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Colin sabre et tam-tam - Page 116

  • des jours et des gens (9) - Raimbault d'Orange

    514bf354e05d71cdeae1b12d86169f96.jpgConnaissant ma passion pour le poète, des gens bien intentionnés m'avaient offerts il y a quelques années une bouteille de Gaillac intitulée Raimbault..mais évidemment, il n'était pas question de ce cher Arthur. D'ailleurs, voici ce qu'indique l'étiquette :

    De Raimbault, on dit ici qu'il était troubadour. Qu'il allait de bastide en château. De ferme en village. Chantant le bonheur de vivre libre, l'amour et la bonne chère. C'est aujourd'hui en son hommage que ce vin chante à votre table, apportant à tous vos plats une douce convivialité.

    J'ai ouvert cette bouteille dimanche dernier et j'ai eu tort de goûter le vin aussitôt car cela m'a laissé une mauvaise impression. Toujours laissé chambrer le vin évidemment (et la carafer, c'est encore mieux). Mais, ensuite, pendant la semaine, je l'ai bu un peu tous les jours et je l'ai beaucoup aimé. Le nez très caractéristique du Gaillac est frais, sur la fraise bien mûre. Le terroir est présent avec des notes épicées et de la réglisse. En bouche, il m'a séduit par la souplesse de ses tanins. J'ai d'ailleurs trouvé ses fruits bien mûrs mais pas confiturés. Et surtout la descente finale est assez aérienne avec une belle longueur. (j'adore le vocabulaire oenologique -))).  J'ai donc passé une agréable semaine avec cteu vin qu'accompagnait un bel assortiment de fromages et des endives.

    Curieux, j'ai fait quelques recherches sur ce Raimbault. Il s'avère qu'il a vécu dans les années 1100 dans la région de Toulouse et qu'il avait la particularité d'écrire des poèmes avec des mots rares et des rimes difficiles, qu'il multipliait et entassait les synonymes, qu'il utilisait les voyelles aiguës et les consonnes sifflantes et chuintantes pour créer des effets variés imitant les chants d'oiseaux. A ce que j'ai pu lire sur des sites de spécialistes de littérature moyen-âgeuse, son poème la fleur inverse (que je mets ici dans sa transcription moderne) bénéficie d'une certaine aura dans le milieu pour son côté allégorique et hermétique. C'est fou ce qu'on apprend des choses quand on aime le vin rouge ! vin diou

    Quand paraît la fleur inverse
    Sur rocs rugueux et sur tertres,
    - Est-ce fleur? Non, gel et givre
    Qui brûle, torture et tronque! -
    Morts sont cris, bruits, sons qui sifflent
    En feuilles, en rains, en ronces.
    Mais me tient vert et joyeux Joie,
    Quand je vois secs les âcres traîtres.

    Car le monde ainsi j'inverse
    Que plaines me semblent tertres,
    Je tiens pour fleur neige et givre
    Et pour chaud le froid qui tronque,
    L'orage m'est chant qui siffle
    Et feuillues me semblent ronces.
    Si lié ferme suis à Joie
    Que rien ne vois qui me soit traître.

    Sinon gens à tête inverse
    (Comme nourris sur des tertres),
    Qui me cuisent plus que givre
    Car tous de leur langue tronquent,
    Parlant d'une voix qui siffle!
    Rien n'y sert, ni rains ni ronces
    Ni menace. Ils ont grand Joie
    Faisant ce qui les fait traîtres.

    D'un baiser, je vous renverse;
    Rien n'y peut, ni plat ni tertres,
    Dame, ni gel, neige ou givre,
    Car si Non-Pouvoir m'en tronque,
    Dame, pour qui mon chant siffle,
    Vos beaux yeux sont pour moi ronces
    Qui frappent tant mon coeur en Joie
    Que je n'ose avoir désir traître.

    Je vais comme chose inverse,
    Cherchant rocs et vaux et tertres,
    Triste, tel celui qui givre
    Tenaille, torture et tronque:
    Pas plus que clerc fou les ronces
    Ne m'ont conquis chants qui sifflent.
    Mais, grâce à Dieu, m'accueille Joie
    En dépit des faux flatteurs traîtres.

