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  • recensement des cabines # 13 Pluméliau

    Cela devient difficile, j'ai fait tellement de reportages à la chaîne (surtout pendant ma semaine de vacances) que je n'arrive plus à me rappeler les impressions ressenties, dans ma tête les bourgs se mélangent. Heureusement, les photos sont là et  permettent de resituer un peu les choses et recadrer ma mémoire défaillante. Je me rends aujourd'hui à Pluméliau au nord de Camors. 

    Camors-Pluméliau : 19.8 kms, 18 min. 

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    Je rappelle que les points rouges correspondent aux bourgs où le recensement a déjà été effectué (sachant que tous les bourgs n'apparaissent pas sur la carte). 

    Donc, Pluméliau est une assez grosse bourgade puisque 3600 contribuables la peuplent. Je ne me faisais donc pas trop de soucis quant à la présence d'un ou de plusieurs publiphones (nom officiel des cabines téléphoniques, viens-je d'apprendre). A un kilomètre de mon but, je tombe sur cette vue et je m'arrête parce que c'est vrai je n'ai pas l'habitude de montrer cette face des bourgs bretons, à savoir des cités pavillonnaires cernant le centre historique, cités disposant de belles vues sur des champs de colza.

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    Je ne me suis pas trompé.

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    J'ai trouvé la cabine assez facilement, elle est située non loin de l'église, elle fonctionne et on peut la joindre au 02 97 51 96 68. Toujours la même pouffe du CAP3000 en affiche.

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    Mais cette cabine offre des services supplémentaires. On peut par exemple appeler en PCV (Paiement par Cooptation Vénale) . On peut aussi recharger ce que FT appelle un mobile et puis le tout est accessible 7j/7 et 24h/24. 

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    J'ai pris la mairie (qui loge la Poste ) en photo un peu par hasard car je lui trouvais des allures de casino et ce qu'il y a d'incroyable c'est que quelques jours plus tard, OF m'apprend que  cette mairie a été détruite par surprise au petit matin provoquant la stupéfaction des pluméloises et des pluméloises. 

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     (photo ci-dessous: Ouest France)

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    Je m'amuse de l'idée que je suis peut-être la dernière personne à avoir pris la mairie en photo. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que le côté nord de la mairie semble avoir été refait récemment avec une touche contemporaine, des bambous et tout ce qui va bien :

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    Sinon, ba, Pluméliau, ma foi, ça se tient, tout est en cohérence et le risque sismique est infime (bien que la Bretagne soit la région française la plus propice aux séismes, j'en ai personnellement ressenti 2 ces 10 dernières années). 

    L'artère principale

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    Des enseignes tentent de casser un peu la monotonie générale de ces bourgs où rien ne tape à l’œil.

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    Voici ma boutique, dont soi-disant selon la publicité, je suis le patron...Mais j'avais d'autres chats à fouetter que d'aller voir si mes employés travaillaient bien. Je suis un actionnaire bienveillant et je fais confiance aux roturiers qui passent leurs temps à renégocier des prêts. N'empêche que lorsque je suis passé devant, ces manants auraient pu me faire un petit coucou. 

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    J'ai repéré cette chaumière de loin et je la pensais inhabitée mais lorsque je suis passé devant, je me suis rendu compte qu'il y avait du linge à sécher à l'étage. J'ignore s'il s'agit de squatters ou de gens vivant dans un profond dénuement mais une chose est sûre, ce n'est pas Beauchamp : il ne porte jamais de tee-shirt bordeaux. 

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    C'est le printemps à Pluméliau comme partout ailleurs. Les cantonniers effectuent leur boulot et je tenais ici à les saluer car on a trop tendance à se moquer d'eux. Il n'empêche que lorsque je vois certaines jardinières ou bacs à fleurs, je suis impressionné, à Pluméliau et ailleurs (ne me faisant cependant pas d'illusion quant à l'utilisation intensive d'engrais et pesticides).  Ce n'est pas facile d'entretenir des parterres sur un grand territoire...quand je vois comment je galère chez moi sur quelques m2. 

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    D'autres destinations excitantes à venir....

