Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colin sabre et tam-tam - Page 110

  • où en est le lecteur sympa ?

    e094bb98787a58a026b193823541d5c8.gifQue savais-je de Colette avant de commencer cette lecture ? En fait, pas grand chose...juste qu'elle vécut au début du XX, qu'elle aimait les chats et qu'elle était plutôt une femme libre..mais de sa littérature, je ne savais rien...mais l'impression quand même d'une oeuvre foisonnante à laquelle il manque quand même LE ROMAN, quelque chose qui puisse marquer la littérature. Je me figurais aussi vaguement son visage, un visage ressemblant à celui des femmes des années folles, c'est à dire, lisse, charnel (voire dodu) avec un nez pointu. C'est fou comme en 50 ans, les standards ont changé, voire carrément la physionomie des femmes.
    Depuis lundi dernier, je suis plongé dans la maison de Claudine, roman choisi entre la dizaine contenu dans le volume 2 du bouquins qui lui est consacré. J'en ferai un compte-rendu, bien entendu mais je peux d'ores et déjà dire que j'aime beaucoup son style et ce type de roman "atmosphérique". L'atmosphère d'un lieu, la psychologie des personnages..plutôt que des faits.
    Comme c'est assez court, je prolongerai l'aventure par la lecture de le blé en herbe. Et se des gens sont intéressés par Colette, je ne peux que conseiller d'aller sur le blog de Lune de pluie (en lien à gauche).
    Et je me suis créé un nouveau créneau culturel entre midi et 13.30. Prix du carburant oblige, je ne quitte plus les environs de l'usine et gare l'"auto" (ça m'a toujours fait sourire d'entendre des gens prononcer ce mot) dans un bosquet où les feuillus sont énormes et où des lapins viennent fureter autour du véhicule sans se méfier de rien. En même temps, j'écoute les chroniqueurs de Tout arrive sur France Culture, (le meilleur jour étant évidemment la table ronde littérature du lundi).
    Je suis assez fier de ne plus rentrer chez moi à midi. Je perds moins de temps avec des conneries et surtout j'économise un max d'euros..pour compléter ma biblio, va sans dire ! Car, je suis persuadé qu'en se débrouillant bien et en étant le plus rationnel possible dans ses déplacements, on peut non seulement ne pas grever son portefeuille..mais même faire des économies..et puis découvrir Colette !! La vie est chouette.
     
    Loïc, 22h45

  • CR37 - not to be - Christine Angot

    bc0f40b876a8e5667d064fc6e392fc91.jpgJ'ai piqué ce livre dans la bibliothèque de la frangine. Il y a pas mal de conneries dans sa bibliothèque (Annie Ernaux, Christian Bobin..). Mais il faut s'ouvrir pour ne pas s'enfermer dans des préjugés..et des préjugés sur la mère Angot, il y en a ! Soit disant, elle ramène tout à elle et à son clitoris. Soit disant aussi, elle est mauvaise, prétentieuse et aime cracher son venin sur les plateaux de télé.
    J'ai voulu vérifier dans ses textes. Et pour ce et pour ne pas prendre trop de risque, j'ai choisi un petit roman. Il s'appelle not to be (joli titre) et fait moins de 100 pages. 100 pages, c'est en moyenne ce que je lis par jour. Mais 100 pages pour un roman, ça fait peu. Je me dis qu'avec si peu de texte, le lecteur n'a pas le temps de s'imprégner de l'histoire, de la psychologie des personnages, de s'imaginer les lieux. C'est trop court 100 pages. C'est la raison pour laquelle je ne lis jamais de nouvelles. A mon sens, la nouvelle est un art mineur pour écrivains fainéants et peu inspirés. Mais il y a des exceptions. Je ne suis pas contre l'idée d'un recueil de nouvelles où les personnages sont les mêmes d'une nouvelle à l'autre et qu'il y a ait un tronc commun. Mais les nouvelles sans liens entre elles : aucun intérêt.
    Je m'égare. Dans ce roman, le narrateur est un type malade allongé sur son lit d'hôpital. Il ne peut pas parler, il ne peut pas bouger. Les infirmières passent et trépassent, sa femme et ses parents aussi. Il fait part de ses pensées, de ses dégoûts, de ses envies. Il ramène souvent les choses au sexe, mais pas le sexe dans le sens "désir" mais le sexe dans le sens animal et basique. ça parle beaucoup de masturbation, de règles etc. ça lasse par moment mais pas trop...Si le roman avait fait 300 pages, j'aurais peut-être dit stop. Mais là, ça va. Le malade divague et on se perd dans ses pensées un peu tordues. C'est souvent très abstrait et j'ai eu souvent du mal à comprendre. Cette histoire d'enfants notamment..que Muriel, sa femme, attend ou n'attend pas..J'ai pas réussi à comprendre.
    Le style est très contemporain. Phrases courtes, nominales et incisives. Vocabulaire cru. Bonne maîtrise générale de la langue française.
    Ce roman date de 1991. Sinistre année. Pour moi en tout cas. Aussi pire que 2004.