    Aille mon vers - je l'inverse:
    Qu'il résiste à bois et tertres! -
    Là où n'est ni gel ni givre
    Ni force de froid qui tronque.
    Qu'il le chante clair et siffle
    - Que ma dame ait au coeur ronces! -
    Celui qui sait chanter en Joie:
    Ce qui ne sied à chanteur traître.

    Douce Dame, qu'Amour et Joie
    Nous unissent malgré les traîtres!

    Jongleur, j'ai bien moins que de Joie;
    Vous parti, je fais mine traître.

  • Le jour où j'ai compris ce qu'était le logo Carrefour, ma vie a basculé

    f35bef0944b08ff60d7baee2d2a9e899.jpgJe n'avais jamais bien compris ce que pouvait m'apporter facebook. jusque hier soir..ou furetant de gens en gens et de groupes en groupes, je suis tombé sur celui intitulé : ' Le jour où j'ai compris ce qu'était le logo Carrefour, ma vie a basculé'. Curieux je vais voir (j'aime bien les groupes débiles) et tout de suite avant même d'en lire le descriptif (mais quand même alerté par le titre), j'ai eu la révélation..la révélation du sens du logo, logo que jusque là, sans m'être intéressé de près me semblait bizarre et en tout cas pas figuratif pour un sou..Et en fait donc ce logo, c'est quoi ? au milieu un gros C majuscule blanc sur fond de losange rouge sur la gauche et bleu sur la droite. Je n'avais jamais vu le C.

    Hallucinant..ça me fait pensé à quand j'étais petit, vers les 9 ans peut-être quand mon père m'a expliqué  ce que représentait le logo du quotidien ouest-france : un o sur lequel se dessine un f.

    eebcfded94fb1620091d72a61235e554.jpgIl faut savoir que j'étais déja botté par les marques quand j'étais au collège. Je dessinais des logos sur mon cahier. Par exemple, je prenais 3 lettres au hasard (souvent c'était AFP..), avec lesquelles j'essayais de faire un logo en les emboitant ou les profilant d'une certaine façon. Du coup, j'ai redoublé ma 4ème.

    Les vrais artistes d'aujourd'hui sont les designers et les publicitaires. Parfois les logos sontca2a9a192df1e74b7a42b384d1f6b001.jpg tellement bien que les sociétés ne les changent jamais. Mais parfois, il arrive que les plus bêtes d'entre elles décident quand même de les changer prétextant le changement, le modernisme et toutes ces conneries. TF1 fait partie de celle-là. Il y a une dizaine d'années, avant que le groupe Bourges en devienne le principal actionnaire, tf1 avait un joli logo, bien compact, avec ses trois caractères emboités. Aujourd'hui, ça ne représente rien et ça n'est même pas beau. Ce n'est pas grave, je déteste cette chaine...à un niveau tel que parfois j'ai des idées de...j'ai des idées.

    Loïc

  • CR23 : un matin de chien - Christopher Brookmyre

    b53b9eac9b2bf57ddd7043d2eba284b6.jpgJe viens de terminer ce polar d'un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a été conseillé sur un forum de discussion. Bilan à chaud après la lecture : de tous les polars que j'ai lu dernièrement (un toutes les cinq lectures à peu près), je pense que c'est le meilleur car il dispose des trois qualités qui font un bon roman policier : suspens, humour (anglais, ici) et bonne histoire.

    ça se passe en Ecosse, dans un hôpital plus ou moins en cours de privatisation et que le nouveau directeur, un membre influent du parti conservateur décide de diriger comme une entreprise commerciale. Pour ce, il va s'arranger pour que le service gériatrie disparaisse (trop coûteux) en faisant mourir les patients, aidé par un médecin en manque d'argent suite à un divorce qu'il va payer pour la mission. Mais peu après, le médecin en question,  Jérémy Ponsonby, est retrouvé mort chez lui et manque de chance (ou coup de bol, ça dépend où on se place), son voisin du dessus est un journaliste, Jack Parlabane - dans le genre fouille merde -  qui aura alors à coeur de retrouver le coupable.