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     reportage réalisé le 18.04.2015

     

    villages visités ne disposant pas de publiphones (pas de reportages donc) :

    - Plélan-le-Grand, 35, 3600 habitants  (visite le 11.05.2015)

    - Brech 56, 6600 habitants (visite le 13.05.2015)

    - Locqueltas,, 56, 1600 habitants  (visite le 14.05.2015)

    - Locmaria-Grand-Champ, 56, 1500 habitants (visite le 14.05.02015)

    Loïc LT

  • CR281 : Qui est Charlie ? - Emmanuel Todd

    9782021279092.jpgJe ne sais pas comment ce livre a atterri sur ma liseuse. Je soupçonne une infiltration orchestrée par Beauchamp. Mais bon, comme il y était, je me suis dit que c'était l'occasion qui faisait le larron et bien que cette histoire de Charlie m'a gonflé dès le premier jour (les attentats m'ont bouleversé et j'ai participé à un rassemblement le 11 janvier à Baud, donc de ce côté, j'ai les cuisses propres), alors avoir le point de vue d'un sociologue me tentait un peu mais sans plus. Il me semble en effet que les rassemblements historiques du 11 janvier 2015 (quoi qu'on verra ce que l'histoire en garde)  étaient si spontanés et si portés par l'émotion suscitée par ces attentats horribles que cela ne valait peut-être pas la peine de chercher midi à quatorze heures et encore moins un djihadiste pendant la révolution française. Mais bon, l'auteur s'est quand même attelé à la tâche en bon sociologue qu'il est, ce qui signifie et je tiens à vous prévenir tout de suite que cet essai contient son lot de termes techniques propres à la discipline sociologique qui m'ont posé quelques difficultés (n'ayant suivi que quelques heures de cours de sociologie en fac de droit). 

    Toujours est-il qu'Emmanuel Todd a trouvé le prétexte de cet historique 11 janvier pour nous refaire une analyse politique, religieuse et démographique de l'Hexagone depuis la révolution jusque 2015, tout ceci avec l'intention de cerner et catégoriser les gens du défilé. Il remonte donc très loin, chiffres à l'appui (études de l'IFOP essentiellement ainsi que quelques essais sociologiques). Il est beaucoup question de la famille ( le cheval de bataille de Todd en général), du catholicisme, des flux migratoires. Todd ne prend pas vraiment partie (d'où mon interrogation quant à la polémique qui suscite cet essai) mais il n'hésite pas à dire ce que le politiquement correct interdit de dire (genre : il y a une forte proportion d'immigrés dans les prisons françaises...et d'autres propos dans le genre). Après comme je le disais, il est question de famille nucléaire (dont je suis), de catholiques zombies (dont je suis aussi) et d'autres considérations typiquement sociologiques.  Le conclusion est globalement que le défilé du 11 janvier n'était composé que de gens de la classe supérieure et moyenne aisée. Todd fait une telle fixation sur le 11/01 qu'il en oublie les attentats (évoqués quand même mais succinctement). 

    Comme j'ai du mal à faire un résumé de cet essai, je retranscris ici quelques passages qui donnent une idée du propos (avec  commentaires) :

    Des millions de Français se sont précipités dans les rues pour définir comme besoin prioritaire de leur société le droit de cracher sur la religion des faibles. 

    Je ne suis pas d'accord avec l'analyse. C'est l'émotion qui a poussé les Français dans les rues, pas autre chose. 

    Le choix de la monnaie unique a donc suivi - de peu pour un historien de la longue durée - l'abandon du dieu unique. Ce n'est pas la religion qui a déterminé l'adhésion à un projet économique, c'est le reflux de la religion qui a conduit à son remplacement par une idéologie, en l'occurrence à la création d'une idole monétaire que l'on peut à ce stade de l'analyse appeler euro ou veau d'or.

    L'Euro aggrave bien entendu dans sa zone les effets du libre-échange. C'est une monnaie forte et stable, gérée avec pour seule priorité la lutte contre l'inflation.

    Je suis d'accord avec la deuxième partie, à savoir que l'Euro nous protège de l'inflation et je mets ce propos en corrélation avec l'idée populaire comme quoi l'Euro a fait grimper les prix. C'est un exemple du gouffre qui s'est creusé entre les élites et le peuple. Les gouvernants affirment à raison  que l'Euro est une monnaie forte qui empêche l'inflation pendant que les ouvriers pensent totalement le contraire. Je suis plus réservé sur le premier paragraphe. Je ne crois pas que dans l'esprit du peuple, l'Euro soit une nouvelle religion...En tout cas, la monnaie unique revient couramment dans cet essai et on se demande où est le rapport avec le 11 janvier. 