    3/5

    Loïc

  • CR36 - les faux monnayeurs - André Gide

    30953fbac3b183b54443e6d68e2c902e.jpgVoilà, je termine à l'instant. Je suis fatigué mais je n'aurai pas le temps de venir ici ce weekend.
    Avec le printemps et les travaux des champs, le rythme de mes lectures a considérablement baissé. Et c'est un fait que l'on s'imprègne moins d'un livre lorsque sa lecture s'effiloche trop dans le temps. Cependant, j'ai beaucoup aimé ce roman même s'il demande beaucoup de concentration. Comme je l'avais écrit dans une précédente note, je me suis donc décidé très vite à faire un organigramme afin de me retrouver dans tous ses personnages, quasiment tous principaux que nous présentent André Gide. Et je m'y suis appuyé pendant toute la lecture.
    Ce roman, ce sont des histoires d'adolescents, plutôt de bonne famille, dans un Paris du début de XX. Le trait commun entre eux est qu'ils sont globalement tous attirés par leur propre sexe. Mais l'homosexualité (voire la pédérastie ) n'est jamais évoquée...juste sous-entendue et encore. Le lecteur devine bien que ce qui lie ces jeunes gens est plus que de l'amitié, mais il ne fait que deviner. Marcel Proust, par exemple est beaucoup plus explicite quand il évoque l'homosexualité.
    Le tout baigne dans une ambiance artistique et littéraire. Quelque-uns des personnages principaux sont écrivains ou poètes, d'autres étudient les lettres et d'autres encore sont directeurs de revue et chacun d'entre eux exposent avec brio et beaucoup de finesse des théories ou des conceptions du roman. Une bonne partie du roman est le journal d'Edouard, l'un des personnages centraux, celui-là même qui écrit un livre qui s'appelle 'les faux monnayeurs'..et à quelque chose près, le titre du roman de Gide ne tient qu'à ça. Curieuse mise en abime atténuée par le fait qu'à un moment du roman, il est quand même question d'un menu trafic de fausses pièces de monnaie (venus d'on ne sait où ) par de jeunes ados insouciants.
    J'avais toujours toujours pensé que cette oeuvre de  Gide était un standard de l'éducation nationale. Mais compte tenue de sa thématique, je me demande si je ne confond pas. En tout cas, vu le nom de mes bahuts ( collège Saint-Aubin, lycée Notre Dame du Voeu), il y avait peu de chance que ça tombe entre mes mains. Par contre, j'ai étudié la symphonie pastorale. J'en ai un vague souvenir et je crois bien que c'était très sympa également.
    Je viens de relire cette note vite fait et je trouve que j'ai manqué d'enthousiasme. J'ai vraiment adoré ce roman ! (Et j'ai eu la chance de lire dans un vieux poche sentant bon les années de grenier). La construction est très ingénieuse et le style limpide. Le tout fonctionne comme un puzzle et dans la première partie l'auteur nous présente chaque pièce séparément et puis petit à petit tout s'imbrique et entre en correspondance. C'est du grand art romanesque et je me dois exceptionnellement d'y mettre un 4/5.

    Je commence un Christine Angot. Gageons qu'elle saura me faire oublier toute cette fausse monnaie.
    Loïc, 01h10
    cee9a07c58d50769cef48f6c333546bf.jpgps : rien à voir mais la petite sensation, ici aujourd'hui à Kerniel, c'est que Moumoute a mis au monde quatre chatons. Les filles sont aux anges évidemment. ça me fait vraiment craquer également..et je suis toujours subjugué par l'instinct maternel et tout ce que fait que la nature se renouvelle à l'infini sans que les choses ne semblent compliquées..ce qui va être moins marrant m'attend ce weekend...où je vais devoir..suivez mon regard, j'en tremble déjà. Mais on va en garder un. Mais breuuh, je me déteste !