    Il faut quand même savoir que comme dans les Columbo, on connait l'assassin dès le début..ce qui n'empêche qu'on est tenu en haleine du début à la fin. quelques scènes glauques dans la deuxième partie mais narrés avec tant de détachement et d'humour qu'on lit le tout le sourire aux lèvres.

    La moralité de ce roman serait que le parti conservateur anglais est peuplé de méchants gens, cupides et sans moralité. Ce que, potentiellement, je suis tout à fait disposé à moyennement croire.

    Loïc

  • J'ai fait un petit effort hier soir

    642ef3478d03b5e52b434b86e91a0098.jpgJ'ai fait un petit effort hier soir pour regarder quelques séquences des experts, série us assez représentative de ce qu'on nous abreuve en ce moment et qui non seulement fait beaucoup d'audience mais qui en plus a la réputation comme ses consoeurs d'être de qualité. J'ai remarqué en effet une certaine unanimité autour du sujet..même à France Culture, les journalistes ne sont pas avares de louange et l'autre jour je ne sais pas dans quel état j'étais en entendant l'équipe d'Arnaud Laporte clamer que Twin Peaks serait à l'origine de tout ce renouveau, que sans Twin Peaks, ceci cela n'existerait pas..et Télérama idem, qui ose mettre 2 T à des séries aussi glauques et sécuritaire que New York Police District.

    Attention, si vous n'aimez pas les raccourcis et les partis pris foireux, ne lisez pas la suite !

    L'engouement des français pour les séries américaines de nouvelle génération n'a d'égale que leur aversion pour l'Amérique de Bush..Et ne cherchez pas à comprendre, mais il faut quand même admettre que ces séries (dans le genre Les Experts, FBI,NCIS, NYPD..et même Lost) ne font que vanter plus ou moins indirectement le système économique, social et surtout judiciaire américain. Sur le fond, tout n'est que questions d'empreintes, d'adn, de viols, de pédophiles..et tout ça la nuit dans des quartiers mal fréquentés..Pas de psychologie, tout dans la technique. A partir d'un cheveu ou d'une trace aussi infime soit-elle, les flics arrivent à leur fin, aidés par des réseaux informatiques qui peuvent donner en deux clics de souris la photo et le cursus de n'importe quel individu lambda..Mais comme le scénariste se rend bien compte que tout cela manque d'humanité, il  agrémente ce monde aseptisé et numérisé de flics plus ou moins dépressifs ou originaux (mais pas trop). On y ajoute une pointe d'humour dont on n'hésite pas à se servir tout en faisant l'autopsie d'un cadavre (en général violé..ou alors violenté comme ce n'est pas possible..)

    Tout cela pue au sens propre, mais surtout au figuré. Aucun suspense si ce n'est de savoir en combien de temps les machines vont arriver à identifier un coupable. Le français moyen qui regarde ça est fasciné par cette police (ou autre agence para-policière à la con dans le genre 'unite spéciale'..) efficace et super-équipée. La série se termine, on est content, les méchants sont sous les verrous ( et donc potentiellement sous le coup de la peine de mort) et on éteind son poste, assouvi, épaté. Mmmmh, qui ça fait du bien quand les violeurs sont en prison..

    Et 5 minutes après, on redevient anti-sarko sans avoir l'impression que quelque chose cloche.

    Mais il n'y a pas que des séries policières. Il y en a d'autres...Et là, je ne sais pas que dire tant c'est affligeant. Je vous parlerais bien de Lost, la pire de toute..mais je crois que je deviendrais trop méchant..

    Globalement, il n'y en a pas une pour sauver l'autre. Et ce n'est pas tant ça qui m'horripile (venant de là-bas, on est habitué) que cette unanimité autour de ces séries. Après tout, me direz-vous, si certains y trouvent du plaisir..c'est bien cela qui m'inquiète..que mes compatriotes trouvent du plaisir à regarder des trucs aussi sombres et violents, sans âme et sans poésie.

    Je vous avais prévenu..J'ai exagéré un peu..mais ça m'a fait du bien. C'est l'essentiel.

    Loïc

     

  • CR22 : Doggy Bag, saison 2 - Philippe Djian

    96ce4077d391a126f446925cd87eca3f.jpgC'est avec plaisir que j'ai retrouvé les frères Sollens et compagnie pour cette saison 2 prometteuse suite à une saison 1 se terminant sur les chapeaux de roue avec tout un tas d'incidents et de différents à vous faire perdre la tête.

