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société

  • Chic, c'était mercredi !

    Quand j'étais petit, tous les mercredis, il y avait dans le Ouest-France une page entière dédiée aux enfants intitulée 'chic c'est mercredi' (plus intéressante que la rubrique 'où sont nos navires ?' qui m'intriguait).  C'était ludique et coloré à l'image du mercredi. C'était chouette le mercredi. Et nos parents nous disaient qu'en leur temps, c'était le jeudi qu'il n'y avait pas d'école.

    C'était chouette le mercredi. En plus, c'était le jour où je recevais Perlin Pinpin, puis ensuite Fripounet. On bricolait, on jouait beaucoup dehors (car le mercredi il faisait souvent beau) et puis on regardait Tom Sawyer ou Maya l'abeille à la télévision.

    Aujourd'hui, je revis ce mercredi sans école avec me filles. Le mardi soir, quand elles rentrent, elles n'ont pas de devoirs à faire, elles peuvent enfin respirer, prendre le temps...elles trainent le soir...sans la menace du coucher à 9:00. On peut enfin discuter tous les quatre. La vie quoi. Le mercredi matin, quand je pars au boulot, elles ne sont pas encore levées...et le mercredi se déroule pour elles comme il se déroula pour moi. Jour de loisirs et de jeux dans la joie et le cocon familial. 

    Mais on veut leur supprimer ce jour chômé en les faisant bosser le matin...et il parait que c'est pour leur bien. Des 'chronobiologistes' l'affirment. Pourtant, cette coupure en milieu de semaine me semble essentielle. Obliger l'enfant à se lever 5 jours sur 7 à 7 heures, 6 heures pour certains, c'est trop. 

    Bon et ba je trouve ça dommage.

    Ma fille de 10 ans n'a pas d'école jeudi car son instit fait grêve. Je ne sais pas la raison mais je pense que c'est un mouvement contre cette réforme. Ah et puis tiens, pour une fois que je soutiens une grêve d'enseignants, ça valait bien une petite note.

    Loïc LT.

  • [société] mariage pour tous

    Tout ce débat autour du mariage gay ne m’intéresse que modérément. Je vais vous expliquer pourquoi. Qu’est-ce que le mariage ? C’est la régularisation administrative d’une histoire d’amour entre un homme une femme. Jusque ici en tout cas. Le gouvernement propose à ce qu’on étende cette possibilité de régularisation aux homosexuels de tous sexes. C’est tout. Pourquoi s’opposer à ça ? Je ne parle pas du problème des enfants, c’est plus délicat, je parle juste d’amour. Je suis venu vous parler d’amour. Les homosexuels tombent amoureux autant que les hétéros. Donc en leur qualité de citoyens français, ils doivent avoir les mêmes droits que les hétéros. Pour moi, quelqu'un qui est contre le mariage gay est fondamentalement contre l'amour homosexuel. 
    Le mariage ce n’est pas grand chose en fin de compte. Ce qui est important, c’est que deux êtres s’aiment et décident d’unir leur destin, pour le meilleur et pour le pire, jusque ce que la mort les sépare. Mais il n’y a pas besoin du maire pour ça. Deux êtres peuvent s’aimer toute leur vie durant sans se marier plus que deux êtres mariés. Le couple marié a-t-il plus de mérite, doit-on lui être plus reconnaissant parce qu’il est marié ? Je préfère deux amoureux se jurant fidélité sincèrement et amoureusement sous la couette ou sur une plage que deux conjoints se jurant fidélité devant monsieur ou madame le maire parce que c’est comme ça qu’il faut faire, c’est la tradition etc. Je m’étonne quand même que les homos, pourtant souvent avant-gardistes,  ressentent ce besoin d’officialisation, demandent à pouvoir eux aussi perpétuer ‘la tradition’.
    Ma future femme va pousser des cris d’orfraie quand elle va lire ça : on a prévu de se marier cette année, c’est à dire de procéder à la régularisation administrative de notre union. Mais elle connaît mon opinion sur la question.
    En dehors de considérations matérielles et fiscales, je ne comprendrai jamais pourquoi les gens se sentent obligés d'officialiser leur amour...et pourquoi l'état se mêle de quelque chose de si intime. La société pourrait fonctionner tout aussi bien sans le mariage. 

    llt

  • conversation avec Gambetti (sur les catégories de gens)

    Avec Gambetti, nous nous sommes mis à créer des catégories de gens et on s'est mis d’accord sur le fait qu’il existait en fait 4 catégories principales : les bobos, les beaufs, les cas socs et les normaux.


    Les normaux sont normaux. Ils n’ont rien de particulier mais il peut y avoir en eux un peu de beauf, de bobo ou de cas soc. Mais leur signe majoritaire est la normalité. C’est la catégorie dans laquelle, humblement, je me range tout en reconnaissant que j’ai une forte ascendance beauf. Quand j’ai dit ça à Prisca, elle a hurlé. Les normaux se situent en général dans la classe moyenne. Ils votent à gauche ou à droite.


    Les beaufs font également partie de la classe moyenne. Pour eux, le confort matériel est essentiel et surtout ils veulent que cela se sache. Pour eux la réussite personnelle se mesure au nombre d’objets possédés. Comme par ailleurs, ils font dans le mauvais goût, ils sont souvent la risée des autres catégories, sauf des cas socs pour qui les beaufs sont les modèles. Comme de fait, le beauf et le cas soc peuvent bien s’entendre. Mais le beauf à pitié du cas soc car il ne peut pas trop consommer. Un beauf est souvent un cas soc parvenu. Le beaufs vote plutôt à droite. Accessoirement, il peut être raciste.
    En quoi suis-je un peu beauf : j’ai un blog (c’est très beauf), un break et je vote à droite. .


