Le soucis, quand un blog commence à dater est qu'on ne sait plus si on a déjà parlé d'un truc dont on a envie de parler. On peut bien faire des recherches mais on n'a pas trop envie..Et puis, si j'ai déjà posté ce poème de Rimbaud, ça ne me coûte rien de le refaire..tant je le trouve beau, riche en vocabulaire et en rimes délicieuses. Désolé ppur le copier-coller de mauvais goût mais c'est le printemps et le printemps, c'est quand même assez moche. (explications après)
Le Printemps est évident, car Du cœur des Propriétés vertes, Le vol de Thiers et de Picard Tient ses splendeurs grandes ouvertes |
Ô Mai ! quels délirants culs-nus ! Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières, Écoutez donc les bienvenus Semer les choses printanières ! |
Ils ont schako, sabre et tam-tam, Non la vieille boîte à bougies Et des yoles qui n'ont jam, jam... Fendent le lac aux eaux rougies ! |
Plus que jamais nous bambochons Quand arrivent sur nos tanières Crouler les jaunes cabochons Dans des aubes particulières ! |
Thiers et Picard sont des Éros, Des enleveurs d'héliotropes, Au pétrole ils font des Corots Voici hannetonner leurs tropes... |
Ils sont familiers du Grand Truc !... Et couché dans les glaïeuls, Favre Fait son cillement aqueduc, Et ses reniflements à poivre ! |
La grand'ville a le pavé chaud, Malgré vos douches de pétrole, Et décidément, il nous faut Vous secouer dans votre rôle... |
Et les Ruraux qui se prélassent Dans de longs accroupissements, Entendront des rameaux qui cassent Parmi les rouges froissements ! |
Concernant le printemps, je suis encore sous le coup de ce qu'écrit Eric Reinhardt dans Cendrillon, à savoir qu'au printemps, on se doit de repartir de l'avant de faire des projets et donc quelque part d'entrer en concurrence..après la douce léthargie - cocoon attitude - des mois d'hiver.
Au printemps, le soleil encore bas rentre dans la maison et casse toute ambiance et permet à la poussière de s'épanouir. Alors il n'est plus besoin de laisser allumer ces petites lampes diffusant une lumière orangée qui rend une pièce si agréable. Il n'y a rien de pire qu'un jour de printemps ensoleillé.
Au printemps, le soleil brille mais pas suffisamment pour en profiter pleinement. On est encore loin des journées caniculaires d'août où allongé sur une chaise longue ou à même le gazon, on sent la crème de bronzage et on tombe dans un état semi-comateux tant le soleil est brûlant. Le printemps on est loin de tout ça. Le printemps, c'est l'adolescence de la nature. Or un adolescent est stupide, orgueilleux et souvent couvert de boutons. L'adolescent se cherche et pourtant croit tout savoir. Le printemps, c'est pareil.
Vive l'automne.
Loïc