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Colin sabre et tam-tam - Page 6

  • Vie en entreprise : le métier de procédurier

     

    Depuis 15 ans au sein de la MESTAC, société lorientaise spécialisée dans la fabrication de passoires à un trou, Théodore occupe le poste de procédurier, un métier de l’ombre où la paperasse résiste encore à l’informatique.

    Théodore court de services en services tenant dans ses mains des piles de dossiers et des cachets encreurs avec des inscriptions de tous types. Pour compléter le tout, fixé à sa poche droite, son téléphone le suit partout et ne cesse de sonner. Quand ses collègues le voient débouler dans un service, ils savent qu’il ne vient pas pour raconter une histoire de Toto. A l’accueil froid qu'on lui réserve, Théodore répond par un sourire un brin vicieux. Cela fait longtemps que l’exaspération ne l’atteint plus. Blindé comme un fourgon de transport de fonds, il sait qu’il n’est jamais le bienvenu mais l’importance de sa fonction le rassure. “ A l’école de formation des procéduriers, nous avons été formés sur la façon dont il fallait répondre à la nervosité et l’agacement que suscite notre métier. Il s’agit en fait de se rappeler chaque seconde que nous sommes indispensables” souligne Théodore.

    Mais au fait, pourquoi les entreprises ont-elles besoin de procéduriers ? En général, un, voire deux procéduriers suffisent dans une PME de 200 salariés. D’ailleurs, depuis peu, Théodore est secondé par un second procédurier, Théodule, qui le soulage un peu. Le but du procédurier est de mettre tout en oeuvre pour ralentir le processus de production et en fin de compte de ralentir la progression du chiffre d’affaires de l’entreprise en créant des contraintes administratives ingénieuses mais surtout inutiles. ‘Le plaisir justement est que la tracasserie administrative que nous mettons en place force l’admiration, c’est rare mais il arrive que des salariés saluent notre inventivité et c’est toujours pour moi, un grand moment d’émotion’, fait part Théodore. Une émotion rentrée, cela dit car, ajoute le procédurier, fan de pêche et de football, “nous devons rester impassible et cacher au mieux les satisfactions ou les frustrations que nous retirons de cette fonction”.

    On devine la question que se pose le lecteur. Quel intérêt,  pour une entreprise pour qui seul le profit compte, que d’embaucher des gens qui mettent des freins partout où c’est possible ? Le procédurier remplit cette fonction à merveille. “C’est vrai que ça peut dérouter, susurre le directeur général, mais les choses ne sont jamais aussi simples qu’elles en ont l’air. L’effectif d’une entreprise doit être harmonieux et donc, il nous faut opérer un subtil dosage. On pourrait comparer une entreprise à une Ferrari disposant du système de freinage d’une twingo. Il nous faut des freins solides afin d’éviter la surchauffe.”

    Et Théodore n’a pas d’équivalent dès lors qu’il s’agit de pondre une note de service qui n’a d’autre objectif que de faire perdre leurs temps à ceux qui la lisent. Le procédurier a la passion de son métier mais jusqu’à une certaine limite. Mais dès qu’il a quitté les murs de l’entreprise, il ne pense plus à sa fonction. Amoureux de la nature et du silence des rivières, Théodore aime sa Bretagne natale et il connaît des rivages et des coins de verdure où les touristes ne mettent jamais les pieds.

    Car les procéduriers, bien qu’ils aiment mettre des grains de sable dans des services où tout fonctionne sont avant tout des êtres humains. Le sort qui leur est réservé est souvent injuste mais il est des métiers dont la réputation a la dent dure.

    Loïc LT  

  • A présent (Vincent Delerm, la chanson, pas l'album)

    Nous sommes Marcia Baila
    Les cracheurs de feu de l'enfance
    Le trajet qui n'en finit pas
    Et la banquette arrière immense
    Nous sommes riverside park
    Les pelouses dans les centres-villes
    Les beaux jours qui débarquent
    Nous sommes les amours imbéciles

    Nous sommes le soleil blanc
    Juste en sortant du cimetière
    Le boulevard après l'enterrement
    Les visages pales dans la lumière
    Nous sommes la fin d'été
    La chaleur les soirs de retour
    Les appartements retrouvés
    La vie qui continue sous cour

    Nous sommes les yeux, les larmes
    En retrouvant 30 ans après
    Sur notre enfant les mêmes alarmes
    Pour les choses qui nous alarmaient.

    Nous sommes la vie ce soir
    Nous sommes la vie à cet instant
    Et je te suis sur le trottoir
    Et je te regarde à présent, à présent
    A présent
    A présent
     
