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patrimoine - Page 2

  • recensement des cabines # 18 Sainte-Anne-d'Auray

    Sainte-Anne-d'Auray ne se situe qu'à 12 kms de mon lieu de travail et je trouvais dommage de ne pas y faire de recensement par athéisme primaire. Car c'est un bourg qui existe, qui a une vie en dehors de sa basilique et tous les pèlerins qu'elle attire. D'ailleurs, j'ai quelques collègues qui y habitent et qui n'ont que faire de la religion. Mais bon, en dehors de ça, je ne sais pas ce que représente Sainte-Anne-d'Auray pour les gens qui n'habitent pas dans la région. Est-ce un lieu de pèlerinage connu célèbre en dehors des frontières armoricaines ? Je ne sais pas et j'aimerais bien que l'on fasse l'effort d'un petit commentaire pour dire ce qu'il en est. (Peut-être la venue du pape en 1996 rappelle quelque chose à quelqu'un). 

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    Commençons par le but de la visite (qui au fond, finissons par l'admettre, n'est qu'un prétexte). Le bourg possède deux cabines mitoyennes en état de marche. 

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    infos pratiques / leurs numéros  respectifs sont 02 97 57 77 53 et 02 97 57 78 53. Cela fait partie des contraintes que je fixe à mon recensement : donner le numéro des cabines. Ça, c'est fait.Sinon, ces deux publiphones sont situés juste à côté de la maison de Nicolazic, pauvre paysan breton dont la légende stipule (utiliser le verbe stipuler : 2ème contrainte) que Sainte-Anne, la grand-mère de Christ lui serait apparu en 1623 et lui aurait demandé de bâtir une basilique en tel lieu etc. Je ne vais pas vous gaver avec ça, je n'y crois pas un traitre mot. N'empêche que la maison de Nico est forte charmante et visitable. 

     

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    Sinon, quand je suis arrivé, j'ai garé ma BX au milieu du bourg si bien que j'étais bien situé pour en faire un petit tour (car bien que ma pause de midi soit longue, il faut compter 1/2 heure pour l'allé-retour ce qui me laissait 1 heure sur place). Ma BX bien garée suite à un créneau magnifiquement effectué, je suis parti en vadrouille. 

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    Après avoir fait un petit tour, je remarquai  vite fait qu'une dame commençait à monter la Scala Sancta et qu'elle avait de jolies jambes couvertes d'une jupe légèrement soulevée par le vent. A marche normale, il faut 30 secondes pour grimper au sommet de cet édifice mais la coutume catholique veut que l'on s'arrête un certain temps à chaque marche. Ils sont bizarres ces chrétiens. 

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    Après ces émotions, j'ai continué mon périple agnostique et pu constater le nombre de restaurants ayant du cachet qui entourent la basilique. 

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    A l'entrée du bourg, juste en face de la basilique (que je vais pas vous montrer juste pour faire mon malin), il y a un restaurant qui demanderait un léger rafraîchissement. Je me souviens de cet endroit puisqu'enfant ayant suivi tout le cursus catho, nous avons retraité trois jours à St-Anne et nous mangions, si je ne m'abuse dans une espèce de cantine à l'arrière du restaurant (2ème photo).

     

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    Lorsque je suis revenu sur ces pas, 10 minutes plus tard, je constatai que la dame avait progressé un peu.

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    Je tiens à souligner le soin apporté à l’embellissement des lieux. Les parterres sont de toute beauté et sortent souvent des sentiers battus. Et puis, cela change de mes reportages hivernaux (que je n'ai pas tous mis en ligne...mon dieu, quel travail devant moi !)

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    J'ai pris la  photo ci-dessous un peu avant de partir. La belle inconnue avait donc fini sa marche spirituelle sur le saint escalier. Je pensais boire un verre avec elle pourtant et je le dis sur un ton badin puisque je sais que mon épouse va lire ces lignes et qu'elle n'accepterait pas que je boive des verres avec des inconnues, aussi folles du Christ soient-elle -)

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    Mais reprenons les chemin de Saint-Anne chargé de mon vice, le vice qui a poussé ses racines de souffrance à mon côté, dès l'âge de raison — qui monte au ciel, me bat, me renverse, me traîne.

