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doggy bag

  • CR54 : doggy bag 3 - Philippe Djian

    wa_niptuck.jpgQuelque part, doggy bag, c'est un mélange des feux de l'amour (en plus trash et en moins guindé) et de nip-tuck (par exemple j'assimile très bien Marc et David aux deux médecins de nt). Les gens n'ont pas de soucis d'argent et ils vivent à deux cent à l'heure sans se soucier du qu'en-dira-t-on. Toutes les femmes sont des bombes sexuelles et les maisons sont de somptueuses demeures dans le style contemporain avec piscine et ascenseur personnel.

    Mais dans cette saison 3,  j'en veux beaucoup à Philippe Djian de maltraiter à ce point le patriarche de tout ce beau monde. Personne en effet ne peut plus encadrer Victor Sollens (qui dans mon esprit ressemble à Victor Newman ), que ce soit ses amis, ses deux fils ou sa femme. Mais c'est au point presque d'en souhaiter la mort. Et puis j'aurais bien aimé aussi que David Sollens continue à s'entraîner pour le marathon (voir saison 2) ce qui n'aurait pu lui faire que du bien. La course à pied permet de se détendre et le pauvre David en a grand besoin. Vu le tour que lui a joué sa femme, la sulfureuse Josiane, qui lui a fait croire qu'elle était enceinte dans le seul but de précipiter le mariage (car étrangement, même chez ces êtres libertins, il faut être marié pour avoir des enfants...). David Sollens est mon chouchou mais j'avoue que son frère Marc m'amuse beaucoup aussi surtout quand il injure le maire et ses acolytes (de purs escrocs ) qu'il déteste plus que tout au monde. Marc est un sanguin qui dit ce qu'il pense et qui pense ce qu'il dit. Il a la chance de vivre avec Edith, une superbe femme, elle aussi. Le gros défaut de Marc est son appétit sexuel insatiable et il a vraiment de la chance d'avoir trouvé en Edith, une femme toujours disponible. Même si c'est vrai, elle en a peu marre parfois.
    Le roman ouvre sur le viol d'Irène, la femme de Victor. Elle a 62 ans mais est toujours très bien conservée. Un peu par naïveté sans doute, elle se laisse embarquer par un inconnu dans sa camionnette, le jour même du mariage de David et Josiane. Le problème est que l'inconnu en question est un psychopathe et il va la traîner dans la forêt dans une espèce de cabane aménagée où il va la salir des jours durant, avant qu'elle arrive à s'échapper. Dieu merci, elle s'en tire plutôt bien, physiquement et psychologiquement parlant..Mais Irène, la prochaine fois, fais plus attention !
    J'ai trouvé très courageuse l'attitude de Sonia, la fille de Marc. Elle s'occupe corps et âme de Joel un handicapé qui ne répond plus de rien. Un légume en fait. Très courageuse parce que la demoiselle est jeune, jolie et qu'elle a toute la vie devant à elle. Mais non, elle préfére s'occuper de Joel , son chéri, devenu tétraplégique pour je ne sais plus quelle raison (voir saison 2). Et elle ne se pose même pas la question de savoir si elle fait bien ou pas. Elle le fait naturellement. C'est beau l'amour.
    Quoi d'autre ? plein d'autres chose. Mais on ne peut tout dire. Ça foisonne de tous les côtés, du début à la fin.  Car  on  ne s'ennuie pas une seconde dans un doggy bag !!!

    note : 4/5
    lecture : du 28.09 au 04.10

     

     

  • Philippe Djian sort Doggy Bag 6.

    ec43e00b4c66e70b82b06b82d0a7ba64.jpgLe télérama de cette semaine comporte une interview du plus grand écrivain français vivant. Philippe Djian sort Doggy Bag 6, suite et fin de la série des Doggy Bag. J'ai le bonheur d'en avoir lu que deux. Que de bonheur et de franches rigolades encore devant moi ! 

    Et dire que je connais des gens qui se sont ennuyés en lisant DG au point d'en interrompre la lecture.  

     

  • des jours et des blogs (4) - le doggy blog

    c877037fb759a6411be603ba70271bd5.jpgEn 2006, quelqu'un chez Julliard avait eu la bonne idée de créer un blog dédié à la série Doggy Bag. Hélas, le blog n'a quasiment pas été alimenté. Je trouve que l'idée était bonne car je pense que les lecteurs de Djian ont matière à  se fédérer en une communauté. Or internet est le meilleur moyen de le faire, dans un premier temps. On aime Philippe Djian ou on n'aime pas. Mais on n'est pas indifférent. Moi je trouve son écriture virevoltante, son style décapant. A certains égards, ce qu'il fait est quasiment révolutionnaire...à condition qu'on ne se prenne pas trop au sérieux, qu'on accepte une lecture au second degré avec une bonne louche de cynisme. Les anti trouvent ça gnan-gnan, à l'eau de rose, trop american way of life etc.