  • lecture en cours : les faux-monnayeurs (André Gide)

    Ce roman d'André Gide est vraiment déroutant. Le principe est le suivant : le narrateur nous présente d'abord deux ou trois personnages qui semblent être les personnages principaux du récit. Mais ces personnages en rencontrent d'autres qui deviennent alors centraux...et ça continue ainsi par un subtile effet boule de neige. Il y a de quoi s'y perdre ! D'autant qu'au bout de cent pages le narrateur revient sur des personnages présentés au début...qu'on avait presque oublié. Où l'écrivain veut-il en venir ? Je ne sais pas mais cette lecture représente un tel défi que je suis enthousiaste à l'idée de prolonger l'aventure. J'y reviendra bien sûr.

    Un extrait plaisant..sur une idée du roman, par un des nombreux personnages "centraux" :

    " Ce que je voudrait, disait Lucien, c'est raconter l'histoire, non point d'un personnage, mais d'un endroit, - tiens, par exemple, d'une allée de jardin, comme celle-ci, raconter ce qui s'y passe - depuis le matin jusqu'au soir. Il y viendrait d'abord des bonnes d'enfants, des nourrices avec des rubans...non, non...d'abord des gens tout gris, sans sexe ni âge, pour balayer l'allée, arroser l'herbe, changer les fleurs, enfin préparer la scène et le décor avant l'ouverture des grilles, tu comprends ? Alors, l'entrée des nourrices. Des mioches font des pâtés de sable, se chamaillent ; les bonnes les giflent. Ensuite il y a la sortie des petites classes - et puis les ouvrières. Il y a des pauvres qui viennent manger sur un banc. Plus tard des jeunes gens qui se cherchent ; d'autres qui se fuient ; d'autres qui s'isolent, des rêveurs. Et puis la foule, au moment de la musique et de la sortie des magasins. Des étudiants comme à présent. Le soir, des amants qui s'embrassent ; d'autres qui se quittent en pleurant. Enfin, à la la tombée du jour, un vieux couple... Et, tout à coup, un roulement de tambour : on ferme. Tout le monde sort. La pièce est finie. Tu comprends : quelque chose qui donnerait l'impression de la fin de tout, de la mort... mais sans parler de la mort, naturellement.
    Et ça n'est pas tout ! reprit Lucien avec ardeur. Je voudrais, dans une espèce d'épilogue, montrer cette même allée, la nuit, après que tout le monde est parti, déserte, beaucoup plus belle que pendant le jour ; dans le grand silence, l'exaltation de tous les bruits naturels : le bruit de la fontaine, du vent dans les feuilles, et le chant d'un oiseau de nuit..."


    Je suis assez séduit par une telle conception du roman..et ça me fait un peu penser à certaines expériences de Georges Pérec. Mais je crois que plutôt qu'une allée de jardin, je choisirais une aire d'autoroute. Une aire d'autoroute banale, sans station essence, juste un endroit où les automobilistes s'arrêtent pour se reposer, se sustenter ou autres besoins impérieux. Un narrateur est là, quelque part, caché..et regarde. En envisageant par exemple de rester une année au même endroit, il se passe forcément, même si l'endroit n'est pas propice à l'événement, des choses extraordinaires..ou trop ordinaires..des couples qui se déchirent, d'autres qui se forment (je voudrais savoir quel est le pourcentage de couples qui se sont rencontrés sur une aire de repos), d'autres qui copulent,  des bandits qui préparent leur coup, des enfants oubliés, des trafics divers et variés, les passages des employés de la voirie,  etc...
    Ou alors le roman d'une maison..sur un siècle..en considérant ses habitants successifs même s'ils ne sont aucunement liés..les métamorphoses de la maison..depuis le projet de construction jusque son anéantissement total deux cent cinquante ans plus tard. Et on pourrait même imaginer ce qui se serait passé avant la maison...Qu'y avait-il ? une forêt ? Des êtres humains ont-ils traversé la forêt à l'endroit précis où sera construit la maison ? Si oui, qui étaient-ils ? où vivaient-ils ? etc etc. On n'a pas fini d'explorer les possibilités de romans et d'en inventer de nouvelles formes.
    l
     
    Loïc, 23h10 

  • la musique parfois...

    a498132a7ad527b8382bef204729b65e.jpgJ'aime beaucoup Madonna : son parcours, ce qu'elle représente et aussi évidemment sa musique. (encore qu'il faudrait dire ses musiques tant elle a puisé dans tous les styles). Elle ne s'est jamais endormie sur ses lauriers, s'est toujours remise en question et ne s'embarasse pas des conventions et des idées reçues. Madonna est vraiment "épatante" (je mets entre guillemets cet adjectif ringard revenu à la mode).