    Cette quincaillerie (mon autre passion) n'existe plus et le bâtiment semble être devenu un centre médical. Je m'étonne donc que l'on porte un tel soin à entretenir cette enseigne, sans doute un peu par nostalgie de la part du propriétaire...à moins que certains cabinets médicaux avant-gardistes aient décidé de se faire appeler quincaillerie (car pourquoi ne pas donner un autre sens à des mots qui ne servent plus ?)

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    A ce propos, en me retournant, je constatai qu'elle avait presque fini sa marche-escargot. Je ne devrais pas me moquer. Toute croyance se respecte et les rites qui vont avec. 

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     — Ah ! je suis tellement délaissé que j'offre à n'importe quelle divine image des élans vers la perfection.

    La présence de nombreuses boites à lettres s'explique aisément. Les pèlerins envoient des cartes ringardes et la commune a eu la bonne idée de ne pas les embêter à rechercher une boite à lettres. Le catho marche beaucoup, est souvent âgé et doit quitter ces lieux  l'esprit saint sans être trop fatigué car souvent il a beaucoup de route à faire, même si elles ne les mènent pas forcément à Rome.

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    sainte-anne-d'auray, cabine téléphonique, recensement des cabines, arthur rimbaud

    Je donne un coup de main aux agences immobilières. Le restaurant Le Moderne est à vendre (mais le site web existe toujours). Il a belle allure et possédait 2 étoiles. Il a fermé il n'y a pas longtemps puisque la dernière critique sur tripadvisor date de septembre 2014. Les anciens propriétaires n'ont pas dû faire appel aux services de Philippe Etchebest ou bien alors Ils ont été victimes du chantage de Beauchamp. 

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    Quand je vois cette grande bâtisse abandonnée (en face de Le Moderne), je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il s'agit de l'ancien petit séminaire dans lequel mon père passa quelques années...à confirmer..

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    Mais le temps passe, le patron m'attend et si je ne vais pas à Locminé, je vais quelque part quand même. Ces bornes avaient quand même du chien. 

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    reportage réalisé le 07.07.2015 de 12:15 à 13:10. Lieu : Sainte-Anne-d'Auray. Météo : quelconque. Humeur : normale. Loïc LT

  • une autre vie dans le manoir de Trémelin

    J'ai plusieurs circuits pour faire mes footings, ils ont tous un nom, je connais leur distance exacte, oui, je suis très maniaque avec ça. Sur un des circuits (le circuit du manoir dont je vais parler), je surprends un renard 2 fois sur 3 toujours au  même endroit, et il y a une maison perdue au milieu d'un champ dans laquelle viennent parfois des anglais et je crois qu'elle n'a pas l'électricité. Je vois très rarement les anglais parce que déjà il y viennent très peu souvent et quand il sont là et qu'ils sont dehors, il me font un petit coucou et semblent même un peu surpris qu'un être humain s'aventure jusqu'ici. Parfois j'ai l'impression qu'ils voudraient que je m'arrête pour discuter. Je ne sais pas trop. 

    Ensuite, en ce qui concerne ce fameux circuit du manoir (qui fait 12 km), il est composé d'un peu de chemin (20%) et le reste de route. C'est un circuit que j'affectionne particulièrement parce que je passe à côté de plein de coins sympas et bucoliques , je traverse la rivière Le Tarun (affluent de l'Evel elle-même affluent du Blavet, fleuve qui se jette dans l'Atlantique). 

    Et il y a surtout ce manoir qui se dresse fièrement dans le village de Trémelin. Nous sommes encore sur la commune de Camors, c'est le Tarun qui fait frontière. Tapez manoir de Trémelin sur google, vous n'aurez aucune réponse (sauf trois jours après cette note). C'est un manoir assez banal avec une architecture assez classique avec ces tourelles et ces multiples conduits de cheminées. Je lui trouve une certaine classe austère. 