    J'écoute beaucoup plus le dernier album de Julien Doré qui frôle la perfection, parce qu'il m'intrigue, qu'il cache bien des mystères et qu'en plus les mélodies sont bien enlevées et les arrangements parfaits mais il ne faut pas être exclusif. Et j'écoute aussi (entre autres) beaucoup le dernier opus de Vincent Delerm. Mais je ne l'écoute pas dans la même optique. Il y a une grosse différence entre une chanson de Doré et une chanson de Delerm. Doré exalte la beauté, la nature, la féminité, il y a un côté glamour mais un glamour qui frôle l'hermétisme. Le fait d'avoir fait jouer Pamela Anderson dans son clip "le lac" est purement anecdotique et la raison n'est pas celle que l'on pense. Le chanteur s'est expliqué là-dessus (et ce serait bien qu'il nous explique aussi ce qu'il veut nous dire dans certaines de ses chansons...). 
    Lorsque j'écoute Delerm, je ne cherche pas la même chose que lorsque j'écoute Doré. Delerm est un chanteur générationnel, il s'adresse aux quadragénaires, il nous parle des années 80, il nous dit la difficulté de vivre en couple, il évoque nos failles, nos fardeaux mais paradoxalement, dans ce flot de sombre nostalgie, il distille avec intelligence un positivisme et nous invite à vivre pleinement le présent. C'est le titre de l'album ! Et il se trouve que ces petites touches positives sont si fortes qu'on oublie les chansons plus tristes. Moi, après avoir écouté cet album, je me sens mieux. Et cette chanson en particulier. A présent. Tous les gens nés dans les années 70 se retrouvent un peu dans ce titre (Le trajet qui n'en finit pas et la banquette arrière immense....à qui ça ne parle pas ?). Je me revois dans la R6 orange ou la BX  quand on partait chez des amis de nos parents qui habitaient très loin et qu'on n'avait pas envie parce qu'on savait qu'on allait s'emmerder. Je me rappelle aussi d’enterrements divers, la procession jusqu'au cimetière et oui, les visages étaient pales dans la lumière. Etc etc.

    Vincent Delerm était en cours d'écriture quand il a appris l'attentat du Bataclan, le Bataclan qui est devenu un peu son antre, et l'album suinte de cette déchirure et plutôt que de l'évoquer platement, le chanteur a préféré prendre le contre-pied et nous inviter à vivre le présent intensément. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Alors, ce soir, 11 décembre 2016, nous sommes la vie en cet instant et il faut se dire que c'est une chance d'être entouré des gens qu'on aime. C'est l'hiver, les volets sont fermés, le sapin de noël est allumé. Mais...
     
    Nous sommes les yeux, les larmes
    En retrouvant 30 ans après
    Sur notre enfant les mêmes alarmes
    Pour les choses qui nous alarmaient.
     
    Mes filles ont grandi, elles ont chacune leur personnalité, leur caractère et je crois que cette jolie strophe s'adresse surtout aux parents qui ont des enfants plus jeunes car je ne vois dans la vie de mes filles que la joie de vivre, de l'insouciance et j'ai du mal à discerner ce qui peut les alarmer et qui m'alarmait aussi. Peut-être parce qu'un garçon et une fille ne s'alarment pas pour les mêmes choses. Je devine quand même les premières amours imbéciles et tout ce qui se passe dans leurs petites têtes de jeunes adolescentes.
    Par ailleurs, la mélodie de à présent est en phase avec le propos, c'est une mélodie gaie qu'agrémentent  des chœurs féminins (un classique chez Delerm)
    Alors, c'est entendu ?  Malgré tous nos problèmes, tous les drames, toutes nos tracasseries, aimons-nous vivant...ah non, zut, je me trompe de chanson -), mais n'empêche qu'il n'avait pas tort. Je ne sais pas ce que François Valéry disait dans la chanson mais tout était dans le titre, un titre très fort. Et finalement, c'est le message que Vincent Delerm veut faire passer aussi : 
     
    Nous sommes la vie ce soir
    Nous sommes la vie à cet instant
    Et je te suis sur le trottoir
    Et je te regarde à présent, à présent
    A présent
    A présent
     
    Loïc LT

  • CR : Martine, la dispute - Jean-Louis Marlier/Marcel Marlier


    9782203106925.jpgIl ne s’agit pas du dernier Martine mais je ne l’avais pas dans ma collection (oui, j’ai toute la collection et des volumes très rares achetés pour certains très chers...une collection qu’à moi, d’ailleurs mes filles ne se sont jamais intéressées à Martine). Ce numéro 57 de la série (qui en compte désormais 60, il m’en manque donc 3 ) est paru en juin 2016. Mais ça devient un peu compliqué chez Casterman car le même livre est sorti sous un autre nom en septembre 2007 sous le titre J’adore mon frère !... En fait, l’éditeur est malin. Pour une même histoire, il crée plusieurs volumes sous des noms différents pensant berner les martinophiles.

    Donc, l’histoire. Comme tout le monde le sait, Martine (qui n’a pas beaucoup grandi en 50 ans mais qui a quand même un amoureux, ça bouge...mais il faut arrêter avec cette critique comme quoi elle n'a pas grandi et se dire que les auteurs ont décidé de figer le temps)  a un petit frère qui s’appelle Jean et un autre frère qui se prénomme Paul et dont j'ignorais l'existence). Les parents sont parfaits, la maison est cossue et il neige en hiver. Les relations entre Martine et Jean sont semblables à toutes les relations garçon-fille au sein des fratries. Il y a des moments de complicité et des moments de chamaillerie.

