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2016

  • soirée ciné : La La Land - Damien Chazelle (2016)

    la_la_land-262021831-large.jpgCela commence par un embouteillage sur le périphérique de Los Angeles. Ce sont des bagnoles très colorées  des années 50 mais à l’intérieur des gens utilisent des smartphones. Tout est permis dans les comédies musicales ! Et puis, tout à coup, quelqu’un sort de sa voiture et se met à chanter et à danser entraînant avec lui tous les conducteurs dans une folle danse. On monte sur les capots, un orchestre jaillit d’un camion. Ça démarre fort. On devine tout de suite le clin d’oeil à Jacques Demy (lorsque le cirque débarque à Rochefort) mais c’est le seul. La suite reprend les codes de la comédie musicale mais ce sont des références plus américaines (chantons sous la pluie etc…)

    Je résume vite fait l’histoire car elle n’est qu’un prétexte. Une serveuse rêve de devenir actrice et un fan de jazz rêve d’ouvrir son propre club où l’on joue du vrai jazz et non celui trop pop-rock qu’il n’aime pas. Les deux ambitieux se rencontrent et il y a une histoire d’amour. Les scènes de ménage ne sont jamais bien méchantes. On ne vient pas voir une comédie musicale pour se farcir des scènes de ménage.

    Jacques Demy est ma seule référence en matière de comédie musicale et je crois avoir regardé les demoiselles de Rochefort des centaines de fois . Evidemment, Demy, ça date, les temps ont changé et le réalisateur nous a concocté une comédie musicale moderne, tout en gardant les codes du genre. Ceci dit et c’est ma seule réserve, cette comédie musicale manque ce qui doit en être sa raison d’être : plus de séquences chantées et dansées. Dans les films de Demy, j'adore ces danses improvisées et synchronisées lorsque les passants d'une rue ou la clientèle d'un magasin se mettent à danser. Ici, cela se limite à quelques séquences (la plus belle étant l’intro), pour le reste, ce sont les deux acteurs principaux qui s’en chargent (on saluera au passage l'entrainement que ça a dû leur demander) . Quelques chansonnettes poussées, quelques claquettes (notamment, moment magique, la nuit, sur les hauteurs de Los Angeles) et pour le reste, et bien, on croit regarder une comédie classique. C’’est assumé évidemment mais dommage. Par contre, les fans du genre retrouveront tout ce qui fait le charme de ce type de films : des décors très colorées, toujours de la musique de fond avec plus ou moins de puissance et ici, l’accent est mis sur le happy jazz avec quelques élans symphoniques et évidemment l’optimisme ambiant et l'histoire d'amour un peu mièvre. Il peut arriver des malheurs à Sebastian ou Mia mais l’univers dans lequel ils évoluent rend leurs détresses peu crédibles.

    Il me tarde de réécouter la bande originale écrite par Justin Hurwitz, notamment le titre city of stars, promenade romantique douce comme une nuit étoilée.

    On a besoin de ce genre de films. Je savais à l’avance que j’allais aimer, je savais les frissons et je savais aussi que ce serait moins dur à comprendre qu’un poème de Philippe Jaccottet -)


    La La Land, 2016. film américain réalisé par Damien Chazelle. acteurs principaux :Ryan Gosling, Emma Stone. ma note : 4.5/5. film vu au CGR de Lanester le 02 février 2017

    Loïc LT

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  • recensement des cabines # 82 - Bréhan (Morbihan)

    Alors, il y a 15 jours, je regarde ma fille jouer un match de basket et je suis assis à côté d'une femme (pas Julie Schittly hélas) dont la fille joue dans la même équipe que la mienne et dans la discussion, je lui demande si elle est originaire de Baud et elle me répond que non, qu'elle est de Bréhan. Et moi, quand on me parle d'un petit bourg morbihannais un peu reculé, tout de suite, j'ai le réflexe "cabine". Alors, n'ayant honte de rien, je demande à la dame si Bréhan dispose d'une cabine téléphonique. Elle me regarde un peu surprise et me répond qu'elle n'en a aucune idée, qu'il y a dû en avoir une dans le passé etc . Et alors, je regarde vite fait sur mon smartphone portable sans fil si j'ai quelque chose dans mon blog...non, pas de note cabine sur Bréhan et pourtant, j'avais le lointain souvenir d'y être allé. Alors, je vais voir sur mon cloud et oui, j'ai bien un dossier "Bréhan". Et donc, alors que Béatrice pensait que je ne reviendrais pas sur ce sujet anodin, je lui dis 'si, y'a toujours une cabine dans ton bourg...enfin, c'est pas vraiment une cabine, c'est juste un publiphone mais je prends aussi". 

    A chaque fois que je suis dans cette situation, je repense toujours à ce passage de "du côté de chez Swann" lorsque le narrateur cherche à avoir un maximum d'infos sur Swann sans en avoir l'air :

    c'est le moment où un homme sain d'esprit qui cause avec un fou ne s'est pas encore aperçu que c'est un fou

    Bon, je ne suis pas fou mais , il y a une cohérence dans ce projet cabine mais avouez qu'interpeller quelqu'un sur la chose alors qu'il n'est pas au courant de votre lubie a de quoi l'interroger.