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    Avant quand je passais devant, il m'évoquait la fête mystérieuse dans laquelle se retrouve par hasard le Grand Meaulnes. Forcément, je fantasme, je ne connais rien des propriétaires, je sais juste que des gens vivent dans son enceinte, peut-être pas dans le manoir lui-même mais dans des petits gîtes aménagés autour. 

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    Je me suis rendu ce soir dans le village où j'ai pris ces photos mais je n'ai vu personne qui aurait pu me renseigner. Pourtant, le village est composé de quelques belles maisons en pierre et j'entendais TF1 et des bruits de vaisselles. Ces voisins doivent savoir certaines choses mais je n'ai pas osé déranger.

    J'avoue avoir une préférence pour la façade sud du monument que le côté nord où se situe l'entrée que je trouve un peu trop chargé, un brin baroque même.

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    façade sud

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    Depuis quelques mois, ce n'est plus au Grand Meaulnes que je pense quand je passe devant mais à une chanson de Dominique A, une autre vie, présente sur son dernier album. C'est une chanson énigmatique car le chanteur fait des références à des livres que je n'ai pas lus (dont la fin de l'homme rouge de Svetlana Alexievitch -que je viens de télécharger d'ailleurs). Mais en attendant de le lire...

    On discutait dans les cuisines

    La radio grésillait

    Pleine des voix d'ailleurs qu'on captait

    On discutait dans les cuisines

    La radio grésillait

    Pleine des voix d'ailleurs qu'on captait

    Sirène clandestine

    A l'aube certains sans rien dire

    Passaient dans la chambre à côté

    Et on les entendait gémir

    En regardant les trams passer

     

    On irait pas au Paradis

    Juste jusqu'au bout de la nuit

    Le temps d'entrouvrir l'entre-vie

    Sur une autre vie

    Sur une autre vie

     

    Dans la rue le jour, s'ignorer

    Pas même un signe de la tête

    Se retrouver le soir tombé

    Et fermer les fenêtres

    Pour enfin parler comme on rêve

    Alcool et café pour tenir

    Avec la radio qui soupire

     

    Comme un chant d'ailleurs célèbre

     

    On irait pas au Paradis

    Juste jusqu'au bout de la nuit

    Le temps d'entrouvrir l'entre-vie

    Sur une autre vie

    Sur une autre vie

     

    On ne se voit plus dans les cuisines

    On ne se cache plus pour parler

    On entend toutes les voix du monde sur les ondes

    Sans plus les traquer

    Et on n'est pas au Paradis

    N'avoir plus peur n'a pas suffit

    Désormais nous dormons la nuit

    Dans cette autre vie

     

    Pourquoi faudrait-il ???

    Dont on ne sort pas grandi

    Comme ceux qui occupaient nos nuits

    Dans une autre vie

     

    Loïc LT, futur recenseur de manoirs, refuges de résistants.

     

  • visite du château de Penvern, Persquen (finalement)

    Finalement, au retour de Bubry, on l'a trouvé, pas facilement mais trouvé quand même. On dirait en fait que le propriétaire  fait tout pour que les gens ne le trouvent pas...même le jour officiel des jardins ouverts....mais qu'importe, le plaisir en fut plus intense. La quête du Graal compte plus que le Graal même. 

    La construction de ce château date du XVIIIème siècle et abritait la principale maison seigneuriale de la commune. Il semblerait que la nièce de René Descartes épousa le baron François du Perenno, maître des lieux en 1678. Ensuite, tout comme à l'abbaye de Lanvaux, le château fut un refuge pour les chouans. Mais ne rentrons pas dans les détails (mais à titre perso, si ). Je reparle de tout cela en fin de note. 