     

    DSC09645.JPGEt ici, donc, comme le titre l’atteste, Martine et Jean se déchirent parce qu’alors qu’elle avait presque fini son château de cartes, Jean balance une peluche sur l’édifice qui du coup s’effondre. Martine est très en colère d’autant qu’elle est punie autant que son frère. Peu après, elle cherche à se rassurer en s’installant devant son pc pour discuter avec Antoine, son amoureux, mais Jean qui n’a pas compris la leçon vient encore embêter Martine en essayant de lire dans son dos. Martine s’énerve, bouscule Jean et sa tête heurte une petite table. Jean saigne au front. Il faut l’emmener aux urgences. Martine s’en veut terriblement. Elle a peur pour Jean. Elle est triste comme jamais elle ne l’a été. Patapouf  et une amie tentent bien de la rassurer mais elle inconsolable.

    Heureusement, Jean rentre des urgences le sourire aux lèvres. On lui a fait quelques points de suture mais rien de méchant ! Martine décide de lui écrire une longue lettre pour lui demander pardon, une longue lettre qu’elle enferme dans un bel emballage.

    Tout est bien qui finit bien. Martine adore effectivement son frère !

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    mon avis : c’est un Martine classique. On ne change pas une équipe qui gagne. Beaucoup de frères et soeurs se retrouveront dans cette histoire et les plus jeunes ne seront pas dépaysés car si Martine utilise toujours un vieux téléphone, elle utilise un pc portable et se connecte à internet ! Révolution pour les fans de Martine ! Les dessins de Marcel Marlier sont toujours aussi magnifiques et j'affirme que c'est un grand artiste qui nous donne à voir une sorte de monde idéal en harmonie avec le quotidien banal en même temps qu’enchanteur de Martine que Jean-Louis Marlier (auteur qui a succédé à Gilbert Delahaye, décédé, le nom de ce dernier apparaissant quand même sur la couverture) décrit très bien.

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    Il y a quelque chose dans la série des Martine qui échappe au temps. La famille de la fille qui ne grandit pas semble vivre dans un monde où les problèmes et le monde extérieur n’existent pas ou alors que par leurs bons côtés. C’est un peu le défaut de la série...mais c’est ce qui fait son succès. On se sent bien, on se rassure lorsqu’on lit Martine. Lire Martine, c’est un peu passer une veillée de noël, on met tous ses soucis de côté, tous les problèmes du monde et on se laisse prendre à cette vie rêvée.

    On t’aime Martine...et continue à nous faire rêver.

    Loïc LT. 

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  • recensement des cabines # 80 - Bignan (Morbihan)

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              Benoit Debigne, correspondant local

  • recensement des cabines # 79 - Quelneuc (Morbihan)

    Nos départements sont ainsi faits que leurs frontières paraissent parfois incongrues. On peut comprendre qu'un cours d'eau puisse faire séparation mais parfois rien n'explique pourquoi telle une presqu’île osant défier l'océan (mais la nature n'est pas douée de raison), un morceau de département empiète sur un autre. Il est vrai que nous ne sommes pas en Afrique et qu'on n'a pas utilisé de règle pour faire les délimitations. Il y a sans doute des raisons historiques ou administratives mais je n'ai pas envie de chercher le pourquoi du comment.

    Il en est ainsi de Quelneuc, commune la plus orientale du Morbihan. D'ailleurs, le site internet de la commune le stipule très bien :

    presqu'île de Bretagne intérieure à l'Orient du Morbihan, s'avance en Ille et Vilaine, comme une main tendue vers les lueurs de l'aurore.

    Sur la carte, Quelneuc est représenté par le point rouge. On sent que telle une feuille morte emportée par les vents d'ouest, Quelneuc a des envies d'ailleurs (j'essaie d'être aussi poétique que celui ou celle qui a écrit sur le site -). Hélas, Quelneuc, dans le Morbihan tu es, dans le Morbihan tu resteras, parce qu'il rare qu'une commune change de département selon son bon vouloir, d'autant plus lorsqu'on est une commune sous administration française. 

    250px-56183_-_Quelneuc_carte_administrative.png

    20 novembre 2016. Après une nuit venteuse, la météo s'était calmée dans la matinée et j'avais à faire dans les environs de Quelneuc. J'avais repéré la veille cette incongruité à tel point que roulant sur la route nationale 24 jonchée de branches et d'amoncellements de feuilles mortes, j'étais quasiment aussi motivé par mon affaire que par la visite de Quelneuc dont j'espérais évidemment la présence d'une cabine (avec bon espoir car d'expérience, plus une commune est paumée et peu peuplée, plus elle a de chances d'en disposer encore une....à force de recenser, je suis presque en mesure d'écrire une thèse sur "la probabilité de la présence d'une cabine téléphonique dans telle commune"). 

    Je suis arrivé sur zone à 16:54. Le ciel était gris. J'ai été accueilli à Quelneuc par un panneau standard m'indiquant que je roulais sur la D138. Je glose, je glose car je ne vais pas avoir grand chose à dire de ce bourg. 

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    Il ne m'a fallu que quelques secondes pour tomber sur la cabine qui se situe juste à côté de la mairie. Il s'agit d'une cabine à pièces fermement scellée sur une dalle de béton telle une statue à laquelle on tient comme à la prunelle de ses yeux. 

