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Colin sabre et tam-tam - Page 78

  • CR150 : le Père Goriot - Balzac

    goriot.jpgÇa y est, j'ai enfin lu un Balzac. Premier sentiment : ce n'est pas pire que l'idée que je m'en faisais mais ce n'est pas mieux non plus. C'est très d'époque et ça comprend son lot de vicomtes et de duchesses, de filles à marier avec les affaires de dot qui vont avec, des dames mariées chichement et qui trompent leurs maris officiellement (et vise versa).
    (Par contre, pas plus avec Balzac qu'avec Flaubert ou Maupassant, on ne sait si tous ces gens-là copulent.)
    La figure du Père Goriot est attachante bien que trop excessive dans son amour pour ses deux filles. pour vraiment émouvoir. Quant à Eugène de Rastignac, le héros, il se situe dans les lignée des arrivistes comme surent en inventer les écrivains du XIX (Julien Sorel, Bel-ami..). Et le but semble donc pour Balzac et compagnie de nous montrer comment, dans un système aristocrate très cloisonné, on peut à force de volonté, de ruse et par la séduction, s'élever dans la hierarchie sociale. Rastignac semble avoir toutes les qualités mais son empathie envers Mr Goriot le freine dans son ascension. C'est un peu la morale de ce roman (mais concernant Rastignac, ce n'est qu'un contre-temps nous apprendra la suite de la Comédie Humaine).

    Mais plus que l'histoire somme toute banale, j'ai apprécié les réflexions générales qui comme le dit très justement Charles Dantzig dans son dictionnaire égoïste de la littérature française sont "dites avec tant d'aplomb qu'elles finissent pas être comiques" (p73, livre de poche). Un exemple avec cette description du tout Paris (qui n'a pas perdu une ride) :


    Les pensionnaires, internes et externes, arrivèrent les uns après les autres, en se souhaitant mutuellement le bonjour, et se disant de ces riens qui constituent, chez certaines classes parisiennes, un esprit drolatique dans lequel la bêtise entre comme élément principal, et dont le mérite consiste particulièrement dans le geste ou la prononciation. Cette espèce d’argot varie continuellement. La plaisanterie qui en est le principe n’a jamais un mois d’existence. Un événement politique, un procès en cour d’assises, une chanson des rues, les farces d’un acteur, tout sert à entretenir ce jeu d’esprit qui consiste surtout à prendre les idées et les mots comme des volants, et à se les renvoyer sur des raquettes. La récente invention du Diorama, qui portait l’illusion de l’optique à un plus haut degré que dans les Panoramas, avait amené dans quelques ateliers de peinture la plaisanterie de parler en rama, espèce de charge qu’un jeune peintre, habitué de la pension Vauquer, y avait inoculée.
    — Eh bien! monsieurre Poiret, dit l’employé au Muséum, comment va cette petite santérama? Puis, sans attendre la réponse: Mesdames, vous avez du chagrin, dit-il à madame Couture et à Victorine.
    — Allons-nous dinaire? s’écria Horace Bianchon, un étudiant en médecine, ami de Rastignac, ma petite estomac est descendue usque ad talones.
    — Il fait un fameux froitorama! dit Vautrin. Dérangez-vous donc, père Goriot! Que diable! votre pied prend toute la gueule du poêle.
    — Illustre monsieur Vautrin, dit Bianchon, pourquoi dites-vous froitorama? il y a une faute, c’est froidorama.
    — Non, dit l’employé au Muséum, c’est froitorama, par la règle: j’ai froid aux pieds.

    roman, paru en 1835
    le livre de poche, 354 pages
    lecture du 01.03 au 08.03.2010
    note : 3.5/5
  • [cinéma le celtic] présentation

    leceltic.jpgLorsqu'on dans la nuit noire baldivienne, tout à coup s'offre à nous au détour d'une rue déserte la façade du Celtic, on se croit revenu 50 ans en arrière, en ces temps glorieux où Robert Mitchum, James Stewart ou Jean Gabin s'exhibaient sur d'immenses affiches  à l'entrée des salles obscures.