    Voilà un préambule un peu trop long à mon goût. Mais comme je n'ai pas grand chose à dire sur Bréhan, ça fera toujours ça ne noirci. Le publiphone est installé contre un mur pas loin de l'église (qui a d'ailleurs été détruite depuis pour y installer à la place 10 bornes de recharge pour voitures électriques. Il ne faut pas sous-estimer l'avenir). 

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    Tiens, tant que j'y pense, pour info, je me suis rendu à Bréhan le 10 avril 2016, soit le même jour que Plumieux (précédente note), Buléon, Coëtlogon, Evriguet, la Trinité-Porhoët, Lanouée, Saint-Etienne-du-Gué-de-l'Isle. Toutes ces communes se situent à l'est de Pontivy, au nord de Pleugriffet ou au sud de Loudéac si vous préférez. Seule Saint-Etienne-du-Gué-de l'Isle se situe dans les Côtes du Nord, que d'aucuns appellent les Côtes-d'Armor (pffff, c'est comme si on disait la Corée d'Armor ou la Caroline d'Armor, faut arrêter). 

    Mon agenda m'informe que lorsqu'on appelle la cabine, cela sonne. Pour le reste, je ne sais pas si la communication est possible. 

    Je ne me souviens pas grand chose de Bréhan, juste que j'avais été surpris sur le chemin m'y menant de tomber sur un champ où l'on montait un drôle d'engin. Et j'en ai vu plein d'autres après. Je pense qu'il s'agit d'un système qui permet avec ce seul outil d'arroser, les années de sécheresse,  un champ en entier lorsqu'on y plante du maïs ou autres plants gourmands en eau. 

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    Mais revenons à Bréhan, bourg dont l'histoire est assez chargée et qui est connue pour son monastère.  Il faut dire qu'on n'est pas loin de Pontivy, de Rohan, de Josselin et qu'il fut un temps où de puissants seigneurs construisaient des châteaux de carte etc. Je ne pense pas qu'on était très républicains dans ces contrées après la révolution...enfin bref..Aujourd'hui, Bréhan est un petit bourg tranquille où l'on est fier de ses agriculteurs et on l'assume !

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    Pour ceux que ça intéresse, je vous retranscris ce qu'il y a d'indiqué sur la stèle :

     

    En décembre 1484, Robin Fouquet et Jean Crès

    installèrent

    le premier atelier d'imprimerie

    de Bretagne

    en la paroisse de Bréhan

    dans la Seigneurie du Gué de l'Isle

    (décembre 1984) 

    Bon, je ne m'appelle pas wikipedia ni Michel Houellebecq mais vous saurez maintenant qu'il y a une histoire entre Bréhan et l'imprimerie (car jadis, les livres se lisaient sur du papier). 

    Bréhan possède aussi la particularité de disposer d'une agence d'assurance estampillée UAP, marque qui n'existe plus depuis 1999

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    Vue de plus loin ( pour aussi voir la belle maison de l'assureur qui est à côté). 

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    A Bréhan, comme ailleurs, il y a besoin de s'assurer...de s'assurer par exemple qu'on ne risque rien à dormir dans l'hôtel la Crémaillère

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    Ou que si on va faire des démarches à la marie, on ne risque pas de sortir avec un pantalon taillé en short :

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    Souvent, dans ce type de bourg qui s'éteint comme une bougie qu'on noie dans un bassine d'eau trempée, on s'étonne de certaines enseignes et on tire son chapeau (qu'à défaut de chapellerie, on peut toujours aller rapiécer chez Céline). 

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    visite le dimanche 10 avril 2016. Arrivé à  16:52, départ à 17:03.  Maire  : Hervé Guillemin . Canton de...Grand-Champ (!!!), ça me semble si loin... 2330 habitants. publiphone à pièces qu'on va considérer hors service. numéro : 02 97 38 85 53. 

    Loïc LT. rédaction le 01/02/2017. niveau d'inspiration :3/5

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  • recensement des cabines # 81 - Plumieux (Côtes du Nord)

    Dans le stock des bourgs recensés disposant d'une cabine téléphonique dont je n'ai pas encore fait l'article, il y a Plumieux (un endroit où Julie Schittly n'a jamais mis les pieds), petit bourg des Côtes du Nord que j'ai visité le 10 avril 2016. Et il se trouve qu'on a parlé un peu de ce village fantôme hier car l'épicentre du séisme s'y situait :

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    Avant que ce bourg ne soit rayé de la carte, j'avais pris une photo au même endroit. On a du mal à imaginer que ce hangar soit désormais un amas de tôles et de parpaings jonchant un sol où des cratères ouvrent des voies béantes vers les entrailles de la Terre. 

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    Comme je l'écris à chaque fois que je ponds une note à retardement, j'admets que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de mon passage dans ce bourg costarmoricain. Il ne doit l'honneur de figurer sur ce blog que parce que le 10 avril, il disposait encore d'une cabine téléphonique. 

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    A l'époque, pensant faire mon intéressant, je faisais de l'affichage sauvage. Mais des personnes dont l'avis compte pour moi m'ont dit que ça dénaturait ma démarche. Alors, j'ai arrêté...mais je l'ai quand même fait à Plumieux. Et c'était avant que ma mascotte Cabino ne se fasse enlever par Daesh. Si les méchants (nom que je donne aux démanteleurs) sont passés, je pense qu'ils ont été surpris mais pas sûr que ça les ait rebutés !