    Donc, nous sommes finalement arrivés sur les lieux après moult péripéties et en voulant garer l'auto, j'ai même failli la faire tomber dans une ravine. Le château en question s'est offert à nous de suite, un château pas extraordinaire certes mais un château quand même, disposant côté sud de huit fenêtres et une entrée au rez-de-chaussée et de neuf fenêtres au premier. Neuf fenêtres éclairent les combles et quatre conduits de cheminée chauffèrent l'ensemble. 

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    Malheureusement on ne peut pas rentrer dans le bâtiment. C'était d'ailleurs une journée dédiée aux jardins donc quoi de plus logique. Une grande cour composée de pavés (assez en mauvais état) fait face au monument. A droite de la grille d'entrée, on peut voir ce qui dut servir de maison de garde et à gauche il s'agit sans doute d'une ancienne chapelle. Tout cela est basique et sans fantaisie. Le jardin est entretenu mais juste entretenu. Par qui ? Je l'ignore. Il est composé de plantes robustes (rhododendrons, hortensias...), de quelques rosiers et d'arbustes demandant peu d'entretiens. Ne connaissant pas les tenants et les aboutissants, je me contenterais de me féliciter du fait que l'ensemble ne soit pas laissé à l'abandon. 

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    Autour du château, on monte difficilement des escaliers aux marches aléatoires, ensuite, on longe de vieux murets et des ruines d'on ne sait quoi. Rien de vraiment intéressant, il faudrait un guide pour en savoir plus. 

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    Du haut de ces ruines, une autre vue s'offre à nous.

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    Sur le perron, avec mes filles :

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    J'ai toujours adoré la vigne vierge recouvrant les vieilles pierres. Ça doit être magnifique en automne lorsque les feuilles se colorent de rouge et et de jaune. 

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    Qu'y-a-t-il derrière ces murs ? Des pièces vides, des brics à bracs; le quartier général de Beauchamp ou de l'Etat Islamique et des meubles d'époque laissés en l'état (peu vraisemblable) ? On le sait sans doute à la mairie et dans le voisinage mais moi là, à l'heure où j'écris, je n'en sais rien...n'empêche que tout en ne sachant rien, je répare une injustice, on parle très peu du château de Penvern sur le net.

    Je retranscris ici un historique trouvé sur ce site (qui ne nous dit rien sur le statut actuel du château mais qui à mon avis est la propriété d'un collectivité quelconque recevant des subventions du ministère de la culture) :

    Ce château, reconstruit au XVIIIe siècle, abrite la principale maison seigneuriale de la commune. La famille Perenno l'habite depuis le XIVe siècle jusqu'à la Révolution. En 1378, Guillaume Perenno compose un poème qui célèbre les hauts faits des Bretons en Italie sous le pape Grégoire XI. En 1678, le baron François Du Perenno de Penvern épouse Marie Descartes, la nièce du philosophe. Le père de René Descartes est en effet conseiller au parlement de Bretagne, et ses deux frères Pierre et Joachim, qui exercent la même charge, s'établissent en Bretagne. Autre fait marquant l'histoire du château, en 1794, le chef chouan Videlo y est arrêté avec les deux filles du châtelain qui le cachent.

    Loïc LT, recenseur de cabines téléphoniques et amateur de vieilles pierres. 

    visite le 07.06.15, photos prises par moi-même et libres de droit

  • tentative de visite du château de Penvern

    Ça fait longtemps que je voulais visiter ce château qui est peut-être le monument le plus connu de Persquen (lien vers Wikipedia mais attention :  je crois qu'il y a confusion entre le manoir de Kerohel et le château de Penvern). On a profité de ce dimanche d'ouverture des jardins au public pour y faire un tour... Quand on a traversé Bubry (qui mène à Persquen) un signal  nous annonce qu'on est sur la réserve mais en chef de famille avisé j'affirme que le carburant ne manquera pas pour nous rendre à Persquen puis faire le plein à Bubry en rentrant. On arrive à Persquen où je m'attends évidemment à ce que la direction du château soit indiquée et plutôt deux fois qu'une...mais penses-tu. J'ai consulté un plan près de l'église mais je m'y perdais un peu. A ce moment, un touriste lituanien qui portait un short lui tombant jusqu''aux chevilles s'arrête et me demande dans un portugais irréprochable s'il y a un distributeur de billets dans le village. J'avais envie de lui rire au nez mais bon, je lui ai répondu courtoisement qu'il devait se rendre à Bubry pour trouver son bonheur. Il m'apprit ensuite qu'il se rendait également à Penvern (dont l'entrée était gratuite mais qu'importe, sans doute avait-il besoin de thunes pour une autre raison).