    Et puis l'autre soir, en montant les quelques marches du perron, c'est au Classic que je repensais, ce petit cinéma crasseux dont Théodore Roszak nous parle dans sa sublime conspiration des ténèbres.
    Le cinéma Le Celtic se situe à Baud dans le Morbihan, une bourgade de 5000 habitants et accessoirement chef lieu de canton. Il contient une salle de 255 places et est équipé d'un projecteur numérique (et le site nous apprend cette chose étonnante : le Celtic est la première salle de cinéma bretonne a être passée au numérique...!!!). Lorsque pour un même film, j'ai le choix entre ce cinéma et des concurrents (des multiplex va sans dire), mon choix est vite fait, et pas que pour des raisons sentimentales. Le Celtic se situe à 4kms de chez moi et les tarifs sont globalement moins élevés que dans les multiplex. Et cerise sur la gâteau, la salle est plus que correcte et les fauteuils sont confortables.
    J'ai pu constaté qu'en général nous ne sommes pas nombreux à la dernière séance du soir (dans une banale journée de semaine, deux séances se succèdent voire trois), ce qui m'amène à penser que ce cinéma doit être très subventionné (mais pas par la commune qui n'a versé que 170€ en 2009).
    Je ne connais pas l'exploitant de l'affaire. Mais j'aime à penser que des passionnés sont derrière le celtic..les bénéfices passant après. Il y a par ailleurs un café qui jouxte le cinéma mais il est fermé au public. En d'autres temps sans doute, des cinéphiles s'y retrouvaient après le film pour discuter cinéma jusqu'au milieu de la nuit. On buvait du whisky dans une atmosphère enfumée mais on devait être bien à deviser sur la nouvelle vague ou sur le cinéma de Stanley KubricK (bon, je rêve un peu sans doute...)
    Il ne s'agit pas de diaboliser les multiplex : ils ont sans doute sauvé le cinéma en offrant plus de choix, plus de places et plus de confort. Mais ce n'est pas une raison pour enterrer les petites salles de cinéma qui offrent un supplément d'âme.
    Alors voilà. Merci au cinéma Le Celtic d'être et surtout au cinéma. Je suis souvent sévère avec le septième art mais j'admets qu'il offre encore parfois (mais trop rarement) de bonnes surprises. Un exemple : shutter island de Martin Scorsese que j'ai vu récemment. C'est un film d'on on ne se remet pas si facilement.

     

    Les photos publiées sont issus du site http://www.cinemaleceltic.fr
    leceltic2.jpg

     

  • CR149 : la cascade d'Enora - Bernard Fauren

    la cascade denora.jpgprésentation de l'éditeur : La visite du scénariste l’avait agacée. Elle avait perçu sa détermination comme un défi insolent, elle se sentait menacée. Sans y penser, elle prit un verre qu’elle remplit de vin blanc. Elle avait arrêté de travailler avec les chevaux, tout le monde le savait ! Pourquoi ce type était-il venu la relancer ? Pourquoi la voulait-il, elle, Enora ? Ce n’était même pas un réalisateur !Comment un scénariste avait-il pu obtenir le choix de la cascadeuse ? Il fallait qu’elle vérifie ça auprès de Charly. Au fait, pourquoi fallait-il qu’elle « vérifie ça » ?

    Une histoire en double narration, un mélange subtil entre passé et présent, rêve et réalité.

    mon avis : J'ai découvert Bernard Fauren il y a deux ans par la lecture de son premier roman Camille. Ce roman m'avait laissé une forte impression..qui ne s'est pas dissipée avec le temps. Il y a quelque chose dans Camille qui reste en moi. 
    Ayant récemment pris contact avec l'écrivain, celui-ci a eu la gentillese de m'offrir son dernier roman la cascade d'Enora, publié aux éditions brumerge, une petite maison qui se présente de la sorte :

    Brumerge est un collectif d’auteurs qui se sont rencontrés sur le net et sa réussite tient surtout à la bonne entente entre les différents auteurs réunis en son sein. 
    Le catalogue de Brumerge est exhaustif et il avantage principalement la littérature générale d’expression francophone (romans, essais, nouvelles, poésies) dans des genres très variés.