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    Ce n'est pas parce que je n'ai croisé aucun bipède que Plumieux n'est pas habité. Wikipedia m'informe que 1039 contribuables  n'ont pas trouvé plus mieux ailleurs (jeu de mots pourris avec grammaire incorrecte en plus -). 

    Le bourg n'est cependant pas dénué de charme. Cela me revient tout à coup. L'architecture est particulière et je subodore que les pierres ayant servi à construire ces maisons dans lesquels on devine des vies intenses où l'on danse du matin au soir sur des musiques folles doivent provenir d'une carrière environnante. 

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    Au premier plan, il y a cette grande bâtisse, qui doit être un immeuble avec appartements mais qui a dû être un hôtel ou que sais-je et plus vers le fond, c'est un commerce fermé depuis l'attentat du petit Clamart. 

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    Mais je vous rassure, certains commerces sont ouverts (sauf ce dimanche évidemment) :

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    Contrairement aux apparences, ce magasin qui fait partie de la franchise 'votre marché' est ouvert. J'en veux pour preuve cet article paru dans le Télégramme datant de je ne sais pas quand :

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    Cette boutique de vêtements semble être une flatuosité dans ce bourg où l'on ne trouve pas une baguette de pain. Je doute qu'elle soit ouverte mais dans le doute, il faut choisir alors je décrète que LOSANGE ouvre tous les jours sauf le mercredi comme indiqué sur la porte.  

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    Allez, mettons un peu de couleur dans ce village triste comme un frigo vide  ou comme une porte de prison ou comme un bonnet de nuit ou comme un jour sans pain, ou comme les blés...triste comme un lendemain de fête, comme un saule, comme une journée à Roland-Garros un jour de pluie ou comme le jeu de l'équipe du Portugal pendant l'Euro....Je meuble, je meuble iKea, but, Fly ou autres -)

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    Mais...mais...mais, il y a une Poste à Plumieux ! Et un bar en face, une Golf 3 grise qui roulait (mais en fait non, je me suis approché, elle était juste garée au milieu de la route) et un Forsythia en fleurs. Comme quoi, il ne faut pas désespérer...car je vous ai menti, il y a également une boulangerie moderne : 

    recensement des cabines, cabine téléphonique, côtes d'armor

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    visite le dimanche 10 avril 2016. Arrivé à  16:02, départ à 16:24.  Maire  : Pierrrick Le Cam . 1039 plumetaises. Cabine téléphonique à pièce hors service. numéro : 02 96 25 56 24. Avant le tremblement de terre, Plumieux se situait au sud des Côtes du Nord, du côté de Loudéac et de Bréhan. 

    Loïc LT

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  • On n'attend plus l'hiver...(alors écrivons qu'on se manque)

    J'aime bien personnaliser mon bandeau au rythme des saisons et j'ai profité  de ce matin blanc pour prendre une photo de le vue qu'on a depuis la terrasse. Mon rêve évidemment, ce serait un paysage enneigé...mais la dernière fois qu'il a neigé à Camors, c'était en novembre 2010. En prenant les photos, j'ai surpris un geai perché sur un poteau de clôture. Ça m'a fait penser qu'on a oublié de mettre la mangeoire pour les oiseaux. 

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    Mais l'événement du matin, ce n'est pas le gel, c'est le tremblement de terre (magnitude 3.7) dont l'épicentre se situait entre Vannes et Pontivy (c'est à dire pile poil au milieu de ma cuisine) mais personne n'a rien ressenti dans la maison endormie. 

    On n'attend plus l'hiver

    Alors écrivons qu'on se manque

    Même si on s'est vu hier

    C'est déjà long de s'attendre...

    (pastiche d'un titre de qui vous savez)

    Loïc LT

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    Prisca a taillé le chèvrefeuille. On dirait Mémé qui a fait des bigoudis et qui sort de chez le coiffeur -)

  • l'espèce de blog en 2016 : bilan.

    Ce blog existe depuis 2007. C'est une fierté, il n'y en a pas beaucoup qui durent aussi longtemps. Je me rappelle l'avoir créé alors que deux minutes avant, je n'en avais pas l'intention. J'ai cliqué sur un lien, je suis tombé sur la page d'accueil de BlogSpirit, plateforme que je connaissais pas du tout et je me suis inscris pour m'amuser et je me suis dit sur le coup que ce serait amusant d'y mettre l'espèce de poème que je venais d'écrire. 

    Ensuite, j'avoue avoir effacé beaucoup de notes, parce que 2007, étant une année électorale, j'y ai mis mon grain de sel (je défendais Sarkozy et je l'assume....aujourd'hui, je ne le ferai plus et j'assume aussi ce retournement de veste) et même plus. Pendant deux mois, il est devenu un lieu de discussions très fréquenté. Malgré ce qui s'est passé en 2016, je n'ai jamais atteint les audiences de début 2007 (et aussi parce que les blogs se sont ringardisés). Après les élections, cela s'est calmé, je me suis lassé de la politique et j'ai décidé de réorienter le ligne éditoriale du blog. Ce ne furent plus que comptes rendus de lectures et fantaisies diverses. Dans un souci de cohérence, j'ai effacé toutes les notes concernant les élections de 2007.