    Ici comme ailleurs, cependant, nous devons situer sociologiquement et statistiquement le phénomène : l'adhésion à l'islamophobie d'inspiration houellebecquo-zemmourienne est limitée, par nature, à ceux qui ont les moyens d'acheter des livres et le temps de les lire, des gens  d'un certain âge, donc, appartenant aux classes moyennes. Ni les milieux populaires qui votent pour le Front national, ni les jeunes diplômés dont les revenus baissent n'ont les moyens ou le temps de lire Zemmour ou Houellebecq dans le texte. 

    Je ne peux que confirmer : je connais plein de gens qui votent fn et qui ne savent même pas que Zemmour et Houellebecq existent . Par contre, je ne mettrais pas les deux hommes sur le même plan. L'un est un essayiste d'extrême droite (ou presque) et l'autre un romancier et dans un roman, on n'écrit pas forcément ce qu'on pense. Et Houellebecq n'est pas xénophobe. Sinon, pour l'anecdote, on peut aujourd'hui lire toutes les nouveautés littéraires sans dépenser un euro (comme je l'ai fait pour le livre de Todd). 

    L'analyse détaillée de la manifestation n'aboutit donc pas à la découverte d'un monde neuf, régénéré,refondé. Les déterminations de sa mise en marche sont, pour l'essentiel, les mêmes que celles du vote pour Maastricht. Les couches sociales motivées furent les classes moyennes, issues du secteur public et du secteur privé, enrichies dans les provinces d'une forte composante catholique zombie. 

    Les catholiques zombies sont des gens qui ne croient pas forcément en dieu mais dont la culture est influencée par le catholicisme. J'en fais partie et selon Todd François Hollande aussi. Why not. Ce passage se situe au premier tiers du roman et sonne un peu comme la conclusion de l'essai. Les classes populaires, les jeunes des banlieues et les musulmans étaient globalement absents de ces défilés. D'où la conclusion que ce défilé serait une imposture. On a déjà entendu ça avant le bouquin de Todd. C'est un fait. Moi je trouve que globalement, Emmanuel Todd ramène un peu trop  tous les problèmes de la société à la religion (ainsi qu'à l'Euro, nouvelle religion et à l'Union Européenne qu'il critique). 

    Cela ne nous dit pas qui est Beauchamp et encore moins où il est (en tout cas, pas à Landaul).

    Seuil, parution : mai 2015, 252 pages, lecture sur kindle en mai 2015. note : /

    Loïc LT 

  • et les mésanges furent

    Que n'ai-je entendu "t'as mis ton nichoir trop bas", "il faut attendre des années avant de voir une mésange s'y engouffrer", "en plus, t'as des chats, ba mon pote, tu peux toujours attendre". Les gens sont plein de certitude mais il ne faut pas croire les gens, il n'y a que les animaux (et en l’occurrence, le chat qui l'autre jour ne restait pas prostré devant le nichoir pour admirer son architecture) et les politiciens qui sont dans le vrai.

    Donc, ce soir, nous avions dressé la table sur la terrasse et nous soupions allègrement tout en faisant le point sur nos folles journées scolaires et professionnelles. Il n'y avait pas un souffle de vent et Prisca se moquait de moi parce que j'avais trois épaisseurs sur le dos. J'y peux rien, j'aime bien être emmitouflé. A la fin du dîner, les filles se décident à faire une partie de badminton tandis que les époux poétisaient sur l'honnêteté ou pas des gens qui font du covoiturage quand ils remplissent leur déclaration de revenus. Un moment, je me suis permis de la contredire lorsque l'épouse affirma que des contrôleurs fiscaux s'amusaient à noter les plaques d'immatriculation sur les zones de covoiturage. Or un article dans Ouest-France et une chronique sur France Inter m'avaient informé qu'il s'agissait d'une rumeur populaire (tout comme facebook qui devait devenir payant, la rumeur du 9-3, rumeurs sur la dangerosité des vaccins...). Tout à coup, Chloé qui jouait toujours au badminton nous annonce qu'elle vient de voir un oiseau rentrer dans le nichoir. Dans un premier temps, je ne la crois pas, elle est tellement blagueuse mais là, on s'est vite rendu compte qu'elle ne mentait pas. Alors, on a suspendu nos conversations métaphysiques et avons rivé nos regards vers le nichoir et il ne nous a pas fallu longtemps pour voir des mésanges y entrer et y sortir. 

