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Colin sabre et tam-tam - Page 84

  • Voici le lauréat du prix Goncourt 2009

    Sans l'avoir lu (il ne m'intéresse pas plus que ça) et quinze jours avant son annonce officielle, je vous annonce que le prix goncourt 2009 sera attribué à :

     

    Trois_femmes_puissantes_Marie_NDiaye_kapak_20090827.jpg

    Et pour prouver que je ne raconte pas de bêtises, je jure de lire un roman de Guillaume Musso s'il s'avère que c'est un autre qui l'emporte (c'est dire si j'ai confiance -)))

     

  • CR121 : l'annonce - Marie-Hélène Lafon

    Marie-Helene-LAFON-L-Annonce_medium.jpgle mot de l'éditeur : Paul a quarante-six ans. Paysan, à Fridières, Cantal. Cinquante trois hectares, en pays perdu, au bout de rien. Il n’a pas tout à fait choisi d’être là, mais sa vie s’est faite comme ça. Paul n’a qu’une rage : il ne veut pas finir seul, sans femme.
    Annette a trente-sept ans. Elle est la mère d’Eric, bientôt onze ans. Elle n’a jamais eu de vrai métier. Elle vient du Nord, de Bailleul. Annette a aimé le père d’Eric, mais ça n’a servi à rien, ni à le sauver du vertige de l’alcool, ni à faire la vie meilleure. Alors elle décide d’échapper, de recommencer ailleurs, loin.
    D’où l’annonce. Paul l’a passée. Annette y a répondu.
    Sauf qu’il y a les autres. Le fils silencieux, et la mère d’Annette. Et les autres de Paul, ceux qui vivent avec lui à Fridières. Les oncles, propriétaires des terres. Et la sœur, Nicole, dix-huit mois de moins que Paul, qui n’a pas de mari pas d’enfant. L’Annonce, nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, raconte cette histoire d’amour.


    mon avis :Alors voilà, première lecture estampillée "rentrée littéraire 2009" et premier coup de coeur. Trop de chance !
    MH Lafon nous embarque dans une petite ferme du Cantal où vivent Eric, le "chef d'exploitation", sa soeur Nicole et les deux vieux oncles, tous autant célibataires les uns que les autres..jusqu'à ce que grâce à une annonce publiée dans un journal, Eric fasse venir du Nord, une intrus qui va bouleverser la vie de la ferme.
    La force de ce roman, c'est qu'en même temps d'avoir une haute valeur documentaire (France rurale et le célibat des agriculteurs), il est aussi un concentré de poésie et la plume de l'auteur parvient merveilleusement à restituer certaines atmosphères propres à ces contrées reculées, les soleils couchants, les reflets sur les bâtiments, les jours de neige, le brouillard sur les vastes plaines etc.
    Une mention particulière aux deux oncles (à qui l'auteur n'a pas jugé utile de donner de noms) octogénaires, célibataires, muets et interchangeables. Pathétiques en même temps que symboles d'un monde qui n'existe plus.

    bémol : je ne suis pas trop d'accord avec le mot de l'éditeur : il n'y pas d'histoire d'amour dans l'annonce. En tout cas, en admettant qu'il y en ait une, elle n'est pas essentielle dans le roman.

    roman, paru en 09/2009
    éditions Buchet-Chastel, 142 pages
    lecture du 07/10 au 10/10/09
    note : 4/5
    à venir : classes tous risques, José Giovanni

    Lafon.bmp
  • prix nobel de littérature 2009

    Mueller_Herta1hf_2004.jpgChaque annonce du nouveau prix nobel de littérature est pour moi l'occasion d'apprendre l'existence d'un nouvel écrivain (en dehors des écrivains français évidemment), ce qui m'amène à penser que si je suis passionné par la littérature, je passe quand même à côté de ce qui fait l'essentiel de la littérature mondiale contemporaine (en tout cas selon le jury du prix nobel, composé de combien de personnes et de qui, je n'en sais rien). Ainsi, parmi les lauréats du XXIème, je ne connais que J.MG Le Clézio.
    Alors, pour combler cette lacune, je suis en train de me demander si je ne vais pas procéder comme avec le Goncourt : à savoir, lire systématiquement un roman du prix nobel. Ça ne m'enchante pas vraiment car je préférerais découvrir les auteurs avant et me satisfaire ensuite qu'ils obtiennent le prix.