     

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    Son numéro d'appel est le 02 99 08 93 35. Je signale au passage que l'indicatif 99 est utilisé en Île-et-Vilaine (97 pour le  Morbihan), preuve s'il en est que Quelneuc ne sait pas sur quel pied danser. A ce propos, il m'amuse de penser que la frontière coupe un champ en deux. Il y a souvent des légendes de la sorte dans les zones frontalières. J'ai décroché le combiné, pas de tonalité. J'ai quand même essayé d'appeler et la sonnerie a retenti, par contre la communication était impossible. La sonnerie continuait à retentir alors que j'avais coupé la communication sur mon smartphone sans fil. J'ai attendu que ça s'arrête de peur d'effrayer quelque badaud mais la sonnerie continuait à retentir. J'ai donné un coup de pied dans le bordel et la sonnerie s'est tue. Mon petit doigt me dit que c'est la dernière fois qu'elle a sonné. 

    Chers habitants de Quelneuc, avides d'histoires locales et d'anecdotes inutiles, apprenez que votre cabine a sonné pour la dernière fois le 20 novembre 2016. Les méchants démanteleurs , même s'ils ont du retard sur leur prévisionnel finiront bien par la trouver, qu'ils soient des méchants morbihannais ou des vilains bretilliens. Bretillien est le gentilé (tout récent) des habitants d’Île-et-Vilaine et avouez qu'il est étrange qu'on n'est pas mis d'accent sur le premier E de Bretillien. 

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    Voici ci-dessus une vue globale du centre de Quelneuc. Au premier plan, on distingue la Charmette, un restaurant qui fait guinguette, qui n'a l'air de rien comme ça et pourtant, selon son site, il s'agirait d'un haut lieu de la culture bretonne :

    charmettes.jpg

    Je ne sais pas si c'est très visible mais il est clairement indiqué qu'en 15 ans, cette adresse bien connue des bretons (j'ai fait une enquête aujourd'hui au boulot et cette assertion n'est pas confirmée) attire un public éclectique. Je suis naïf et disposé à le croire mais le site n'a pas annoncé de spectacle depuis la Saint-Valentin du 14 février 2015 (et pourtant, comme à Clerval, à Quelneuc sur le pavé, il y a des filles à marier...mais personne ne les demande -)

    J'ai pris une photo de l'église de Quelneuc mais elle est d'un style gothique tellement quelconque que je ne vais pas prendre la peine de la poster ici. Je serais quand même curieux de savoir combien de messes y sont célébrées chaque année et puis aussi la dernière fois qu'un homme et une femme s'y sont mariés (oui, parce que dans les églises, on ne pratique pas encore le mariage homosexuel...sauf peut-être à Quelneuc). 

    Je n'ai même pas pris dix photos du bourg dans lequel je suis resté  quelques minutes alors tout ce que je pourrais dire de plus serait des infos trouvées sur le net, genre : Roger Gicquel y a vécu (et depuis Quelneuc a peur !) et une course de vélocipèdes réputée y a lieu tous les ans. 

    Quelneuc, qui ne compte que 550 habitants dispose quand même d'une école (catholique va sans dire). 48 élèves y sont scolarisés. Quand un bourg possède encore une école, c'est qu'il n'est pas complètement mort, d'ailleurs, je n'ai jamais dit ça. Dans cette note, notez que je ne me suis pas moqué de Quelneuc, tout simplement parce que j'ai de la sympathie pour les bourgs paumés ne voyant pas la moitié de leur misère. Allez, humour !

    Quelneucoises, quelneucois, profitez de vivre à l'abri de ce monde fou, profitez de votre anonymat. Pour vivre heureux, vivons cachés ! Le parvis de l'église est assez grand pour y organiser des farandoles et les prés suffisamment reculés pour y organiser des raves parties. L'avenir vous appartient.

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    Oui, profitez, rassemblez-vous, aimez-vous, faîtes des enfants, faîtes vivre vos petits commerces et même si j'ai donné un coup de pied dans la cabine, et que vous voulez quand même savoir s'il y a de la vie en dehors de votre commune et bien, utilisez d'autres moyens mais évitez autant que faire se peut d'aller voir ailleurs. Je vous le dis sincèrement et du fond du cœur et comme l'écrivait maladroitement Proust :

    On ne connaît pas son bonheur. On n'est jamais aussi malheureux qu'on croit.

    Avant de partir, j'ai pris ces cornouillers, le seul arbuste qui est plus beau en hiver qu'en été. 

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    visite le dimanche 20 novembre 2016. Arrivé à 16:54, départ à 17:09.  Maire  : Loïc Hervy . 550 quelneucois. Canton de Guer. Prochaine étape : Saint-Abraham

    Loïc LT

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  • CR308 : chanson douce - Leïla Slimani

    41EYjgteJdL.jpgLui travaille dans un studio de production musicale, elle, après son congé maternité reprend son activité d’avocate. Sur les conseils d’un ami, il décident d’embaucher Louise, une nounou pour s’occuper de leurs deux enfants. Elle a tout de la nounou parfaite.

    Mais l’auteure ne laisse pas durer le suspense. Dès le début, on se retrouve dans un bain de sang avec un enfant mort et l’autre sur le point de l’être. Louise est la meurtrière. Tout le long du récit, on revient très peu sur le drame mais  avec une écriture sobre et sans fioriture, la romancière repart du début et tente de comprendre comment l'horreur a pu arriver. Paul et Myriam étant très pris professionnellement (chacun a le désir de monter en hiérarchie), c’est le quotidien de Louise que l’on suit, comment elle choie les deux enfants et surtout comment subrepticement, elle ne devient plus seulement nounou mais gouvernante. Elle fait tout à la maison et le couple se repose totalement sur elle. Ils l’invitent même à venir en vacances avec eux en Grèce. Mais petit à petit, les relations se détériorent. Le lecteur réalise que Louise sombre dans la folie alors que le couple se pose de plus en plus de questions mais sans s'alarmer plus que ça. Ils la trouvent tout au plus de plus en plus envahissante au point qu’ils voudraient s’en débarrasser mais ils n’arrivent à s’y résigner tant elle fait un peu partie de la famille. 