    Ensuite, pour réussir à prendre une photo, ce fut une autre paire de manche. Comme prendre une photo juste au bon moment s'est avéré impossible, je décide d'opter pour la vidéo, il suffira après de capturer le moment clé. Et j'ai réussi (bon les photos ne sont pas de qualité mais qu'importe)

    Que de bavardages pour dire que des mésanges entrent et sortent d'un nichoir dont c'est la fonction première. Il en faut peu pour être heureux, un peu d'eau fraîche et de verdure, quelques rayons de soleil et une mésange qui entre dans un nichoir...

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     Loïc LT, le 11.05.2015

  • plan vigipirate niveau cat

    Vraiment, j'ai installé le nichoir au mauvais endroit. Ce qu'il y a de surprenant, c'est que Tinoir n'a  jamais vu un oiseau y entrer, qu'il ne connaît pas la fonction de l'objet...l'instinct sans doute..

    090515JJ (1).JPGspéciale dédicace à ma frangine : 

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    photos prises le 09.05.15

    Loic LT

  • recensement des cabines # 12 Landaul

    Quand j'étais petit (oui, je sais, je commence souvent mes notes par cette formule), on allait rarement au bord de la mer avec mes soeurs, mon père et ma belle-mère pour ne pas voir les autres gens comme ils dépensaient leur argent) mais cela arrivait de temps en temps quand même. Nous partions de Languidic donc, passions Brandérion et puis Nostang...ensuite, Sainte-Hélène sur Mer et Plouhinec et ses plages pas belles . Dans mon souvenir, Nostang représentait comme une frontière entre la Terre et la Mer. Passé Nostang et son joli pont en pierre, j'avais l'impression de rentrer dans un autre pays.

    Aujourd'hui que je n'habite plus Languidic, ce n'est plus Nostang qui marque le début du littoral, c'est Landaul. Il y a notamment une maison qui est bâtie au bord d'un carrefour et quand je la vois, il me semble sentir déjà la vase et le goémon. 

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    J'ignore si cette maison bleue est habitée mais le fait est qu'elle me fait penser à ces demeures de Larmor Plage qui font face à l'océan. Ceci étant dit, ne perdons pas notre temps et reprenons nos bonne vieilles habitudes. 

    24 avril, je suis en vacances, il fait beau, direction Landaul. Départ de Camors ( 18 km,20 mn).

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    Un collègue de boulot habitant les environs m'avait affirmé que le bourg disposait d'une cabine donc c'est mal peigné mais l'esprit libéré (mais peu confiant dans l'idée de trouver Beauchamp)  que je rentre dans Landaul. Je  gare ma Talbot 206 sur la place. Dans un premier temps, je ne vois pas de cabine mais je prends déjà des photos de tout et de rien comme d'habitude, ce qui n'échappa pas au patron d'un bar (le Triskel, le bar de l'autre côté de la route de la maison bleue). Il me demande sans aménité si je cherche quelque chose. Je ne sais plus trop ce que je lui réponds, que je fais du tourisme local, que je suis à la recherche d'un dénommé Beauchamp, un pauvre type qui croit qu'il me doit de l'argent alors que non, un truc comme ça et que je cherche aussi le lieu où se trouve la cabine. Et là, un client qui l'avait rejoint répond que la cabine a été démontée il y a une quinzaine de jours. Le type en question n'avait pas bu que de la limonade mais évidemment je l'ai cru. Stupeur ! 

    Qu'est-ce que je fais ? Je décanille (la règle voulant que pas de cabine = pas de reportage) ou j'erre dans le bourg comme une âme en peine ?  Il me revient alors à l'esprit que le bourg possède une gare qui vaut le détour. Allons donc voir cette fameuse gare et au diable les cabines ! Je rejoins les lieux et me gare. Ce qui fait le charme de ce lieu, ce n'est pas la gare proprement dite (qui en plus a été entièrement rénovée et qui ne ressemble plus à ce qu'elle fut, c'est à dire, une vieille gare avec un misérable quai et un modeste abri pour les voyageurs.)

