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charles baudelaire

  • éloge du pot-au-feu

    Enfance ! On y revient tout le temps, qu'elle ne fut qu'un ténébreux orage ou qu'elle fut aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or...souvenir de ces vendredis soirs où nous nous régalions d'un pot-au-feu fait maison, certes pas cuit dans la cheminée avec le pot suspendu au dessus du feu (façon pot-bouille) comme on le faisait jadis mais fait maison quand même, avec de la viande de la ferme , des pommes de terre et des oignons  du jardin, des carottes du jardin aussi peut-être, je ne sais plus, mon père non plus d'ailleurs, il ne se souvient même plus de ces vendredis pot-au-feu.

    Prisca sachant mon grand amour de l'art (culinaire -) n'est pas sans savoir que le pot-au-feu est ma madeleine de Proust, celle qui me réveille de ma torpeur d'adulte pour me conduire vers cette grande route par tous les temps, sobre naturellement, plus désintéressé que le meilleur des mendiants (si vous ne comprenez pas tout, c'est pas grave, l'essentiel est que moi je me comprenne..mais pourquoi faut-il toujours que je m'égare ?).

    Ce dimanche, donc, ce fut pot-au-feu ( après quoi nous sommes allés en famille voir le film Belle et Sébastien, du sépia plein les doigts donc). Droit d'auteur oblige, je ne vous divulgue qu'une partie de la recette :

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    Pour la composition, et bien, on fait avec les moyens du bord, c'est à dire, un 'kit grande surface' pour les légumes...mais l'essentiel est préservé : le plat de côte de bœuf vient de chez notre voisin.

    Et parce qu'un tel plat se respecte, on assaisonne le tout avec pas n'importe quelle moutarde (à ce propos il faudrait que je vous parle aussi d'une boutique ( bien petit mot pour qualifier ce lieu où nous l'avons acheté) mais plus tard. 

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    Quelques photos quand même de la préparation et du service :

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    Ce fut un régal. Le pot-au-feu est définitivement mon plat préféré, à bons entendeurs, salut ! C'est la première et dernière note d'ordre culinaire que je ferai sur ce blog, je vous prie donc de l'apprécier à sa juste mesure. Merci à Prisca, à Daniel (fournisseur de bidoche) et à Mano (fournisseur de recette). 

    Loïc LT

  • printemps des poètes (7) - Charles Baudelaire, poète surestimé.

    20dbfc50627c3d12b6641d5d1d174e2b.jpg Charles Baudelaire occupe une place à part dans mon coeur parce que c'est le poète grâce auquel je suis entré en poésie. J'étais au lycée en seconde et comme souvent à cet âge-là , j'étais un peu con, voire très con, rebelle, antisocial, vêtu de noir et donc, je me retrouvais beaucoup dans les fleurs du mal. Je trouvais qu'il parvenait à mettre des mots sur des idées noires et me récitais par coeur des poèmes comme l'ennemi ou une charogne. (et puis surtout je laissais volontairement le recueil dépaser de ma poche pour que mes camarades et profs puissent voir que je lisais du Baudelaire...) Et puis avec les années, je suis devenu rieur et optimiste et alors Baudelaire m'est sorti par les trous de nez. Aujourd'hui, non seulement, je ne me retrouve plus dans ses vers mais en plus je trouve tout cela convenu et classique. Je ne vais pas vous dire qu'avec un bon dictionnaire de synonyme, on peut arriver à faire quelque chose d'approchant mais bon,y'a de ça. (par contre faire du Grand Corps Malade est à la portée de n'importe quel abruti).
    Aujourd'hui, les gens de lettres ou les philosophes se proclament facilement de Rimbaud, Mallarmé ou Aragon mais rarement de Baudelaire. Par contre, à une personne désireuse de connaître les règles prosodiques ou qui voudrait se mettre au sonnet, on  conseillera du lire du Baudelaire. Ce type avait l'obsession du vers bien construit et pour lui la poésie ne pouvait se faire sans respecter des règles ancestrales. ça peut sembler être contradictoire avec l'idée qu'on se fait d'un Baudelaire 'Moderne' et précurseur du symbolisme. ça l'est. Sur le fond aussi, il cultivait l'ambiguïté . Exemple : sa hantise de l'automne et de l'hiver alors qu'on aurait pu penser que ces périodes siéraient mieux à un mec vivant une sorte de dépression permanente. Mon idée est que là encore, il était trop imprégné de classicisme et suivant la trace des romantiques, il s'est senti obligé de condamner ces saisons où la nature décline et s'endort.
    Bon, maintenant que j'ai bien cassé le bonhomme, il me faut admettre que quelques poèmes échappent à cette ambiance morose. Non seulement, ils échappent mais ils sont aussi des hymnes à la beauté, à la nature et à la vie. Je pense au  'voyage' (pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes...) mais surtout aux correspondances, sonnet où le poète tente de déchiffrer des analogies entre l'homme et la nature. Ce poème a un sens profond mais est également de toute beauté. J'aurais pourtant une raison de le détester attendu que je l'ai étudié en classe de première de fond en comble, par tous ses bords et ses rebords.
    Mais globalement quand même, je trouve que Baudelaire est largement surestimé. (Par les gens de lettres et par l'éducation nationale).

    Voici les correspondances :


    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles;
    L'homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l'observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l'expansion des choses infinies,
    Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
    Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.