    Par contre, le RNB n'étant définitivement pas ma tasse de thé, j'avais des craintes en ce qui concerne le dernier album. Et puis vlan, je tombe ce midi sur skyrock (radio qui passe tout sauf du rock...) sur le titre give in 2 me. C'est un titre présent sur l'album Hard Candy et qui tranche un peu avec le reste de l'alboum par son rythme carré, binaire et neo-dance. Ce morceau est une invitation à la danse et par ce seul fait, l'album est sauvé. 

    Et oui, j'écoute parfois voire souvent skyrock. Au début, c'était pour me moquer des jingles et des voix trafiquées des animateurs..et puis finalement je l'écoute au premier degré et il se trouve que je m'aperçois qu'il y a des petits génies parmi les jeunes rappeurs français. Ce sont des gens qui ont le sens du rythme et qui en plus balancent du texte, pas toujours profond certes mais du texte quand même. Vous voulez que je cite un nom ? Allez cinquième soleil de Keny Arkana. Je ne sais pas trop ce que ça raconte mais c'est véritablement transcendant. Et puis, si je pouvais utiliser une police de caractère plus petite, je vous dirais discrètement que j'ai un faible pour Sheryfa Luna. Même pas honte...

    Pour faire mon footing, je passe aux choses pas sérieuses et charge mon lecteur mp3 de trance neuneu avec synthés ondulants et choeurs d'opéras remixés. ça aide à rentrer en communion avec la nature car c'est de la musique positive et harmonieuse.

    La musique parfois me prend comme une mer
    Vers ma pâle étoile,
    Sous un plafond de brume ou dans un pur éther,
    Je mets à la voile

    Charles Baudelaire (poète sous-estimé).

    Loïc, 23h45 

     

  • Pierre-Jean Rémy, André Gide...

    30e7c07ade2e3936c5951cb09cbeafe2.jpgJe ne sais pas si je vais trouver l'inspiration pour parler d'un écrivain que je ne connais pas...d'autant que je traverse une période de grosse fatigue. fatigue physique et morale. C'est étrange mais ça coincide pile poil avec le fait que j'ai arrêté de boire du café. Serait-ce que je suis dépendant de la caféïne ?. Malgré tout je trouve la force de ne pas m'endormir trop tôt le soir pour pouvoir écouter tous les podcasts que j'ai en stock et notamment le sublime "du jour au lendemain" de Alain Veinstein. C'est ainsi que je suis tombé sur l'émission du 10.04.07. L'invité  est Pierre-Jean Rémy. Le dialogue dure 40 minutes et c'est un régal, un moment de radio délicieux. J'ai découvert un type enthousiaste, orgueilleux comme il faut, bavard comme il faut. Pierre-Jean Rémy (que personne ne connait ) ne doute pas une seconde de son talent et considère ses récents insuccès comme de simples injustices.  Et il le dit avec tant de certitude qu'on le croit, qu'on a envie de le lire. Et c'est pourquoi je vais le lire..et dans sa longue bibliographie je vais choisir l'un de ceux que l'écrivain préfère à savoir Mémoires secrets pour servir à l'histoire de ce siècle.


    AV - comment vous vivez ce silence ou cette indifférence qui accompagne la sortie de certains de vos livres ?
    PJR - très mal, très très mal..très mal et méchamment. c'est à dire  quand je vois par exemple que tel de mes livres sort, qui est un livre dans lequel j'ai mis bcp de moi-même et dont je sais que les gens que j'aime l'aiment et l'estiment et quand je vois qu'il n'a que très peu de presse souvent alors que d'autres livres qui paraissent et que j'ai lus et dont je connais les limites de ceux qui les ont écrits etc, sont encensés par la presse et les médias, je suis bêtement jaloux, je me sens méchant. J'en souffre beaucoup parce que vraiment écrire c'est toute ma vie.