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    Par contre, ce qui n'a pas changé, c'est le bar de la gare (chez Renée) , le genre de bar qui semble être resté figé dans les années 70.

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    A côté du bar, il y a un hangar avec au fond un écriteau sur lequel est inscrit 'parking, bar de la gare', sauf que je ne vois pas comment des voitures peuvent s'y garer, un rang de parpaings séparant l'extérieur de l'intérieur.

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    Il faudrait une note complète pour vous parler de ce troquet dans lequel j'ai pris une bière et discuter avec la patronne (qui m'a fait visiter l'arrière-boutique et son boulodrome abrité ) Trois photos, l'une du bar, l'autre du boulodrome valent mieux que bavardages.

    cabine téléphonique,inventaire des cabines,landaul,gare,vénus de quinipily

     

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    cabine téléphonique,inventaire des cabines,landaul,gare,vénus de quinipily

    Je suis reparti avec l'idée de rentrer directement au bercail. Pour cela, il me fallait repasser par Landaul. Et alors, à l'entrée du bourg, après avoir passé ce garage rutilant, 

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    Devinez sur quoi je tombe :

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    Le type du bar m'avait donc raconté n'importe quoi et pourtant il m'avait affirmé avoir vu un camion de France télécom extirper la cabine de son emplacement...enfin bref. Ce qu'il y a d'étonnant avec cette cabine, c'est qu'elle se situe dans un quartier rénové et j'ai du mal à comprendre qu'elle soit restée dans les plans. Le téléphone fonctionne et on peut joindre la cabine au 0297246053. A 30 mètres, des nouveaux propriétaires ont flairé le bon coup  : une cabine si près de chez soi, ça n'a pas de prix.

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    La présence de la cabine nécessita donc que je visite le bourg que j'avais abandonné tout à l'heure en criant 'gare'. Rien d'extraordinaire si ce n'est cet if qui a connu les guerres napoléoniennes (4.10 mètres de circonférence). 

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    Voici le Triskel où l'on me raconta des bêtises à mon arrivée sur zone. 

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    Landaul ne ressemble pas à Quistinic. On sent que l'océan n'est pas loin. Les maisons sont blanches et l'architecture de certaines bâtisses fait assez années 30. 

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    En errant dans la ville, je ne sais pas pourquoi je me suis souvenu de ce poème qu'une prof de français de lycée nous avait affirmé qu'il était considéré comme le plus beau de la langue française. 

    Orléans, Beaugency,

    Notre-Dame de Cléry,

    Vendôme, Vendôme !

     

    Je me suis amusé à le compléter :

     

    Orléans, Beaugency,

    Notre-Dame de Cléry,

    Vendôme, Vendôme !

     

    Landévant, Brandivy

    Vénus de Quinipily 

    Camors, Landaul !

     

    La Vénus de Quinipily est une statue qui se situe à 2 kms de chez moi, que je n'ai jamais été voir et qui a, il faut le savoir, reçu la visite de Prosper Mérimée (dans les années 1830) et qui lui a inspiré sa célèbre nouvelle la Vénus d'Ille (que j'ai étudié au collège). Fallait-il que je m'ennuie à Landaul pour inventer des comptines idiotes ! Je commençais à avoir faim, j'aurais bien manger un morceau de sauciflard mais ce n'est pas ici que j'allais le trouver :

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    reportage réalisé le 24.04.2015. 

    Loïc LT 

  • le visiteur du matin

    Ce matin, vers les 10:00, alors que le soleil tentait en vain de percer les nuages (mais laisse tomber, grand orgueilleux, tu n'y arriveras pas), à cinquante mètres, devant la maison, dans la champ de céréale dont on ne s'est pas encore mis d'accord sur la variété exacte (je pencherais pour du seigle), nous reçûmes la visite d'un chevreuil. C'est assez rare qu'ils s'approchent aussi près. 

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  • avec un brin de nostalgie

    81yhDoHHj+L._SX425_.jpgLes derniers albums d'Aznavour m'avait déçu, je pensais qu'il avait définitivement perdu l'inspiration, ce qui est normal quand on a écrit des centaines de chansons, qu'on perd des forces, qu'on perd sa voix, l'ouïe. la vieillesse quoi...Mais il ne faut pas enterrer les poètes trop vite. A 91 ans, Charles sort un nouvel album intitulé encores (j'aime beaucoup ce s accolé à cet adverbe invariable comme pour dire qu'il y'a eu tant d'encore...) et cet album commence par un titre qui s'intitule avec un brin de nostalgie, un texte émouvant écrit par un vieil homme qui fait le point sur sa vie. La dernière strophe est déchirante de lucidité...