    Les cas soc ne sont pas que des assistés. On en trouve pas mal dans la classe moyenne inférieure. Quand on nait cas soc, on le reste. C’est génétique. Un cas soc qui gagne au loto garde un comportement cas soc, tout en s’approchant de la beaufitude. Je connais quelques cas soc. Leur conversation n’est pas intéressante. Mais il y a en eux une certaine joie de vivre et d’être ensemble. Ils regardent tf1 et les chaînés de la TNT. Ils touchent beaucoup d'aides sociales, c'est leur marque de fabrique. Les beaufs trouvent d'ailleurs que c'est pas juste.  Ils votent extrême droite.
    En quoi suis-je un peu cas soc : ma xantia (pas le break) est vieille et délabrée, je gagne le smic et je prends souvent l’apéro.

    Les bobos ont fait leur apparition dans les années 90. Ce sont de gens aisés qui s’opposent à la société de consommation. Ils ne veulent pas entrés dans la catégorie normale qui est celle de leur parent (ces derniers étant des soixantuitards ayant par la suite retournés leur veste).  Alors, ils inventent un nouveau mode de vie minimaliste basé sur le respect de l’environnement. Ils sont intelligents, écoutent france inter et possèdent souvent de vieux vélocipèdes peugeot tous pourris. Le bobo déteste le beauf et ne peut pas du tout s’entendre avec le cas soc. Entre les bobos et les normaux, les relations sont variables. Tout dépend du degré de condescendance du bobo (le bobo se considère comme un éclaireur).  Paradoxalement, les bobos n’aiment pas la campagne. Ils votent écolo au premier tour et socialiste au second. J’ai de la sympathie pour les bobos mais je ne suis pas assez riche pour en être. Le futur nous dira si, comme leurs illustres parents, les bobos se vautrent au pas dans la société de consommation.
    En quoi suis-je quand même un peu bobo : j’écoute france inter, je suis abonné à télérama et je suis vaguement écolo.

    Dans les normaux, il y a une sous-catégorie que j’appelle les tradis. Ce sont des gens normaux qui se démarquent des autres normaux par un soucis prononcé des traditions. Les tradis (qui ne sont pas forcément pratiquants) se marient en grande pompe, réunissent toute la famille pour les baptèmes et communions des enfants, sont bénévoles à la fête du quartier et sont globalement très connecting people. J’en connais quelques uns. Il n’y a rien de tradis en moi. Je suis anti-tradis.

    Avec Gambetti, on était assez fiers de cette classification...très pertinente, trouvions-nous car en piochant dans nos connaissances respectives, nous arrivions facilement à classer les individus dans l’une ou l’autre catégorie.

  • [actualité] la "crise" de la classe moyenne, le retour

    classe moyenne, société, crise, économieTous les trois quatre ans les journalistes nous ressortent l’idée que la classe moyenne est en crise. Ça les pique comme ça, on ne sait pas pourquoi. Si, on devine pourquoi : ça touche pas mal de monde et l’idée de classe moyenne est suffisamment abstraite pour qu’on puisse en dire n’importe quoi..et évidemment, à chaque fois, il ne leur ait pas dur de trouver un pingouin qui vient de sortir un bouquin sur la question.
    Je dis ça parce j’ai entendu des débats à la radio sur ce thème deux fois en trois jours...deux fois de trop...à chaque fois ça m’a énervé. Tant de suffisance de la part des journalistes et des sociologues en énonçant des contre-vérités m’horripilent au plus haut point.
    On veut nous faire croire que la classe moyenne d’aujourd’hui esr plus pauvre que celle des trente glorieuses et même que celle des années 80, qu’elle serait sur le point de tomber sous le seuil de pauvreté..comment comprendre alors toutes ces berlines qui me doublent sur l’autoroute, ces maisons contemporaines immenses qui sortent de terre dans le petit bourg où j’habite, comment comprendre que le montant de l’épargne de la dite classe moyenne n’a jamais été aussi élevé, que les stations de ski affichent complet, que lors des deux derniers noel, des records de consommation ont été battus..etc etc
    Perso, je fais partie de la classe moyenne, de la classe moyenne inférieure on va dire, puisque je suis payé au smic (ma compagne un peu plus). Et bien, on s’en sort. Oh, ce n’est pas toujours facile, on n’a pas trop le droit à l’erreur, mais on s’en sort...et ça vaut le coup de se battre..et je n’ai aucune leçon à recevoir de ces journalistes et sociologues de pacotilles qui ne savent pas de quoi ils parlent, qui ne connaissent pas la vie des millions de français qui s’en sortent et qui rigolent pas mal de s’entendre dire qu’ils sont en crise.
    Tiens, je ne devrais pas dire ça. Ce matin, sur radio-bobo (france inter, va sans dire), on cherchait des solutions pour sauver la classe moyenne.  Youpi ! Un économiste dont j’ai oublié le nom (un certain Pikety je crois) proposait de prélever 15 milliards d’euros en plus par an sur les 3% de français les plus riches pour les redistribuer à la classe moyenne..pas aux pauvres, hein, juste à la classe moyenne..et bien, c’est chouette ça ! Pourquoi s’en priver. Un calcul à l’emporte-pièce (15 milliards d’euros divisés par 40 millions de français moyens multiplié par le nombre de français moyens composant mon foyer) m’indique que cela me rapporterait 1500€ par an... banco ! vive la crise de la classe moyenne !...champagne..ah, mais non, je risque pas de devenir imposable avec ça ? A moins que ce ne soit pas compté...à suivre.

    loïc lt, 22.00

     

    * photo par Raymond Depardon