    Donc ces mémoires secrets rentrent dans ma pal.


    3fe6e670e3e828ad4f0969e4d39e0b92.jpg Je lis en ce moment les faux-monnayeurs d'André Gide. (c'est en lisant ce blog que j'ai eu envie de sortir ce vieux poche qui dormait dans la bibliothèque de mon père...).  C'est marrant, j'avais toujours cru que ce roman parlait vraiment de faux-monnayeurs. Et au bout de cent pages, je commence à me dire qu'il n'en sera pas question. J'ai d'ailleurs commencé à le lire sans savoir trop de quoi ça parlait. Il s'avère que c'est une histoire de mecs plutôt homosexuels dans le Paris du début du XX. C'est un roman savamment construit avec des personnages et des histoires qui se multiplient par un système d'enchainement déroutant. Ce qui fait que je le lis avec un bloc-note où j'ai dessiné un organigramme me représentant qui est qui. Pour compenser un peu cette histoire sans queue (-)) ni tête, le lecteur a quand même le droit a un style fluide et très agréable (à des années lumières d'Ovaldé par exemple).
    Avec le temps, je me dis finalement que ça ne sert à rien de vouloir s'inventer un style, de vouloir bouleverser les règles de narration. Les romans novateurs ont souvent un style très simple. Et j'espère que Pierre-Jean Rémy ne me décevra pas de ce côté-là.

    loïc, 23h00 

  • CR35 - pars vite et reviens tard - Fred Vargas

    7c50c3c7ffcb53e270977e3866ba0fa1.jpgC'est allongé sur le sable fin de la plage de Gâvres que j'ai enfin terminé ce bouquin. Il faisait aux alentours de 26° mais le fond de l'air était plutôt lourd. L'intérêt de cette plage que nous avions choisi pour cette première sortie en bord de mer de l'année est qu'elle est très longue et que donc les "gens" sont très espacés les uns des autres. On est donc tranquille. (j'en connais qui penseront qu'au contraire, c'est embêtant car on ne peut pas mater.). Donc Chloé comme d'hab s'en ait donné à coeur joie heureuse avec ses coquillages et ses étoiles de mer. Alors que lola, toujours aussi craintive n'a pas bougée de ce qu'elle appelle le "parapluie". Prisca a mis les pieds dans l'eau..et moi j'ai mis tout mon corps, après, je dois l'admettre, près d'un quart d'heure de préparation physique (mouillage des épaules, avancement à petits pas...) et mentale. Une fois que j'ai eu mis ma tête sous l'eau et j'eus nagé quelques mètres, j'ai regagné le sable et pensé que pour un mois de mai, ça n'était pas si mal.
    A ce moment là, j'ai sorti le polar de la glacière. Mmmh, il était bien frais, c'était agréable de le toucher et de le faire glisser le long de mes joues brûlantes. Par la même occasion, j'ai bu une petite bière que Prisca avait eu la bonne idée d'emmener...et puis là, coup de barre, je tombe comme une massue et dors à peu près une demi-heure. J'ai toujours pensé que les siestes impromptues sur la plage sont les siestes les plus profondes, les plus réparatrices et les plus merveilleuses qu'il soit. Quand je me suis réveillé, j'ai trouvé le polar à moitié enseveli par le sable. (C'est incroyable comme à la plage les objets ont cette envie de se planquer dans le sable.) Je me suis dit, "toi, je t'achève, ça fait quinze jours qu'on vit ensemble et il est temps  d'en terminer". Et une heure après, ce fut fait. Je me suis donc dit que cet après-midi au bord de l'Atlantique fut une triple réussite :
    - les filles étaient heureuses ;
    - j'ai réussi à me mettre entièrement sous l'eau (temp 16°) ;
    - j'ai fini ce polar.

