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Gérard Manset

  • Comme un légo - Alain Bashung, paroles de Gérard Manset

    J'ai changé quelques mots, rectifié quelques fautes de frappe mais j'ai toujours des doutes à certains endroits. Cette nuit, j'en ai rêvé..oui, parfois mes nuits sont pénétrées de rêves métaphysiques. J'avais une explication à tout. Mais globalement quand même, le sens est très clair. Quelqu'un, en dehors du cirque dans lequel nous vivons jette un regard désabusé sur ce monde qui ne serait qu'une vaste construction en légo..enlevé du côté ludique du jeu.

    C'est un grand terrain de nulle part
    Avec de belles poignées d'argent
    La lunette d'un microscope
    Et tous ces petits êtres qui courent
    Car chacun vaque à son destin
    Petits ou grands,
    Comme durant les siècles égyptiens
    Péniblement
    A porter mille fois son poids sur lui
    Sous la chaleur et dans le vent
    Dans le soleil ou dans la nuit
    Voyez-vous ces êtres vivants
    Voyez-vous ces êtres vivants !
    Voyez-vous ces êtres vivants.

    Quelqu'un a inventé ce jeu
    Terrible, cruel, captivant,
    Les maisons, les lacs, les continents
    Comme un légo avec des gants
    La faiblesse des tous puissants
    Comme un légo avec du sang
    La force de décupler des perdants
    Comme un légo avec des dents
    Comme un légo avec des mains
    Comme un légo.

    Voyez-vous tous ces humains
    Danser ensemble à se donner la main
    S'embrasser dans le noir à cheveux blonds
    A ne pas voir demain comme ils seront
    Car si la Terre est ronde
    Et qu'ils s'agrippent
    Au delà c'est le vide
    Ainsi devant le restant d'une portion de frites
    Noir sidéral et quelques plats d'amibes
    Les capitales sont toutes les mêmes devenues
    Aux facettes d'un même miroir
    Vêtues d'acier, vêtues de noir
    Comme un légo mais sans mémoire
    Comme un légo mais sans mémoire !
    Comme un légo mais sans mémoire
    Aux facettes d'un même miroir
    Vêtues d'acier, vêtues de noir
    Comme un légo mais sans mémoire
    Comme un légo mais sans mémoire !
    Comme un légo mais sans mémoire.

    Pourquoi ne me réponds-tu jamais ?
    Sous un manguier de plus de dix mille pages
    A te balancer dans cette cage
    A voir le monde de si haut
    Comme un damier, comme un légo
    Comme un imputrescible radeau
    Comme un insecte tombé sur le dos
    Comme un insecte sur le dos
    Comme un insecte sur le dos.

    C'est un grand terrain de nulle part
    Avec de belles poignées d'argent
    La lunette d'un microscope
    On regarde, on regarde, on regarde dedans
    On voit de toutes petites choses qui luisent
    Ce sont des gens dans des chemises
    Comme deurant ces siècles de la longue nuit
    Dans le silence ou dans le bruit
    Dans le silence ou dans le bruit
    Dans le silence ou dans le bruit.