    Sinon, j'avais envie de dire que je trouvais Herta Müller très belle mais je vais pas le dire, ça ne serait pas digne de ce blog (tenu par un ouvrier smicard, faut-il le rappeler). Car plus que son physique, un écrivain se juge sur sa plume.

  • CR120 - les nudités des filles - Jean-Michel Rabeux

    nudites_filles.jpgrésumé : Un metteur en scène de théâtre vit depuis trente-cinq ans une passion amoureuse avec Camille, une comédienne. Il craint sans cesse de la perdre et conjure l'angoisse de sa disparition de différentes manières, jusqu'à fantasmer sa mort. Un chant d'amour et le portrait d'un homme travaillé par le lien intime entre l'amour et la mort. (source : éditions du Rouergue)

    mon avis : dans ce récit bizarre composé de courts chapitres commençant quasiment tous par "si" et ne comportant aucun point (décidément, on en veut bcp à ce point...), j'ai cru comprendre que l'auteur était obsédé par l'idée de la mort, qu'il était amoureux d'une Camille, que cette Camille était une fille un peu déjantée qui n'avait pas peur de se mettre intégralement nue devant un inconnu et ce, sans baisser les yeux. J'ai cru comprendre aussi que l'auteur faisait du théâtre ou du moins qu'il mettait en scène et que c'est en cherchant une actrice d'accord de jouer nue qu'il a trouvé Camille et qu'une histoire d'amour à commencé. J'ai cru comprendre aussi que Camille tombait malade et qu'elle décidait de se suicider en se jetant à la mer d'un bateau dans lequel elle se trouvait avec l'auteur.
    Et si vers la fin du roman, il est question de la prison de Fresnes dans laquelle se trouve l'auteur, est-ce par parce que "les français" le jugent coupable de la mort de Camille ? Et si je mets "les français" entre guillemets, ce n'est pas pour rien, c'est par ce que l'auteur semble avoir un soucis avec "les français", ce qui semble laisser supposer qu'il n'en est pas un et qu'il a eu maille à partir avec les habitants de cette nation qu'est la France.

    Mais dans les dernières pages, Camille est toujours vivante et l'auteur toujours aussi barré, à tel point qu'il veut la tuer avec un couteau, mais il se ravise et semble préférer l'étouffer..mais y arrive-t-il ? extrait

    je l'embrasseJM Rabeux.jpg, c'est à dire lui pose un baiser sur les lèvres, et puis je l'embrasse, c'est à dire, je la serre dans mes bras contre moi, l'appuie contre moi de mon bras droit, de ma main gauche je prends le gros oreiller qu'elle aime caler derrière elle pour lire
    elle dit ses mots, ces mots : si tu le fais, fais-le bien, elle sourirait, je la connais tant, je connais tant son enfante gravité dans les moments terribles de la vie, la gravité de ce sourire qu'elle aurait, je sais qu'elle sourirait

    je le fais, je le fais très bien, elle m'emmène
    (fin du récit)

    Mon esprit trop cartésien s'est pris la tête à essayer de comprendre des choses et des faits qui n'existaient en fin de compte sans doute que dans les délires et les fantasmes de l'auteur.
    Et puis enfin, j'ai trouvé le titre les nudités des filles assez mauvais. A la limite, la nudité des filles aurait mieux passé (encore que ce titre ne signifie pas grand chose au regard du contenu). Donc, à cause de ce mauvais titre, ce sera 2.5 au lieu de 3 (qu'aurait quand même mérité cet espèce de long poème en prose pas si mal goupillé).

    roman, paru en 09/2008
    éditions du Rouergue, 142 pages
    lecture du 04/10 au 07/10/09
    note : 2.5/5
    à venir :