    Le polar est bien écrit, l'histoire est sympa. Mais le fait est que j'en ai un peu marre des flics "originaux" (à tel point qu'aujourd'hui un polar original mettrait en scène un flic banal) et des meurtres en série opérés par des tueurs hyper-intelligents. A la fin, ça lasse. Mais quand même, Fred Vargas arrive à créer une petite atmosphère populeuse sympathique autour de la rue de la Gaîté et de la place Edgar-Quinet. Je n'aurais envie de voir l'adaptation cinématographique que pour une chose : voir comment le réalisateur s'y prend pour rend crédible les criées de Joss Le Guern, seule grande invention de ce livre.
    Cette lecture clôt la série des trois romans policiers que je m'étais juré de lire à la suite, histoire de les sortir de ma pal.  Je dirais que je le classe au dessus de Métropolice de Daeninckx mais en dessous de lune sanglante de James Ellroy.
    note : 3/5
    Loïc, 00h00

  • sans titre

    fd6c012793c26faf9146e5b8dd446d49.jpgJe mets du temps à lire pars vite et reviens tard pour deux raisons :
    - vous l'aurez remarqué, je me suis mis au vert ces derniers jours
    - et puis je ne suis pas spécialement enthousiasmé pour cette lecture. J'expliquerai pourquoi.

    Parallèlement je lis (enfin) les passagers du Roissy- Express de François Maspero et là par contre, c'est un régal. J'aime beaucoup l'idée d'un road-movie en zones péri-urbaines.
    extrait :
    Donc ils partiraient pour un mois loin de chez eux, disant adieu aux leurs, comme on part pour n'importe quel pays que l'on veut visiter. Il noterait, elle photographierait. Ce serait une balade le nez en l'air, pas une enquête : ils n'avaient nullement l'intention de tout voir, de tout comprendre et de tout expliquer. La règle de base, celle qui conditionnait toutes les autres, c'était de prendre le RER de station à station et, à chaque fois, de s'arrêter, de trouver à se loger et de se promener. Ils regarderaient les paysages, les admireraient ou les détesteraient suivant les cas, chercheraient les traces du passé, visiteraient les musées et iraient au spectacle si l'occasion s'en présentait, ils essaieraient de saisir la géographie des lieux et des gens : de voir leurs visages. Qui étaient ceux qui avaient habité là ? Comment y avaient-ils vécu, aimé, travaillé, souffert ? Qui y vivait aujourd'hui ?

    Si je fais un petit effort et que le weekend est pluvieux, compte-rendu du livre de Fred Vargas, dimanche soir.
     
    loïc, 8h25 

  • le jardin sympa (2) - réalisation d'une rocaille

    8157664fd291c90738c14c2296b868d2.jpgAprès la mise en place d'une pinède vendredi dernier (aujourd'hui, trois jours après, je considère l'opération comme étant un succès), la deuxième étape de ces travaux de printemps consistait en la réalisation d'une rocaille, sur la droite de l'allée quand on entre dans la propriété. La première tâche fut d'arracher l'herbe, ce qui a nécessité plusieurs bérouettes. Ensuite, j'ai préparé le terrain  en enlevant les vieilles racines, toutes les saloperies et en démotant la terre. Suite à quoi, j'ai eu l'ingénieuse idée d'agrémenter ce parterre d'une espèce d'amphore dont je ne savais que faire (et que le précédent propriétaire des lieux nous avait laissé) ainsi que d'un gros caillou, qui jusque là se situait dans un endroit où il f8f9430e8c59aaca98065cfad868d7a7.jpgn'avait pas sa place.


    A ce moment de récit, je dois préciser une chose. Je me suis inspiré pour cette affaire de l'album 'Martine embellit son jardin' (au passage, je signale que je suis fan de Martine depuis longtemps et en tout cas bien avant tout ce barnum autour des titres des albums). Explication : dans les manuels pour jardiniers, les choses sont souvent trop complexes à réaliser pour au final arriver à faire des jardins..dignes de professionnels. Ce n'est pas mon but. Je veux un jardin simple, familial et pas prise de tête..et c'est en pensant à ça que je me suis souvenu de ces album où la petite Martine, aidé de son frère Jean s'attelle au jardinage et à l'entretien de9f54d15b1a16a1ab5686a5879d628b89.jpg la propriété de leurs parents. Plus que dans le texte, ce sont les images qui m'inspirent (depuis que j'ai lu le roman d'Ovaldé , je ressens ce besoin de revenir à des livres simples..). Par exemple, dans ce livre, j'ai appris comment on pouvait débourber une bérouette avec une simple planche en bois. Et puis surtout, il y a cet escalier en pierre qui me fait rêver. J'ai essayé dans ma rocaille de faire quelque chose d'approchant mais j'en suis loin. Je n'ai pas de si beaux cailloux.


