Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colin sabre et tam-tam - Page 117

  • des jours et des gens (1) - le cas Jérôme Kerviel

    61437b4db8239c33f0fc478f04e0ac13.jpgVous savez ma fascination pour l'univers des traders. Je n'y peux rien, c'est comme ça. J'avais deux ou trois réflexions à faire sur le cas Kerviel :

    - Ce n'est pas parce qu'il a perdu 5 miliards d'euros à lui tout seul que c'est un fraudeur. Avec le fort effet de levier sur les produits dérivés, pour peu que le marché ne va pas dans la direction espérée, ça peut monter très vite. Mais c'est vrai, 5 millards c'est beaucoup. question : qu'en aurait-il été si lors de la découverte de ces positions cachées, celles ci avaient fait apparaître 5 milliards d'euros...de plus-value ? En aurait-on parlé ? (genre la une  de l'humanité : 'scandale à la Société Générale : un trader cache 5 milliards de plus-value' -)))

    - 5 milliards d'euros, c'est beaucoup mais la Société générale a fait la bêtise de vouloir dénouer les positions du trader sans réfléchir et ce, lundi dernier, le jour où le marché s'est effondré comme il ne s'effondre qu'une fois par décennie. Si cette affaire s'était passée une semaine avant, je serais curieux de savoir ce qu'il en aurait été.

    - dans cette affaire, le bonnet d'âne revient à Ségolène Royal qui a demandé à ce que les sommes perdues soient remboursées à des ménages en difficulté financière. ça ne veut tellement rien dire que j'ai pitié pour elle et pout les 17 millions de personnes qui lui ont fait confiance le 6 mai 07.

    Royal connait rien (à rien) mais d'ailleurs moi non plus. pas grand chose..mais dans cette affaire comme dans beaucoup d'affaires, les choses ne sont pas aussi simples qu'elles ne paraissent. Et puis, il y a la présomption d'innocence. Mais nos médias s'en foutent...comme ils se foutent d'être exigeants et sérieux dans le traitement dans l'info. C'est la raison pour laquelle, je ne les écoute plus..autant que faire se peut (parce que si vous n'allez pas vers l'info, dans cette société où les médias sont omniprésents, l'info arrive toujours à vous.)

    Comme il s'agit avant tout d'un blog littéraire, voici quelques lectures en rapport avec cette sombre affaire :

    - l'argent de Zola. J'en ai déjà parlé, un must.

    - trader fou de Nick Leeson. se lit comme un roman

    - Cendrillon d'Eric Reinhardt.

  • des jours et des livres (3) - le top ten

    Compte tenue de mes lectures de ces deux dernières années, il me faut mettre à jour mon top ten. Ce sera l'occasion aussi de le mettre sur ce blog puisque jusque là, je l'avais juste déposé sur des forums divers et variés... Donc, 2 livres font leur rentrée  et en éliminent donc deux qui sont l'inconnu du Nord Express et Patricia Hishsmith et  les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Voici la liste :

     

    Marcel Proust - du côté de chez Swann
    Céline : voyage au bout de la nuit
    Emile Zola - l'oeuvre
    Eric Reinhardt : Cendrillon
    Milan Kundera : l'insoutenable légèreté de l'être
    Mario Vargas Llosa : Tante Julia et le petit scribouillard
    Boris Vian : l'écume des jours
    René Barjavel : l'enchanteur
    Franz Kafka : le chateau
    Paul Auster : brooklyn Follies

    6 écrivains français  (ce qui me confirme dans l'idée que la littérature française est la meilleure du monde...). Les américains sont très bons aussi d'un point de vue stristement narratif. Ils n'ont pas leur pareil pour ce qui est de raconter une histoire. Mais ce que je regrette c'est que je ne leur trouve pas de style personnel alors que chez les français, on sait quand on lit un Modiano que c'est de Modiano ou quand on lit Zola que c'est du Zola. Ceci dit, chez les américains, la traduction joue beaucoup. A quel point ? Je ne sais pas..

    Tout à l'heure, mon top ten cinéma.