    Malgré un faible nombre de visites, j'ai continué à écrire parce que j'ai besoin d'écrire (et on le fait d'autant mieux quand on sait qu'on peut potentiellement être lu) et parce qu'il me restait un noyau de fidèles. Aujourd'hui, quand je relis ce que j'ai écrit entre 2008 et 2013, je constate que j'ai progressé dans le style, la forme etc. Tout donc n'aura pas servi à rien. Et puis si je ne me souviens plus d'un bouquin que j'ai lu en 2010, je sais que je vais trouver son compte rendu ici. Hélas, à l'époque, en plus d'être souvent médiocres, j'agrémentais mes comptes rendus de détails inutiles (sur le poids du livre ou l'odeur du papier), histoire de faire mon intéressant. 

    Au passage, je note que très peu de blogs littéraires sont tenus par des hommes....bizarre quand on sait que les hommes lisent plus que les femmes. Par ailleurs, je n'ai jamais joué le jeu de la communauté des blogueurs...comme je ne laisse quasiment aucun commentaire ailleurs et que je n'ai mis sur mon blog aucun lien vers d'autres blogs, je récolte très peu de commentaires. Mais que m'importe les commentaires. J'apprécie avoir un petit commentaire sympathique (ou pas) de temps en temps mais je n'en fais pas une fixation. D'ailleurs, regardez Eric Chevillard dont j'admire le blog, et bien, les commentaires y sont fermés. 

    Il y a le nombre de commentaires et il y a l'audience. Il est de bon ton dans la blogosphère de dire qu'on se fiche de l'audience alors que je suis persuadé que la plupart est rivé sur les stats. Au début, c'était compliqué avec BlogSpirit car la plateforme tenait elle-même les stats mais  ses blogueurs  se sont rendus compte très vite que ces stats étaient fausses et surtout gonflées...sans doute pour encourager les gens à continuer à bloguer (car il faut savoir aussi qu'entre temps, c'est devenu payant : 17€/trimestre...correct et plus de pubs et possibilité de mieux personnaliser son blog). 

    En terme d'audience, il faut résonner en 'visiteurs uniques'. Sinon, un fan de ton blog qui vient 60 fois le visiter par jour serait compté 60 fois. Avec le système des visiteurs uniques, il n'est compté qu'une fois. Maintenant que BlogSpirit a arrêté son module stat, j'ai installé Xiti. Compliqué mais indépendant, les stats sont honnêtes. Alors si vous me demandez mes stats, je vais vous répondre que c'est compliqué. Genre, à la rentrée scolaire, parce que des étudiants travaillaient sur le bouquin lambeaux de Charles Juliet, le blog a connu une pointe à 300 visites uniques par jour (plus de 1 000 visites par jour au total) pendant 2 jours. Il y a comme ça des pics liés à des noms propres que j'ai écrit sur mon blog. Genre aussi un photographe spécialisé dans le terrain vague qui a tout à coup fait exploser les stats. Je m'en fous des stats ! Mais je vous en parle car quand il est question de mon blog, c'est la question qui revient toujours. 

    Evidemment l'article dans Ouest-France en début d'année et le passage sur France 3 Bretagne ont fait leur effet aussi. D'ailleurs, depuis que le blog est passé sous les feux de rampe, il ne passe plus jamais sous un étiage autour de 60 visites uniques (en été ou pendant les fêtes).

    Sur le fond, il y a eu ce 'fameux' inventaire des cabines commencé il y a 2 ans et qui au début ne convainquait pas grand monde autour de moi...sauf ma femme qui ne cessait de me dire que cela allait finir par attirer l'attention d'un journaliste. Elle avait raison. 

    Donc ce papier dans Ouest-France m'a encouragé à continuer mais le temps jouait contre moi. En même temps que j'accentuais mes déplacements dans des communes lointaines, les cabines téléphoniques disparaissaient, comme si un mauvais génie voulait m'empêcher de poursuivre mon dessein !

    Aujourd'hui, je ne pars pratiquement plus en recherches de cabines, même si je sais qu'il en reste. Mais c'est décourageant de faire 100 km, de visiter 20 bourgs et de rentrer à la maison avec 2 cabines dans la pellicule. Heureusement pour vous chers lecteurs, j'ai fait quasiment 200 bourgs et je suis loin de les avoir tous évoqués sur le blog. Le souci est que pour certains, ça commence à dater. Mais je sais broder et raconter n'importe quoi (j'ai d'ailleurs eu des appels ou mails de mairies me faisant part d'erreurs.....erreurs qui n'en n'étaient pas puisque je les faisais volontairement). 

    J'écris très vite. Excusez les fautes, je corrigerai plus tard. Maintenant, voici 2017. Il faut savoir une chose, c'est que le blog est passé de mode. Quand j'en parle à mes filles ou à des jeunes de 20 ans, ça leur fait le même effet que si je leur parlais du Minitel. Exemple, pendant un moment, j'écrivais une note sur mon blog et je mettais un lien sur Facebook et j'avais bien plus de commentaires sur fb que sur le blog. Les réseaux sociaux, parce qu'ils offrent plus de visibilité et parce que l'info ou l'article te tombent dessus sans que tu n'aies rien demandé sont plus efficaces. D'ailleurs, le si peu de blogueurs qui restaient ont, soit réduit la voilure, soit supprimé leur blog. Mais l'efficacité est une chose, le travail d'écriture, une autre. 