    Les enfants grandissent, vont à l’école, Louise n’a plus vraiment de raison de rester dans le ménage mais elle ne se fait pas à cette idée. Elle fantasme sur l’idée que Myriam pourrait retomber enceinte et fait tout pour que Paul et Myriam soient libérés des enfants le soir afin de concevoir ce troisième enfant qui lui permettrait de rester car elle ne voit pas d’autre issue à sa triste vie solitaire .On assiste donc au désarroi de Louise qui se transforme en naufrage. Elle sombre dans la folie, folie à peine perçue par les parents trop accaparés.

    En plus d’être le roman des causes profondes d’un fait divers atroce, il s’agit aussi pour l’auteure de nous décrire notre société contemporaine dans laquelle le travail prime sur tout et où la solitude en milieu urbain nous empêche de considérer l'autre. 

    Le titre peut paraître surprenant mais la chanson est souvent douce lorsque Louise s’occupe des enfants (et par ailleurs, Louise ne sait pas chanter autre chose que des comptines). On pourrait aussi considérer que c’est une antiphrase. Un peu des deux. Chacun voit. 

    C’est un roman captivant comme lorsqu’on regardait faites entrer l’accusé le dimanche soir mais d’un point de vue littéraire, ça n’atteint pas les sommets des monts d’Arrée. Tel n’était sans doute pas le but de Leïla Slimani  qui n’a pas démérité car elle maîtrise parfaitement la technique du roman. Sa valeur s’arrête là...mais elle peut se défendre en arguant qu’elle n’a jamais demandé à recevoir le prix Goncourt.

    C’est ainsi qu’on donne désormais  une prime au caractère social d’un roman plus qu’à sa valeur littéraire. Aujourd'hui, l’idée dominante est que le roman doit avoir une fonction sociale. Mais imaginez que ce roman figure dans le même palmarès que “à l’ombre des jeunes filles en fleur’ !

    Je n’accable pas Leïla Slimani, au contraire, je l’envie d’avoir pu écrire ce roman et l’invite à me coacher pour l’écriture de mon roman-fleuve qui évoque l’histoire d’un couple suisse qui achète un moulin breton et finit par y accueillir des artistes qui ne savent pas le piège dans lequel ils sont tombés. Les soirées arrosées et la proximité d'un canal ne font pas bon ménage. 

    lecture novembre 2016 (en une soirée), liseuse kindle (240 pages dans l'édition papier), éditeur Gallimard, parution 18 aout 2016, prix Goncourt 2016, note : 3.5/5

    Loïc LT

  • CR307 : la dentellière - Pascal Lainé

    product_9782070367269_195x320.jpgSi dans l’esprit de l’auteur, la fille nue qu’on voit de dos sur la couverture représente Pomme (tableau la robe du soir de Magritte), l’héroïne du roman (enfin héroïne, personnage principal on va dire), je prends tout de suite ! Sauf que cette fille ne colle pas du tout avec la façon dont l'auteur nous décrit Pomme, surnom qu’on lui a donné dans l’enfance car elle avait les joues rondes comme une pomme (encore que j'ai du mal à imaginer à quoi peut ressembler Pomme, mais indice : dans l'adaptation du livre au cinéma, c'est Isabelle Huppert qui joue le rôle). Pomme est une fille du Nord, elle grandit seule avec sa mère, elle est naïve, bête et elle n'a pas conscience des choses de l’amour.

    Sa mère décide de quitter le Nord pour s’installer à Paris du côté de Nanterre ou de Suresnes, le narrateur n’a jamais trop su (oui le roman est un brin loufoque). Pendant que la mère devient crémière, Pomme travaille dans un salon de coiffure où elle exécute les tâches ingrates. Dans le salon de coiffure, elle fait la connaissance de Marylène, une fille plus expansive. Marylène ‘avait une espèce d’amitié pour Pomme’. Les deux ‘amies’ partent en vacances à Cabourg où Pomme fait la connaissance de Aimery de Béligné, un petit aristo étudiant et frêle. En quoi Pomme l’attire ? Je ne saurais le dire, je ne me rappelle plus. Je crois qu’il se sentait un peu à part, comme l’était Pomme. Ils emménagent ensemble dans un petit appart à Paris mais n’ayant pas de points communs, ils ne parlent pas. Pomme passe son temps à faire la seule chose qu’elle sait faire : les tâches ménagères. Ils finissent par faire l’amour aussi, l’occasion pour Pomme de découvrir que les hommes sont dotés d’un attribut dont elle ignorait l’existence. Puis, Aimery de Béligné finit par se rendre compte qu’il s’ennuie et Pomme retourne chez sa mère du côté de Nanterre ou Suresnes. La mère et la fille revivent ensemble, la vie est platonique, et Pomme ne mange plus rien, elle maigrit  et finit dans un hôpital psychiatrique où elle devient de plus en plus folle (car tel est le but de ces établissements, avis du blogueur)

    C’est un étrange roman dans lequel l’auteur tente de dérouter mais il le fait avec de trop gros sabots, genre lorsque, pris d’un accès de faiblesse du fait de son anorexie, Pomme tombe en pleine rue. Un conducteur ne peut plus avancer et l’auteur va nous décrire l’intérieur de l’habitacle de sa voiture de fond en comble pendant trois pages. 