    Et ce que j'aime chez Aznavour, c'est quand il chante dans un souffle comme le succès hier encore...On devine en écoutant ce brin de nostalgie qu'il l'a écrit d'un trait de plume, sans préméditation, au bout de la nuit ou au petit matin sur une page blanche sur laquelle la veille il ne parvint pas à placer un mot. Par ailleurs, la mélodie est très belle. C'est le type de chanson qu'on voudrait tous écrire quand l'essentiel de la vie est dernière nous. Je ne vais pas casser l'ambiance en disant que c'est la chanson idéale à passer au crématorium mais bon, je ne vois pas ce qu'un homme peut dire de plus que ce que Charles dit dans cette chanson (si ce ne sont les quelques vieilleries qu'on peut aisément adapter). 

    Et puis, j'ai appris un mot : le pickup en question n'est pas le véhicule que l'on sait, c'est un appareil pour écouter de la musique. A toi, Charles !

     

    Avec un brin de nostalgie

    Je nourris mon ancien pickup

    De vinyles que j'avais acquis

    Dans mes folles années Be Bop

    Je me verse un fond de whisky

    Et laisse courir mes pensées

    Embuées de mélancolie

    Pour voyager dans mon passé

     

    Passé jalonné d'interdits

    D'amour secrètes et d'amour fou

    Qui viennent perturber mes nuits

    De solitude mais surtout

    Joue sur mes remords mes regrets

    Tandis que mon écran s'emplit

    D'images animées désormais

    Avec un brin de nostalgie

     

    Avec un brin de nostalgie

    Ma mémoire me joue des tours

    Était-ce Lorraine ou Sophie

    Qui m'a laissé tomber un jour ?

    J'avais quoi 16 ans et demi

    Jouant crânement les tombeurs

    Et je me retrouvais groggy

    Avec des larmes plein le cœur

     

    Mais à cet âge, on oublie

    On vit de rêves et d'illusions

    Les filles vont et se marient

    Quand draguent encore les garçons

    J'ai connu bien d'autres échecs

    Qui pourtant ne m'ont rien appris

    Depuis je fume et je bois sec

    Avec un brin de nostalgie

     

    Avec un brin de nostalgie

    De dispute en séparation

    Seul sans amour et peu d'amis

    Dans mon champs de désolations

    Je passe mes jours et mes nuits

    A ruminer mes déceptions

    Le cœur à tout jamais meurtri

    Sans état d’âme et sans passion

     

    Avec un brin de nostalgie

    Sur les ruines de ces amours

    Que j'ai gâchées que j'ai détruit

    Mon mal de vivre est sans secours

    Mes espoirs sont à l'agonie

    Mes années restent sans retour

    Je n'attends plus rien de la vie

    Et vis ma vie au jour le jour

    Le cœur brûlé de mes amours

     

    Et de nostalgie

     

  • soleil couchant

    Ce soir, comme d'habitude, je n'ai pas vu le soleil se coucher parce c'est compliqué chez nous, deux maisons nous cachant la vue côté ouest et de toute façon, nous sommes sur le flanc d'une colline (bien grand mot 'colline' mais j'aime dire aux gens que notre maison est située à flanc de colline) avec des bois tout autour qui nous empêchent d'assister à ce coucher de soleil qui n'en est pas un car il ne se couche jamais disons qu'il s'agit de la rotation de notre planète par rapport à son étoile. Oh, je sais bien que vous savez tout ça mais des enfants peuvent atterrir ici aussi. Et pourquoi pas mes filles ? Soyons fous. Mais bon, je vous rassure, à leur âge, elles ont bien compris le principe du firmament (oui, oui, j'ai décidé de l'appeler ainsi et ce sera je pense le titre d'un futur roman, certains auteurs se croyant raffinés de donner à leur roman un titre un peu métaphysique). 

    Mais si l'on ne peut pas assister à l'occultation provisoire du soleil, il arrive parfois que le reflet du soleil 'couchant' se reflète sur les nuages. Ceux-là sont des cumulus, peut-être. (par contre le point noir au milieu c'est un défaut de mon appareil et ça m'éNNNNERVE). En ce 6 mai 2015, il était 21h vers là et cette vue m'a saisi. 