    Là, je suis à la croisée des chemins. J'aime bien quand même ce coin que je personnalise à souhait. Un blog, c'est comme une boutique, tu y entres si tu en as envie. Un réseau social, c'est une rue, tout le monde est obligé d'y passer et de regarder les vitrines. 

    Et puis, il y a Babelio, une communauté de lecteurs sur laquelle on peut classer ses bouquins, écrire ses critiques et plein d'autres choses....et là, idem, visibilité assurée. Les temps changent ! Il faut suivre. 

    Pour l'instant, le blog reste...en l'espèce ! Si BlogSpirit ne nous abandonne pas en rase campagne (car on ne doit plus être très nombreux..)

    Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et à tous et à l'année prochaine !

    Loïc LT

  • A présent (Vincent Delerm, la chanson, pas l'album)

    Nous sommes Marcia Baila
    Les cracheurs de feu de l'enfance
    Le trajet qui n'en finit pas
    Et la banquette arrière immense
    Nous sommes riverside park
    Les pelouses dans les centres-villes
    Les beaux jours qui débarquent
    Nous sommes les amours imbéciles

    Nous sommes le soleil blanc
    Juste en sortant du cimetière
    Le boulevard après l'enterrement
    Les visages pales dans la lumière
    Nous sommes la fin d'été
    La chaleur les soirs de retour
    Les appartements retrouvés
    La vie qui continue sous cour

    Nous sommes les yeux, les larmes
    En retrouvant 30 ans après
    Sur notre enfant les mêmes alarmes
    Pour les choses qui nous alarmaient.

    Nous sommes la vie ce soir
    Nous sommes la vie à cet instant
    Et je te suis sur le trottoir
    Et je te regarde à présent, à présent
    A présent
    A présent
     
    J'écoute beaucoup plus le dernier album de Julien Doré qui frôle la perfection, parce qu'il m'intrigue, qu'il cache bien des mystères et qu'en plus les mélodies sont bien enlevées et les arrangements parfaits mais il ne faut pas être exclusif. Et j'écoute aussi (entre autres) beaucoup le dernier opus de Vincent Delerm. Mais je ne l'écoute pas dans la même optique. Il y a une grosse différence entre une chanson de Doré et une chanson de Delerm. Doré exalte la beauté, la nature, la féminité, il y a un côté glamour mais un glamour qui frôle l'hermétisme. Le fait d'avoir fait jouer Pamela Anderson dans son clip "le lac" est purement anecdotique et la raison n'est pas celle que l'on pense. Le chanteur s'est expliqué là-dessus (et ce serait bien qu'il nous explique aussi ce qu'il veut nous dire dans certaines de ses chansons...). 
    Lorsque j'écoute Delerm, je ne cherche pas la même chose que lorsque j'écoute Doré. Delerm est un chanteur générationnel, il s'adresse aux quadragénaires, il nous parle des années 80, il nous dit la difficulté de vivre en couple, il évoque nos failles, nos fardeaux mais paradoxalement, dans ce flot de sombre nostalgie, il distille avec intelligence un positivisme et nous invite à vivre pleinement le présent. C'est le titre de l'album ! Et il se trouve que ces petites touches positives sont si fortes qu'on oublie les chansons plus tristes. Moi, après avoir écouté cet album, je me sens mieux. Et cette chanson en particulier. A présent. Tous les gens nés dans les années 70 se retrouvent un peu dans ce titre (Le trajet qui n'en finit pas et la banquette arrière immense....à qui ça ne parle pas ?). Je me revois dans la R6 orange ou la BX  quand on partait chez des amis de nos parents qui habitaient très loin et qu'on n'avait pas envie parce qu'on savait qu'on allait s'emmerder. Je me rappelle aussi d’enterrements divers, la procession jusqu'au cimetière et oui, les visages étaient pales dans la lumière. Etc etc.

    Vincent Delerm était en cours d'écriture quand il a appris l'attentat du Bataclan, le Bataclan qui est devenu un peu son antre, et l'album suinte de cette déchirure et plutôt que de l'évoquer platement, le chanteur a préféré prendre le contre-pied et nous inviter à vivre le présent intensément. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Alors, ce soir, 11 décembre 2016, nous sommes la vie en cet instant et il faut se dire que c'est une chance d'être entouré des gens qu'on aime. C'est l'hiver, les volets sont fermés, le sapin de noël est allumé. Mais...
     
    Nous sommes les yeux, les larmes
    En retrouvant 30 ans après
    Sur notre enfant les mêmes alarmes
    Pour les choses qui nous alarmaient.
     