     

  • CR21 : trente ans et des poussières - Jay McInerney

    4a3a611aa580e5d7ec29504ad4d5ca0b.jpgCe livre traînait dans ma PAL depuis pas mal de temps et il était toujours devancé par une autre lecture plus urgente. Mais là, ça y est, ce fut fastidieux mais je l'ai terminé. Mon impression à chaud est mitigée. Mi figue mi raisin. Avec le recul peut-être..il y a des livres qui sur le coup m'ont laissé de marbre mais qui se bonifient avec le temps qui passe qui me sépare de la lecture. (et d'autres, le contraire). A son actif, je dirais que ce roman a une vraie valeur documentaire pour qui veut s'imprégner de l'atmosphère et des pratiques du New-York friqué des années 80 (le héros principal, Russell, est éditeur dans une grosse maison d'édition et sa femme, Corrine est courtière en bourse). A son passif, je dirais que quand même, le style narratif est parfois un peu poussif (ou est-ce la traduction qui est moyenne...). Dans le genre, on préférera Auster. Il y a quand même des passages très poignants lorsqu'il est question des problèmes de drogue de Jeff, (l'ami du couple vedette), sa descente aux enfers, sa cure de désintox et les moments précédents sa mort (du sida). Sinon, on découvre sans surprise un milieu de l'édition perverti où règne la cupidité et le faux-semblant, un monde des finances impitoyable comme il se doit et les hauts et les bas de notre couple de jet-setters aussi beaux et sûrs d'eux l'un que l'autre. Au final, ça fait une histoire banale sur fond d'années Reagan, de sida émergent et de krack boursier d'octobre 87 (mais juste effleuré).

    Quelques passages :

    - Russell à propos de la Californie : ' Il ne voyait pas comment on pouvait être réellement sérieux dans quelques domaine que ce fût, quand le soleil brillait bêtement tous les jours.'

    - déjà il y a 20 ans : ' au cours d'un dîner, la conversation roule le plus raisonnablement du monde sur l'art ou la vie sexuelle des célébrités et, brusquement, le mot "optimiser" sort de la bouche de quelqu'un comme un bout de gras recraché sur la nappe. Des gens cultivés se mettaient à transformer des substantifs en verbes - "cibler", "impacter" -, les idées et les opinions politiques ne tardaient pas à suivre. "On dira ce qu'on voudra de Reagan, mais..."

    - un des seconds rôles à propos du mariage : 'On n'a pas encore inventé le genre de mariage qui me conviendrait, dit Washington calmement. Tu vois, je ne comprends pas pourquoi il ne devrait y avoir qu'un seul genre de mariage. Quand on cherche un logement, ça va de l'étage dans un immeuble en pierre de taille, au loft, en passant par le deux ou trois pièces dans une grande tour de verre avec club de gym, tout ça dépendant du style de vie qu'on a choisi, mais le mariage, il n'y a qu'un modèle de base. On est censé vivre en ménage, et dans la monogamie. Tu me suis. C'est la taille unique ? Jamais de la vie. Pourquoi est-ce qu'il n'y aurait pas différents modèles ? Tiens, distingué par des couleurs...mariage rouge, quatre nuits par semaine ensemble et les autres à draguer, mariage vert, on a des enfants ensemble et on les refile aux cousins impuissants...'

    - Russell, à propos de l'art contemporain : 'Depuis les années vingt, personne ne veut plus être un des blaireaux qui ont sifflé Stravinski ou Duchamp. Voilà bien le grand héritage du modernisme - la peur de passer pour un plouc.'

    note : 3.5/5

  • la musique de la vie (7) - Valérie Leulliot

    32960e20cfda4fbe281e5194df0fad96.jpgJ'ai déjà parlé de Valérie Leulliot et comme je fais ce que je veux ici, j'ai envie d'en reparler. Je ne cesse en ce moment d'écouter son album Caldeira sorti en février 2007. Bizarrement ce n'est que tout à l'heure en rentrant du boulot que j'ai fait pour la première fois attention aux paroles de mon homme blessé, chanson que je zappais systématiquement jusque là pour je ne sais quelles raisons...Les paroles de cette chanson sont de Miossec, ce qui est surprenant. Je ne connais pas ce Miossec mais si je dis que c'est surprenant c'est parce qu'il me paraissait assez évident à la première écoute que ce texte n'ait put être écrit que par une femme qui s'adresse à son homme et qui s'en veut de ne pas l'avoir vu sombrer. Ce texte me touche particulièrement. La chair de poule.