    Ce qu'il y a de sympa quand on fait du jardinage, ce sont les courses..surtout que les jardineries sont ouvertes le dimanche. Prisca a choisi la moitié des plants et moi l'autre moitié (cependant que comme d'hab les filles faisaient un bordel monstre dans les allées  a7eef635c0070c167618ed71ab13b740.jpgdu magasin). On en a eu pour 50 euros : correct. Le lendemain, j'ai poursuivi les frais en achetant des bordures en bois (pas visibles sur les photos). Au final, on en a en tout et pour tout pour environ 100 euros.


    Après quoi, un peu d'imagination est nécessaire pour disposer tout ça. Il faut considérer la rocaille sous différents angles et faire attention à ne pas trop serrer les plants, surtout quand ils sont appelés à s'étendre, ce qui est souvent le cas avec les vivaces. J'ai fait tout ça ce soir et Moumoute me tenait compagnie. Le résultat me plaît assez même si au départ les plants et arbustes étant petits, on a du mal à se faire une idée de ce qui cela peut donner. Mais j'ai confiance en l'avenir. La nuit étant tombée, je n'ai pas pu prendre de photo avant de rentrer. Loïc lt

     

    38d933661198771b5004316b99b8b48c.jpg
    f1ab0467ab37c44249b1dda6b9a9a265.jpg
     

     

  • printemps des poètes (7) - Charles Baudelaire, poète surestimé.

    20dbfc50627c3d12b6641d5d1d174e2b.jpg Charles Baudelaire occupe une place à part dans mon coeur parce que c'est le poète grâce auquel je suis entré en poésie. J'étais au lycée en seconde et comme souvent à cet âge-là , j'étais un peu con, voire très con, rebelle, antisocial, vêtu de noir et donc, je me retrouvais beaucoup dans les fleurs du mal. Je trouvais qu'il parvenait à mettre des mots sur des idées noires et me récitais par coeur des poèmes comme l'ennemi ou une charogne. (et puis surtout je laissais volontairement le recueil dépaser de ma poche pour que mes camarades et profs puissent voir que je lisais du Baudelaire...) Et puis avec les années, je suis devenu rieur et optimiste et alors Baudelaire m'est sorti par les trous de nez. Aujourd'hui, non seulement, je ne me retrouve plus dans ses vers mais en plus je trouve tout cela convenu et classique. Je ne vais pas vous dire qu'avec un bon dictionnaire de synonyme, on peut arriver à faire quelque chose d'approchant mais bon,y'a de ça. (par contre faire du Grand Corps Malade est à la portée de n'importe quel abruti).
    Aujourd'hui, les gens de lettres ou les philosophes se proclament facilement de Rimbaud, Mallarmé ou Aragon mais rarement de Baudelaire. Par contre, à une personne désireuse de connaître les règles prosodiques ou qui voudrait se mettre au sonnet, on  conseillera du lire du Baudelaire. Ce type avait l'obsession du vers bien construit et pour lui la poésie ne pouvait se faire sans respecter des règles ancestrales. ça peut sembler être contradictoire avec l'idée qu'on se fait d'un Baudelaire 'Moderne' et précurseur du symbolisme. ça l'est. Sur le fond aussi, il cultivait l'ambiguïté . Exemple : sa hantise de l'automne et de l'hiver alors qu'on aurait pu penser que ces périodes siéraient mieux à un mec vivant une sorte de dépression permanente. Mon idée est que là encore, il était trop imprégné de classicisme et suivant la trace des romantiques, il s'est senti obligé de condamner ces saisons où la nature décline et s'endort.
    Bon, maintenant que j'ai bien cassé le bonhomme, il me faut admettre que quelques poèmes échappent à cette ambiance morose. Non seulement, ils échappent mais ils sont aussi des hymnes à la beauté, à la nature et à la vie. Je pense au  'voyage' (pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes...) mais surtout aux correspondances, sonnet où le poète tente de déchiffrer des analogies entre l'homme et la nature. Ce poème a un sens profond mais est également de toute beauté. J'aurais pourtant une raison de le détester attendu que je l'ai étudié en classe de première de fond en comble, par tous ses bords et ses rebords.
    Mais globalement quand même, je trouve que Baudelaire est largement surestimé. (Par les gens de lettres et par l'éducation nationale).

    Voici les correspondances :


    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles;
    L'homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l'observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l'expansion des choses infinies,
    Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
    Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.