    Avant toute chose, je tenais à dire que le poche est très joli, bien relié et que brumerge n'a rien à envier à ce qui peut se faire ailleurs. Pour un petit livre de 216 pages, je trouve l'objet particulièrement lourd (et c'est agréable) et ça démontre la qualité du papier.

    Concernant le roman, et bien, j'ai été heureux de retrouver cette atmosphère particulière que sait créer Bernard Fauren...bien que les deux livres ne se déroulent pas du tout dans le même univers, il y a dans les deux romans comme une ouverture entre le réel et l'irréel, une ouverture que le personnage principal cherche à ouvrir sans trop en connaître les tenants et aboutissants. Ainsi, c'est quelque chose d'indicible qui pousse Marc, le personnage principal de la cascade d'Enora à vouloir comme actrice principal du film dont il est le scénariste, cette Enora, une cascadeuse en retraite (pour cause d'accident de cheval sur un tournage) et qui n'a jamais joué les premiers rôles. Aussi indicible que la fusion entre Enora et Jaspe, son partenaire sur le tournage et qui atteindra son apogée par une scène d'amour non simulée sous le regard des caméras. Je ne dis pas tout évidemment puisque l'histoire est plus compliquée que ça mais ce que je retiendrai je crois, c'est cette touche ésotérique qui maintient le récit en apensanteur. 
    L'écriture est assez simple. L'écrivain ne ressent pas le besoin d'épater par quelque vaine figure de style..mais juste à raconter en utilisant les mots justes et au bon moment. 
    On peut acheter le roman ici (ou le télécharger gratuitement)...ainsi que sur amazon. Et je conseille de le faire pour deux raisons, un parce que c'est un bon roman et deux parce que les éditions brumerge méritent d'être encouragées.

    roman, paru en 2008
    éditions brumerge, 216 pages
    lecture du 24.02 au 28.02.2010
    note : 3.5/5

     

  • [cinéma le celtic] From Paris with love

    .From-Paris-With-Love-Affiche-Fr-374x500_m.jpgMalgré le fait que from Paris with love soit un banal film d'action, j'ai eu plaisir à le regarder pour au moins deux raisons : tout d'abord, on y retrouve un John Travolta en pleine forme, toujours aussi accro au royal cheese et puis parce que l'action se déroule dans les rues de Paris (on s'en serait douté) et que Paris est magique, n'est-ce pas.
    Si je devais juger ce film sur le simple critère "film d'action", je donnerais 5/5. C'est du grand art, on en prend plein les yeux pendant une heure trente.
    Le scénario est quant à lui, correct mais sans plus. Il offre quelques rebondissements un peu convenus, des morts en veux-tu en voilà mais ce qui fait sa force, c'est la place laissée à l'humour . Je me suis d'ailleurs payé un fou rire de quelques minutes : Charlie Wax (John Travolta) vient de descendre une dizaine de chinois dans un immeuble de la banlieue parisienne. Pas rassuré, son acolyte, resté en bas lui demande "vous croyez qu'il en reste beaucoup ?". Ce à quoi, Charlie répond "au dernier recensement, un bon milliard"....je sais..bon.
    Si le scénario est un peu féblard, le jeu des acteurs l'est un peu moins et le duo Travolta-Rhys-Meyers (jonathan Rhys-Meyers qu'on avait déjà vu dans l'étincellant match point de Woody Allen) fonctionne à merveille sur le principe du couple antinomique.

    Au final, je dirais que From Paris with love est un film qui n'a d'autre but que de divertir. Il y a pas mal de violence certes mais tout ça est filmé avec tant de dérison que l'on sort de la salle le sourire au lèvres.
    Pour la prochaine note cinéma, je repasse aux choses sérieuses puisque je suis allé voir hier soir un excellent film de Martin Scorsese...


    from Paris with love, film de Pierre Morel
    scénario et production : Luc Besson
    sortie usa : 11.02.2010
    ma note : 3/5

    cinéma le celtic, baud, séance de 20h00, 23.02.2010

     