    Quelque part, on se dit que dans cet album Valérie extériorise une rupture douloureuse, cherche à comprendre le pourquoi du comment, ses responsabilités, et essaie tant bien que mal de sauver ce qui peut l'être.

    Comme ce blog n'est pas un blog people, ça ne sert à rien que je vous dise que Valérie Leulliot est la fille de Maryse  Gildas.  Par contre, je vais vous dire une chose qui a son importance, en tout cas pour moi : Un matin d'automne (en juin je crois), alors que j'étais dans la cour de l'école et que j'accompagnais mes filles dans leurs classes respectives, j'entends Lola, qui avait 2ans et demi commencer à chantonner 'rien de grave, rien de grave mon amour'. C'est un extrait de la chanson rien de grave, présente dans Caldeira. ça m'a fait bizarre car autant lorsque je mets ABBA ou Mika, j'aime faire partager mon engouement à mes filles, autant lorsque j'écoute Valérie Leulliot, je garde ça pour moi et ne pousse pas le son. C'est ne pas le genre de trucs qui peut plaire à des enfants !

    Depuis je porte la chanson rien de grave dans mon coeur. j'en reparlerai à Lola dans sa vingtaine d'années et je suis sûr qu'elle s'empressera d'aller écouter cette chanson qu'elle fredonna dans la cour de l'école les lutins. (les paroles commencent pas : une idée du bonheur, avis aux amateurs...

    C'est une nécessité pour moi de voir Valérie Leulliot en concert. D'ailleurs, elle est plus ou moins en tournée mais rien ne semble programmé pour la Bretagne. Reprend-elle des chansons de Autour de Lucie, ce groupe dont elle fut la chanteuse et souvent la compositrice ? Comment se peut-il qu'une femme concentre en elle charme, beauté, intelligence, finesse d'esprit, et discrétion ? Connait-elle Armelle Pioline, chanteuse de Holden, groupe qui travaille sur le même label et qui fait des chansons dans le même style ?

    Si vous voulez écouter des extraits, la miss a son myspace. (je ne comprendrai jamais comment un site aussi hideux qui myspace peut avoir autant de succès..) Voici les paroles de au virage..Les rimes en 'age' sont assez convenues mais la mélodie et le timbre de voix de Valérie en font une petite merveille :

    Viens souffler sur les nuages
    Ton air de n’avoir rien fait
    Tes yeux qu’on croirait en voyage
    Mouillent mes mains, mes pensées

    Viens la lune de passage
    Nous voit tous les deux blessés
    A force de manquer de courage
    On reste à s’imaginer

    Notre histoire n’est pas un mirage
    On doit pouvoir y arriver
    On doit pouvoir sauver les pages
    Tu vois rien n’est encore défait
    Viens me rejoindre au virage
    On peut toujours recommencer…

    Viens souffler sur mon visage
    Les villes, les gens, les forêts
    Tout ce que tu croises en voyage
    Moi j’apprends à rester à quai
    Je n’aurai plus peur des orages
    T’y crois pas mais je le promets
    Tu sais mon unique voyage
    C’est dans tes yeux que je le fais

    Non tout ça n’est pas un mirage
    Alors on doit y arriver
    On doit pouvoir sauver les pages
    Tu vois rien n’est encore défait
    Viens me rejoindre au virage
    On peut toujours recommencer
    On peut toujours recommencer

  • des jours et des livres (2) - Milan Kundera

    655c9c87d65779b95bf51622f92f6224.jpgLes essais de Milan Kundera sont aussi limpides et épurés que ses romans et le rideau (que je feuillette plus que je ne lis depuis tout à l'heure) n'échappe pas au constat. Milan Kundera élabore tout à un tas de concepts et théories (le kitsch par exemple) complexes et pourtant, à le lire, on a le sentiment que tout est simple et évident. Chaque phrase est un diamant, chaque pensée une illumination.