    Résultat des opérations : dans cette saison 2, Djian a semblé vouloir aller encore plus au bout de sa logique et j'ai trouvé en fin de compte que ça perdait en naturel et fluidité. En effet, dans la saison 1, on frôlait le n'importe quoi mais globalement, le tout restait concevable. Dans la 2, on atteind de tels sommets de burlesque qu'on n'y croit plus.

    Alors à partir du moment où l'on se dit que c'est du n'importe quoi, alors allons-y gaiement ! Et il faut avouer qu'il y a des moments où l'on rigole beaucoup tellement les personnages sont excessifs, cyniques et sans moralité.

    Je n'irai pas plus loin pour cette critique mais une chose est sûre, mon sentiment est plus que positif. Djian réussit un tour de force éblouissant et j'attends déjà avec impatience le facteur qui doit m'envoyer le saison 3 très prochainement. Je me la garderai pour mars ou avril prochain, mon agenda lecture étant d'ici là très chargé en bouquins divers et avariés. ( à commencer par un matin de chien de Christophe Brookmyre que je viens de commencer..et ça commence plutôt pas mal.)

    bisous à tous.

  • radio-france : l'enfer des podcasts

    4ec06df27c05c68169b05244d0dfc5fd.jpgIl n'y a pas de raison pour que ce blog soit le seul endroit où je n'ai pas fait part de mon énervement consécutif aux soucis que je rencontre pour télécharger les podcasts de France Culture. Il se trouve que jusqu'il y a quelques jours, je croyais être le seul...loin du bourg, mauvais opérateur télécom, mauvais paramétrage, itunes mal installé etc. Mais France Culture au eu, par l'intermédiaire de sa reponsable de communication la bonne idée de créer un blog sur son site où les auditeurs peuvent faire part de ce dont ils ont envie. Ce qui m'a permis de découvrir que tout le monde, de Paris à Biarritz a les mêmes soucis : téléchargements très lents et coupures intempestives. C'est bien simple, pour être sûr de choper un podcast, il faut obligatoirement être devant son écran (pour pouvoir relancer) et ce, entre minuit et 7 heures du mat (puisqu'en dehors de cet intervalle, ce n'est pas la peine d'essayer).

    Il convient de signaler que le problème est le même pour toutes les stations de radio-france. Caroline Cesbron, responsable de la com chez FC a fait remonter l'info. C'est bien. (mais j'espère quand même qu'elle n'a rien appris au service concerné qui a bien dû constater les choses depuis longtemps, ne serait-ce que par les plaintes d'auditeurs). Première réponse : le problème serait dû à la saturation des serveurs aux heures de pointe.

    Soit. Pourquoi pas. On va prendre son mal en patience..mais en attendant, il serait plus sérieux de la part de France Culture, France Inter et comparses d'arrêter de régulièrement faire de la pub pour leur service de podcast sur leurs sites respectifs, voire même de carrément expliquer une fois pour toute en première page qu'ils sont conscients des problèmes...Parce que là, tel que c'est présenté, ce n'est ni plus ni moins que de la mauvaise fois.

    Je me faisais la réflexion que quelque part, à radio-france, ils ne sont peut-être pas si pressés de régler ces problèmes. Car quelque part, l'idée que certains auditeurs accros puissent télécharger et stocker TOUT doit quand même un peu les agacer..Mais il faut savoir ce qu'on veut.

    Mais si le prix à payer pour un service de podcast performant était, justement, un prix à payer (genre 5€ par mois), je dis 'pourquoi pas'. Au regard de la richesse des programmes, je ne trouve pas ça scandaleux...d'autant quand même qu'il s'agit pour l'auditeur de pouvoir posséder en numérique tout l'historique d'une radio aussi riche en programme que France Culture.