  • CR148 : Malavita - Tonino Benacquista

     

    malavita-3.jpgrésumé : Ils prirent possession de la maison au milieu de la nuit. Une autre famille y aurait vu un commencement. Le premier matin de tous les autres. Une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Un moment rare qu'on ne vit jamais dans le noir. Une famille d'Américains s'installe à Cholong-sur-Avre, en Normandie. Fred, le père, se prétend écrivain et prépare un livre sur le Débarquement. Maggie, la mère, est bénévole dans une association caritative et se surpasse dans la préparation des barbecues. Belle, la fille, fait honneur à son prénom. Warren enfin a su se rendre indispensable pour tout et auprès de tous. Une famille apparemment comme les autres en somme. Une chose est sûre, s'ils emménagent dans votre quartier, fuyez sans vous retourner...

    mon avis : Que voici une lecture jubilatoire avec tous les ingrédients qu'il faut pour rester scotché à son bouquin : une bonne histoire, des personnages au caractère bien trempé, un style agréable et des rebondissements à la pelle. J'avais d'ailleurs presque l'impression de lire un livre de Djian. Ce roman contient également tous les ingrédients pour supporter une bonne adaptation cinématographique (bien que la cinéma a déjà beaucoup exploré le monde de la mafia et celui ses affranchis...mais peut-être pas sous un tel angle). 

    Je me suis beaucoup amusé à suivre le cheminement de la Gazette de Jules-Vallès (journal de l'école de Cholong-sur-Avre ) qui par plusieurs malheureux et incroyables hasards atterit dans le seul endroit au monde où il ne fallait pas : la cellule d'une prison logeant un caid de la mafia qui recherche dans quel endroit de la planète se terre l'enfoiré qui l'a dénoncé). La fin du roman n'est qu'une effroyable boucherie mais elle est racontée avec tant d'humour qu'on compte les morts le sourire aux lèvres.
    On sent que l'auteur s'est éclaté en écrivant ce livre. 
    Ce n'est pas de la grande littérature certes mais c'est ingénieux et tout simplement divertissant.


    roman, paru en 2005 
    folio, 374 pages
    lecture du 18.02.2010 au 23.02.2010
    note : 3.5/5

     

  • la chaussure (sur la plage)

    Voilà bien mes filles : en train de se marrer autour d'une vieille chaussure rejetée par la Manche. C'est pour ça que j'aime les enfants (mais les miens avant tout -), pour cette capacité à s'émerveiller pour un rien, à s'amuser avec peu de chose.

    Elles sont très complices toutes les deux, elles se sont créés des codes qu'elles seules comprennent. C'est très touchant.

     

    23448_322526850761_809090761_3420505_4953298_n.jpg

     

     

     

  • CR147 : nuage rouge - Christian Gailly

    nuage rouge.jpgprésentation de l'éditeur : Un homme roule sur une route de campagne. Il rentre chez lui. Il est presque rendu. C'eût été trop simple : une voiture arrive en face, c'est celle de son ami Lucien, mais quand il la croise, Lucien n'est pas à l'intérieur, c'est une femme qui conduit, une inconnue au visage flou, dominé par le rouge. Qui est-elle ? Et Lucien, où est-il ? Et ce rouge, qu'est-ce que c'est ? Du rouge à lèvres ? De la confiture ? Du sang ? On dirait des peintures de guerre.

    mon avis : Une bonne histoire (pour dire les choses franchement, c'est l'histoire d'un viol qui "tourne mal" : la femme se défend et coupe les couilles de Lucien, le violeur et ami du narrateur et donc la personne que le narrateur croise en voiture est cette femme qui quitte les lieux du viol avec la voiture de Lucien), un style original (sans être trop précieux), une atmosphère...font un excellent roman d'un auteur des éditions de minuit que je ne connaissais pas. Je me suis laissé embarqué par ce récit, par ce ton hésitant (mais assumé comme tel). Un vrai bijou de littérature empreint de poésie et d'humour. Du travail d'orfèvre.

    roman, paru en 2000
    collection "double, éditions de minuit, 191 pages
    lecture le 11.02.2010
    note : 4/5

  • Avatar, cette grosse daube

    1262782516.jpgQue devais-je attendre du film le plus cher et le plus rentable de l'histoire  du cinéma ?   Pas grand chose sans doute. Je dirais bien que c'est spectaculaire et que les effets spéciaux défient l'entendement mais je crois que de ce côté-là, on a déjà été servi et que plus rien ne peut surprendre.

