Ça y est, j'ai enfin lu un Balzac. Premier sentiment : ce n'est pas pire que l'idée que je m'en faisais mais ce n'est pas mieux non plus. C'est très d'époque et ça comprend son lot de vicomtes et de duchesses, de filles à marier avec les affaires de dot qui vont avec, des dames mariées chichement et qui trompent leurs maris officiellement (et vise versa).
(Par contre, pas plus avec Balzac qu'avec Flaubert ou Maupassant, on ne sait si tous ces gens-là copulent.)
La figure du Père Goriot est attachante bien que trop excessive dans son amour pour ses deux filles. pour vraiment émouvoir. Quant à Eugène de Rastignac, le héros, il se situe dans les lignée des arrivistes comme surent en inventer les écrivains du XIX (Julien Sorel, Bel-ami..). Et le but semble donc pour Balzac et compagnie de nous montrer comment, dans un système aristocrate très cloisonné, on peut à force de volonté, de ruse et par la séduction, s'élever dans la hierarchie sociale. Rastignac semble avoir toutes les qualités mais son empathie envers Mr Goriot le freine dans son ascension. C'est un peu la morale de ce roman (mais concernant Rastignac, ce n'est qu'un contre-temps nous apprendra la suite de la Comédie Humaine).
Mais plus que l'histoire somme toute banale, j'ai apprécié les réflexions générales qui comme le dit très justement Charles Dantzig dans son dictionnaire égoïste de la littérature française sont "dites avec tant d'aplomb qu'elles finissent pas être comiques" (p73, livre de poche). Un exemple avec cette description du tout Paris (qui n'a pas perdu une ride) :
Les pensionnaires, internes et externes, arrivèrent les uns après les autres, en se souhaitant mutuellement le bonjour, et se disant de ces riens qui constituent, chez certaines classes parisiennes, un esprit drolatique dans lequel la bêtise entre comme élément principal, et dont le mérite consiste particulièrement dans le geste ou la prononciation. Cette espèce d’argot varie continuellement. La plaisanterie qui en est le principe n’a jamais un mois d’existence. Un événement politique, un procès en cour d’assises, une chanson des rues, les farces d’un acteur, tout sert à entretenir ce jeu d’esprit qui consiste surtout à prendre les idées et les mots comme des volants, et à se les renvoyer sur des raquettes. La récente invention du Diorama, qui portait l’illusion de l’optique à un plus haut degré que dans les Panoramas, avait amené dans quelques ateliers de peinture la plaisanterie de parler en rama, espèce de charge qu’un jeune peintre, habitué de la pension Vauquer, y avait inoculée.
— Eh bien! monsieurre Poiret, dit l’employé au Muséum, comment va cette petite santérama? Puis, sans attendre la réponse: Mesdames, vous avez du chagrin, dit-il à madame Couture et à Victorine.
— Allons-nous dinaire? s’écria Horace Bianchon, un étudiant en médecine, ami de Rastignac, ma petite estomac est descendue usque ad talones.
— Il fait un fameux froitorama! dit Vautrin. Dérangez-vous donc, père Goriot! Que diable! votre pied prend toute la gueule du poêle.
— Illustre monsieur Vautrin, dit Bianchon, pourquoi dites-vous froitorama? il y a une faute, c’est froidorama.
— Non, dit l’employé au Muséum, c’est froitorama, par la règle: j’ai froid aux pieds.
le livre de poche, 354 pages
Lorsqu'on dans la nuit noire baldivienne, tout à coup s'offre à nous au détour d'une rue déserte la façade du Celtic, on se croit revenu 50 ans en arrière, en ces temps glorieux où Robert Mitchum, James Stewart ou Jean Gabin s'exhibaient sur d'immenses affiches à l'entrée des salles obscures.
présentation de l'éditeur : La visite du scénariste l’avait agacée. Elle avait perçu sa détermination comme un défi insolent, elle se sentait menacée. Sans y penser, elle prit un verre qu’elle remplit de vin blanc. Elle avait arrêté de travailler avec les chevaux, tout le monde le savait ! Pourquoi ce type était-il venu la relancer ? Pourquoi la voulait-il, elle, Enora ? Ce n’était même pas un réalisateur !Comment un scénariste avait-il pu obtenir le choix de la cascadeuse ? Il fallait qu’elle vérifie ça auprès de Charly. Au fait, pourquoi fallait-il qu’elle « vérifie ça » ?
Malgré le fait que from Paris with love soit un banal film d'action, j'ai eu plaisir à le regarder pour au moins deux raisons : tout d'abord, on y retrouve un John Travolta en pleine forme, toujours aussi accro au royal cheese et puis parce que l'action se déroule dans les rues de Paris (on s'en serait douté) et que Paris est magique, n'est-ce pas.
résumé : Ils prirent possession de la maison au milieu de la nuit. Une autre famille y aurait vu un commencement. Le premier matin de tous les autres. Une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Un moment rare qu'on ne vit jamais dans le noir. Une famille d'Américains s'installe à Cholong-sur-Avre, en Normandie. Fred, le père, se prétend écrivain et prépare un livre sur le Débarquement. Maggie, la mère, est bénévole dans une association caritative et se surpasse dans la préparation des barbecues. Belle, la fille, fait honneur à son prénom. Warren enfin a su se rendre indispensable pour tout et auprès de tous. Une famille apparemment comme les autres en somme. Une chose est sûre, s'ils emménagent dans votre quartier, fuyez sans vous retourner...

Que devais-je attendre du film le plus cher et le plus rentable de l'histoire du cinéma ? Pas grand chose sans doute. Je dirais bien que c'est spectaculaire et que les effets spéciaux défient l'entendement mais je crois que de ce côté-là, on a déjà été servi et que plus rien ne peut surprendre.
présentation de l'éditeur : " Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance. "