  • des jours et des gens (4) - Jérôme Kerviel vs Laurent Dahl

    Ce soir, je suis plongé dans les vers de Stéphane Mallarmé..ce qui m'a ramené à Cendrillon d'Eric Reinhardt. N'en finirai-je donc jamais avec ce roman ? Après quoi en rendant ma visite quotidienne au blog ligne de fuite , j'apprends que l'écrivain a fait une courte apparition dans la seule émission du paf qui vaille le détour, j'ai nommé ce soir ou jamais présenté par Frédéric Taddéi. Reinhardt constate qu'il y a plein de similitudes entre son personnage et le trader Jérôme Kerviel...et le lecteur constate une fois de plus que Cendrillon n'est pas seulement une invitation à mettre plus de poésie dans nos vies mais également un roman d'une actualité brûlante. Un roman total donc. Voici l'extrait :

     

  • des jours et des gens (3) - Daniel Darc, dans Télérama

    3b01716089f56236946db9585552bb18.jpgDaniel Darc me disait vaguement quelque chose, quelque chose comme le membre d'un groupe français des années 80 qui chantait 'cherchez le garçon', titre sur lequel on dansait au diamant vert en se bousculant..Pas plus que ça. Mais depuis hier, après avoir lu l'article de Télérama qui lui est consacré, quand je pense à lui, je pense à 'bêtise', 'connerie', voire 'racisme'...car c'est bien de racisme -politique-  dont il est question.

    A la question de savoir, pour quel interprète il est prêt à écrire des textes, il répond :   "Je ne suis pas regardant, je peux écrire pour toute personne qui n'est pas de droite ",

    ça m'inspire différentes choses :

    - il dit qu'il n'est pas regardant..et prouve le contraire dans la suite de sa phrase. Je trouve ça très regardant que de choisir avec qui l'on veut travailler en fonction des opinions politiques. J'imagine un vieil ami qui l'appelle 'eh, salut Daniel, je viens de trouver une belle mélodie, est-ce que tu peux me faire un texte s'il te plait ?' réponses : euh, ça dépend, rappelle-moi, t'es de droite ou de gauche ?' Je m'imagine dans le même état d'esprit m'arrêter pour prendre un auto-stoppeur et lui dire 'avant toute chose, rassure-moi, tu n'es pas de droite ?'

    - il aurait dit "Je ne suis pas regardant, je peux écrire pour toute personne qui ne soit pas noire ni arabe", ça ne m'aurait pas plus choqué.

    - quand on se demande de quel côté est le politiquement correct dans ce pays, on a plus ou moins la réponse dans ce type d'article. Je n'ose imaginer la levée de bouclier si un compositeur à qui on aurait posé la même question avait répondu : "Je ne suis pas regardant, je peux écrire pour toute personne qui n'est pas de gauche ».

    Mais là, tout est normal et ça se passe dans Télérama. Et Daniel Darc se sent proche de tous les artistes-drogués de la planète (Pete Doherty..). Par ailleurs, il dit que que le matin "La première idée qui me vient, c'est de me jeter par la fenêtre, mais chaque jour je me rappelle que j'habite au rez-de-chaussée. »

    conclusion : On ne tire pas sur une ambulance. Mais bon, on écrit quand même une note pour dire ce qu'on pense. Et tout ça en faisant abstraction de ses propres opinions politiques. Car je croyais les artistes de son genre un peu plus ouverts et tolérants. Il prouve qu'il est tout le contraire.

    Loïc, 23h21 

     

  • l'hiver des poètes (2) - Stéphane Mallarmé

    259bd212efa9bdef1b0f38faf25631c3.jpgJe n'ai jamais trop accroché à Stéphane Mallarmé. Jusque-là, je trouvais sa poésie trop hermétique, difficile et surtout pas très agréable à lire, ce dernier point étant important puisque je peux aimer un poème agréable à lire même si je ne le comprends pas. Il y a des quatrains entiers du bateau ivre de Rimbaud dont on ne comprend rien mais qui sont d'une splendeur sans égal.

    Mais c'est la personnalité même de Mallarmé qui peut agacer. Très exigeant avec la poésie, il faisait partie, à mon sens de ces poètes "professionnels" sculptant ses vers dans la difficulté et n'étant satisfait qu'après maintes et maintes retouches. En clair, tout cela manquait de spontanéité et de cet esprit dilletante qui fait qu'on est un poète dans l'âme..

