivant : bien sûr que le fait que le budget d'une télé dépende essentiellement de la pub a tendance a rendre les programmes médiocres car il faut atteindre le plus grand nombre de téléspectateurs pour attirer les investisseurs. C'est une évidence pour tout le monde. Maintenant, quoi qu'on dise, de façon générale, France 2 ou France 5 sont quand même de meilleure qualité que TF1 même si elles dépendent essentiellement de la publicité. On peut toujours ergoter sur la nullité de telle ou telle émission, dans l'ensemble quand même, il y a des sujets de satisfaction, notamment sur France 5 (cette dernière programme quand même ne l'oublions pas deux émissions littéraires à des heures de pointe).
Donc globalement, l'existant, bon an mal an, ça le fait (même si par ailleurs, je suis très critique sur la façon dont est traité l'info). Et puis je ne vois vraiment pas pourquoi on priverait les chaines publiques de l'argent 'facile' en provenance des budgets marketing des multinationales. Franchement c'est vrai quoi. La seule contrepartie, c'est 12 minutes de publicité par heure et beaucoup moins en heures creuses. C'est quand même pas la mer à boire. Et puis la publicité, on y est habitué. Quand elle est ingénieuse, on l'aime bien et on a nos petites habitudes en fonction d'elle (toilettes, coup de fils à passer, enfants à coucher).
Donc, globalement, je suis partisan que ça reste comme c'est là. Et mon petit doigt me dit (mais il se trompe souvent) que ça le restera.
bisous à toutes et à tous, Loïc.
ps : le tableau derrière est exposé dans notre salon. il a été peint par une artiste roumaine prénommé Cornélia.
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la couverture de télérama
La couverture de Télérama a ceci de particulier qu'elle est bien. Pardon je recommence : la couverture de Télérama a ceci de particulier qu'elle ne contient qu'une photo, secondée d'une petite légende (ou pas). Ainsi donc, mis à part la photo, la une de l'hebdomadaire n'annonce rien du contenu. Et pour cause, Télérama a des fidèles lecteurs qui achèteraient leur mag préféré quand bien même la couverture ne serait qu'une page blanche. Pas besoin donc de faire du racolage pour annoncer qu'à telle page, untel est interviewé ou qu'à telle autre, tel voyage est à gagner.
Télérama signifie à la base TELEvision, RAdio, cineMA. L'une des raisons pour lequelles je suis un fidèle lecteur, c'est que c'est le seul magazine qui donne le programme 24h/24 et 7J/7 des émissions de Radio France. L'une des raisons qui pourrait éventuellement me faire me désabonner, c'est une ligne éditoriale faisant trop dans le poliquement correct de gauche et laissant trop de places aux déclinologues (de tous poils comme on dit).
Mercredi dernier, après avoir enlevé et avalé le cellophane, j'ai découvert le visage lumineux et souriant d'une femme qui s'est avéré être celui de Véronique Ovaldé, la toute nouvelle lauréate du prix littéraire Télérama/France Culture. La simple vue de ce visage rayonnant invite à la lecture. J'avais déjà eu le même coup de foudre après avoir vu le visage d'Eric Reinhardt. Je devinais dans son regard, son air, sa façon de se tenir que rien de banal ne pouvait sortir de la plume de cet écrivain. Et je ne me suis pas trompé. Le livre de Véronique Ovaldé s'intitule Et mon coeur transparent. Je ne sais pas de quoi il parle mais je sais une chose : il va alourdir mon découvert bancaire.