    Mes filles ont grandi, elles ont chacune leur personnalité, leur caractère et je crois que cette jolie strophe s'adresse surtout aux parents qui ont des enfants plus jeunes car je ne vois dans la vie de mes filles que la joie de vivre, de l'insouciance et j'ai du mal à discerner ce qui peut les alarmer et qui m'alarmait aussi. Peut-être parce qu'un garçon et une fille ne s'alarment pas pour les mêmes choses. Je devine quand même les premières amours imbéciles et tout ce qui se passe dans leurs petites têtes de jeunes adolescentes.
    Par ailleurs, la mélodie de à présent est en phase avec le propos, c'est une mélodie gaie qu'agrémentent  des chœurs féminins (un classique chez Delerm)
    Alors, c'est entendu ?  Malgré tous nos problèmes, tous les drames, toutes nos tracasseries, aimons-nous vivant...ah non, zut, je me trompe de chanson -), mais n'empêche qu'il n'avait pas tort. Je ne sais pas ce que François Valéry disait dans la chanson mais tout était dans le titre, un titre très fort. Et finalement, c'est le message que Vincent Delerm veut faire passer aussi : 
     
    Nous sommes la vie ce soir
    Nous sommes la vie à cet instant
    Et je te suis sur le trottoir
    Et je te regarde à présent, à présent
    A présent
    A présent
     
    Loïc LT

  • recensement des cabines # 80 - Bignan (Morbihan)

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              Benoit Debigne, correspondant local

  • recensement des cabines # 79 - Quelneuc (Morbihan)

    Nos départements sont ainsi faits que leurs frontières paraissent parfois incongrues. On peut comprendre qu'un cours d'eau puisse faire séparation mais parfois rien n'explique pourquoi telle une presqu’île osant défier l'océan (mais la nature n'est pas douée de raison), un morceau de département empiète sur un autre. Il est vrai que nous ne sommes pas en Afrique et qu'on n'a pas utilisé de règle pour faire les délimitations. Il y a sans doute des raisons historiques ou administratives mais je n'ai pas envie de chercher le pourquoi du comment.

    Il en est ainsi de Quelneuc, commune la plus orientale du Morbihan. D'ailleurs, le site internet de la commune le stipule très bien :

    presqu'île de Bretagne intérieure à l'Orient du Morbihan, s'avance en Ille et Vilaine, comme une main tendue vers les lueurs de l'aurore.

    Sur la carte, Quelneuc est représenté par le point rouge. On sent que telle une feuille morte emportée par les vents d'ouest, Quelneuc a des envies d'ailleurs (j'essaie d'être aussi poétique que celui ou celle qui a écrit sur le site -). Hélas, Quelneuc, dans le Morbihan tu es, dans le Morbihan tu resteras, parce qu'il rare qu'une commune change de département selon son bon vouloir, d'autant plus lorsqu'on est une commune sous administration française. 

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    20 novembre 2016. Après une nuit venteuse, la météo s'était calmée dans la matinée et j'avais à faire dans les environs de Quelneuc. J'avais repéré la veille cette incongruité à tel point que roulant sur la route nationale 24 jonchée de branches et d'amoncellements de feuilles mortes, j'étais quasiment aussi motivé par mon affaire que par la visite de Quelneuc dont j'espérais évidemment la présence d'une cabine (avec bon espoir car d'expérience, plus une commune est paumée et peu peuplée, plus elle a de chances d'en disposer encore une....à force de recenser, je suis presque en mesure d'écrire une thèse sur "la probabilité de la présence d'une cabine téléphonique dans telle commune"). 

    Je suis arrivé sur zone à 16:54. Le ciel était gris. J'ai été accueilli à Quelneuc par un panneau standard m'indiquant que je roulais sur la D138. Je glose, je glose car je ne vais pas avoir grand chose à dire de ce bourg. 

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    Il ne m'a fallu que quelques secondes pour tomber sur la cabine qui se situe juste à côté de la mairie. Il s'agit d'une cabine à pièces fermement scellée sur une dalle de béton telle une statue à laquelle on tient comme à la prunelle de ses yeux. 

     

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    Son numéro d'appel est le 02 99 08 93 35. Je signale au passage que l'indicatif 99 est utilisé en Île-et-Vilaine (97 pour le  Morbihan), preuve s'il en est que Quelneuc ne sait pas sur quel pied danser. A ce propos, il m'amuse de penser que la frontière coupe un champ en deux. Il y a souvent des légendes de la sorte dans les zones frontalières. J'ai décroché le combiné, pas de tonalité. J'ai quand même essayé d'appeler et la sonnerie a retenti, par contre la communication était impossible. La sonnerie continuait à retentir alors que j'avais coupé la communication sur mon smartphone sans fil. J'ai attendu que ça s'arrête de peur d'effrayer quelque badaud mais la sonnerie continuait à retentir. J'ai donné un coup de pied dans le bordel et la sonnerie s'est tue. Mon petit doigt me dit que c'est la dernière fois qu'elle a sonné. 

    Chers habitants de Quelneuc, avides d'histoires locales et d'anecdotes inutiles, apprenez que votre cabine a sonné pour la dernière fois le 20 novembre 2016. Les méchants démanteleurs , même s'ils ont du retard sur leur prévisionnel finiront bien par la trouver, qu'ils soient des méchants morbihannais ou des vilains bretilliens. Bretillien est le gentilé (tout récent) des habitants d’Île-et-Vilaine et avouez qu'il est étrange qu'on n'est pas mis d'accent sur le premier E de Bretillien. 