    Je m'imagine Djian en train d'écrire, le sourire aux lèvres, à l'affût d'une grosse connerie, cherchant un rebondissement inattendu qu'il trouve en buvant une bière en trainant sur sa terrasse. Comme ça, quand on lit ses romans, ça ne semble pas difficile, les événements s'enchainant tellement vite, avec tant de naturel et de grâce. Mais enfin de compte, quand on réalise la somme des Doggy Bag ( déjà 6 tomes je crois), on se dit que ça demande beaucoup d'imagination et de virtuosité. Je dis chapeau à Djian. J'aimerais vraiment l'entendre en interview, connaître son opinion sur plein de choses, sur Sarko, sur le football, savoir ce qu'il lit, ce qu'il regarde à la télé (en dehors de Six feet under )...etc. Je m'en fous complètement de savoir ce que pensent et aiment certaines personnes..et d'autres je m'en fous pas. Comme Djian par exemple.

    Mine de rien, son oeuvre est majeure. Alors, doggyphiles du monde entier, unissons-nous !

    Loïc

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  • CR22 : Doggy Bag, saison 2 - Philippe Djian

    96ce4077d391a126f446925cd87eca3f.jpgC'est avec plaisir que j'ai retrouvé les frères Sollens et compagnie pour cette saison 2 prometteuse suite à une saison 1 se terminant sur les chapeaux de roue avec tout un tas d'incidents et de différents à vous faire perdre la tête.

    Résultat des opérations : dans cette saison 2, Djian a semblé vouloir aller encore plus au bout de sa logique et j'ai trouvé en fin de compte que ça perdait en naturel et fluidité. En effet, dans la saison 1, on frôlait le n'importe quoi mais globalement, le tout restait concevable. Dans la 2, on atteind de tels sommets de burlesque qu'on n'y croit plus.

    Alors à partir du moment où l'on se dit que c'est du n'importe quoi, alors allons-y gaiement ! Et il faut avouer qu'il y a des moments où l'on rigole beaucoup tellement les personnages sont excessifs, cyniques et sans moralité.

    Je n'irai pas plus loin pour cette critique mais une chose est sûre, mon sentiment est plus que positif. Djian réussit un tour de force éblouissant et j'attends déjà avec impatience le facteur qui doit m'envoyer le saison 3 très prochainement. Je me la garderai pour mars ou avril prochain, mon agenda lecture étant d'ici là très chargé en bouquins divers et avariés. ( à commencer par un matin de chien de Christophe Brookmyre que je viens de commencer..et ça commence plutôt pas mal.)

    bisous à tous.

  • CR12 : Doggy Bag, saison 1 - Philippe Djian

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    On connaît un type qui n'est pas spécialement fan des séries américaines, quel qu'elle soit...et  il ne fait pas de différence entre les feux de l'amour et prison break. stupide, pensez-vous ? Non, globalement, même si elles sont plus ou moins bien foutues, elles lui font toutes le même effet, c'est à dire qu'elles représentent à son sens un monde totalement factice, en dehors du temps et en dehors de tout ce qui fait la cohérence de quotidien d'un être humain.

    un exemple tout bête : lorsque vous êtes en conversation téléphonique, vous ne raccrochez pas sans dire au revoir, en tout cas, sans prévenir à l'avance que vous désirez que l'appel se termine. Dans les séries et même les plus récentes, si. ça semble logique pour ces gens-là..et une fois raccroché, nous les vrais gens, on ne reste pas non plus dix secondes à rêvasser en regardant au loin. Dans les séries, si. Enfin bref.

    Philippe Djian a eu l'idée d'écrire un roman en utilisant la plupart des codes qui sont la marque de fabrique des séries américaines. On a donc à faire à une sorte de roman-concept. Mais qu'est-ce qui fait que sans le savoir, au bout de trois pages, on voit bien que telle était l"intention de l'auteur ? Qu'est-ce qui fait globalement la spécificité des séries us et qui saute aux yeux à ce point ?

    - ça discute pas mal entre gens qui n'ont en général pas de soucis matériels, encore moins de subsistance. Ce qui permet de laisser de côté tous les soucis primaires de l'être humain (sauf le sexe qui n'est pas primaire quand il ne s'agit pas de procréer), pour ne se concentrer que sur les sujets sentimentaux et autres sentiments qui grandissent l'homme, parmi lesquels il faut placer l'épanouissement sexuel.