    Donc, dernier recours le GPS, le vrai de la voiture et celui du smartphone. Ainsi équipés, nous ne pouvions nous tromper. Mais dans ces endroits vallonnés et forestiers , le GPS a tendance à perdre un peu les pédales. Il nous a indiqué une direction qui était la bonne certes,  mais le problème est qu'aucun panneau n'indiquait le château si bien que nous sommes arrivés sur la commune de Lignol, c'est à dire que nous avions passé le château sans nous en rendre compte. Je suis sorti de la bagnole pour demander la route à une dame portant un chapeau haut de forme bleu qui déambulait dans son jardin mais nous nous sommes rendus compte après coup que la direction qu'elle nous avait indiquée était mauvaise. Retour vers Persquen mais problème...à force de tourner en rond, nous étions de plus en plus dans le rouge. Il nous fallait donc retourner à Bubry pour faire le plein à Intermarché. Le plein fait, réunion de famille dans la voiture : on rentre à la maison ou on refait une tentative ? 

    la suite demain !

    Loïc LT

  • une rencontre

    En attendant de trouver une suite à cette histoire abracadabrantesque et que j'arrive à retomber sur mes pieds (car j'invente au fur et à mesure), je voulais revenir un peu dans le réel et vous raconter une rencontre. Il y a 2 mois, ma femme m'avait commissionné pour remettre à une acheteuse du bon coin un voile d'ombrage car la dame proposait comme lieu de rendez-vous un endroit qui se situe sur mon trajet pour aller au boulot, en l’occurrence une abbaye en bas du village de Bieuzy-Lanvaux. C'est une abbaye cachée derrière de grands arbres qu'on ne distingue pas de la grande route sauf un peu en hiver lorsque les arbres sont dénudés. Comme je suis quelqu'un de curieux de tout, surtout lorsque je conduis, je m'étais souvent posé des questions à propos de cette grande bâtisse mais lorsque je posais des questions à des gens du coins, à chaque fois, ils confondaient avec Notre Dame de Fatima, un couvent plus connu qui se situe sur les hauteurs de Bieuzy. Cependant mon intérêt n'allait pas jusqu'à procéder à une enquête plus poussée.

    Et donc, ma femme me propose ce rendez-vous dans ce lieu mystérieux. Je crois que c'était en avril, mi-avril vers là, les arbres étaient déjà verts et le rendez-vous avait lieu vers les 18 heures. Arrivé sur place, je profitai d'un panneau touristique pour en savoir plus sur l'endroit. 

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    Après m'être garé, j'ai remarqué la voiture de la dame mais je ne savais pas où frapper. L'entrée principale de l'abbaye était condamnée et il y avait bien une entrée couverte côté nord mais qui n'avait pas l'air d'avoir servi depuis la mort de Pompidou.

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    J'ai erré dans un vaste parc avec de grands arbres séculaires, les moutons ratissant les prés, j'ai pris des photos et il a dû se passer vingt minutes avant qu'une dame sorte de l'entrée que je pensais inutilisable. C'était une dame d'une certaine classe d'une cinquantaine d'années , s'exprimant avec préciosité. J'avais oublié de signaler qu'il pleuvait alors nous nous mîmes à l'abri de l'entrée couverte et la transaction se déroula sans problème. 

    Je suis reparti en restant sur ma faim d'autant que l'acheteuse me lança de loin un propos du genre ' revenez quand vous voulez si vous voulez visiter le domaine'. En rentrant, je me suis posé pas mal de questions sur cette dame et sur ce domaine. Etait-ce vraiment une maison religieuse. En tout cas, rien dans le parc ne signalait une quelconque sainte activité. Nulle statue, nulle croix. Je me suis résolu à revenir plus tard, un soir en rentrant du taf.