    Mais Pomme avait le de droit à son roman. Il n’y a pas de raison que seuls les gens beaux et brillants soient les héros. Des milliers de Pomme peuplent cette planète, des gens transparents, inintéressants. L’auteur ne le dit pas mais ce roman (prix Goncourt 1974) leur est dédié.

    extrait (page 125, édition de poche) : Mais parfois, il (Aimery) se disait que si Pomme ne l’entendait pas, lui, par contre, la comprenait, et qu’ils formaient un couple au moins parce qu’il était le seul à pouvoir la comprendre, par-delà les mots qu’elle ne savait pas dire. De cette manière ils étaient faits l’un pour l’autre, un peu comme la statuette ensevelie, qui n’existe plus à l’intention de personne, et l’archéologue qui l’exhume. La beauté de Pomme était celle d’une existence antérieure, oubliée, différée, sous les débris de mille vies misérables, comme celle de sa mère, avant que ne se révèle dans ce corps et cette âme parfaitement simples le secret de toutes ces générations, finalement sauvées de leur nullité ; car c’est cela que signifiait le surgissement précieux de la si pure petite fille.

    lecture novembre 2016, sur poche Folio (trouvé dans une cabine téléphonique reconvertie en librairie) , 177 pages, édition originale chez Gallimard, parution 5 février 1974, note : 3.5/5

    Loïc LT

  • tentative d'explication d'un texte : de mes sombres archives (Julien Doré)

    Le titre de mes sombres archives clôt l'album & de Julien Doré de la même manière que Corbeau blanc clôturait Love. Les deux titres sont de la même veine, deux textes très forts, torturés, faussement pessimistes et puis surtout, ce sont des morceaux qui sont écrits dans l'optique de terminer un concert et je mets ma main à couper que de mes sombres archives sera le dernier titre joué par Julien lors de sa prochaine tournée. En plus de textes un peu glauques, ils ont comme points communs d'être très forts musicalement avec une montée en puissance enivrante, comme si Julien voulait remercier ses musiciens. "Lâchez-vous les gars, moi, j'ai fait mon boulot".  

    Mais moi, lorsque j'ai pris connaissance de l'album, j'ai tout de suite été saisi par ce titre...de mes sombres archives. Sans même écouter le morceau, l'expression m'a littéralement scotché. Peu importe de quoi il parle dans le texte. Comment personne avant 2016 n'avait pensé à aligner ces quatre mots : de mes sombres archives ? Il y a des évidences qui mettent des années à sortir de la tête des artistes ou des contribuables lambda.

    De mes sombres archives m'évoque tous les fardeaux , toutes les casseroles qu'on traîne, toutes les erreurs etc. Les sombres archives sont une métaphore de tout ce qu'on voudrait effacer de nos vies. J'aime cette métaphore. Au sens propre, ce qu'on archive, c'est ce dont on n'a plus besoin mais qu'il faut garder. Alors quand elles sont sombres, c'est encore pire, cela veut dire qu'il faut ranger tout ce qu'on voudrait effacer. On ne peut pas les jeter, on doit juste les classer. 

    Deuxième strophe : Pris dans les lignes/De mes sombres archives. Je modifie un peu. Je suis pris dans les lignes de mes sombres archives. Les erreurs de mon passé m'empêchent d'avancer car je suis obligé de suivre une même ligne commencée dès ma naissance. 

    Voici le texte de Julien Doré :

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    Je n'ai pas la prétention de pouvoir expliquer un texte de Julien Doré mais celui-là est quand même assez clair. Entre parenthèse, il boucle la boucle. Le titre le lac était une ode à la féminité et à la beauté de la nature mais dans le lac évoqué ici, le chanteur évoque la cruauté de l'homme, et les sombres archives dont il est question représentent les méfaits de l'homme dont les ombres du lac se souviennent. Alors, le narrateur parle au cygne et le prévient de ce dont l'homme est capable mais lui rappelle sa force, qui est celle de pouvoir voler. Dès qu'un homme te regarde, envole-toi de tes ailes lascives, de tes ailes passives....

    Le narrateur rappelle l'ambivalence de l'être humain qui se prend parfois pour un ange, parfois pour de l'acide. C'est le combat entre le bien et le mal, c'est en fait tout simplement au premier degré un poème écologique. Certains se foutent de la protection de la nature quand d'autres en font leur cheval de bataille. Mais c'est aussi un texte sur nos propres dissensions. On est tiraillé par des forces contraires et surtout on doit supporter nos sombres archives.

    Ce texte qui me laisse sans voix est en plus servi par une superbe mélodie. Je ne vous parle même pas du morceau précédent (Caresse), j'en aurais pour la nuit. 

    Loïc LT

    De mes sombres archives. 