    -comme en moyenne une série us dure 50 minutes, le réalisateur se doit de précipiter les événements s'il veut pouvoir placer toute une histoire. Du coup, aucune scène ne doit être inutile. C'est important car c'est ce qui ressort du livre de Djian. Tout va très vite, sans pause, sans description, sans pensées métaphysiques.

    Doggy Bag se déroule dans une ville américaine imaginaire, sans doute de Californie (Djian ne le dit pas mais tout le laisse à penser). Nous suivons les pérégrinations de deux frères, David et Marc, la quarantaine, beaux, riches et coureurs de jupons. Ils sont tous les deux les gérants associés d'une concession automobile qui vend des voitures de luxe. Edith, genre de femme fatale pour laquelle ils se sont déchirés et haïs 20 ans auparavant revient dans la ville (c'est le propre des séries aussi que de penser qu'on peut quitter la ville du jour au lendemain et revenir des années plus tard du jour au lendemain). Elle revient à la surprise de tout le monde. C'est Marc qui la cueille en premier. David laisse faire. Faut dire qu'il se tape Josiane, une infirmière qui a une jolie paire de fesses. Josiane a deux enfants et est séparé de son mari paralytique. Du coup, ce dernier les harcèle en jetant des animaux crevés devant leur fenêtre ou en tagant la Porche de David.  Un jour, alors que Josiane et David copulaient dans la salle de bain d'un hôtel où ils étaient en week-end, le petite garçon de Josiane se noie dans la piscine, faute de surveillance. Josiane est inconsolable et s'en veut.

    Pendant ce temps, Sonia, la fille d'Edith, 20 ans, s'envoie en l'air avec son dentiste et ne va pas tarder à apprendre que son père n'est pas  Paul (qui lui, s'envoie en l'air avec une nymphomane de 18 ans) et ex d'Edith mais soit David soit Marc. Victor Sollens (à ne pas confondre avec Victor Newman bien qu'il campe un peu le même personnage), père des deux frères, époux séparé d'Irène ne s'envoie en l'air avec personne car il a 70 ans et a mal à peu partout. Il renaît quand il apprend qu'il est le grand-père de cette admirable fille qu'est Sonia. A propos, Sonia a des soucis avec son dentiste qui ne veut plus la voir, ce même dentiste qui va se faire tabasser par Joel, prétendant malheureux de Sonia.

    Toutes ces histoires perturbent Irène, qui boit de plus en plus et que le retour d'Edith agace car elle a peur que ses deux fils devenus copains comme cochons ne s'entre-tuent à nouveau. Dans un moment de folie, elle essaie de tuer Edith en jetant sa voiture contre la sienne. Heureusement pour Edith, Irène conduit très mal et rate son coup. Comme on ne veut pas qu'elle recommence, on lui prescrit des antidépresseurs et on lui adjoint une infirmière, Josiane, quasiment 24h/24. Josiane toujours meurtrie après la noyade de son fils refuse désormais de se donner à David et devient bonne copine d'Irène. A la même période, Victor désire à nouveau le corps d'Irène.

    Pendant ce temps, David en a raz le bol de Robert, l'ex de Josiane. Il continue a harceler le couple et arrive même dans sa folie à monter un étage pour saccager la chambre de Josiane. David décide de le calmer et part en expédition avec Josiane. Il s'agit de lui tendre un piège dans un endroit paumé de la ville, on lui défonce son fauteuil roulant et surtout on lui défonce la gueule..à mort, pas à mort ? on ne le saura sans doute que dans le saison 2.

    Avec toutes ces conneries, j'ai oublié de vous parler de Béa, secrétaire à tout faire des frères Sollens (même pour leur acheter des slips). Elle est follement amoureuse des deux mecs mais il semble qu'elle ne les intéresse pas. Alors à défaut, elle se farcie des clients sur les banquettes arrières des mercedes en exposition.

    Il y aussi le conflit entre le frères et la mairie, dirigée semble-t-il par une bande d'escrocs. De chaque côté, on engage les meilleurs avocats de la ville pour une sombre affaire d'explosion de canalisation ayant sauté jusque sous le bureau de Marc, qui heureusement s'en sortira sain et sauf.

    voilà à peu près...Tout ça est à lire vraiment au second degré en considérant le tout comme un exercice de style. Les personnages ont très peu de moralité et sont d'un cynisme rarement atteint comme l'est la plume de Djian. Même si on réalise que tout ça ne volle pas haut, il y a de bons moments de franche rigolade ce qui donne envie de lire les autres saisons.

    édit : avoir réussi à écrire une note sans utiliser le 'je'..pas mal

    4/5

    signé Loïc, 19h00