    Par contre, pour bien comprendre un essai de Kundera, il faut un minimum de culture romanesque puisqu'il fait sans cesse référence à de grandes oeuvres pour appuyer ses théories. Si on n'a pas lu ces oeuvres, c'est plus compliqué de s'imprégner de l'idée. Par exemple, dans l'art du roman, il est beaucoup question de Jacques le Fataliste et dans le rideau de l'homme sans qualités. C'est la raison pour laquelle, j'ai une préférence pour ses romans.

    phrase tirée de la fiche MK de wikipedia : Ainsi, la seule « morale » du roman serait la connaissance, le distinguant de la philosophie qui, abstraite (alors que le roman étudie toujours des situations concrètes), apporte un jugement. Le roman suspend ce jugement en montrant des faits susceptibles d'être interprétés et jugés diversement.                                      Telle est la différence entre un roman de Kundera et le roman de Muriel Barbery (touts proportions gardées..) : chez Kundera, l'histoire appuie les théorie alors que chez Barbery, les théories et l'histoire sont indépendantes.

    J'ai lu les romans de Kundera dans les années 90 et je dois dire qu'ils occupent une place privilégiée dans mes souvenirs littéraires. . Ceci dit, j'aimerais en relire , pour le plaisir surtout mais aussi pour les juger avec ce regard d'adulte que j'ai aujourd'hui et que je n'avais pas il y a 15 ans..donc voilà..juste comme ça...se rappeler parfois de ces oeuvres qui nous ont marquées..et ça pourrait être l'occasion de revoir du film 'l'insoutenable légéèreté de l'être' de Philip Kaufman, qui restitue à merveille l'atmosphère et le ton kunderien.

    Quelle joie ce serait d'apprendre la sortie d'un nouveau roman du maître..

    Loïc, 22h00

     

  • souvenirs de lectures : passages avec zone.

    6eb0cb8eee4a3a438de587d4ff550123.jpgDans tous ces livres que j'ai lus dernièrement, il arrive évidemment qu'il soit question de terrains vagues. Et comme le terrain vague est un peu le fîl rouge de ce blog, (thème que d'aucuns jugeront profondément débile), j'ai décidé de retranscrire ici certains des passages en question. Et pour inaugurer cette série, il m'est revenu à l'esprit un passage exquis de je m'en vais de Jean Echenoz, livre que j'ai beaucoup aimé, je le rappelle.

    J'extrapole un peu le thème du terrain vague à des zones industrielles désertes et les zones péri-urbaines sans intérêt. Terrain vague au sens large donc...(voilà une note qui ne risque pas de faire monter l'audience - très basse - de ce blog ! Mais on s'en fout, on est entre nous (enfin non je suis avec moi))

    Entrée dans Charenton, la Fiat a viré à droite dans une petite artère qui porte le nom de Molière ou de Mozart, Baumgartmer ne se rappelle jamais lequel des deux mais il sait qu'elle aboutit perpendiculairement à une autre voie rapide, au-delà de laquelle s'étend une minuscule zone industrielle bordant la Seine. Cette zone est composée de rangée d'entrepôts, de perspectives de boxes à rideau métallique sur certains desquels sont peints des noms de firmes, au pochoir ou pas. Signalées par un grand panneau - la Flexibilité au service de la Logistique -, il y existe également nombre de cellules de stockage en location, d'une surface comprise entre deux et mille mètres carrés. Il s'y trouve encore deux ou trois petites usines très calmes qui ont l'air de tourner au quart de leur potentiel ainsi qu'une station d'épuration, tout cela distribué autour d'un tronçon de route apparemment privé de nom.

    C'est un secteur encore plus vide que partout ailleurs au milieu de l'été, et presque silencieux : les seuls bruits perceptibles y aboutissent sous forme de rumeur floue, de frémissements sourds, d'échos d'on ne sait quoi. Pendant l'année, à la rigueur, peuvent s'y promener deux couples âgés avec leur chien. Certains moniteurs d'auto-école ont aussi repéré cet endroit et se sont passé le mot, profitant du trafic nul pour y faire évoluer leurs élèves à moindre risque et parfois aussi, sa machine sur l'épaule, un cyclotouriste le traverse pour emprunter le petit pont qui franchit la Seine vers Ivry.

    Je suis subjugué par ce style décapant et déroutant en même de poétique. D'ailleurs, plus les semaines passent qui m'éloignent de la lecture de ce roman, plus il apparait qu'il m'a profondément marqué (c'est l'effet inverse au livre de Barbery qui m'a laissé sur le coup une grosse impression et qui aujourd'hui me semble d'une naïvité et d'une vacuité abyssales).

