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séries américaines

  • tentative de théorie sur les séries américaines

    Il n’y a pas d’atmosphère dans les séries américaines. Une série américaine c’est action et bavardage. L’environnement n’est qu’un décor impersonnel juste là parce qu’il faut bien que les gens évoluent quelque part. Jamais la caméra ne s’arrête quelques secondes sur un paysage car un épisode ne durant que 50 minutes, chaque seconde compte.

    Voici une scène que j’adore :


    Elle est tirée d’un Nestor Burma, série atmosphérique par excellence, antithèse des séries américaines. Cet intermède (impensable dans une série us)  dure 30 secondes et montre Nestor en train de jouer le même morceau de saxo dans un endroit puis dans un autre. C'est une transition magnifique. A la limite, on pourrait presque dire que dans les Nestor Burma, l’atmosphère compte plus que l’intrigue reléguée au rang de faire-valoir. Mais les Burma et Maigret commencent à dater. Aujourd’hui, les séries françaises essaient  de ressembler à ce qui se fait outre atlantique. A mi-chemin entre les deux écoles, nous avons les séries anglaises...pas dénuées d’intérêt à ce que j’ai pu entrevoir. Inspecteur Barnaby, Lewis, tout cela tient la route...petite atmopshère british à la Agatha Christie., humour anglais.

    Je n’arriverais jamais à comprendre comment fonctionnent les américains. Savent-ils apprécier les saisons et les paysages ou est-ce une idée que je me fais par rapport à ce que la télé nous donne à voir ? Est-ce une impression ou bien est-ce que pour les américains, l’environnement dans lequel ils évoluent ne compte pas, en commençant par l’endroit où ils vivent ? Se foutent-ils aussi éperdument de leur cadre de vie qu'ils en ont l'air ? Me fais-je des idées ou pour les américains, ce qui importe c’est le travail et les relations humaines ? Ce n’est pas un reproche, c’est un constat. C’est d’ailleurs tout à leur honneur de préférer améliorer leurs relations avec autrui plutôt que changer leur canapé. 

    Et comment ont-ils réussi à imposer leur modèle comme la norme, que le monde entier tente plus ou moins de copier ? Et d’ailleurs, pourquoi les Etats-Unis d’Amérique sont-ils devenus cette puissance mondiale référente et incontournable..alors que d’autres pays sont plus peuplés et ont une histoire plus ancienne ? Est-ce par ce qu’ils sont bien situés géographiquement et que les américains sont des descendants d’émigrants européens et que par le fait même d’avoir eu cette audace de l’exil sont en fait la crème des européens de l’époque, au point d'être restés à travers les générations des entrepreneurs hors-pair ? Autant de questions qui nous éloignent du fait (mais pas totalement) que les séries américaines sont fades en même temps que relationnelles. Autrement dit, il s’agit le plus souvent d’enquêtes policières (mais pas tout le temps) et  ce n’est pas l’environnement géographique qui sert de cadre à ces enquêtes mais l’environnement relationnel. Le seul passe-temps de ces gens est de faire en sorte que leur vie sociale soit la plus plaisante possible. C’est vraiment l’exception s’ils prennent un sécateur pour tailler un rosier ou leur vélocipède pour prendre l’air.

    Théorie : est-ce que ce ne serait pas parce que tout américain est le descendant d'un déraciné que son cadre de vie ne compte pas ? Il serait en fait inconsciemment toujours dans la quête d’un ailleurs, d’un autre nouveau monde et de ce fait ne chercherait pas à s'attacher à son cadre de vie ? Il y a aussi l'hypothèse religieuse. Les français sont catholiques et les américains protestants. Or les protestants sont tournés vers l'avenir et sont insatsfaits du présent alors que les cathos sont tournés vers le passé et se satisfont du présent (et donc de leur environnement). 

    En conclusion, les américains sont épris d’amour, de justice (mais pas de justice sociale) et de hamburgers. A ce propos, il se pourrait que leur mépris de la gastronomie ait un rapport avec tout cela.  

    loïc lt

  • J'ai fait un petit effort hier soir

    642ef3478d03b5e52b434b86e91a0098.jpgJ'ai fait un petit effort hier soir pour regarder quelques séquences des experts, série us assez représentative de ce qu'on nous abreuve en ce moment et qui non seulement fait beaucoup d'audience mais qui en plus a la réputation comme ses consoeurs d'être de qualité. J'ai remarqué en effet une certaine unanimité autour du sujet..même à France Culture, les journalistes ne sont pas avares de louange et l'autre jour je ne sais pas dans quel état j'étais en entendant l'équipe d'Arnaud Laporte clamer que Twin Peaks serait à l'origine de tout ce renouveau, que sans Twin Peaks, ceci cela n'existerait pas..et Télérama idem, qui ose mettre 2 T à des séries aussi glauques et sécuritaire que New York Police District.

    Attention, si vous n'aimez pas les raccourcis et les partis pris foireux, ne lisez pas la suite !

    L'engouement des français pour les séries américaines de nouvelle génération n'a d'égale que leur aversion pour l'Amérique de Bush..Et ne cherchez pas à comprendre, mais il faut quand même admettre que ces séries (dans le genre Les Experts, FBI,NCIS, NYPD..et même Lost) ne font que vanter plus ou moins indirectement le système économique, social et surtout judiciaire américain. Sur le fond, tout n'est que questions d'empreintes, d'adn, de viols, de pédophiles..et tout ça la nuit dans des quartiers mal fréquentés..Pas de psychologie, tout dans la technique. A partir d'un cheveu ou d'une trace aussi infime soit-elle, les flics arrivent à leur fin, aidés par des réseaux informatiques qui peuvent donner en deux clics de souris la photo et le cursus de n'importe quel individu lambda..Mais comme le scénariste se rend bien compte que tout cela manque d'humanité, il  agrémente ce monde aseptisé et numérisé de flics plus ou moins dépressifs ou originaux (mais pas trop). On y ajoute une pointe d'humour dont on n'hésite pas à se servir tout en faisant l'autopsie d'un cadavre (en général violé..ou alors violenté comme ce n'est pas possible..)

    Tout cela pue au sens propre, mais surtout au figuré. Aucun suspense si ce n'est de savoir en combien de temps les machines vont arriver à identifier un coupable. Le français moyen qui regarde ça est fasciné par cette police (ou autre agence para-policière à la con dans le genre 'unite spéciale'..) efficace et super-équipée. La série se termine, on est content, les méchants sont sous les verrous ( et donc potentiellement sous le coup de la peine de mort) et on éteind son poste, assouvi, épaté. Mmmmh, qui ça fait du bien quand les violeurs sont en prison..

    Et 5 minutes après, on redevient anti-sarko sans avoir l'impression que quelque chose cloche.

    Mais il n'y a pas que des séries policières. Il y en a d'autres...Et là, je ne sais pas que dire tant c'est affligeant. Je vous parlerais bien de Lost, la pire de toute..mais je crois que je deviendrais trop méchant..

    Globalement, il n'y en a pas une pour sauver l'autre. Et ce n'est pas tant ça qui m'horripile (venant de là-bas, on est habitué) que cette unanimité autour de ces séries. Après tout, me direz-vous, si certains y trouvent du plaisir..c'est bien cela qui m'inquiète..que mes compatriotes trouvent du plaisir à regarder des trucs aussi sombres et violents, sans âme et sans poésie.

    Je vous avais prévenu..J'ai exagéré un peu..mais ça m'a fait du bien. C'est l'essentiel.

    Loïc