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    Voici ci-dessus une vue globale du centre de Quelneuc. Au premier plan, on distingue la Charmette, un restaurant qui fait guinguette, qui n'a l'air de rien comme ça et pourtant, selon son site, il s'agirait d'un haut lieu de la culture bretonne :

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    Je ne sais pas si c'est très visible mais il est clairement indiqué qu'en 15 ans, cette adresse bien connue des bretons (j'ai fait une enquête aujourd'hui au boulot et cette assertion n'est pas confirmée) attire un public éclectique. Je suis naïf et disposé à le croire mais le site n'a pas annoncé de spectacle depuis la Saint-Valentin du 14 février 2015 (et pourtant, comme à Clerval, à Quelneuc sur le pavé, il y a des filles à marier...mais personne ne les demande -)

    J'ai pris une photo de l'église de Quelneuc mais elle est d'un style gothique tellement quelconque que je ne vais pas prendre la peine de la poster ici. Je serais quand même curieux de savoir combien de messes y sont célébrées chaque année et puis aussi la dernière fois qu'un homme et une femme s'y sont mariés (oui, parce que dans les églises, on ne pratique pas encore le mariage homosexuel...sauf peut-être à Quelneuc). 

    Je n'ai même pas pris dix photos du bourg dans lequel je suis resté  quelques minutes alors tout ce que je pourrais dire de plus serait des infos trouvées sur le net, genre : Roger Gicquel y a vécu (et depuis Quelneuc a peur !) et une course de vélocipèdes réputée y a lieu tous les ans. 

    Quelneuc, qui ne compte que 550 habitants dispose quand même d'une école (catholique va sans dire). 48 élèves y sont scolarisés. Quand un bourg possède encore une école, c'est qu'il n'est pas complètement mort, d'ailleurs, je n'ai jamais dit ça. Dans cette note, notez que je ne me suis pas moqué de Quelneuc, tout simplement parce que j'ai de la sympathie pour les bourgs paumés ne voyant pas la moitié de leur misère. Allez, humour !

    Quelneucoises, quelneucois, profitez de vivre à l'abri de ce monde fou, profitez de votre anonymat. Pour vivre heureux, vivons cachés ! Le parvis de l'église est assez grand pour y organiser des farandoles et les prés suffisamment reculés pour y organiser des raves parties. L'avenir vous appartient.

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    Oui, profitez, rassemblez-vous, aimez-vous, faîtes des enfants, faîtes vivre vos petits commerces et même si j'ai donné un coup de pied dans la cabine, et que vous voulez quand même savoir s'il y a de la vie en dehors de votre commune et bien, utilisez d'autres moyens mais évitez autant que faire se peut d'aller voir ailleurs. Je vous le dis sincèrement et du fond du cœur et comme l'écrivait maladroitement Proust :

    On ne connaît pas son bonheur. On n'est jamais aussi malheureux qu'on croit.

    Avant de partir, j'ai pris ces cornouillers, le seul arbuste qui est plus beau en hiver qu'en été. 

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    visite le dimanche 20 novembre 2016. Arrivé à 16:54, départ à 17:09.  Maire  : Loïc Hervy . 550 quelneucois. Canton de Guer. Prochaine étape : Saint-Abraham

    Loïc LT

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  • CR308 : chanson douce - Leïla Slimani

    41EYjgteJdL.jpgLui travaille dans un studio de production musicale, elle, après son congé maternité reprend son activité d’avocate. Sur les conseils d’un ami, il décident d’embaucher Louise, une nounou pour s’occuper de leurs deux enfants. Elle a tout de la nounou parfaite.

    Mais l’auteure ne laisse pas durer le suspense. Dès le début, on se retrouve dans un bain de sang avec un enfant mort et l’autre sur le point de l’être. Louise est la meurtrière. Tout le long du récit, on revient très peu sur le drame mais  avec une écriture sobre et sans fioriture, la romancière repart du début et tente de comprendre comment l'horreur a pu arriver. Paul et Myriam étant très pris professionnellement (chacun a le désir de monter en hiérarchie), c’est le quotidien de Louise que l’on suit, comment elle choie les deux enfants et surtout comment subrepticement, elle ne devient plus seulement nounou mais gouvernante. Elle fait tout à la maison et le couple se repose totalement sur elle. Ils l’invitent même à venir en vacances avec eux en Grèce. Mais petit à petit, les relations se détériorent. Le lecteur réalise que Louise sombre dans la folie alors que le couple se pose de plus en plus de questions mais sans s'alarmer plus que ça. Ils la trouvent tout au plus de plus en plus envahissante au point qu’ils voudraient s’en débarrasser mais ils n’arrivent à s’y résigner tant elle fait un peu partie de la famille. 

    Les enfants grandissent, vont à l’école, Louise n’a plus vraiment de raison de rester dans le ménage mais elle ne se fait pas à cette idée. Elle fantasme sur l’idée que Myriam pourrait retomber enceinte et fait tout pour que Paul et Myriam soient libérés des enfants le soir afin de concevoir ce troisième enfant qui lui permettrait de rester car elle ne voit pas d’autre issue à sa triste vie solitaire .On assiste donc au désarroi de Louise qui se transforme en naufrage. Elle sombre dans la folie, folie à peine perçue par les parents trop accaparés.