    Et c'est ce que j'ai fait en ce soir du 1er juin 2015. Ce n'était pas prémédité, en approchant du bas de Bieuzy, je me suis dis 'tiens, retournons-y voir'. J'ai emprunté l'allée mais contrairement à la première fois, aucune voiture n'était garée. Deux chiens aboyaient et je me suis donc dit que s'il y avait quelqu'un, les aboiements allaient l'alerter. Mais une fois encore, j'ai eu le temps de faire 3 fois le tour de la bâtisse et m’asseoir deux minutes sur un banc avec qu'un être humain pointe le bout de son nez. Il s'agissait d'un vieil homme, aux cheveux blancs longs et portant une sorte de bonnet roulé. Il était un peu voûté et paraissait sympathique. Je me présentai et lui expliquai dans quelle circonstance j'étais déjà venu. Il me dit que la dame en question s'appelait Danielle et je n'ai pas trop compris ce qu'elle avait à faire avec ce manoir car selon ses dires, elles habitait avec son mari à Camors. Elle était poète. L'homme me dit qu'il s'appelait Jean et qu'il vivait seul dans ce manoir qui n'avait pas de caractère religieux...bien que..

     Article trouvé dans le télégramme datant du 10 avril 2002 : 

    jeanlanvaux.jpg862 ans. Quelques rides certes, mais alors que les années passent, elle semble pourtant, elle, retrouver une seconde jeunesse. Nichée au détour d'un petit chemin et à plus de 7 kilomètres du centre de Pluvigner, l'abbaye de Lanvaux renaît de ses cendres. Une résurrection qu'elle doit à la patience de sa propriétaire, Danièle Thirion.

    Cela fait déjà plus de vingt ans que l'artiste y travaille. «Je suis originaire du midi de la France mais mon mari, aujourd'hui décédé, était Breton. Il m'a fait découvrir cette région et j'en suis tombée totalement amoureuse. Lorsque nous avons décidé d'emménager ici, nous cherchions un endroit spécial qui invite à la création. Nous avons visité de nombreuses fermes et puis un jour j'ai demandé à la personne de l'agence si elle n'avait pas plutôt un endroit comme une abbaye. Elle nous a alors parlé de l'abbaye de Lanvaux. Nous avons rencontré les propriétaires, un couple de Belges qui était installé ici depuis 1939 ! Ils élevaient des poulets. Nous nous sommes bien entendus et nous avons racheté». Dix ans d'expositions et de rendez-vous des artistes Danièle et son époux laissent alors libre cours à leur passion et organisent de nombreuses expositions. De nombreux écrivains viennent également dédicacer dans cet endroit envoûtant leurs ouvrages. On citera, entre autres, Per Jakez Hélias, Jean Markale... «Mais pendant tout ce temps, soit près de dix ans, nous n'avons pas entamé les travaux de rénovation». Depuis, Danièle a rattrapé le temps perdu. Avec son compagnon, Jean Zunino, ils ont entrepris l'énorme chantier. «Enorme est un faible mot» confie Danièle Thirion. «Au niveau financier, c'est tellement élevé que je me demande comment nous avons fait !» Retour au sens religieux Au programme des travaux, la moitié de la toiture de l'abbaye a ainsi été refaite. La maison abbatiale a également été rénovée et deux gîtes ont été aménagés. L'abbaye a ainsi retrouvé sa vocation première, celle d'accueillir le public, et son sens religieux. Des groupes de prières ont ainsi été instaurés pour ceux qui le souhaitent. Sans oublier la rénovation de la fontaine Saint-Nicolas. «Ce fut un véritable travail de groupe» expliquent Danièle et Jean. «Michel Bresson (lire ci-dessous) nous a aidés ainsi que l'association Bieuzy-Lanvaux Découverte et Loisirs». Sans eux, nous n'y serions jamais arrivés !» Petit à petit, l'abbaye de Lanvaux retrouve ainsi de sa superbe et de son histoire. Une histoire riche. Nombre de personnalités ont foulé les trois hectares de la propriété au fil des siècles passés. Ainsi, à la fin du mois de mai 1795, c'est Cadoudal et ses Chouans qui y établissaient leurs cantonnements en vue du débarquement de Quiberon. Mais rapidement Les Bleus dénichaient leur repaire et passaient à l'attaque. Après avoir établi sa retraite, Cadoudal et ses hommes se repliaient dans la forêt de Floranges, toute proche. «Charles de Blois a passé également ici sa dernière nuit dans le pays d'Auray, en compagnie des cisterciens «souligne Danièle.» Des forges ont également été installées ici pendant quelques années. Sans oublier des maîtres verriers...» Cadoudal, Charles de Blois... Des documents sur l'histoire de l'abbaye, Danièle et Jean en ont des pleins cartons. «Nous voulons, au fil des années, lui redonner vie avec le plus grand respect possible du passé. «Actuellement, le couple reconstruit l'un des murs de la chapelle.» Mais cela va nous prendre du temps et va me coûter de l'argent» explique, le sourire aux lèvres, la propriétaire. Mais la passion aidant, le temps n'a plus de limites, et encore moins de limites financières !