  • recensement des cabines # 78 - Le-Roc-Saint-André (Morbihan)

    Officiellement, ce samedi 29 octobre marquait la fin d'une belle histoire, originale et aventureuse, solitaire et géographique. En effet, en quittant Pleugriffet et en me rendant vers le sud-est du Morbihan, j'allais vers le seul secteur que je n'avais pas exploré. Rattrapé par la nuit, je n'ai pas pu tout faire alors peut-être qu'il y aura un dernier périple encore plus bas, à la limite entre le Morbihan et la Loire-Inférieure.

    Toujours est-il qu'en ce beau samedi d'octobre, je descendais vers le sud profitant des magnifiques couleurs de l'automne. Un moment, je me suis arrêté, mon regard ayant été happé par une touffe de fougères magnifiques d'un jaune que le soleil caché derrière un bosquet rendait étincelant. 

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    J'ai traversé des bourgs dépourvus de cabine, emprunté des départementales et des chemins de traverse tout en écoutant en boucle le dernier album de Julien Doré. Je suis arrivé au bourg Le-Roc-Saint-André, pas si au sud que ça en fait (point vert), 

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    ,bourg qui porte bien son nom puisqu'il se situe à flanc d'un rocher dominant le canal de Nantes à Brest. Les époux Straub (cf Pleugriffet) sont donc passés par là me suis-je dis. En tout cas, l'endroit est magnifique et j'étais au désespoir de ne pas trouver l'objet convoité lorsque quittant les lieux, je tombe dessus. Elle se situe 100 mètres après le panneau annonçant la fin de l'agglomération mais elle se situe aussi juste après un panneau annonçant une autre commune (La-Chapelle-Caro). Mais je voulais tellement évoquer Le-Roc-Saint-André que j'ai décidé de l'affecter au Roc. Mais l'honneur est sauf. J'apprends à l'instant que Le-Roc-Saint-André, La-Chapelle-Caro et Quily (ainsi qu'une commune du Massif Central) viennent de fusionner pour former une seule commune  : le Val d'Oust. 

    Voici donc la cabine telle qu'elle s'est présentée à moi alors que je quittais Le-Roc-Saint-André. Elle se situe dans une zone vaguement industrielle pas très loin du pont enjambant le canal sur l'avenue des Frères Rey (qui tiennent une boite de mécanique générale à Pont-Eveque) après le pont enjambant le canal. 

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    Le téléphone fonctionne en réception et porte le numéro 02 97 74 97 86. On note qu'un soin particulier a été apporté à ce que le monument ne soit pas percuté par quelque chauffard prudent. Il y a des zones comme ça qui sont tellement désespérantes que les services chargés de retirer les cabines ne voient pas l'intérêt de perdre leur temps à les enlever. Si j'avais eu le temps, je serais resté vagabonder dans ce no man's land mais il me fallait retourner au Roc pour prendre des photos du bourg qui vaut le détour. 

    Du haut de la mausolée, on a une vue imprenable (comme on dit) sur le canal encore plus imprenable en cette saison de l'année. 

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    L'église s'appelle Saint-André. Surprenant non ? Elle ne ressemble pas du tout à celle de Pleugriffet (en fait, j'essaie de placer Pleugriffet dans toutes mes notes pour monter dans les résultats Google mais pour l'instant, ça ne marche pas parce que je me suis rendu compte que les 10 premières pages de réponse sont squattées par des sites institutionnels ou des sites bidon qui paient cher leurs places). 

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    Pour une commune qui ne compte que 900 habitants, j'ai trouvé qu'il y avait un nombre de commerces conséquent. J'avais oublié qu'on n'était plus dans le nord du Morbihan. Par exemple, les 900 roxédois disposent d'une pharmacie qui fait aussi casino et palace. 

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    Je dois vous avouer quand même que j'étais agacé de retraverser ce bourg. Car souvent, quand j'ai traversé un bourg de long en large et que je n'ai rien trouvé que ce n'est qu'à la fin que je trouve la cabine, ça m'agace un peu. Obligé de tout se retaper. 

    Ce qu'il y a de bien avec l'automne, c'est que n'importe quelle photo fait son effet. Voyez comme est resplendissante la rue principale du Roc avec ses chênes aux feuilles écarlates.

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    Je ne déroge pas à mes habitudes. Voici un pâté de commerces où l'on trouve de tout et il y en a d'autres de l'autre côté de la rue. Le-Roc-Saint-André a tous les atouts pour accueillir de nouveaux habitants et des migrants aussi si les habitants le souhaitent, j'espère et puis les américains qui voudraient fuit leur pays si Trump est élu. 

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    En ce bel après-midi d'arrière- saison, d'aucuns consommaient en terrasse. 

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    J'ai trouvé cette vieillesse publicité : ZH LE CHAUFFAGE D'ACIER. J'ai fait des recherches rapides mais je ne sais toujours pas en quoi consiste le chauffage d'acier. Ça ne m'empêchera pas de ne pas dormir de la nuit mais quand même quoi. On brûlerait de l'acier comme du bois ou du fuel pour chauffer une maison ? Mais à combien l'acier entre en fusion. J'en perds la critique de la raison pure de Kant. Il est vrai que je ne suis pas trop calé en plomberie.  Tout cela me plombe. 