    En plus d’être le roman des causes profondes d’un fait divers atroce, il s’agit aussi pour l’auteure de nous décrire notre société contemporaine dans laquelle le travail prime sur tout et où la solitude en milieu urbain nous empêche de considérer l'autre. 

    Le titre peut paraître surprenant mais la chanson est souvent douce lorsque Louise s’occupe des enfants (et par ailleurs, Louise ne sait pas chanter autre chose que des comptines). On pourrait aussi considérer que c’est une antiphrase. Un peu des deux. Chacun voit. 

    C’est un roman captivant comme lorsqu’on regardait faites entrer l’accusé le dimanche soir mais d’un point de vue littéraire, ça n’atteint pas les sommets des monts d’Arrée. Tel n’était sans doute pas le but de Leïla Slimani  qui n’a pas démérité car elle maîtrise parfaitement la technique du roman. Sa valeur s’arrête là...mais elle peut se défendre en arguant qu’elle n’a jamais demandé à recevoir le prix Goncourt.

    C’est ainsi qu’on donne désormais  une prime au caractère social d’un roman plus qu’à sa valeur littéraire. Aujourd'hui, l’idée dominante est que le roman doit avoir une fonction sociale. Mais imaginez que ce roman figure dans le même palmarès que “à l’ombre des jeunes filles en fleur’ !

    Je n’accable pas Leïla Slimani, au contraire, je l’envie d’avoir pu écrire ce roman et l’invite à me coacher pour l’écriture de mon roman-fleuve qui évoque l’histoire d’un couple suisse qui achète un moulin breton et finit par y accueillir des artistes qui ne savent pas le piège dans lequel ils sont tombés. Les soirées arrosées et la proximité d'un canal ne font pas bon ménage. 

    lecture novembre 2016 (en une soirée), liseuse kindle (240 pages dans l'édition papier), éditeur Gallimard, parution 18 aout 2016, prix Goncourt 2016, note : 3.5/5

    Loïc LT

  • tentative d'explication d'un texte : de mes sombres archives (Julien Doré)

    Le titre de mes sombres archives clôt l'album & de Julien Doré de la même manière que Corbeau blanc clôturait Love. Les deux titres sont de la même veine, deux textes très forts, torturés, faussement pessimistes et puis surtout, ce sont des morceaux qui sont écrits dans l'optique de terminer un concert et je mets ma main à couper que de mes sombres archives sera le dernier titre joué par Julien lors de sa prochaine tournée. En plus de textes un peu glauques, ils ont comme points communs d'être très forts musicalement avec une montée en puissance enivrante, comme si Julien voulait remercier ses musiciens. "Lâchez-vous les gars, moi, j'ai fait mon boulot".  

    Mais moi, lorsque j'ai pris connaissance de l'album, j'ai tout de suite été saisi par ce titre...de mes sombres archives. Sans même écouter le morceau, l'expression m'a littéralement scotché. Peu importe de quoi il parle dans le texte. Comment personne avant 2016 n'avait pensé à aligner ces quatre mots : de mes sombres archives ? Il y a des évidences qui mettent des années à sortir de la tête des artistes ou des contribuables lambda.

    De mes sombres archives m'évoque tous les fardeaux , toutes les casseroles qu'on traîne, toutes les erreurs etc. Les sombres archives sont une métaphore de tout ce qu'on voudrait effacer de nos vies. J'aime cette métaphore. Au sens propre, ce qu'on archive, c'est ce dont on n'a plus besoin mais qu'il faut garder. Alors quand elles sont sombres, c'est encore pire, cela veut dire qu'il faut ranger tout ce qu'on voudrait effacer. On ne peut pas les jeter, on doit juste les classer. 

    Deuxième strophe : Pris dans les lignes/De mes sombres archives. Je modifie un peu. Je suis pris dans les lignes de mes sombres archives. Les erreurs de mon passé m'empêchent d'avancer car je suis obligé de suivre une même ligne commencée dès ma naissance. 

    Voici le texte de Julien Doré :

    DSC09401.JPG

    Je n'ai pas la prétention de pouvoir expliquer un texte de Julien Doré mais celui-là est quand même assez clair. Entre parenthèse, il boucle la boucle. Le titre le lac était une ode à la féminité et à la beauté de la nature mais dans le lac évoqué ici, le chanteur évoque la cruauté de l'homme, et les sombres archives dont il est question représentent les méfaits de l'homme dont les ombres du lac se souviennent. Alors, le narrateur parle au cygne et le prévient de ce dont l'homme est capable mais lui rappelle sa force, qui est celle de pouvoir voler. Dès qu'un homme te regarde, envole-toi de tes ailes lascives, de tes ailes passives....

    Le narrateur rappelle l'ambivalence de l'être humain qui se prend parfois pour un ange, parfois pour de l'acide. C'est le combat entre le bien et le mal, c'est en fait tout simplement au premier degré un poème écologique. Certains se foutent de la protection de la nature quand d'autres en font leur cheval de bataille. Mais c'est aussi un texte sur nos propres dissensions. On est tiraillé par des forces contraires et surtout on doit supporter nos sombres archives.

    Ce texte qui me laisse sans voix est en plus servi par une superbe mélodie. Je ne vous parle même pas du morceau précédent (Caresse), j'en aurais pour la nuit. 

    Loïc LT

    De mes sombres archives.