  • quand l'enfant est fatigué

    Le soir, on couche les filles à neuf heures et on leur laisse une petite lampe allumée au fond de la chambre... et un petit quart d'heure pour bouquiner ou écouter de la musique. Comme la plupart du temps je reste dans la pièce à côté, j'entends les filles chuchoter, des rires qu'elles essaient de camoufler,  des pages se tourner. Il m'arrive même de regarder par le trou de la serrure et rien ne me fait plus plaisir de voir Chloé plonger dans un bouquin (pendant ce temps-là, Lola bouine je ne sais quoi avec de petits objets).
    Vers les neuf heures et quart, je vais gentiment leur dire qu'il est l'heure de dormir. Je leur fais des bisous et leur laisse encore la lampe allumée (que j'éteins lorsque je vais moi-même me coucher).
    Mais il arrive aussi qu'à cette heure, elles dorment déjà (lola s'endort très vite). Et il arrive aussi que Chloé soit déjà endormie et d'ailleurs, j'essaie souvent de m'imaginer la façon dont elle se laisse emporter par le sommeil. Décide-t-elle de fermer son livre et de dormir ou bien cela se fait-il si vite qu'elle n'a pas le temps de se dire "je m'endors" (comme dirait Proust) ? Car  de la même façon, qi'il  n'aime pas la soupe, un enfant n'aime pas l'idée de dormir. La plupart du temps, le livre n'est pas ouvert sur le lit mais posé au pied du lit ou sur la table de chevet, ce qui laisse supposer que Chloé a pris l'initiative de s'arrêter de lire.
    La prise de conscience par un enfant de sept ans qu'il est fatigué et que donc il faut qu'il ferme son livre est pour moi quelque chose de touchant, quelque chose qui émerveille le père que je suis. Car un enfant qui prend cette initiative n'est déjà plus tout à fait un enfant.

    C'est bête mais c'est comme ça.

  • CR119 - formation - Pierre Guyotat

    9782070379804.jpgprésentation de l'éditeur : Ce récit raconte la formation sensorielle, affective. intellectuelle et métaphysique d'un enfant né au tout début de la Deuxième Guerre mondiale, en France, dans un village du Sud-Est, dans une famille ancienne, catholique et sans fortune. Je l'ai écrit comme la plupart de mes textes à l'indicatif présent : a très peu près. Les sentiments, les interrogations. les pensées sont d'un enfant qui ne cesse de questionner ses aînés puis d'un adolescent qui, à quatorze ans. décide d'écrire, les idées. les convictions, les tourments qui s'y manifestent sont ceux de son entourage de son temps dans ses lieux.

    mon avis : J'ai trouvé ce récit assez long à l'allumage, un peu trop descriptif et puis au fil des pages la "formation" de Pierre, fils de petits bourgeois catholique de Bourg-Argental (département de la Loire) prend toute sa mesure et gagne en densité. Formation avant tout  spirituelle mais aussi sexuelle, ce en quoi je lui ai trouvé des ressemblances avec le lumineux l'âge d'homme de son ami Michel Leiris (qui est celui par qui j'ai découvert l'existence de Guyotat - car Michel Leiris tout en étant une fin en lui-même permet d'ouvrir également quelques  portes).
    Pierre Guyotat né en 1940, évoque les années d'après-guerre, les privations et l'histoire du monde (la guerre froide) vu de la France profonde, ses années de collège, de pensionnat, son éducation religieuse et puis petit à petit sa conversion à l'athéisme (assez brutal alors qu'il fut un enfant et un adolescent très pieux).
    Au final, PG nous livre une autobiographie de ses jeunes années agréable à lire et fourmillante d'anecdotes.
    Coma du même auteur fait par ailleurs partie de mes projets de lecture.

    extrait : refusant toute classe de gymnastique et tout jeu de ballon, je passe beaucoup de temps dans les latrines du préau, le temps du moins que le cours s'épuise : j'ai tout loisir alors, dans la tension, de lire, de dessiner, de sentir et de regarder les excréments, la coulés de ceux qui m'ont précédé - la forme des étrons c'est la forme des culs -, les virgules de merde et les vers qui se tordent sur les murs, l'excitation des mouches, et j'y ressens beaucoup mieux mon corps, dans ce quoi il est promis, sexe - et si par une oeuvre il devenait public ? - et mors. Plutôt avoir le nez dedans que d'obéir aux sifflets du gymnaste en survêtement. (p204)

    autobiographie, parue en 09/2007
    folio n°4888, 220 pages
    lecture du 24/09 au 03/10/09
    note : 3.5/5
    à venir :

     

    pierre-guyotat-et-le-mississippi.jpg

     

     

     