    Loïc, 22h35

    ps : la photo est extraite du site blanc de Philippe Vasset (lien en bas à gauche, merci à lui)

     

     

  • Entre ces deux Nestor Burma, j'hésite...

    709cd9e2875b315db96d7a703a1cd341.jpg Mais en attendant, je dois finir trente ans et des poussières de Jay McInerney Et j'ai bien du mal. Je m'attendais à un roman classique à la Auster et en fait, je le trouve compliqué, tiré pas les cheveux et longuet. L'histoire se tient (encore que je me lasse un peu de l'american way of life..). A la base, je cherchais un roman qui traite du krack boursier du 18 octobre 1987, vu par des new-yorkais moyens. On m'a conseillé celui-là. Mais pas mal de clichés et de lieux communs dans ce livre..

    ensuite un Nestor donc

    ensuite, la suite de Doggy Bag

    ensuite, peut-être les bienveillantes (en poche)

    ensuite d'autres trucs.

  • l'hiver des poètes

    Tranquillement mais sûrement, années après années et la trentaine fleurissante, il semblerait bien que la poésie, en tant que que genre littéraire ne me parle plus. Je trouve de la poésie dans les romans, dans certains regards croisés mais je ne la cherche plus dans les vers. Ce que je cherche aujourd'hui dans les vers, ce sont de jolies tournures, des exercices de styles, des choses marrantes. par exemple, je me régale des enjambements (il faut que je retrouve le poème 'l'averse' de Goudezki, notre maître à tous.
    Le poème 'Zone' d'Apollinaire pourrait être, à la seule lecture du titre l'emblême de ces lieux. Mais bizarrement, il parle plutôt du centre de Paris, grouillant et lumineux. Trop à mon goût. Mais quand même, y'a de ça ! Je trouve par ailleurs qu'il a des airs du 'villes' de Rimbaud.

    A la fin tu es las de ce monde ancien

    Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

    Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine

    Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes
    La religion seule est restée toute neuve la religion
    Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

    Seul en Europe tu n'es pas antique ô Christianisme
    L'Européen le plus moderne c'est vous Pape Pie X
    Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
    D'entrer dan une église et de t'y confesser ce matin
    Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
    Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
    Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d'aventure policières
    Portraits des grands hommes et mille titres divers

    J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
    Neuve et propre du soleil elle était le clairon
    Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
    Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
    Le matin par trois fois la sirène y gémit
    Une cloche rageuse y aboie vers midi
    Les inscriptions des enseignes et des murailles
    Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
    J'aime la grâce de cette rue industrielle
    Située à Paris entre la rue Aumont-Thieville et l'avenue des Ternes

  • CR20 : le démon d'onze heures - Lionel White

    3b278c63cd22f576f614038523abf7f0.jpgCeci est la première critique du livre le démon de onze heures réalisée sur la blogosphère littéraire. Déjà qu'à la base, ce blog est une rareté puisqu'il fait partie des seulement 2% des blogs du monde écrit en langue française. En conclusion, cher lecteur, on peut dire que vous êtes en train de lire un billet précieux...

    J'ai écrit plusieurs fois que je n'aimais pas le cinéma..c'est vrai, mais c'est vrai aussi que lorsqu'il se sublime par le génie d'un réalisateur, par un bon scénario ou par la rencontre d'acteurs exceptionnels, alors il se peut que l'émotion que me procure le cinéma est intense. Ce qu'il y a, c'est que toutes mes émotions de ce côté-là commence à dater et que je ne vois pas dans ce qui sort en ce moment quelque chose qui pourrait arriver à la cheville d'un Pierrot Le fou. Je ne reviendrai pas sur les raisons qui font que je voue à ce film un culte infini. J'en ai déjà parlé...Mais lorsqu'on aime ce film à ce point et qu'on ne sait plus que faire d'autres que de le regarder indéfiniment, on peut quand même varier le goût du plaisir en

    - lisant l'histoire de l'art de Elie Faure (ce que j'ai fait il y a quelques années)

    - lisant le démon de onze heures de Lionel White, ce que je viens de faire.