Demain, mercredi 19 mars sort le nouveau télérama. Quoi qu'il arrive, je parlerai ici de sa couverture. A vue de nez là, comme ça, je dirais que ça ne concernera pas la littérature (jamais deux semaines de rang), pas le cinéma non plus. Un chanteur peut-être. Bashung qui sort un nouvel album ? Ah non, Sébastien Tellier, la soi-disante nouvelle sensation électro. Voilà, je parie là-dessus : un gros plan de Tellier et un sous titre sobre annonçant qu'il représente la France à l'Eurovision. rdv demain. Loïc, 23h30
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des jours et des blogs (2) - le blog de france culture
Il y a quelques mois, Caroline Cesbron, responsable du service communication de France Culture, a commencé à alimenter un blog, intitulé la radio à l'envers. Il était question de parler de la meilleure radio France, de son actu, de ses coulisses et ainsi de pouvoir discuter via des commentaires avec des auditeurs. Je dois dire que ça avait plutôt pas trop mal commencé. Si aujourd'hui, le blog semble déjà tourner au ralenti (y'a des méchants auditeurs quelque part qui disent que des bêtises, ou en tout cas, pas mal de bêtises, j'y reviendrai), au moins son existence aura coincidé avec la résolution d'un problème majeur qui polluait le quotidien des auditeurs numériques de France Culture : le téléchargement des podcasts. Celui ci était devenu quasiment impossible. J'en avais parlé. Des auditeurs, dont moi, ont commencé à en parler sur le blog. Après l'indifférence, cela a fait l'objet d'une note sur le blog (la dernière en date) et aujourd'hui, ça marche. Je ne pense pas que ce soit l'unique raison puisque le service podcasts n'est pas spécialement du ressort de France Culture mais fonctionne pour l'ensemble de Radio-France. Bon mais peut-être que ceci additionné à cela, le fait que Caroline Cesbron ait fait remonté le problème au service concerné leur a fait prendre définitivement conscience que c'était le bordel.
Mais bon, stop avec la technique. C'est trop chiant la technique et l'informatique quand ça marche pas. Parlons de DDFC, le (soi disant) comité de défense de France Culture qui tient un forum ici. Bon, apparemment, ce comité a une histoire et je ne la connais pas. Mais il semblerait à ce que j'ai pu comprendre que le virage pris par la radio depuis quelques années ( depuis la présidence de Laure Adler) n'ait pas du tout plu à certains : trop d'infos, moins de culture, plus de racolage, moins de création. J'ai fouillé un peu leur forum et j'avoue avoir bien ri et puis avoir été impressionné par l'érudtion et le talent de nombre de ses membres. Dommage, hélas dommage que leur combat respectable soit trop souvent tombé dans l'insulte et l'attaque personnelle envers des animateurs et des dirigeants de France Culture. Il faut voir par exemple ce que Caroline Cesbron s'est pris dans les dents depuis qu'elle a ouvert son blog. ça frise le procès. A partir de là, leur combat perd toute crédiblité.
Mais quand même, j'adore les lire quand ils cassent l'émission les pieds sur terre, qui est d'une telle naivité et qui fait dans un manichéisme tellement enfantin qu'on se demande comment c'est possible de diffuser un truc pareil.
Sinon, voici les émisions que je podcaste :
- du jour au lendemain - surpris par la nuit - sur les docks - à plus d'un titre - ça me dit l'après-midi - affinités électives - carnet nomade - métropolitains - masse critique - mauvais genre - les ateliers de création radiophonique - les vendredis de la philosophie - les nouveaux chemins de la connaissance - les lundis de l'histoire.
Quelques unes aussi de France Inter : - Panique au Mangin Palace - Parking de nuit - sous les étoiles exactement.
Et puis Luis Attak sur RMC ! Vive France Culture ! vive le fc Lorient, vive le sport.
Loïc, 21h57
Loïc
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le cinéma c'est pas bien (3) - no country for old men
Exceptionnellement, j'étais seul ce weekend et n'avais strictement rien à faire d'autre que de dormir, de me lever, de me substanter, de réfléchir à la marche du monde et surtout de me cultiver. Dans ce domaine, j'ai poursuivi la lecture de Middlesex, j'ai regardé un documentaire sur France 5 consacré à Jean d'Ormesson et puis je me suis forcé tout à l'heure à regarder un film récent, histoire de ne pas être trop largué dans les discussions avec des gens branchés. J'ai jeté mon dévolu sur no country for old men des frères Coen, un film qu'on m'a conseillé plusieurs fois. Et puis j'aime assez le cinéma des frères Coen.
Donc voilà. C'est un film qui se passe dans le désert américain non loin de la frontière avec le Mexique. Du traffic de drogue dans l'air, des morts et une malette contenant un max de pognon. Un type dans le genre cowboy tombe dessus par hasard et ne sait pas qu'elle est reliée à un émetteur. Un autre type, un méchant avec une sale gueule de méchant va tout faire pour retrouver la malette et pour ce ne va pas hésiter à tuer tout ce qui bouge, tout ce qui l'embête ou pas. Parrallèlement, un flic joué par l'excellent Tommy Lee Jones se sent un peu dépassé par les événements et en tirera les conclusions qui s'imposent.