    Pour le reste, Avatar utilise tous les clichés et les ficelles du genre à tel point que ça en est désespérant et surtout prévisible. Je dirais même plus que rarement un film n'a été aussi manichéen. A ceci, il faut rajouter le propos stupidement écologique (à faire rougir de honte tous les écolos de la planète). Ce qui nous donne un bon film de merde avec d'un côté les méchants humains, surarmés, violents et sans aucune moralité et de l'autre, des créatures pacifistes et vivants en union avec la nature sur une planète lointaine et luxuriante appelée Pandora. Les méchants humains (veulent investir la planète des gentilles créatures pour pouvoir y exploiter les ressources. Le combat semble déséquilibré mais c'est sans compter sur l'héroisme de quelques humains qui ne peuvent accepter une telle brutalité des leurs. La diplomatie dure quelques minutes mais échoue, alors on sort l'artillerie lourde et évidemment ça finit dans un corps à corps entre le colonel de la Marine, (puisque les humains en question sont tous américains va sans dire) le plus méchant des méchants et le traître, Jake Sully, un beau gosse au grand coeur. A un moment, le colonel semble avoir le dessus, il ne lui reste qu'à enfoncer son couteau dans le coeur de Jake, et comme à chaque fois dans les films américains, il attend un peu, histoire de savourer sa victoire..et attend tellement que Jake est sauvé in extrémis par son amie Zoe qui vient de se sortir elle même d'un mauvais pas. A la fin les humains quittent Pandora, la queue entre les jambes.
    Avec tout ça, je n'ai même pas dit ce qu'était un avatar..mais à quoi bon.

    séance de 22h20, le 16.02.2010, Lanester.

  • le courrier des lecteurs

    Dans le courrier des lecteur du télérama n°3133, un lecteur écrit:

    "j'ai dû mal lire ? La France débloque 100 millions d'euros pour les victimes du tremblement de terre en Haiti et 1 milliard d'euros de bonus pour les traders parisiens !" (M.Hénocq, Angers)

    Ba oui, il a mal lu. Quand on lit mal et qu'on a un doute, on relit, déjà. Ça éviterait d'encombrer inutilement les boites mail de télérama.  Le pire, c'est que télérama publie quand même. Plus c'est grotesque, plus ils publient.

     

  • CR146 : les ombres errantes - Pascal Quignard

    9782246637417.gifprésentation de l'éditeur : " Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance. "

    mon avis :...en 3 extraits :

    "L'aurore est au jour ce que le printemps est à l'année c'est à dire ce que le bébé est au mort."
    (p78)
    ah, merci Mr Quignard pour cette pensée profonde.

    "On ne peut être à la fois  un gardien de prison et un homme évadé". (p143)
    Ça se discute...mais pas envie de m'appesantir.

    "Nous venons de l'eau comme nous venons de la mer. D'abord nous descendons des bactéries. Puis nous descendons des singes." (p167)
    Encore merci, Mr Quignard, avant de vous lire, je pensais qu'on descendait d'Adam et Eve.

    Je n'irais pas jusqu'à dire que tout est à l'avenant mais avec ces trois extraits, on est tout à fait dans l'esprit des ombres errantes : beaucoup de bavardages inutiles, des pensées qui se veulent profondes..mais qui accouchent d'une souris..et c'est truffé de références plus ou moins mythologiques et greco-romaines, histoire d'emballer tout ça comme il faut. En conclusion, je ne sais pas ce qu'a voulu transmettre Quignard avec cet essai. Qu'est-ce qu'il a voulu nous dire ? Que l'art c'est beau, que lire c'est chouette, que la vie, c'est souvent dur et puis au final, ça finit par la mort. Voilà en fait le message de l'auteur.
    Je pense que Pascal Quignard est un auteur surestimé ( à ranger dans la même catégorie que Pierre Michon).
    Ou alors, c'est moi. Je dois être un lecteur au QI limité.
    C'est au choix.

    roman, paru en 2002 (prix Goncourt)
    Grasset, 188 pages
    lecture du 13/02 au 15/02/2010
    note : 1.5/5