    Il s'agit d'un polar très agréable à lire mais qui ne doit une certaine notoriété qu'au fait d'avoir plus ou moins inspiré Jean-Luc Godard pour l'élaboration de son chef d'oeuvre. En fait, Godard a été très fidèle à la trame de départ et aux premiers déroulement de l'intrigue, puis par la suite a pris une totale indépendance si bien qu'au tiers du roman on ne reconnait plus rien de PLF. Le pitch de base : un type de la classe moyenne américaine est marié et a deux enfants. Il vient de perdre son boulot à la télé et boit beaucoup pour noyer sa peine. Sa femme, Marta, le supporte tant bien que mal et l'oblige quand même à assurer ses obligations sociétales, à savoir ici, se rendre à une soirée chez un ami où ils sont invités. ça emmerde profondément Conrad Madden mais il s'y ren.  En cours de soirée, il s'ennuie tellement qu'il rentre seul. Rentré chez lui, il tombe sur la baby-sitter des enfants et il lui propose de la accompagner chez elle. A partir de là, il tombe amoureux de la fille et ne rentrera plus jamais chez lui. La baby-sitter, Allie, est une femme-enfant sans aucune moralité qui n'hésite pas à tuer pour une contrariété. C'est ce qu'elle fait dès leurs premières heures de vie commune. Malgré lui, Conrad se rendra complice des meurtres d'Allie. Commence alors une cavale qui se transformera en course poursuite à travers l'Amérique profonde. Le livre est en quelque sorte le récit de cette cavale.

    Je mets 4/5 car un livre que l'on lit en deux heures sans lever la tête ne peut être foncièrement mauvais. (par contre, je ne comprends pas le titre..)

    Putain, la critique qui tue...

    Loïc, 19h15

  • CR19 : le présent du destin - Jane Porter

    23f93d58e4e41382c0a5e8622df6ddde.jpgCela fait plusieurs semaines que l'idée de lire un Harlequin me titillait..histoire de vérifier que ces livres sont conformes à l'idée que l'on s'en fait..j'ai donc choisi sur Price un de ces romans en faisant attention qu'il n'est rien de particulier, qu'il soit un roman banal et représentatif de tout ce qui sort dans cette honorable collection. Le présent du destin (rien que le titre déjà..) semblait tout indiqué. Sorti en octobre 07, dans  la sous-collection Azur (sous titrée la force d'une rencontre, l'intensité de la passion), il fait 150 pages. On devine que Jane Porter, comme tous les écrivains bossant pour Harlequin est tenue de respecter un cahier des charges assez strict. Je n'ai vraiment pas envie de me moquer de cette 'littérature', qui répond sans aucun doute à une certaine attente..Trop facile de se moquer d'autant que si l'on me proposait d'écrire ça contre un salaire conséquent, je crois que j'en serais incapable.

    Bon et bien je viens de le finir. Si on considère l'objectif du roman à l'eau de rose, je dirais que celui-ci remplit son contrat. Bourgeoisie italienne, grande demeure avec terrasse à colonnade. Le héros Maximos Giuliano est un type riche, beau, brun, au sourire ravageur. L'héroïne, Cassandra Gardner est une belle plante, répondant à tous les clichés du genre. Elle est dans le genre sentimental et bien qu'elle aime faire l'amour avec Maximos, elle ne supporte plus que depuis 3 ans, il ne la considère quasiment que comme un objet sexuel. Elle est amoureuse de lui et lui fait part de ses désirs. Maximos qui ne veut s'engager décide de rompre.
    Folle de rage, Cassandra décide de se venger en faisant croire à Maximos qu'elle sort avec Emilio, l'ennemi juré de Maximos (ancien associé qui lui a fait une grosse crasse). Quand Maximos voit le couple débarquer au mariage de sa soeur, il est vert de rage et se rend compte qu'il tient encore à Cassandra.
    A partir de là et avec le mariage de la frangine en toile de fond, Cassandra et Maximos se retrouvent, font l'amour plusieurs fois et après moultes rebondissements décident d'avoir un enfant et de vivre ensemble. La dernière phrase du livre est 'elle était enfin une femme heureuse'.
    Et moi, j'étais un homme heureux...d'avoir fini ce p.... de roman. Je dois dire cependant que je l'ai lu sans déplaisir me plaisant à relever les clichés et les nombreuses incohérences. aucune mauvaise ni bonne surprise dans ce roman..Au pays d'Harlequin, les années passent et les amours aussi... longue vie à Harlequin et que brûlent les feux de l'amour !!