  • gestion des mots de passe

    J'ai discuté aujourd'hui avec un type qui m'affirmait que sur internet il n'utilisait qu'un seul et même mot de passe pour tous les sites où il était enregistré (sites marchands, sociaux ou autres) et qu'ainsi il n'avait aucun mal à s'en souvenir puisque par ailleurs ce mot de passe correspondait à quelque chose d'important dans sa vie personnelle.
    C'est marrant, lui ai-je répondu, je fais tout à fait le contraire. J'ai compté que je suis enregistré dans une vingtaine de sites et que si j'utilise tout le temps le même identifiant, mon mot de passe est différent à chaque fois et qu'il s'agit d'un mdp composé de pas mal de lettres et de chiffres qui ne signifient rien. Ainsi, si quelqu'un découvre mon mdp pour un site (ce qui semble déjà improbable), il ne sera pas plus avancé pour les autres. Alors qu'avec le système de mon interlocuteur, il aura accès partout. Le type me répond qu'en cliquant sur "mot de passe oublié", l'intrus peut se faire expédier le mot de passe dans ma boite mail (pour peu qu'il la connaisse). Et bien, justement lui ai-je rétorqué, il ne risque pas de connaître mon adresse e-mail attendu que j'en ai une vingtaine et qu'à chaque fois que je m'inscris à un nouveau machin, je me crée une nouvelle adresse email (chez yahoo, voila, gmail ou autre).
    Ce qui me donne une double sécurité : mot de passe différent à chaque site et adresse email différente.
    C'est vrai que mes mots de passe ne signifiant rien et étant difficilement mémorisables (ça peut être des combinaisons genre 7KGH5662LK2, il est très rare que j'arrive à m'en souvenir (puisque par ailleurs évidemment, je ne les enregistre jamais) alors il faut cliquer sur "mot de passe oublié" mais comme je ne sais pas dans quelle boite mail le mail va m'être expédié, il faut que je les essaie tous, les uns après les autres. Avec un coup de bol, ça peut arriver très vite mais comme je ne suis pas du genre chanceux, il me faut  parfois vingt minutes pour accéder à la bonne boite mail et récupérer mon mot de passe.
    Là où les choses se compliquent encore, c'est que lorsque j'atterris sur la bonne adresse mail, je dois également entrer un mot de passe et là c'est encore le même problème.
    Et pour compliquer les choses encore un peu plus, je ne note rien nulle part si ce n'est mes différentes boite mail (qui n'ont comme seul utilité de recevoir les mail d'envoi de mots de passe) que j'ai répertorié sur autant depost-it que j'ai disséminé à l'intérieur des livres de mon imposante bibliothèque. Et ça me permet à chaque fois que je cherche les post-it de me replonger furtivement dans quelques chef d'oeuvre ce qui m'offre une petite détente avant la suite de la quête au post-it.

    Le type m'a regardé avec un air ahuri et je lui ai expliqué qu'ils n'y a rien de plus important que la sécurité informatique. Ça complique la vie bien sûr mais ce qu'on dort bien lorsqu'on se sait protégé de toutes les intrusions possibl
    es et inimaginables.

  • le poème du dimanche : le pin des landes (T.Gautier)

    En cherchant un poème sur le pin maritime, je suis tombé sur celui-ci de Théophile Gautier. Il a des faux airs de l'albatros de Baudelaire (ou serait ce le contraire) mais l'ensemble tient la route (en dehors du deuxième alexandrin un peu tiré par les cheveux) et est malheureusement un peu d'actualité, pas pour les raisons évoquées par le poète mais à cause de cette tempête de ce début d'année qui a fait pas mal de dégats, pas à cause du réchauffement climatique comme l'ont annoncés les journalistes stupides (qui veulent toujours trouver un responsable à tout) mais parce que la nature et les éléments sont impitoyables. (loïc, 10h30)



    2744662brdjy.jpgLe pin des Landes

    On ne voit en passant par les Landes désertes,
    Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
    Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
    D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,

    Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
    L'homme, avare bourreau de la création,
    Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
    Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !

    Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
    Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
    Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
    Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.

    Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
    Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
    Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
    Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !

  • fou de bambous (9) : sasa tsuboiana arrive

    Aujourd'hui, chômage partiel oblige, je suis rester à la maison. Résultat : j'ai été pris d'une envie soudaine de bambous. Tel un fou, j'ai fait quelques magasins et c'est dans le jardiland de Lorient que j'ai trouvé mon bonheur. Quatre sasa tsuboiana, (un bambou nain qui hante mes nuits depuis pas mal de temps). Avec ça, une potée de fougère, une graminée...Fallait pas me laisser tout seul !!!

     

    250920092180.jpg

    Et l'endroit est tout trouvé (sasa tsuboiana ne se déplait pas à l'ombre):

    250920092188.jpg

    Résultat :

     

    250920092189.jpg

    Gros plan :

     

    250920092190.jpg

    bon vent à vous, mes petits sasa !!!