    C'est après avoir lu Cendrillon de Eric Reinhardt où il est beaucouo question de SM que j'ai eu cependant envie de m'y replonger. Et finalement, - peut-être suis-je aujourd'hui assez mûr pour le lire - je me surpris à me délecter de nombreux vers du grand Mallarmé. La poésie de Mallarmé est très profonde et très riche en mots 'extrêmes' ou 'absolus'. Concernant la prosodie, beaucoup regretteront l'obsession du poète à respecter scrupuleusement toutes les règles du sonnet. Perso, j'ai toujours préféré la poésie clasique à la poésie en vers libres. sans doute mon côté cartésien.

    Tiens et Mallarmé peut-être joueur à certains moments..comme le prouve ce poème où il transcrit en vers son carnet d'adresse :

                                                                                                                        

     Leur rire avec la même gamme                                  
    Sonnera si tu te rendis
    Chez Monsieur Whistler et Madame,
    Rue antique du Bac II0.

    Rue, au 23, Ballu.
    J’exprime
    Sitôt juin à Monsieur Degas
    La satisfaction qu’il rime
    Avec la fleur des syringas.

    Monsieur Monet, que l’hiver ni
    L’été, sa vision ne leurre,
    Habite, en peignant, Giverny
    Sis auprès de Vernon, dans l’Eure.

    Villa des Arts, près l’avenue
    De Clichy, peint Monsieur Renoir
    Qui devant une épaule nue
    Broie autre chose que du noir.

    Paris, chez Madame Méry
    Laurent, qui vit loin des profanes
    Dans sa maisonnette very
    Select du 9 Boulevard Lannes.

    Pour rire se restaurant
    La rate ou le charmant foie
    Madame Méry Laurent
    Aux eaux d’Evian, Savoie.

    Dans sa douillette d’astrakan
    Sans qu’un vent coulis le jalouse
    Monsieur François Coppée à Caen
    Rue, or c’est des Chanoines, I2.

    Monsieur Mendès aussi Catulle
    A toute la Muse debout
    Dispense la brise et le tulle
    Rue, au 66, Taitbout.

    Adieu l’orme et le châtaignier !
    Malgré ce que leur cime a d’or
    S’en revient Henri de Régnier
    Rue, au six même, Boccador.

    Notre ami Viélé Griffin
    Savoure très longtemps sa gloire
    Comme un plat solitaire et fin
    A Nazelles dans Indre-et-Loire.

    Apte à ne point te câbrer, hue !
    Poste et j’ajouterais : dia !
    Si tu ne fuis II bis rue
    Balzac chez cet Hérédia.

    Apporte ce livre, quand naît
    Sur le Bois l’Aurore amaranthe,
    Chez Madame Eugène Manet
    Rue au loin Villejust 40.

    Sans t’étendre dans l’herbe verte
    Naïf distributeur, mets-y
    Du tien, cours chez Madame Berthe
    Manet[^Berthe Morisot^], par Meulan, à Mézy.

    Mademoiselle Ponsot, puisse
    Notre compliment dans sa fleur
    Vous saluer au Châlet-Suisse
    Sis route de Trouville, Honfleur.

    Rue, et 8, de la Barouillère
    Sur son piano s’applique à
    Jouer, fée autant qu’écolière
    Mademoiselle Wrotnowska.

    Si tu veux un médecin tel
    Sans perruque ni calvitie
    Qu’est le cher docteur Hurinel
    Treize, entends- de la Boétie.

    Prends ta canne à bec de corbin
    Vieille Poste (ou je vais t’en battre)
    Et cours chez le docteur Robin
    Rue, oui, de Saint-Pétersbourg 4.

    J'imagine la réaction du facteur lisant une adresse écrite de la sorte. Parait-il en tout cas que Mallarmé a utilisé toutes ces adresses telles quelles et que toutes les lettres sont arrivées..

    Loïc, 22h10

     

  • des jours et des gens (2) - le cas Jérôme Kerviel, suite

    Heureusement que je n'ai pas pour unique obsession de faire grimper l'audience de ce blog, parce que je saurai de quoi parler. Samedi, j'ai fait une note sur le trader Jérôme Kerviel...voici la courbe d'audience (vive la poésie, vive Proust et vive Cendrillon !) :

    8bb94bbd89c8fbdc3c72c68fc5f24604.jpg