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    Je ne pense pas qu'on se déplace au Roc-Saint-André (nouvellement Val d'Oust donc) pour commander ce genre de chaudière. Il y a plus à flâner qu'à acheter dans ce village haut perché. 

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    Comme je tirais la tronche, j'ai opté pour la fonction 'encre de chine' sur mon logiciel de retouche. 

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    visite le samedi 29 octobre 2016. Arrivé à 13:57, départ à 14:36.  Maire délégué : Thierry Huiban (le maire du Val d'Oust étant Michel Guégan). 930 rodexoises. Canton de Moréac. Prochaine étape : Saint-Abraham

    Loïc LT

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  • soirée ciné : Mal de pierres - Nicole Garcia (2016)


    cinéma, cinéma le celtic, nicole garcia, marion cotillard, cinéma français, louis garrelPrisca avait envie de se faire une petite soirée cinéma et comme un film d'auteur passait au cinéma Le Celtic de Baud ( tout petit cinéma associatif avec une unique salle mais qui ressemble à une salle d'un grand cinéma), on s'est donc décidé à aller avoir Mal de pierres réalisé par Nicole Garcia. Prisca qui n'aime pas que les grosses productions américaines sait qu'elle me fait plaisir en me proposant ce genre de film. 

    L'histoire se passe en Provence. Il y a des oliviers, de la lavande partout, des grillons et un soleil de plomb. La France est en guerre en Indochine. Dans une ferme où l'on emploie des saisonniers, on s'inquiète de Gabrielle (jouée par Marion Cotillard), la fille, que l'on prend pour une folle alors la mère décide de la marier à José, un ouvrier qu'elle trouve sérieux et qui pourra peut-être la remettre dans le droit chemin. Mais Gabrielle n'aime pas José. Elle le trouve rustre et vulgaire. Elle refuse de se donner à lui mais José ne perd pas patience. Il devient maçon à son compte et construit pour le couple une jolie maison provençale. Alors qu'elle fait des tests suite à une fausse couche, le médecin lui détecte une anomalie sur les poumons. Ce sont des calculs rénaux qu'on appelle aussi le mal de pierres. Elle doit se rendre quelques semaines en cure en haute altitude dans un établissement à l'architecture austère (qui m'a fait penser à celui de la Montagne Magique). Au début, elle est malheureuse et puis elle fait la rencontre d'André (joué par Louis Garrel) un soldat souffrant, frêle et faible. Elle tombe amoureuse de lui. 

    C'est alors que Nicole Garcia décide de dérouter le spectateur de la même façon que Martin Scorcese dans Shutter Island. Moi, grand naïf devant l'éternel dès lors que le cinéma me joue des tours, je tombe dans le piège, Prisca non. D'ailleurs, c'est dans la voiture en rentrant qu'elle me fait part du fin mot de l'histoire. Alors, comme ça, le type qui vient lui faire l'amour torridement la nuit n'est pas André mais son mari José (qui était venu la voir pour deux jours). Je ne suis pas d'accord sur le coup mais les faits mis les uns après les autres montrent que j'ai tort. D'ailleurs, ce qui se passe dans la maison de cure est une succession de faits réels et de visions rêvées de Gabrielle, qui n'a jamais été prise en photo en compagnie d'André bien qu'elle ait eu cette photo entre les mains. Mais des années plus tard lorsqu'elle ouvre la valise contenant des souvenirs de son séjour en cure, elle retrouve la photo et constate que le fauteuil sur lequel est assis André est vide. Seule, pose Gabrielle, s'appuyant sut un fauteuil vide. 

    José est le personnage le plus touchant du film, passant de rustre paysan à qui sa femme lui dit qu'elle ne l'aime pas à un homme qui fait tout pour la sauver, lui faisant croire qu'elle est aimée par un autre homme, faible et qui porte déjà le visage de la mort dès sa première apparition. La cure terminée, Gabrielle quitte à regret les lieux. Elle enfante et on fait un grand bon en avant. Des années plus tard, on retrouve une Gabrielle épanouie en compagnie de son mari et de son fils, pianiste prodige. Le jour où ce dernier doit passer une audition capitale à Lyon, elle s'arrête dans la maison où elle envoyait des lettres à André et le majordome lui répond que ce dernier est mort le jour où il a quitté la cure (où Gabrielle était toujours) pour un hôpital de Lyon (et pendant des mois, elle continuait à lui envoyer des lettres auxquelles évidemment il ne répondait pas). 

    Prisca va me dire que je n'ai pas tout bon, que j'ai pas tout compris au  film mais qu'importe. Elle est plus forte que moi en cinéma. Mais globalement, Il faut juste retenir que les hommes ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être et que l'amour rend aveugle (réflexion très originale -). 

    Et puis le film dure deux heures et pas un coup de pistolet (sauf en Indochine hélas) et pas de policier à l'écran. Le pied à l'étrier ! 

    Mal de pierres, 2016. réalisation : Nicole Garcia. acteurs principaux : Marion Cotillard, Alex Brendemühl, Louis Garrel. film français. ma note : 4/5. et petit bémol, je ne suis pas un grand fan de jeu de Marion Cotillard mais elle s'en tire mieux que dans les films américains...c'est à dire qu'elle joue mieux dans dans les films européens... où il y a un bon scénario...

    Loïc LT