Le scénario est très classique et le tout ressemble beaucoup au sublime Fargo, sauf qu'ici les grandes étendues ne sont pas enneigées mais désertiques et rocailleuses. Comme dans Fargo, les flics sont dépassés et désabusés, comme dans Fargo, les méchants tuent sans scrupule n'importe quel quidam qui se trouve sur leurs passages. Comme dans Fargo, les protagonistes finissent toujours par passer la nuit dans des motels miteux. Comme dans Fargo, c'est très bien tourné et très angoissant. Un très bon film donc, sans moralité mais ça n'est pas le but.
Rien à voir mais ce matin je me suis réveillé avec la voix de Jean d'Ormesson. (Comme d'hab quand je suis seul, je m'étais endormi avec la télé). C'est toujours assez agréable que d'écouter ce type qui a rencontré à peu près tous les gens qui ont fait l'histoire de France depuis quarante ans. Il se rappelait que quand il était petit, sa mère lui avait donné deux conseils : 1- ne jamais parler de soi, 2 - ne jamais se faire remarquer. On ne peut pas dire qu'il les ait suivi à la lettre, mais de toute façon, j'ai envie de dire qu'on n'en veut pas aux gens de trop parler d'eux même dès lors qu'ils sont brillants et intelligents. Personnellement j'ai cette tandance un peu narcissique et suis un peu trop prompt au bavardage inutile. Par exemple, dans une conversation, dès lors que j'ai trouvé un bon mot , je ne vais pas hésiter à le placer histoire de montrer mon sens de l'à-propos même si en fin de compte il ne fait pas avancer le débat. Quelqu'un disait qu'avant d'ouvrir la bouche, il faut se demander si les mots qu'on va sortir sont plus beaux que le silence.
Il en va de même d'ailleurs pour les blogueurs. Tenir un blog n'a d'intérêt qui si on a quelque chose d'original à dire, si on comble un vide. Pour ce blog, je n'en suis pas persuadé mais le tout est d'en être conscient. De même que pour la discrétion qu'il faut avoir en tous points, dans la vie en général. J'en suis loin mais il faut prendre ça comme un idéal à atteindre. A suivre.
Loïc, 17h30
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CR29 - Camille - Bernard Fauren
Il y a une malédiction autour de Middlesex qui fait qu'à chaque fois que je me décide enfin à le lire, une lecture impromptue me tombe dessus qui retarde celle du roman de Eugenides. Cette fois-ci, il s'agit d'un roman intitulé 'Camille' écrit pas un certain Bernard Fauren. Il m'a été conseillé par le membre d'un forum littéraire où je traine mon pseudo depuis pas mal de temps. particularité : je n'ai pas acheté le livre mais l'ai imprimé depuis un site où des écrivains mettent leurs oeuvres à disposition. (si j'ai bien tout compris).
Mon impression générale est plutôt positive. J'avais à la base des raisons personnelles d'être intéressé par ce roman qui se passe pour les deux premiers tiers dans un hôpital psychiatrique.
Résumé rapide : un homme (Pierrot) et une femme (Camille) internés se rencontrent et il se noue entre eux une relation particulière plus forte que l'amitié mais pas vraiment de l'amour non plus. Ils décident de s'évader, y arrivent. Sont recherchés et se suicident en sautant sous un train au moment où ils allaient se faire interpeller. A cela, il ne faut pas oublier de parler de la quête mystique qui sous-tend cette fuite en avant (puisque Camille à la base est internée pour avoir fait croire qu'elle avait été témoin d'apparitions -en l'occurence de la vierge marie-).
Tout cela se lit agréablement. Le style est sobre, efficace et sans fioritures. A partir de la décision de l'évasion, je n'ai plus lâché mes feuilles A4. On est tenu en haleine jusqu'au bout, jusque la dernière ligne. Mais je pense que le roman aurait été tout aussi réussi en ne s'embarassant pas de toutes ces considérations para-religieuses autour de la vierge noire et toutes ces choses un peu bizarres qui nourissent la fin du roman.
En tout cas, Bernard Fauren gagne être connu. On peut télécharger Camille et d'autres de ses romans depuis cette page
3.5/5
Loïc, 0h10 (en écoutant Sébastien Tellier...d'ailleurs en dira deux mots)