    L'homme que l'on voit sur la photo bien que 13 années ont passé ressemble en tous points à l'homme triste que j'ai rencontré tout à l'heure. Car oui, l'homme était triste et toujours dans le deuil de sa compagne Danielle (ne pas confondre avec l'autre Danielle) décédée d'un cancer foudroyant en mai 2012. Tous leurs projets ont été interrompus, mais de toute façon, que pouvaient-il encore faire de cette bâtisse  à l'aube des 80 ans ? L'amour et la tendresse étaient sans doute leur ultime projet. 

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    Je pense surtout qu'ils étaient éperdument amoureux et qu'importe l'état du manoir. Depuis que Danielle n'est plus là, Jean traîne sa misère dans les couloirs du manoir et dans le parc. Il a mis le bien en vente mais sans trop y croire. Moi j'ai surtout eu l'impression qu'il voulait finir sa vie ici, entouré des toiles de sa compagne qui agrémentent les pièces du manoir (car j'ai visité aussi l'intérieur)

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    Je jetais parfois un regard à l'extérieur pendant que Jean commençait à me parler de religion, de trinité, d'Adam et Eve, de Marie-Madeleine... car s'il ne s'agit pas d'une maison religieuse, la religion tient une place importante dans ce lieu comme l'explique l'article du Télégramme. 

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    On a continué à discuter tout en passant d'une pièce à l'autre... 

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    Ensuite, on a reparlé de la dame qui m'avait acheté le voile d'ombrage et il m'a prêté un de ses recueils de poème où elle utilise le pseudo de Marguerit Jean. Voici le premier poème de ce petit volume.

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    Il y a du religieux là-dedans mais je trouve la sonorité générale très agréable, les rimes en ile et ule coulent goulûment. Et le foule des hommes me crie sans préambule que l'heure est arrivée à l'ultime pendule. On doit se sentir bien quand on termine un poème de la sorte. 

    A la fin, Jean n'était pas si pressé de me voir partir. Mais il faudra que je revienne lui ramener le recueil. Et puis autrement, ce soir, j'ai mis un temps fou mais j'ai trouvé l'endroit où l'abbaye est mise en vente. C'est une agence spécialisée dans les demeures de ce genre. L'abbaye de Lanvaux est à vendre 800.000€. 

    Je remercie Jean de sa gentillesse et d'avoir assouvi ma curiosité car quand je commence à  poser des questions, il est difficile de m'arrêter. J'ai été très touché par son chagrin, c'est un homme qui vit dans le passé, dans la nostalgie des années passées avec Danielle Thirion, la femme de sa vie. 

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    Loïc LT, le 01.06.2015