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    Puisque la nature semble vouloir reprendre ces quartiers sur ce blog, voici quelques photos du jardin (qui a au moins 3 mois de retard sur celui des voisins -avec un brin de mauvaise foi-) :

    fusains et azalées (c'est le coin de Prisca) :

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    Voici les fleurs de la vivace benoite orange achetée l'année dernière au clos d'armoise où je fus accueilli par un type charmant qui dispose d'une belle collection de vivaces (et de fougères). 

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    La spirée est au paroxysme de sa floraison. Il faut en profiter. Le soir, quand les nuages deviennent roses, il faudrait s'asseoir à ses pieds en famille et parler de tout et de rien. 

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    Tinoir fait du camouflage. 

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    Les tulipes furent. C'était aux derniers jours d'avril, elles étaient magnifiques puis un jour je n'ai pas compris, elles n'étaient plus là mais faisait tempête ce jour-là. 

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    Tu prépares des gamelles aux chats avec de l'eau pure et propre et puis évidemment, il faut qu'ils se compliquent la vie  en allant boire dans un arrosoir même pas plein. 

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    Pommier et arbre à muguets, les deux ennemis, sont en fleurs. Leur attribution est double : nous donner de l'ombre les quelques jours d'été où il fait beau et servir de tuteurs au hamac où les filles aiment se balancer...et moi aussi mais toujours avec un brin de nostalgie.

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    Céanothe en fleurs

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    la vue lorsqu'on sort le matin pour démarrer nos autos d'occasion comme aspirés par nos patrons -)

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    Loïc LT

     

  • CR280 : les gommes - Alain Robbe-Grillet

    31TYKSSCKKL.jpgLa première idée qui m'est venue lorsque j'ai terminé la lecture de ce curieux roman est qu'il s'agissait d'un polar à l'envers, à savoir que l'on sait à peu près tout  sur tout dès le début (comme dans les Columbo) et puis plus on en avance dans la lecture, plus on commence à avoir des doutes sur la véracité des faits, sur le coupable du crime et sur la réalité du crime lui-même. L'auteur aurait même pu pousser le bouchon plus loin  en mettant en cause l'existence de la victime (un dénommé Daniel Dupont, un solitaire et chercheur en économie, vivant dans un pavillon cossu d'une ville lugubre du nord de la France). Le détective Wallas dépêché de Paris fait office de personnage principal de cette histoire sans queue ni tête. Il loge dans l'unique chambre d'un bar-hôtel paumé dans lequel des habitués alcoolisés se font des devinettes enfantines et discutent de problèmes arithmétiques. Pendant ce temps, Wallas erre dans la ville mais s'y perd très souvent bien qu'empruntant toujours les mêmes rues. Parfois, il s'arrête dans des papeteries pour acheter des gommes (pour quoi faire, on sait pas mais on peut voir dans ces gommes le symbole de ce roman où l'intrigue s'efface petit à petit comme s'effacent sous le frottement de la gomme les traits laissés par un crayon papier). Wallas doit rendre des comptes à Paris où l'on est persuadé que le meurtre du Dupont est le fait d'un groupe terroriste et doit composer aussi avec le commissaire du coin, le commissaire Laurent qui penche pour l'hypothèse du suicide. Pour compliquer les choses, Wallas se retrouve quasiment présumé coupable après que différents témoins lui trouvent une forte ressemblance avec un type louche qui traînait autour du pavillon la veille dudit crime (parce qu'en fait, Dupont n'est pas vraiment mort). 

    Bien qu'estampillé nouveau roman, ce qui signifie souvent lecture ardue, les gommes se lit aisément . Je suis rentré avec délectation dans l'univers étouffant et singulier mis en place par l'auteur dont certains aspects (l'allure de Wallas, l'absurdité de certaines scènes) m'ont fait pensé aux films de Jacques Tati. Cet ancien roman est à mettre entre toutes les mains d'autant plus que certains dialogues dans le bar sont à mourir de rire (en retranscrire un ou deux dans un prochaine note peut-être).

    éditions de minuit, 1953, 364 pages, lecture sur kindle en avril 2015. note : 4.5/5