    un extrait :

    Maximos ne se rendait-il pas compte à quel point elle le désirait ? Elle avait envie de sentir son corps peser sur elle de tout son poids, l'écraser à posséder chaque parcelle de son corps. Envie de se laisser emporter par le tourbillon enivrant des sensations que lui seul avait si bien éveiller, si bien mener jusqu'à l'envol final.

    Il prit ses lèvres avec tant d'urgence qu'une digue se rompit quelque part en elle.

    Elle capitula sans même résister.

    Il se mit à caresser ses bras, ses épaules, ses seins, lui arrachant des gémissements ravis, ranimant des souvenirs de passion enfiévrée. Elle frotta ses hanches contre les siennes, recherchant avidement ce qui lui avait tant manqué.

    Le sexe. La domination.

    Sa soumission. Oui, sa soumission, se dit-elle silencieusement tandis que Maximos dénudait ses épaules d'une main experte. Elle poussa un cri de bonheur au contact de sa main chaude sur sa peau. Ils se retrouvaient enfin...

    Visiblement, quelque chose chez Maximos céda brusquement, lui faisant perdre tout contrôle de lui-même. D'un geste presque brutal, avide, il lui arracha sa robe et la contempla d'un air émerveillé dans ses sous-vêtements de dentelle satinée. Il adorait sa lingerie raffinée, le soin qu'elle mettait toujours à parer son corps pour lui.

    Il effleura du bout des doigts la douce ligne de son dos, traçant tout le long une ligne de feu qui se diffusa dans tout son corps. Elle trembla quand ses mains brûlantes se posèrent sur ses fesses. Comme elle aimait sa façon de la caresser, de la meurtrir, de la marquer du sceau de son emprise...

    Il la souleva de terre pour la porter jusqu'à un fauteuil recouvert de chintz et l'y installa d'autorité. Elle se laissa faire, prête à obéir au moindre de ses caprices. Elle lui appartenait corps et âme. Il pouvait faire d'elle ce qu'il voulait. Absolument.

    Il s'agenouilla devant elle et lui  écarta ses cuisses.

    - tu es si belle ! murmura-t-il en approchant sa bouche.

    Cassandra ferma les yeux et perdit pied tandis qu'il lui infligeait d'exquises tortures.

    - Maximos.., le supplia-t-elle dans un souffle, en bougeant inconsciemment ses hanches pour accompagner le rythme de ses caresses.

    Mais il semblait sourd à ses prières. Puis il arracha brusquement le string qui protégeait encore son intimité et elle s'embrasa sous son souffle chaud. Ensuite il s'écarta pour la dévorer des yeux, contempler non seulement sa féminité offerte, mais son visage aux pommettes colorées, ses lèvres rouges, ses seins dressés.

    - Maximos.., le supplia-t-elle de nouveau d'une voix altérée, méconnaissable.

    Cette fois-ci il accéda à sa requête et se pencha de nouveau vers son intimité, glissant les paumes de ses mains sous ses hanches pour la presse contre sa bouche. Poussant un cri elle enfouit les doigts dans ses cheveux, se dissolvant dans les délicieuses sensations qui l'emportaient au-delà d'elle même, vaguement consciente du frottement de son porte-jarretelles. Puis elle se perdit totalement dans cet instant de bonheur sensuel et érotique.

    Elle s'arc-bouta contre lui, se tendit au point de se rompre tandis que l'intensité des sensations arrivait à son paroxysme. Elle fut sienne, une nouvelle fois. Elle lui appartenait. Comme un objet, un jouet. Elle était sa maîtresse, sa femme. C'était un sentiment de dépendance horrible. C'était merveilleux. Elle retint son souffle lorsqu'il la pénétra. Ce fut une joie immense de retrouver cette présence virile qui lui avait tellement manqué, cette drogue. Leur plaisir éclata en même temps et les laissa ensuite inertes et épuisés pendant de longues années.

    3/5

    Loïc, 22h10